CHAPITRE 54 : FRAGMENTS DU PASSÉ
CHAPITRE 54 : FRAGMENTS DU PASSÉ
OST : Naruto Shippuden : Kokuten
https://youtu.be/pR2gl3sKXhU
Une grimace de douleur imprimée sur son visage, Akane ne pensait pas être en mesure de se redresser. Son corps entier était en proie à l'épuisement. Des gouttes de sueur glissaient sur son front tandis que d'autres parsemaient son cou. Son col roulé noir était en lambeaux, abîmé par les flammes. La jeune fille peinait à respirer, ses poumons semblaient en proie à des brasiers.
- Vu ton état, je pense que nous ferions mieux de mettre un terme à l'entraînement pour ce soir, hurla Endeavor du haut de la montagne où il était perché.
En quelques secondes, il déserta les lieux qu'il occupait et se plaça juste au dessus d'Akane. Elle était beaucoup trop essoufflée pour lever ses yeux et les planter dans ceux de son interlocuteur.
Le vent nocturne s'engouffrait en elle et glissait sur sa chevelure. Elle serra des dents, et parvint avec peine à se redresser.
- Non, cracha-t-elle. Il faut que je réussisse cette technique. Je vous en supplie..., dit-elle en rivant un regard enflammé sur son mentor.
- Cette technique demande l'utilisation maximale de tes deux alters. Cela provoque irrémédiablement l'engourdissement des membres de ton corps. Je sais de quoi je parle Akane, il arrive parfois la même chose à mon fils.
Akane serra les poings. Elle secoua la tête pour montrer son désaccord. Endeavor se trompait : même lorsqu'il utilisait ses deux alters, Shoto parvenait à rester debout. Contrairement à lui, elle devenait aussi faible qu'une pauvre plume.
Alors, n'attendant pas l'approbation de son mentor, elle ouvrit sa main gauche et un torrent de flammes prit naissance à partir de sa paume. Elle serra les dents en sentant une chaleur se dissiper dans chaque parcelle de sa main, glisser sur ses veines et embraser les derniers restes de son vêtement qui couvrait son bras gauche.
- Rappelle-moi de te donner des gants la prochaine fois, fit remarquer Endeavor en rivant un regard critique sur chaque geste d'Akane.
L'adolescente laissa ensuite de l'air se générer dans sa main droite. Elle fronça des sourcils sous l'effet de la concentration. Une seule envie l'animait : devenir meilleure que Shoto. Il était temps pour elle de faire ses preuves.
Les paroles d'Endeavor lui revinrent en mémoire, et guidée par ces dernières Akane parvint à esquisser les gestes que lui dictaient de faire son esprit en dépit du refus de ses muscles engourdis.
" Tu as de la chance d'avoir des alters complémentaires. Lorsqu'il rencontre le feu, l'air lui procure une plus grande puissance. Si tu parviens à mettre en place la rencontre entre ses deux éléments différents, tu auras une véritable attaque spéciale digne de ce nom. "
L'air rencontra les flammes. Ces dernières devinrent aussitôt plus importantes et déchirèrent l'obscurité opaque de la nuit. Une chaleur sans nom se propageait dans les lieux. Akane resserra sa main gauche sur le flux d'énergie qui en émanait. Elle sentait que l'élément était sous son contrôle.
" C'est encore rouge... Il faut que ça devienne bleu !"
Elle patienta quelques secondes et enfin son but fut atteint. Le bleu significatif de la puissance maximale des flammes venait enfin de faire son apparition. Elle riva ses yeux sur ceux de son mentor. Même si elle avait du mal à contenir son attaque et ne pas la laisser s'échapper de l'emprise de ses doigts engourdis, elle prononça cette dernière phrase avec une assurance sans faille :
- Préparez-vous.
Endeavor fit émerger deux brasiers azurés de ses mains. En un geste, il les rejoignit. Akane propagea le reste de son énergie sur la totalité de son corps. Puis enfin, elle courut et sans prendre la peine de plus réfléchir elle envoya son attaque à l'encontre de celle de son mentor. Comme ce dernier lui avait ordonné, elle lança l'offensive sans faire preuve d'une seule once de pitié. Durant les premières secondes, tout laissait à penser que les deux morsures enflammées étaient de même intensité. Akane fronça des sourcils et une voix à l'intérieur d'elle-même lui hurla de fournir encore un effort. Elle s'exécuta et puis enfin, elle triompha. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle crut apercevoir la silhouette gracieuse et majestueuse d'un dragon bleu tournoyer dans son attaque. Mais, elle n'eut pas le temps de s'extasier plus que ça. Ses jambes n'étaient plus en mesure de tenir, et elle sentit la totalité de son corps perdre l'équilibre. Alors qu'elle était sur le point de s'écrouler, deux mains vigoureuses la rattrapèrent de justesse. L'une d'elles était gantée tandis que l'autre non. De ce fait, Akane pouvait sentir le contact chaud des doigts d'Endeavor sur sa peau.
- Vous avez été rapide..., souffla-t-elle. Merci beaucoup.
- Bravo Akane. Tu as réussi, et il n'y a qu'à voir l'état de ma main pour le constater...
Elle aurait aimé dire qu'elle était désolée, mais les mots n'eurent pas le temps de franchir la barrière de ses lèvres. En quelques secondes, elle sombra dans l'inconscience dans les bras de son mentor.
Quelques heures avant de s'en aller en voyage scolaire, Shoto était assis sur cette chaise de la salle à manger, un livre ouvert dans ses mains. Le temps de quelques lignes, le garçon se laissait aller à son imagination et ne cessait d'enrichir l'étendue de son vocabulaire anglais. Une main occupée à faire tournoyer son stylo, les yeux rivés sur les mots écrits de la plume d'Oscar Wilde, il ne remarqua même pas la présence d'Akane derrière lui.
- Je n'aurais jamais cru que tu étais un grand lecteur. Il y a encore beaucoup de choses que j'ignore sur toi j'imagine.
Il redressa la tête avant de laisser ses yeux se poser sur la main de la jeune fille qui reposait sur son épaule. Son contact était délicat, et dégageait quelque chose de rassurant. Elle portait un simple t-shirt blanc et un short rouge. Quelques secondes plus tard, il réalisa que ce qu'elle avait était en réalité son boxer.
- Pour ma part, j'ignorais que tu avais un penchant pour les boxers. Plus particulièrement les miens.
Aussitôt, du rouge se mit à colorer les joues de la jeune fille.
- C'était un accident, je voulais juste te piquer un t-shirt et puis... Roh c'est bon, pas la peine de me regarder comme ça.
Elle s'empressa de prendre place sur la chaise située juste en face du garçon. Elle se mordit la lèvre inférieure avant de passer sa main dans ses cheveux. Shoto laissa ses pupilles se river sur les bandages qui encerclaient sa main gauche. Il était quand même assez surpris de constater qu'elle était encore capable de s'entraîner quand bien même elle était blessée. D'ailleurs, il n'y avait pas qu'elle qui avait récolté un joli souvenir de la séance d'entraînement de la veille, son père aussi arborait un joli bandage à visée guérissante autour de sa main. Cependant, il n'eut pas le temps de s'attarder plus que ça sur le sujet, il sentait peser sur lui le regard d'Akane.
- Shoto, commença-t-elle d'un ton calme, un jour lorsque ton père nous a surpris ensembles il m'a dit les mots suivants : "je ne te laisserai pas mener mon fils droit vers sa chute. Tu n'as pas conscience de la personne qu'il deviendra. Le super-héros qui vaincra All Might, c'est Shoto."
L'adolescent sentit un frisson parcourir le long de son échine. Il se pétrifia. Puis, quelques secondes plus tard il ferma son livre et le posa sur la table. Il aurait dû s'y attendre. Comme lui avait tant voulu connaître les secrets d'Akane, désormais c'était à son tour de vouloir découvrir les siens.
- Où est-ce que tu désires en venir Akane ? demanda-t-il tout simplement.
- C'est quoi le secret des Todoroki ? Est-ce que tu réalises qu'à mes yeux tu demeures un mystère que je tente en vain de découvrir ? Lorsque je te fixe..., dit-elle, j'ai cette sensation étrange de me retrouver en face d'un code indéchiffrable. Alors, dis-moi ce qui ne tourne pas rond chez vous.
OST : My Hero Academia : I Absolutely Won't Use The Heat ( Left )
https://youtu.be/3JZOLgVUHDg
Ses prunelles laissaient entrevoir l'étendue de sa détermination. Elle désirait coûte que coûte avoir des réponses à ses questions. Pendant quelques secondes, leurs pupilles se fondaient l'une dans l'autre. Le garçon savait que la requête d'Akane se résumait de façon suivante : elle voulait qu'il lui livre les secrets de son passé.
Le silence tournoyait autour d'eux.
- J'ai été conçu pour une seule et unique raison : vaincre All Might, révéla-t-il enfin. Endeavor n'a jamais accepté d'être l'éternel numéro deux, celui qui était destiné à perdurer dans l'ombre du symbole de la paix. Alors, quand bien même il aurait aimé être celui qui parviendrait tôt ou tard à décrocher le titre de numéro un, au bout d'un moment, il réalisa que son objectif était voué à l'échec, poursuivit-il.
Il n'eut aucun mal à voir la façon dont les yeux d'Akane s'étaient écarquillés dès lors qu'il eût prononcé ces dernières phrases. Un souffle de stupeur, presque imperceptible, s'échappa de ses lèvres.
- Alors, continua Shoto, il a épousé ma mère de force. Fuyumi, Natsuo, Touya... Aucun d'eux ne correspondaient à ce qu'il voulait obtenir. De ce fait, il n'a pas tardé à les considérer comme de simples expériences ratées bonnes pour la casse. Pour ma part, je n'étais ni plus ni moins que le résultat tant attendu. Alors tu devines Akane, qu'il était hors de question pour mon père que sa merveilleuse création se retrouve en compagnie de ceux qu'ils jugeaient inférieurs. Les hommes ne naissent pas égaux Akane, c'est cruel je le sais, mais mon père me l'a fait savoir alors que je n'avais que cinq ans.
Il baissa les yeux. Sans même qu'il ne s'en rende compte, ses poings s'étaient serrés. Les douleurs du passé venaient à nouveau de lui lacérer le cœur.
- Il t'a entraîné dès ton plus jeune âge. C'est donc pour ça que tu es aussi fort Shoto, n'est-ce pas ? devina-t-elle.
- Oui. Mais pendant longtemps, j'étais faible. Je n'étais qu'un enfant. Ma mère avait tenté en vain de m'épargner de ces séances de tortures, mais à chaque fois, elle en payait les conséquences. Il la frappait devant mes yeux horrifiés, l'accusant de nourrir des idées beaucoup trop libertines à son goût, prononça-t-il d'un ton glacial. Alors, je l'ai haï. Je l'ai détesté de tout mon cœur. Tous les sentiments que j'aurais pu ressentir se sont transformés en un amas de haine qui lui était entièrement destiné.
D'un geste inné il toucha du bout des doigts sa brûlure à l'œil gauche. Du fait de sa tête baissée, il était heureux de savoir que son horrible cicatrice était dissimulée par ses cheveux. Avec le temps et les épreuves il l'avait finalement acceptée, mais, il ignorait de quelle façon la percevait Akane.
- En dépit de tout, je suis son fils et je lui ressemble. Et ça, ma mère n'était plus en mesure de le supporter. Je suis le visage juvénile de l'homme qui avait brisé sa vie. À chaque fois que je vois cette prunelle bleue, ce n'est pas moi que je vois. C'est lui.
- Shoto, ne dis pas ça..., souffla Akane dont les yeux laissaient deviner l'étendue de la tristesse qu'elle éprouvait.
- C'est la vérité Akane. Si ce n'était pas le cas, ma mère ne m'aurait jamais jeté de l'eau bouillante dans la partie gauche du visage. Il m'a privé de l'innocence de l'enfance, il m'a privé de d'autres sentiments que la haine et pour ça je le déteste.
Enfin. Les mots logés par son âme avaient enfin pu s'enfuir. Le garçon sentit souffler sur lui l'étendue de son passé, tout le chemin qu'il avait parcouru pour devenir celui qu'il était aujourd'hui. Ses pupilles retrouvèrent celles d'Akane, qui demeurait bouche-bée, des larmes perlant au coin de ses yeux.
- C'est pour ça que je veux devenir le meilleur : pour lui prouver que ce n'est pas sa conception du super-héros qui me permettra de devenir numéro un, mais la mienne. Je l'ai renié pendant longtemps, refusant de laisser jaillir ne serait-ce qu'une seule étincelle de mon doigt, conclut-il. Mais des rencontres, des paroles et des actes ont su faire changer la donne.
Il prit la peine de se lever, puis d'empoigner le roman qu'il lisait.
- Maintenant j'ai compris, que c'était à moi et non pas au sang coulant dans mes veines, de définir la personne que je deviendrai.
Il regarda Akane une dernière fois, avant de faire volte-face. Il allait bientôt partir. Il aurait aimé passer un dernier instant avec elle beaucoup plus joyeux, mais peut-être qu'il était mieux que désormais elle sache la vérité sur la haine qu'il vouait à son père. Une partie de lui culpabilisait d'avoir brisé le mythe qu'elle entretenait autour de son mentor. Soudain, des pas retentirent derrière lui et en l'espace de quelques secondes, il sentit les bras de la jeune fille se resserrer autour de son corps, l'empêchant ainsi d'avancer de nouveau. Son geste respirait la spontanéité.
- Cette cicatrice Shoto, souffla-t-elle derrière lui, c'est l'une des premières choses que j'ai aimé chez toi. Peu importe qui est ton père, ça ne change rien à ce que je ressens quand je te vois. Pour moi, tu es mon héros ! Et...
Il se retourna, et Akane le lâcha d'une façon qui laissait deviner qu'elle le faisait à contrecœur. Il passa sa main sur la joue de la jeune fille, et redressa son visage afin qu'il puisse avoir en vu son regard.
- Merci pour tout Akane.
C'était peut-être la première fois qu'Akane voyait Endeavor vêtu en simple civil, dépourvu de ses flammes. Elle se devait d'avouer que la vue sur son visage était beaucoup plus agréable ainsi. Le menton posé sur le creux de sa main, elle regardait son mentor sans réel intérêt. Celui-ci avait les yeux fixés sur la carte qui renseignait sur la diversité des menus proposés dans ce restaurant. Akane n'avait pas encore daigné lire celle qu'elle tenait dans sa main, ses pensées étaient encore focalisées sur tout ce que lui avait dit Shoto. Par ailleurs, un petit pincement venait se loger dans son cœur lorsqu'elle pensait au fait qu'il était déjà parti. La demeure des Todoroki allait perdurer sans lui, et ce, pendant une semaine. Puis, pour couronner le tout elle n'avait même pas pu lui dire ce qu'elle voulait tant lui avouer.
- C'est vraiment trop nul, souffla Akane en pensant à voix haute.
- Pardon ? lança Endeavor. Je te rappelle que c'est toi qui a lancé ce pari stupide, disant que si tu réussisais à me toucher je devais te ramener au restaurant de ton choix.
Elle papillonna des yeux, avant de plonger de nouveau dans la réalité.
- Oh non... Ça me fait très plaisir que vous ayez accepté de me payer un bon repas, c'est juste... J'étais en train de penser à Shoto, c'est tout.
Elle remarque le froncement de sourcils qu'avait esquissé le père du garçon en l'entendant parler.
Akane se mordit la lèvre inférieure. Elle avait une envie terrible d'assaillir de questions l'homme en face d'elle. Mais à la place, elle conserva le silence. On leur servit du riz et des sushis, et ils commencèrent à manger. Bien que le repas était très appétissant, Akane n'était pas en mesure d'en apprécier la totalité du goût.
OST : Naruto : Sadness and Sorrow, Naruto and Sasuke version.
https://youtu.be/zNdplICM-pM
- Pourquoi est-ce que vous avez fait ça à votre famille ? finit-elle par demander d'un ton dénué de toutes émotions.
La vue d'Akane se mit à miroiter. Elle sécha ses larmes à la vitesse de l'éclair, avant de redresser la tête afin de fixer son mentor.
- Je vous ai toujours admiré. Vous étiez le héros de mon enfance. Alors pourquoi est-ce qu'il a fallut que le secret que vous dissimuliez soit aussi... Horrible !
Les yeux d'Endeavor s'écarquillèrent. Il en fit tomber les baguettes qu'il tenait entre ses doigts. De son côté, Akane avait serré les poings et ses ongles s'étaient même enfoncés dans sa peau. Elle sentit une douleur se propager dans sa main gauche mais elle en avait que faire.
- Dans le fond, reprit-elle, je réalise que Shoto et moi on se ressemble bien plus que ça. Je vous avoue qu'au début, il me sortait par les trous de nez. À mes yeux il n'était ni plus ni moins qu'un enfant pourri gâté. Je me disais que lui au moins, avait eu droit à un père. Alors, je détestais cette façon qu'il avait de me sermonner, je me disais qu'il ne pouvait pas comprendre la douleur que je ressentais.
Une première larme glissa sur sa joue et s'écrasa contre son poing serré. Elle n'attendait plus que de savoir pourquoi. Pourquoi avait-il agit de la sorte envers ses proches ?
- Akane, tu n'as rien à comprendre dans toute cette histoire.
- Vous plaisantez ? hurla-t-elle. Vous avez fait du mal à Shoto, vous avez dénigré vos enfants, et vous avez même fait du mal à votre femme..., poursuivit-elle d'une voix plus basse, ne voulant pas que les personnes au loin les entendent. Et moi je n'ai fait que vous admirer. Alors, pour tout le respect que je vous ai donné, expliquez-moi pourquoi.
Il ne prononça pas le moindre mot. Un silence déchirant venait de s'immiscer entre eux. L'adolescente sentait ses yeux devenir de plus en plus piquants. Son cœur était brisé. Elle se sentait trahie.
- Je suis désolé Akane. Mais c'est ainsi. Shoto...
- Je veux savoir qu'est-ce qui vous a poussé à faire ça, le coupa-t-elle. Dans le fond, je vous comprends. Je suis tellement obnubilée par l'objectif de sauver mon père, de venger ma famille... Et la seule solution pour moi est de devenir plus forte. Alors quand bien même Shoto n'a rien à voir avec toute cette histoire, j'ai une envie de le surpasser parce qu'en le voyant si fort j'ai presque l'impression qu'il s'illustre comme étant un mur à mes propres objectifs. Ce n'est pas seulement All Might que vous voulez surpasser, je me trompe ?
Elle fixa le visage de son mentor, n'ayant pas honte de lui montrer les larmes qui ruisselaient sur ses joues. Lui, demeurait toujours aussi impassible. Elle chercha jusqu'au fin fond de ses yeux un quelconque signe de défaillance. Mais, il demeurait de marbre.
- Tu as peut-être raison.
- Qui vous a fait souffrir ?
Sa question était brutale et ne contenait pas le moindre filtre.
- Pourquoi est-ce que vous n'acceptez pas qu'une seule personne soit plus forte que vous ? À qui avez-vous des choses à prouver ?
Elle avait déjà une vague de réponse à l'esprit, mais cette dernière demeurait une simple hypothèse.
- Tu poses trop de questions Akane. Je ne pense pas qu'à ce stade, tu sois en mesure de comprendre. Mais, je peux te dire que d'une certaine façon tu n'as pas tort. Tu me ressembles, et c'est pour ça... Avec toi j'ai appris ce que c'était que de s'attacher à une personne.
Elle en fut presque émue. La lueur qui dansait dans ses prunelles azurées la percuta de plein fouet. De la mélancolie... Ou peut-être était-ce de la tristesse pure ? Elle n'aurait su dire. En dépit de ses mots, il demeurait un homme toujours aussi mystérieux. Elle en savait un peu plus sur lui, mais il lui manquait toujours les pièces du puzzle qui lui permettraient de comprendre la totalité de sa personne.
Alors, Akane se souvint de la présence de ce papier dans sa poche. Qui était ce numéro 97 ? Était-ce lui qui hantait l'esprit du super-héros ? Elle déglutit, une boule au ventre. Il était temps pour elle de lui révéler la vérité, ou du moins, ce qu'Asta avait découvert. Elle souffla un coup, puis d'un geste elle tendit le morceau de papier froissé à son mentor. Ce dernier haussa un sourcil, visiblement interloqué. Mais, quelques secondes plus tard il se saisit de ce que lui tendait Akane.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il.
- Une découverte, se contenta-t-elle de dire. J'en sais plus que ce que vous ne pensez, et je n'ai qu'une seule chose à vous dire : si votre famille est en danger, il n'y a plus de places pour les secrets. Je sais de quoi je parle.
Son propre père avait un secret, et cela avait provoqué ce drame dans cette maison en Australie.
- Je vous prie de lire cette feuille lorsque vous serez seul.
- Akane qu'est-ce que tu as encore mijoté ?
Néanmoins, il fourra le papier dans sa poche sans y jeter un œil de plus.
Akane n'osait même pas imaginer la colère d'Endeavor lorsqu'il lirait enfin ce qu'avait écrit Asta. Elle se mordit la lèvre inférieure, légèrement anxieuse. Une partie d'elle-même n'était pas sereine en sachant Shoto si loin du Japon, et surtout, en ayant conscience que les Todoroki étaient la cible d'un psychopathe.
- Est-ce que vous aimez Shoto ? demanda-t-elle de but en blanc. Et votre femme, vos enfants... Je vous en supplie ne me dites pas qu'il n'étaient que de simples objets ! Il y a sûrement quelque chose que vous aimez chez eux, une attache... Un lien.
En guise de réponse, Enji Todoroki mangea un sushi, et laissa ses yeux divaguer vers le plafond. Puis enfin, il laissa échapper un léger soupir.
- Vous plaisantez c'est ça ? dit Akane avant de manger à son tour.
- Rei. La mère de mes enfants s'appelle comme ça.
- C'est tout ce que vous avez à dire ?
- Son alter complète le mien. Mais... Elle a aussi de très beaux yeux. Puis, si ça peut te satisfaire parfois il m'arrive de penser à mes enfants lorsqu'ils étaient plus petits. Aujourd'hui je ne les vois plus de la même façon. Je réalise à quel point Shoto était mignon.
Un léger sourire se dessina sur les lèvres d'Akane.
- Ah ça, je n'en doute pas ! Maintenant, il n'est pas trop tard pour vous. Je suis sûre que Rei pourrait vous pardonner, dit-elle avant de manger. Je peux vous donner des conseils si vous voulez reconquérir son cœur. Bon, ce sera très long, et il vous faudra beaucoup de patience mais j'ai...
- Tais-toi, tu restes mon élève. Peu importe le domaine.
- Alors je me demande bien qu'est-ce que vous attendez pour la revoir..., dit-elle d'un ton dosé d'une petite touche de malice.
Elle vit son regard, et elle était prête à parier que cette fois-ci ses yeux azurés semblaient exprimer quelques regrets.
- Pour changer de sujet, reprit Akane, je pourrais vous parler de mes parents. J'aime les évoquer comme s'ils étaient toujours à mes côtés.
Son mentor lui sourit. Et elle n'attendit pas plus d'une seconde pour se lancer dans le récit que sa mère lui avait raconté lors d'une nuit d'été.
- Tu sais Akane, ce n'est pas grave d'être un peu casse-cou, dit Wendy en un sourire tout en soignant la petite plaie de sa fille.
- Oui mais... Tout le monde se moque de moi à l'école. Je suis nulle, bouda-t-elle avant de croiser les bras.
Wendy ne put s'empêcher de rire en voyant l'expression qui ornait les traits enfantins de sa fille. Il n'y avait aucun doute possible, elle serait aussi téméraire que son père plus tard.
OST : Naruto Shippuden : Minato saves Kushina
https://youtu.be/PzCCeKCA46Y
- Je vais te raconter une histoire, et peut-être que là, tu vas changer d'avis.
" Lorsque j'étais entrée à l'Université, bon nombre de mes camarades me voyaient comme une jeune fille plutôt sympathique mais avec qui il était impossible de bien s'amuser. Le fait que je passais mon temps dans des bouquins suffisait à les convaincre de ne pas pousser le dialogue un peu trop loin avec moi.
Cela m'importait peu, car je trouvais dans les livres et la peinture une compagnie que nul ne serait en mesure de comprendre. Ces deux activités étaient pour moi un moyen de quitter mon quotidien que je jugeais assez ennuyant et répétitif. Un jour, en me promenant à la bibliothèque mes yeux avaient croisé la reliure d'un livre que je n'avais eu de cesse de lire en boucle lorsque j'étais plus jeune. C'était le premier bouquin que j'avais lu seule. Mon père me l'avait offert, parce que je portais le même nom que l'héroïne de cette histoire merveilleuse. Malheureusement avec le temps, je l'avais perdu mais cette histoire restait gravée dans mon cœur. Alors, en voyant de nouveau ce livre une envie immense de m'en emparer me saisit aussitôt. Malheureusement, ma taille n'était pas suffisante pour que je puisse l'attraper. Je me saisis d'un vieil escabot et alors que je venais enfin de poser la main sur l'objet de mes convoitises il eut fallut que mon pied droit fasse un mauvais mouvement. Le résultat fut imminent : j'étais tombée et m'étais blessée la cheville.
Ce jour-là, ma mère m'avait surnommée "casse-cou".
Aller à l'Université avec des béquilles était une véritable épreuve pour moi. J'avais été dans l'obligation de ressortir mon vieux sac à dos poussiéreux de sa cachette, et puis l'attelle autour de ma cheville avait inévitablement agrandi mes chaussures droites.
De temps à autres, certaines personnes m'aidaient rapidement, mais aucune ne le fit comme lui.
Il pleuvait ce jour-là. Je devais sûrement faire peine à voir, avec mes béquilles sans lesquelles j'étais presque incapable de me déplacer.
Puis soudain, une voix qui ne m'était pas si étrangère m'interpella.
- Je peux t'aider ?
À la vue de ses fameux yeux gris qui savaient séduire plus d'une personne, je m'étais empressée de répondre négativement.
- Finalement, je réalise qu'en fait je n'attendais même pas ta réponse ! répliqua-t-il avant de m'encourager à me défaire de mon sac à dos.
Je m'exécutais aussitôt, avant de lui lancer un regard. La pluie avait plaqué ses magnifiques cheveux bruns, et en dépit de sa veste kawai rouge mouillée, il demeurait toujours aussi... Spécial. Ken Isayo. C'était l'un des élèves les plus brillants de l'établissement. Nous nous étions parlés qu'une seule fois jusqu'à présent. Et désormais, j'avais l'occasion de l'observer de plus près. Il portait mon sac à dos comme si c'était le sien, puis au bout d'un moment il ne put passer à côté de mon regard persistant.
- Wendy ? C'est ça ton nom ?
- Oui ! Wendy Clark. Et toi ? avais-je demandé en connaissant la réponse.
- Ken Isayo. C'est dingue, la fac est tellement grande qu'en dépit d'avoir des cours en commun on ne connait même pas nos prénoms !
J'avais hoché de la tête avant de rire légèrement.
- Jusqu'à aujourd'hui par exemple, tu n'avais jamais vraiment fait attention à moi par exemple, non ? dis-je.
- Tu plaisantes ? Je t'ai d'emblée remarquée. J'avoue que c'est un peu cliché, mais c'est difficile pour moi de passer à côté de la fille super intelligente et mignonne de la bibliothèque.
