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CHAPITRE 48 : RUPTURE



CHAPITRE 48 : RUPTURE



   Si Shoto était de nature aussi silencieuse c'était parce que dès son enfance on lui avait appris à ne pas émettre la moindre objection, à ne pas parler et accepter sa condition. Les rares fois où il tentait de s'opposer aux volontés sévères de son géniteur, c'était sa mère qui en payait les conséquences accusée de nourrir dans l'esprit du garçon des pensées beaucoup trop libertines. Avec le temps, il en était venu à changer mais sa véritable nature de jeune homme silencieux abandonné à ses tourments existait toujours dans un recoin de sa personne. Il en était venu à trouver des procédés pour oublier les souvenirs du passé pendant quelques instants, et le meilleur de tous demeurait le suivant : se fixer un objectif et ne penser qu'à l'atteindre.

Nul ne pouvait affirmer que Shoto était de mauvaise nature, bien au contraire, mais la demeure des Todoroki demeurait toujours pour lui un endroit assez malaisant qui semblait l'étouffer et telle était la raison pour laquelle il semblait presque muet. Dans quelques jours ce serait son anniversaire, et un de ses souhaits les plus chères était de s'en aller, de partir loin et de se détacher de toute cette atmosphère glaciale qui tournoyait autour de lui. Shoto n'était pas du genre bavard, il préférait s'enfermer dans sa bulle, se préserver dans son silence, laisser ses pensées silencieuses et les exprimer par le biais d'activités particulières telles que l'écriture ou encore le sport.


Ce jour-là il se concentrait uniquement sur la façon dont il maniait sa glace, dont celle-ci venait se concentrer autour d'un membre de  la partie droite de son corps avant d'éclater.  Le froid se propageait dans ses os, il ne pensait qu'à la manière dont son corps parvenait à s'accoutumer à cette température basse en l'espace de quelques secondes. Sa glace était une extension de sa main, il n'avait qu'à esquisser des gestes précis pour que celle-ci arbore la forme qu'il désirait. De la buée s'échappait de ses lèvres, il sentait qu'il avait le contrôle de son pouvoir et cela le suffisait. Il devait se concentrer uniquement sur ses gestes, la trajectoire qu'il voulait suivre, l'objectif qu'il voulait atteindre. Il regarda ce blanc cristallisé envahir l'espace, courrir sur la pelouse du jardin et s'expandre à l'infini. Il la regardait atteindre cette liberté à laquelle il aspirait tant. Il redressa la tête, ferma les yeux et essaya de faire le vide autour de lui. Le froid commençait à lui brûler les joues, associée à sa glace la température basse d'un mois de janvier atteignait des records.

" C'est ton pouvoir ! "

Ce cri strident bondit de manière brutale dans les limbes de ses pensées. Un léger souffle de stupeur s'échappa de ses lèvres, et il dressa sa main gauche. Lorsqu'il la regardait une haine incontrôlée venait s'immiscer en lui. C'était durant ce genre d'instants que Shoto était persuadé de détester le monde entier, il voulait tout envoyer valser et s'en aller. Encore une fois il voulait juste s'en aller loin, loin de ses lieux où personne ne le comprenait. Ou du moins, personne à part une jeune fille caractérisée par des cheveux d'un noir exceptionnel embellis par des reflets argentés.

La voix du jeune Izuku Midorya, un garçon de sa classe, résonnait dans son esprit à la manière d'une musique qui ne semblait pas sur le point de s'achever. Son camarade de classe avait raison, il s'agissait de son pouvoir. Mais les doigts de sa main gauche se crispèrent, et encore cette même question naquit dans son esprit : les liens du sang définissaient-ils la personne que nous étions ? Sa volonté suffirait-elle à le détacher de ces gènes qui circulaient dans son corps ?

Il voulait se différencier, prouver qu'être un Todoroki ne signifiait pas se plier aux règles strictes qui en étouffaient les membres de la famille. Il voulait montrer qu'il était Shoto, un être distinct capable d'avancer de lui-même, d'émerger et d'embraser le ciel à la manière d'un feu d'artifice.
Sur cette pensée il laissa cette fois-ci la chaleur se dissiper en lui. Il pensa à cette promesse qu'il avait maintes et maintes fois répété dans son seul havre de paix qui était sa chambre. Il voulait devenir le meilleur, c'était pour lui une façon d'acquérir son indépendance et de suivre enfin ses propres principes.

Les flammes coururent le long de son bras gauche, elles étaient d'un rouge vif et pendant quelques secondes il se mit à les contempler. Puis, il relâcha son bras et un léger souffle s'échappa de ses lèvres.





Un vent glacial glissa sur sa chevelure, lui caressa la peau et fit sécher la sueur qui était le résultat de son entraînement acharné.

Il fronça des sourcils et sa concentration devint plus grande qu'il y a quelques minutes. Les paroles de son géniteur avaient pris possession de son esprit et se diffusaient sans cesse à la manière d'une rengaine.
Shoto regarda autour de lui, le temps de repérer le plus rapidement possible la position des obstacles qu'il devait envoyer valser.

"Veille à ne pas utiliser tes alters sans avoir réfléchit au préalable."

Il était temps pour lui de montrer que les deux trimestres qu'il avait passé à Yuei ainsi que son mois de stage, l'avaient rendu meilleur. Pour se faire, il n'avait d'autres choix que de réussir avec succès les examens de fin d'année. S'en tenir à la moyenne uniquement pour passer en classe de Première n'était pas dans ses principes, il voulait plus, beaucoup plus. Si Katsuki Bakugo avait pu se vanter d'être major de la promo des Secondes, cette fois-ci Shoto était bien décidé à lui montrer qu'il y avait plus fort que lui.

Animé par ses pensées, il laissa sa glace se répandre depuis son pied. La moitié du terrain fut congelé, puis, ce fut au tour des flammes de jaillir.

Enchaîner avec une vitesse non négligeable ces deux éléments aussi opposés étaient très durs pour le jeune homme, et cela pouvait se deviner à la manière dont il serrait des dents pour ne pas flancher.

Ensuite, il exerça sa rapidité dans le déplacement. Il devait améliorer sa façon de se projeter dans les airs à l'aide de ses alters. Lors d'un combat, cela lui procurerait un avantage non-négligeable.

En retombant sur la terre ferme, il prit la peine de souffler un coup.


- Shoto.


Cette voix féminine agit à la manière d'un électrochoc en lui. Il redressa la tête, avant de la tourner légèrement afin de voir le visage d'Akane. Au vu des bandages qu'elle avait au niveau des mains et de sa tenue il devina sans peine qu'elle aussi était en train de s'entraîner physiquement.


- Depuis combien de temps es-tu là ? demanda-t-il.


Sa réaction fut des plus inattendues. Elle baissa les yeux, un air triste imprimé sur les traits de son visage, ces traits que Shoto aimait tant apercevoir à n'importe quel moment de la journée.


- Je t'observe depuis assez longtemps pour savoir que tu es beaucoup plus fort que moi.


Elle serra le poing, et Shoto se retourna complètement afin d'être face à elle.


- Shoto je veux que... Bats-toi contre moi, maintenant.

- Quoi ? Je ne...

- Tu ne peux pas ? le coupa Akane en se positionnant à quelques centimètres de lui. Et bah tu vas oublier tout ce qui peut nous unir, tout ce qui peut t'empêcher de me faire du mal. Avec nos alters on a tendance à fuir le combat rapproché, alors c'est uniquement là que je veux te défier aujourd'hui. Le but est simple, le premier qui arrive à toucher l'autre, lui asséner un coup de près à gagné.


Shoto fixa son interlocutrice, incapable de prononcer quoi que ce soit. Il prit la peine d'analyser la façon dont ses yeux vairons étaient emplis de détermination. Elle désirait coûte que coûte avoir droit à cet affrontement. Le jeune garçon à la chevelure bicolore hocha finalement de la tête.
Si cela allait lui permettre de s'améliorer, alors il ne pouvait pas se permettre de refuser.



Akane se mit en position face à Shoto. Celui-ci redressa ses poings devant son visage, visiblement prêt à l'attaquer et en même temps esquiver tous les coups dont il serait la cible.

L'adolescente ne fit pas durer l'attente plus que ça, et attacha avec force ses cheveux qui seraient susceptibles de la gêner durant ce combat. Puis, elle fut aussitôt celle qui espéra donner le premier coup. Son poing avait tenté de viser le bras du jeune homme, mais celui-ci effectua une joli rotation de cent-quatre vingt degrés et parvint à l'éviter tout en se plaçant en même temps dans un angle que la jeune fille ne pouvait pas apercevoir.

Elle évita de justesse en reculant vers l'arrière un coup qui laissait voir des braises enflammées. Ce dernier geste la rassura, elle avait désormais la conviction que Shoto Todoroki se battait pour de vrai.
La jeune fille pensa à ruser et se laissa tomber au sol, mais se rattrapa en vitesse à l'aide de ses mains. Elle profita de sa position pour tenter d'envoyer un coup de pied au niveau de la jambe de son adversaire, priant pour que cela parviendrait à le faire tomber... Ou du moins, à le déstabiliser. Aux aguets, le garçon sauta et parvint ainsi à passer outre cette offensive.
Akane regarda la main droite du jeune Todoroki geler la pelouse, la glace était désormais à quelques millimètres d'elle. Il fallait qu'elle agisse et ce, en l'espace de micro secondes imperceptibles. Son cœur battait la chamade tandis qu'elle se fit propulser dans les airs à l'aide de sa main droite. L'alter qu'elle devait à son père lui permit d'effectuer une jolie cabriole au dessus de la tête de Shoto, et d'atterrir pile derrière son dos. Cependant, celui-ci ne se laissa pas prendre par surprise, et alla même jusqu'à opter pour l'offensive. Son coup de poing décontenança Akane, elle faillit en perdre l'équilibre. Elle l'évita de justesse et put même apercevoir la main de Shoto frôler ses mèches de cheveux qui avaient volé dans le vent. La mettre dans une situation aussi délicate faisait sûrement partie de son plan, parce que désormais il enchaînait les coups rapprochés tout en alternant glace et feu. Les deux éléments aussi opposés perturbaient la jeune fille, mais sourcils froncés et dents serrés elle était décidée à ne pas flancher. Les paroles d'Henael tournaient en boucle dans son esprit, son objectif de devenir encore plus forte agissait en elle à la manière d'un tonique.
Puis, ce fut à son tour d'enchaîner les attaques, de frôler son corps à plusieurs reprises et de le mettre à l'épreuve. L'air qu'elle générait s'engouffrait dans leurs cheveux et malmenaient leurs vêtements.
Or, mettre une telle puissance dans toutes ses tentatives de l'atteindre avait des conséquences inévitables. Elle commençait à s'épuiser, mais lui de même. Leur souffles devenaient de plus en plus rares.
Leurs respirations saccadées rythmaient l'intensité de leur affrontement. Akane envoya cette fois-ci son poing gauche en direction de Shoto, et trop épuisé pour s'y soustraire le jeune homme le coinça directement dans sa main.


" Force un peu Akane ! "


Mais la poigne de Shoto était beaucoup trop forte et glacée qui plus est. Ce fut sa volonté de fer qui lui permit de s'en libérer mais son adversaire semblait bien décidé à ne pas lui accorder un seul instant de répit.
Akane réalisa que jamais Shoto ne lui avait adressé un regard aussi déterminé. Ses cheveux volaient devant ses pupilles enflammées, et chaque muscle de son corps émergeaient à travers son t-shirt noir. En dépit de la température glaciale, ses mouvements corporels étaient si intensifs qu'il ne devait même pas avoir froid.
Akane reculait toujours plus loin, tandis que lui fonçait droit devant elle. Elle était beaucoup trop épuisée pour adopter un autre type de trajectoire.

Un mur était juste situé derrière elle.

Elle pesta.

Il l'avait piégée. Lorsque son dos heurta le mur, elle ferma les yeux. Elle sentit la présence de Shoto à quelques millimètres d'elle, il n'avait qu'à bouger légèrement n'importe quel membre de son corps pour remporter le défi. Mais contre toutes attentes, elle sentit les doigts de Shoto agripper son menton. Elle ouvrit aussitôt les yeux, et ces derniers se heurtèrent aux prunelles hétérochromes du garçon dont le visage effleurait le sien. Leurs fronts se touchaient, les bouts de leur nez en faisaient de même. Le souffle de l'adolescente se bloqua dans sa poitrine, une explosion prit naissance dans son ventre.
Leurs deux souffles se mêlaient avec une harmonie paisible.


- J'ai gagné Akane, souffla-t-il près des lèvres de celle-ci. Mais j'ai besoin de savoir, pourquoi ai-je cette impression que du jour au lendemain tu peux me détester ?


Elle aurait aimé trouver les mots qu'il attendait, mais elle réalisa que cette question ne trouverait jamais de réponses car elle ne le détestait pas. Bien au contraire. Mais elle se retrouvait chamboulée.


- Je..., bredouilla-t-elle. Je dois... Je dois y aller.


Elle voulut s'enfuir mais la main de Shoto tenta de la retenir. Elle fit volte-face, le visage marqué par la colère et la haine. Lui fronça des sourcils, il semblait avoir compris que quelque chose tournait mal en elle. Peut-être qu'à la simple vue de son regard il avait deviné son envie terrible de fondre en larmes et de tout détruire autour d'elle.


- Laisse-moi tranquille !


Sa main lâcha son poignet.

Cette façon qu'il avait de lui parler, de la toucher... Elle serra le poing. Ce court instant magique qu'elle aurait aimé refouler, détester coûte que coûte avait intégré son cœur qu'elle le veuille ou non.

Piégée. Elle se sentait piégée entre deux mondes opposés. Mais surtout, elle se sentait stupide. Elle n'eut qu'à le regarder pour comprendre que dès cet instant il était prêt à exaucer son souhait : la laisser tranquille, et ce, peut-être pour toujours.



- Shoto, tu devrais manger quelque chose, suggéra Fuyumi du haut d'une voix inquiète.


Le jeune garçon joua quelques secondes avec les baguettes qu'il avait en mains. L'appétit était la dernière chose qu'il possédait à cet instant même, mais sa grande sœur avait raison sur le fait qu'il devait se nourrir. Alors, il se força et avala une première bouchée de ces ramens qui avaient été confectionnés avec un grand cœur. Il restait de marbre face à l'explosion de saveurs qui se diffusaient dans sa langue et glissaient dans sa trachée. Ses yeux vairons ne laissaient voir aucune émotion particulière et passaient sur les visages de ses frères ainsi que celui de sa sœur. Il se força encore à avaler trois autres bouchées, avant de s'arrêter.


- Ce sera tout pour moi.

- Tu n'as rien mangé ! s'exclama son grand-frère.

- Je n'ai pas faim.


Natsuo Todoroki lança un regard à sa sœur.


- C'est bizarre... Donne-moi ton bol alors ! J'ai encore faim moi !


L'adolescent offrit à son aîné ce qu'il désirait avant de s'en aller sans un regard en arrière. Il put néanmoins entendre ce qui se disait derrière lui.


- C'est par rapport à sa petite-amie ? demandait son frère à Fuyumi. Papa a dû le découvrir et il s'oppose à leur relation ? Ou alors elle l'a quitté sans donner d'explications ? Elle n'est pas très futée si c'est le cas parce que lui...

- Natsuo ! craqua Fuyumi. Akane n'est pas sa petite-amie, donc tout ce que tu dis est totalement faux. Je m'inquiète vraiment pour Shoto là...


Ce dernier soupira, et secoua la tête avant de s'éloigner pour de bon. Ils n'étaient pas en mesure de comprendre, c'était bien plus compliqué que cette histoire aussi niaise.

Shoto traversa un immense couloir de cette maison, ses pas résonnaient silencieusement contre le sol. Il n'y avait aucun son autour de lui, tout était calme. Dans un tel décor, le jeune Todoroki restait de marbre, fidèle à sa nature. Il ne tiqua même pas lorsqu'elle se mit à avancer droit en sa direction. Il y a deux jours, lorsqu'ils se parlaient encore, il l'aurait stoppée dans sa lancée avant de lui ébouriffer les cheveux. Quant à elle, elle aurait râlé avant de se jeter dans ses bras. Certains jours ils se regardaient sans un mot, avant qu'elle ne rit avant de lui adresser une petite grimace. Il y avait également ces moments où le jeune homme se plaisait à lui chatouiller les côtes en sachant pertinemment que c'était l'un de ses plus gros points faibles. Mais tout ça... C'était du passé. Un passé beaucoup trop proche, que Shoto était persuadé d'oublier d'ici quelques temps.


Akane le regarda.


Leurs yeux entrèrent en collision, Shoto espérait que pour une fois son regard allait enfin diffuser toutes les émotions contenues au fond de lui-même. Il ne la comprenait plus, il aurait aimé qu'elle justifie le comportement renfermé qu'elle adoptait depuis deux jours. Il voulait juste comprendre.
Ils passèrent l'un à côté de l'autre, leurs bras se frôlèrent, puis chacun poursuivit sa route sans se soucier de l'autre.
Toujours dans le silence des plus complets, Shoto s'enferma dans sa chambre. Il regarda pendant quelques instants les cahiers qui reposaient sur son bureau et qui n'attendaient plus que lui. Mais cette fois-ci, il ne voulait pas réviser. Alors, le jeune garçon éteignit la lumière avant de s'allonger le long du tapis au style japonnais qu'il avait toujours eu pour habitude d'avoir dans sa chambre. Il ferma les yeux pendant quelques instants, laissant ainsi le vide et la solitude le bercer. Il tâta la marque éternelle qui ornait son œil gauche et cette fois-ci il n'omit aucune résistance à la vague de souvenirs qui ressurgissaient.





Il eut presque l'impression de sentir de nouveau la chaleur réconfortante de sa mère autour de lui, les douleurs à l'estomac après chaque entraînement, la peur qui l'attaquait lorsque son père lançait sur lui un regard des plus sévères.

D'un geste lent, le jeune homme se redressa. Il se souvint de ce jour à la bibliothèque où Akane lui avait dit que sa mère était décédée lorsqu'elle n'était qu'une enfant. Ses yeux vairons passèrent sur son journal intime, ce fameux cahier qui était rempli de lettres dont la majeure partie étaient destinées aux mêmes personne.
Sa mère.
Akane.


- Quand bien même ces deux personnes que j'aime me détestent à l'heure d'aujourd'hui... Ai-je le droit de les abandonner ? murmura-t-il pour lui-même.


La réponse fut immédiate au sein de son esprit. Il avait changé, Shoto n'était plus le même qu'il y a quelques mois. Ce garçon là qui refoulait une partie de lui-même n'aurait jamais fait autant attention à Akane, il l'aurait aussitôt laissé tombée à sa détresse. Ce garçon là, était celui qui était persuadé que jamais il ne reverrait les yeux gris de sa mère.
Mais aujourd'hui il avait changé.
Alors, animé par ses pensées il se redressa et se changea en vitesse afin d'enfiler une veste et des chaussures qui sauraient résister à la pluie. Dehors, l'orage grondait mais cela ne suffirait pas à le freiner.


Le garçon sortit de sa chambre à la vitesse de l'éclair, tout en enfilant un sac à bandoulière.


Le voyant passer devant lui de la sorte, sa sœur écarquilla les yeux et faillit en faire tomber les cahiers qu'elle tenait entre ses bras.


- Shoto ! Shoto où est-ce que tu vas comme ça ? Prend au moins un para...

- Je vais voir maman.

- Quoi !? Mais c'est de la folie, s'il l'apprend papa...

- Je serai de retour très vite, ne t'en fais pas.


Il ne prit pas la peine d'écouter ce qu'elle avait à lui dire, et quitta le domicile des Todoroki. Il culpabilisait de traiter sa grande sœur de la sorte, mais il était persuadé qu'elle finirait par comprendre une telle réaction de sa part.



La pluie frappait son visage et s'infiltrait dans sa veste. Il sentait ses cheveux se plaquer contre son front, il sentait l'eau éclabousser ses chaussures. Une telle sensation lui donnait l'impression d'être vivant. Sa démarche était rapide et assurée, il se dirigeait vers elle. Sa mère. À cet instant, rien ni personne n'aurait pu l'arrêter.

En entrant dans l'hôpital où elle était internée il passa sa main dans ses cheveux tout mouillés et demanda à l'accueil à voir Madame Rei Todoroki. La jeune femme qui l'avait reçu fut assez surprise, car en effet, la mère de Shoto recevait très rarement des visites. Très peu de personnes étaient au courant du fait qu'elle était internée en hôpital psychiatrique.


- Chambre 315 monsieur.

- Merci beaucoup.


Il monta les marches à la vitesse de l'éclair, il courut pour atteindre au plus vite le pas de cette porte. Avant d'ouvrir, il souffla un bon coup. Il ferma les yeux, puis posa sa main sur cette poignée froide.
Face au moment fatidique qu'il avait redouté presque toute sa vie, il se demanda comment sa mère réagirait. Quelle réaction allait-elle avoir en voyant face à ses yeux la descendance de l'homme qui avait piétiné sa vie ? Est-ce qu'il ressemblait tant à Endeavor ?
Comme pour répondre à sa question, la voix brisée de sa mère lui survint en mémoire :

"Même Shoto lui ressemble de plus en plus... "

Il souffla encore une fois. Puis enfin, il poussa cette porte. Il voulait devenir un héros, c'était son rêve et même si sa mère et Akane partageaient un point commun qui était leur envie de ne plus le voir, il était déterminé à les sauver. C'était le début de son nouveau départ.



Il l'observa quelques instants, elle était assise, ses magnifiques cheveux blancs déversés derrière son dos. Cette silhouette lui parut d'emblée familière, et il sentit un étau se resserrer autour de sa gorge. Il fut frappé par l'émotion. Sa mère était juste en face de lui, le regard rivé vers la fenêtre qui laissait voir la pluie frapper la ville.


- Maman.


Elle fit volte-face lentement, et enfin il croisa de nouveau ses magnifiques yeux teintés d'un gris perle hypnotisant. C'était bien sa mère qui le fixait, un air des plus surpris gravé sur son visage. Puis quelques secondes plus tard, le temps qu'elle réalise qu'enfin il se dressait juste là à quelques pas d'elle, elle fondit en larmes.
Il eut envie d'en faire de même.


- Shoto ! Tu as tellement grandi, tu es si...


Ses pupilles brillantes analysaient le garçon, qui sentait en lui une explosion d'émotions. Il était ému, heureux, il avait l'impression d'être redevenu un simple gamin de cinq ans dont l'unique souhait était de se blottir dans les bras de sa maman.


- Tu es si beau ! termina-t-elle.

- Maman, si tu savais à quel point j'ai tant attendu ce moment.


Elle lui sourit, et le jeune homme lui rendit ce sublime geste. Puis, elle quitta sa chaise et enlaça son fils.
Il n'était plus aussi petit qu'avant, était même plus grand qu'elle désormais. Shoto sentit son cœur s'apaiser lorsque la douce odeur de sa mère atteignit ses narines. Fermant les yeux, il resserra ses bras autour de celle qu'il n'avait jamais cessé d'aimer.
À cet instant, comme par magie, cette cicatrice qui se répandait sur son œil gauche semblait avoir disparu. Il venait de concrétiser son nouveau départ.



La nuit était déjà tombée, l'obscurité embrassait l'immense jardin de la demeure des Todoroki. Akane n'avait jamais autant chéri la pluie, car celle-ci parvenait à s'accorder avec sa peine de la manière la plus artistique qu'il soit.

Son cerveau était prisonnier des paroles que lui avait dites Henael.

Elle serra ses poings, et se blottit dans son sweat qui était entièrement mouillé. Ses yeux passèrent sur l'herbe, là où quelques jours auparavant elle se tenait aux côtés de Shoto. Désormais, une seule envie l'animait : rester seule. De plus, en même temps, une voix dans son cœur lui soufflait que sans elle Shoto avait l'air beaucoup plus heureux. Elle n'avait qu'à lever la tête pour réaliser que cette dernière avait raison.
D'où elle se tenait, Akane avait une vue sur la fenêtre de la chambre du jeune homme. Celui-ci était sorti il y a quelques heures et lors de son retour son visage semblait aussi illuminé qu'un soleil levant. Et maintenant, il conversait au téléphone avec une personne dont Akane ignorait l'identité. Peu lui importait de savoir qui était-ce, elle avait devant ses yeux la preuve qu'il se portait mieux sans elle. Peut-être était-ce mieux ainsi se dit-elle. Le connaissant elle restait convaincue qu'il ne s'attarderait pas sur elle.

L'adolescente posa ses mains sur le collier autour de son cou qu'il lui avait offert et qui représentait l'infini.


- Tu vas attraper un mauvais rhume ! Dépêche-toi d'entrer !


Elle fit volte-face en entendant retentir la voix grave du père de Shoto. Posté sur le seuil de la porte, bras croisés, il l'attendait avec un semblant d'impatience.


- J'arrive.


Elle se dépêcha de rentrer, et le super-héros lui lança une serviette.


- Tu vas mouiller le parquet.

- Ah...


Elle s'essuya rapidement à l'aide de l'objet, sous le regard azuré et intransigeant d'Endeavor.


- Je ne vais pas te parler en tant que super-héros cette fois-ci, mais en tant que père de ce jeune garçon que nous connaissons, commença-t-il. Ton comportement ne lui a pas échappé. Tu ne peux pas continuer à jongler d'attitudes de la sorte, alors sois clair une bonne fois pour toutes avec lui. Il a besoin de cela pour pouvoir aborder avec le plus de sérénité possible ses examens de fin d'année.

Les yeux d'Akane s'écarquillèrent.


- Que voulez-vous dire ?


Son nez se plissa, il tourna la tête.


- Il y a quelques temps je t'aurais clairement dit de renoncer à lui. Mais aujourd'hui..., commença-t-il d'un ton amer. Je ne suis pas aveugle. J'ai bien vu cette façon qu'il a de te regarder, il ressent pour toi des choses qu'il n'a jamais connu avant. Alors, plus d'ambiguïtés. Renonce à lui une bonne fois pour toutes, ou accepte tout ce qu'il est prêt à te donner.


Elle n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit, car déjà le père de Shoto s'en allait. Elle se mordit la lèvre inférieure, et elle dut admettre qu'il avait raison. Elle voulait le rejeter pour ses propres projets personnels, mais aussi pour que lui puisse avancer sans avoir à se retourner et vérifier qu'elle allait bien. Elle ne voulait pas le faire souffrir, alors elle serra son poing, sûre de sa décision quand bien même celle-ci allait lui déchirer le cœur.

Elle se dirigea jusque dans la chambre du jeune homme, et tapa sans la moindre hésitation. 
Il ouvrit quelques secondes plus tard, et son regard demeura toujours aussi impénétrable même lorsqu'il reconnut le visage d'Akane. Cette dernière dut admettre qu'elle se présentait à lui avec une apparence des plus déplorables. Son sweat large était encore mouillé, ses cheveux étaient plaqués contre son visage et pour couronner le tout ses yeux avaient sûrement rougit.


- Akane ? Qu'est-ce qu'il t'est...

- Ne dis pas un mot de plus, le coupa-t-elle. Je suis juste venue pour mettre les choses au clair. Je pense que l'idéal pour toi, Shoto Todoroki, serait de briser ce lien entre nous qui te force à t'accrocher pitoyablement à une personne qui pourrait s'enfuir d'un moment à l'autre. Néanmoins, je vais quand même te dire merci. Merci pour tout.


Sur ces mots durs et froids, elle se retourna prête à s'en aller. Sa rétine avait imprimé une dernière fois le visage de Shoto, l'expression de ses yeux, la façon dont il avait froncé des sourcils en l'entendant parler.

Elle baissa la tête, et fourra ses mains dans ses poches. Elle était presque en mesure d'apercevoir cette bulle sombre qui semblait se matérialiser autour d'elle.


- Si tel est ton choix...


Elle s'arrêta en entendant sa voix retentir. Peut-être allait-il la retenir. Peut-être allait-il lui dire que de son côté il était incapable de renoncer à elle, de ne plus l'aborder autant et de la même façon qu'avant. Akane avait conscience qu'en espérant cela elle s'illustrait horriblement égoïste.

- Alors je n'ai pas d'autres choix que de l'accepter.


Son cœur loupa un battement. Tout venait de se briser en face de ses yeux. Elle était désormais sûre d'avoir déchiré un de ses liens, ceux dont Henael lui avait parlés.
Il lui restait maintenant une dernière chose à faire. Akane retira son collier, puis se retourna et le posa avec délicatesse au sol. 

Ne voulant pas voir sa réaction elle s'empressa de rejoindre sa chambre et de s'y enfermer. 

Elle avait renoncé à lui ne voulant pas lui infliger le fardeau de la supporter, elle, personne complexe et indécise.
L'adolescente ferma les yeux, et savoura une dernière fois le souvenir du jeune homme encré en elle. Elle avait l'impression que son odeur de menthe fraîche se promenait partout autour d'elle. Son toucher délicat et en même temps entreprenant paraissait subsister dans chaque parcelle de sa peau.

Elle soupira.

Akane était impuissante face à ces deux forces antagoniques qui la tiraillaient de chaque côté. Impuissante face aux sentiments. Face à un désir de vengeance. Face à son existence. Face à Shoto.

Le verrou céda.

Une larme coula le long de sa joue.




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Prochain chapitre jeudi ou vendredi ! 

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