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Le Portrait 2/3 ✔️

La nuit tomba sur Cassandore.

À l'heure des plaisirs, quand l'obscurité déployait ses ailes sur la cité, deux hommes s'aventurèrent en terre malfamée. Roban et Henki marchaient d'un pas assuré dans une série de veines urbaines s'évidant de toutes traces de vie. Ils avaient deux heures devant eux pour se reposer avant de devoir reprendre leur patrouille de nuit. Sans peur, les deux joyeux lurons savaient parfaitement où allait s'arrêter leur chemin lorsque des voix engaillardies et le son entraînant des violons montèrent à leurs oreilles.

Ici, les lupanars étaient la porte ouverte aux plaisirs secrets. Parfois, dans le noir, Roban voyait du coin de l'œil la silhouette nébuleuse d'une de ces créatures charnelles aussi attirantes qu'hypnotisantes. Ce genre de femmes qui, sachant pertinemment qu'elles ne pourraient jamais se marier, profitaient du bonheur des hommes tout en leur donnant du bonheur. Ces belles-de-nuit se faisaient la guerre afin de récolter plus de clients que chez les concurrentes.

Les deux soldats furent soudainement arrêté par l'apparition d'une charmante demoiselle. Celle-ci, sortant d'une ruelle, prit la pose sous leurs yeux, agrippant sa main au mur.

— Bonsoir, jolis cœurs. Vous êtes seuls ? Je pourrais vous tenir compagnie, si vous le souhaitez.

— Ne t'inquiète pas, ma belle, on connaît la maison.

Les mots de Roban firent sourire la jeune femme qui accompagna ses mots aguicheurs d'une démarche féline. Celle-ci fit glisser sa main badine sur le gilet de cuir estampillé du soleil de Cassandore qui recouvrait le torse de Roban. Elle en fit de même avec Henki qui se figea une seconde, leur tournant autour dans une chorégraphie sensuelle. Ils étaient donc des habitués ? C'était un plaisir de le savoir. Un instant, l'attention du plus fougueux des deux se braqua sur la poitrine généreuse qui se pressa à lui. Le galbe lui semblait parfait, d'une fermeté incomparable.

Le regard outrageusement maquillé de cette fille de joie n'attendait qu'une chose : les faire couler dans le puits du désir et tout ce que la débauche faisait de pire. Ou de meilleur.

Ils avaient deux heures pour ça.

La suivant au pas, elle les ramena sous son toit, le Logis des Renardes. Les mêmes lanternes étaient apposées sur la devanture de bois afin de guider au mieux les clients. Une étoile dans la noirceur de ces ruelles. La musique battait son plein au cœur de la moiteur des corps et des parfums doucereux de liqueur aux fruits. Des hommes buvaient, réunis autour des tables dans un chant de tintements de verres et de rires. De jolies demoiselles sur leurs genoux, ils passaient un très agréable moment, mais pas autant que ceux traînés à l'étage, le visage couvert de baisers, sur les talons d'une bien séduisante créature désirant les faire grimper aux rideaux.

En effet, Roban était un habitué. Célibataire et libre penseur, il ne se voyait plus marié comme pouvait l'être son ancien instructeur de combat. Il avait réalisé avec les années qu'être toujours avec la même femme devait être ennuyeux, au bout d'un temps. L'habitude et la routine devaient s'installer. La vie était si courte ; il l'aimait avec du piquant, du feu et des braises, non pas sur un long fleuve tranquille sans la moindre bulle pour la troubler.

Il avait appris que l'amour, malgré des débuts toujours beaux et romantiques, ne finissait jamais bien, car le « toujours » n'existait pas. Ce n'était qu'une notion abstraite. Henki lui avait confié vouloir se marier, plus tard. Quel idiot ! Qu'il profite de sa liberté, il avait encore le temps de souffrir.

Quand leur belle guide emporta Henki vers la salle ouverte, Roban retint un rire. Son camarade était si crispé, si peu rassuré, à croire qu'il avait peur de la toucher. Elles étaient là pour ça, ces donzelles. Tournant sa tête vers le long bar, une tignasse bouclée entra dans son champ de vision. Même de dos, il n'avait aucun mal à la reconnaître.

Avalant un nouveau verre de vin qu'elle claqua sur le bois, Aube soupira. C'était le sixième qu'elle terminait... ou peut-être le septième, elle n'était plus sûre de rien. De l'autre côté du comptoir, frottant énergiquement d'un chiffon ses pintes reluisantes, madame Andermar la jaugeait sans pitié. Voilà qu'elle recommençait... Encore un soir. Tous les soirs depuis des semaines, elle ruminait ici, avachie comme une loque dans son désespoir.

La tenancière commençait à en avoir marre de la voir se détruire ainsi. Et lorsqu'elle tentait une énième fois de la raisonner, elle s'attendait toujours au même refus.

— Calme-toi un peu avec le vin, Aube, tu vas bouffer tout le bénéfice.

— Tu le retiendras sur ma paye, marmonna la concernée, se servant à nouveau.

— Tu n'as pas de paye.

— Eh ben j'irais faire les courses pour toi durant une semaine.

La femme rousse soupira. Elle avait constamment une excuse...

— Ce n'est pas comme ça que ça va s'arranger, petite.

— Ça ne s'arrangera jamais, alors...

Je dois noyer ça pour éviter d'y penser... pensa-t-elle sans le dire à haute voix. Si elle osait, madame Andermar lui aurait retiré instantanément sa précieuse bouteille de vin. Loin d'elle cette idée ! Et même en devenant une minable alcoolique, rien ne s'effaçait. Vadim restait toujours dans sa tête. Ses mots si froids et sans amour la flagellaient encore au point où elle était venue à le maudire.

Oui, tellement... Pour tout ce qu'il lui avait fait. Sa vie était devenu infernale à cause de lui... à cause de cette satanée princesse.

— Encore en train de boire ? Tu vas finir dans le caniveau, bouclette.

Pas lui...

Aube soupira d'ennui. Comme pour ajouter une touche agaçante à ce tableau, Roban apparut à sa droite, un sourire malicieux ourlant ses lèvres. Il ne manquait que lui pour parachever la misère. Lorsqu'il prit place à ses côtés, elle essaya en vain de l'ignorer, mais le soldat n'était pas dupe : elle ne voulait pas de lui ici. Pourtant, cela ne fit qu'attiser son envie de l'embêter un peu. Ainsi, Roban lui subtilisa habilement son flacon de vin. Aube se démena pour le récupérer.

— Ça, c'est à moi !

Il ricana, le tenant hors de sa portée.

— Tu peux bien partager avec un vieux collègue.

— Collègue de rien du tout ! Je ne fais plus partie des soldats...

Un coup dans les côtes fit fléchir Roban, offrant à Aube l'opportunité de récupérer son bien. Alors que la douleur se dissipait, l'homme afficha une mine peu convaincue.

— Ça ne c'est toujours pas arrangé ?

— Ça ne s'arrangera pas. Vadim m'a évincée et c'est définitif.

— Mouais... C'est bien possible. En même temps, tu n'as pas été très sympathique, à ce que j'ai compris. Les nouveaux soldats ont la langue bien pendue. Tu t'es montrée injuste avec la princesse et c'est pour ça qu'il t'a virée. C'était pas très malin.

Il osait la juger ? Aube grinça des dents, entamant un violent combat avec elle-même pour ne pas le cogner au coin du nez. Elle clama :

— Je m'en tamponne ! Vadim n'est bon qu'à prendre la défense de cette minable greluche !

— Pas faux... Et ça va pas s'arranger maintenant qu'elle a un pain dans le four.

Aube se renfrogna. En effet, elle en avait vaguement entendu parler en ville, mais était certaine qu'il ne s'agissait que de simples rumeurs. Le vent dans les bouches trop bavardes apportait parfois plus de vérité que n'importe qui et cela avait le don de lui hérisser le poil. Voilà que Vadim allait devenir papa... C'était mignon. Si mignon qu'elle en avait envie de vomir...

Une si jolie famille royale a qui tout souriait, ignorant la souffrance des âmes rejetées.

Réussissant subtilement à se remplir un verre durant la réflexion de sa partenaire, Roban nota son air triste malgré le feu de colère brûlant dans ses yeux. Elle semblait porter le fardeau d'un millier d'âmes. L'espace d'un instant, il regretta d'avoir abordé ce sujet. Il connaissait les sentiments qu'elle portait à Vadim et de le voir si heureux dans ce mariage, et désormais dans sa future paternité, devait beaucoup la faire souffrir.

Elle n'avait pas seulement perdu cet homme et l'attention intime qu'il lui portait, mais aussi son travail qu'elle affectionnait tant. Il pouvait comprendre la haine qu'elle éprouvait à l'intention de dame Jaya.

Mais qu'est-ce qu'elle espérait ? Qu'il l'épouse ? Qu'il fasse d'elle une princesse ? Ça aurait été aussi surprenant que de voir le seigneur Byron danser la gigue sur la place centrale de la ville.

— Je déteste tellement comme il est devenu. J'en reviens pas... Il va devenir un bon petit papa poule au bras de cette traînée fardée et stupide. Je le déteste...

— Pourtant... tu l'aimais.

— C'est du passé. Avec ce qu'il m'a fait, il a brisé ma vie. Il la prise entre ses mains et la broyée en mille morceaux. Je ne le pardonne pas. J'ai tant fait pour lui toutes ces années, je l'ai considéré à sa juste valeur, mais il n'en a eu cure. Tout ça, à cause d'elle... L'autre petite prude d'Alhora... Je la hais de toute mon âme. Et lui aussi... Je le déteste tellement.

Elle hoqueta, un relent d'alcool lui donna mal au cœur. Si triste, si furieuse, Roban ne la quittait pas des yeux.

— T'inquiète pas, bouclette, tu trouveras quelqu'un d'autre qui t'aimera comme tu le souhaites. Je sais que c'est dur de faire une croix sur une personne qu'on aime, surtout quand ils nous ont blessés. Mais on s'en remet. Les plaies se referment et la douleur disparaît. Ainsi valse la vie. Qui sait ? Peut-être qu'un jour tu tomberas sur un homme bien qui t'acceptera comme tu es et qui rebâtira ce semblant de vie que Vadim a brisé.

Posant délicatement son verre sur le comptoir, Aube médita sur ces paroles. Et si Roban avait raison ? Bien qu'elle en doute, elle se retint de l'exprimer. Oublier Vadim était un défi ardu et douloureux, tant il occupait une large place dans sa vie. Elle ne rencontrerait jamais un homme tel que lui... Si unique en son genre. Qui pourrait le remplacer ? Henki ? Observant ce dernier près des tables, presque maladroit et timide alors qu'une consœur venait s'asseoir sur ses genoux, Aube laissa échapper un rire amusé, exacerbé par son état d'ébriété.

— Ouais... un gars comme Henki, non ? J'ai tellement de chance. Il a pas l'air à l'aise avec les dames, ça ne serait pas un très bon coup au pieu, je pense.

— Henki ? Non... Si tu veux mon avis, je crois secrètement qu'il préfère les hommes.

Aube partit à rire grassement, abêtie par l'alcool faisant monter le rouge à ses joues. Sous cet angle, Roban la trouvait si jolie. Empourprée, les cheveux sauvages et ce sourire imparfait mais si chaleureux. C'était la première fois qu'il la voyait s'esclaffer de si bon cœur depuis qu'il la connaissait.

Elle n'était visiblement pas aussi froide et atrabilaire qu'il le croyait.

Se penchant à son oreille, Roban profita de l'ambiance apaisée pour lui susurrer quelques mots.

— Je peux te faire oublier Vadim un petit instant, si tu le souhaites.

Dans son alcool, la jeune femme ricana. Sa langue caressa doucement sa lèvre inférieure dans un mouvement sensuel. Les yeux chocolat du soldat la dévorait, appuyant une étincelle d'envie sur la naissance de ses seins pointus dépassant en partie de son chemisier ample. Il fantasmait sans la moindre trace de honte. Aube pouvait presque entendre son cœur battre la chamade dans ses oreilles.

Elle lui faisait un effet fou. Elle était très flattée.

Un intense échange de regard lui suffit pour prendre sa décision. Déposant un baiser furtif sur les lèvres du barbu, elle se leva et recula en titubant. Un véritable pantin qui força le sourire du soldat. Était-ce une incitation à le suivre dans les chambres ? Peut-être bien... Sans attendre davantage, il céda à la tentation de suivre cette délicieuse tête brûlée.

En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, Aube et Roban se retrouvaient à l'étage en pleine embrassade enflammée. Plaquée contre le mur par son amant, la jeune femme étouffa un gémissement quand son dos heurta violemment la poignée d'une porte.

Roban goûtait à toutes ses coutures, au moindre grain de sa peau, glissant une main badine sur sa cuisse musclée entourée d'un saroual jusqu'à palper ses fesses avec envie. Elle laissa échapper un souffle plaintif. Débridée, Aube planta ses ongles à l'arrière des cheveux du brun qu'elle détacha, son autre paume cherchait frénétiquement cette maudite poignée de porte.

La voilà...

L'attrapant fermement par le col de son uniforme, Aube l'entraina dans sa grotte, à l'abri du vacarme du lupanar. Madame Andermar, qui montait les escaliers au même moment, assista à la scène. Son sourire anguleux en disait long. Enfin la petite se jetait à l'eau... La tenancière était heureuse de savoir qu'elle avait enfin saisi la place de travailleuse qu'elle lui gardait bien au chaud.

Durant sa triste vie, Aube avait désiré bon nombre de choses, à commencer par cette bouteille de vin de prestige hors de prix qu'elle voyait en vitrine à chaque fois qu'elle rentrait au logis. Cet yrtan juteux et sucré qui lui donnait des maux d'estomac mais qu'elle adorait, ou encore, l'amour et l'affection de Vadim.

Cependant, à cet instant, il n'était plus question de vin, de fruits ou de prince. Il était juste question de Roban. Lui seul, avec ses lèvres qui la grignotait, sa langue titillant la sienne, ses doigts qui caressaient sa peau. Elle avait bu, un fait non contestable, mais demain matin, elle ne pourrait rejeter la faute sur son ivresse ou même sur le soldat. Il ne lui avait fallu qu'un baiser pour le désirer plus que tout... Faire remonter cette envie qu'elle n'avait jusqu'alors éprouvée que pour Vadim.

Qui l'aurait cru ? Elle et l'autre débile de Roban... Elle-même n'aurait jamais parié sur ce tête à tête improbable.

La porte se referma sur eux. Tout avait été si vite. Aube avait encore du mal à réaliser, à assimiler ce feu brûlant. Elle le sentait si fort contre son corps, incandescent quand il retira son haut. Ses abdominaux dessinés par le combat étaient si agréables à regarder, si fermes au toucher. Sa toison éparse était aussi douce que la fourrure d'un chat.

Leurs baisers hargneux reprirent, plus excitants encore. Le souffle court, elle caressa ses épaules carrées, le creux de sa nuque, ses cheveux mi-longs à l'arrière de son crâne.

La plaquant contre son torse chaud, Roban glissa une de ses mains sous son chemisier, le soulevant pour le retirer. Aube suivit machinalement le mouvement et leva les bras. La forme aiguisée de ses petits seins se découpa dans le doux clair-obscur qu'apportait la seule bougie allumée. À cette allure, la pauvre proie saoule qu'elle était serait bien vite assaillie. Non... Elle n'était plus une proie, mais une prédatrice et comptait bien lui faire savoir. Un sourire mutin aux lèvres, la jeune femme porta ses doigts habiles à la ceinture de l'homme et détacha avec une facilité insoupçonnée le bouton de son pantalon.

Quand le linge rencontra le sol, Roban oublia tout simplement les préliminaires. Sa fougue ne lui laissait guère le temps pour ces fantaisies.

Sans qu'elle ne s'y attende, le soldat la fit basculer dans le lit pour attaquer la dégustation de sa poitrine, de bien goûteuses noisettes qu'il ne tarda pas à croquer. Aube cria de surprise lorsqu'elle sentit les dents se refermer sur ses tétons endurcis, la gorgeant de sensations. Ses yeux se fermèrent, elle frissonna quand la barbe l'agaça. Son dos s'arc-bouta dans une montée de plaisir intense qui ravagea son bas ventre. Roban ne perdait pas de temps et se dépêcha de lui retirer son saroual qui vola dans la pièce.

Il était à califourchon sur elle, le voir la surplomber de la sorte attisait en Aube toutes sortes d'émotions aussi brûlantes les unes que les autres. Sa respiration se perdait, devint aléatoire, erratique. Elle avait la vive impression de ne plus avoir possession de son corps, de son esprit. L'alcool, peut-être ? Ou bien le manque sexuel laissé par l'abandon de Vadim ?

Vadim...

À peine quelques mois auparavant, il était là, à la place de Roban. C'était dans cette chambre qu'ils l'avaient fait pour la première fois... Cette chambre minable ayant vu défiler tant de couples temporaires. Encore un, aujourd'hui, mais plus celui qu'elle aimait tant autrefois. Celui que ce prince meurtri avait rompu à grands coups de hache.

Elle écarta les cuisses devant Roban, afin de lui faire comprendre que ses barrières étaient ouvertes... et qu'il y était l'illustre invité. Ses ondulations éparpillées dans les draps ternes, elle le laisserait faire tout ce qu'il voulait d'elle. Douceur ou violence, peu importait. Elle y était forgée depuis longtemps.

Roban étira un sourire coquin.

— C'est combien, ce soir, bouclette ?

Aube sourit par dessus son soupir d'agacement. Qu'est-ce qu'il pouvait être con...

— Oh la ferme et prends-moi tout de suite !

Lui clouant le bec, la jeune femme l'attrapa vivement par la nuque et le ramena contre sa bouche, réveillant le feu. Elle comptait bien atteindre le septième ciel, ce soir, et sans Vadim. Oui... sans lui. Pour la première fois depuis longtemps. Roban allait lui faire oublier ses soucis, cette romance perdue et savourer une intense nuit de plaisir.

Celle qu'elle avait tant pris goût à aimer. Avec ou sans alcool.

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