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Garder le Secret 3/7 ✔️

Une voix lui parlait au loin. De qui s'agissait-il ?

Était-ce un rêve ? Un cauchemar ? Une profonde noirceur la nimbait et l'emportait dans une onde reposante et inquiétante à la fois.

Boum...

Boum...

Boum...

Ce son étouffé... Provenait-il de l'extérieur ? Ou alors, de l'intérieur, elle n'en était pas vraiment sûre. Ce tonnerre incessant, tonitruant en rythme dans ses oreilles, se révélait être une pulsation cardiaque. Un souffle de vie.

Soudain, l'obscurité ambiante se dissipa. Jaya entrouvrit lentement ses paupières, et aussitôt, une douce chaleur l'enveloppa. La sensation était tendre, moelleuse et infiniment réconfortante. Parallèlement, une douleur lancinante assaillait son crâne, comme si des aiguilles invisibles s'étaient fichées dans le côté gauche de sa tempe. Battant des cils, elle réalisa qu'elle reposait dans un lit aux draps immaculés. Par la vaste fenêtre aux rideaux écartés, le ciel s'était paré de teintes sombres, annonçant la fin d'une journée qui avait tiré sa révérence. Quelle heure pouvait-il bien être ?

Une odeur de plantes assez entêtante lui fit plisser le nez. Elle tenta de se redresser. Était-ce l'infirmerie ?

— Doucement, princesse, pas de gestes brusques, lui conseilla une voix sage.

Un océan de frisettes se glissa sous ses yeux. Dans la brume, Jaya reconnut Omaima, la mère de Varvara. L'intendante venait de déposer un plateau comportant une tasse légèrement ébréchée remplie d'un liquide verdâtre et fumant. Celle-ci aida la jeune femme encore confuse et en proie à la fatigue à se redresser légèrement dans le lit. Elle lui tendit ensuite le breuvage.

— Buvez ça, c'est une tisane aux plantes, ça va vous requinquer.

Sans un mot, Jaya prit le récipient en y avalant une grande gorgée. La sensation de gorge sèche lui était insupportable. Or, elle regretta son empressement quand la saveur amère et anisée agressa son palais si délicat. Cela n'avait rien à voir avec le thé délicieux que lui préparait Varvara, habituellement.

Omaima étira un faible sourire devant sa grimace.

— Ce n'est pas très bon, je le sais, mais la morphanserpine est une plante parfaite pour redonner des forces rapidement. Et vous en avez fort besoin actuellement.

— Qu'est-ce... Qu'est-ce qui m'est arrivé ?

— Vous ne vous en souvenez pas ?

Jaya plongea dans les méandres de sa mémoire récente. Des éclats désordonnés surgissaient derrière ses paupières ; des déflagrations, des flammes dansantes, des cris déchirants. La dernière image qui lui revenait était celle du regard mauvais de Vadim, puis le visage ensanglanté de Zeph... Après cela, le trou noir. L'attaque... Elle y était. Elle avait tout vu.

— Vous êtes tombée, d'après ce que nous a dit le prince Vadim. Je vous ai auscultée pour voir si vous n'aviez rien de cassé, une petite baisse de tension ou une lésion interne qui aurait pu causer ces vomissements et cette perte de connaissance. Et...

— Et alors ? Qu'est-ce que j'ai dans tout ça ?

Omaima maintint un silence qui sembla durer une éternité pour Jaya. Pourquoi tant d'hésitation ? La servante se pinça les lèvres, comme si elle luttait contre ses propres pensées et les mots qui menaçaient de s'échapper.

— Rien du tout.

— Pourquoi alors ? Pourquoi me suis-je évanouie ?

— Parce que vous êtes enceinte.

Le choc.

Le fracas d'une vague contre la falaise. Un bain de glace, un tison ardent planté dans la poitrine. Avait-elle réellement prononcé ces mots ? Ces mots hors de toute logique pour elle... Non, à vrai dire, c'était très logique. Même trop. Bien trop... Une salive acide coula avec peine dans la gorge de la princesse qui se pétrifia dans ces draps pourtant si confortables. Ils n'étaient plus qu'un lit de pierres sous elle.

Elle... Elle attendait un enfant ?

— Quoi, mais... de... depuis combien de temps ?

— D'après mes estimations, depuis environ deux à trois mois, mais je pencherai plus sur deux. Vos désagréments récents viennent de cela. Vous êtes à un stade assez avancé sans avoir reçu le moindre soin. De plus, vous ne vous ménagez pas d'après ce que j'ai pu comprendre avec votre dernière frasque.

— Je... Je ne me suis aperçue de rien.

Jaya fit courir ses mains sur son abdomen, lentement, comme s'il s'agissait d'un cocon de cristal. Un château merveilleux, mais terrifiant à la fois.

— Je n'ai rien senti, mon ventre n'a pas bougé d'un centimètre.

— Ça arrive parfois. On appelle cela un déni de grossesse. Maintenant que vous le savez et que votre corps aussi, votre ventre risque de s'arrondir de plus en plus dans les prochaines semaines.

Ses poignes se crispèrent nerveusement au tissu de sa robe. Une angoisse sourde lui apprenait son langage corporel. Comment allait-elle gérer cette nouvelle ? Tout lui paraissait si effrayant, hors de toute sa zone de confort. Elle ignorait même si elle allait être à la hauteur de cette vie poussant doucement en elle... Ce fruit de l'amour échangé avec Vadim.

Seigneur... Vadim...

Comment allait-il réagir en l'apprenant ? Avec tous ces conflits maritaux et politiques et la guerre en approche, cela rajouterait une inquiétude supplémentaire à son trousseau déjà bien rempli. Rien que de l'imaginer prendre mal cette annonce, peut-être même la rejeter, faisait monter la bile à ses amygdales. Il n'oserait tout de même pas refuser cet enfant...

N'est-ce pas ?

— C'est une grande nouvelle, princesse, une bénédiction pour Cassandore. Cela va apporter les liesses sur notre ville. Enfanter et renouveler les générations, assurer la continuité de la noble lignée des Blanchecombe pour perpétuer la mémoire des aïeux. Tout le monde sera fou de joie.

Le sourire d'Omaima se fana en percevant le tumulte émotionnel qui pâlissait le visage de la future mère. Pourquoi une telle affliction ? Porter un enfant était pourtant le désir de nombreuses femmes, en particulier au sein de la noblesse. Les mots qui suivirent de la jeune héritière insufflèrent une préoccupation accrue dans l'esprit de l'intendante.

— Ne le dites à personne, s'il vous plaît... Surtout pas à Vadim.

— Princesse... Pourquoi ça ? Le prince devrait être heureux d'apprendre cette nouvelle.

— C'est encore trop tôt. Il... il a perdu sa mère suite à une grossesse, alors... il pourrait... Je... je vous en prie, gardez le secret. Ne le dites à personne. Ni aux Blanchecombe, ni à mon père.

Elle semblait si désemparée, Omaima eut une rapide vision de sa propre personne lorsqu'elle attendait Varvara. L'incertitude, la peur, la crainte du rejet... Elle se revoyait au même âge, seule et perdue, amoureuse et trahie, laissée à l'abandon, le poids de responsabilités bien trop vite avortées s'abattant sur sa nuque alourdie de maux.

Elle comprenait Jaya, après réflexion. Le taire était peut-être mieux pour l'instant.

Installé sur le banc de bois près de l'infirmerie, Vadim laissait transparaître son anxiété par des mouvements saccadés de sa jambe, trahissant son impatience. Depuis des heures, il patientait devant ces imposantes portes, à l'affût de la moindre nouvelle de Jaya. Toujours rien... cela ébranlait ses nerfs. Il avait dû la porter jusqu'au Beffroi, tant elle était dénuée de forces. Son père l'avait enjoint de l'accompagner, avec Leftheris, à l'entrée de la cité pour évaluer les sinistres et expertiser le terrain.

