Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

La Caverne 3/3 ✔️

Au centre de la caverne, Vadim se tenait debout, tournant ostensiblement le dos. Dans les ténèbres crépitantes du feu, il évoquait une montagne majestueuse, imposante et impénétrable, mais dont la force vacillait sous le fardeau des souvenirs qui la minait lentement. Jaya arriva derrière lui, attendant patiemment qu'il se libère. Des idées fantasques et inappropriées lui venaient à l'esprit, impensables pour sa raison si terre à terre. À vrai dire, non... Elle n'était pas si terre à terre que ça. Elle avait hérité de la candeur de sa mère concernant les contes et leur véracité qui l'avait toujours interrogée.

La jeune femme s'attendait à tout, désormais. Mais ce qu'elle redoutait, c'était sa propre réaction face à la vérité.

— Vous qui avez été élevée de manière religieuse, comme le veut la royauté, vous devez connaître les Sept Voeux d'Ymos, n'est-ce pas ?

— Évidemment. Même si, je dois avouer que je ne suis pas une adepte du culte d'Ymos.

Les épaules de Vadim se soulevèrent dans un spasme lorsqu'il hoqueta de rire.

— Nous partageons un point commun, alors. Cette religion me répugne.

Avec ce qu'il avait vécu auprès de l'archevêque Giroald et ses délires fanatiques, elle ne pouvait que le comprendre. Ses mots sonnaient même comme un euphémisme à ses oreilles.

— S'il vous plaît, Jaya, pouvez-vous me réciter les sept vœux ?

Décontenancée, Jaya prit soin de mesurer ses mots de peur de mal comprendre. Cependant, il était très sérieux. Vadim voulait réellement qu'elle récite les Sept Vœux d'Ymos, comme ça, ici ? Face à son attente, elle se résolut à obtempérer. Après avoir éclairci sa voix, Jaya remonta le temps, jusqu'à ses cours de religion auprès de l'évêque Olien, qui était depuis devenu l'archevêque d'Alhora. Cet homme sage et exigeant ne tolérait pas les erreurs, et elle avait dû apprendre ces formules par cœur pour ne pas le décevoir. En quelques secondes, tout lui revint comme s'il n'avait jamais eu d'absence.

— Aux Sept Vœux d'Ymos, saints vouloirs de notre dieu, gardien des glaces, tu ne dérogeras. Âme pieuse, croyant de la foi, manifeste un dévouement sincère à ces souhaits divins. Calastë Ymos Maïroa. De la primauté devant notre dieu, tu ne prononceras son nom qu'avec le plus grand des respects. Aime-le comme il t'aime et prie le pour qu'il t'apporte joie et bienfaits. Il est le seul dieu devant lequel tu te prosterneras. Secondement ton prochain, tu ne voleras. L'air que tu respires est fait pour chacun, partage le sans orgueil. L'ordre du trois tu imposeras, car tu es l'enfant de tes parents, le trois significatif. Tu te devras de les honorer et de leur apporter obéissance, car ils t'ont offert la vie. Quatrièmement dans la règle, l'âme pure les jeunes filles resteront jusqu'à leur vingtième printemps. Le sang de l'hymen ne sera donné qu'à l'époux...

Elle déglutit après avoir récité ce passage. La réalité la frappa de plein fouet, sachant comme Vadim ne croyait pas en sa pureté.

— Le cinquième amendement de la mort, tu ne devras compromettre. Retirer gratuitement la vie de son prochain est se tuer soi-même, car le châtiment sera sans appel. La mort justifiée au nom d'Ymos sera pardonnée. Le six sera ton salut à chaque début de printemps, Ymos devra être sanctifié lors de fêtes et de messes. Prières et offrandes tu lui feras afin d'assurer un avenir plus brillant. Le septième vœu ne sera pas une demande, mais une adjuration. Seul Ymos détient le pouvoir de faire appel à la magie divine. Il l'use pour notre bien avec la plus grande sagesse qui soit. Nous, âmes faibles et mortelles, non-divines, ne devront tenter de reproduire cet art sous peine de réveiller la colère d'Ymos. Comme le cinquième, un châtiment mortel se verra donné à ceux ayant l'audace de transgresser ce souhait. Louons Ymos... Qu'il puisse avoir pitié de nous et nous ramener vers un jour plus glorieux.

Sa tirade finie, Vadim resta dos à Jaya. La jeune femme mit plusieurs secondes à remettre de l'ordre dans son esprit avant que l'évidence ne la heurte de plein fouet. Non... Ça ne pouvait pas être ça... Elle aurait parié sa liberté qu'il n'en était pas capable. Un frisson lui traversa l'échine, la bousculant de l'intérieur.

— Vadim, j'ai peur de comprendre...

Il tourna lentement la tête pour lui offrir un aperçu de son profil. Ses yeux étaient empreints d'une tristesse déchirante qui la toucha au plus profond d'elle-même. Malgré cela, elle ne put s'empêcher de reculer instinctivement, comme si elle redoutait de se brûler à la flamme de son regard.

— Je pense que vous avez parfaitement compris.

Cette fois, il pivota complètement vers elle, sans pour autant faire un pas en avant, son regard fixé sur ses mains jointes devant lui. Après un instant de silence, il serra les poings.

— Si ces gardes ne nous ont pas vus, c'est pour une bonne raison. Tout simplement parce que nous n'étions pas là à leurs yeux. C'est cette magie qui me permet de faire cela.

Cette magie ? Était-il...

À peine Jaya eut-elle ouvert la bouche pour prononcer une phrase qu'une lueur bleue jaillit de la main droite de son mari. Elle grandissait, se renforçait, et produisait une brise tourbillonnante autour de lui. Son sang se glaça : qu'était-elle en train de voir ? Une hallucination ? Non... C'était bien réel.

Prise de panique, Jaya recula de plusieurs pas jusqu'à heurter une statue qui chancela dangereusement. Dans un vacarme assourdissant, l'idole entra en collision avec une autre, mais ne se brisa pas, retenue par le mur. La princesse se rattrapa de justesse à la paroi rocheuse, sous l'emprise d'une peur qui faisait trembler chaque cellule de son être.

C'était très clair, désormais...

— C'est... c'est le Risen... Vous maniez l'art interdit... Vous êtes inconscient !

— Du calme, n'ayez pas peur, Jaya...

— Vous osez me demander d'être calme ? Vous êtes en train de manier un art interdit qui pourrait vous menez tout droit à la potence ! Oh seigneur, je n'en reviens pas ! Les villageois disaient vrai... Vous êtes un mage...

À ces mots, Vadim balaya violemment sa main dans l'air, afin d'évaporer la lumière magique.

— Les villageois parlent beaucoup sans savoir ! Ils croient en un dieu qui leur interdit de dévoiler tout leur potentiel ! Un dieu égoïste qui nous enterre dans des traditions archaïques ! Il abhorre la différence et le fait que l'on puisse être à sa hauteur. Nous ne sommes pas des dieux, seulement des humains. C'est lui qui est à notre hauteur, il ne vaut donc rien de plus ! Car n'importe qui peut éveiller le Risen. Je l'ai éveillé seul.

— Vous êtes complètement fou...

— Non ! Le Risen m'a sauvé !

Les épaules de Vadim s'affaissèrent sous le poids de la douleur. Son visage se crispa et ses lèvres se pincèrent. Tout le mal qu'il avait gardé en lui remontait à la surface, le tordant de l'intérieur. Le traumatisme, les cauchemars, les hurlements que cet adolescent de treize ans poussait alors qu'on lui tailladait la peau. Tout ce sang qu'on lui avait pris...

La suite était insupportable pour lui.

— Lorsqu'on m'a fait ça, au visage, j'aurais dû mourir... J'étais prédestiné à être purifié simplement à cause des ragots du village. Ils m'ont torturé... pour leur maudit dieu ! Mais une lueur d'espoir m'a ramené à la vie. J'avais d'abord cru que c'était ma mère disparue. Qu'elle me repoussait vers la vie à travers cette lumière bleue. Mais... Ce n'était pas ça. C'était une force cachée au fond de mon être. Une force qui m'a aidé à garder les yeux ouverts... C'était le Risen se réveillant en moi. Mon père a étouffé ça, afin qu'on me laisse vivre, pensant que ça ne se reproduirait plus. Mais des échos se sont échappés. Le village m'a considéré comme un enfant maudit revenu de parmi les morts grâce à l'art l'interdit. Je n'ai pas demandé à ce qu'il émerge, j'aurais peut-être dû mourir, qui sait ? Mais aujourd'hui, je ne regrette rien. Le secret du Risen m'a intéressé plus que tout, bien davantage depuis que nous sommes allés sur le continent, après le drame. Chez eux, le Risen est partout. Tout le monde l'utilise que ce soit pour la vie de tous les jours, pour l'agriculture ou même pour combattre. Le Risen permet tout, de se rendre invisible jusqu'à insuffler la vie aux objets non-vivants. Ils n'ont pas la même existence que nous, sur le continent. C'est merveilleux, si vous saviez, Jaya...

Pétrifiée, elle le laissa parler avec toute sa passion. Oui... il était si passionné qu'elle en restait coite, incapable de l'interrompre. Elle ne le pensait pas ainsi, lui qui se murait dans le silence la plupart du temps.

— Si Glascalia souhaite se terrer dans les vœux de leur dieu et fermer les yeux sur ce don, qu'elle le fasse. Mais moi, j'ai les yeux bien ouverts. Je suis depuis toujours la tache d'encre sur cette saleté de société, mais je m'en fiche royalement. La mort ne me fait pas peur, je l'ai déjà côtoyée. Mais ce que je veux que vous compreniez, Jaya, c'est qu'il n'y a pas de raison de craindre cette parcelle de notre être.

Sans même qu'elle ne le réalise, Vadim s'était approché d'elle au point de n'être plus qu'à quelques centimètres de son corps fragile. Elle leva les yeux vers lui, absorbée par sa prestance. Les mains de l'homme saisissaient tendrement les siennes, les ouvrant comme une fleur. D'un doigt, il caressa l'intérieur de sa paume droite, y faisant naître cette même lueur d'azur qui la fit légèrement sursauter.

— Regardez... Comment avoir peur d'une telle beauté ?

Jaya était bouleversée. Son cœur pompait à vive allure, laissant fuir des souffles courts et saccadés. Son attention était complètement absorbée par cette boule lumineuse qu'elle tenait entre ses doigts. Elle ne la brûlait pas, mais lui apportait une douce chaleur qui réchauffa sa peau glacée. Elle n'aurait jamais imaginé que la magie pouvait être aussi réconfortante. Les étincelles étaient aspirés sous ses doigts, envoyant un fourmillement étrange à travers les os.

Une véritable féerie. Toute peur s'évapora lorsqu'elle se rappela les récits captivants de sa mère. Cette dernière évoquait souvent un peuple des montagnes reculées, maîtrisant le Risen et protégé par une tribu d'ours magiques.

Elle y croyait aussi, sa mère avait foi en cette magie. Ses yeux pétillaient à chaque fois qu'elle lui en parlait. Ils pétillaient de la même façon que ceux de Vadim.

— Glascalia est bien trop stupide d'empêcher le Risen de fleurir dans le cœur des gens... L'île se porterait bien mieux avec.

Rappelant sa flamme bleuâtre, Vadim s'éloigna de sa jeune épouse. Il était si proche qu'à tout moment, il aurait pu la toucher du bout des lèvres. La séparation fut brutale pour Jaya, toute la froideur du soir la lamina de nouveau. Elle aurait voulu que cette chaleur dure. Qu'il reste encore près d'elle, juste un petit peu...

Qu'est-ce qui m'arrive ?

En retournant au Beffroi, la jeune femme avait profondément réfléchi. Elle avait réalisé que la peur ne justifiait rien et qu'être aux côtés de Vadim n'était pas aussi désagréable qu'elle l'avait imaginé. Cette soirée avait été l'occasion pour elle de découvrir une facette de sa personnalité qui lui était jusque-là inconnue : celle d'un homme érudit, tendre et passionné. Une montagne devenue dune.

Désormais, ils partageaient un secret commun. Vadim lui avait fait promettre de n'en parler à personne. Bien que cette histoire de Risen la laissait perplexe, voire inquiète, Jaya avait accepté d'être gardienne de ce souhait intime et très dangereux. La beauté de cette magie avait toujours fasciné sa mère, qui lui avait si souvent narré les exploits de ces mages redoutés par les glascales. Ainsi, au fond d'elle-même, Jaya savait que Vadim avait raison.

Raison sur toute la ligne. Et elle était prête à prendre ce risque.

Ce soir-là, à une heure indue et totalement trempés, Vadim avait eu la délicate attention de raccompagner Jaya jusqu'à sa chambre. C'était une première depuis leur union, et bien que les mots manquaient pour décrire ce qu'elle ressentait, la jeune femme était envahie d'un mélange de timidité et de palpitations intenses. Le cœur serré, elle pénétra dans sa chambre tandis que son époux s'arrêta sur le pas de la porte, comme si ce lieu, pourtant sien, lui était proscrit. Il se risqua simplement à jeter un coup d'œil à l'intérieur, constatant les changements apportés à ses quartiers.

Ça n'avait plus rien à voir avec avant. C'était bien plus lumineux, le tapis sombre avait été remplacé par un plus clair et le vert s'était changé en bleu. Elle aimait cette couleur native du ciel et de ses terres, visiblement. Sur la table de chevet et la commode, des bouquets de fleurs avaient été posés.

Un décor... nettement plus féminin.

— Vous avez retiré les rideaux ?

