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𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄 : Le Cœur Bleu du Squelette 1/2 ✔️

— Tout ira bien, ma beauté. Laisse-moi te raconter une histoire...

Un vent glacial soufflait.

Pâle, tranchant.

Transperçant comme les griffes qui arrachaient les hurlements des citoyens.

Les moqueries du blizzard à l'égard des soldats de l'armée d'Alhora couvraient les cris de désespoir des blessés. Une lumière bleue se reflétait dans leurs yeux apeurés ; la forme d'un cœur battant de sauvagerie, serré entre des os de glace.

Des tours s'effondraient dans les explosions de flammes bleues, éclatant les mosaïques de cristal et les belles fresques murales décorant autrefois les bâtiments de cette ville grandiose aux neiges éternelles. Le Géant Gelé était sorti de nulle part, au petit matin, pour attaquer la capitale du nord. Un squelette givré de plus de trente mètres de haut, alimenté par la vie pompant dans son unique organe, saccageait tout sur son passage.

Le calme s'élevant autrefois dans les rues sinueuses avait été balayé par la tempête et la destruction. Un bien court bonheur soufflé à dessein dans l'épaisse poudreuse désormais rougie.

Au palais royal, Jaya trémulait de peur, agrippée aux jupons de sa mère. Du haut de ses cinq ans, la petite princesse traversait une épreuve difficile. Elle avait vu son père, le roi d'Alhora, partir sur le front auprès de son armée pour défendre leur cité contre ce monstre. Elle avait vu la crainte dans les yeux de sa mère qui, auprès d'elle, tentait d'attirer son attention.

Terrée dans l'une des vastes chambres sans lumière, Chrysiridia serrait fort le corps frémissant de la fillette. Il tremblait de concert avec les explosions.

— Veux-tu que je te parle de la montagne enneigée, loin d'ici, remplie d'ours polaires qui parlent ?

Relâchant son attention du chahut extérieur, Jaya appuya un regard aux intenses prunelles bleutées sur sa mère. En plus d'être la femme du chef de la célèbre dynastie Northwall, tout le monde à Alhora l'admirait pour sa beauté à en couper le souffle. À genoux, Chrysiridia conserva son calme de façon légendaire afin de rassurer son enfant dont la peur grandissait. Pour elle, pour honorer son rang d'épouse royale, elle gardait contenance et relevait fièrement la tête face à l'effroi. Dans de tels moments, cette façade inébranlable acquise au fil des années lui était d'une grande utilité.

— Selon la légende, ils vivent loin du tumulte humain, dans leur clan gorgé de magie. Entre eux, nulle animosité ne règne, juste une paix des plus sereines. Ils cohabitent avec un homme des plus singuliers, un homme portant sur sa tête une peau de cerf polaire. Son Risen est très puissant et enchanteur. Grâce à lui, il veille à leur sécurité comme à celle de sa fjord dont il est si fier. On dit qu'il est le gardien des ours, généreux et sans peur. Ses pouvoirs sont fantastiques...

Jaya, absorbée par l'histoire de sa mère, imaginait sans peine ce pays merveilleux parcouru par d'énormes peluches blanches. Elle ne se lassait jamais de découvrir les légendes et univers magiques de sa tendre maman, même lorsque ça parlait du Risen, cette force si redoutée sur son île dont les grands lui avaient interdit de parler.

Ce moment de conte apaisa légèrement la fillette avant qu'une énorme secousse n'ébranlât le palais. Un son assourdissant, tel le rugissement de la montagne, fit hurler Jaya, serrée contre la poitrine de sa mère. La porte de la chambre s'ouvrit en fracas, réveillant la méfiance et l'instinct de protection de la noble épouse. Une domestique arriva en trombe, tremblante et inondée de larmes.

— Madame, le palais est pris d'assaut par le Géant ! Nous devons fuir !

Il n'y avait désormais plus un instant à perdre, Chrysiridia le savait. Insensible à la crainte, elle saisit sa fille par la main et alla déloger une épée d'argent rutilante de son socle, accrochée au mur boisé de la chambre royale. Avec cela dans son fourreau, elle pourrait se défendre en cas de problème. À côté d'elle, la domestique pleurait à chaudes larmes, dépassée par le chaos. Espérant la rassurer, Chrysiridia lui saisit le bras et cria :

— Venez avec nous, Amelia, nous allons quitter cet endroit !

— Mais... L'entrée principale est effondrée. Par où voulez-vous sortir ?

— Je connais un passage secret menant à l'arrière du palais. Suivez-moi !

Portant sa fille d'un bras, Chrysiridia courut en dehors de la pièce, emportant la pauvre Amelia avec elle. Elle abandonna derrière elle le désordre causé par l'explosion et un livre à la couverture bleue délavée ouvert sur le sol.

Les couloirs de pierres et de fresques se morcelaient par les vibrations titanesques secouant les parois. Des roches tombaient du plafond et manquaient de heurter les deux femmes en fuite, saccageant le marbre miroitant du sol. Son épaisse cape bleue marine flottant derrière son dos, Chrysiridia guida son escorte de fortune vers une partie spécifique et peu visitée du palais : l'aile de la bibliothèque. Par les vitraux, Jaya pouvait apercevoir une fumée opaque léchant le ciel et la destruction à l'extérieur. Blottie contre l'épaule de sa mère, elle cacha son visage dans son cou quand le visage osseux et horrifique du Géant, au loin, entra dans son champ de vision.

Chrysiridia arriva enfin dans l'immense bibliothèque de la bâtisse. Les étourdissantes étagères de bois alourdies par les livres formaient des allées où la reine et sa servante zigzaguaient en quête de liberté. Quelques manuscrits parsemaient les lattes de parquet ciré. Leurs pas s'arrêtèrent devant un pan de mur recouvert de parchemins.

Chrysiridia confia Jaya à la domestique et commença à repousser plusieurs rouleaux de la dernière étagère du bas. La petite fille pleurait pour retourner dans les bras de sa mère, ignorant les douces paroles d'Amelia qui la berçait.

— Le voilà.

Enfin, la souveraine se redressa pour montrer une fente carrée dans le mur, cachée par les parchemins. En poussant dessus de toutes ses forces à l'aide de ses pieds entourés d'épaisses bottines en cuir, une porte sans verrou et poignée s'ouvrit. Derrière celle-ci, un espace noir des plus inquiétants y subsistait.

— Passez en premier et prenez Jaya avec vous, je vous suis.

— M-madame... tenta de protester Amelia, en proie à la panique.

— Faites ce que je vous dis !

Sans pouvoir de contradiction, la femme déglutit, puis obéit à sa souveraine. Elle posa Jaya et passa la première dans le trou, à quatre pattes. Qu'est-ce qui l'attendait de l'autre côté ? La petite la vit disparaître lentement dans la noirceur. Tétanisée, elle ne voulait plus bouger.

— Mère, j'ai peur... Je ne veux pas y aller. Viens avec moi.

Pressée par le temps, Chrysiridia se mit à genoux devant sa fille et la saisit par les épaules.

— Ma beauté, je suis derrière toi, tu n'as aucune crainte à avoir. Il faut faire vite ! J'arrive juste après pour veiller sur tes pas.

Quelques peu rassurée, Jaya jeta un œil circonspect au passage secret. En retenant sa respiration, ignorant son incertitude avec courage, elle avança vers les ténèbres. Aussitôt, une odeur humide de moisissure l'agressa.

À tâtons, elle marcha à quatre pattes dans un conduit de pierre gelée recouverte de mousse nivéale. Le tapis sous sa masse était moelleux et à la fois visqueux par le mélange de chaleur. Un « squish » résonnait à chacun de ses pas hasardeux. Ses mains étaient toutes mouillées et nimbées d'une pellicule verdâtre. Des toiles d'araignées se prirent dans ses cheveux, ralentissant sa cadence. Une lamentation de dégoût et de peur traversa la princesse qui, en reprenant sa route, entendit une voix familière l'appeler : celle d'Amelia.

Suivant cette empreinte vocale, Jaya arriva au bout du couloir étroit et fut rattrapée par les bras de la servante.

— Tout va bien, mademoiselle, je vous tiens.

Or, les premières pensées de l'enfant se tournèrent vers sa mère. Des bruits sourds transperçaient les cloisons de roches fraîches, faisant écho dans cet espace pénombreux. Cinq secondes, six, sept, huit...

Chrysiridia ne se montrait pas.

— Mère !

Une grande secousse brimbala le sol sous leurs pieds. Ça ressemblait à une nouvelle explosion, ou à une tour qui s'effondrait. La petite fille continua d'appeler, en larmes :

— Mère ! Où es-tu ?

Et si sa maman avait eu un problème ? Et si le Géant l'avait eue ? De noires pensées oppressèrent la jeune Jaya qui, le cœur en palpitations, redoutait le pire. Fixant intensément l'entrée du conduit, l'enfant et la servante priaient leur dieu pour voir poindre le beau visage de la reine.

Prière exaucée ; la main fine de Chrysiridia s'élança du gouffre pour qu'on l'aide à s'en extirper.

Aussitôt, la domestique l'aida à descendre. La magnifique femme était saine et sauve. Jaya courut vers sa maman, l'esprit léger de la revoir en pleine forme. Celle-ci lui rendit son étreinte, un soupir de soulagement pendu à ses lèvres. En effet, la température avait drastiquement chuté comparé à celle du palais. Des panaches blancs s'évaporaient de leur bouche à chaque respiration. Malgré son manteau de fourrure doublé en laine noble, Jaya était frigorifiée.

Jugeant qu'elles avaient assez attendu, Chrysiridia reprit les rênes de l'opération en informant sa troupe de fortune que la sortie se trouvait au bout de ce large tunnel. Elles ne devaient pas trainer et assurer leurs arrières. Jaya était sa priorité. La mettre en sûreté, son objectif.

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