Au vent les responsabilités royales ! Il se fichait totalement des dégâts matériels, seule la santé de Jaya comptait à ses yeux. Il l'avait vue si mal, encore plus blême qu'à l'accoutumée. Malgré sa colère encore vive, il se devait d'être là pour elle quand elle se réveillerait. Byron avait grogné, mécontent de voir le détachement aberrant de son cadet devant la gravité des choses. Une donzelle insolente comptait-elle plus que la sécurité de la ville pour lui ? Leftheris, lui, malgré son inquiétude palpable pour sa belle-sœur, savait où se trouvait sa place. Pour Byron, c'était le tempérament d'un véritable roi... Non d'un prince capricieux.

Seul Frost avait accompagné son gendre jusqu'à l'infirmerie.

Le roi d'Alhora, usant ses semelles à faire les cents pas dans le couloir de marbre, était assailli par d'innombrables tourments. Il regrettait amèrement d'avoir été si rabaissant et cruel envers sa fille ; la crainte avait guidé ses paroles, sa honte qu'elle se soit exposée ainsi devant le mépris de Byron. Cette petite tête trop impulsive ne mesurait-elle donc pas les risques encourus ? Tout ce danger qui menaçait l'île et leurs terres ?

Frost n'espérait qu'une chose : la voir sortir d'ici en pleine forme, aussi jolie et souriante qu'elle l'était autrefois. Plus jamais il ne voulait la revoir malade et inerte de la sorte.

Le bruit d'un verrou attira l'attention des deux hommes. Vadim bondit de son assise, les yeux braqués sur la porte qui enfin s'ouvrit. Ses yeux s'agrandirent, s'illuminèrent d'une fine étincelle quand Jaya apparut dans l'encadrement, aidée par le bras d'Omaima.

Elle avait retrouvé des couleurs, apaisant ses inquiétudes. Jamais plus il ne souhaitait voir cette pâleur de mort sur son visage.

— Jaya ! Ma petite, je suis si soulagé de te voir indemne, souffla Frost en empoignant le corps frêle de la jeune femme. Tu n'es pas blessée, tu n'as mal nulle part ?

Il se préoccupait d'elle... Le Frost Northwall attentionné et bienveillant qu'elle connaissait depuis toujours était de retour. Heureusement, il n'était plus fâché à son égard et cela apaisa son cœur meurtri.

— Non, tout va bien, père.

La concernée déglutit fébrilement contre l'épaule du monarque face à cet énorme mensonge, avant que celui-ci ne se sépare d'elle pour regarder Omaima.

— Alors... Qu'est-ce qui lui ai arrivé ?

Jaya jeta un œil suppliant à l'intendante ; un regard qu'elle perçut immédiatement tout en conservant son éternel faciès stoïque.

— Une simple perte de connaissance. Probablement due à la montée d'adrénaline survenue lors de l'attaque, à l'inhalation de fumée et à la fatigue. Les vomissements peuvent également survenir dans ces cas-là. Elle va bien, elle devra juste prendre du repos.

Si Frost y croyait, Vadim, lui, n'était qu'à moitié convaincu. Il avait vu le regard étrange que Jaya avait posé sur Omaima. Qu'est-ce que cela signifiait ? Aucune des deux n'osaient croiser ses yeux. Pour Jaya, c'était par honte. Par crainte. Par incertitude.

— Tu ne veux pas dîner ? Il est tard, tu as peut-être faim. Ça te ferai du bien, ma fille, lui proposa Frost.

— Oui, vous devriez manger quelque chose, princesse. Il est important de reprendre des forces après un tel chamboulement.

— Non, je... Je n'ai pas faim, merci. Je veux juste aller me reposer dans ma chambre. Ne vous en faites pas pour moi... Ça va déjà mieux.

Sans ajouter un mot, Jaya dépassa l'attroupement et marcha lentement vers l'extrémité du couloir. Nul n'osa la retenir, pas même Vadim. Son aura paraissait éloigner toute âme autour d'elle. Bien qu'elle affichait une meilleure mine, il pressentait que quelque chose clochait. Son sourire ténu exsudait du faux. Et ce n'était pas seulement dû à leur récente querelle.

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