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† VINGT-SEPT †

Enfermée chez moi, le regard dans le vide, mon esprit sillonne le labyrinthe infini de mes pensées. Des pensées dingues, inavouées et sanglantes. Il cherche qui de son entourage pourra être tué, afin d'accomplir et clore définitivement sa quête. Mes paupières sont en feu, mais je n'en ai cure. Cette seule obsession m'abrite et m'empêche jusqu'à cligner des yeux. Si je dois tuer quelqu'un, il faut que ce soit une personne peu appréciée, au moins, ça ne touchera pas grand monde. Une perte minime qui laissera probablement la ville surprise, avant de passer à autre chose de plus important, comme l'accident terrifiant de Shayne, survenu hier, ou la prochaine foire à la cerise.

Les habitants de Traverse City sont tellement niais et détachés...

« Driiiing ! »

Mon réveil sonne et me tire de ma léthargie cognitive. Mes yeux glissent avec une lourdeur décadente sur l'écran de mon smartphone, posé nonchalamment sur ma table de chevet. Déjà sept heures ? Je suis réellement restée toute la nuit assise sur mon lit sans dormir ? Malheureusement. Le soleil se lève, à l'extérieur. Je devine ses premières lueurs dorées naissant sur la ville. C'est pas vrai... Je dois me rendre au cabinet.

J'aurais pu rester ici et réfléchir encore un peu, or, mon corps se règle sur un automatisme que je ne peux contrecarrer. Si je continue comme ça, je vais perdre mon travail et sans ça, je suis perdue. J'ai peut-être l'esprit troublé depuis la mort en direct de Shayne, mais je connais mes obligations. Je dois y aller.

J'arrive très vite au cabinet, sans maquillage et les cheveux à peine coiffés. Lorsque je passe la porte, une paire d'yeux se lève sur moi.

Alaska... Elle est revenue...

Elle est là, derrière le guichet et me fixe, paralysée. Je lis dans son regard de l'inquiétude, de l'étonnement et de la méfiance. Ces sentiments s'entremêlent et m'apportent un fort pincement au cœur me poussant à déglutir. Notre dernier échange doit être encore bloqué en elle. Heureusement, elle ignore que j'ai désobéi en allant dans la boutique et j'espère qu'elle ne le saura jamais. Je ne veux plus l'inquiéter, ni l'embêter. Cette fille mérite le calme et la sérénité dans sa vie.

Alaska relâche enfin mon regard et replonge dans ses fiches, sans m'adresser un seul mot. Autant faire comme si je n'avais rien remarqué, même si la quitter est la pire souffrance. Marsch arrive au même moment, tout sourire :

— Bonjour, les filles ! Ramirez, je suis ravi de vous revoir parmi nous. Ça fait plaisir de vous revoir au travail !

— Merci, docteur. Malgré tout ce qui m'est arrivé, je ne pouvais pas rester éternellement en congé. Je dois reprendre ma vie en main, car elle continue malgré tout.

— Vous avez parfaitement raison ! N'hésitez pas a m'en parler, si vous avez besoin, tente-t-il de la rassurer, avant de me voir. Dites-moi, Ravenscroft, vous avez mauvaise mine, ce matin. Tout va bien ?

Ce fourbe demande de mes nouvelles ? Ça, c'est la meilleure. Il fait le mielleux devant Alaska pour paraître bien attentionné, mais je le connais comme ma poche. C'est du cinéma pur et dur. De ce fait, je passe sans lui répondre, marchant vers les vestiaires pour me changer. Je sens les regards interrogateurs dans mon dos ; telle une reine, je les ignore la tête haute et les cernes profonds.

Lorsque j'en sors, vêtue de mon uniforme, une jeune patiente arrive avec ses parents ; apparemment, c'est pour se faire arracher une dent cariée. Vue sa grimace contrite, ça doit lui faire assez mal, ce qui est normal. Abuser du sucre, ce n'est jamais recommandé. Marsch l'accueille avec un grand sourire niais et un air condescendant à vomir. Il croit la rassurer avec ses manières stupides, mais le dentiste deviendra le pire cauchemar de cette jolie petite lorsqu'elle goûtera à la fraise et son chant hurlant.

Oh oui, son pire cauchemar...

Comme je m'en doutais, je suis demandée en assistance. C'est pas vrai... Pourquoi ça tombe toujours sur moi ? L'enfer n'est déjà pas assez présent dans ma vie, il faut que j'en fasse entrer encore un peu pour poser la cerise sur le gigantesque gâteau moisi de mon humeur. On dirait que Marsch le fait exprès pour m'ennuyer. Je guigne Alaska du coin de l'œil avant d'entrer dans le bureau du dentiste. Elle est fixée sur son ordinateur, à classer les dossiers médicaux et ne m'apporte aucune attention.

J'aurais eu besoin de son soutien actuellement. Ça m'aurait peut-être éviter certaines idées noires.

La petite fille est installée et tandis que sa mère prend place à côté d'elle, Marsch se retourne vers moi et me commande de stériliser les outils. Il n'a pas à me dire ce que j'ai a faire, je connais mon travail. Affichant malgré moi un sourire crispé, mes pas me guident vers les rangements où sont entreposés les outils chirurgicaux. J'en sors quelques un que je commence à stériliser soigneusement. Ça devient une habitude, je ne regarde quasiment pas mes gestes.

Or, lorsque le scalpel arrive entre mes doigts, mon corps se bloque, comme mis sur pause.

Il est si brillant, si attirant... Sa lame semble si bien affûtée. Il découpe les chairs sans le moindre accroc, avec la précision d'un sniper. Quelle beauté... Je...

Je ne devrais pas...

Prend-le, Sephora...

Cette voix... C'est Evan. Ma main tremble autour de l'outil et soudain, je vois ses grands doigts blêmes glisser sur mes phalanges. Sa peau est glacée, mais si douce. Un souffle soulève mes cheveux, près de mon oreille. Des lèvres s'y appuie, m'électrisant par leur contact langoureux...

Prend-le... !

C'est un ordre non contestable... Il ne me laisse pas le choix. Je me retourne vers lui, mais ne vois rien. Evan n'est plus là. Était-il là, du moins ? Mes yeux hagards se posent alors automatiquement sur Marsch. Il n'a rien remarqué ; il continue d'expliquer à sa jeune patiente, de façon ludique, la manière dont il allait extraire sa dent pourrie. J'essaye de reprendre mon souffle, mon cœur bat fort dans ma poitrine. Ça me fait mal, davantage lorsque je me focalise à nouveau sur le scalpel, toujours imbriqué à ma poigne.

Evan a peut-être raison. Je devrais le prendre... Il est si attirant, j'en brûle de désir.

Déglutissant, je jette un dernier œil dans mon dos et glisse le scalpel dans ma poche. Qui sait ? Ça pourrait servir, tôt ou tard.

L'intervention de la jeune fille se passe bien, même si je pense qu'elle ne reviendra pas de sitôt chez un dentiste. La larme qu'elle a versé lors de l'extraction en est la preuve irréfutable. De mon côté, j'ai essuyé les râles lancinants de mon employeur plaidant que j'étais « dans la lune, aujourd'hui ». Si tu savais, mon pauvre... Ce n'est pas dans la lune que je suis, c'est tellement plus bas que ça... Si bas que tu n'en verrais pas le fond.

Trouver ma victime n'a fait que me tourmenter durant cette opération. Le sang qui doit couler sous mes doigts dessine les lignes de mon obsession malsaine. Elle gratte, gratte, gratte la surface de ma raison pour la déchirer et sortir au grand jour. Ça devient presque impossible de gérer ces sentiments impurs sans que ça ne se voit. Je m'en fiche royalement des autres, de leurs pensées ou leur jugement, je veux simplement que ça s'arrête. Achever ma quête et être en paix. Je ne suis pas dingue, je veux juste être en paix ! Et si c'est le seul moyen de l'être, je le ferais !

En marchant vers la sortie, hors de la réalité, je heurte quelque chose. Le grondement qui m'est destiné me laisse présager que j'ai cogné Marsch dans le dos.

— Ravenscroft ! Faites un peu attention ! Qu'est-ce qui vous arrive, aujourd'hui ? Vous avez encore fait la fête, c'est ça ? Ça se voit à votre mine. Pensez un peu à grandir, vous avez des responsabilités, mademoiselle.

Sans bouger, ni répondre, je le regarde s'éloigner. Je n'ai ni la force, ni l'envie de contester. À quoi ça servirait, de toute façon ? Marsch ne prendrait pas le loisir de m'écouter déblatérer mes excuses sans queue, ni tête. Il ne comprendrait tout simplement pas.

Ce salopard... Il continue de s'acharner sur moi en me voyant faible et vulnérable. Il exerce sa pression en espérant me faire plier sous sa supériorité. Il croit peut-être que je vais craquer et lui faire une gâterie sous le bureau en espérant garder mon travail. Il me pense paumée à ce point ? Cet homme m'écœure. Il éveille un tel dégoût en moi que sa simple vue me fait monter la bile jusqu'aux amygdales.

Ses mains baladeuses sur moi me reviennent en mémoire et m'apporte un frisson de haine. Ses lèvres immondes cherchant les miennes le fuyant avec hargne. Son inimaginable chantage pour garder sa si précieuse image aux yeux des autres. Son image impeccable qui n'est rien d'autre que de la poudre de fée qui cache un harceleur manipulateur de la pire espèce. Un rat prétentieux qui se pense tout permis à cause de son rang.

Ses gestes, ses regards, ses paroles licencieuses à mon égard... Tout de lui me répugne. Il ne mérite pas de vivre, car je ne serais pas la dernière à endurer ça, auprès de lui. Il trouvera une autre victime après moi, peut-être plus faible, qui finira par craquer sous la pression en le gorgeant de profit. Il assouvira en elle ses désirs les plus charnels en se moquant ouvertement de cette pauvre fille qui ne voudra qu'une chose, en réalité : ne pas perdre sa seule source de revenus pour subsister.

Ça ne peut plus continuer. Cette état de dégout intense m'apporte un sourire en coin, aux abords sombres.

J'ai enfin trouvé ma victime.

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