❥ 𝑻𝒂𝒎𝒂𝒌𝒊 𝑨𝒎𝒂𝒋𝒊𝒌𝒊 𝒙 𝑯𝒂𝒓𝒖𝒌𝒐 𝑻𝒐𝒈𝒂𝒕𝒂【𝑶𝑪】 - 𝕞𝕪 𝕙𝕖𝕣𝕠 𝕒𝕔𝕒𝕕𝕖𝕞𝕚𝕒
──── POUR FAIRE PLEURER.
❤
Comme prise d'un pressentiment, Haruko jeta un œil par la grande fenêtre de sa chambre. Dehors, la nuit était déjà bien avancée et malheureusement, la jeune fille n'arrivait pas à dormir. Quelle imbécile, se maudit-elle intérieurement. Si elle n'avait pas tenu à regarder la fin de l'une de ses séries préférées, elle aurait tout de suite réussi à s'endormir.
En vain, la brune tenta une nouvelle fois de fermer les yeux, mais l'image de son cousin lui revint en tête. Mirio était passé la voir dans l'après-midi et lui avait apporté une énorme boîte de chocolats. Pendant quelques instants, Haruko hésita à se lever. Devait-elle franchir l'interdit et descendre, au risque de réveiller ses parents ? Cet amas de péchés semblait si attirant, si délicieux. Si sa mère l'entendait, elle risquait d'être privée de sortie jusqu'à la fin de sa vie.
Finalement, après avoir passé de longues minutes à réfléchir, elle se leva et avança dans sa chambre sur la pointe des pieds. Qui ne tente rien n'a rien ! s'encouragea-t-elle mentalement en claquant des mains. Elle n'oublia pas de prendre son téléphone et sortit de la pièce, déjà envieuse de découvrir le cadeau de son cousin. Doucement, se répéta-t-elle intérieurement. Fais attention ! Elle descendit les escaliers en prenant garde à ne pas faire craquer les marches et se retrouva enfin dans le couloir après de longues minutes. Haruko jeta un coup d'oeil inquiet à ses chiens, qui, par miracle, ne l'avaient pas entendu arriver et continua d'avancer dans sa maison qui semblait, pour la première fois depuis longtemps, lugubre et sans vie.
La jeune fille arriva devant l'armoire où étaient gardés les chocolats et l'ouvrit d'un coup sec. Elle les saisit de sa main gauche et remonta en vitesse les escaliers. Son membre vint de lui-même lancer la boîte sur son lit et elle referma la porte de sa chambre avec un sourire sadique. Enfin, enfin ! Ils étaient là, près d'elle ! Haruko se jeta dans son lit en bavant légèrement et déballa promptement l'emballage. Automatiquement, son regard se porta sur les chocolats de couleur et elle en engloutit trois avant de remarquer un petit bout de papier posé sur ceux en forme de coeurs. Elle dut réfléchir pendant un bon moment avant de réaliser qu'il s'agissait d'un numéro de téléphone. Grandement intriguée, Haruko saisit son portable et envoya rapidement un message au numéro que son cousin avait glissé dans son cadeau.
Haruko
⌲ Salut. Comment vas-tu ?
Étonnamment, alors que la jeune fille allait enfin s'endormir, son téléphone se mit à sonner. Elle soupira et jeta un oeil à ce dernier, surprise de voir que l'inconnu lui avait finalement répondu.
Inconnu
⌲ Je vais bien. Enfin, j'allais bien. Tu m'as réveillé et maintenant, je n'arrive plus à fermer les yeux. Qui es-tu ?
Haruko
⌲ Mon cousin m'a donné ton numéro. Tu peux m'appeler Haru. Désolée de t'avoir réveillé, c'est vrai qu'il est trois heures du matin.
Encore une fois, la sonnerie du téléphone d'Haruko sortit cette dernière de sa torpeur.
Inconnu
⌲ Oh, tu es sa cousine. Je suppose que tu parles de Mirio. Il n'y a que lui qui possède mon numéro de téléphone. Tu peux m'appeler Tama.
Haruko
⌲ Tu sais pourquoi Mirio m'a donné ton numéro ?
Vu.
Ne voyant aucune réponse, Haruko ferma les yeux tout en laissant fondre un chocolat à l'intérieur de sa bouche et réussit finalement à s'endormir. Le lendemain matin, le lit de la jeune fille possédait quelques taches brunâtres, mais elle n'y fit pas plus attention que ça. Elle lança ses draps dans la machine à laver puis partit se préparer. Elle enfila l'uniforme de son lycée et se maquilla légèrement.
Ensuite, la jeune fille coiffa ses longs cheveux bruns en une queue haute qui faillit presque la mettre en retard. Mince, mince, réalisa-t-elle intérieurement en engloutissant deux fruits, je vais être en retard ! Elle salua donc ses parents avant de sortir de chez elle, paniquée. Le lycée de Kinu se trouvait à une vingtaine de minutes de chez elle et malheureusement, il était déjà trop tard pour qu'elle rattrape le bus.
Pendant qu'elle courait, son téléphone sonna et elle le déverrouilla en commençant à esquiver tout ce qui se trouvait devant elle de manière aléatoire. Sans surprise, Haruko vit qu'elle avait reçu un message du numéro inconnu que Mirio lui avait donné hier.
Inconnu
⌲ Bonjour. Je suis désolé pour hier. Je me suis endormi en lisant ton message, je n'ai donc pas pu te répondre. À vrai dire, je ne sais pas vraiment pourquoi Mirio t'a donné mon numéro. Je suis désolé si cela te dérange.
Vu.
La jeune fille ne prit pas la peine de répondre et sprinta le plus vite possible jusqu'à son lycée. Elle manqua de se faire écraser plusieurs fois, mais n'en tint pas compte. Finalement, elle arriva cinq minutes en retard et ne se fit pas vraiment réprimander par ses professeurs. La journée fut très basique et l'ennuya au plus haut point. Haruko passa la plupart de ses cours à parler avec le jeune Tama et finit même par se jeter sur son téléphone à chaque fois qu'elle le sentait vibrer dans sa poche.
Cela dura pendant un très long mois. Tama, un jour, finit par ne plus lui envoyer de messages et Haruko s'en attrista. Elle ne lui avait rien fait de mal et s'était attachée à ce jeune homme rempli de qualités. Que faisait-il à présent ? Était-il énervé par quelque chose qu'elle lui avait fait ? Avait-il rencontré quelqu'un d'autre ?
La réponse lui parut comme une évidence quand Mirio, trois jours plus tard, lui prévint que l'un de ses amis avait été transporté à l'hôpital. Un coma inexpliqué causé par un Alter pendant un stage trop périlleux. Sans savoir pourquoi ni comment, Haruko se retrouva à l'hôpital de Kinu, portée par ses émotions, un énorme bouquet de roses dans les bras. Les patients la dévisagèrent tous lorsqu'elle entra et longea le long couloir blanc de l'accueil, les joues rosées. Derrière elle, Mirio, un petit sourire sur le visage, lui emboîtait le pas et lui indiqua finalement de prendre l'ascenseur. Pourquoi était-elle si stressée ? Et si Tama ne se réveillait jamais ? Comment allait-il réagir en apprenant qu'elle était venue le voir lorsqu'il ouvrirait les yeux ?
- Ne panique pas, Haru, lui murmura Mirio. Tu verras, il sera content d'apprendre que tu es venue le voir. Tu sais, il me parle souvent de toi. Je ne pensais pas que tu allais vraiment faire le premier pas quand je t'ai donné son numéro.
Haruko gonfla les joues alors que les portes de l'ascenseur s'ouvraient sur le cinquième étage. Le couloir était vide et semblait majestueusement inoccupé depuis plusieurs années. Ils prenaient des patients dans des hôpitaux aussi sales ? s'étonna la jeune fille en grimaçant. Seule une vieille dame aux allures intrigantes se trouvait au bout de ce dernier, semblant attendre quelque chose. Elle la dévisagea de longues secondes avant que Mirio ne lui attrape la main pour qu'elle se réveille et le suive.
Finalement, ils se retrouvèrent tous les deux dans une chambre très peu éclairée. Un vase rempli de fleurs fanées se trouvait près d'une grande table vide. Haruko remplaça ces dernières par ses roses avant de baisser la tête. Elle y était. Il suffisait juste qu'elle lève la tête pour enfin voir le visage de celui avec qui elle parlait depuis maintenant un mois. Ses mains tremblèrent et finirent par lui mettre la pression. Pourquoi se sentait-elle aussi ridicule ? C'était simple : elle avait terriblement peur de sa réaction.
Ce fut Mirio qui brisa le silence en saluant son meilleur ami. Il prit sa main dans la sienne avant de déclarer :
- Ma cousine est là, Tamaki. Réveille-toi, je t'en supplie.
C'était la première fois qu'elle voyait son cousin dans cet état. D'habitude, Mirio était toujours souriant et faisait constamment des blagues afin de réchauffer l'atmosphère. À présent, on pouvait voir à quel point Tama était important pour lui. C'était son acolyte, son frère, mais surtout son meilleur ami.
Haruko réussit à tourner la tête quand son cousin se leva. Elle ne remarqua pas les larmes qui dévalèrent rapidement le long de ses joues, trop impressionnée par son ami endormi. En fait, il était magnifique. Elle n'avait jamais réussi à l'imaginer correctement, malgré les détails qu'il lui avait donnés. Tamaki ressemblait à un ange profondément endormi. Elle s'approcha lentement et détailla ses longues oreilles qui finirent par l'envouter. Ses yeux se remplirent de larmes et ses sanglots résonnèrent dans toute la chambre lorsque Mirio la prit dans ses bras. Pourquoi lui ? se demanda-t-elle mentalement en passant une main dans ses cheveux bleu nuit. Pourquoi, alors qu'elle était tombée amoureuse de lui ? Le sort s'amusait-il à la faire souffrir ?
Finalement, Haruko et Mirio durent sortir de la chambre. Les heures de visite étaient écoulées. La jeune fille rentra chez elle, mais revint tous les jours suivants, manquant même parfois ses cours. Ses parents la réprimandèrent plusieurs fois, mais comprirent à la fin que cela était plus grave que prévu lorsqu'ils l'accompagnèrent tous les deux à l'hôpital, deux mois après sa première visite. Ils la prièrent tout de même de ne plus sécher et elle dut leur obéir. Ses notes, d'habitude plus que satisfaisantes, baissèrent. Ses amis, inquiets de la voir aussi triste firent tout pour lui remonter le moral, mais sa joie ne revint seulement que quand les premiers flocons de neige tombèrent.
Haruko décida de rendre visite à Tamaki le jour de Noël. Quelques heures plus tard, elle devrait se rendre chez Mirio pour dîner.
Comme à son habitude, en arrivant, elle déposa un baiser sur le front du bel endormi, changea les fleurs fanées dans le vase jaune près de la table à manger et s'assit. Elle détailla Tamaki durant de longues minutes avant de commencer à lui raconter sa journée. En voyant que cela ne servait à rien, la jeune fille commença à pleurer. Tamaki, bordel, réveille-toi ! Six mois. Six mois, Tamaki ! pensa-t-elle en passant une main dans ses cheveux pour les dénouer. D'un coup, ses yeux dérivèrent sur sa bouche, qu'elle s'était surprise à fixer de nombreuses fois depuis le début de ses visites quotidiennes. Un sourire prit place sur son visage. Que risquait-elle, de toute façon ?
Ses lèvres se posèrent finalement sur les siennes dans un tendre baiser et elle vint attraper ses doigts en priant encore très fort. Qu'il s'en sorte, s'il vous plaît, répéta-t-elle plusieurs fois à l'intérieur de son esprit. Il était fort, son Tamaki. Plus que tout. Ce n'était pas pour rien qu'elle l'aimait, malgré sa timidité maladive. Elle supplia, encore et encore, pendant de longues minutes. Elle imagina son corps serré contre le sien, une voix rauque qui lui répétait mille fois que tout irait bien et son sourire. Un magnifique sourire.
- Joyeux Noël, Tamaki.
Les battements du coeur du jeune homme s'accélérèrent, provoquant un sursaut chez la jeune fille. La machine derrière elle s'emballa et elle regarda, les larmes aux yeux, les infirmières et infirmiers entrer à toute vitesse dans la chambre du garçon qu'elle aimait. Bip, bip. Ses ongles s'enfoncèrent profondément à l'intérieur des paumes de ses mains lorsque tout à coup, le bruit devint sans fin. Tamaki, murmura-t-elle en contemplant avec horreur les médecins s'éloigner de son lit.
- Heure du décès, dix-neuf heures trente.
Comme à son habitude, Haruko jeta un oeil par la fenêtre de la chambre de l'hôpital en espérant que tout cela n'était qu'un cauchemar. Dehors, la nuit était déjà bien présente malgré l'heure pas vraiment avancée et malheureusement, la jeune fille n'arrivait pas à arrêter de hurler.
- Tamaki ?
C'était un cauchemar et elle allait se réveiller bientôt, n'est-ce pas ?
❤
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro