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CHAPITRE 75 : ACTE II


   
CHAPITRE 75 : ACTE II


    Shea allait peut-être mourir dans peu de temps. Peut-être qu'elle l'était déjà. Il ne savait pas. Cette terrible pensée suffisait à exploser son cœur en mille morceaux. Son âme saignait, mais il ne laissait rien paraître. Sa peine se retrouvait noyée derrière un sourire radieux, et des plaisanteries plus ou moins hilarantes. Malheureusement pour lui, la nuit avait le don de lui rappeler l'existence des tourments qui ne cessaient de le torturer. Devant la lune et les étoiles nocturnes, il était un piètre menteur.


    Shea.


    Dudu inhala une grande bouffée de dioxygène avant d'exhaler du dioxyde de carbone. Il fixa une goutte de soda qui s'était échappée de sa canette avant de s'écraser sur le comptoir. Il la scruta avec intensité et pendant quelques secondes il aurait aimé rester immobile durant toute son existence et fixer cette goutte éternellement. S'il ne bougeait pas, s'il restait immobile, peut-être qu'il ne ressentirait plus la douleur.


    Il soupira.
Non, elle ne pouvait pas se laisser faire aussi facilement. Shea était bien plus qu'une personne qu'on utilisait avant de s'en débarrasser.


    —     T'as toujours eu les yeux aussi gris ? demanda Dudu en prenant conscience qu'une certaine personne était assise à côté de lui.

    —     Non.

    —     J'en étais sûre. Dis-moi, s'il est mort que feras-tu ?

    —     Je me vengerai. Si ce n'est pas moi qui le tue, alors je tuerai ceux qui ont eu la prétention de le faire à ma place.


    Pendant quelques instants, Dudu toisa le jeune homme avec un semblant de curiosité, se demandant comment un individu pouvait se laisser autant dominer par la haine.


    —     C'est donc pour ça que tu veux rester aux côtés de ce mille-pattes à la peau déshydratée, comprit le jeune garçon de dix-huit ans.

    —     Tu parles de Shigaraki ? C'est bien, tu deviens aussi cruel que moi pour désigner les gens.

    Le garçon ne fit aucune remarque, et se contenta de fixer une bouteille située en face de lui. À sa place, peut-être que d'autres auraient préféré se laisser noyer sous les effluves enivrants des joints et les plaisirs fugaces de l'alcool. Mais lui allait se contenter de son soda, et d'une petite touche d'espoir.


    —     Quoiqu'il en soit, dit-il en s'adressant à numéro 97, si celle que je cherche est morte... Je crois bien que nos routes se sépareront.

    —     Elle ne va pas mourir.

    —     Comment peux-tu en être aussi sûr ?

    —     Je suis pas un veinard, mes vœux sont rarement exaucés. Et je souhaite plus que tout ne plus avoir à supporter ta tronche.


    Dudu explosa de rire, avant de secouer la tête.


    —     Bah écoute, j'espère de tout cœur que le ciel n'exaucera pas ton souhait.


    Il termina son soda en une seule gorgée et posa la canette sur le comptoir avec brutalité mais cela ne fit même pas ciller son interlocuteur. Ses yeux dont la teinte se perdait dans une nuance située entre le vert et le marron devinrent pétillants. Il passa sa main dans sa chevelure de jais qui avait le don tomber sur ses prunelles avant d'enfiler sa casquette.


    —     Tu m'excuseras mais j'ai quelques informations à aller récolter auprès de notre mille-pattes préféré, dit-il avant de se lever.


    Il lui fallait juste un tout petit peu de temps, et il allait sortir Shea de cette situation plus que catastrophique. Une voix lui murmurait qu'elle allait peut-être s'en sortir, quand bien même à priori, la Guilde n'avait plus de quoi s'intéresser à elle si Sirius Blackthorne était enfin de retour parmi eux.
Elle allait s'en sortir. Ils allaient s'en sortir. Parce qu'il lui avait promis.


    Il avait toujours eu  l'impression que Shea était un merveilleux bijoux qui se voyait malmené et qui n'allait plus tarder à exploser en un millier d'éclats scintillants. Alors naturellement, il avait ce besoin de la serrer contre lui pour l'empêcher de se briser, pour la maintenir, pour lui apporter tout ce qu'elle désirait.
Ce jour-là, lorsqu'il l'avait entendue rire à une énième de ses blagues, il s'était approché.
Il allait oser. Il ne devait pas avoir peur. Il devait essayer. À tous les coups, elle ne serait pas surprise, elle avait sans aucun doute déjà remarqué.


    Il posa sa main sur son épaule, mais elle se raidit aussitôt. Il émit alors l'hypothèse qu'elle n'était peut-être pas habituée aux contacts physiques. Il ne pouvait pas la blâmer, il l'était également. Il fut sur le point de la serrer contre lui et enfin s'offrir le doux plaisir de se perdre dans son odeur lorsqu'il remarqua le bleu qui s'étendait sur la peau de son épaule.


    —     Ne me touche pas.


    Son regard était devenu hostile. Craintif. Farouche.


     —     Désolé je...

    —     N'essaie plus de me toucher. Plus jamais.

    —     Je te dégoûte à ce point ?


    Elle n'avait pas répondu, sûrement désireuse de laisser dans le silence cette vérité dure à prononcer.


     —     Shea, tu peux me répondre tu sais ?

    —     Non tu ne me dégoûtes pas. 

    —     C'était quoi ce bleu ?


    Elle conserva le silence mais lui ne se sentait pas en mesure de demeurer aussi calme. Il sentit ses veines s'incendier, sujettes à la haine qui venait de fleurir en lui.


    —     Qui t'a fait du mal Shea ? Laisse-moi voir, ma mère peut apaiser...

    —     Lâche-moi !

    —     Shea arrête !


    Elle se leva, prête à partir. Il la retint.


    —     Shea... Qu'est-ce qui ne va pas ?


    Lorsqu'il vit une larme rouler le long de sa joue, il la serra dans ses bras. Son étreinte était forte, née de l'amour profond qu'il ressentait envers elle mais qu'elle ignorait encore. Il n'allait pas la laisser exploser en mille morceaux, elle ne serait pas ce bijoux malmené.


    —     Tu vas t'en sortir... Peu importe la situation dans laquelle tu es plongée, tu vas t'en sortir. Je t'aiderai. Promis.

    —     Merci Hanzo.


    Ses petits bras étaient en fait beaucoup plus forts qu'il ne pensait.




    « Lorsqu'ils auront libéré Sirius, Akane, tu devras partir à leur rencontre. Tu leur feras croire que t'as envie de les rejoindre afin de sauver Shoto. Pendant ce temps, Hawks et uniquement lui vous suivra. Akane, ta présence aura pour but de baisser leur garde, de leur faire perdre du temps de façon discrète... »


    Monter dans la voiture, côté passager. Boucler sa ceinture. Ne pas prononcer le moindre mot. Telle était l'attitude qu'avait adopté Akane depuis quelques minutes. Scotchée sur son siège disposée à quelques centimètres de celui de Zachariel qui était le conducteur, l'adolescente n'avait pas pipé mot et se contentait d'observer le paysage qui défilait devant ses yeux.
Elle se demandait si Hawks parvenait à poursuivre cette voiture noire qui filait sur les autoroutes de Tokyo.


    —     Je veux voir Shoto, dit enfin l'adolescente.


    Le conducteur tourna la tête, laissant ainsi voir son masque de loup peint en noir vernis.


    —     Ne t'en fais pas, tes désirs sont des ordres Akane.


    Cette dernière tenta de se calmer en se remémorant le plan d'Asta. Jusqu'ici, tout avait marché.


    « Lorsque tu seras partie avec eux, je pense qu'il y aura deux possibilités : ou soit, ils te mèneront jusqu'à Shoto, ou bien, ils te mèneront quelque part d'autre. Dans le premier cas tout est parfait. Dans le deuxième il faudra leur soutirer des informations, par la force. »


    Le véhicule avançait avec une vitesse non-négligeable. L'adolescente laissa de nouveau sa tête se tourner vers la vitre et s'autorisa enfin à déglutir. Ses mains étaient moites, ses pieds semblaient piégés dans de la glace et de la sueur devait sans aucun doute perler sur son front. Sa gorge était sèche. Une peur horrible s'était immiscée en elle et torturait son estomac.

    « Et si Hawks perd notre trace ?»

    Elle serra le poing.

    « Je neutralise Sirius, force Zachariel à me dire où est Shoto et je pars avec la fille.»


    —     Dis-moi imbécile, commença Sirius dont le visage était couvert par un masque de renard, on ne va pas à l'Institut ?

    —     Tu ferais mieux de te taire Sirius, moi je n'ai pas passé mon temps à dormir, je sais exactement ce que je dois faire.


    La main toujours sur le volant, il tourna son visage en direction de celui de sa passagère.


    —     Nous avons exactement moins d'une heure pour prendre la partie qui nous intéresse dans l'alter de Shoto Todoroki.


    Son cœur explosa. Ses mains devinrent tremblantes, animées par la colère qui brûlait en elle.


    —     Les super-héros viendront jusqu'à nous, c'est une évidence. Tu sais pourquoi Monsieur Blackthorne ? Parce que primo, on a le gosse d'Endeavor. Deuxio, on t'a fait sortir de prison ils ont déjà dû être prévenus, et tertio... La gamine nous a suivi, et elle était placée sous surveillance.


    Il fit cette énumération tout en dressant les doigts de sa main libre au fur et à mesure de son comptage.
Sirius laissa échapper un léger rire amer avant de se pencher en direction de son interlocuteur. Les secousses auxquelles étaient sujet le véhicule ne semblaient pas le moins du monde le déstabiliser.


    —     Arrête de jouer les intellectuels. J'ai compris. Vous avez déjà prévu que les héros allaient venir, alors vous avez mis le gosse dans un endroit autre que l'Institut.


    Akane se retint d'écarquiller les yeux. Ils allaient peut-être retrouver Shoto, mais ce serait trop tard. Puis, pour ne pas améliorer les choses, même après cette opération ils auraient toujours aucune idée de l'emplacement exact de cet endroit que les membres de la Némésis appelaient l'Institut.


    Lorsque l'adolescente vit de la verdure apparaître sur son champ de vision, elle devina avec aisance qu'ils venaient de quitter la ville pour se lancer sur les routes sinueuses de la campagne. Les horizons étaient sombres, et les sources de lumières n'étaient autres que la lune et la lumière qui émanait des phares du véhicule noir. À cet instant, elle réalisa que le trajet était long, et ce constat stimula toute l'inquiétude qu'elle avait pour le héros ailé qui était censé les suivre. Akane espérait de tout cœur que ce prince des nuées ne s'était pas brûlé les ailes.



    Le tissu qu'il mordait avec rage l'empêchait d'hurler à plein poumons. Allongé le long de ce parquet en bois, les mains liées derrière le dos et les pieds ligotés, il aurait aimé user de son alter pour se libérer mais son corps lui faisait comprendre que son désir ne deviendrait pas réalité.


    Ses cheveux étaient gras, poisseux, et tombaient sur son front empli de sueur à l'instar du reste de son visage et de son corps. Le garçon n'osait même pas imaginer l'état catastrophique dans lequel il devait être. Il avait soif et son ventre hurlait famine. L'adolescent essaya d'hurler, en vain. Ses cris de rage et de détresse se voyaient étouffés.


    Le jeune homme était encore en train de gesticuler lorsque la porte se mit à grincer avant de s'ouvrir complètement. Il ferma les yeux avant de tourner la tête en sentant une lumière de l'extérieur agresser sa rétine. Il ne bougea pas, et resta figé. Son corps entier n'esquissait plus aucun geste, seule sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration saccadée.


    —     Shoto, murmura une douce voix. Je suis là, tu n'as plus rien à craindre.


    « Dégage sale peste. »
Il serra les dents avec force, comme si cela suffirait à réduire en cendres ce fichu bout de tissu qui lui entravait la bouche. Son corps entier se raidit lorsqu'une main froide se posa sur son front brûlant.


    —     Arrête de trop bouger, tu ne t'es pas bien nourri depuis longtemps et donc ça t'épuise. Mais ne t'en fais pas mon petit Todorki, je t'ai apporté de quoi manger. Il faut que tu aies un minimum de force pour ce qui est sur le point de se passer.


    Il darda sur Mitsune un regard colérique. Ses prunelles avaient perdu de leur éclat et étaient bercées par des cernes violacées.


    —     Ne me regarde pas comme ça, murmura-t-elle par le biais d'une voix innocente. Je t'aime Shoto. Je t'aime de tout mon cœur, alors je t'en supplie ne pense pas que je vais te faire du mal.


    Ça, c'était une bonne blague. Peut-être que s'il avait pu, il aurait ri à gorge déployée avant de lui dire de cesser de proférer des bêtises. Mais n'étant pas en mesure de parler, il se contenta de la fixer avec le même regard effrayant, en espérant qu'elle saurait y lire toute la haine qu'il éprouvait envers elle.
Il n'eut pas le temps de trop s'attarder sur le dégoût que cette jeune fille suscitait en lui, car déjà, son esprit était en proie à d'autres questionnements. Qu'allait-on lui faire ? Pourquoi est-ce qu'il avait l'impression qu'on l'avait déplacé pour le faire changer de pièce ? 


    —     Tiens.


    Ses papilles se réveillèrent lorsqu'il sentit l'odeur alléchante du bouillon des nouilles instantanées que Mitsune tenait entre ses mains. De la crevette. Quand bien même elle ne l'avait jamais dit, il le savait car il l'avait entendue le proclamer haut et fort aux côtés d'Asta : les nouilles aux crevettes étaient les préférées d'Akane.


    —     Attend, je te retire ça.


    Les doigts de Mimi lui retirèrent le tissu qui lui torturait la bouche, avant d'en faire de même avec la corde qui lui avait mis la peau à vif. Il grimaça de douleur en amenant ses mains devant lui.


    —     Qu'est-ce qu'ils vont me faire ? demanda-t-il d'une voix faible.

    —     Je ne peux rien te dire ! s'était-elle exclamée en un sourire.


    Il était beaucoup trop affamé pour daigner lui dire qu'il ne plaisantait pas. Alors, il se contenta d'essayer d'attraper en vain les baguettes plongées dans la barquette de nouilles. Malheureusement, ses mains tremblaient beaucoup trop. Il serra les dents, sous le regard émerveillé de Mimi. Cette dernière était vraiment effrayante.


    —     Je peux te donner à manger si tu as trop de mal !

    —     N'y pense même pas.

    —     Pourquoi tu me détestes autant ?


    Elle se pencha en arrière en prenant appui sur ses mains. Il leva la tête, laissa ses pupilles se dilater et prit le temps de l'observer en dépit de l'obscurité qui l'encerclait. Ses longs cheveux châtains n'étaient pas tressés en deux nattes, mais relevés en une haute queue de cheval. Elle était entièrement vêtue de la combinaison noire de la Némésis, constituée d'un col roulé, d'un pantalon sombre, de bottes de la même couleur qui s'arrêtaient au milieu de ses cuisses et d'une longue cape obscure qui avait le don de lui procurer des airs nobles.


    —     Laisse-moi partir, et ça pourrait changer qui sait ?


    Il avala une bouchée de nouilles. Le doux goût de la crevette envahit sa langue et le transporta ailleurs pendant quelques secondes.


    —     Je n'ai pas le droit. Ma mission se résumait à te donner à manger. Puis tu sais, quand bien même je te laissais partir tu n'irais pas bien loin. Tu es très faible Shoto, tu penses vraiment pouvoir être en mesure d'échapper à Henael et Kenato ?


    Un frisson terrible traversa sa colonne vertébrale lorsqu'il entendit le dernier prénom qu'elle avait prononcé. Il but une gorgée d'eau, et grimaça en sentant la douleur terrible qui lui étranglait la gorge.


    —     Ken Isayo ? dit-il. Ken Isayo est ici ?

    —     Bien-sûr.


    Elle se redressa avec agilité et arrangea sa coupe de cheveux quand bien même celle-ci était toujours aussi parfaite qu'à son arrivée.


    —     Dis-moi, qu'est-ce qu'elle a de plus que moi cette Akane Isayo ?


    Après avoir formulé cette interrogation, elle enfila des gants en cuir noir, tandis que Shoto tentait de trouver la meilleure réponse à cette stupide question qu'elle venait de prononcer. 


    —     Tout le monde serait d'accord pour dire que tu es plus élégante qu'elle, avoua-t-il. Physiquement, tu as l'air plus belle. Mais moi, à mes yeux... Tu ne lui arrives pas à la cheville. Akane est une peinture, un tableau magnifique, une œuvre d'art qu'il faut décortiquer avant d'en apercevoir la véritable beauté. Elle est emplie de valeur, elle est simple. Des défauts ? Elle en a des centaines. Elle est insupportable parfois. Mais qu'est-ce que ça peut me faire ? Je suis son ami. Je l'aiderai quoiqu'il arrive.


    Il fut surpris de constater qu'il avait été en mesure de prononcer toutes ses paroles sans s'effondrer. L'adolescente  qui lui faisait face, les poings sur les hanches, haussa un sourcil avant de lâcher un rire moqueur.


    —     Son ami ? répéta-t-elle d'un ton incrédule. Ah la la, l'amour ! 


    « Oui, malheureusement. Juste son ami. »


    —     Oui, et ça me suffit.

    —     Pourquoi t'accrocher à une stupide amitié, alors qu'avec moi tu pourrais tout obtenir ? Puissance, reconnaissance... Je te donnerai tout Shoto !


    Il fut sur le point de lui conseiller de faire taire ses stupidités, lorsque la porte s'ouvrit en un léger grincement. Une silhouette imposante se matérialisa à quelques mètres de ses pupilles.


    —     Tu peux t'en aller Mitsune.

    —     D'accord, répondit-elle avant de s'éclipser.


    Shoto Todoroki fronça les sourcils. Deux prunelles vermeilles qui se détachaient de l'obscurité se posèrent sur lui. Il déglutit. Son mal de gorge refit surface.


    —     Bonsoir Shoto, comment te sens-tu ?


    Cette voix grave et rocailleuse, il l'avait reconnue sans aucune once d'hésitation. C'était celle qui devait sans aucun doute hanter les cauchemars d'Akane.
Il ne répondit rien, tentant en vain de réduire en lambeaux la peur qui s'était immiscée en lui avant de donner naissance à une immense boule au niveau de son estomac.


    —     Tu dois sûrement te demander quelle est la raison de ta présence en ces lieux. C'est tout à fait légitime.


    Il avançait, laissant ainsi ses bottes marteler le parquet sous le regard presque effrayé du jeune Todoroki. Ne rien laisser paraître. Non, il était hors de question qu'il montre qu'il commençait à être terrifié.


    —     Mon alter est dangereux, commença-t-il. Ne t'en fais pas, j'en ai bien bavé pour avoir commis l'erreur d'être venu au monde. À quatre ans j'ai appris que je pouvais déplacer les os de mon corps, les tortiller, les tailler et les faire émerger de ma peau.


    Gagner du temps. Il fallait qu'il offre à son corps la possibilité de reprendre quelques forces.


    —     Cet alter... En quoi il est dangereux ? le questionna-t-il avec une voix basse.

    —     Mes os aiment se nourrir de l'énergie qui émane d'un corps détenant un alter. Pendant longtemps, que je le voulais ou non, ils allaient s'enfoncer dans la chair d'un individu, fouillant son sang, jusqu'à pomper toutes ses capacités. Ces dernières se retrouvent donc en moi et je suis en mesure de copier les attaques de mes victimes tout en créant de nouvelles. 


    Il tourna autour de Shoto, qui noyait son effroi derrière un faux regard indifférent.


    —     Bien-sûr, un tel pouvoir possède énormément d'inconvénients. Mais je ne les dis à personne, je fais moi-même mine de les ignorer parfois. Je bluffe. Je joue. Je mens sur sa nature, je lui donne des capacités qu'il ne possède pas en réalité. Ça a fonctionné avec le jeune Mike Mori...


    Le meilleur ami d'Akane. Ainsi, ce dernier avait été victime d'Henael ?


    —     Mais Mike possède toujours son alter..., remarqua Shoto.

    —     Tu en sais déjà assez. Tu n'auras pas plus de détails.


    Il ne pouvait plus gagner du temps. L'expression qui animait les prunelles écarlates de son interlocuteur laissait à comprendre qu'il était sur le point de passer à l'action. Il était évident que Shoto ne faisait pas le poids face à cet homme, encore plus dans cet état pitoyable. Cependant, il était hors de question pour lui de rester les bras croisés. Il lança un coup d'œil sur les liens noués autour de ses pieds et il fut forcé de constater que ces derniers étaient solides.
Il entendit un craquement sinistre résonner à quelques centimètres de ses tympans.

    Ses pupilles louchèrent sur cette arme qui s'échappait de la paume d'Henael. Long, aiguisé, et d'un blanc nacré, cet os semblait être en mesure de percer sa peau à la vitesse de l'éclair.


    —     Je ne vais pas te tuer, l'informa-t-il.

    —     Ça m'est égal ! hurla Shoto.


    Pour se procurer courage et détermination, il se rappela que l'individu qui se positionnait en face de lui était celui qui avait brisé Akane. C'était cet homme qui était à l'origine de la majeure partie des maux qui ne cessaient de la tourmentait.
Il serra les dents, et lorsque l'os aiguisé fila en sa direction, il se heurta à un bloc de glace.


    —     Intéressant, murmura Heanel. Mais c'est dommage pour toi, mes os sont en mesure de percer ta glace.


    Vite. Le garçon profita des quelques secondes acquises pour geler les liens autour de ses pieds, avant de se redresser.
Sa glace explosa en un millier de cristaux qui s'éparpillèrent et brillèrent dans l'obscurité. Il vit la pointe aiguisé de l'os qui fonçait en sa direction. Son instinct de survie le poussa à esquiver cette offensive, et il ne put s'empêcher de laisser échapper un soupir de soulagement.


    —     Je suis surpris par ta réactivité. Mais je suis désolé Shoto, tu ne surveilles pas assez tes arrières.


    Il eut à peine le temps d'apercevoir la pointe nacrée qui venait de s'enfoncer dans sa jambe gauche.
Cri de douleur.
De haine.
De frustration.

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