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Le Bal de la Floraison 2/5 ✔️

À la nuit tombée, alors qu'une colonie d'étoiles formait un troupeau au-dessus des têtes, des tambours tonnèrent. Dans un parfum sucré de fleurs fraîches, Jaya se tenait droite aux côtés de son père, le grand Frost Northwall, imposant et radieux. Sa couronne fine parsemée de saphirs, posée sur ses cheveux encore bien noirs pour sa cinquantaine, il faisait honneur à son rang de roi. Sa longue cape bleue marine à galons traînait derrière lui et ses sujets, jusqu'à la fin du piédestal de roches où ils étaient debout, dos au Grand Arbre et au palais. Sur son poitrail, il portait l'écusson de sa famille : un flocon aux pointes d'épées.

Il était d'une élégance majestueuse.

La tenue royale de la princesse n'était pas en reste. Elle avait retiré la boue de ses vieux vêtements de sortie pour enfiler une sublime robe de velours agrémentée de lourds bijoux de saphir et d'un châle en fourrure blanc. Ses cheveux, très lisses et lâchés, étaient embellis par une broche de fleurs hiémales entourant sa tête pour se rejoindre sur le front. Elle était dorénavant présentable devant son peuple.

Les acclamations des citoyens fusèrent en voyant poindre leur roi adoré et sa douce fille.

Derrière Jaya, sa cousine, Evanora, faisait la tête. Elle la faisait toujours de toute façon ; à croire qu'elle détestait quitter sa chambrée pour venir visiter la famille, même lors des événements festifs. C'était le cas, à vrai dire.

Son œil glacial foudroya Jaya avant de l'enterrer sous un air rabaissant. Elle la détestait tellement...

Du haut de son piédestal décoré de banderoles végétales surplombant la place centrale de la ville, Jaya attendait le signal du roi pour avancer à la lumière. Celui-ci, avec une infinie tendresse, attrapa l'une de ses mains et l'encouragea d'un regard. Même s'il paraissait dur et sévère, vestiges des horreurs qu'il avait combattu durant de nombreuses guerres et conflits, Frost Northwall était un homme bon. Il veillait au bien-être de sa cité, comme à celui de sa famille et serait prêt à mourir pour assurer la protection de ses terres. Il l'avait déjà prouvé en affrontant le Géant Gelé, quinze ans auparavant.

Le regard bleu glacé de ce héros, bleu comme celui de Jaya, l'avertit ; il était l'heure.

Au moment où elles émergèrent de l'ombre, les figures royales furent accueillies par une ovation. En contre-bas, Jaya aperçut des centaines, des milliers d'alhoriens s'agitant dans la pénombre des lanternes. Les applaudissements et les éclats de joie pénétraient l'ambiance, gonflant son cœur de fierté. C'est alors que Symphorore s'immisça dans son champ de vision. Au milieu de la foule, sa pétillante amie esquissait de grands gestes exubérants, ce qui lui arracha un sourire.

Elle eut à peine le temps de croiser les yeux de Tiordan, à ses côtés, que Frost Northwall fit interrompre l'assourdissante cacophonie d'un simple mouvement du bras. Tout le monde l'écoutait attentivement.

— Alhoriens, bienvenus à cette nouvelle Fête de la Floraison. Durant des milliers d'années, notre dieu, Ymos, gardien des glaces, chef suprême du monde matériel et spirituel, nous a offert la satisfaction de vivre sur des terres calmes. Malgré le froid, la nature ne fait qu'un avec nous, ses richesses sont nôtres. Ymos nous a appris le respect et l'amour de notre patrimoine et ce fut ainsi pour chaque créature vivant sous son égide. Nous le louons chaque jour de l'année en espérant qu'il nous redonne la beauté des temps, qu'il permette à la nature de renaître dans le permafrost. Sa sainte magie est l'unique souffle de vérité qui nous pousse encore à croire, et à croire toujours plus. En ce jour, l'aurore lunaire s'apprête à nous frapper ; Ymos nourrira les plantes et les fleurs que nous cultivons chaque année dans l'espoir de vivre et de ne plus avoir faim. Un jour viendra où la terre sous la neige apparaîtra... et ce jour-là, nous planterons le fruit de notre labeur pour montrer à notre dieu que nos offrandes et sacrifices n'ont pas été vains. La floraison de cette année sera encore plus belle que la précédente et ce, grâce à lui et à sa magie divine. Ymos, je t'en conjure... Viens à nous et fête auprès de nous... la fête de la Floraison !

Ponctuant la fin de son discours, Frost Northwall balança ses bras vers les étoiles et comme par magie, des veines bleues apparurent le long du piédestal cogné par les rayons de la lune pleine. Elles serpentèrent, lézardèrent le sol de mosaïques jusqu'à toucher les rassemblement de fleurs au milieu de la place. À cet instant, les bourgeons fermés s'ouvrirent les uns après les autres, dévoilant leur beauté au peuple. Sous les cris de joie montant vers la voie lactée, le serpent divin reprit sa route jusqu'aux racines du Grand Arbre qui, une fois atteint, absorba l'énergie céleste léguée par Ymos. Des milliers de fleurs polaires éclosaient dans son feuillage épais : les Fleurs Flocons. Leur lumière phosphorescente perçait la nuit comme des fées à la parure dansante.

C'était d'une splendeur à couper le souffle. Chaque année, Jaya en restait toujours aussi émerveillée.

Au programme de la fête : banquet géant pour tous les habitants, musique, danse, confection de couronnes de fleurs et de paniers d'offrandes pour leur dieu vénéré. Les gibiers chassés et dépecés plus tôt étaient grillés sur un grand feu, l'odeur qui s'en dégageait ravivait les papilles affamées. De nombreuses personnes, toutes plus faméliques les unes que les autres, attendirent une ration, l'estomac tordu par la famine. Des tables entouraient la place pour que chacun puisse profiter de ce glorieux repas qui n'arrivait qu'une fois dans l'année.

À les voir si heureux, Jaya les enviait beaucoup. Là-bas, il n'y avait aucune règle de bienséance ; chacun était libre de manger quand il le souhaitait et même de danser comme des fous. Déjà, les premiers danseurs se déhanchaient au son des grelots, secouant leurs bouquets de fleurs en rythme. Malgré le froid et la famine torturant les âmes, l'ambiance était magnifique.

Or, elle ne pourrait en profiter, tel était son rang.

Escortés par la garde royale, les membres de la dynastie Northwall et leurs invités regagnent le palais pour « leur » petite fête. Un bal dansant avec tout le gratin de la noblesse. Quoi de plus ronflant ? pensa Jaya. Celle-ci avançait si lentement que son père ne la remarqua même pas, bien trop occupé à discuter avec l'un de ses prestigieux convives. La vivacité de la jeune femme semblait essoufflée. Tout le monde la dépassa, y compris Evanora, qui lui jeta un sourire moqueur lorsqu'elle ripa légèrement sur un pavé gelé à cause du talon de ses bottines.

Jaya grogna pour elle-même. Rien que par la présence de son imbuvable cousine, ce bal au palais serait une torture.

Soudain, des voix l'appelèrent par dessus la musique. Se retournant, Jaya vit deux silhouettes courir derrière elle : celles de Tiordan et Symphorore.

Perçant la foule, ils la rejoignirent gaiement. Son bel amant était muni de deux couronnes de fleurs. Sa simple vue fit sourire la princesse. Il était si beau sous ce clair de lune. Or, les gardes leur bloquèrent immédiatement la route, la main sur leur fourreau.

— Reculez ! dit l'un d'eux que Jaya s'empressa d'interrompre.

— Ne vous en faites pas, ce sont des amis. Ils ne me tiendront pas longtemps.

Le soldat guetta Symphorore et Tiordan avec dédain, se demandant comment ces deux-là, d'apparence si peu soignée et élégante, pouvaient être amis avec la distinguée Princesse Jaya. S'il l'avait vue plus tôt dans la forêt à la poursuite du wolpertinger en train de rôtir sur la place, il ne se serait probablement pas posé la question.

Lorsque les gardes s'écartèrent enfin, la belle fit un pas vers ses compagnons. Tiordan lui montra allègrement les couronnes, les agitant sous son nez comme des trophées.

— Petit cadeau de célébration pour la princesse.

Jaya sourit. Il ne l'avait pas oubliée, comme chaque année.

Attirée par la beauté de son offrande, Symphorore écarquilla de grands yeux et saisit brusquement l'un des cercles fleuris avant de le poser sur le sommet de son crâne.

— Fleurs Flocons et tiges torsadées... Très bon choix, mon frère ! le félicita-t-elle, aussi pétillante qu'intenable.

— Celui-ci n'est pas pour toi ! clama-t-il en lui arrachant la couronne. Le tien est là.

Il lui tendit le deuxième qui, au lieu d'être blanc, tirait plus sur le bleu. Visiblement moins emballée, Symphorore plissa son nez qui se retroussa et captura son bien qu'elle enfonça sur sa tête.

— Violettes et feuilles de sauge... Mouais, c'est pas mal non plus. T'as de la chance !

— Le bleu te va à ravir, la rassura Jaya.

— Je sais ! Toutes les couleurs me siéent à merveille, se pavana la concernée, poings sur les hanches.

Suite à un rire collectif, Tiordan s'avança prudemment vers Jaya. Ses yeux brillaient d'admiration pour elle ; sa beauté, amplifiée par sa robe sertie de saphirs, surpassait toute comparaison. Aucune fleur en pleine floraison ne pouvait rivaliser avec son éclat à cet instant. Il avala sa salive, un geste audible dans le silence respectueux, puis déposa délicatement la couronne sur sa chevelure de jais.

Timidement, la noble demoiselle se laissa faire, empoignée par sa voix suave qu'elle aimait tant.

— Celui-ci est pour toi, Jaya. Les plus belles fleurs pour la plus belle des princesses. Joyeuse Fête de la Floraison.

Son compliment indiscret fit rosir les joues de la princesse. Son regard clair s'ancra dans le sien, détaillant la profondeur abyssale de ses prunelles brunes comme l'écorce des arbres. Il la dépassait d'une bonne tête et sur l'instant, elle mourrait d'envie de lui sauter dans les bras. Son amour pour lui était si fort, elle ne savait comment le remercier.

— Eh ben dis donc, Tiordan, on est bien attentionné, ce soir.

La voix goguenarde de Symphorore les arracha de leur rêverie. Un sourire fendit son doux visage jusqu'aux oreilles face à l'adorable comportement de ses deux proches. Qu'est-ce que ça cachait ? se demanda-t-elle. Jaya se sentit tout à coup gênée devant les gardes. Son amie n'était pas délicate pour un tesson... Son frère, en revanche, tenta de garder la face en fronçant les sourcils de façon faussement sévère.

— Tu es jalouse ?

— Pas le moins du monde ! Je préfère me faire courtiser par un beau morceau de cerf que je vais de ce pas dévorer !

Jaya gloussa doucement, expirant un soupir de soulagement presque inaudible. Symphorore ne changerait jamais, toujours aussi gourmande et insouciante ! En échangeant un dernier regard chargé d'amour, le couple épris se sépara pour rejoindre chacun leurs univers afin de ne pas éveiller les doutes.

Que le bal sera long sans Tiordan, déplora Jaya... Elle avait hâte que la nuit avance pour le rejoindre dans l'interdit.

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