CHAPITRE 44 : CELLE QUI N'AVAIT RIEN
CHAPITRE 44 : CELLE QUI N'AVAIT RIEN
Elle était beaucoup trop monstrueuse pour avoir droit au bonheur. Telle était la phrase qui hurlait dans son esprit lorsqu'elle s'écroula au sol, à genoux, le regard tétanisé et absent. Il y a quelques secondes de cela, son corps était empli de vie et prêt à bondir n'importe où, et sur n'importe qui. Mais désormais, tout venait de s'envoler et elle était aussi manipulable qu'une poupée de cire.
Le sang d'un homme dégoulinait de ses lèvres et venait tâcher sa peau pâle en glissant le long de son menton. Elle eut une envie irrépressible de cracher ce goût métallique qui hantait sa langue et lui provoquait des hauts le cœur. Le contrôle des membres de son corps lui échappait, et quelques secondes plus tard des convulsions se propageaient en elle. En vain, elle essaya de se canaliser et de retrouver le contrôle de sa propre personne. Mais, tout lui échappait.
- Bravo Huri, lui dit une voix grave et rocailleuse. Finalement, tu es l'arme parfaite. Nous sommes fiers de toi.
Une main forte et large se posa sur son bras frêle. Écroulée au sol, elle ne cilla pas. Ses yeux grands ouverts restaient posés sur le cadavre de cet homme qu'elle avait assassiné alors qu'elle n'était qu'une enfant. Elle s'était contentée de lui arracher la vie en un coup de mâchoire au niveau du cou, au sein même d'une veine qui lui était vitale. Comment cet individu aurait pu se douter de quelque chose ? Qui aurait cru que cette enfant aux longs cheveux d'or pouvait se métamorphoser en une bête sanguinaire, contre sa propre volonté ?
Une arme.
Monsieur Andropov, cet homme qu'elle devait appeler "papa" depuis son adoption avait prononcé ce mot qui définissait son existence depuis qu'elle avait quitté l'orphelinat : une arme.
Huri avait eu le malheur d'être prise sous l'aile du fameux couple Andropov, réputé pour un immense empire qu'ils avaient su ériger à Moscou. Une telle puissance financière n'était pas le seul motif des ennemis qu'ils avaient derrière eux. Beaucoup savaient que le couple millionnaire était impliqué dans plusieurs trafics secrets en tous genres, des activités mystérieuses que même Huri ignorait mais qui demeuraient cependant la raison principale des règlements de comptes au sein desquels ils étaient impliqués.
Son alter peu commun à la norme avait su séduire Anastasia et Vladimir Andropov. En effet, ces derniers y avaient vu un moyen efficace de se débarrasser de leurs ennemis.
" La créature de Moscou"
Elle qui voulait préserver son innocence avait écopé contre sa volonté de ce surnom qui savait faire trembler le pays.
- Vladimir, porte la jusqu'à la voiture. Dès demain elle devra être sur pieds pour l'entrainement.
La voix cassante de sa mère adoptive suffisait à la faire frissonner. Avec ses grands yeux bleus, Anastasia Andropov n'avait qu'à la regarder pour la pétrifier sur place. Ses prunelles étaient celles qui hantaient ses sommeils. En l'entendant prononcer le mot "entraînement", un étau se referma autour de son estomac. Elle crut bien être sur le point de régurgiter toute la nourriture qu'elle avait consommé durant ces deux derniers jours. Peur et dégoût étaient les émotions qui dominaient et l'empêchaient d'esquisser le moindre geste.
Ses paupières s'abaissèrent lorsque Vladimir la souleva du sol, prêt à la ramener dans cette maison qui n'était ni plus ni moins que le lieu au sein duquel se déroulait tous ses cauchemars éveillés.
Lorsqu'elle émergea de son trou noir, le soleil venait à peine de sortir des limbes de son propre sommeil. Mais de ça, Huri n'en n'avait pas conscience car elle demeurait plongée dans l'obscurité logée par sa chambre. Dans un décor aussi sombre, l'image de son dernier crime lui bondit à l'esprit. Elle entendit de nouveau ce cri sortant du plus profond des tripes de cet homme tandis que ses deux canines tranchantes déchiraient sa peau d'une façon brutale. Elle déglutit. Huri avait peut-être la physionomie d'un vampire, mais elle venait se placer aux antipodes des idées préconçues en ayant horreur du sang. Malheureusement, elle était dans l'obligation d'en consommer depuis qu'elle vivait entre ces murs, et ce, non pas pour sa survie mais uniquement dans le but de tonifier ses capacités physiques.
Elle se leva avec lenteur, et quitta son lit. Qui serait-elle dans l'obligation d'assassiner dans les jours, voir même, les heures à venir ? Sa pensée à peine formulée, la porte grinca contre le parquet et une lumière aveuglante lui frappa la pupille. Elle plissa les yeux, et détourna la tête.
- L'entrainement va commencer dans quelques minutes, lui rappela sa mère. Prépare-toi. Tu dois manger, être en forme pour avoir en ta possession le maximum d'énergie. Ton petit-déjeuner t'attend à la cuisine.
Elle hocha de la tête et se leva. Elle n'avait d'autres choix que d'obéir. Combien même elle avait pensé à plusieurs reprises quitter le domicile des Andropov, elle ignorait où est-ce qu'elle pourrait aller. De plus, le pays entier l'ignorait peut-être, mais elle était à l'origine des trois crimes réalisés par cette fameuse créature de Moscou. Elle ignorait si loin de sa famille adoptive elle parviendrait à camoufler la vérité.
Pour toutes ces raisons, et surtout parce qu'elle se savait condamnée du fait de son alter meurtrier, Huri se dirigea vers la cuisine, le corps épuisé, prête à entamer une énième séance d'entrainement et à supporter les décharges électriques lorsqu'elle ne serait pas à la hauteur des exigences de son nouveau père.
En arrivant près de la cuisine un hoquet de stupeur s'échappa de ses lèvres lorsque l'enfant unique de la famille, David, lui lança un regard mauvais. Huri avait toujours su qu'il l'avait en horreur, et elle savait également qu'il vouait une haine incommensurable envers ses deux géniteurs. Il termina son verre d'eau et passa près d'elle comme si elle n'était ni plus ni moins qu'un vieux déchet abandonné. Huri baissa ses yeux verts comme l'émeraude qui laissaient voir l'étendue de sa tristesse.
- Les gens comme toi, cracha soudainement David, ne mériteraient pas de vivre. Tu n'es qu'une arme meurtrière dont se sert mes ordures de parents.
Il se retourna et enfonça son regard azuré et haineux dans les yeux de la jeune fille avant de s'en aller pour de bon. Il ne vit pas la perle salée qui traçait un sillon le long de la joue d'Huri.
https://youtu.be/Z28KNun3U9Q
L'enfant tomba au sol dans un bruit sourd. Elle ferma les yeux et grinça des dents, victime de la douleur qui faisait vibrer chacun de ses os. Elle se força néanmoins à se relever en sentant approcher Vladimir et les décharges électriques au bout de ses doigts. La sueur coulait le long de son front, quelques traces de sang et de crasse parsemaient son visage et ses bras si maigres.
"Relève-toi. Allé..."
Ses jambes tremblaient, mais sa peur dominaient la douleur.
- Tu t'es relevée, dit son père d'un ton calme et froid. Bien, tu commences à comprendre que l'esprit peut vaincre la douleur.
Essoufflée, Huri se prépara à bondir de nouveau le plus haut possible afin d'attraper les objets qui étaient suspendus au plafond. Alors qu'elle s'apprêtait à le faire, une crampe hurla le long de sa jambe droite.
- Je... Je..., balbutia-t-elle.
- Tu es faible.
La décharge courut le long de son dos, et elle hurla à en perdre ses cordes vocales. Lorsqu'elle perdit l'équilibre, elle pria pour qu'enfin la Mort vienne la délivrer de cette existence misérable.
À cet instant, Huri se demanda pourquoi elle s'accrochait tant à la vie. Quelle raison la poussait à survivre ? Elle pensa aux paroles de Madame Adrielle, qui lui avait dit qu'un jour ou l'autre elle saura trouver quelqu'un qui la jugera à sa juste valeur, que le monde était immense et qu'il logeait plusieurs âmes jumelles destinées à se compléter. Huri était à la recherche d'un héros, comme ceux qu'on voyait à la télévision...
- Tu abandonnes Huri ?
Avec peine, elle esquissa un sourire. Il n'avait qu'à la tuer, ce serait sans aucun doute le plus grand service qu'il pourrait lui offrir. De l'électricité jaillit de ses doigts, elle était plus intense et elle devina qu'il avait augmenté l'intensité des volts. Elle ferma les yeux, mais les ouvrit immédiatement.
Derrière Vladimir venait de se matérialiser d'une manière inexpliquée une silhouette sombre et élancée. Les yeux d'Huri s'écarquillèrent et elle se demanda comment cet inconnu avait pu entrer au sein de la demeure des Andropov. Son ouïe surdéveloppée n'avait rien entendu, il avait été aussi silencieux qu'une ombre, pas même son souffle ne l'avait trahi. Elle déglutit et essaya avec peine de prononcer un seul mot. La panique s'installa en elle, et elle recula avec peine tandis que son père adoptif fonçait des sourcils ignorant qu'un homme cagoulé était juste derrière lui.
- Derrière..., commença Huri.
Mais, ses paroles furent vaines et s'évanouirent dans ses lèvres. Le coup avait été rapide, pendant quelques secondes même elle se mit à douter de son existence. Elle réalisa que la scène horrible qui venait de se jouer n'était pas un cauchemar lorsque du sang chaud trouva refuge sur la peau de son visage. Le corps de Vladimir tomba contre le sol en un bruit sourd. Huri cligna des yeux à plusieurs reprises, mais rien ne voulait disparaitre. Ses pupilles se posèrent sur cet individu aussi sombre que la nuit qui se dressait en face d'elle. Son katana laissait voir des gouttes de sang rouges, et il affluait de cette arme meurtrière une énergie étrange, une aura bleutée qui contribuait à la rendre plus redoutable.
"Fuir."
C'était son instinct de survie qui s'était exprimé. Face à ces deux grands yeux rivés sur elle, teintés d'un bleu nuit, Huri se savait prisonnière. Elle n'avait pas le temps de réfléchir sur cette situation, la seule chose qu'elle retenait était la suivante : un homme était venu assassiner sa famille d'adoption.
Avec le peu de forces qui lui restaient, elle se redressa, ouvrit la porte de la salle à la volée et courut de toutes ses forces. Ses pieds nus frappaient avec force le parquet, et elle descendit en bondissant les escaliers. Elle entendit le plancher derrière elle grincer, lui laissant ainsi comprendre que l'assassin avait avancé.
Soudain, dans sa course effrénée le pied d'Huri buta sur un obstacle.
Elle perdit l'équilibre et son corps fut projeté à quelques mètres.
"Fuis."
L'ordre résonnait dans sa tête. Elle se redressa aussitôt, et ses yeux se percutèrent à la seconde vision d'horreur qui se dessinait devant elle.
C'était un corps qui l'avait fait tombée.
Anastasia était allongée au sol, du sang s'écoulant de sa gorge. Non loin d'elle David. Un hoquet de stupeur se bloqua dans sa gorge. L'odeur du sang imprégna ses narines, et toute sa vision semblait écarlate.
"Fuis."
Elle obéit. Son esprit était en proie au brouillard et se contentait seulement de visionner le carnage sanguinaire autour d'elle.
Huri était à quelques pas de la sortie, lorsque l'homme apparut.
Devant elle.
D'une façon inexpliquée.
Elle hurla.
- La créature de Moscou, prononça-t-il d'un ton calme en rangeant son katana. Je n'ai pas pour ordre de t'éliminer.
Elle était incapable de prononcer le moindre mot.
- Où est-ce que tu comptes aller au juste ?
Il s'accroupit pour être à sa hauteur. Elle ne répondit pas.
- Je vois, fit-il en penchant la tête sur le côté. Tu me sembles en état de choc.
Il posa sa main gantée sur la tête de l'enfant.
- Suis-moi.
- Non !
C'était un cri qui s'était échappé de sa gorge.
- Ah tiens, tu retrouves la parole maintenant ?
- Je... Je ne veux pas être une arme ! grinça-t-elle entre ses dents tout en serrant ses petits poings.
Il rit avant de se redresser.
- Tu étais donc bien la petite tueuse de cette famille que j'ai eu pour ordre d'éliminer. On m'a payé pour cela. Écoute gamine, mon arme elle est là.
Huri déglutit tout en reculant. Elle l'observa effleurer le manche de son katana.
- Je te propose de devenir l'arme d'une seule personne : toi-même.
- Ma place est en prison ! Je vais me dénoncer... Je ne veux plus jamais revoir du sang ! Jamais ! Jamais !
Elle secoua la tête avec énergie.
- Tu es innocente. Malgré ce que tu as vécu, tu ne sembles toujours pas comprendre que la vie est une lutte acharnée. Suis-moi, et je te promets que si tu ne te sens pas à ta place à mes côtés je te laisserai retrouver les flics.
Pour une raison qu'elle n'aurait su dire, Huri avait accepté de suivre cet inconnu. Elle n'avait que dix ans, et déjà, elle était persuadée qu'elle n'avait plus rien à perdre. Alors elle avait suivi cet homme au regard de nuit. Il s'appelait Zachariel. C'était un joli nom.
https://youtu.be/otvzb4LFLGQ
Huri était assise sur ce toit, le visage découvert et exposé au souffle frais du vent. Sa chevelure blonde et courte se laissait aller au flux de la liberté. Londres était une jolie ville au sein de laquelle l'esprit de Noël pouvait se ressentir à chaque coin de rue. Mais pour elle, ou plutôt, pour eux, l'heure n'était pas aux festivités. Zachariel se plaignait depuis dix bonnes minutes de la température tout en en essayant avec peine de se réchauffer. Huri le regarda avant d'esquisser un léger sourire. Qui aurait cru que cet homme meurtrier était en réalité sensible au froid ?
- Raaaah ! Henael abuse, avec la banque d'alters qu'il loge dans son corps il ne pourrait pas en trouver un qui servirait à construire des vêtements qui tiennent chaud ? Parce que la combi' total look noir c'est bien beau, mais chez les anglais c'est pas le top du top.
Huri haussa des épaules, et fixa le grand blond enfiler sa cagoule noire.
- Je n'ai pas trop froid moi.
- Ça doit avoir un rapport avec ta nature de pompeuse de sang.
Elle s'abstint de tout commentaires, et préféra se focaliser sur l'homme qu'ils devaient espionner. Il était père de famille, et semblait heureux d'être témoin de la joie de ses enfants tandis que chacun déballait leurs cadeaux de Noël.
- Hourra, dit Zachariel avec un ton peu enthousiaste, j'ai eu le jouet que je voulais super...
Il leva les yeux au ciel, visiblement insensible à cette scène qui se jouait sous ses yeux. Huri comprit qu'il restait focalisé sur sa mission. Demain dès l'aube, il allait tuer cet homme. Parce que c'était leur mission. Parce qu'ils avaient été payés pour le faire. À cette pensée, le regard d'Huri se voila d'une lueur de tristesse.
- Ça ne te fait rien à toi ? lâcha-t-elle de but en blanc. Tu ne trouves pas ça cruel de mettre un terme à la vie de cet homme ?
- C'est peut-être cruel mais c'est nécessaire. Ne l'oublie pas gamine, nous sommes des mercenaires et pour nous maintenir nous avons besoin d'argent. On fait ça, pour défendre notre cause.
Il n'avait pas tord dans le fond, pensa Huri. Néanmoins, elle réalisa également à quel point la société pouvait faire preuve d'hypocrisie. Le monde commençait à craindre la Némésis, petit à petit ils écopaient du statut de criminels les plus recherchés par les autorités. Or, beaucoup ignoraient que de grandes personnes tels que des chefs d'États, se servaient d'eux afin d'arriver à leurs fins.
- Pour notre cause dis-tu. Mais j'ai l'impression que ma présence à tes côtés se justifie par le fait que je vous suis reconnaissante. Je...
- Les Andropov c'est du passé, la coupa Zachariel. Focalise-toi sur la mission maintenant, on a fini de discuter.
La mission, la mission... Ils n'avaient que ce mot à la bouche. Henael comme Zachariel. Mais parce qu'elle ne s'imaginait plus vivre sans ce dernier, Huri obtempéra et se concentra de nouveau.
Zachariel. Elle, n'avait que ce prénom à la bouche.
https://youtu.be/O2Occn4QBQY
Concentration était le mot-clef de cette manœuvre. Des armes éparpillées à ses côtés, Ken Isayo était plongé dans l'utilisation de ce don héréditaire qui lui permettait de transposer l'énergie du dragon de l'air dans des objets. Pour se faire, il devait puiser dans ces ressources d'énergie, aller dans une utilisation plus poussée de son alter. Une aura bleutée en forme de dragon pouvait se voir sur les mains de Ken. Chacun de ses gestes étaient calculés. Une goutte de sueur pouvait s'apercevoir sur son front. Sa chevelure brune avec des premiers reflets grisâtres avaient repoussé, et quelques mèches lui tombaient sur les yeux.
- Encore un petit effort, s'encouragea-t-il en un souffle.
Quelques minutes plus tard, sa manœuvre fut terminée. Il regarda ces poignards meurtriers auxquels il avait lui-même donné naissance. Une énergie des plus redoutables était logée en ces armes.
- Toujours aussi efficace Ken à ce que je vois.
Sa mâchoire se contracta lorsqu'il reconnut derrière lui cette voix grave, écorchée, qui saurait faire trembler de peur n'importe quel individu.
- Ta volonté est satisfaite Henael ? Comme tu peux le voir, j'ai refait tout ton arsenal.
- J'en suis presque ému, plaisanta-t-il.
Ken répugnait le ton de sa voix. De plus, sa haine envers ne faisait que s'accroitre lorsqu'il avait conscience des véritables intentions de cet homme.
- Tu as assassiné le docteur Wayne ? dit Ken.
- En effet. Tous les super-héros se sont agglutinés à New-York, afin de résoudre le mystère entourant la mort d'une des plus grandes enflures de ce monde.
Ken serra le poing. Lui qui d'ordinaire savait faire preuve d'un sang-froid exemplaire, sa réaction fut incontrôlée. À la vitesse de l'éclair, il s'empara d'un poignard qu'il envoya valser en direction d'Henael. Si ce dernier laissa croire pendant quelques microsecondes que le coup allait lui être fatal, il rattrapa le poignard situé à quelques centimètres de son œil, à l'aide de deux doigts.
Il fronça des sourcils. Ken eut à peine le temps de cligner des yeux, que l'arme repartait en sa direction. Il l'évita de justesse.
- N'oublie pas qui est l'auteur de ces cicatrices le long de tes joues Ken Isayo.
- Franchement Henael, vouloir s'emparer de la force d'une gamine de quinze ans... C'est bas... Très bas de ta part !
Son interlocuteur avança en sa direction, et se positionna à quelques centimètres de lui.
- Tu veux savoir ce qui est bas ? Cette société. Cette société au sein de laquelle des individus tels que le docteur travaille avec le gouvernement, et mettent en quarantaine de jeunes gens dont les alters ont été jugés trop dangereux. Interdits.
- Akane ne sera pas l'élément qui te permettra d'aller jusqu'à tes fins !
Il se contenta de laisser échapper un léger rire.
- C'est ce que tu crois. Tous mes plans sont prêts, et dans quelques temps, le jeune Todoroki et ta chère fille seront ici même. Dans cet Institut où sont formés l'élite demain, celle qui changera le monde.
Ken déglutit. Bien qu'il refusait de l'admettre, une voix au fond de lui broyait du noir et se demandait comment il pourrait venir à bout d'un homme aussi puissant. Henael était constamment sur ses gardes et en même temps si sûr de lui.
- Ken, cette société surhumaine est de loin la plus corrompue qui n'ait jamais existé, énonça-t-il du haut de son ton froid et calme. Les super-héros, ce symbole de la paix nommé All Might ne sont ni plus ni moins que de belles façades brillantes derrière lesquelles se dissimulent des vérités ignobles. Le trafic d'alters, la maltraitance de cette minorité qui en n'a pas hérité, les vilains qui courent les rues abandonnées ou encore, les individus tels que moi qui devaient être assassinés en raison d'un alter incontrôlable, trop puissant. Un alter interdit par la société. Ken, c'est contre tout ça que nous avons toujours lutté. Pour le prix d'une vraie justice. Et le chemin jusqu'à elle est parsemé de souffrance et de haine.
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