— Effectivement. Varvara m'a beaucoup aidée à choisir de beaux voiles. Ça apporte bien plus de lumière.

— Je dois avouer que vous avez raison. J'aime beaucoup.

Il était d'accord avec elle ? C'était une première. Égayée par cette pensée, elle lui sourit à pleines dents et il en fit de même, presque pensif à son égard. Elle était encore plus belle lorsqu'elle souriait. Des perles alignées qui réchauffaient son cœur.

— C'est bien l'une des premières fois que vous m'offrez un sourire sincère, princesse.

— Il y a un début à tout. Je ne suis pas constituée de glace.

La moue de Vadim s'accentua devant tant de candeur, puis se fana.

— Je vais vous laisser dormir. Vous devez avoir envie de prendre un bain chaud et vous reposer après toutes ces émotions.

Il se redressa, sa grandeur la surplomba et la rendit minuscule. Il n'avait pas tort, Jaya était frigorifiée et tombait de sommeil. Elle n'avait pas l'habitude de vivre de telles aventures.

— Passez une bonne nuit, Madame Blanchecombe.

Le blond osa prendre délicatement la main de Jaya et y déposa un doux baiser. Elle ne put le repousser, tétanisée par ce geste, mais au fond... elle appréciait. La jeune femme était totalement perdue face à ces émotions nouvelles qui la dépassaient et l'effrayaient presque. Lorsque Vadim se retourna pour prendre congé, un hoquet souleva son cœur. Elle ne voulait pas qu'il parte... Pas encore...

— Vadim, attendez... !

Il se retourna, plongeant son regard dans le sien. La jeune femme se pétrifia en réalisant son audace. Était-elle devenue complètement folle ? Son cerveau refusait de fonctionner en harmonie avec ses gestes et ses paroles dissidentes.

— Vous... Vous pouvez rester un peu ici, si vous en avez envie.

Vadim était troublé par cette offre. Lui demandait-elle de passer la nuit avec elle ? Mesurait-elle ses paroles ? Était-elle vraiment consciente de ce que cela voulait dire ? Visiblement pas, vu comme elle semblait en total désordre émotionnel. En effet, cela lui était sorti naturellement, sans réfléchir. Jaya avait peur de la suite lorsque Vadim rebroussa chemin pour se dresser à nouveau devant sa personne.

Elle ressemblait à une fillette ayant dit la plus grosse bêtise de sa vie. Il fallait se rendre à l'évidence ; le devoir conjugal n'était pas pour tout de suite.

— Je vous remercie de votre proposition, Madame Blanchecombe, mais je vais devoir refuser. Vous n'êtes pas encore prête. Je resterais ici lorsque le moment sera venu.

Jaya baissa les yeux, honteuse d'avoir eu l'aplomb d'une telle demande, bien davantage en sachant qu'elle avait été refusée. Quelle idiote ! Sa face était rouge de gêne, haute en couleurs. Elle n'avait pas pensé. Où aurait-il pu dormir à part dans le lit ? Par terre ? Dans la baignoire ? Évidemment que non... Un homme comme lui ne passerait pas une nuit sur le tapis...

Soudain, les doigts de Vadim saisirent doucement le menton de la jeune femme qu'il rehaussa.

— Ne baissez plus les yeux. Regardez-moi en face, je vous en prie.

Elle obéit malgré elle, se noyant dans l'immensité de ses prunelles aussi claires que transcendantes. Un sourire alliciant naquit au coin des lèvres du blond, piquant sa joue d'une tendre fossette.

— Si vous le souhaitez, nous pouvons peut-être commencer par nous tutoyer. Cela serait un premier pas vers une bonne collaboration, vous ne croyez pas ? Comme on dit, un bon commencement engendre un bon dénouement.

Il avait raison, c'était peut-être ça un bon début.

— Qu'est-ce qui vous arrive, Vadim ?

— Quoi donc ?

— Vous... vous êtes si gentil, d'un coup...

La moue du prince gagna en tendresse.

— Je sais être gentil lorsqu'on l'est avec moi. Dors bien, princesse.

— Vous... Euh, toi aussi.

Il partit pour de bon, une moue attendrie sur le visage. Lorsqu'il lui souriait de cette manière, c'était comme si ses cicatrices n'étaient plus là. Du moins, c'était ainsi qu'elle le ressentait. Telle une magie, elles disparaissaient peu à peu dans son regard, ne lui laissant voir que la vraie beauté de cet homme.

Pas uniquement l'intérieur, mais bien celle derrière les blessures cicatrisées de son passé. Jamais Jaya ne l'avait vu ainsi... et c'était l'une des plus belles choses qui lui avait été donnée de voir ici.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro