Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝐿𝐼𝐴𝑅𝑆 | 𝐂𝐇𝐀𝐏 • 𝟐𝟑

𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐏𝐋𝐀𝐘 𝐓𝐇𝐄 𝐆𝐀𝐌𝐄
𝐈𝐅 𝐘𝐎𝐔 𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐊𝐍𝐎𝐖 𝐓𝐇𝐄 𝐑𝐔𝐋𝐄
⩇⩇:⩇⩇

— 𝑖 𝑠𝑤𝑒𝑎𝑟 𝑜𝑛 𝑚𝑦 𝑙𝑖𝑓𝑒 𝑡ℎ𝑎𝑡'𝑠 𝑖'𝑣𝑒 𝑏𝑒𝑒𝑛 𝑎 𝑔𝑜𝑜𝑑 𝑏𝑜𝑦 —







ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ

𝑯 𝒐 𝑾
I N S A N E
𝗶𝘀
𝑚𝜑 𝑓𝜇𝑐𝜅𝜄𝜋𝑔
𝐌 𝐈 𝐍 𝐃

ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ  ᴰᴼ ᴼᴿ ᴰᴵᴱ







────────────
ᵂᴴᴼ'ˢ ᵀᴴᴱ ᴺᴱᵡᵀ ᵀᴬᴿᴳᴱᵀ





     LA PERSUASION
     C'est quand on essaie de convaincre quelqu'un de croire ou de faire quelque chose en utilisant des arguments, des raisons, des faits ou des émotions. Elle implique l'utilisation de divers techniques et stratégies pour influencer les pensées, les attitudes, les opinions ou les comportements d'une personne ou d'un groupe dans ses propres intérêts. C'est une façon de maîtriser la situation et les événements qui se présente sur le plateau des joueurs d'échecs, qui ont besoins de se montrer confiant, pour gagner. Souvent, c'est aussi pour se convaincre nous-même qu'on est maitre de nos agissements et que toute perte de contrôle n'est dû qu'à un mauvais pas de notre propre jugement.

      — Tu es à ma putain de merci, Jeon Jungkook.

      À ces mots, il aurait dû s'énerver pour avoir manqué de négligence. Pour avoir laissé une folle dingue qui pouvait faire de la vie une attraction d'horreur, prendre le dessus. Il aurait dû être affolé pour avoir mis tout son plan au péril, à cause d'une femme. D'avoir laissé des traces de son passé pour qu'elle puisse s'en servir contre lui. Ça devrait le mettre hors de lui, le désespoir se ralliant à son instant de faiblesse. Mais étrangement, il n'éprouvait rien de tout ça. C'était comme s'il avait accepté ce sort et qu'il attendait jusqu'où ça le mènera.

      Pas que ça lui plaisait que Hwan Maera domine la partie du jeu, mais Jungkook a toujours été quelqu'un qui réfléchissait minutieusement avant d'agir dans l'ombre, gardant le plus grand des calmes ; tout le contraire de Gguk qui frappait jusqu'à la mort, avant de poser les questions avec acharnement pour déverser sa colère. Mais avec ces identités qui ne cessaient de prendre le contrôle sur son corps, il n'avait pas pu correctement se préparer et surtout, il ne pensait pas qu'elle saurait rallier Taehyung à sa cause.

     — Maera ? Où es-tu ? gronda quelqu'un.

Il la vit se raidir sur place, ses lèvres se crispant à l'écoute d'une voix rauque. Instinctivement, sans prendre le temps de réfléchir, elle agrippa le bras de Jungkook et le força à la suivre. Il ne put s'opposer à son action et se retrouva entraîné dans une pièce adjacente. Une fois à l'intérieur, elle referma la porte et le plaqua fermement contre celle-ci. Sa main resta appuyée sur son torse, tandis qu'elle tendait l'oreille, attentive aux bruits de l'autre côté de la cloison.

L'obscurité enveloppait la pièce, ne laissant aucune place à la lumière. Seules leurs respirations, rapides et irrégulières, brisaient le silence oppressant. La chaleur de leurs corps se diffusait dans l'air, intensifiée par l'adrénaline qui parcourait leurs veines. Jungkook tenta de dire quelque chose, mais elle le fit taire de son index. Ce geste, qu'elle regretta immédiatement, lui permit de saisir son doigt entre ses lèvres, qu'il lécha de sa langue.

      — Bon sang, où est-elle passée ! C'est l'heure des échanges d'alliances, grogna l'homme.

      — Taehyung aussi a subitement disparu, confia une femme. J'espère que ce n'est pas une révolte pour éviter le mariage, elle s'inquiéta.

      — Si c'est le cas, je me chargerai de leur cas à tous les deux, sa colère ricocha en échos dans le couloir à travers ses pas.

      Maera croisa le regard de son nouveau genre de divertissement, après que leurs yeux se soient adaptés au manque de clarté. Elle sentit la main de Jungkook explorer son dos nu, dessinant des chemins de feu sur sa peau. La noiraude avait l'impression de se consumer, envahie par une chaleur intense qui la faisait trembler.

      Ils auront intérêts à se marier au plus vite dans les semaines à venir, où ils ne verront pas leur héritage, il s'éloigna.

Son téléphone commença à vibrer à nouveau et elle savait que son grand-père perdait patience, alors elle recula en soupirant.

      — Je vais retourner à la fête, et toi, t'as intérêt à te tirer d'ici en quatrième vitesse.

Elle s'en détacha et ouvrit la porte en l'abandonnant dans son sillage, la refermant dans un claquement. Jungkook soupira, s'appuyant contre la porte réfléchissant à plusieurs plans de secours.

Maera en corrigeant son apparence, réapparut avec une élégance feutrée dans la vaste salle de réception, où l'effervescence de la fête semblait envelopper chaque convive. Les tables, ornées de nappes blanches immaculées et de vaisselle étincelante, étaient agrémentées de plats exquis aux saveurs luxueuses et délicates. Les invités, éclairés par la lueur douce des chandeliers, s'adonnaient à un festin gastronomique, leurs conversations animées et leurs rires factices résonnant dans l'air.

      L'aristocrate traversa gracieusement la pièce, captant des regards admiratifs alors qu'elle saluait discrètement quelques invités. Les murmures de compliments et d'éloges se mêlaient au tintement délicat des verres et à la musique en arrière-plan, créant une symphonie de célébration. Elle remarqua des visages familiers, des murmures se propageant, avec la même question suspendu sur leurs lèvres : pourquoi les fiancés ne se sont pas encore échangées les bagues.

