──── POUR UNE HISTOIRE D'AMOUR. 

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Ce n'était pas la première fois que (T/P) rencontrait ce garçon à l'air déconcertant. La voyait-il vraiment ? À vrai dire, elle n'en savait rien. Tout ce qu'il lui importait, c'était de savoir ce qui se passait à l'intérieur de sa tête. Oh, il n'était pas heureux, elle le sentait. Elle le savait pertinemment. Quelque chose clochait, mais avait-elle le droit de s'en préoccuper ? Pas vraiment. Parce que oui, la jeune fille aux cheveux (C/C) n'était rien pour lui. Elle ne connaissait ni son nom, ni son âge. Il ne savait même pas qu'elle existait, et tant pis, en fait.

Malgré ce fait, elle aurait voulu voir un sourire sur ses lèvres au moins une fois. Était-ce juste pour être rassurée ? Peut-être. Elle était égoïste, et ce n'était un secret pour personne. Elle ne supportait en réalité pas que ce garçon soit si à l'écart de tous. Non, il ne méritait pas cela.

La première fois qu'elle l'avait aperçu, le vent s'était levé. C'était une douce journée d'été et la plupart des choses avaient changé rapidement. La jeune fille s'était permis de s'asseoir dans l'herbe et écrivait, à ce moment-là, tout ce qui lui passait par la tête. Ses pensées étaient souvent spéciales, et elle devait extérioriser ces dernières qui étaient parfois aussi désordonnées que remarquables. Bien sûr, (T/P) aimait les représenter à travers des poèmes. Les mots étaient tout ce qui comptait pour elle. Ouais, c'était vraiment la seule chose. S'exprimer était un besoin qu'elle n'aurait pu mettre de côté pour rien au monde.

Mais oui, et elle l'avouait, les yeux vairons du garçon l'avaient tout de suite impressionnée. Leurs couleurs l'avaient entièrement noyée, emportée. Rien ne pourrait remplacer leur image à l'intérieur de sa tête, à présent. Était-elle devenue folle ? Oh, sûrement, parce que c'était la première fois qu'elle était aussi intriguée par quelqu'un qu'elle ne connaissait même pas.

La seconde rencontre fut plus difficile, mais tout aussi inoubliable. (T/P) avait rapidement été éliminée du Championnat Sportif de Yuei. À vrai dire, ses compétences n'étaient pas réellement élevées. La première épreuve avait été un véritable enfer pour elle, qui ne contrôlait presque pas son fichu Alter.

Finalement, la jeune fille avait supporté l'inconnu jusqu'à la fin et avait même pris connaissance de son prénom : Shoto. Ce dernier lui allait bien, quand on y pensait. Enfin, c'est ce qu'elle s'était dit, mais elle n'oserait jamais lui avouer. Également, tout le monde avait été perturbé par l'existence d'un deuxième Alter chez ce garçon. C'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un d'aussi impressionnant et prometteur. Il n'était pas le fils du héros numéro deux pour rien. Ce garçon était destiné à briller, contrairement à elle, qui n'était qu'une ombre parasite et superflue parmi tant d'autres.

En regardant la finale, la jeune fille avait directement pensé que les flammes de Shoto étaient dévastatrices. La chaleur qu'elles avaient dégagée était presque chimérique. Elles auraient clairement pu l'engloutir tout entier, lui voler son innocence et même sa vie. Heureusement, il n'était pas comme les autres. Si ce garçon n'avait pas eu ces deux Alter, qui sait ce qui se serait passé ? Se serait-il consumé ? Aurait-il gardé de graves cicatrices, en plus de celle qui ornait son œil bleu ? D'ailleurs, d'où sortait cette dernière ? Elle ne voulait même pas y penser.

Un jour, (T/P) se décida. Ce garçon l'obsédait, et elle n'avait même pas osé en parler avec ses amis. Qu'auraient-ils pensé de tout cela ? Elle était ridicule de s'en faire, oui, mais comment expliquer ce qu'elle ressentait ? Une étrange impression s'emparait d'elle à chaque fois qu'elle le regardait. Quelque chose n'allait pas. Avait-elle le droit de savoir de quoi il en retournait ? Non, malheureusement. Se mêler de la vie d'un inconnu n'était pas bien vu, mais pourtant, cela ne l'avait pas empêché d'essayer.

Tout d'abord, le poème qu'elle avait déposé dans le casier du jeune homme s'était retrouvé dans la poubelle près de ce dernier. Oh, cela l'avait un peu démoralisée, mais qui était-elle pour parler ? Ce garçon était un être à part, un élu. Elle était beaucoup trop loin de lui, beaucoup trop banale. Du coup, elle réessaya. Ça finira sûrement par passer, non ? Finalement, c'est ce qui arriva. Cinq lettres finirent également à la poubelle, mais tant pis.

Deux semaines plus tard, (T/P) retrouva le poème qu'elle avait déposé dans le casier de Shoto coincé entre deux livres sur une table de la bibliothèque de l'école. Cette dernière n'était pas vraiment très fréquentée, alors, la jeune fille ne s'inquiéta pas d'être vue. Quand elle ouvrit le petit papier, la réponse du garçon ne la surprit pas vraiment.

Qui es-tu ? Pourquoi me laisser tous ces poèmes ? Que signifient-ils ?

Des questions. Beaucoup de questions. Que pouvait-elle lui répondre ? Devait-elle lui dire qu'elle l'observait ? Qu'elle avait remarqué le mal-être qui semblait grandir peu à peu autour de lui ? Qu'il l'obsédait ? C'est ainsi qu'elle se décida. Elle ne lui dirait rien pour l'instant. Tout d'abord, elle devait faire en sorte qu'ils apprennent à se connaître. Oui, c'était vraiment la meilleure chose à faire pour le rassurer sur ses intentions déplacées et abracadabrantes.

J'aimerais que nous fassions connaissance. Tu es une personne intéressante.

(T/P) n'eut pas de réponse avant le mois qui suivit. La jeune fille l'oublia presque et finit même par se consacrer à d'autres choses. Malheureusement, la réalité lui retomba dessus, et pour la seconde fois, elle dut se rendre à l'évidence : elle ne pouvait pas s'empêcher d'espérer son amitié, d'espérer découvrir ce qui n'allait pas.

Pourquoi tiens-tu tant à me parler ? Je n'ai rien de spécial.

Sa réponse lui passa à travers la gorge. Rien de spécial, c'était une blague, n'est-ce pas ? Shoto avait tout ce qu'elle n'avait pas, et elle aurait pu en devenir maladivement jalouse. Contrairement à elle, il était ce qu'on pouvait appeler un prodige. Il avait tout pour réussir, était le fils du super-héros numéro deux et possédait même plusieurs Alter.

Pourtant, le doute persistait à l'intérieur d'elle. Quelque chose continuait à lui murmurer qu'en réalité, rien n'allait chez ce garçon. Avait-elle le droit de s'en mêler ?

Est-ce que tout va bien, Shoto Todoroki ?

Ce garçon l'inspirait plus que quiconque, mais quelque chose n'était pas normal. Ses pensées semblaient déborder. C'était la première fois qu'elle se sentait aussi mal en pensant à quelqu'un. Beaucoup de feuilles remplies de mots divers y passèrent et finirent même par reposer au fin fond d'une poubelle dans sa chambre. D'habitude, rédiger un poème aurait été beaucoup plus facile. Maintenant, elle savait qu'elle n'y arriverait pas sans lui.

Pourquoi est-ce que quelque chose n'irait pas ?

En relisant plusieurs fois sa réponse, (T/P) se dit qu'il n'avait jamais confirmé que tout allait bien. Et si elle se faisait des idées, en fait ? La patience serait, à partir de maintenant, son plus grand allié. Au fil du temps, les poèmes redoublèrent. Beaucoup arrivèrent jusqu'au casier de Shoto et ne revinrent plus jamais entre les mains de la jeune fille, mais tout sembla plus clair. Il était seul, terriblement seul. Depuis quand cela durait-il ? Elle espérait que tout cela ne soit que passager, et que le garçon n'ait pas eu à souffrir d'un constant retranchement depuis son enfance.

Est-ce que tu aimes les soba froides ?

Les messages devinrent simples, communs. Les jours passèrent rapidement, et au final, (T/P) fut convaincue de ce qu'elle ressentait. En fait, elle l'aimait. Oh, elle aurait dû le comprendre depuis le début, mais elle n'était vraiment pas douée avec tout ce qui se rapportait à l'amour. Elle n'avait jamais vécu cela auparavant et avait vraiment peur de la réaction de son ami si jamais elle osait un jour lui dire. Il ne semblait pas ouvert et porté sur le sujet, et risquer de lui avouer ses sentiments pourrait anéantir tout ce qu'ils avaient réussi à construire ensemble. Était-il seulement intéressé par les femmes ? La jeune fille n'en savait rien, et cela suffit à la perturber encore plus.

J'aime beaucoup. Est-ce que c'est ton plat préféré ?

Lorsqu'elle s'était enfin décidée à tout lui avouer, l'hiver était presque passé. Elle n'avait rien vu venir, et l'angoisse qu'elle ressentait était à son paroxysme. Comment allait-il réagir ? Allait-il se fâcher ? L'hésitation n'était maintenant plus permise au sein de ses pensées, car elle devait le faire. Si cela continuait, elle finirait par exploser.

Je pense qu'il est temps. Rejoins-moi près du parc après les cours, j'ai quelque chose d'important à te dire.

Évidemment, (T/P) n'était pas sûre d'elle. Pourtant, la petite voix à l'intérieur de sa tête lui avait répété plusieurs fois que tout allait bien au cours de cette journée qui lui avait paru interminable. Ouais, mais elle n'était pas douée pour se confesser ou même pour montrer aux gens qu'elle les aimait. Ses amis lui reprochaient d'ailleurs souvent ce fait. Est-ce que tout allait foirer ? Un grand feu sembla avoir débuté à l'intérieur de la tête de la jeune fille lorsqu'elle jeta une dernière fois un regard à la lettre qu'elle tenait en main. Un poème, oui, car c'était le seul moyen d'arriver à se faire comprendre de manière correcte.

Très vite, la jeune fille dut se résoudre à se diriger vers le parc de Musutafu. Elle attendit Shoto durant de longues minutes avant d'enfin apercevoir sa chevelure bicolore au loin. Contrairement à elle, il n'avait pas pris la peine de rentrer chez lui afin d'enfiler autre chose que son uniforme scolaire. La (C/C) rougit en croisant son regard et lui offrit un grand sourire. En fait, elle se rendait compte que c'était la première fois qu'ils étaient face à face. Elle n'aurait jamais pensé se retrouver aussi proche de lui il y a quelques mois.

- Salut.

Ce fut tout. La jeune fille n'osa point lui répondre et lui tendit à toute vitesse la lettre qu'elle tenait fermement collée contre sa poitrine depuis presque deux heures. D'un coup, toutes ses pensées revinrent l'assaillir, et elle dut tout faire pour se contenir en face de Shoto, qui avait l'air aussi enjoué que tous les jours. Lorsque l'enveloppe fut ouverte, (T/P) ne put s'empêcher de se mordre la lèvre inférieure, angoissée. Et s'il se moquait d'elle ?

Au bout d'une longue minute, il arrêta sa lecture. Le regard qu'il lui lança finit de la faire paniquer, et elle hésita à s'enfuir en courant pour échapper au garçon. Puis, alors qu'elle songea une nouvelle fois à le faire, la main qui se posa sur son épaule la rappela à l'ordre.

- C'est un beau poème, murmura-t-il en esquissant un petit sourire avec ses fines lèvres.

Oui, c'était bien ce qu'elle craignait. Il n'avait pas compris le message qu'elle avait tenté de lui faire passer. Tant pis, de toute façon. Peut-être qu'il n'était pas fait pour elle. Elle finira bien par rencontrer quelqu'un d'aussi bien que lui un jour ou l'autre.

- En fait, je pensais à la même chose, finit-il par avouer en se grattant l'arrière de la tête d'un air troublé. Je ne m'y attendais pas.

Les petits yeux de (T/P) s'écarquillèrent, et tout se passa très vite. Sans réfléchir, elle se jeta dans ses bras et le jeune garçon fut surpris par son mouvement brusque. C'était la première fois que quelqu'un lui faisait quelque chose du genre, et dire qu'il était étonné serait un euphémisme. En réalité, Shoto ne savait pas vraiment quoi faire.

- C'est vrai ? Toi aussi, c'est ce que tu ressens ? osa (T/P) en baissant doucement la tête.

Elle n'eut pas besoin de réponse. Quelques secondes plus tard, la main du garçon remit doucement ses cheveux en place, tandis que ses lèvres se posaient sur son front.

- Je pense que ça suffit, non ?

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(っ◔◡◔)っ ♥ Je suis désolée pour cette attente interminable. En plus de ça, ce que j'ai écrit n'est pas vraiment terrible, alors tu as le droit de m'insulter si jamais cela ne te plaît pas. J'espère en tout cas que tu me pardonneras. ♥