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𝟎𝟖 ¦ 𝐔𝐍𝐄 𝐕𝐄́𝐑𝐈𝐓𝐄́ 𝐀̀ 𝐋𝐀 𝐅𝐎𝐈𝐒

𝐉𝐎𝐔𝐑 𝟎𝟖 ━ 𝟑,𝟗𝐊 𝐦𝐨𝐭𝐬
anniversaire
ᴛᴡ : sᴄᴇ̀ɴᴇ ᴇ́ʀᴏᴛɪϙᴜᴇ


     Marco fêtait aujourd'hui ses dix-neuf ans, bien qu'avec un peu de retard ; en effet, sa date d'anniversaire était déjà passée depuis près de deux semaines. Il avait simplement attendu que ses parents partent en week-end pour pouvoir disposer de la maison à sa guise et inviter quelques amis. La plupart dataient de ses années lycées, à l'exception d'un grand garçon brun nommé Bertholdt, car il n'avait pas vraiment tissé de liens forts avec les autres étudiants de sa faculté. Cette soirée d'anniversaire n'était en somme qu'une petite fête tranquille qui marquait l'occasion de renouer avec ses amis avant l'été. Tous avaient répondu favorablement à son invitation et Marco se dépêchait toujours d'aller d'ouvrir la porte avec un grand sourire lorsqu'ils s'y présentèrent successivement. Bras-dessus, bras-dessous, Eren et Armin s'étaient déjà lancés dans une partie de Uno avec Bertholdt qu'ils comptaient bien convertir à leur jeu favori et aux règles farfelues qu'ils appliquaient. Historia les avait rejoint tandis qu'Ymir tentait de connecter son téléphone portable à l'enceinte du salon pour ajouter un peu d'ambiance. De leur côté, Mikasa et Annie discutaient fitness tout en gardant un œil sur Connie et Sasha qui louchaient sur les apéritifs.

     Tout ceci fit remonter à Marco des souvenirs. Il réalisait à cet instant ô combien ses amis lui avait manqué au cours de l'année qui venait de s'écouler et à quel point il était heureux de tous les retrouver aujourd'hui ; enfin, presque tous. C'était assez rassurant de voir qu'ils avaient si peu changé entre-temps, qu'ils constituaient toujours cette petite bande d'idiots, bien qu'ils soient tous devenus un peu plus matures qu'avant. Par exemple, Sasha ne s'était pas encore jetée sur les petits fours, ce qui représentait un sacré miracle ! Elle leur lançait tout de même un regard de temps à autre, mais son attention semblait davantage portée sur le téléphone qu'elle tenait dans sa main, comme si elle attendait un message ou un appel particulier. Lorsque l'écran s'illuminait, elle s'empressait de regarder le contenu de la nouvelle notification avant de reposer l'objet en soupirant quand ce n'était pas celle qu'elle espérait. Marco profita de la présence de Mikasa et Annie pour leur demander conseil ; il aurait aimé s'inscrire dans une salle de sport, mais il ne savait pas trop où se rendre et par quoi commencer. Ils discutèrent pendant quelques minutes jusqu'à ce que Sasha ne les interrompe, un sourire victorieux aux lèvres. Marco supposa qu'elle avait reçu la nouvelle qu'elle attendait. Son amie l'attira un peu à l'écart avant de lui confier ce qui la mettait dans cet état d'impatience.

     — Je sais que tu ne voulais pas de cadeau, mais on t'a quand même préparé une petite surprise. Elle t'attend derrière la porte.

     Son air à la fois ravie et malicieux attisa la curiosité de Marco qui se demandait vraiment ce qu'elle pouvait bien mijoter. Sasha était un livre ouvert, alors il trouvait d'autant plus étonnant le fait qu'elle ait réussi à lui préparer une surprise sans vendre la mèche. Il glissa un regard autour de lui et nota que tous ses amis étaient tournés vers lui ; visiblement, tout le monde savait très bien ce qui l'attendait sur le seuil, sauf lui. Il en fut d'autant plus inquiété. S'étaient-ils cotisés pour lui acheter un cadeau si gros qu'il ne passait pas par l'encadrement de la porte ? Il revoyait encore le canoë-kayak qu'Eren avait acheté pour Armin et priait silencieusement pour qu'ils aient choisi quelque chose de moins... encombrant. Une main posée sur la poignée, il déverrouilla la porte d'entrée et prit une dernière inspiration avant de l'ouvrir. Il n'y avait heureusement pas d'embarcation devant chez lui ; il n'y avait d'ailleurs pas le moindre cadeau en vue. En revanche, il y avait quelqu'un que Marco ne s'attendait pas du tout à voir aujourd'hui ou même dans un futur proche. Il fut si surpris de sa présence qu'il en resta pantois pendant de longues secondes, face à Jean qui ne semblait pas beaucoup plus à l'aise.

     — Salut, souffla-t-il.

     Sa prise d'initiative eut le mérite de faire sortir Marco de sa torpeur, comme s'il venait de réaliser qu'il ne rêvait pas et que son ami se trouvait bien là. Il ne lui en fallut pas davantage pour se jeter dans les bras de Jean qui le réceptionna contre lui en riant. Marco s'accrocha à son t-shirt, enfouit sa tête dans son cou et soupira de soulagement. Leurs deux corps se détendirent au contact de l'autre ; ils avaient gardé en mémoire la douceur de leurs étreintes familières. Ce câlin n'avait rien de bizarre ou de déplacé, c'était comme avant et, à cette pensée, Marco sentit ses yeux se remplir de larmes. Jean l'entendit probablement renifler, car il se mit à lui frotter doucement le dos.

     — Tu m'as manqué aussi, lui chuchota-t-il contre son oreille.

     Ils ne s'éloignèrent qu'à regret, après s'être rappelés qu'ils n'étaient pas vraiment seuls sur le seuil. Marco s'écarta pour laisser son dernier invité entrer et, se détournant pour refermer la porte derrière lui, il en profita pour essuyer les quelques larmes qui perlaient sur ses cils. Il était embarrassé de pleurer pour si peu ; quand bien même la visite de Jean était loin de représenter peu à ses yeux. Depuis l'encadrement du salon, Connie poussa un sifflement.

    — On a pas eu un accueil comme ça, nous !
     — Allons, sois pas jaloux ! Vient donc dans mes bras, mon poussin, plaisanta Jean.

     Le nouveau venu distribua quelques accolades à ses amis qu'il n'avait pas vu depuis belle lurette. Ces brèves embrassades faisaient pâle figure comparées à celle qu'il avait échangé avec Marco, mais personne ne se risqua à pointer ce léger détail à voix haute. L'heure était aux retrouvailles ; car si la majorité du groupe restait régulièrement en contact, voilà bien longtemps que plus personne n'avait entendu parler de Jean. On échangea les dernières nouvelles de chacun autour d'un grand apéro dînatoire qui s'accompagna de quelques bouteilles de cidre, de champagne et d'un reste de vodka. Marco ne pouvait empêcher son regard de dévier vers le châtain qu'il observait avec si peu de discrétion. Lorsque Jean croisait à son tour ses yeux chocolat, tous deux se détournaient après un raclement de gorge ou une moue embarrassée ; et puis, leur petit jeu reprenait de plus belle. Aujourd'hui, ils ne savaient malheureusement plus comment se comporter en présence de l'autre ; ça n'avait pas toujours été ainsi. Ils gardaient des réflexes de ce temps-là, dont l'envie furieuse de se jeter mutuellement dans les bras, mais le doute s'érigeait telle une barrière entre leurs cœurs.

     C'est pourquoi Marco se demanda si certains de ses amis n'étaient pas secrètement télépathes, lorsque Sasha et Connie proposèrent de faire un bon vieux action ou vérité. Quoique, à en juger par l'enthousiasme dont ils faisaient preuve à chaque fois que se présentait l'occasion de trouver un gage encore plus grotesque que le précédent, le duo de comique avait sans doute cherché à satisfaire leur propre amusement ; et ils ne furent pas déçus. Eren fut contraint d'introduire des glaçons dans son caleçon et de les laisser y fondre tranquillement pendant qu'il grelottait de froid. On envoya Annie escalader la clôture du jardin afin d'y kidnapper le chat de la voisine qui n'opposa que peu de résistance, visiblement ravi de devenir la proie de tant de caresses. Historia dû manger un citron entier en quelques secondes et Connie partagea un slow ridicule avec un balais poussiéreux. La bouteille de vodka se vidait à mesure qu'on distribuait des shots, idéal pour délier les langues de ceux qui préféraient partager quelques vérités franchement bizarres.

     — À quelle fréquence tu changes tes draps ?
     — Euh... Une fois tous les trois mois ? supposa Sasha.

     Mikasa eut une grimace peu encourageante.

     — Je devrais le faire plus souvent ?
     — Toutes les trois semaines, généralement, intervint Eren. Mais personnellement, je le fais après chaque coït.
     — Génial, Eren, on est heureux pour toi et ta libido, souffla Ymir en levant les yeux au ciel. Action ou vérité ?
     — Vérité.
     — Qui t'appellerait pour cacher un cadavre ?
     — Armin, répondit-il sans hésiter.

     Ymir se tourna alors vers son meilleur ami blond, réputé pour trouver une solution à chaque problème.

     — Eh, comment tu cacherais son cadavre ?
     — Je le donnerai à manger à mes poules. Ces bestioles n'en feront qu'une bouchée !

     Marco se dit qu'à l'avenir, il ferait bien de veiller à rester loin du poulailler de son ami et de toutes les... choses qui pourraient potentiellement s'y cacher. Suite à cet échange plutôt étrange, Eren se tourna à son tour vers Jean qui choisit lui aussi une vérité ; voilà qui tombait bien, car l'espiègle garçon gardait en poche une question qu'il avait bien l'intention de lui poser.

     — Combien de personnes t'as gérées cette année ?

     Compétitif comme il était, Eren voulait certainement s'assurer qu'il restait le meilleur séducteur d'entre eux. Jean soupira, embarrassé à la fois par ce concours stupide auquel son ami s'accrochait, mais aussi par la réponse qu'il devait lui donner.

     — Aucune.
     — Quoi ? s'exclama Eren. T'es pas sérieux !
     — Qu'est-ce que tu crois, je suis un étudiant très sérieux ! rétorqua Jean pour sa défense.
     — Tu dois au moins avoir quelqu'un en tête, non ?

     Le châtain leva les yeux au ciel, silencieux, avant que son regard ne se pose sur Marco, s'y attardant juste un peu trop pour qu'on croit qu'il ne s'agissait là que d'un hasard.

     — Peut-être... souffla-t-il alors, mystérieux.

     Le jeu se poursuivit jusqu'à ce que la fatigue finisse par les rattraper, aux alentours de six heures du matin. Marco indiqua à ses invités l'emplacement de tous les matelas, couvertures et coussins dont il pouvait se souvenir. Ils les regroupèrent dans le salon où chacun se construisit son nid douillet pour y passer le reste de la nuit. Eren, Mikasa et Armin se partagèrent un matelas gonflable ; Ymir et Historia prirent l'un des canapés ; Sasha et Connie s'installèrent sur le second ; Annie préféra se rouler en boule dans un fauteuil et Bertholdt s'endormit à même le tapis. Quand à Jean et Marco, ils furent plus ou moins contraints de s'allonger sur un matelas de cent-vingt centimètres de largeur dont on commençait à sentir les ressorts.

     — Bonne nuit tout le monde ! lança Sasha avant d'éteindre la lumière.

     On l'entendit ronfler moins de dix minutes plus tard. S'endormir fut beaucoup plus difficile pour Marco qui ne pouvait s'empêcher de penser à Jean, étendu à seulement quelques centimètres de lui. Ses pensées ne cessaient de dévier en tous sens et son cœur battait bien trop fort pour espérer pouvoir s'assoupir de sitôt. C'était à peine s'il osait bouger d'un seul millimètre, de peur d'accidentellement l'effleurer, ce qui les aurait tous deux mis dans le plus grand embarras qui soit. De son côté, son ami n'en menait pas beaucoup plus large. Les minutes passèrent ; une heure s'écoula, mais les deux garçons ne dormaient toujours pas. Ils restaient tous deux silencieux et immobiles, inconscients qu'ils se trouvaient dans le même état que l'autre. Jean sentit finalement le matelas bouger ; Marco se leva, le laissant seul, et quitta discrètement le salon endormi. Supposant qu'il partait faire un rapide tour aux toilettes, le châtain patienta quelques minutes sans que son ami ne revienne. Jean ressentit le besoin de se lever à son tour pour voir de quoi il en retournait. Il suivit la faible lumière d'un spot qui le guida jusque dans la cuisine, là où il trouva Marco appuyé contre le plan de travail, un verre d'eau dans la main. Ce dernier sursauta en le voyant arriver.

     — Je t'ai réveillé ? Désolé.
     — Non, t'en fais pas.

     Jean s'adossa à ses côtés, sans rien ajouter de plus, car il se trouvait bête. Il avait eut besoin de vérifier que Marco n'était pas parti, alors qu'il était pourtant celui qui s'était enfuit. Nul doute que son ami n'apprécierait pas plus que lui cette réflexion pour le moins déconcertante. Marco s'écarta finalement pour poser son verre vide dans l'évier devant lequel il sembla s'attarder.

     — Eh, Jean... souffla-t-il enfin. Action ou vérité ?

     Le susnommé eut un instant d'incompréhension avant de se souvenir du jeu auquel Marco faisait référence et qu'il désirait visiblement poursuivre pour une raison que le châtain ne pouvait que trop bien imaginer. Ce dernier déglutit avant de choisit l'option qui était la plus évidente, celle que Marco attendait probablement.

     — Vérité.
     — Tu te souviens de la nuit de mon dernier anniversaire ?
     — Je m'en souviens, confirma-t-il prudemment.

     Son ami hocha la tête, mais puisqu'il se trouvait dos à lui, Jean n'eut pas l'occasion de voir sa réaction. À en juger par le silence qui s'installa, le châtain comprit que c'était à son tour de poursuivre le jeu.

     — Action ou vérité ?
     — Vérité.
     — Tu m'en veux ?
     — Un peu.

     Jean s'attendait à cette réponse, mais il sentit tout de même son cœur se serrer. Il aurait voulu davantage de détails, il aurait voulu lui demander pourquoi, exactement, car Marco avait tant de raisons de lui en vouloir ; mais il ne le fit pas. Il avait le sentiment que son ami finirait par lui faire lui-même part de tout ceci ; et ce fut le cas. Marco se retourna vers Jean qui leva vers lui un visage troublé.

     — Action ou vérité ?
     — Vérité.
     — Pourquoi tu t'es éloigné de nous ? De moi ?
     — Parce que j'ai été lâche, avoua le châtain avec honte. Parce que j'ai eu peur de te perdre. Parce que je ne pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé.

     Marco hocha encore une fois la tête, pensif, et Jean réalisa qu'il n'aimait pas du tout le silence qui s'installait après chacune de ses confessions.

     — Action ou vérité ?
     — Vérité.
     — Tu regrettes ? osa-t-il demander.

     Jean n'avait nullement besoin de préciser ce à quoi il faisait mention ; Marco ne douta pas une seconde qu'il parlait bien de ce baiser qu'ils avaient échangé dans le noir, un an plus tôt. Un élan d'affection dont ils auraient volontiers blâmé l'alcool et ses effets hasardeux s'ils ne savaient pertinemment pas que deux pauvres verres de champagne n'avaient pu leur faire autant tourner la tête. Marco se rapprocha en s'humectant nerveusement les lèvres ; Jean se demanda s'il se souvenait lui aussi du contact grisant de ses lippes sur les siennes, car il y repensait chaque soir avant de s'endormir.

     — Non, je ne regrette pas notre baiser, déclara finalement le brun. Je regrette seulement la distance qu'il a mis entre nous. Action ou vérité ?

     Cette fois-ci, Jean hésita. Il avait terriblement besoin de savoir ce qui se tramait dans l'esprit de son ami, alors il prit le temps de le détailler : son visage ovale, ses nombreuses taches de rousseur, son nez grec et, surtout, ses yeux chocolat. Plus Jean s'y plongeait, plus il avait le certitude que Marco le regardait de la même manière que lors de cette fameuse nuit, quelques secondes seulement avant qu'ils ne compromettent leur amitié. Se fiant à cette simple impression, le châtain envoya valser la prudence dont il avait jusqu'ici fait preuve.

     — Action.

     Marco posa ses mains contre le rebord du plan de travail, de part et d'autre de son buste, l'emprisonnant ainsi de son propre corps pour l'empêcher de se dérober. Jean retint sa respiration, à la fois impatient et inquiet.

     — Embrasse-moi.

     Il ne fallut pas lui répéter par deux fois ; Jean ne se fit pas prier. Tandis que sa main gauche remonta jusqu'à attraper son col, la droite se posa derrière sa nuque sur laquelle elle fit pression pour l'attirer à lui. Leurs bouches se rencontrèrent dans une collision brusque et empressée qui les fit tous deux soupirer de soulagement. Voilà déjà plus d'un an qu'ils s'étaient embrassés pour la première fois ; un an passé à vouloir recommencer, un an passé à ressasser un souvenir qui menaçait de s'effacer, un an passé à douter de ce baiser. Aujourd'hui enfin, le contact de leurs lèvres qui bougeaient de concert électrisait chaque cellule de leur corps qui se souvenaient de cette sensation délicieuse dont ils avaient été privés. Lorsque Marco se sépara de Jean, à bout de souffle, il en profita pour glisser ses mains derrière ses cuisses et le hissa sur le plan de travail, face à lui. Ses lèvres s'attardèrent ensuite sur la peau sensible de son cou qu'il assaillit de baisers humides. Jean apprécia l'attention qu'il portait à cette partie de son corps, mais il finit tout de même par empoigner les cheveux de son partenaire afin de l'attirer pour un nouveau baiser fiévreux. Les doigts de Marco couvraient son dos de caresses et Jean laissa échapper quelques soupirs de contentement. Il aurait juré que le plaisir était partagé ; pourtant, le brun s'écarta soudainement de lui avant de poser un doigt sur sa bouche, l'empêchant ainsi de protester.

     — On risque de réveiller les autres, se justifia-t-il dans un élan de lucidité.

     Réalisant qu'ils n'étaient effectivement pas seuls, Jean écarquilla les yeux ; il avait oublié ce léger détail et, à en juger par l'expression qu'il portait, Marco aussi. Ils partagèrent un long regard silencieux où l'on n'entendit que le bruit de leurs respirations saccadées tandis qu'ils cherchaient tous deux à reprendre leur souffle après cet échange passionné. Seulement, ils avaient trop attendu pour se montrer raisonnables et leurs yeux criaient qu'ils en voulaient davantage. Marco se pencha contre l'oreille du châtain pour lui mordiller doucement le lobe.

     — Ma chambre est en haut, lui souffla-t-il.