      Les rumeurs commençaient à courir comme quoi ça ne présageait rien de bon, que peut-être ces histoires courant sur le fils des Kim était vrai, car il ne touchait jamais les femmes, alors il a surement fui avec un amant avant que cela ne soit exposés aux médias.

      Maera, chercha une place pour s'assoir, quand elle vit au loin quelqu'un courir vers sa direction. Interpellé par son expression, elle s'éloigna sur le côté pour rejoindre Taehyung qui s'arrêta, essoufflé dans sa course. Il essaya de reprendre sa respiration.

      — Qui t'as fait ça ? elle lui demanda, en touchant son visage.

      Il avait la lèvre en sang et un petit bleu sur le coin de la mâchoire. Celui-ci aperçut les regards inquisiteurs et se racla la gorge. Maera attrapa une serviette d'une table voisine et y mit des glaçons où une bouteille de champagne demeurait dans un seau.

       — Et bien, quelqu'un s'est attaqué à nous pour récupérer le disque dur de l'ordinateur de Kook. Sûrement un de ses complices qu'il a dû prévenir au cas où. Avec Jimin on a essayé de se défendre, et ne il m'a pas raté cet enfoiré, il passa sa langue contre sa dent.

      La noiraude posa la poche sous ma mâchoire, il gémit de douleur.

      — Attends, ça veut dire que vous n'avez plus les preuves ? elle demanda.

      — Jimin a réussi à recopier une partie importante sur sa clé USB. Donc on a de quoi continuer à faire chanter Kook.

      Elle souffla de soulagement, en inclinant sa tête pour voir si sa blessure n'était pas trop grave. Taehyung appréciait le fait qu'elle eut le réflexe de lui apporter un peu de soulagement avec la poche de glaçon. Elle avait l'air de prendre au sérieux son rôle. Peut-être qu'elle le faisait exprès devant les invités qui les observaient. Il demanda à ce qu'on commence la cérémonie des échanges d'anneaux.

Sans plus tarder, les invités se rassemblèrent en demi-cercle autour des fiancés, leurs murmures curieux se transformant en un silence expectant. Le maître de cérémonie prit place devant eux, un carnet en main. D'une voix solennelle mais chaleureuse, il entama les paroles traditionnelles, son ton résonnant avec une certaine majesté dans la salle ornée de fleurs et de guirlandes.

      — Mes chers amis, nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer les fiançailles de ces deux âmes...

       À chaque mot prononcé, l'atmosphère semblait se charger de tension. Les invités se penchaient en avant, avides de capturer chaque nuance de ce moment spécial.

      — Veuillez échanger vos anneaux, déclara le maître de cérémonie.

      Taehyung observa tous ces yeux et ces chuchotements qui le mettaient mal à l'aise.

      — C'est drôle, d'habitude c'est la mariée qui panique le jour du mariage, lui murmura malicieusement Maera a l'oreille. Là ce n'est qu'une formalité, alors arrête de stresser.

       Il prit une profonde inspiration et s'empara de l'anneau destiné à sa soi-disant bien-aimée, qu'il glissa sur son doigt délicat. Lorsqu'elle prit son tour, elle ne flancha même pas en posant la bague autour de sa phalange. Le maître de cérémonie, satisfait, leva les bras en signe de conclusion.

      — Vous êtes désormais officiellement fiancés. Que cette bague soit le symbole de votre engagement.

      Les applaudissements fusèrent dans toute la pièce. Taehyung sans plus attendre, glissa sa main sur la joue de sa partenaire et saisit sa bouche sous les yeux ébahis de leurs invités. Maera fut surprise par son initiative, laissant bouche bée leur entourage rougissant. Mais elle ne refusa pas cette invitation et répondit avec la même intensité. Il l'obligea à pencher sa tête et celle-ci suivi son mouvement, faisant durer cette échange agréablement écrasant quelques secondes, avant de rompre ce baiser.

      — Quelle belle démonstration d'amour, applaudit quelqu'un.

      Cette voix fit foudroyer la peau de l'aristocrate, reconnaissant ce timbre mielleux. Elle s'efforçait de ne pas se retourner, son coeur s'emballant à tout casser.

      — Voilà le vrai protagoniste de la fête, s'appuya à une table Yeosob. Enfin les choses interessantes vont commencer.

      Lorsque la noble se retourna doucement pour rencontrer son cousin éloigné, elle se donna tout le mal du monde pour ne pas bouger le moindre trait faciale. Son visage n'avait pas le droit de montrer une quelconque expression de faiblesse, pas même un air nerveux ou un faux sourire.

      — Hwan Shiho, elle leva son menton.

     Il se tenait là, les mains dans les poches, dans sa chemise en soie à rayure noir et gris, le col ouvert pour séduire plus d'une. Ses cheveux noirs avaient poussés depuis, laissant une petite mulette dépasser. Et ses lèvres arboraient toujours ce sourire à double face, faisant fléchir les jambes de ses proies. Il avança jusqu'à elle, l'observant de la tête au pied, savourant sa magnificence dans cette robe bordeaux.

     — Tu incarnes une vraie reine, la Reine des Hwan, il souleva une mèche de ses cheveux, comme hypnotisé par sa beauté.

Maera eut un haut le coeur à son toucher, elle dût contrôler chacune de ses mimiques pour paraître froide et distante.

Shiho, t'es revenu ! sourit Taehyung, heureux de le revoir, il lui tendit la main.

Taetae !

Il attrapa sa paume pour la serrer et lui faire une étreinte amicale dans le dos.

Bah alors, on épouse ma p'tite cousine adoré et même pas ça me prévient ? il fit une moue. J'pensais qu'on était des amis !

Il ne t'a sûrement rien dit parce que tu as une tendance à gâcher l'ambiance, confia Maera avec fermeté.

Toujours aussi cruelle, il bouda. Tu ne veux pas me faire un câlin pour nos retrouvailles ?

      Elle donnerait tout pour l'envoyer se faire voir, mais devant les invités c'était peu recommandable.

      — Shiho !

Le grand-père de Maera posa sa paume sur son épaule, une lueur de satisfaction dans les yeux.

— Je suis content que tu sois revenu. J'espérais que tu puisses assister au mariage de ces deux-là.

      Shiho esquissa un faux sourire, une expression qui peinait à dissimuler son véritable ressenti. Cette nouvelle ne le réjouissait guère. En réalité, il connaissait trop bien les véritables intentions de son grand-oncle. Ce dernier l'avait invité délibérément, non par bienveillance, mais pour lui prouver que tout était sous son contrôle. Que Maera, désormais, obéirait à ses moindres volontés.

      Les yeux de Shiho se plissèrent légèrement tandis qu'il observait la scène autour de lui. Les invités, parés de leurs plus beaux atours, discutaient joyeusement, inconscients des jeux de pouvoir en coulisses. Le grand-père de Maera, avec son sourire triomphant, semblait savourer chaque instant de cette démonstration de force.

L'invité indésirable ravala son amertume, tentant de maintenir son masque d'indifférence. Il savait qu'exprimer son mécontentement ici et maintenant ne servirait à rien, sinon à renforcer le pouvoir de son grand-oncle. Le grand-père de Maera, satisfait de sa démonstration, s'éloigna en emportant Taehyung pour saluer ses convives en recevant leur félicitation.

Plusieurs personnes se rapprochèrent pour souhaiter le bon retour au jeune homme, comme la famille de Hara, les Park et le reste des Hwan.

La prochaine fois, nous célébrerons les fiançailles entre Shiho et Hara, sourit la maman de cette dernière en l'incitant à se rapprocher de lui.

Maera rencontra le regard terrifié de Hara qui semblait tout faire pour rester à côte de Jimin.

Salut mon petit ange, sourit Shiho à la blondine qui avala durement sa salive. Tu es encore plus belle que dans mes souvenirs.

M-Merci, elle essaya de ne pas trembler des mains. Maman, je vais aller un peu me rafraîchir, je reviens dans un instant, elle sourit nerveusement en s'éloignant.

Hara se précipita de quitter la salle, le proviseur Kim sembla avoir repéré sa détresse et s'excusa auprès des parents collants pour la rattraper. L'aristocrate n'en manqua pas une miette.

Alors comme ça, c'est mon grand-père qui t'a invité, croisa Maera les bras en s'adressant à son cousin.

Grand-oncle est d'une sournoiserie à revendre, il soupira.

Pour combien de temps tu es ici ? elle fut impatiente de le voir déjà repartir.

Autant que ton coeur le souhaitera, il dégaina un sourire.

C'est à dire, jamais, elle fixa les convives.

Shiho se rapprocha d'elle, la scrutant en détails, comme s'il ne pouvait se rassasier de ce qu'il voyait. Il voulait effleurer sa mâchoire mais Maera tourna son visage sur le côté pour éviter son contact. Des souvenirs insalubres fouettaient ses cellules, des choses qu'elle n'aimerait pas revivre.

C'est à cause de grand-oncle que j'ai dû m'éloigner de toi, il effleura ses doigts discrètement. Il n'aimait surement pas le fait qu'on s'amusait bien ensemble.

Il fit semblant d'admirer sa bague de fiançailles en touchant sa main. Maera s'efforça de ne pas retirer d'un mouvement brusque celle-ci devant les invités qui étaient toujours à l'affût de potins.

Il l'a fait exprès, de te forcer à épouser un de mes meilleurs amis.

      — Peut-être parce qu'il sait, quelle genre de pourriture tu es, elle croisa son regard.

Pourquoi tu es si méchante avec moi, il bouda. Je vais finir par être très vexé.

Elle alla se rendre vers la table quand il attrapa sa main pour l'arrêter.

Tu sais, je n'ai pas spécialement aimé savoir que tu avais des fréquentations peu recommandables, il fit une moue dégoûté.

Le coeur de la noiraude commença à cogner plus rudement dans sa poitrine, mais elle ne montra pas qu'il avait su perturber la moindre fibre de son corps.

Tu pensais vraiment que je ne savais pas ce qu'il se passait en mon absence ? Je surveillais tous tes faits et gestes. Même obligé de vivre loin de toi, il se pencha à son oreille, je veillais sur toi.

Cette fois, la jeune femme sentit quelque chose se coincer dans sa gorge. Elle aurait dû s'en douter. Shiho avait une manière de contrôler son environnement et les personnes qui y entraient. Il manipulait tout dans sa vie comme un chef d'orchestre, ne laissant rien au hasard. Depuis qu'ils étaient enfants, il montrait déjà des signes de cette possessivité extrême.

Un jour, elle l'avait vu faire une scène parce qu'un autre enfant avait touché son jouet préféré. Il était entré dans une rage froide, ses mains serrées en poings, ses yeux lançant des éclairs. Il avait alors prononcé une phrase qu'elle n'avait jamais oubliée : "Ce qui est à moi, reste à moi."

À mesure qu'ils grandissaient, cette obsession pour le contrôle ne fit que s'amplifier. Mais Maera ne l'avait pas remarqué au départ. Elle était en manque de gentilesse et le seul qui pouvait lui en procurer, c'était Shiho. Il savait quelles phrases pouvaient la faire flancher, quel cadeau lui offrir pour la faire sourire, comment remonter son moral.

      Il a toujours été protecteur, toujours là pour elle quand elle allait mal. Son seul ancrage dans cette marré de cruauté, c'était lui. Ils étaient comme les meilleurs amis inséparables, des genre de siamois. Elle n'avait jamais eu ce genre de lien, même avec sa soeur jumelle. Peut-être que c'est ce qu'elle lui reprochait toujours. Qu'elle ne parlait que de lui.

« Shiho n'aime que les gens intelligents. Shiho me trouve brillante. Shiho pense que je suis très ingénieuse. Shiho me trouve talentueuse. Shiho m'a offert un violon, car il sait que j'aime la musique classique. Shiho veut que je porte de beaux vêtements car il dit que je suis trop belle pour ne pas les mettre en valeur. Shiho voudrait que je rejoigne les Hwan. Shiho ne supporte pas de voir ma souffrance. Shiho a puni mes harceleurs. Shiho a promis qu'il sera toujours là pour moi. Shiho est le seul qui peut me comprendre. Shiho est le seul sur qui je peux compter. Je n'ai besoin de personne d'autre ! Shiho par-ci, Shiho par-là. Shiho... Shiho... Shiho ! »

Alors Mira n'en pouvait plus, elle les détestait tous les deux. C'était peut-être bien l'une des sources de sa propre cruauté. Cependant, Maera ne s'était jamais douté que Shiho s'assurait toujours de savoir où elle se trouvait, avec qui elle était et ce qu'elle faisait. Il disait que c'était pour la protéger, mais plus elle sentait ce sentiment d'oppression réduire sa respiration, et plus elle ouvrait les yeux sur son besoin maladif de tout régenter.

Vers où tu utilises ton ingéniosité, pour qui tu te fais une beauté, à qui tu offres ton corps, sur qui tes yeux se posent... Tous ça, c'est à moi.

       En l'entendant maintenant, ces souvenirs affluaient. Elle comprenait enfin l'ampleur de sa folie. Elle réalisa alors qu'il n'avait jamais cessé de l'observer, de l'analyser, d'anticiper chacun de ses mouvements. Un sentiment de malaise s'insinua en elle, ayant sous-estimer la portée de son obsession. Maera recula légèrement, cherchant à mettre de la distance entre eux, mais Shiho la retint doucement par le bras. Son sourire s'élargit, mais ses yeux restaient froids, calculateurs.

J'ai bien l'intention de rester cette fois. Souhaite-moi bon retour, car maintenant, on sera à nouveau inséparable.

L'amertume se frayait un chemin dans sa gorge, serrant sa poitrine à chaque parole prononcée par son cousin. Elle avait eu un an de répit. Et maintenant, tout allait recommencer.

      — Ce mariage avec Taehyung, il n'aura pas lieu, il confia. Je m'en assurerai.

Elle savait alors qu'elle devait trouver un moyen de se libérer de son emprise, ENCORE, de fuir ce regard omniprésent qui la scrutait sans cesse. Mais comment échapper à quelqu'un qui semblait toujours avoir une longueur d'avance et qui était un membre de la famille.

De l'autre côté de la table ornée de chandeliers et de bouquets de roses blanches, il riait avec ses amis de la fac, un éclat moqueur dans les yeux. Les invités, tout sourire, ignoraient l'orage silencieux qui grondait sous la surface lisse des apparences.

      Maera serra les poings sous la table, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes, laissant de petites marques rouges. L'envie de se lever, de hurler, de le cogner, brûlait en elle comme un feu dévorant. Mais elle savait qu'un tel éclat serait mal vu, surtout ce soir-là, en présence des gens importants. La réputation des Hwan dépendait de leur unité, de leur façade impeccable.

Leur famille, toujours là, l'un pour l'autre, même quand ils étaient de la pire espèce. Maera se rappela les paroles de son grand-père, énoncés maintes et maintes fois, comme un mantra : "Nous sommes une famille, quoi qu'il arrive. Nous couvrons les erreurs, les mensonges, nous supporterons le mépris et la colère. Mais nous resterons soudés." Ce rappel la hantait, la forçait à ravaler ses mots, à masquer sa colère derrière un sourire forcé.

Shiho continua, une plaisanterie déplacée de plus, et les rires fusèrent de nouveau. Il avait toujours su comment se fondre dans la masse, comment avoir la bonne grâce, comment manipuler chaque conversation pour qu'elle déboule vers une destination qu'il a choisi. Tout le monde l'adorait, tout le monde le vénérait. Il était toujours important aux yeux des autres. Chaque personne se sentait spécial, il les rendait spécial en les regardant. C'est ainsi qu'il l'avait séduit. Il jouait de ses charmes impeccablement.

      Maera sentit le regard de son grand-père se poser brièvement sur elle, un avertissement muet. Elle inspira profondément, tentant de retrouver un semblant de calme. Elle devait jouer son rôle, maintenir l'illusion. Les Hwan étaient infaillibles, indestructibles, unis malgré tout, répété sa mère quand elle était encore saine d'ésprit.

Elle se pencha légèrement, saisissant son verre de vin, le liquide rougeoyant capturant la lumière des bougies. Elle but une gorgée, laissant la chaleur du vin apaiser sa frustration. Puis, avec une maîtrise née de longues années de pratique, elle adressa un sourire poli à l'assemblée, jouant la comédie de la famille parfaite.

Pauvre soeurette, il fut derrière elle, tenant le dossier de sa chaise, elle tendit son oreille. Voilà ton châtiment, un psychopathe obsédé par le simple fait que tu respires.

      Elle serra son verre.

      — Alors, il murmura près de sa tempe, qu'est-ce que ça fait de nous avoir trahi pour lui ?

      Et quelque chose éclata.


      — Grand-père, l'interrompit Maera, je vais rentrer avec Taehyung ce soir.

      Il la fixa un moment, son regard perçant semblant lire dans ses pensées. Puis il hocha lentement la tête.

      — Très bien. Nous nous verrons à l'entreprise demain. J'ai besoin qu'on discute de quelque chose.

      Elle acquiesça, esquissant un sourire forcé, avant de se tourner vers Taehyung, qui l'attendait près de la sortie. Ensemble, ils quittèrent la salle de réception, leurs pas résonnant sur le marbre poli, et s'enfoncèrent dans la fraîcheur nocturne. Dehors, la nuit était calme, le ciel parsemé d'étoiles brillantes, offrant un contraste saisissant avec l'agitation de la fête à l'intérieur. Maera resserra son châle autour de ses épaules, sentant un frisson parcourir son échine.

La voiture noire aux vitres teintées les attendait, son moteur ronronnant doucement. Le chauffeur, un homme aux traits discrets et à l'air professionnel, leur ouvrit la portière avec une courtoisie. Maera s'installa sur le siège arrière, sentant le cuir froid sous ses doigts, tandis que Taehyung la rejoignait de l'autre côté. La portière se referma dans un cliquetis, les isolant du monde extérieur.

Le silence s'installa entre eux pendant que la voiture glissait doucement dans les rues de la ville. Les lumières des réverbères dessinaient des ombres mouvantes sur leurs visages, créant une ambiance presque irréelle. Taehyung, attentif, semblait percevoir son malaise. Il l'observa du coin de l'œil, hésitant à briser le silence.

Tu ne te sens pas bien ? finit-il par demander, sa voix douce rompant le calme pesant.

Maera tourna la tête vers lui, ses yeux rencontrant les siens.

Qu'est-ce qui te fait dire ça ? elle arqua un sourcil.

Quand tu discutais avec Shiho, tu n'avais pas l'air à l'aise. C'est la première fois que je te voyais autant perturbée. D'habitude, rien ne peut t'atteindre.

      Comment ça se fait que tu l'aies remarqué ? elle fronça les sourcils.

      Taehyung n'avait pas spécialement envie de lui révéler qu'il l'a observé durant tout le long de la soirée. Et que maintenant, il arrivait à distinguer certains petits détails. Comme quand elle se pinçait la lèvre, lors d'une profonde réflexion. Qu'elle tournait son doigt au dessus de son verre, signe qu'elle était pressée et avait besoin d'en finir au plus vite.

Je vais te demander une chose, elle le regarda. Reste loin de Shiho. N'accepte jamais ses boissons, ses invitations, rien de lui. Tu m'entends ?

Mais pourquoi ? C'est mon ami, il confia.

Plus pour longtemps, elle avoua en regardant à travers la vitre. Il va tout faire pour nous empêcher de nous marier. Et il sera prêt à sacrifier un de ses jouets pour y parvenir.

Le coréen ne comprenait pas où elle voulait en venir, ça commençait à l'agacer qu'on lui cache tout.

Sois plus clair tu veux ? il attrapa sa main pour attirer son attention.

Tu es un jouet aux yeux de Shiho. Toutes les personnes qui entrent dans sa vie deviennent automatiquement des marionnettes avec lesquels il aime jouer. Et si tu as ne serait-ce qu'un grain d'intelligence dans ton crâne, tu suivras mon conseil. Reste loin de cet enfoiré, pour l'amour de ton cul. C'était assez clair ? elle inclina la tête.

Tu t'inquiètes pour mon cul maintenant ? il sourit malicieusement.

Non, je n'ai pas spécialement envie de chercher un prétendant optimal pour mon avenir déjà planifié au détail. Si tu finis par crever, ça sera vraiment dommage mais bon, des mecs y en a des tas, elle ironisa, agacée.

Taehyung déglutit, commençant sincèrement à se demander si il a bien fait d'être mêlé à cette famille.

Arrêtez-vous au Crimson Palace, elle ordonna au chauffeur.

La voiture changea de direction, et en quelques minutes, ils arrivèrent devant l'imposant hôtel. Les lumières dorées de l'entrée éclairaient la façade majestueuse.

Pourquoi tu nous as conduit ici ? Je pensais que tu voulais aller chez moi.

Oh, tu t'attendais vraiment à ce qu'on puisse conclure ce soir ? elle se pencha vers lui, alors qu'il se raidit.

Pas spécialement, fin je pensais qu'on pouvait juste discuter c'est tout.

Il avait l'air de dire vrai, alors elle fit une légère moue.

C'était un prétexte pour échapper à la vigilance de ma tarée de famille. Merci d'avoir joué le jeu. Maintenant, rentre chez toi, mon garçon, elle lui tapota la joue.

      Elle sortit de la voiture en soulevant sa robe pour avancer vers l'entrée du Crimson Palace sans jeter un regard en arrière. Taehyung la vit s'éloigner, il hésita à la suivre sur l'instant mais préféra la laisser tranquille, lorsqu'elle s'effaça de son champ de vision.

Maera se fit conduire par le réceptionniste, lui annonçant que le Palace était ouvert aussi longtemps qu'elle le souhaitait. L'intérieur était aussi somptueux que l'extérieur, avec des fauteuils en velours et des chandeliers en cristal. Le bar, long et étincelant, était occupé par quelques clients dispersés. Maera s'installa sur un tabouret, sa silhouette se reflétant dans le miroir derrière le comptoir.

Un verre de whisky, s'il vous plaît, dit-elle au barman en essayant de calmer les battements frénétiques de son crâne.

Le barman fut sur le moment bouche bée en la voyant vêtu comme une souveraine, ce qui ne manqua pas certaines remarques dans son dos. Il finit par lui servir un verre qu'elle porta à ses lèvres, savourant la brûlure apaisante du liquide ambré.

Elle laissa échapper un soupir, ses pensées était une tempête orageuse dans son esprit. Shiho et son emprise suffocante, la soirée étouffante qu'elle venait de quitter, la vérité sur Jungkook qui voulait la détruire, son hallucination prenant la forme de son défunt frère, tout se mélangeait dans une danse chaotique.

Soudain, une voix familière la tira de ses réflexions. Maera se tendit, ses doigts se crispant autour de son verre. Elle n'était pas sûre de pouvoir affronter une autre confrontation ce soir, mais ce n'était pas de son ressort quand le propriétaire de l'établissement se pointa à côté d'elle.

      — Puis-je m'asseoir ici, Mademoiselle Hwan ? demanda Seokjin, un sourire poli aux lèvres.

      L'aristocrate leva les yeux, rencontrant le regard du propriétaire. Elle connaissait Seokjin de réputation, un homme charmant et charismatique, toujours impeccablement vêtu. Elle sentit une pointe de frustration monter en elle. Elle n'était pas d'humeur pour des civilités mondaines.

      — C'est votre bar, faites ce que vous voulez, répondit-elle d'un ton nonchalant en balayant sa main en direction de la chaise vide à côté d'elle.

      Seokjin prit place avec élégance, commandant un gin tonic d'un geste de la main. Le barman, visiblement habitué à ses exigences, prépara la boisson avec une rapidité et une précision remarquables. En quelques instants, un verre brillant et rafraîchissant était posé devant lui.

      — Vous semblez préoccupée, observa Seokjin en prenant une gorgée de son cocktail. Vous avez toujours l'air si sûre de vous, aujourd'hui ce n'est pas votre jour on dirait.

      Maera haussa les épaules, tentant de masquer le tourbillon de ses émotions. Elle n'avait pas envie de parler de sa soirée.

      — Les apparences sont parfois trompeuses, Monsieur Kim, répondit-elle, sa voix se faisant plus ferme. Tout comme ce bar. Derrière cette façade luxueuse, il doit y avoir des histoires croustillantes à dénicher, elle lui jeta un regard de sous-entendus.

      Il acquiesça lentement, ses yeux scrutant son visage comme s'il cherchait à percer ses défenses.

      — Ne jouez pas à ce jeu avec moi, elle le prévint. Ne cherchez pas à essayer de me connaitre ou de me comprendre. Je n'ai pas besoin de ça. Parce que le problème ce n'est pas moi.

Seokjin leva les mains signes de reddition. En voyant qu'il avait compris, elle avala le contenu de son verre et le reposa dans un bruit sec.

Demain je commencerai à installer tous les dispositifs de mon projet dans l'espace événementiel, elle se hissa du tabouret.

J'ai hâte de voir à quoi ressemblera le premier thème. J'espère que notre collaboration sera un grand succès au vu de mes attentes.

Ne vous en faites pas, vous ne serez pas déçu, elle paya en espèce.

Sur ces paroles, elle se rendit vers l'accueil pour prendre une chambre avec la meilleure vue. Lorsqu'elle obtint sa carte et paya en espèces afin que ses trajets ne soient pas tracés, elle se dirigea vers le grand hall luxueux qu'elle n'avait même pas le moral d'admirer, alors qu'elle adorait tout ce qui brillait. Mais au croisement, elle s'arrêta brusquement, en voyant un visage familier qui comptait se rendre vers la même direction qu'elle sans même la voir.

      — Min Yoongi ? elle fut étonnée.

      — Oh, Hwan Maera, ses pas ralentir. Qu'est-ce que tu fais ici ? il fut déconcerté de quelque peu.

      — Je comptais passer la nuit ici, elle avoua honnêtement. Et toi ? fut-elle curieuse.

      — Euh... il se frotta la nuque nerveusement en regardant autour. J'avais un rendez-vous avec quelqu'un.
 
      — Vraiment ? elle se rapprocha de lui. Qui est l'heureuse élue ?

      — Une fille d'une famille aisée. Ma mère a organisé ce rendez-vous grâce à l'idée ingénieuse de Jimin qui ne supporte pas qu'on vive sous le même toit. Apparemment, je renvois des mauvaises ondes, il soupira.

      L'ascenseur, doucement éclairé par une lumière tamisée, émettait un léger bourdonnement. Elle s'y engouffra avec ce dernier, et appuya sur le bouton du dernier étage.

      — Et comment était ce rendez-vous ?

      — Je dois t'avouer que je ne sais pas trop comment le décrire, il se gratta l'arrière de l'oreille droite avec la main gauche. Elle avait l'air gentille et polie. Mais je n'ai rien ressenti de plus. J'avais la sensation que c'était juste pour faire bonne impression. Et qu'elle ne s'intéressait pas vraiment à ce que je disais.

      — Quel gâchis. Elle a perdu la perle rare, elle plaisanta.

      — Tu parles, il attrapa la marre pour s'y appuyer en collant sa tête contre le miroir. Pourquoi c'est si difficile de faire comprendre que notre vie ne se résous pas à juste construire une famille. On peut très bien vivre de notre passion.

Maera se plaça à côté de lui, en fixant les portes, appréciant de l'écouter parler. Et dire qu'avant elle était obsédée à l'idée de même lui adresser la parole, d'apprivoiser toute son attention.

On peut faire tellement de chose, sans être enchainé par les liens du mariage. Je veux dire, on est encore jeune, on a à peine vingt-trois ans. Pourquoi on nous ne laisse pas construire nôtre avenir, avant de décider de concevoir une famille.

Rien n'empêche l'autre, elle avoua.

Je ne suis pas d'accord. C'est une grande responsabilité de gérer une famille. Tu dois contribuer ton temps en pensant à la vie conjugale, où les parents sont toujours sur ton dos. Ensuite aux enfants, puis à leur éducation, à leur bien être, à leur futur à eux, en espérant qu'ils seront de bonnes personnes et qu'ils vivront comme cela leur chante. Sans la contrainte des parents ou de la société malsaine, dit-il avec pleins d'émotions.

Elle sortit à son étage et inconsciemment il la suivit, parcourant le couloir où ils continuaient à échanger, avant qu'elle s'arrête devant sa porte.

On a pas besoin d'être forcément en couple ou de se marier pour apprécier pleinement la vie. Il faut d'abord savourer chaque jour que nous devons nous-même enrichir. En faisant des choses qu'on aime, diversifiant nos habitudes afin d'opter pour quelque chose de nouveau.

Je suis tout à fait d'accord, elle inséra la carte magnétique, et entra dans une suite spacieuse et luxueuse.

Les rideaux en velours pourpre encadraient de grandes baies vitrées offrant une vue imprenable sur la ville illuminée. Yoongi se tut, en finissant par se rendre compte qu'il l'avait suivi jusqu'à sa chambre, la porte fut grande ouverte. Quand Maera le remarqua, figé au seuil, elle se tourna.

Tu ne vas pas entrer ?

Euh... il déglutit. Il se fait tard. J'suis désolé, je n'avais pas vu le temps passer-

Oh, allez, entre. Je vais pas te manger, elle vint le chercher. Je te promets que je ne sauterai pas sur toi tant que tu ne seras pas consentant, elle plaisanta.

Vraiment ? il se fit trainer par le bras.

On va juste discuter. J'aime entendre ton point de vue et j'aimerai que ma soirée se termine sur une bonne ambiance.

Il la regarda, essayant de discerner ses intentions et quand il fut convaincu par ses mots, il finit par abandonner toute résistance et alla s'asseoir sur le sofa du salon qui donnait sur une grande télé dernier model. Celui-ci regarda autour de lui, tandis que Maera déposa son sac sur le lit king-size, puis se dirigea vers le minibar pour se servir un verre de vin.

Je te laisse nous servir, je vais aller me changer, j'étouffe avec cette robe, elle posa la bouteille sur la table basse.

Quand elle s'éclipsa dans la salle de bain pour troquer sa robe contre un peignoir moelleux. En revenant quelques minutes plus tard, elle s'assit sur le sofa en attrapant son verre de vin déjà rempli, alors que Yoongi était légèrement nerveux.

Pourquoi tu n'es pas venu à ma fête de fiançailles ? elle fit une moue.

— Je n'aime pas les soirées mondaines, désolé. C'est vraiment pas mon truc.

Je comprends, elle soupira en avala une gorgée, réfléchissant silencieusement.

      — Écoute, je vais y aller-

      — Je te plais encore ? elle demanda sans détour.

      Yoongi se racla la gorge, prit au dépourvu par sa question. Il ne voulait pas marcher sur ce terrain avec elle, c'était une très mauvaise idée et une conclusion qui mettra en danger leur relation. Mais il savait qu'elle ne lâchera pas l'affaire.

      — En réalité, il attrapa son verre. Tu me plaisais oui, mais ce n'était qu'une illusion. C'est comme Gatsby qui s'accrochait à l'image que renvoyait Daisy.

      — C'est sympa comme comparaison, elle arqua un sourcil. Alors je suis cette connasse de Daisy, superficiel et matérialiste, indécise et égoïste qui fuit ses responsabilités, en recherchant le confort personnel dès que l'occasion se présente ? Quoi que... elle réfléchit, non, j'assume parfaitement d'être une salope. 

      — Ce n'est pas ce que je veux dire, il souffla. Mes souvenirs étaient idéalisés de toi, de celle que je t'ai rencontré la première fois, avant que tu ne m'ouvres les yeux sur la réalité. Et j'ai compris que mes sentiments n'étaient pas sain. Il ne venait que d'une première représentation que j'avais eu de toi. Et maintenant les choses sont différentes, tu es différente.

      Maera croisa sa jambe en se penchant en avant, posant son bras sur sa cuisse pour attraper le catalogue sur la table.

      — Conclusion ? elle leva ses yeux pour les diriger sur lui gracieusement.

      — Tu me plais en tant que femme.

      — Mais pas en tant que personne, elle ajouta en remplissant son récipient à rebord.

      — Je n'adhère juste pas à tes méthodes, il posa son verre sur la table. Tu épouses ce Kim Taehyung pour avoir le pouvoir. Tu veux te mêler à la foule d'hypocrite matérialiste que tu sembles mépriser mais en les côtoyant, ça fait de toi un membre à part entière de ce système.

      Elle hocha la tête silencieusement, prenant en compte ses propos sans pour autant perdre de vue son objectif, ou sa propre vision d'elle-même.

      — Je vois, ça a le mérite d'être clair, elle soupira, finissant son verre en avalant tout. Alors pourquoi tu vis avec les Park ? elle effaça les quelques gouttes du coin de ses lèvres, du bout de ses doigts. Ils font parties de ce monde auquel tu témoignes un certain dédain. Pourquoi fréquenter des personnes et des lieux qui vont à l'encontre de tes propres valeurs ?

      — Je ne veux pas décevoir ma mère, il avoua. Quand mon père est mort, ma mère était dévastée et il ne lui restait plus que moi comme famille. Elle a fait tout pour subvenir à mon bonheur, elle a beaucoup sacrifié pour m'élever. Et ce qu'elle me demande en retour de faire, c'est le peu que je puisse lui offrir.

      Maera eut un petit soupire, et marqua une pause, en posant le journal à sa place.

Alors tu veux honorer les sacrifices qu'elle a fait pour toi en côtoyant ce monde hypocrite malgré toi.

— Tu dois avoir remarqué que je garde mes distances avec ton monde. Je fréquente majoritairement les personnes qui viennent d'un milieu modeste. Je m'efforce de ne pas me mêler à ces histoires de bourgeois et de rester loin d'un quelconque scandale ploutocrate.

      — Ouais à la Dan Humphrey quoi.

L'aristocrate se leva et marcha jusqu'à Yoongi qui la vit poser un genou à côté de sa jambe afin de monter le deuxième et se retrouver au dessus de lui, ce qui fit accélérer son coeur soudainement.

J'ai compris, tu es un homme plein d'honneur et de valeur, c'est très noble de ta part de montrer aux gens modestes que tu les soutiens à fond, elle attrapa sa mâchoire. Mais dis-moi dans tout ça, est-ce que je te répugne au point où tu es prêt à laisser une chance inestimable, de me baiser ?

Maera, il souffla, évitant de la toucher.

Je te promets que ton club de gens modestes n'en saura rien. Que tu as trahi tes principes en couchant avec une noble.

Arrête ça, tu m'as promis que-

Elle plaqua son index contre ses lèvres pour le faire taire, il rougissait au contact de ses cuisses se frottant contre son pantalon.

Tu sais, chacun trouve ses propres moyens de survivre dans ce monde. Je ne suis peut-être pas parfaite, loin de là, et je fais des choix qui peuvent sembler égoïstes ou superficiels. Mais je me bats pour ce que je pense être la meilleure chance de sécurité.

Elle caressa avec son pouce sa lèvre frémissant à son toucher. Le jeune homme sentit son corps succomber à la chaleur émanant d'elle.

Et je suis honnête avec moi-même. C'est pourquoi, elle pencha son visage. Si tu veux qu'on passe cette seule et unique nuit ensemble sans aucun engagement.

La noiraude saisit la main du coréen pour qu'il la glisse jusqu'à sa hanche.

Tu n'as qu'à m'embrasser.

Il déglutit, en traçant de ses yeux la ligne de sa gorge, de ses lèvres pulpeuses qui effleuraient les siennes avec impétuosité. Elle était impatiente, prête à se défouler sur lui s'il finissait par céder. Et il en avait très envie, beaucoup même.

      — Dis-moi à quand remonte ton dernier coup ? elle glissa son index sur la ligne de sa mâchoire. Je veux dire, une bonne baise.

Arf pitié, vous n'allez pas faire ça devant moi, grimaça Yeosob de dégoût.

Maera l'ignora afin de se persuader qu'il n'existait pas. Elle souffla sur la gorge de Yoongi essayant de fermer ses paupières, de trouver la force de la repousser. Il fit tout son possible pour lui résister quand elle se mit à embrasser sa nuque, ses bras frissonnant à l'idée d'avoir ses lèvres sur tout son corps. Il sentit que son entrejambe ne tiendrait pas longtemps à se gonfler alors il l'attrapa par la taille afin de la faire descendre de lui pour se lever.

       — J'peux pas, j'suis désolé.

      Paniqué, il contourna le canapé sous l'ahurissement de cette dernière. Et sans un mot de plus, il quitta la chambre en claquant la porte, le coeur battant.

Putain, elle soupira en renversant sa tête.

      — Sage décision jeune homme, leva Yeosob son pouce.

      C'était trop insupportable de devoir contenir toute la frustration accumulée au cours de la soirée. Elle avait besoin d'un moyen de soulager ses nerfs et son esprit en ébullition, d'étancher sa soif qui pulsait entre ses jambes. Mais il n'avait pas pu lui offrir ce qu'elle désirait, malgré le fait que cela ne l'engageait à rien. Maera bouda, en s'étalant le long du sofa, les yeux rivés au plafond.

      — Allez soeurette, tu ne préfères pas passer la soirée avec moi plutôt ? il marcha jusqu'à elle. On pourrait discuter du fait que les hommes pourraient croire que tu es une femme facile.

      — Qu'ils le croient, ça ne me rendra pas plus pauvre.

      Elle soupira profondément, sentant une vague d'agacement et d'admiration mélangées. Au moins, Yoongi avait son respect pour avoir des principes et s'y tenir, ce qui était loin d'être la spécialité de l'aristocrate, en dépit de tous ses efforts. Son monde était fait de compromis et de manipulations, où les valeurs étaient souvent sacrifiées sur l'autel des apparences et du pouvoir.

      En observant les motifs délicats du plafond, Maera ne pouvait s'empêcher de penser à la ténacité de Yoongi. Il représentait une constance et une honnêteté qu'elle trouvait à la fois exaspérantes et fascinantes.

      — Va falloir le faire moi-même.

Ah non, pas en ma présence, il pencha sa tête au dessus du canapé.

J'te déteste ! elle s'agaça. Tu veux pas aller emmerder Mira en enfer plutôt ?!

Soudain, un bruit l'interpella, quelqu'un toqua. En se redressant et regardant la porte, elle se demanda bien si c'était Yoongi qui avait changé d'avis. Non, il était clair que que ce n'était pas l'honorable chevalier vu comment il s'est enfui.

      — Ouvre pas, c'est peut-être un psychopathe, la suivit Yeosob.

Elle se retrouva rapidement devant la porte, hésitante à l'ouvrir. Jetant un coup d'œil dans le judas, elle attrapa la poignée et laissa l'air frais du couloir franchir le seuil, le murmure de l'enfer se ramenant avec la brise. Maera vit deux yeux bruns qui la scrutaient avec une intensité brûlante.

      Avant qu'elle ne puisse prononcer un mot, il franchit la distance entre eux en un éclair, saisissant son visage entre ses mains pour capturer sa bouche dans un baiser fougueux, la poussant doucement.

Ses cellules s'emballèrent instantanément, son corps réagissant avec une vigueur inattendue. Elle referma la porte d'un coup de pied, le bruit résonnant à peine dans le tumulte de ses émotions. Elle perdit son souffle lorsqu'il écarta ses lèvres pour enfouir sa langue, explorant avec une chaleur et une fermeté enivrantes sa bouche.

Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle se pressait contre lui, ses courbes emboîtant les siennes comme des pièces de puzzle. Elle tenta de parler, de dire quelque chose, mais les mots se perdirent dans le tourbillon de sensations. Finalement, elle parvint à murmurer :

      — Alors tu n'as pas pu me résister, Kim Taehyung, elle haleta par le manque d'air.

Ses mots furent étouffés par un autre baiser impatient, fou, dépourvu de tout sens qu'il s'efforçait de ne plus discerner, et elle ne put s'empêcher de se laisser emporter par l'instant, savourant chaque toucher, chaque caresse qu'il glissait sur ses hanches, y accrochant ses doigts, pour l'empêcher de lui échapper.

      — Je veux juste savoir ce que ça fait, de coucher avec Hwan Maera, il murmura en scrutant ses yeux.

      Et en un geste habile, il la fit basculer en arrière sur le sofa. Elle atterrit avec un léger rebond, de peu surprise par le manque de patience de son fiancé, puis se redressa sur les coudes pour l'observer, ses yeux scintillant de curiosité. Il était clair, par l'expression de son visage presque érotique, que cet homme voulait qu'elle hurle toute la nuit. 

Le jeune héritier, sans la quitter du regard, retira sa veste, mais l'impatience de Maera se joua sur sa chemise, arrachant ses boutons dans un tremblement de caprice, qu'ils finirent étalés dans les coins de la pièce. Mais elle s'en foutait de la valeur que pouvait avoir ce tissu, car elle avait assez d'argent pour en acheter un autre, et le rembourser. Pourvu qu'il arrive à la faire monter vers son zénith.

      Et un malin rictus se fondit sur les lèvres de Taehyung, saisissant à quel point le corps de son amante cherchait désespérément à se faire poignarder par un pur orgasme.

      Puis, avec une lenteur calculée, il commença à déboutonner son pantalon, chaque geste empreint d'une assurance, tandis qu'elle se pinça l'intérieur de la joue, contrôlant tant bien que mal, l'extase qui avait commencé un marathon dans ses veines.

      La vue était succulente, son futur époux avait un corps parfait, loin de ces foutus bodybuilders qui la faisait gerber, il gardait une taille fine, un grain de masse musculaire, suffisamment pour la satisfaire.

     Maera tel une féline glissa sur lui afin d'attraper sa nuque, et prendre possession de sa bouche, avalant un grognement qu'elle suscita en lui. Puis elle le renversa sur le canapé, se positionnant à califourchon. Ses yeux brillaient d'une lueur à la fois espiègle et ardente tandis qu'elle le contemplait d'en haut, une légère teinte de défi dans son sourire.

      Le blondin ne pouvait détourner son regard de cette vision enchanteresse. Il la regarda, captivé, alors qu'elle faisait descendre lentement son peignoir en satin de ses épaules, le tissu soyeux caressant sa peau, avant de tomber au sol en un murmure.

T'es obligée de le faire quand j'suis là ? fut dégoûté Yeosob.

Je suis suffisamment affamée et tordue pour le faire en ta présence, elle affirma.

Quoi ? demanda son fiancé.

Chuuut, elle posa son index contre ses lèvres. Baisons bien, tu veux ?

Le mélange de honte et de désir envahit le blondinet face à la voix suave qu'elle prenait pour le torturer, cette bourrasque de sentiments contradictoires, il ne pouvait plus l'ignorer. Son cœur battait à tout rompre, et il se sentait pris au piège entre ses réflexions et une tentation irrésistible.

      Le blondin ne savait plus où il en était. Ce qui est sûr, c'est qu'il était gay, et rien ne pourra changer cela. Mais il avait fait des recherches pour comprendre pourquoi son corps réagissait à une seule personne différemment. Et il avait appris que dans le cas d'un homme homosexuel, il était peu probable, mais pas impossible, qu'il puisse développer une attirance sexuelle pour une femme particulière.

      Cela pourrait se produire dans des circonstances très spécifiques et serait probablement plus lié à une connexion émotionnelle ou personnelle très forte plutôt qu'à un changement dans son orientation de base.

      Et cette femme pour Taehyung, c'était elle, l'incomparable Hwan Maera.

      Les sous-vêtements provocateurs qu'elle portait révélaient plus qu'ils ne cachaient, et elle plaqua sa paume contre son torse avec fermeté, ondulant ses hanches, se frottant contre sa bosse dure dissimulée sous son pantalon, pour le faire gémir, un avant goût de ce qu'il va bientôt déguster.

      J'aime quand tu bandes pour moi, elle souffla, avide.

      Et à cet instant précis, tous ses doutes semblaient s'évanouir. L'entendre parler de cette façon, dominer son corps comme si elle dominait le monde, c'était tout ce qu'il demandait.

      — Laisse-moi goutter à ton excitation, mon coeur, il tira sur son corset.

Il savait que céder à cet appât n'était pas la voie de la raison, mais la puissance du moment, la chaleur de son corps contre le sien, l'appelait à abandonner toute prudence. Ses pensées se brouillaient, laissant place à une seule certitude brûlante : malgré les risques, malgré les conséquences, il ne désirait rien d'autre que de se perdre dans cet instant avec elle. De goûter à ce péché qu'elle incarnait si parfaitement bien.

      — Il y a une seule condition, murmura-t-elle en saisissant sa mâchoire avec une grâce autoritaire, je suis toujours au-dessus.


23%   █████████████▒▒▒▒▒▒▒▒▒▒▒▒

Vous aimez Maera ? Si oui, pourquoi ?

C'est important que je sache pour la suite.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro