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𝐋'𝐀𝐏𝐑𝐄𝐒 - Bienvenue dans ta famille, Petit Lapin

— Vadim !

Occupé à tailler du bois, Vadim ne porta pas tout de suite attention à la voix qui l'appelait dans son dos. L'hiver était intense et leur maison manquait de combustible pour chauffer son foyer. De plus, ils attendaient tous les jours la venue de leur bébé. Jaya était de plus en plus fatiguée à cause de ce ventre immense et trop lourd pour sa petite masse. Il fallait donc prévoir, pour lorsque ce jour viendrait enfin.

Un coup de hache puissant fut abattu et la bûche épaisse tomba en deux morceaux sous le ciel gris.

La voix se rapprochait sans s'interrompre, venant du village.

Soupirant, Vadim se détourna finalement de son travail pour fixer un Amaros au teint délavé qui venait de s'arrêter devant lui.

— Qu'est-ce qui t'arrive, encore ?

— C'est Jaya...

Cette fois, le blond lâcha sa hache dans un bruit infernal.

— Je crois que c'est le moment.

Il avait immédiatement compris. Maintenant ? Tout de suite ? Le cœur de Vadim accéléra jusqu'à en devenir fou. Ses jambes ne l'écoutaient plus et s'élançaient vers le village.

— Où est-elle ?!

— Hami l'a emmenée dans la maison de soins, elle s'occupe d'elle. J'ai pas compris grand chose, j'ai juste entendu les filles crier, Jaya parler d'eaux perdues et Symphorore qui m'a hurlé dessus comme un veau en me disant d'aller te chercher !

Vadim courait à travers les rues étroites et sinueuses, le souffle court. L'idée qu'il allait devenir père, aujourd'hui même, lui semblait à la fois un rêve et une réalité bouleversante. Il peinait à réaliser l'ampleur de ce moment, ses pensées tourbillonnant comme des feuilles emportées par le vent d'hiver. La lumière du jour filtrait à travers les branches, mais tout ce qu'il pouvait voir, c'était Jaya, là, à quelques pas de lui, sur le point de donner la vie.

Soudain, un attroupement attira son regard, une agitation palpable qui le fit ralentir. Une foule de femmes, rassemblées devant la maison de soins, leurs visages marqués par l'inquiétude, formait un mur. Vadim sentit son cœur s'emballer encore plus fort.

Il savait que Jaya était là, derrière cette porte.

— Poussez-vous ! Laissez-moi passer !

Il s'élança vers l'entrée, jouant des coudes pour se frayer un chemin à travers la masse. Il avait littéralement abandonné Amaros à l'arrière. Les cris de douleur qui s'élevaient de l'intérieur le saisirent comme une vague glacée. Vadim se figea un instant, le cœur lourd, partagé entre l'envie de la protéger et le besoin désespéré de la soutenir, prêt à tout pour être à ses côtés.

Il n'avait pas pu l'être pour Danil, il ne voulait plus faire cette erreur d'attendre loin d'elle.

En passant la porte, une bouffée d'air chaud et chargé d'adrénaline l'accueillit. Symphorore venait de lui passer devant le nez avec une bassine d'eau en mains, mais tout ce qu'il pouvait voir, c'était Jaya, allongée sur le lit, son visage crispé par la douleur.

Ses beaux yeux bleus cherchaient quelque chose, quelqu'un, et Vadim sut à cet instant que c'était lui lorsqu'il croisa son regard larmoyant. Une étincelle de soulagement y brilla et lui brisa l'âme. Elle ne voulait que lui, à cet instant. Il se précipita alors à son chevet, prenant sa main dans la sienne. Ce contact lui apportait un peu de réconfort au milieu du tumulte.

— Jaya, je suis là, mon amour.

— Il... il arrive, le... le bébé... j'ai tellement peur...

— Je le sais, Mëyrtania, mais ça va aller. Je te le jure sur ma vie, tout va bien se passer, cette fois. Tu vas devoir être courageuse, d'accord ? Je suis là, avec toi, et je ne laisserai pas. On traversa cette nouvelle épreuve ensemble.

Elle lui sourit faiblement en hochant la tête, et ce simple geste fit chavirer son cœur. Il déposa un baiser sur sa main tremblante, capturant de l'autre main la larme qui mouillait son si beau visage.

— Ne vous en faites pas, princesse, je vais faire mon possible pour faire naître cet enfant en toute sécurité.

Aux pieds du lit, face à Jaya, Hami se préparait en examinant la future mère. Symphorore déposa la bassine d'eau et des langes propres près d'elle, puis recula pour laisser faire sa compagne. De l'autre côté du couchage, Varvara était présente et, ses yeux pleins de compassion, tenait la main de la princesse, la serrant doucement.

Elle avait été là pour son premier accouchement, elle serait donc là avec elle, au second. Elle savait ô combien cette phase était difficile, elle était passée par là aussi, mais Jaya s'en sortirait, Varvara en était certaine,

— Elle a pas mal de contractions, le travail a déjà commencé.

Hami, en tant que guérisseuse, connaissait la douleur et la joie que pouvaient engendrer la vie. Ce n'était pas la première fois qu'elle aidait une femme à donner naissance. Or, cette fois, elle avait l'impression que cet accouchement était plus délicat qu'elle ne l'aurait cru. Il s'agissait de la princesse, de leur Anthaya, ce qui la stressa davantage à l'idée de faire la moindre erreur.

— Vous allez pousser, maintenant, princesse. Inspirez, puis poussez.

Elle ferma les yeux, cherchant à puiser dans cette force collective qui l'entourait, mais aussi à ne pas voir ses souvenirs en face. Lorsqu'elle donna sa première poussée, les cris rauques de souffrance qui s'échappaient de sa bouche se mêlaient à l'écho de ses pensées, de ses émotions et de ses peurs de revivre l'horreur de la naissance de Danil.

— C'est bien, continuez, princesse !

— Pousse, Jaya, inspire... et expire, ça va aller, lui conseilla Varvara, à son côté.

Vadim, immobile, gardait la main de sa chère femme contre ses lèvres. Chaque seconde qui passait le rapprochait un peu plus de la réalité de la paternité, mais l'angoisse de voir Jaya souffrir lui déchirait le cœur. Il voulait la prendre dans ses bras, la protéger de tout, mais il savait que la douleur faisait partie du processus.

Hami, tout en continuant son examen, lança un regard encourageant à Vadim.

— Rassurez-la, lui conseilla-t-elle d'une voix ferme, mais douce. Votre présence est un réconfort immense pour elle. Elle a besoin de vous.

À ces mots, Vadim embrassa le dos de sa main fine et lui murmura à l'oreille.

— Jaya, regarde-moi, ouvre les yeux.

Jaya obéit malgré elle, et dans ce regard échangé, la chaleur de son amour lui fit le plus grand bien, malgré ses larmes qui n'en finissaient plus.

— Je ne vais pas y arriver, Vadim...

— Bien sûr que si. Respire profondément, Jaya. Tu es forte, tu es la femme la plus forte que je connaisse. Tu vas y arriver.

Un souffle plus profond, une contraction plus forte, mais Vadim était là, il croyait en elle, et cela lui donnait la force de continuer. La brune sentit un poids descendre dans son corps à mesure qu'elle poussait, toujours plus bas, toujours plus douloureusement.

Jusqu'au cri salvateur. Aigu et perçant.

— Ça y est, princesse ! Le bébé est là ! Vous l'avez fait !

— Bravo, Jaya ! C'est merveilleux ! se réjouissait Varvara, elle aussi, tout comme Symphorore.

