Chère maman, 

J'ai fait une faute grave. Une faute qui selon moi, n'est pas digne d'un héros. Cela fait maintenant des années que cet homme est traqué par la police et que tous les super-héros sont à ses trousses. On l'appelle l'Ombre Vengeresse, et père possède des tas de dossiers le concernant dans son bureau. Imagine un peu la gloire que l'on offrira à la personne qui saura mettre la main sur lui. Mais là n'est pas l'essentiel. L'essentiel demeure de l'arrêter, car cet homme est un criminel.

Or, il ne s'en prend pas à n'importe qui. J'ai mené mes recherches et les découvertes que j'ai faites ont été plus tard confirmées par les médias. Ce criminel tue des vilains. J'ai réfléchit seul de mon côté, j'ai passé des heures à la bibliothèque au grand désarroi de Fuyumi, et au bout du compte j'en ai déduit que cet individu vêtu de noir pense agir telle une justice divine. Ce criminel m'intéresse tant maman, il est spécial et à la vue de ses crimes on comprend aisément qu'il ne veut pas laisser de traces de sang, qu'il est loin de faire partie de ces vilains sordides qui prennent un malin plaisir à torturer leurs victimes. J'ai photocopié tout ce que j'ai pu trouver d'intéressant dans le bureau de cet homme qui me sert de père, et que tu as malheureusement dû prendre pour époux.

Tu sais quoi maman, j'ai l'impression que l'Ombre Vengeresse agit par "devoir". Cette dernière idée m'a fusée dans l'esprit pendant le cours de Monsieur Aizawa, et dès que la sonnerie a retentit mes pieds m'ont mené jusqu'à la bibliothèque de la ville. J'étais persuadé de pouvoir trouver des informations sur Internet, j'étais prêt à explorer l'idée que cet homme fasse partie d'une secte étrange, parce qu'il est quand même fou qu'il soit introuvable sans avoir en sa possession une aide quelconque. 

Je m'étais même mis à soupçonner la police d'être secrètement dans son camp, et puis, perdu dans mes pensées dans cette pièce vide de la bibliothèque, je l'ai vue. Elle. Elle dont j'ignore le nom à l'instant où je t'écris cette lettre. 

Elle avait su titiller légèrement mon attention par la couleur de ses cheveux, et ses yeux vairons qui ne laissent planer aucun doute : elle est née à partir d'un mariage d'alters, tout comme moi. J'étais prêt à replonger dans mon enquête personnelle lorsque j'ai réalisé que cette dernière s'intéressait au même sujet que moi. C'était dingue. Jusqu'à cet instant j'ai toujours pensé être un cas spécial. Nulle personne de mon âge ne s'intéresse à l'Ombre Vengeresse. Bon, faisons d'Izuku Midorya une exception. Ce gars qui est dans ma classe passe tout son temps sur l'actualité des héros. 

Ainsi, guidé par une chose, une sensation étrange que je ne saurai nommer, je l'ai suivie. J'étais aux aguets, mon regard épiait chaque coin de rue, et telle fut la raison pour laquelle j'avais aperçu cette ombre noire et rapide. Sa vitesse était tellement fulgurante qu'un instant je crus avoir halluciné. Je me disais que c'était impossible. Mais après une grande concentration, je l'ai finalement aperçu cet homme recherché par les autorités. Cet homme dont les victimes ne se comptent même plus. Et il la suivait, en se déplaçant de toits en toits. Mais qui est-Elle ? 

Cette question me torturait, et le fait toujours. 

Finalement je les avais surpris en pleine conversation. Et, cette fille semblait proche de lui. On aurait dit... On aurait dit qu'un lien invisible les unissait. Et lorsque le mystérieux justicier de l'ombre s'était volatilisé, j'avais immédiatement gelé le pied de cette fille pour lui soutirer des informations. 

Maman, ma rencontre avec elle me perturbe. Elle me paraît folle, détraquée... Elle est étrange, sa vision du monde semble proche de celle de ce criminel. Et pourtant, elle veut devenir une héroïne. 

Pourquoi je suis parti sans rien lui demander de plus ? Je ne sais pas... Je ne sais toujours pas. J'aurais pu avoir un indice, j'aurais pu posséder une information capitale qui aurait servi à l'arrestation de cet homme. Mais je n'ai rien fait. 

Je reviendrai maman, et il me tarde de voir enfin ton visage. 

Ton éternel fils, 

Shoto.