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CHAPITRE 52 : UNE SECONDE CHANCE



CHAPITRE 52 : UNE SECONDE CHANCE



    Il avait beau être narcissique et arrogant, sûr de la qualité de son art, Zachariel n'en restait pas moins un "artiste pudique" pour reprendre les mots d'Huri. En effet, il ne montrait jamais ses œuvres. Même l'adolescente qui vivait avec lui depuis quelques années n'avait jamais eu l'occasion de découvrir son atelier. Parfois, elle avait une grande envie de découvrir les coups de pinceaux de son coéquipier, car elle était persuadée que voir sa peinture serait une manière d'en savoir plus sur lui et surtout les véritables émotions qu'il dissimulait derrière une personnalité qui était pour beaucoup détestable. Cependant, à d'autres moments une voix lui soufflait que Zachariel était vraiment cruel et qu'il ne jouait pas de rôle, par conséquent, ses tableaux ne pouvaient être que des illustrations d'horreur sûrement faites à partir du sang de ses victimes.
Huri était plongée dans de telles pensées tandis qu'elle vérifiait une énième fois son arsenal. Elle passa des coups de chiffon sur ses poignards, vérifia l'état de ses shurikens, prit soin de compter les aiguilles contenues dans sa pochette... Puis, elle soupira. Le silence tournoyait dans cette petite pièce où elle était seule. Un regard triste se dessina sur son visage. Elle pensa à sa prochaine mission, les mots d'Henael la hantaient. Elle devait lui ramener Shoto Todoroki. Dès lors qu'il lui avait prononcé ces mots, elle s'était mise à espionner sa future cible. Durant ses périodes d'espionnage elle était seule, sans Zachariel à ses côtés. En regardant ce jeune homme une ribambelle de questions avaient fusé dans son esprit, mais la principale demeurait la suivante : pourquoi ce garçon devait mourir ? D'une certaine façon, il lui évoquait David Andropov, son frère adoptif que Zach' avait tué sans aucune once de pitié.
Finalement, Huri avait fini par se rendre à l'évidence. C'était sa mission, donc elle allait l'accomplir coûte que coûte. Elle avait conscience qu'elle était sûrement sur le point de détruire une famille, d'arracher quelqu'un de précieux à cette fille. Akane Isayo. Elle déglutit.


- Je suis désolée, murmura-t-elle comme si cette dernière pouvait l'entendre.


Elle fronça les sourcils, et pensa à la discussion qu'elle avait eu avec cette dernière il y a quelques jours. Son meilleur ami était mourrant. Huri n'avait jamais vraiment eu de famille, elle n'avait jamais eu l'occasion d'aimer et de recevoir en retour cet amour qui est pour la moitié du monde quelque chose d'acquis. En revanche, Akane avait eu des proches. Au fil du temps, elle avait tissé des liens avec ces derniers. Malheureusement, ces liaisons semblaient se détruire une à une. D'abord sa mère, ensuite son père, puis son grand-père et enfin son meilleur ami.
Huri ne savait pas qui d'entre elles avait le plus souffert. Elle baissa les yeux, instinctivement elle ouvra une petite pochette qu'elle s'était forcée de garder secrète. Ses pupilles se fixèrent sur l'unique objet qui y était présent. C'était un petit flacon, contenant un liquide rougeâtre. Elle le serra dans son poing et fut aussitôt en proie à un dilemme intérieur. Finalement, l'adolescente se décida.

En quelques secondes, elle enfila la fameuse combinaison noire qui était propre à la Némésis. Elle fixa ses armes à sa ceinture, enfila ses gants et recouvrit son visage d'une cagoule. Rapide comme l'éclair, elle enfila son sac à dos. Elle prit soin de glisser le flacon dans sa poche, avant de partir. Huri regarda derrière elle une dernière fois, le cœur serré.


- Je suis désolée Zach', souffla-t-elle.


Puis sans attendre une seconde de plus, elle s'engouffra dans la nuit qui venait de recouvrir Tokyo.

Agile comme un félin elle se déplaça d'abord en prenant appui sur les branches d'arbres. Son corps voltigeait dans les airs à une vitesse exceptionnelle, et au bout de quelques minutes elle pouvait déjà apercevoir au loin les premières lueurs nocturnes de la ville. Elle ferma les yeux, et une vague de souvenirs enfouis au fond d'elle remontèrent aussitôt à la surface.

Huri avait toujours eu un peu peur de Sirius Blackthorne. Il ne parlait pas souvent comme Jill ou Zachariel, puis il semblait la majeure partie du temps plongé dans des pensées sombres dont il était impossible d'en deviner la nature. Ses prunelles noisettes semblaient avoir le don de sonder quiconque se trouvant en face de lui, et c'était très perturbant pour la jeune Huri. Alors, l'aborder était pour elle l'équivalent d'une mission suicide. Puis, pour ne pas arranger les choses Zachariel ne l'aimait pas... Mais Zach' n'aimait personne. Elle souffla un bon coup, puis enfin elle osa toquer à cette porte. En quelques secondes, Sirius ouvrit et haussa un sourcil en la toisant de haut.


- Tiens, t'es la protégée de l'autre guignol. Qu'est-ce que tu veux ?

- Hum..., bredouilla-t-elle. J'aimerais vous demander quelque chose. Est-ce que vous pourriez... On m'a dit que vous étiez bon en médecine. Je voulais savoir si vous pourriez me faire une prise de sang.


Elle avait conscience que ses propos pouvaient être déconcertants et de ce fait elle ne fut pas surprise en voyant la façon dont le brun fronça ses sombres sourcils. Huri serra encore plus ses poings sous l'effet de l'intimidation, et inspira. Elle ne devait pas laisser ses yeux noisettes lui faire autant peur.


- Mon alter me procure des capacités physiques supérieures à la norme, commença-t-elle. J'ai des crocs, des griffes... On dit que je suis une vampire...

- Ne t'avise pas d'en dire plus, la coupa-t-elle. J'ai compris. Entre.


Elle s'exécuta, les jambes tremblantes. Sa chambre était ordonnée, propre, et n'avait rien à voir avec celle de Zachariel qui était emplie d'objets en tout genre. Sirius ouvrit un tiroir, se désinfecta les mains et enfila des gants. De son côté, Huri se contenta de prendre place avec prudence sur cette simple chaise en bois.


- Les gens comme toi sont rares, expliqua Sirius tout en préparant une seringue.  Ils ont la capacité de transmettre leur alter une seule fois, à une seule personne. Mais tu sais, que c'est l'équivalent d'une torture pour l'individu qui subit la Transformation ?


Elle hocha la tête avec vigueur.


- Oui ! Mais si cette personne est sur le point de mourir, alors la Transformation lui permettra de se sauver.

- Mais à quel prix ?


Sirius se retourna, croisa ses bras et la fixa droit dans les yeux. Il avait raison, Huri le savait bien.


- Tu veux le faire pour l'autre guignol ?

Il avait compris. Elle hocha encore la tête.

- Bien.


Le jeune homme s'approcha d'elle, prêt à prélever son sang. Elle avait choisi de faire cette prise à cet instant, parce que son corps était dépourvu d'une quelconque maladie, elle se sentait forte et saine à l'intérieur d'elle-même. De ce fait, si elle devait un jour donner son sang à Zach' elle était sûre qu'il n'allait pas contracter quelque chose de néfaste.

Sirius tata son petit bras, il était agile dans ses gestes. Puis, il dégaina sa piqûre et avant de l'enfoncer dans la peau de la petite fille il la regarda.


- Tu te sentiras, très, très faible.


Il n'y avait aucun problème pour elle.


- Si Zachariel est sur le point de mourir un jour, j'aurais de quoi le sauver.


- Crois-moi petite, il préférerait mourir que de savoir que tout son corps va subir une de ces transformations terribles. Mais si tu t'obstines à croire le contraire...


Elle baissa les yeux. Ce n'était qu'une solution de secours.





Ses mains étaient accrochées au rebord rugueux de la fenêtre. Elle était obligée de rester ainsi suspendue dans les airs, en attendant que cette maudite infirmière déserte les lieux. Elle ferma les yeux et tenta de se détendre même dans cette position douloureuse pour ses bras. Lorsqu'enfin elle entendit des bruits de pas, et le son d'une porte qui se ferme, elle effectua un bond gracieux et s'assit sur le rebord n'ayant désormais plus peur d'être aperçue par qui que ce soit. Elle devait se dépêcher, car une personne n'allait sûrement plus tarder à revenir pour fermer les volets. Munie d'une aiguille et d'un talent considérable, Huri parvint à ouvrir la fenêtre et à entrer dans cette chambre d'hôpital par effraction. Silencieuse comme une ombre elle s'approcha du jeune homme qui était allongé le long de son lit, les paupières fermées. Ses pupilles se laissèrent aller à la contemplation de ce garçon. Il était d'ordinaire si joyeux, mais cette fois-ci ses lèvres n'affichaient aucun sourire. Ses cheveux n'étaient plus aussi abondants qu'autrefois. Son teint qui avait la jolie particularité d'être halé avait perdu de sa couleur, et puis ses joues qui lui procuraient un air enfantin avaient disparu.
Huri sentit son cœur se compresser encore plus au fond de sa poitrine. Elle s'accroupit près du dénommé Asta, et sortit le flacon de sa poche. Elle souffla un bon coup, avant de s'armer d'une seringue. Il fallait qu'elle soit aussi habile que Sirius dans ses gestes. Elle prit le bras du garçon avec une douceur infinie, et chercha sa veine la plus propice pour la manœuvre.


Puis, elle enfonça l'aiguille.


L'adolescent gémit légèrement dans son sommeil, avant d'y replonger aussitôt. Une goutte de sueur se mit à perler sur le front d'Huri.
Les mots que lui avait dit Sirius lui revinrent encore en mémoire.


" Lorsque ton sang circulera dans ses veines, il y aura un véritable choc au sein de son organisme. Toutes ses cellules vont se métamorphoser, se régénérer, devenir des nouvelles... Ce ne sera pas facile pour lui."


- Tiens le coup Asta, souffla-t-elle. Ils sont tous avec toi. Ils t'aiment.


Elle ne doutait pas une seule seconde qu'Asta saurait gérer sa nouvelle condition. Un léger sourire se mit à flotter sur ses lèvres lorsqu'elle tenta de visualiser à quoi il allait ressembler. Il serait de nouveau empli d'énergie.

- J'espère que tu resteras le même. Tiens le coup, Asta Amane.


Elle soupira.


- Je vais peut-être t'arracher Shoto Akane, mais j'espère qu'en ayant donné une nouvelle chance Asta j'aurais moins de remords dans la conscience.


Sur ces derniers mots, elle effaça toutes traces de son passage, avant de repartir par le biais de la fenêtre. Elle fixa une dernière fois Asta endormi, et répartit en ayant la conviction qu'il saurait vivre la Transformation.




Après avoir noué sa cravate, Shoto prit la peine de se regarder une dernière fois sur ce miroir à pied disposé en face de lui. Depuis qu'il rendait visite à sa mère, il se sentait délesté d'un complexe qui n'avait jamais cessé de le hanter. Jamais il ne serait en mesure d'aimer cette cicatrice autour de son œil gauche, mais à présent il l'acceptait.

Il se sentait confiant dans son uniforme qui sentait la lavande, qui n'avait aucune trace de saleté et aucun pli. Son bras ne lui faisait plus mal, les séquelles de son combat contre Sirius Blackthorne qui avait eu lieu juste avant les vacances, avaient enfin quitté son corps.
Il plongea sa main dans sa poche et sentit le contact de ce collier. Celui qu'il avait offert à Akane, et qu'elle lui avait rendu cette nuit-là. L'adolescent ne le quittait plus, convaincu qu'un jour il aurait l'occasion de lui passer de nouveau autour du cou. L'adolescent se sentait conquérant, il était sûr de lui et ses objectifs étaient clairs. Sa principale volonté était d'être le meilleur lors des examens de fin d'année et pour se faire il allait poursuivre sans relâche son entraînement. Il voulait devenir le plus fort pour pouvoir atteindre son second objectif qui se résumait à la chose suivante : aider Akane. Il n'avait jamais renoncé à cette jeune fille aux yeux vairons, et surtout pas maintenant qu'il sentait qu'il n'était plus le même qu'en ce début d'année.


- Shoto ! Le petit-déjeuner est prêt ! l'appela Fuyumi. Natsu est là, dépêche-toi !


Il fronça des sourcils lorsqu'il l'entendit mentionner son grand-frère. Il n'était pas très proche de ce dernier et le fait qu'il ne vivait plus vraiment avec eux ne pouvait pas améliorer cette situation.


- J'arrive.


Il s'empara de son sac, et quelques secondes plus tard il rejoignit son frère et sa sœur qui étaient en train de discuter.


- Allé Fuyumi, arrête de me bouder ! râlait Natsuo.


Il donna un léger coup à l'épaule de sa sœur et cette dernière le fusilla du regard.


- Tu nous oublies depuis que t'as ta... Ta copine, finit-elle par souffler.

- Oh elle est jalouse ma sœurette ! 


Shoto commença à manger silencieusement, et les deux personnes en face de lui le fixèrent.


- Alors la rentrée ? lança Natsuo.

- Fallait bien y retourner un jour, dit simplement Shoto.


Il sentait bien que le garçon tentait d'entamer une conversation avec lui, mais pour l'instant ce n'était pas possible. Il ignorait vraiment sur quoi ils pourraient parler. Ses deux grands-frères avaient la particularité d'avoir des centres d'intérêts en commun, et lui, peinait souvent à en saisir le sens. Son père lui avait toujours dit qu'il n'était pas comme eux lorsqu'ils étaient plus jeune.

Il continua à manger le riz que Fuyumi avait pris soin de préparer, et écoutait sans réel intérêt la discussion entre son frère et sa sœur.


- Oh mince ! s'exclama soudainement Fuyumi. Akane... Pitié, j'espère qu'elle ne dort pas encore elle doit faire sa rentrée dans ce nouveau lycée aujourd'hui !


Au même moment, les pas précipités d'une personne descendant les escaliers se fit entendre. Shoto releva aussitôt la tête. Comme par hasard, Akane venait d'apparaître. Il resta de marbre.


- Wow Akane ! s'exclama Fuyumi. Tu es sublime en uniforme !


Shoto ne la regarda pas, jusqu'à ce qu'elle s'installe juste en face de lui. Elle portait une chemise blanche, et une jupe noire. Sur son bras, elle tenait la veste bleue marine qui venait complétait son uniforme. Elle semblait assez gênée, et il n'y avait qu'à regarder ses yeux pour comprendre qu'elle avait passé une nuit assez agitée. Mais pour Shoto sa beauté restait la même. Puis, le simple fait de voir son carré plongeant lissé à la perfection, suffisait à la rendre encore plus belle et classe.


- Merci beaucoup, dit-elle tout simplement avant de commencer à manger.


Shoto la scruta avec insistance, mais elle ne semblait pas le remarquer, les yeux baissés et plongée dans ses pensées.
Elle avait la manie de mastiquer qu'avec le côté droit de sa bouche, et cela mettait en valeur une petite fossette qu'elle avait au niveau de la joue droite. Elle jouait pendant trois secondes avec son riz, avant de le manger avec douceur. Sa tête étant baissée, une mèche argentée de ses cheveux lui chatouillait le bout du nez. Il mourrait d'envie d'agripper son petit menton, relever son visage et voir ses yeux pétiller de joie lorsqu'elle croiserait son regard. Il fixa ses mains qui laissaient voir quelques cicatrices. Il se demandait comment il pourrait les effleurer avec ses lèvres, avant de réchauffer ses mains entre les siennes.
Akane.
Son cœur palpitait, il se sentait si puéril et niais mais il n'avait plus la force de lutter désormais. Une ribambelle de beaux scénarios se mirent à fuser dans son esprit, il s'imagina rire à ses côtés, passer son temps à lui dire...


- Hmm, grogna-t-il en sentant le pied de Natsuo lui infliger un coup en dessous de la table.


Il posa ses yeux sur son grand-frère et celui-ci essayait désespérément de lui communiquer un message à l'aide de plusieurs signes. Il fronça des sourcils, et semblant se rendre compte de l'agitation qui se jouait autour d'elle Akane redressa la tête avant de lancer un regard curieux en direction de Natsuo.
Cependant, elle ne le regarda pas plus de cinq secondes et plongea de nouveau dans ses pensées en jouant avec son petit-déjeuner.
Au même moment, Shoto sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Il l'extirpa et lut avec incrédulité le message de son grand-frère.


" Arrête de la dévorer des yeux comme ça !
Regarde comment font les pros !"


Il redressa la tête et fixa le jeune homme aux cheveux blancs. Celui-ci se racla la gorge, avant d'incliner légèrement la tête vers la jeune brune assise avec eux.


- Akane ?

Elle leva les yeux, mais ne prit pas la peine de répondre.

- Hier soir je me suis refait l'album d'un vieux groupe de musique, et maintenant que j'y pense je me demandais si tu connaissais les Beatles ?

Shoto écarquilla les yeux en voyant la façon dont les prunelles de l'adolescente s'illuminèrent aussitôt.

- Sérieux ? Tu connais les Beatles ? C'est dingue !

- Attend tu rigoles, bien-sûr que je connais ! C'est peut-être super vieux mais ça reste pour autant de la bonne musique.


Un léger sourire se mit à flotter sur les lèvres d'Akane. Elle passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille pour mieux voir le visage de Natsuo. Shoto serra son poing, sous le regard inquiet de Fuyumi. Il les écouta sans broncher parler de plusieurs groupes de musique, avant d'arriver jusqu'à en évoquer le dessin. Le garçon à la chevelure bicolore bouillonnait à l'intérieur de lui. Il n'était pas en colère contre son frère, mais lui-même. Il n'avait jamais eu l'idée de mentir avec autant de brio et faire mine de s'intéresser à ce qu'elle aimait pour pouvoir attirer son attention.


- Bon moi j'y vais, dit-il aussitôt.

Il enfila son sac, et se dirigea vers la sortie.





Les mains dans les poches, Shoto était prêt à prendre le bus pour se rendre au lycée. La scène de Natsuo pendant le petit-déjeuner arrivait à s'immiscer dans ses pensées. S'il devait jouer un rôle pour rendre le sourire à Akane, alors cela n'avait plus aucun sens. Elle devait l'accepter tel qu'il était, en l'occurrence peu bavard, mais empli d'une arrogance et d'un sarcasme silencieux.


- Shoto ! l'interpella une voix derrière lui.


Il se retourna et aperçut Akane qui courait en sa direction. Il loucha quelques secondes sur les bottes qu'elle portait, et devina sans la moindre difficulté que celles-ci ne faisaient pas partie intégrante de son uniforme.


- Oh... Salut, dit-il lorsqu'elle arriva à sa hauteur.

- Mon lycée n'est pas très loin du tiens, expliqua-t-elle. Ton père veut qu'on fasse le trajet ensembles chaque matin, pour question de sécurité.

Elle n'était donc pas venue guidée par sa propre volonté.

- Bien.


Il reprit sa route, sans lui accorder un regard. Elle marchait à ses côtés, tout en conservant le silence. Le garçon ne savait pas quels mots choisir pour entamer une conversation. Il ignorait tout de leur situation actuelle, peut-être étaient-ils en froid ou peut-être qu'ils n'étaient ni plus ni moins que de simples connaissances.


- Ton père et All Might ont sauvé la vie de Takara, souffla Akane.

- Tu ne te demandes pas qu'est-ce qu'ont bien pu faire tes amis pour se retrouver dans une telle situation ? demanda Shoto en montant dans le bus à ses côtés.


Elle haussa des épaules.


- Tant qu'ils s'en sont sortis, le reste n'a pas d'importance.

- Ils parlent de cette attaque à Kamino de partout, fit remarquer Shoto. Je me demande bien... D'où est-ce que ça vient.

- Tu crois que ce sont eux ?

Il comprit d'emblée où elle désirait en venir. Il ne pensait pas que la Némésis puisse être à l'origine de cette attaque.

- Non.


Elle hocha la tête avant de river ses pupilles sur ses vieilles bottes. Le jeune homme fronça les sourcils et l'observa de plus près. Il avait l'impression qu'elle lui cachait quelque chose, mais il n'osait pas lui demander quoi que ce soit.
Après un trajet des plus silencieux, Shoto vit enfin son arrêt arriver. Il descendit, sans avoir salué Akane. Dans son trajet, il remarqua au loin la présence de certains de ses camarades
Il était à quelques pas de l'établissement lorsqu'une main le retint par l'épaule.


- Attend une minute !


Il fut surpris en voyant Akane encore une fois. La jeune fille légèrement essoufflée, passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille avant de se mettre à parler :


- Je voulais qu'on se voit au Brooklyn Palace ce soir après les cours. Et après... Je vais voir Asta et Takara. Tu veux venir ?

- Est-ce que j'ai vraiment le choix ? la taquina Shoto en retenant un léger sourire.

- Tiens.

Elle faufila un papier plié sur sa main.

- Garde le bien. Lis le. Mais n'en parle à personne.


Il hocha de la tête et la regarda partir. Elle courait pour ne pas arriver en retard, et ses merveilleux cheveux bruns se laissaient aller au vent. Il était intrigué, curieux de savoir qu'est-ce qui avait bien pu pousser Akane à lui imposer un rendez-vous. Cependant, il n'eut pas le temps de pousser plus loin le flux de ses réflexions, que déjà une voix colérique éclatait devant lui.


- Oy double face ! Arrête de rêvasser de ta meuf et bouge-toi ! Tu bloques le passage là !

- Oh tiens Katsuki, dit-il en rencontrant ses yeux écarlates. T'as l'air d'avoir passé de bonnes fêtes.



En ayant retrouvé sa place du fond, Shoto eut l'impression qu'il n'avait jamais quitté le lycée. Les vacances étaient déjà un vieux souvenir dont on en doutait l'existence. Les voix de ses camarades tournaient autour de lui, il aurait pu les reconnaître en fermant les yeux. Iida reprochait à Katsuki sa brutalité et son manque de politesse du fait de la posture qu'il adoptait, c'est-à-dire ses pieds sur la table et ses bras derrière la tête. Izuku faisait mille et une hypothèses sur les épreuves qu'ils pourraient avoir dans moins de trois mois. Momo racontait ses vacances, et Ochaco hurlait d'admiration en entendant les villes qu'elle avait visité. Et lui, il était là, silencieux. Non vraiment, rien n'avait changé.


- Shoto !


Une voix hystérique l'arracha de ses pensées. En quelques secondes, des yeux jaunes entourés de noirs étaient fixés sur lui.


- C'est vrai ce qu'on dit ? s'exclama Ashido Mina toujours fidèle à son enthousiasme. Tu sors avec cette fille ? Depuis combien de temps ?

- Vous faites un super beau couple, je vous ai vu ensembles ce matin, fit remarquer Kyoka.


Il n'eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit, les autres élèves de la classe étaient déjà autour de lui.

- Izuku nous a dit qu'elle avait des chances de travailler avec ton père plus tard, et qu'elle vivait même chez toi ! rajouta Eijiro. Mec, quand ta meuf est en face de toi n'oublie pas de toujours garder ta virilité !


Était-ce un cauchemar ? Il avait l'impression qu'aujourd'hui tout le monde s'était passé le mot pour le hanter avec Akane. Après Natsuo qui voulait lui enseigner l'art et la manière de la faire sourire, ses camarades l'enchaînaient de questions. D'autres lui donnaient des conseils, tandis que Mineta commençait déjà à faire des allusions douteuses. Il eut une envie terrible de hurler à tout le monde qu'ils se trompaient, et qu'ils étaient bien loin du compte. Finalement, ce fut Momo qui intervint pour mettre fin au massacre :


- Stop, Monsieur Aizawa devrait arriver dans quelques minutes il va très vite vous rappeler à l'ordre.

- Exactement ! renchérit le délégué de la classe. Puis, à ce stade de l'année ce n'est pas le moment de se concentrer sur de telles choses.


Il eut envie de les remercier, mais les pas faibles de leur professeur principal retentirent depuis le couloir. Très vite, Monsieur Aizawa apparut dans la pièce et en un éclair chaque élève s'installa de nouveau dans la place qui lui était attribuée. Même Katsuki se décida à retirer ses pieds de la table et arborer une posture plus convenable. Les yeux noirs du professeur passèrent sur chaque visage présent. Il dégagea une liasse de papiers de son sac, et se mit à distribuer deux feuilles à chaque élève.


- Bien bonjour, j'espère que vous avez passé de bonnes vacances, commença-t-il du haut d'une voix monocorde. Quoi qu'il en soit, sachez que maintenant, tout est terminé. On passe aux choses sérieuses.


Shoto prit dans sa main les deux feuilles que lui tendait son professeur.


- Excusez-moi Monsieur, mais qu'est-ce que c'est que ces feuilles ? demanda Ochaco en louchant sur la quantité astronomique d'informations qui étaient inscrits sur son papier blanc.

- J'y viens. Comme vous le savez, nous attaquons dès maintenant le dernier trimestre de l'année. Vous l'avez sûrement deviné, il est temps pour vous de nous montrer que vous avez votre place en Première héroïque  au sein de Yuei. Pour se faire, il n'y a qu'une seule règle d'or...


Une tension palpable venait aussitôt de s'installer dans la classe. Fini les bavardages et les rigolades, à travers le regard de chacun il était possible de lire une grande détermination sans faille.


- Réussir les examens de fin d'année, termina Aizawa. Une des feuilles que vous avez reçu donne toutes les informations nécessaires concernant les épreuves. Elle informe également vos parents ou votre tuteur légal que dans quatre jours aura lieu une réunion d'informations. Vous devez impérativement faire signer cette feuille et vous présenter à la réunion d'information avec un adulte. Ça vaut aussi pour toi Kirshima, lança Aizawa à l'intention du jeune garçon à la chevelure écarlate qui avait le don de toujours oublier de faire signer les papiers administratifs.


Plusieurs mains se dressèrent aussitôt afin de demander plus d'informations. Le professeur aux cheveux ébènes donna la parole à chacun des élèves.


- J'aimerais savoir, commença Izuku Midorya du haut d'une voix hésitante. Que se passe-t-il si l'on échoue, et à combien est estimé le taux de réussite ?

- Si vous échouez, vous n'avez plus votre place en filière héroïque au sein de Yuei. Le taux de réussite à cet examen est de quarante-huit pourcent. Le but est de faire vos preuves, de montrer le résultat final d'une année complète à Yuei. N'oubliez pas tout ce que vous avez appris au cours de cette année. Le satge en entreprise, le tournoi... Ce sont là des expériences qui ont suffit à vous changer.


Shoto sentit les prunelles sombres de son professeur de poser sur lui. À coup sûr, il avait dû être mis au courant que son élève avait affronté l'un des criminels les plus recherchés du Japon : Sirius Blackthorne.


- Il y aura une nouveauté à cet examen.

Des exclamations de surprise se firent entendre dans la salle de classe.

- Une nouveauté ! hurla Mina. Ça va rendre les choses plus excitantes !

- Lors de ces épreuves, les meilleurs d'entre vous auront l'occasion de décrocher un permis provisoire. Cela signifie, que l'élite des secondes entrera en Première avec la moitié du travail déjà effectué. Certains d'entre vous seront en mesure d'intervenir en cas d'urgence, de commencer d'ores et déjà des activités dignes de héros professionnels.


Shoto fut encore plus intéressé. Seuls les meilleurs d'entre eux auraient droit à ce permis provisoire et ce simple fait suffisait à le motiver encore plus.


- À moi ce foutu permis ! grogna Katsuki, un sourire de défi incrusté sur ses lèvres.

- Calme-toi, lança aussitôt Aizawa, vous ne serez pas comparés uniquement aux autres secondes de Yuei, mais à celles du monde entier. L'examen s'organise en deux sessions et vous faites partie de la première. Il n'aura pas lieu au Japon, mais au sein même du continent Américain.


Un voyage ? Shoto fronça des sourcils, tout ça s'annonçait en effet très compliqué. Ils ne seraient pas dans leur terre natale lors de cet examen.


- Vous serez tous séparés en groupes.

- On sera évalués en équipe ? demanda Izuku.

- Les permis ne peuvent pas être attribués à n'importe qui. Si nous avons décidé de mettre en place une telle nouveauté, c'est parce qu'en ce moment, nous sommes actuellement confrontés à des dangers qui diffèrent de ceux que nous avions pu connaître jusque-là. En groupe, vous devez travailler en équipe mais savoir faire la différence. Cela signifie donc que vous êtes évalués individuellement, on regardera votre capacité à faire grimper votre équipe.


Le professeur laissa échapper un léger soupir, sûrement épuisé par le fait de devoir déblatérer autant de choses. Il fourra ses mains dans ses poches, et reprit la parole.


- Je vais vous annoncer les équipes avant la fin de l'heure et votre but sera de commencer à travailler ensembles dès maintenant. Je tiens à vous prévenir, vous serez amenés à vous débrouiller pour entrer en contact avec des élèves qui ne sont même pas dans le même continent que vous. Assez parlé de ça, termina-t-il, la deuxième feuille que je vous ai distribué est également pour vos parents. Nous allons partir en voyage scolaire pendant une semaine.


Après la peur suscitée par les examens, ce fut place à la grande joie. Tous étaient heureux de partir pendant une semaine en montagnes, qui plus est en France. Cependant, le professeur principal fit très vite redescendre l'euphorie en expliquant qu'ils n'allaient surtout pas skier, mais s'entraîner dans des conditions naturelles et rudes. Ce trimestre serait centré sur des entraînements intensifs.

Après toutes ces annonces, Aizawa leur donna le numéro de leur équipe, ainsi que les membres qui allaient la constituer. Chaque groupe était constitué de trois membres. Certains se retrouvaient seuls avec des inconnus, tandis que d'autres à l'instar d'Izuku et Eijiro avaient la chance de se retrouver dans la même équipe. Shoto désespéra en entendant la joie de Mineta lorsqu'on lui annonça qu'il allait travailler avec une jeune australienne.


- Équipe numéro quinze, Shoto Todoroki, Megan Lawrence et Katsuki Bakugo.

- C'est une blague !? hurla Bakugo. Hors de question que je fasse équipe avec l'autre double-face !


Shoto secoua la tête non sans soupirer. Avec un Bakugo enflammé à proximité, l'examen allait se passer dans des conditions très très dures. Non vraiment, il n'était pas sorti de l'auberge et pour reprendre les mots d'Akane qu'elle avait elle-même pris d'Asta "il n'était même pas encore entré dans cette auberge en question".
Pendant tout le reste de la journée Shoto fut contraint de supporter les cris de Bakugo, et d'écouter l'anxiété de ses camarades en ce qui concernait les examens. Tous étaient déterminés à décrocher un permis provisoire. Le jeune Todoroki fut forcé d'avouer qu'au moins toutes ces histoires d'épreuves et de voyages scolaires avaient eu le mérite de faire oublier Akane à ses camarades.
De cette façon, dès lors qu'ils eurent une pause le garçon s'éclipsa et prit le temps de lire le papier qu'Akane lui avait donné. Tout semblait désormais plus clair dans sa tête. Il fronça des sourcils, avant de fourrer la feuille pliée dans sa poche. Il n'avait désormais qu'une seule hâte qui se résumait à voir Akane dès la fin des cours.

Le temps passa, il apprit de l'anglais, fit de la littérature, eut droit à son cours héroïque avec All Might et enfin la sonnerie résonna dans l'établissement de prestige.

Il n'attendit pas une seule seconde avant de quitter la classe. Il passa son sac sur son épaule, et traversa les longs couloirs du lycée au pas de course. Lorsqu'enfin l'air extérieur lui frappa le visage, il trouva en face de lui, assise sur un banc, celle qu'il devait voir. Akane semblait plongée dans la conception d'un dessin, des écouteurs enfoncés dans ses oreilles. Shoto avança dans sa direction, et lorsqu'il fut près d'elle, il lui retira l'un de ses écouteurs avec tendresse. Elle redressa la tête en laissant échapper un cri de surprise, puis elle se hâta de fermer son cahier avant de le fourrer dans son sac.


- Heu... Je... Tu as lu le papier ?

- Oui. C'est de ça dont tu veux me parler.


Elle hocha de la tête et se leva avant d'enfiler son sac à dos. Les deux adolescents s'éloignèrent et pendant leur trajet, Shoto fit de gros yeux en entendant derrière lui la voix de Mina.


- Tiens, dit Akane en se retournant. Ce sont tes amis là-bas non ?


L'alienne rose était en compagnie de d'autres élèves de la classe, et ils n'hésitaient pas à dessiner des cœurs avec leurs doigts avant de designer Akane. Shoto soupira, et ne voulant surtout pas que l'un d'eux vienne provoquer un malaise terrible à la jeune brune, il s'empara instinctivement de sa main ignorant que ce simple geste ne ferait qu'intensifier tout ce qui se disait déjà à propos d'eux. Il ne remarqua même pas la façon dont les joues d'Akane avaient rougi comme par magie.


- Viens, on doit faire vite si tu veux voir Asta et Takara.


Elle ne retira pas sa main, et hocha de la tête avant d'accélérer la cadence.

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