CHAPITRE 66 : RENDEZ-VOUS À NEW-YORK
CHAPITRE 66 : RENDEZ-VOUS À NEW-YORK
Les yeux de Megan s'ouvrirent avec brutalité. Un frisson terrible glissa le long de sa colonne vertébrale et son cœur se mit à adopter une vitesse effrénée. Elle se redressa en prenant appui sur ses coudes, avant de se mettre en position assise sur son lit. Elle tenta avec peine de retrouver son souffle, quand bien même il était difficile pour elle de faire abstraction de la douleur aiguë qui lui sanglait le cœur. Elle serra les poings, ses doigts étaient crispés. À l'instar de son front, son dos était empli de sueur et telle était la raison pour laquelle le vieux t-shirt Mickey qui lui servait de pyjama lui collait à la peau.
Elle ferma les yeux, et essaya de chasser d'un revers de la main toutes les préoccupations qui hantaient son esprit. Malheureusement, elle ne tarda pas à se rendre à l'évidence : ce qui la tourmentait était imprégné en elle à jamais. C'était lorsqu'elle établissait de telles conclusions, que Megan ne pensait qu'à une seule chose : mourir. Il semblait légitime pour elle d'achever le travail d'auto-destruction qu'elle avait entamé alors qu'elle n'était qu'une enfant. Tout avait commencé par des peurs. La peur d'être jugée, la peur d'être rejetée, la peur d'être une honte, la peur de dévoiler ses pensées. Puis, il fallait trouver des solutions à toutes ses craintes, et elle en avait trouvé qu'une seule : se renfermer sur elle-même, ne pas parler, ne rien dire.
Des insultes, des cris et des larmes. Que faire face à cette avalanche de tristesse et de peur ? Ne pas parler, ne rien dire. Des critiques, des regards mauvais. Ne pas parler, ne rien dire.
Et enfin, isolement, mutisme. Elle s'était volontairement plongée dans un cercle infernal duquel il était difficile de sortir. Pour elle, il n'y avait plus aucun intérêt à s'attacher aux gens. On lui avait dit qu'ils étaient tous mauvais et les personnes auxquelles on lui avait autorisé de faire confiance la répugnait. Toutes, sauf deux : sa mère et Wallie. Les choses auraient peut-être été différentes si son père était resté à la maison.
Un souffle s'échappa des lèvres sèches de l'adolescente. Seule dans le noir, elle replia ses genoux contre sa poitrine et se mit à attendre. Elle resta ainsi pendant une dizaine de minutes, avant de se décider à allumer la lumière de sa chambre d'hôtel et de saisir son agenda. Elle s'arma d'un crayon à papier et se mit à déverser le flot de ses pensées par l'intermédiaire de plusieurs vers. Malheureusement, de ces derniers émergeaient la même idée sombre.
Mourir.
« Tu ne sers à rien Megan.
Tu es égoïste.
Tu ne penses qu'à toi ! »
« Je fais ça pour ton bien. »
Le bien, qu'était-ce en réalité ? Tous prétendaient agir pour sa cause, mais qui le faisait réellement ? Le bien de l'Autre, est-il le bien de Soi ?
Même les pires tyrans de l'humanité pensaient agir pour le bien. Elle s'empara de son téléphone, et pensa deux secondes à envoyer un message à cette même personne, et non, il ne s'agissait pas de Wallie.
Au dernier moment, elle se ravisa. Megan resta plongée ainsi, seule dans l'obscurité. Elle fut surprise lorsqu'elle entendit son téléphone vibrer.
Katsuki
T'as intérêt à mettre le paquet après-demain ! C'est le début des épreuves pratiques.
Un petit déclic s'opéra dans son cerveau. Elle eut envie de remercier Katsuki de lui avoir rappelé qu'elle ne pouvait pas abandonner. Elle devait devenir une héroïne, pour prouver sa valeur et surtout, pour lui prouver qu'il avait tort. Pour lui prouver qu'elle pouvait devenir quelqu'un, et qu'elle ne vivrait pas éternellement soumise à toutes les reproches qu'il ne cessait de formuler envers elle.
« Alors Megan, on dirait bien que t'as raté ton trimestre en filière héroïque ! »
Megan
Ne t'inquiètes pas :-)
— T'es sûr de toi ? demanda Megan. Je pensais qu'il aurait été préférable de profiter de ce jour de repos pour nous préparer aux épreuves de pratiques.
Shoto lança un coup d'œil à son interlocutrice et il fut surpris de constater que cette dernière avait vraiment l'air inquiète. Elle ne cessait de remuer ses doigts en laissant son regard se balancer entre lui et Katsuki. Ce dernier, bras croisés, le toisait avec ce même air agacé mais Shoto le connaissait assez pour savoir que cette expression ne mettait pas seulement en évidence un dégoût envers sa personne. Non, Katsuki aussi était inquiet.
— J'ai besoin de comprendre avant que les épreuves pratiques ne débutent. Profitez-en pour vous reposer vous deux. Surtout toi Megan. L'air de rien, t'as été la capitaine de quatre épreuves écrites.
Cette dernière baissa les yeux, sûrement mal à l'aise face au regard terrible que lui accordait le blond du groupe. En effet, celui-ci ne semblait toujours pas accepter que Megan excellait en langues vivantes, en littérature et en histoire-géographie.
— C'est bon pas la peine de lui jeter des fleurs ! grogna Katsuki. Et toi, ne te prend pas pour ce que tu n'es pas. Si on a fait ça, c'est juste pour t'offrir l'opportunité d'atténuer les futurs catastrophes que tu vas nous sortir durant la pratique !
Shoto leva les yeux au ciel, et il ne put ressentir que de la peine envers Megan. Il se demanda qui avait fait la bêtise d'intégrer cette dernière dans leur équipe. Quiconque pouvait constater à quel point sa personnalité se situait aux antipodes de celle de Katsuki, caractérisée par une rudesse sans pareil. Il n'y avait qu'à les regarder pour se rendre compte qu'ils étaient diamétralement opposés. En effet, Megan était vêtue d'une salopette en jean par dessus un pull blanc muni d'un col, elle portait de simples chaussures noires montantes - que Fuyumi portait également lorsqu'elle était adolescente - elle avait opté pour des créoles en guise de boucles d'oreilles, et enfin, une partie de son crâne était dissimulée par un foulard rouge tandis que sa chevelure bouclée se déversait le long de son dos. Son apparence n'avait rien à voir avec celle de Katsuki qui était entièrement vêtu de noir, et qui traînait sa veste en velours marron dans sa main. Son pull sombre laissait voir des motifs blancs, dont des têtes de morts, ce qui ne correspondaient pas le moins du monde au style de Megan.
— Peu importe, dit Shoto en sortant de ses pensées, il faut que je sache pourquoi mon père a décidé de nous accompagner. Les gens ont une image de lui qui n'égale pas du tout celle d'All Might. Et pourtant... C'est dans une telle période qu'il a décidé de quitter le pays et tout ça, pour m'accompagner.
— Shoto ! s'exclama Megan. Je vois où tu veux en venir, mais ce n'est pas le moment de te mettre ce genre d'idées dans l'esprit...
Au vu de la façon dont elle lançait des coups d'œil paniqués en direction de Katsuki, le jeune Todoroki ne tarda pas à deviner que ces deux coéquipiers avaient sûrement déjà discuté de ce sujet mais qu'ils avaient décrété qu'il était préférable de ne pas lui en parler.
— C'est bon Megan..., grogna Katsuki. Il a besoin de mettre les choses au clair avec son daron. Laisse-le.
— Bien..., capitula-t-elle en baissant les yeux vers le sol.
— Ne t'en fais pas, la rassura Shoto. Peu importe ce que j'apprends, je resterai efficace pour les examens.
Elle hocha de la tête avant de se mordre la lèvre inférieure.
— Bon, moi je pars.
Katsuki s'éloigna, et la seule fille du groupe le suivit non sans avoir lancé un dernier regard en direction de Shoto. Ce dernier attendit qu'ils furent assez loin pour entrer dans sa chambre et fermer la porte à double tours. Pendant qu'il changeait de tenue, il était dans l'incapacité de retenir ses pensées de dévier vers sa future rencontre avec son père. Hier soir, il lui avait envoyé un message, lui demandant s'il était possible qu'ils se voient quelques minutes après la pause de midi. Contre toutes attentes, Endeavor avait accepté.
Bien-sûr, Shoto restait conscient du fait qu'il ne pouvait pas le retenir trop longtemps et c'était bien pour ça qu'il avait décidé qu'il ne perdrait pas son temps à tourner autour du pot.
Une fois prêt, le jeune homme quitta la pièce et se rendit au lieu du rendez-vous.
New-York était une ville qui grouillait de monde, c'était sans aucun doute un endroit où il était impossible de mettre la main sur un havre de paix. Les yeux rivés sur son téléphone, Shoto suivait avec attention l'itinéraire que lui indiquait de suivre son application téléphonique. Lorsqu'il arriva enfin à destination, il poussa une petite porte qui laissa aussitôt échapper un léger "dring". Ses yeux vairons fouillèrent chaque recoin de cette pièce au style vintage, et enfin il tomba sur son père, qui était assis au fond de la pièce, un journal ouvert sous le nez. Jamais Shoto n'aurait cru qu'un jour il serait amené à fréquenter un vieux bar new-yorkais aux côtés de son géniteur.
— Je m'attendais à quelque chose de plus... Élégant, fit remarquer le jeune garçon en prenant place en face de lui.
— Tu m'excuseras mais j'ai voulu être discret pour cette fois, lâcha son père.
Le garçon ne dit rien, conscient que ce n'était pas du tout le moment de se plonger dans une querelle puérile.
— Qu'est-ce que tu veux Shoto ?
Enji Todoroki riva sur son fils un regard sévère, impassible, celui auquel il avait eu droit pendant toute son enfance. Les prunelles azurées qui lui faisaient face lui avaient longtemps inspiré que la haine, mais aujourd'hui les choses avaient changé. Shoto était curieux de savoir qu'elles étaient les véritables émotions que son père voulaient noyer sous la dureté de son regard bleuté. Le fils n'eut pas le temps de répondre à son père, car déjà un serveur venait prendre leur commande. Ils commandèrent deux cafés, ni plus ni moins. Ils ne prêtèrent pas attention au regard curieux que le serveur ne pouvait s'empêcher de lancer en direction du super-héros.
— Pourquoi t'es là ? Pourquoi est-ce que tu m'as accompagné pour ces examens ?
— C'est ça qui te travaille Shoto ? Tu ne devrais pas faire attention à de telles futilités...
— Futilités ? le coupa-t-il en haussant un sourcil.
Ça recommençait. La haine qui sommeillait en lui menaçait de s'exprimer à n'importe quel moment. Shoto devait juste oublier. Il devait oublier le temps de ce face à face que cet homme était son père, qu'il était à l'origine de l'ambiance glaciale qui avait régné chez lui pendant des années. Il devait oublier que l'homme qui se dressait en face de lui l'avait amputé d'une enfance normale.
— Ce ne sont pas des futilités, reprit-il. T'es sûrement le premier à avoir conscience que nous sommes actuellement en train de traverser une ère terrible depuis la retraite d'All Might. Les gens sont réticents envers toi, et à un moment où il est primordial que tu établisses un lien de confiance, tout ce que tu trouves de mieux à faire c'est quitter le pays. Alors...
— Et voilà pour vous messieurs !
Deux tasses fumantes atterrirent en face du père et son fils. Ce dernier attendit que le serveur se soit éloigné pour reprendre :
— Alors ou soit tu fuis tes responsabilités, ou soit il y a quelque chose de bien plus important que l'instauration d'une belle image de ta personne. Si c'est la dernière hypothèse qui est juste, alors ça ne peut signifier qu'une seule chose...
L'adolescent se pencha un peu plus et inclina la tête sur le côté, en espérant que cette position presque insolente saurait faire tomber le masque impassible que son père portait avec brio.
— Akane avait raison, termina-t-il en un murmure.
— Tu es très perspicace Shoto. Mais, j'aurais aimé que tu t'investisses autant dans tes examens.
— Parce que tu penses que mon investissement laisse à désirer ?
Son père fronça des sourcils et prit même la peine de siroter son café. Shoto serra le poing, et lança un coup d'oeil vers la fenêtre située à sa droite.
Il devait conserver son calme, ne serait-ce que pour tenir la promesse qu'il avait formulé envers les membres de son équipe : cette rencontre ne le perturberait pas.
— Tu ne peux pas comprendre, répondit son père. Contente-toi de faire ce que t'as à faire. Mais si ça peut te mettre en paix avec toi-même alors je suis forcé de te le dire. Oui, Akane avait raison.
— Dégage !
Megan se retint de sursauter. Elle serra les poings, et s'arrêta de marcher en espérant que le blond cesserait d'avancer. Mais ce ne fut pas le cas, ce dernier poursuivit sa lancée.
— Imbécile ! hurla-t-elle.
Il s'arrêta. Le couloir de l'hôtel était vide, et Megan réalisa l'étendue de sa bêtise que lorsque Katsuki fit volte-face et l'attaqua par le biais de son regard meurtrier. Elle déglutit et fut sur le point de passer une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, mais elle suspendit son geste en se souvenant qu'elle portait un foulard. Alors, elle préféra triturer sa créole, en espérant que Katsuki finisse par poursuivre sa route.
— Je ne te suivais pas, alors je ne comprends pas pourquoi tu m'as dit de partir, expliqua-t-elle. Je... Je vais rejoindre Wallie.
— Je me fiche de ce que tu vas faire, je ne veux juste pas t'avoir derrière moi.
Je dois me concentrer, ce n'est pas le moment de m'égarer dans des trucs de merde.
— Bien.
Elle attendit qu'il s'éloigne, pour souffler. Le garçon qui lui adressait la parole dans la vie de tous les jours était beaucoup plus violent que celui avec qui elle communiquait par SMS. Par ailleurs, cette communication allait bientôt prendre fin. En effet, dès que leurs examens seraient terminés, ils ne pourraient plus se parler, Megan le savait.
Elle était forcée d'avouer que dès lors qu'elle prenait conscience de cela, une petite douleur frappait son cœur. Sa joie se broyait, et le noir venait envahir ses pensées.
Elle soupira, et se décida à ne pas rejoindre Wallie. Cette dernière était en compagnie de beaucoup trop de personnes au goût de Megan et elle se voyait mal faire son entrée comme si de rien n'était. Alors, elle se décida à rejoindre sa chambre et rester seule dans un silence paisible. Pour ne pas laisser des pensées sombres l'assaillir, elle se plongea dans la rédaction d'un poème. Son stylo glissait sur son papier, son âme s'exprimait sans aucune barrière, et elle ne prenait même pas la peine de se relire, tant elle était plongée dans son monde de vers.
Ton rouge lacère mon cœur
Tes paroles forment l'hymne de mes douleurs
Ton toucher est un brasier au sein duquel sommeille une douceur
Aurais-je l'occasion de la connaître ou m'as-tu condamnée à une éternelle rancœur ?
Monstre le jour, prince la nuit
Tu es mon mystère de minuit
Qui menace de m'entraîner dans de douces insomnies
...
Le temps passa et les poèmes se succédaient. Megan prit la peine de lancer un coup d'œil à son téléphone. Elle avait reçu un message de Wallie, et un autre de Katsuki.
Katsuki
T où ?
Megan
Je pensais que tu ne voulais pas me voir. Tu m'as bien dit de dégager.
Katsuki
Jt'ai demandé OÙ T.
Megan
Dans ma chambre.
Trop de monde avec Wallie... :'(
Katsuki
Bouge pas la folle.
" La folle."
Megan ne pouvait plus se voiler la face : avoir écopé d'un tel surnom lui faisait mal au cœur. Un voile de tristesse couvrit son regard, et elle ne prit pas la peine de répondre à Katsuki et préféra enfiler ses chaussures. Elle se dépêcha de quitter sa chambre, fière à l'intérieur d'elle-même d'avoir fait tout le contraire de ce qu'il lui avait ordonné.
Elle quitta l'hôtel non sans se demander d'où lui venait ce courage qui la poussait à se lancer seule dans l'exploration des rues de New-York. Néanmoins, elle eut à peine posé un pied dehors, qu'elle fut frappée par le dynamisme qui caractérisait chaque horizon qui l'entourait. Son cœur adopta une allure olympique. Il y avait beaucoup trop de monde. Trop de regards se posaient sur elle, trop d'odeurs se mélangeaient avant d'assaillir ses narines. Il fallait absolument qu'elle rebrousse chemin, il était impossible pour elle de demeurer une seule seconde de plus dans un décor aussi horrible. Megan se reprocha mentalement d'avoir commis la bêtise de partir ainsi, sans prendre la peine de réfléchir. Étant née en Californie, elle avait bien conscience de l'horreur que représentait New-York pour une personne comme elle. Pour une folle.
En proie à la panique, elle n'était même plus en mesure d'écouter les ordres que lui hurlaient son cerveau. Son corps agissait sans aucune raison, il était hors de contrôle. Elle se mit à marcher avec vitesse, en espérant tant bien que mal de fuir les foules de monde. Elle déglutit, et accéléra la cadence. Fuir, fuir et fuir.
— Oy ! Mais qu'est-ce que tu fous là ?
Elle sursauta lorsque Katsuki la saisit par le poignet. Son toucher était un brasier. Un brasier au sein duquel sommeillait une douceur.
Ses yeux s'écarquillèrent. Chaque vers de son poème se complétait avec chaque particule qui constituait la personne juste en face d'elle. Elle secoua la tête, plongée dans le déni.
— Oh ! Tu vas bien ?
— Katsuki je...
Elle respira assez fort, afin de retrouver tous ses sens.
— Il faut que je m'éloigne d'ici, finit-elle par dire.
— Suis-moi.
Il l'attrapa par la main et l'entraîna à côté de lui. Une chaleur étrange se mit à consumer les joues de Megan. Cette dernière se libéra de l'emprise de son coéquipier qui lui lança un regard étrange en sentant sa main quitter la sienne. Puis, il se renfrogna et plongea ses mains dans les poches de sa veste marron.
— Où est-ce que tu m'emmènes ? demanda-t-elle.
Katsuki ne répondit pas. Il avançait avec détermination, le décor new-yorkais n'avait aucun effet sur lui.
Ils continuèrent à marcher, et bientôt, leur cadence se ralentit et le cœur de Megan fut libérée de l'enclos au sein duquel il fut retenu prisonnier il y a quelques minutes de cela.
— Comment t'es devenue agoraphobe Megan ?
Elle haussa les sourcils.
— C'est une longue histoire. Je ne peux pas te raconter ça. Désolé.
Elle s'était mise à trembler. Il la regarda. D'un geste il retira sa veste, et la lui balança en pleine figure.
— C'est quoi ton but ? Attraper la crève à quelques jours de l'examen ?
— Non... Je n'ai pas froid, enfin..., balbutia-t-elle en tendant la veste vers le grand blond.
— Fais pas chier !
Elle avait cessé de marcher, et s'était mise à fixer Katsuki avec un regard empli de tristesse.
— Je ne t'ai pas obligé, tu peux reprendre ta veste.
Il ferma les yeux, sûrement dans le but de contenir la colère qui fluctuait en lui. Il récupéra son vêtement non sans soupirer. Puis, contre toutes attentes il se positionna derrière Megan et posa son manteau sur les épaules de cette dernière. Leurs doigts se frolèrent pendant quelques instants. Guidée par un instinct inconnu, Megan attrapa son index. Leurs doigts se liaient, s'entrelaçaient, avant de se séparer et de recommencer ce jeu torturant.
— Argh ! craqua Katsuki en reculant avant de se positionner de nouveau à côté d'elle. Tu me fais chier ! C'est pour ça que je t'aime pas... Avec tes airs de bonne-samaritaine tu veux juste me...
— Désolé ! C'est de ma faute, je n'aurais pas dû... Mais, je...
— C'est bon commence pas à me rabâcher des discours..., grogna-t-il. N'oublie pas ce que je t'ai dit ce matin : l'examen c'est tout ce qui compte.
Elle hocha la tête avec vigueur, laissant ainsi comprendre que l'information était bien passée. À cet instant, Megan fut déçue d'elle-même. Il avait raison. Elle était égoïste. Elle n'avait pensé qu'à son envie futile, puérile et ridicule.
Elle était désolée. Sincèrement désolée.
Elle regarda Katsuki. Il ne fallait surtout pas qu'elle soit un handicap et qu'elle porte atteinte à son âme de vainqueur. Il fallait lui prouver qu'elle n'était pas juste une folle.
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