     Jean savait très bien où se trouvait la chambre de celui qu'il avait considéré comme son meilleur ami pendant des années. Plus qu'une indication ou un rappel, c'était donc là une proposition plutôt explicite que lui faisait Marco et qu'il n'hésita pas à accepter. Il descendit du plan de travail sur lequel on l'avait hissé avant d'attraper la main de son partenaire, l'entraînant dans les escaliers qui menaient à l'étage. À peine la porte de la chambre fut-elle refermée qu'il attira Marco contre celle-ci pour lui quémander un autre baiser. Tout en l'embrassant en retour, le propriétaire des lieux les fit reculer dans la pièce, cherchant à tâtons l'emplacement de son lit sur lequel il finit par s'asseoir. Il avait perdu son t-shirt au cours du processus ; debout face à lui, Jean retira le sien et se débarrassa même de son pantalon dans son élan. D'un simple geste de la main, il appuya sur le torse de Marco dont le dos se heurta contre le matelas. Le châtain se plaça alors au-dessus de lui et entreprit de remonter jusqu'à sa bouche qu'il embrassa. Ses baisers dévièrent sur sa mâchoire, dans son cou, sur sa clavicule, sa poitrine et son bas-ventre avant d'atteindre la lisière de son pantalon gênant qu'il s'empressa de lui retirer, les laissant tous deux en sous-vêtements. Rassuré de constater qu'il n'était pas le seul à être terriblement excité, Jean ondula son bassin afin que leurs hanches et, accessoirement, la bosse qui leur déformait le caleçon, se rencontrent. La friction était agréable, quoiqu'insuffisante.

     — T'aurais pas du lubrifiant, à tout hasard ?

     Marco grommela qu'il devrait en trouver dans l'un des tiroirs de sa commode. Jean se chargea de récupérer le tube en question car les mains de son amoureux étaient trop occupées à malaxer ses jolies fesses. Leurs caleçons connurent très vite le même sort que le reste de leurs vêtements abandonnés sur le parquet de la chambre. Après s'être correctement repositionné, à califourchon sur son partenaire, Jean fit couler au creux de sa paume l'équivalent d'une noix de produit. Le lubrifiant était transparent, froid et plutôt liquide. Le châtain prit soin d'en badigeonner toute la longueur de leur deux sexes qui frémirent au contact de ses doigts. Maintenant que cette partie de leur corps était bien glissante, on pouvait passer aux choses sérieuses. Pas pudique pour un sou, Jean n'hésita pas à se saisir de la virilité de son partenaire, lequel fut encouragé à lui retourner la faveur. Dans la semi-obscurité de la pièce, les deux jeunes hommes s'affairèrent à satisfaire le désir de l'autre, tout en veillant à ne pas être trop bruyant, au risque d'alerter les autres occupants de la maison. Leur excitation était telle qu'ils atteignirent rapidement l'orgasme ; leur premier à deux. Alors qu'ils reprenaient encore leur souffle, Jean laissa glisser ses doigts sur le bas-ventre de Marco, là où gisaient les traces de leur plaisir. Sous les yeux scandalisés de son amoureux, il porta ses doigts jusqu'à sa bouche et lécha la substance blanche dont ils étaient recouverts.

     — On dirait que ça suffit à t'émoustiller, s'amusa-t-il. Dis, tu sais que ce truc est comestible ?

     Il pointa le tube de lubrifiant qu'il avait précédemment jeté plus loin et Marco eut rapidement le loisir de comprendre ce qu'il sous-entendait par là. Un instant plus tard, Jean s'accroupissait au pied du lit et écartait ses cuisses, un sourire malicieux sur les lèvres. Il souffla sur le sexe désormais au repos de son partenaire qui se sentit piquer un fard lorsque celui-ci réagit, prêt à se dresser une seconde fois.

     — C'est ma première fois, donc sois indulgent...

     Jean commença par donner un simple coup de langue sur son gland et Marco se sentit déjà défaillir. Son amoureux utilisa à la fois sa bouche et ses mains pour le toucher, se montrant gourmand et volontaire en dépit de son inexpérience. Bien qu'il se concentra principalement sur son érection, il prit également soin de flatter son bas-ventre et l'intérieur de ses cuisses qu'il parsema de baisers, de morsures indolores et de quelques suçons. Jean n'était peut-être pas encore un expert en matière de fellation mais, bon sang, la vision qu'il offrait était si indécente que Marco crut mourir de plaisir sous son toucher. Lorsqu'il se sentit proche de l'orgasme, ses doigts descendirent agripper les cheveux de Jean qui comprit le message et s'employa à accentuer ses caresses jusqu'à ce qu'il atteigne l'apothéose. Quelques secondes plus tard, Marco stoppa le châtain qui se levait pour aller chercher un paquet de mouchoirs.

     — Tu veux pas que je te donne un coup de main, toi aussi ?
     — C'est gentil, mais... Hum, disons que c'est pas la peine, bredouilla-t-il.

     Son amoureux fronça les sourcils, sans comprendre. Un peu embarrassé, Jean finit par ouvrir la paume de sa main pour lui montrer le liquide blanchâtre qu'il y cachait.

     — Oh, fit Marco. Je vois...

     Le simple fait de savoir que Jean s'était masturbé pendant qu'il lui faisait une fellation lui donnait presque envie de remettre le couvert pour un troisième round, mais ç'aurait très certainement été déraisonnable. Le châtain s'allongea à côté de son partenaire, en appui sur un avant-bras, tandis qu'il essuyait tranquillement les traces de fluide qui restaient sur leur corps.

     — On devrait peut-être redescendre, supposa Jean.
     — Probablement.

     Cette chambre puait désormais le sexe à plein nez, c'était indéniable. Pourtant, les deux responsables n'eurent besoin d'échanger qu'un seul regard pour comprendre qu'aucun d'eux ne désirait la quitter de sitôt. Marco se redressa pour partir à la recherche de leur sous-vêtement qui traînait quelque part sur le plancher de la pièce. Une fois son caleçon enfilé, il s'allongea de nouveau sur son lit, tout près de Jean qu'il attira dans ses bras.

     — Restons comme ça.
     — D'accord. Mais pourquoi c'est moi qui fait la petite cuillère ? lui fit remarquer le châtain en riant.
     — Pour être certain que tu ne vas pas t'évaporer pendant la nuit, rétorqua Marco, à moitié sérieux.

     Sa répartie eut le mérite de faire légèrement grimacer Jean. Bien envoyé, songea-t-il.

    — Aucun risque, lui assura-t-il alors. Je ne bouge plus d'ici.

     Sa main se posa sur celle qui reposait contre son ventre, l'emprisonnant ainsi dans son étreinte. Jean sentit la caresse d'un baiser contre sa nuque et ferma les yeux, un léger sourire aux lèvres. Non, il n'était décidément pas prêt de quitter les bras chaleureux qui l'entouraient.

Nᴏᴛᴇ ᴅᴇ Lʏᴀ
Il s'est fait attendre, mais ce dernier récit est enfin terminé ! On ne peut pas encore dire que j'ai beaucoup d'expérience en matière de scène érotique, alors j'espère que celle-ci est passable ahah.

Et voilà qui conclu donc la #jarcoweek2022 ! Je me répète peut-être, mais j'ai adoré écrire tous ces petits récits et je remercie chaleureusement ceux qui ont participé à ce projet à mes côtés ! J'envisage sérieusement de reprendre ce projet l'année prochaine, donc  n'hésitez pas à me partager vos retours sur cette week : Quelle participation avez-vous préférée ? Qu'auriez-vous aimé voir ?

En tous cas, je vous remercie de l'attention que vous avez porté à ce recueil jusqu'ici, et je vous dis à bientôt !

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