Jaya relâcha enfin la pression, et des larmes de bonheur jaillirent de ses yeux, éclatant comme des étoiles dans la nuit. Mais cette joie fut rapidement assombrie par une nouvelle angoisse qui s'installa dans sa poitrine lorsque Vadim, la voix tremblante, s'écria :

— Comment va-t-il ? Est-il en santé ?

Après quelques secondes interminables à manipuler le bébé gémissant sur le matelas, Hami releva les yeux sur eux, en souriant.

— Il va bien. C'est un magnifique bébé.

— Oh seigneur, merci... dit Jaya en plaçant sa main devant sa bouche, dévorée par l'émotion.

Leur souhait était exaucé : leur bébé était en pleine santé et bien portant. Un nouveau cri perça l'air, un son pur et vibrant. Le bonheur revint en un instant, inondant la pièce. Vadim, submergé par l'émotion, embrassa tendrement le front humide de Jaya.

— Tu l'as fait, mon amour, je suis si fier de toi, murmura-t-il, la voix pleine de larmes.

— Pour Danil, souffla-t-elle, épuisée.

Pour Danil. Pour qu'il puisse voir son frère ou sa sœur vivre pour lui, connaître cette chance en son honneur, dans l'amour d'une famille qui ne l'oublierait jamais.

— Alors ? C'est... Katalesya ou... Arankai... ? demanda enfin Jaya, faiblement.

En tenant le bébé encore ensanglanté dans ses bras, couchant un œil tendre sur lui, Hami étira un grand sourire.

— C'est Katalesya.

Une fille... Une petite reine.

Vadim resta d'abord pétrifié devant cette nouvelle, ignorant s'il devait avoir peur ou bien exploser de bonheur. Or, lorsque Hami vint la poser sur la poitrine de Jaya et qu'il put enfin voir son visage, toute crainte disparut.

Elle avait des cheveux blonds comme les blés, un véritable rayon de bonheur. Ses mèches fines, encore légèrement humides, formaient un halo autour de son visage joufflu aux lèvres en forme de cœur. Ses joues, roses et rondes, semblaient presque trop pleines pour sa petite tête.

Ses grands yeux turquoises brillaient de curiosité sur ce nouveau monde, et ses cils délicats s'épanouissaient comme des plumes. Chaque mouvement de ses petites mains potelées, qui s'ouvraient et se fermaient sur la poitrine de sa mère, dégageait la douceur même. Elle était enveloppée dans un lange moelleux qui accentuait encore sa rondeur, rendant son apparence encore plus adorable.

Elle était parfaite. Plus qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer.

Son sang, sa chair, son âme.

Sa fille.

— C'est ton portrait craché, souffla Jaya en caressant l'enfant tendrement.

Lorsqu'elle leva les yeux sur son mari, la jeune femme le surprit à contempler l'enfant, les yeux gros de larmes. Leur rêve prenait vie dans leurs bras et c'était trop d'émotions pour lui qui abandonna l'armure de guerrier pour fondre sur sa femme et plonger son visage dans son cou pour cacher ses sanglots. La brune l'accompagna dans cette belle déclaration et cajola sa tempe pour le consoler, avant de l'embrasser à pleine bouche.

La main tremblante de l'homme toucha le nouveau-né avec précautions, comme s'il allait se briser et disparaître à tout jamais.

Cette fois, il ne le ferait pas.

— Merci Jaya, merci mon amour.

*

Jaya se réveilla quelques heures plus tard, après un repos bien mérité. Par l'entrebaillement du rideau, elle vit que la nuit était tombée sur le village. Un feu brûlait dans la cheminée de la maison de soins, projetant des ombres dansantes sur les murs devenus silencieux.

En suivant le crépitement du bois, elle remarqua une silhouette assise sur un fauteuil à son chevet. Vadim... il n'était pas parti une seule seconde.

Torse nu, telle une statue de marbre, ses muscles légèrement tendus, il avait les yeux rivés sur la petite boule vêtue d'un linge blanc posée sur sa poitrine marquée.