C'était pile à cet instant que j'avais faillit trébucher.
- Tout va bien ? s'enquit Ken.
Je répondis positivement d'un geste de la tête, avant de sourire.
- La pluie n'arrange pas les choses c'est tout.
- Hmm... Je sais.
En quelques secondes, mes pieds se décollèrent du sol, et je me retrouvais portée par Ken Isayo. Mon cœur se mit à battre à vive allure. Je penais à réaliser l'ampleur de la situation que je vivais.
Il m'avait raccompagnée jusqu'à chez moi ainsi. Durant ce trajet j'avais pu constater qu'il avait un don qui consistait à mettre en place des sujets de conversation très intéressants. Ken connaissait beaucoup de choses sur la peinture, et il m'avait même cité des peintres japonnais célèbres.
- C'est là. Merci beaucoup Ken.
- De rien Wendy.
J'avais quitté ses bras avec une pointe de regrets.
- J'espère que mes béquilles ne t'ont pas trop fait mal pendant le trajet...
- Ne t'en fais pas ! Au fait, tiens !
Il ouvrit sa veste, et dégagea de sa poche le livre de mon enfance. Mes yeux se mirent à briller.
- Je t'ai vu à la bibliothèque ce jour-là. T'es partie sans prendre le livre. Au début je voulais me contenter de le récupérer pour toi, mais finalement je me suis décidé à t'en acheter un que tu pourras garder.
Il me sourit. C'était le plus beau sourire que j'avais pu voir.
- Merci beaucoup !
Si je ne m'étais pas brisée la cheville d'une manière des plus ridicules, je ne me serais pas retrouvée en face de mon destin. En le regardant, j'avais compris. C'était à partir de cette nuit pluvieuse que j'étais tombée amoureuse de Kenato Isayo. Cette scène était digne d'un livre. Mes yeux n'avaient pu le quitter. En quelques secondes mes pensées s'étaient évadées dans de merveilleux songes.
J'avais serré ce livre dans mes mains, un sourire flottant sur mes lèvres. Et depuis, je n'ai qu'à le regarder pour me souvenir de tout. C'était le premier objet que nous avions échangé, c'était le fameux gage d'échange de la scène de rencontre amoureuse dans les romans.
Peter Pan et Wendy, ou encore, Peter Pan : le garçon qui ne voulait jamais grandir. Ce jeune garçon à la veste kawai rouge m'avait offert le livre de mon enfance. Mes yeux s'étaient attardés sur sa veste, aussi écarlate que de la garance. Et puis là, quand bien même j'avais la certitude que ce n'était qu'un rêve qui ne se réaliserait peut être jamais, je m'étais dit que si nous avions une fille plus tard elle pourrait s'appeler Akane. Puis, quelques années plus tard, cet enfant naquit. "
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Je conçois le fait qu'il ne se passe pas quelque chose de spécial, riche en action dans ce chapitre. Mais, on a quand même un passage très important avec la révélation de Shoto !
Le flash-back sur Wendy et Ken ne sert pas à grands choses au sein de l'avancée de l'intrigue, mais je l'ai mis histoire de... Vous offrir un dernier passage tranquille et doux avant la déferlante ! Puis, l'ost de Naruto m'avait beaucoup inspirée aussi, et enfin, c'est toujours un peu émouvant de savoir les origines du personnage principal ( Akane s'appelle comme ça parce que son père avait une veste rouge quoi ! )
Enfin bref, je profite de cette note pour vous dire que je participe à un concours super avec cette fanfiction ! Ce serait vraiment très gentil de votre part si vous preniez la peine de lancer un coup d'œil à ce concours, et ce serait encore mieux si vous tentiez votre chance vous aussi !
Le compte où vous trouverez toutes les informations et le suivant : Fanpad_awards et je vous remercie d'avance !
Passez de bonnes vacances et on se dit à très bientôt pour une fin qui je l'espère sera grandiose ! On approche du dénouement mes amis, alors sortez les mouchoirs, prévoyez tout si vous êtes sensibles !
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