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CHAPITRE 64 : LE TRIO SUSPECT


CHAPITRE 64 : LE TRIO SUSPECT



    Asta avait promis de venir lui rendre visite avec un paquet de cookies au nougat et un DVD de Captain America, mais même ça ne parvenait pas à éclipser la tristesse et la colère qui lui sanglaient le cœur. Il était étrange de constater à quelle vitesse les plaisirs d'antan devenaient fades et dénués de sens lorsqu'on se retrouvait face à une épreuve douloureuse.
Adossée contre la rampe d'escaliers, les bras croisés, Akane se faisait violence pour ne pas détourner les yeux du mur qui lui faisait face et succomber ainsi à la tentation de le regarder. Il était à quelques pas d'elle, les mains occupées par son sac de sport et sa valise. Elle entendait avec une clarté sans pareil les petits sanglots que laissait échapper Fuyumi en le serrant fort dans ses bras.


   —    Prend soin de toi Shoto ! Mange à ta faim, ne te surmène pas et répond au téléphone ! lui dit sa grande sœur d'un ton rempli de bienveillance.


   Akane laissa ses ongles s'enfoncer dans sa chair. Elle ignorait pourquoi elle restait là, les bras croisés, incapable de remuer ne serait-ce qu'un cil.


   —    Ne t'inquiètes pas.


   Ce fut en entendant le son de sa voix qu'elle comprit : elle voulait lui faire ses adieux quand bien même elle ne le regardait et ne lui parlait même pas. Elle voulait au moins sentir sa présence car le simple fait de le savoir vivant et en forme lui suffisait. Puis, quand bien même il était dur de l'avouer, pour elle, il était plaisant d'entendre le son de sa voix qu'elle assimilait à une douce musique monotone.


   —    Prend des selfies à New-York ! s'exclama Natsuo au grand désarroi d'Akane qui ne se fit pas prier pour lever les yeux au ciel.

   —    Comme si je n'avais que ça à faire, soupira son petit-frère.

   —    Roh ça va, avec ta petite tête de beau-gosse tu peux bien te permettre ça !


   Akane entendit le rire mélodieux de Fuyumi envahir les lieux. Cependant, l'ambiance presque comique et joviale qui était sur le point de s'installer vola en éclats lorsque le grincement d'un escalier se fit entendre. Le père de Shoto haussa les sourcils en croisant le regard de son élève. Il se stoppa sur la marche, et ses prunelles azurées laissèrent deviner l'étendue de sa surprise : il constatait de lui-même que Shoto et Akane étaient restés en froid jusqu'à maintenant. De son côté, en voyant la bretelle d'un sac sur son épaule, l'adolescente se souvint du fait que celui-ci s'en allait aux côtés de son fils. Elle se sentit d'emblée un peu plus soulagée.


   —    Quelqu'un d'autre se chargera de ta surveillance pendant mon absence, prononça-t-il clairement. 

   —    Ok.

   —    Tu es priée de ne pas lui compliquer la tâche.

   —    Ok.


   Il passa devant elle, et la dépassa. La jeune fille resta de marbre, et ce, même en ayant conscience que Fuyumi, Natsuo et Shoto la regardaient. Puis, sans même qu'elle ne sache comment, sa bouche s'ouvrit d'elle-même et prononça les mots qui étaient coincés dans sa gorge.


   —    Veillez sur lui s'il vous plaît.


   Il s'arrêta de nouveau, avant de se retourner. À sa grande surprise, cette fois-ci son regard n'était pas marqué par cette mystérieuse lueur intimidante. Non, il était animé par une pointe de culpabilité qui ne tarda pas à se noyer sous de faux airs d'indifférence.


   —    C'est mon métier, mais aussi mon rôle en tant que père. Shoto, on peut y aller ?


   Le garçon demeura silencieux, et se contenta de fixer Akane avec intensité. Cette dernière ne se déroba pas. Leurs pupilles entrèrent en collision.
À cet instant, Shoto fut l'équivalent d'une apparition.
Elle affronta sans ciller ses iris caractérisées par un disque azurée et argentée. Leurs yeux vairons ne se regardaient pas, c'était bien plus que ça. Ils tentaient en vain de se transmettre une multitude de messages, par le biais de ce qui semblait être un simple face à face.
Akane essaya de mémoriser chaque parcelle de cette dernière image que Shoto lui offrait de lui. Elle encra donc dans sa mémoire cette allure particulière et propre à lui-même dont il était détenteur, vêtu ainsi de cette veste en jeans qui avait le don de créer un ensemble harmonieux avec la couleur atypique de ses cheveux. Par ailleurs, ces derniers n'avaient pas perdu leur habitude de tomber sur son front, de chatouiller avec douceur ses cils, tout en encadrant à merveille la forme de son visage. Puis bien-sûr, il y avait cette fameuse marque éternelle qui se diffusait autour de son œil gauche, embrassait une infime partie de sa pommette et s'étalait sur sa paupière. Comment l'oublier ? Sans même s'en rendre compte, elle la fixa avec tendresse. Cette cicatrice qui l'effrayait lorsqu'ils se connaissaient à peine, était devenue ce qu'elle aimait le plus chez lui. À cet instant, elle aurait prié pour avoir le privilège de la toucher une dernière fois, et lui dire qu'il n'avait pas de quoi avoir honte.

Puis, ils clignèrent des yeux et ce fut l'équivalent d'un au revoir. C'était dingue : elle avait eu l'impression de le rencontrer une seconde fois.






   Shoto avait lu tellement de livres qu'il en était venu à oublier quel fameux auteur étranger était à l'origine des mots suivants : " il y a un moment, dans les séparations, où la personne aimée n'est déjà plus avec nous." Malgré tout le respect qu'il devait à cet écrivain, cette fois-ci il ne pouvait que constater qu'il avait tort : il l'avait senti à ses côtés du début à la fin, quand bien même elle ne lui avait pas adressé la parole une seule fois. Il avait seulement eu à la regarder pour deviner tous les mots encrés en elle qu'elle aurait aimé prononcer. Elle désirait sûrement lui faire des reproches, des tonnes de reproches. Peut-être, qu'elle aurait voulu lui hurler à la figure qu'elle était loin d'être une baka, quand bien même une majorité de ses actions laissaient à penser le contraire. Il y avait un nombre incalculable de choses qu'elle aurait aimé lui dire, et s'il en était aussi convaincu c'était parce que lui aussi aurait aimé prononcer plusieurs paroles, et que sur certains aspects Akane était le reflet de sa personne.


   —    On est arrivés.


   La voix de son père le tira du flux tortueux de ses pensées. Néanmoins, il eut à peine posé les yeux sur lui qu'un flot de questions naquit dans son esprit. Il se souvint des propos qu'avait tenu Akane cette nuit où ils s'étaient disputés, puis, il fronça aussitôt des sourcils. Il y avait des chances qu'elle n'ait pas complètement déliré ce jour-là, et que ses propos étaient bel et bien véridiques.

   Il descendit de la voiture, et referma la portière en réajustant la bretelle de son sac de sport sur son épaule. Il lança un coup d'œil à l'aéroport qui se dressait à quelques pas de lui, et où étaient sûrement déjà réunis quelques-uns de ses camarades en compagnie de leurs coéquipiers américains.
Un brouhaha animé avait lieu autour de lui, mais il n'eut pas peur d'élever la voix pour se faire entendre :


   —    C'est qui numéro 97 ?


   Il aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer la façon dont la paupière droite de son père avait frétillé lorsqu'il avait posé sa question. Cependant, Endeavor eut le mérite de reprendre très vite contenance. Il renifla.


   —    Ce n'est pas le moment de parler de ça.


   Les yeux du jeune garçon s'écarquillèrent. Les propos de son géniteur ne faisaient que renforcer l'idée folle qui germait au sein même des racines de son esprit : Akane avait peut-être raison. Il baissa la tête, et la secoua rapidement avant de cligner des yeux à plusieurs reprises. En dépit de tout ce qu'il ressentait à l'égard de la jeune Isayo, il était forcé d'avouer que cette dernière était fragile, son esprit était sujet à un déséquilibre horrible qui la poussait à prendre des décisions qu'elle pensait réfléchies, mais qui en réalité ne l'étaient pas.

« Encore une fois, elle a dû parler sans réfléchir cette nuit-là.» 


   Et cette phrase devint une litanie encrée dans ses pensées. Shoto essayait tant bien que mal de s'assurer qu'il n'avait pas de quoi s'inquiéter, et que sa seule préoccupation devait être ses examens. Le jeune Todoroki était tellement victime de ses réflexions qu'il n'avait pas fait plus attention que ça à la présence de ses camarades, et encore au moins au fait que volontairement mis à l'écart, son père et son professeur principal entretenaient une conversation privée.


   —    Oh.


   Retour à la réalité. Encore une fois. Pendant quelques secondes, il fut tenté de remercier Katsuki de lui avoir donné cette bourrade à l'épaule. Mais à la place, il le fixa avec cette neutralité qui lui était si habituelle.


   —    Tu m'as pas dit que ton daron venait, fit remarquer le blond en désignant Endeavor d'un geste du menton.

   —    Je n'étais pas au courant, je l'ai appris il y a quelques jours.


   Son coéquipier haussa un sourcil, et Shoto attendit qu'il déballe une de ses répliques cinglantes dont lui seul en avait le secret. Cependant, le major de la promo qui était vêtu d'un pull noir, d'un simple jeans, et qui avait mis qu'une seule manche de son sac à dos, conserva le silence pendant quelques secondes. Puis enfin, il prit la parole.


   —    C'est biz'. C'est le nouveau numéro un maintenant, tu sais ce que ça veut dire double-face ? Ça veut dire qu'il a encore plus de responsabilités envers le pays. À mon avis, s'il se barre avec toi c'est pas pour rien.


   Le cœur de Shoto loupa un battement. Il lança un regard à son père, et déglutit.
Et s'il était venu pour justement assurer sa protection ? Cela ne pourrait que signifier qu'Akane avait raison.


   —    T'as vu l'autre ? lança Katsuki.

   —    Megan tu veux dire ?

   —    L'autre ou Megan, c'est pareil.

   —    Non, tu prononces son nom avec plus de douceur, le taquina Shoto qui était désireux de se changer les idées avec une petite touche d'humour.


   Son ami le fixa avec deux prunelles écarlates colériques, qui l'auraient sûrement lacéré en mille morceaux si elles avaient eu le malheur d'être équipées de lames.


   —    Daron ou pas daron, si j'ai envie de t'exploser je vais pas me gêner ok !?


   Il se contenta d'esquisser un léger sourire au coin, ce qui lui valut une seconde bourrade à l'épaule. Katsuki Bakugo avait au moins le mérite de lui changer les idées.





   De l'air. C'était tout ce dont Megan avait besoin à cet instant. Ses poumons se comprimaient, une boule indigeste nageait dans son estomac et donnait naissance à un goût de bile dans son palais. Une main plaquée contre sa bouche, l'adolescente marchait sans réellement savoir où elle se dirigeait. Ses pas étaient tellement rapides qu'elle faillit perdre l'équilibre à plusieurs reprises à cause des bottines qu'elle portait. Elle regretta avec amertume sa paire de baskets qui était prisonnière dans sa valise.

   Fuir. Fuir et fuir.

   Des paroles, des regards, des questions qui lui étaient destinées.


   « Tout va bien mademoiselle ? »

   « Jeune fille, tu es venue seule ? »


   Aucune réponse. Ne pas parler. Avancer sans regarder ce qui se passe derrière.

   De l'air. Il fallait qu'elle trouve de l'air. Mais cette tâche allait s'avérer être compliquée, encore plus si le sol se mettait à tanguer sous ses pieds. Le monde devenait de plus en plus flou, les images qui assaillaient ses pupilles avaient l'air si illusoires, qu'elle s'arrêta pendant quelques secondes.
Et si tout ça n'était qu'un cauchemar ? Elle inspira avec force et alla même jusqu'à se pincer, tâchant avec peine d'émerger de ces visions terrifiantes.  Mais rien ne se produisit, et la panique ébranla son cœur et fit exploser en mille morceaux toute la lucidité qui existait encore dans son esprit. Elle avait l'impression d'étouffer, une chaleur suffocante la martyrisait et le t-shirt qu'elle portait derrière sa veste avait adhéré à sa peau en raison de la sueur que cette dernière dégageait.
Ses paupières se mirent à papillonner. Elle en avait marre, elle était excédée. Elle regrettait de ne pas avoir pris ses médicaments tôt dans la matinée, et ce, pour une raison des plus absurdes : elle avait voulu se prouver que Katsuki avait tort. Elle n'était pas une "dérangée", "une bonne pour l'asile"... Mais maintenant qu'elle s'effondrait progressivement elle était forcée d'avouer que le blond avait raison. Elle, Megan Lawrence, était une vraie folle.


...


   Elle fut réveillée par une douce mélodie. Elle papillonna des yeux, et put contempler la détentrice de cette jolie voix. Cette dernière, assise à côté de son corps étendue au sol, la fixait avec deux yeux noirs ordinaires, néanmoins encerclés par de magnifiques longs cils.
Elle cessa de fredonner, et esquissa un sourire. À la vue de la casquette qu'elle portait, Megan devina sans peine qu'elle était du lycée japonnais Shiketsu, reconnu comme étant le concurrent direct de Yuei. 


   —    Tu t'es évanouie ? demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. Ça t'arrive souvent ce genre d'accidents ? rajouta-t-elle en l'aidant à se mettre en position assise.


   Megan ne prononça pas le moindre mot. Son esprit nageait encore au beau milieu d'un brouillard épais. Ses vêtements étaient de travers, et puis, ce n'était sans parler de sa chevelure bouclée qui s'était laissée aller à des humeurs sauvages. Il lui fallut un certain moment avant de remarquer que deux autres personnes étaient autour d'elle.


   —    On est où ? demanda-t-elle.

   —    Un aéroport, lui répondit une petite blonde aux yeux verts. T'es bien là pour l'examen c'est ça ?

   —    Oui. Mais... Je ne comprends pas ce qui s'est passé.

   —    Laisse-moi t'expliquer ! s'exclama un peu trop fort la jeune fille aux longs cheveux châtains et lisses. J'étais avec mes deux coéquipiers, quand on t'a vue de loin en train de vaciller. On t'a vite rejoint après ça.


   Elle cligna des yeux, le temps d'assimiler ce qu'on venait de lui dire.


   —    Et, combien de temps est passé ?

   —    Environ dix minutes, tu n'as pas de quoi t'inquiéter, la rassura la blonde qui possédait une voix beaucoup plus calme et posée que celle de sa camarade.

   —    Sinon, place aux présentations ! Je m'appelle Mistune Watanabe ! Et le grand brun, c'est mon frère jumeau: Seito. Mais bon, ce tricheur s'est teint les cheveux en noirs, même si au premier abord ça ne se voit pas, lui souffla-t-elle à l'oreille avant de lui offrir un clin d'oeil. Et la jolie blonde c'est Huri Andropov, notre amie ! On est dans la même équipe ! C'est pas ce qui s'appelle avoir du bol ça ?


   Megan hocha de la tête. La gêne commençait peu à peu à s'immiscer en elle. Elle se redressa, et épousseta ses vêtements. Elle essaya tant bien que mal de faire croire que tout allait bien, même si elle se sentait sur le point de défaillir d'une seconde à l'autre. Elle souffla un petit coup, et se dit que tout ce qu'elle avait à faire était d'aligner un pas derrière l'autre, et de ne pas trop se pencher sur le côté. Dis comme ça, ce n'était rien de bien difficile.


   —    Tu veux que je t'aide ?


   Le dénommé Seito fut sur le point de prendre sa valise quand une voix masculine et forte s'éleva derrière eux.


   —    Non ça ira ! Wallie prend le sac, je prends la valise. Et toi, ramène-toi !


   Megan n'aurait jamais cru penser ça un jour, mais pour une fois elle était heureuse de voir Katsuki. Les trois personnes qui l'entouraient jusque-là avaient l'air très sympas, mais pour une raison qu'elle n'aurait su dire, elle ne les sentait pas. Seule la blonde semblait sincère dans sa façon d'être, cependant, en ce qui concernait les deux autres, elle était sûre que leurs sourires cachaient quelque chose. Le blond semblait être du même avis qu'elle, et les toisait du haut de son regard rouge rubis, la valise de sa coéquipière déjà en main. 


   —    Megan tu nous as fichu une de ces trouilles ! s'exclama Wallie avant de prendre sa meilleure amie dans ses bras.

   —    Comment t'as su que j'étais là ?

   —    On t'a cherchée un peu partout avec Katsuki, dès que les profs ont commencé à vérifier qui étaient déjà présents. Mais, j'avais remarqué avant que tu avais disparu, ta mère m'avait appelée pour me dire que tu ne répondais pas à ses appels.


   L'adolescente sentit son cœur se comprimer dans sa poitrine lorsque sa meilleure amie mentionna sa mère. Elle n'avait aucune peine à imaginer comment celle-ci devait se faire un sang d'encre pour elle.


   —    On n'a même pas droit à un "merci d'avoir veillé sur notre amie" ? s'offusqua Mimi en plaçant ses poings sur ses hanches.


   Katsuki la fixa avec incrédulité, et haussa un sourcil.


   —    Mais pour qui elle se prend elle ? 

   —    Pardon ? Parle-moi avec un peu plus...

   —    Mimi. Stop, la coupa son frère en plaçant ses mains sur ses épaules.


   Elle renifla, et croisa les bras.


   —    Vous êtes dans la même équipe que Shoto, c'est bien ça ? demanda-t-elle ensuite en les toisant avec un air de supériorité.


   Du fait de sa proximité avec lui, Megan sentait bien que Katsuki était en train de bouillonner. Elle eut à peine le temps d'essayer d'imaginer quelles paroles crues il allait lui cracher à la figure, qu'il venait déjà d'ouvrir la bouche. 


   —    Non, on est dans la même équipe que ton... Argh !


   Il ne put terminer sa phrase, car Wallie venait déjà de lui asséner un coup de coude en plein dans la côte. Juste après, elle adressa un sourire radieux aux trois élèves de Shiketsu. Ses yeux bleus avaient le don d'être si radieux et protecteurs, que Megan fut heureuse de la savoir à ses côtés.


   —    Oui c'est bien ça ! Vous nous excuserez, mais on doit aller. Vous devrez vous dépêcher également, notre avion ne va plus tarder.


   Ils s'étaient retournés, prêts à repartir. Cependant, Megan remarqua que Katsuki ne les suivait pas, ou du moins, il était plus lent d'ordinaire. Elle ne tarda pas à comprendre pourquoi. En effet, il fixait la dénommée Huri avec une intensité intimidante. Elle se demandait comment celle-ci faisait pour supporter son regard sans flancher. Elle était tellement impassible et neutre, qu'elle la soupçonna de s'être entraînée à scruter les gens sans défaillir. 


   —    Katsuki.


   Elle l'avait appelée sans même s'en rendre compte. Ce dernier tourna la tête en sa direction et avança en faisant rouler sa valise.


   —    Pff..., souffla-t-il lorsqu'il fut arrivé à son niveau. Tu commences sérieusement à me faire chier toi. Je te préviens : t'as pas intérêt à être un handicap pendant ses examens.


   La jeune fille baissa les yeux, honteuse et consciente du fait qu'il avait raison.


   —    Mais c'est pas le moment de causer de ça, lâcha-t-il. T'as vu ces trois types ? Fais attention à eux, ils sont pas nets.

   —    Pourquoi tu dis ça ? demanda-t-elle en remarquant que pour une fois, Katsuki désirait être discret.

   —    Ils prétendent être des élèves de Shiketsu, mais c'est biz'. La blonde, je l'ai déjà vu quelque part. Elle taffait dans le restaurant de la mère d'un mec que je connais. Et il m'a dit qu'elle y était à plein temps, y compris les moments où elle aurait dû être en cours. Et rassure-moi, t'es pas trop conne et tu sais quand même qu'une filière héroïque ne laisse pas le temps pour un job. Ils sont sûrement nouveaux, et ça veut dire qu'ils doivent être un minimum balèzes. 


   Elle hocha de la tête, et une de ses mèches bouclées vint se placer devant ses yeux.


   —    C'est vrai qu'ils ont vraiment l'air étranges... Pourquoi est-ce qu'elle a demandé si on était dans l'équipe de Shoto à ton avis ? Tu penses qu'elle est fan de lui ?

   —    Qu'est-ce que j'en sais moi, grogna-t-il. Mais juste, ne lui balance rien de ce que je t'ai dit. En ce moment il est assez préoccupé et je sais pas pourquoi. Ce mec a toujours été chelou de toute façon.


   Megan regardait Katsuki avec des prunelles presque admiratives. Derrière ses airs de brute sans cœur se cachait peut-être un garçon très intelligent et méfiant. Puis, pour une raison qu'elle n'aurait su dire elle était heureuse de constater qu'ils avaient pu entretenir un dialogue sans qu'il ne lui crie dessus et qu'elle sursaute. Marcher doucement à ses côtés, lui avait même permis de calmer ses migraines et les battements beaucoup trop forts de son cœur. Ce dernier constat eut le mérite de lui rappeler qu'elle devait prendre ses médicaments restés dans son sac, et que Wallie portait derrière son dos.
Comme si elle avait entendu le flux de ses pensées, cette dernière qui marchait un peu plus devant fit volte-face et un sourire taquin éclaira son visage.


   —    Hé Katsuki ! C'est moi où tu semblais très inquiet pour Megan toute à l'heure ?

   —    Quoi !?


   Il redressa vivement la tête, et du rouge se mit à colorer ses joues tandis que ses sourcils se fronçaient de colère.


   —    Toi tu veux vivre tes derniers instants !!


   Megan plaça une main devant sa bouche et se mit à rire. Un jour, Shoto lui avait dit qu'il n'y avait rien de plus drôle que la tête de Katsuki lorsqu'il se mettait en colère pour un rien, ou encore, qu'il hurlait pour dissimuler le fait qu'il était gêné. À cet instant, Megan put constater à quel point il avait raison.





   Quatre jours s'étaient écoulés depuis le départ de Shoto, et c'était aujourd'hui qu'allait avoir lieu ses examens écrits. Akane essayait tant bien que mal de ne pas penser à lui, quand bien même n'importe quel objet était susceptible de lui rappeler le garçon à la chevelure bicolore. Ce jour-là, elle espérait qu'elle réussirait à ne pas succomber à la tristesse qui la menaçait, et pour se faire elle avait invité Takara, Mike et Asta chez les Todoroki. Akio n'avait pas pu répondre présent, étant bien trop occupé à réviser avec Saiko qui était devenue la nouvelle amie du fameux duo Asta-Akio, que Takara et Mike avaient rebaptisé "Astio"


   Akane se dirigeait d'un pas vif en direction de la cuisine. Elle ouvrit le placard où elle avait pour coutume de cacher ses cookies, bonbons, et toutes les autres sucreries que son mentor n'aimait pas la voir manger. Elle chercha du regard le paquet de bonbons aux fruits dont Asta et elle raffolaient. Ne voyant toujours rien, elle fronça un peu plus des sourcils et fouilla dans chaque recoin de ce placard. Au bout d'une trentaine de secondes, un soupir s'échappa de ses lèvres.


   — C'est décidé, je vais le plumer, grogna-t-elle. Fuyumi !!


   Elle quitta la cuisine en trombe et partit à la recherche de la seule fille d'Endeavor.


    —    Fuyumi ! hurla-t-elle en ouvrant la porte de la chambre de la jeune femme. Hawks a encore mangé mes bonbons !

    —    Akane ce ne sont que des bonbons..., lui répondit-elle en décrochant son nez du bouquin qu'elle lisait.

   —    Oui, mais hier ce n'étaient que des cookies. Avant-hier ce n'étaient que des brownies, et rappelle-moi qu'est-ce qu'il a terminé tout seul le soir même de son arrivée ? Ce mec est un ventre sur pattes ! 

   —    Akane, tu ne peux pas déjà le détester c'est le héros à qui mon père a confié ta sécurité pendant son absence.


   L'adolescente laissa échapper un second soupir, fort et exaspéré.


   —    Il m'énerve ! Il est insupportable avec ses petits airs arrogants ! Hier, il m'a interdit d'aller au cinéma avec Takara en me disant que l'horaire choisie était beaucoup trop tardive "pour une fille qui est sur le viseur de grands criminels".


   Fuyumi sa massa les tempes, et Akane était désolée de lui infliger un supplice pareil. Mais trop, c'était trop. Depuis que Hawks s'était installé chez les Todoroki pour assurer sa sécurité, son impression d'étouffer était devenue encore plus grande. Puis, ce type n'arrangeait pas les choses en lui piquant son stock de nourriture et en adoptant en permanence ses attitudes de jeune homme désintéressé et nonchalant. Puis, ce n'était sans parler de ses airs d'arrogant qu'elle mourrait déjà envie de lui faire avaler. 


   —    Tu sais, c'est très gentil de sa part de prendre son rôle très à cœur, alors qu'il a aussi un pays sur lequel veiller. Sois compréhensif avec...


   Elle n'eut pas le temps d'achever ses propos, car Natsuo venait de débarquer dans la pièce avec un t-shirt blanc troué dans les mains.


   —    Fuyumi, Fuyumi, Fuyumi... Ce type abuse ! ragea-t-il avant d'exposer aux yeux des deux filles présentes le vêtement qu'il avait amené.


   Akane et la grande sœur du jeune homme fixèrent le vêtement qu'il tenait à bout de bras, non sans avoir écarquillé des yeux au préalable.


   —    Regardez dans quel état il a mis le t-shirt que je lui avais prêté pour la nuit !

   —    C'est..., bredouilla l'aînée des Todoroki avant de passer une main dans ses cheveux. C'est peut-être une mode.

   —    Pardon ? Une mode ? T'as déjà vu des t-shirts avec deux trous énormes dans le dos toi ?


   Akane secoua la tête avant de se taper le visage avec la main.


   —    Je vais vous dire ce qu'il a fait moi, lança-t-elle en pointant du doigt le t-shirt de Natsuo. Vous avez vu un peu la taille de ses ailes ? Vu qu'il peut pas les enlever, alors il a fait ces deux trous pour les faire passer.

   —    Essayez d'être compréhensifs, leur dit Fuyumi.


   Ses deux interlocuteurs rivèrent sur elle le même regard désespéré.


   —    Moi j'en ai marre de lui, conclut Akane. Puis, la dernière fois je l'ai surpris en train de te regarder avec des yeux de merlan frit et à ton insu !

   —    Pardon !? s'exclamèrent Fuyumi et Natsuo simultanément tandis que les joues de la jeune femme venaient de virer au rose.


   Akane qui avait conscience qu'il était trop tard pour faire marche arrière, fut sur le point de répéter ses paroles avec un peu plus de calme. Malheureusement, au même moment elle aperçut l'ombre d'une immense paire d'ailes sur le mur.


   —    Yo.


   Voyant que personne ne lui répondait, Hawks fixa tour à tour les personnes présentes dans la chambre de Fuyumi.


   —    Vous faites une réunion super sympa sans moi ? Je vais me vexer tiens... Ah Natsuo ! Je m'excuse pour ton t-shirt mais j'ai dû y effectuer deux petites modifications ! Et Akane, j'ai à te parler.

   —    Qu'est-ce que vous voulez ?


   Le blond esquissa un sourire qui laissa une jolie vue sur ses dents blanches. Il retira sa visière et planta sur Akane deux yeux à la teinte noisette. 


   —    Bon allé, fais pas cette tête  ! Je te propose qu'on aille se poser sur un toit en mangeant des bonbons, je viens juste de les acheter ! Ca nous permettra de faire plus connaissance qu'en dis-tu ?


   Sur ces mots il sortit de son dos le fameux paquet de confiseries que la jeune Isayo regrettait il y a quelques secondes de cela. 


   —    C'est une excellente idée ! s'exclama Fuyumi en laissant voir un visage illuminé.


   Elle ne voulait pas penser à Shoto, et les toits lui rappelaient les moments qu'ils avaient passé ensembles durant leur stage. Elle haussa les épaules.


   —    D'accord, mais je vous préviens j'ai des invités qui viennent dans deux heures. Et aussi, c'est moi qui prend le plus de bonbons à la pomme !

   —    Ah bah zut, ce sont mes préférés !

   —    Ne vous plaignez pas, ça nous fait déjà un point commun.


Il lui sourit. Endeavor lui manquait. Mais surtout, Shoto. Elle pensa à ce dernier, et se dit qu'il aurait aimé la voir agir comme une adolescente normale, et non pas la fille colérique et instable qu'elle devenait au fil du temps.
Alors, elle sourit également.



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Salut à tous ! J'espère que ce chapitre vous a plu, et n'hésitez pas à me dire votre avis par commentaires !

Comme vous avez pu le constater j'intègre au fur et à mesure de nouveaux personnages vers la fin de ce tome, afin de vous familiarisez d'ores et déjà avec le tome deux ( qui paraîtra dans un futur proche ou lointain ^^' ) J'aimerais bien terminer ce roman au chapitre 70 ou 75, histoire d'obtenir un nombre de chapitres... Propre ! Je pense de plus en plus à en faire 75 parce que ça me permettra d'écrire des chapitres moins longs ( de 3000-4000 mots environ ) et de bien développer ce dénouement, qui je l'espère vous plaira. 

Le chapitre 65 est déjà prêt dans mon esprit, et il faut juste que je trouve le temps pour l'écrire.

Sur ce, je vous laisse et vous remercie mille fois pour tout ce que vous faites pour cette histoire !

P.S : Hawks a bien les yeux marrons ?  


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