L'une de ses mains soutenait délicatement Katalesya au postérieur, la berçant doucement, tandis que l'autre caressait tendrement son dos du pouce. La petite, dans la chaleur et l'affection de son père, dormait à poings fermés.

Cette vision fit naître un sourire attendri sur le visage épuisé de Jaya. Elle observa le père et sa fille, émue par la connexion indéfectible qui se tissait entre eux. Vadim, si protecteur et aimant, semblait complètement absorbé par son rôle.

— Vous êtes beaux, tous les deux.

Doucement, elle murmura, et Vadim leva la tête vers son épouse adorée, un sourire illuminant son visage.

— Et toi, tu es magnifique.

Il n'était jamais avare de compliments, même alors qu'elle se savait cernée et encore terriblement fatiguée.

— Hami m'a dit que faire du peau à peau était indispensable pour permettre au bébé de faire la transition en douceur entre le ventre de sa mère et le monde extérieur... Du moins, je crois que c'est ce qu'elle a dit.

Jaya lui renvoya sa moue, alors qu'il tentait de paraître naturel. C'était peine perdue. Cela aurait été étonnant qu'il ne mémorise pas des directives ainsi. C'était un peu comme un enseignement de combat, mais pour les jeunes pères, à ses yeux.

— Tu as bien dormi, ma merveille ?

Elle hocha la tête sur l'oreiller.

— Et tu te sens bien ?

— Je me sens très bien.

— Ne me mens pas.

Cette fois, elle gloussa.

— Pourquoi mentirais-je ? Je ne me suis pas sentie aussi sereine depuis des mois.

Il était vrai qu'elle avait développé une peur latente à l'idée d'accoucher, ce qu'il comprenait parfaitement. Heureusement, tout était fini et tout c'était bien passé. Elles étaient toutes les deux en santé et pour cela, Vadim ne pouvait pas être plus reconnaissant. La lignée des Blanchecombe ne mourrait pas, elle vivrait et grandirait encore à l'avenir.

Byron serait fier de voir sa petite fille. Tout comme Frost et Chrysiridia.

Rabaissant ses yeux sur le bébé qui bougea à peine, il étira un nouveau sourire gorgé de tendresse.

— Elle est minuscule, tu ne trouves pas ? Elle ressemble à... un petit lapin...

— C'est toi qui es immense, à côté d'elle.

Un nouveau rire. Elle n'avait pas tort.

— Mais il faut que tu me la rendes, maintenant. Vue l'heure, elle doit téter.

— Non. Jamais je ne te la rendrais.

Jaya fronça les sourcils devant l'air amusé du prince déchu qui referma sa grande main sur le dos de l'enfant pour la garder contre lui.

— Vadim... tu veux qu'elle meurt de faim ?

— Si je pouvais lui donner à manger sur moi, je le ferai.

Et Jaya partit dans un rire, elle aussi, devant sa bêtise. L'image insensée de la scène d'allaitement ne voulait plus quitter sa tête, désormais.

Lorsque le calme revint, la douceur de Vadim reprit le dessus. La douceur d'une main qui apaise l'enfant, celle qui berce et comprend à quel point elle est chanceuse d'exister pour ce moment pourtant inespéré, à une époque.

Une larme perla de l'œil du blond qu'il releva enfin sur son épouse qui ne l'avait pas quitté des yeux.

— Je l'aime tellement, Jaya. Si tu savais comme je peux l'aimer, je n'aurais jamais imaginé à tel point.

Un cristal de sel, roulant sur la joue, qui se répercuta sur la belle brune face à tant d'amour.

— Et moi je vous aime tant... Tous les deux.

— Je t'aime aussi, Mëyrtania. Plus que tout au monde. Merci pour ce cadeau que tu m'as fait.

Ce si beau cadeau...

Cette famille, autrefois brisée, mais qui avait désormais la chance exister.

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