CHAPITRE 37 : SIRIUS BLACKTHORNE, LES ORIGINES
CHAPITRE 37 : SIRIUS BLACKTHORNE, LES ORIGINES
https://youtu.be/_jqSy8E9JLQ
Brooklyn, New-York.
Les lieux étaient déserts, ou du moins peu fréquentés à cette heure où le soleil commençait à se coucher. Les environs étaient recouverts par un voile doux et orangé.
Cependant, le silence des environs se voyait peu à peu brisé par le bruit produit par la course effrénée de trois gamins. Animés par la fougue de la jeunesse, leurs petits corps frêles recouverts par de simples vêtements modestes tâchés de boue à quelques endroits, se faufilaient entre ces vieux bâtiments dont les briques oranges commençaient à se laisser aller au fil du temps. Pour le plaisir d'entendre retentir le bruit caractéristique des flaques d'eau, les trois enfants laissaient leurs vieux souliers s'écraser dessus. L'air chaud de l'été glissait sur leur peau, ils se sentaient libres, enfin délestés du poids terribles des devoirs. Bien-sûr, les revenus faibles de leurs parents excluaient toutes possibilités de partir en voyage pendant ces deux mois d'été, mais au bout de sept années d'existence ils avaient fini par trouver des occupations qui leur donnaient l'impression de profiter des vacances.
D'un geste naturel qui était très vite devenu familier, les trois gamins escaladèrent une échelle donnant accès au vieux toit d'un immeuble très peu habité. Un sourire éclairait leurs visages juvéniles. Sirius était toujours à la tête de ce petit groupe. Il fut le premier à achever son ascension. Il avança, et se sentit grand. Une partie de Brooklyn s'étendait en face de ses yeux noisettes. Il n'était plus ce simple enfant d'ouvriers, désormais il était un aventurier des plus intrépides accompagné de ses deux fidèles alliés.
- Je suis le capitaine Sirius Blackthorne ! hurla-t-il du haut de sa voix enfantine.
Son amie Cassie laissa échapper un cri de joie tandis que sa chevelure rousse se faisait légèrement emporter par de petites braises d'été. Quant à Alec, son meilleur copain, il dressa en direction du ciel son petit poing.
Sirius sourit. Ses deux prunelles pétillaient, ses cheveux noirs comme l'ébène faisaient émerger la pâleur de sa peau, le rose de ses lèvres s'accordait à celui qui embrassait ses joues avec douceur. Ce jeune enfant était muni d'une beauté pure, qui résultait de l'innocence logée par son âme.
Les bras dressés en l'air, le regard fixé vers l'horizon, il se sentait vivant. L'image qu'il offrait de lui-même était semblable à celle d'Icare, prêt à découvrir les horizons exceptionnels logés par le ciel. Sirius connaissait les lieux qui s'étalaient devant lui, telle était la raison pour laquelle en dépit de son très jeune âge il se sentait aussi puissant qu'un chêne centenaire ayant survécu à tous les aléas de la nature.
- J'ai apporté des bonbons ! s'exclama Alec à la grande joie de ses amis.
Les enfants s'assirent et se mirent à savourer les sucreries comme s'il s'agissait de la dernière chose qu'il pourrait goûter sur Terre.
- Ch'est tellement bon ! fit remarquer la fille du groupe alors qu'elle avait la bouche pleine.
Sirius était bien d'accord avec elle. Mais le plus délicieux était tout simplement cet instant. Il était entouré par ses amis, et pour couronner le tout un goût agréable ravivait ses papilles.
- On va bientôt rentrer, leur rappela Sirius.
- Roh c'est nul ! se plaignit Cassie qui était probablement la plus rebelle des trois. On est déjà à la maison ici !
Ils étaient restés quelques minutes de plus, assis, à évoquer leurs dessins animés préférés et tout ce qu'ils aimeraient découvrir plus tard lorsqu'ils seraient plus grands.
Lorsqu'il rentra, Sirius aperçut des inconnus réunis autour de la table de la salle de séjour. Parmi eux, il reconnut le père d'Alec et la mère de Cassie. Il ne fut pas le moins du monde surpris. Ce genre de réunions faisaient partie intégrante de son quotidien. Il s'autorisa à offrir un baiser à ses parents comme si de rien n'était. Il reçut des regards emplis d'affection, et il accepta avec joie la part de gâteau au citron que lui proposa la mère de Cassie.
- Va dans ta chambre mon garçon, lui dit sa mère en caressant ses cheveux bruns qui s'étaient désordonnés au fil de ses aventures du jour.
Sirius hocha de la tête, mais regarda sa mère d'une façon qui semblait dire que le fait qu'il obéisse ne signifiait pas pour autant qu'il ne comprenait rien à la situation. Bien au contraire.
Le gamin s'en alla non sans accorder un dernier regard à ses géniteurs.
Il laissa le temps passer en jouant avec la vieille voiture télécommandée que lui avait offert son père pour ses cinq ans. De temps à autres, il ne pouvait s'empêcher de tendre l'oreille afin d'entendre ce qui se disait non loin de là.
Ce fut au bout d'une heure, comme d'habitude, que son père ouvrit la porte de sa chambre en lui offrant un sourire.
- Comment va mon petit champion ?
- Papa, je peux te poser une question ?
Le trentenaire parut décontenancé par cette réponse inattendue de la part du petit Sirius.
- Euh... Oui bien-sûr.
- C'est pas dangereux ce que vous faites ?
L'expression joyeuse qui animait les traits du père de Sirius disparut aussitôt. Il avança en direction de son fils, et le prit dans ses bras. L'enfant se sentit rassuré en sentant l'odeur de son géniteur. Ses petits bras tentèrent tant bien que mal de lui rendre son étreinte.
- Non ce n'est pas dangereux, lui souffla son père à l'oreille. C'est pour l'avenir de notre pays que nous faisons ça, ne l'oublie jamais Sirius. Mais, avant tout je veux que tu me promets de toujours rester aussi prudent.
- Je te le promets, s'empressa-t-il de dire. Papa, moi aussi plus tard je veux faire partie de la Résistance !
Enfin. Le jeune garçon avait enfin formulé tout haut cette pensée qui tournoyait dans son esprit depuis quelques temps déjà. Il s'attendit pendant quelques secondes à se faire gronder. Au lieu de quoi, son père se mit à rire.
- Ne dis pas n'importe quoi mon garçon ! D'ici quelques années, le tyran qui nous sert de Président ne sera plus à la tête du pays. Tu pourras avoir une vie meilleure Sirius, je te le promets.
Le jeune garçon s'était agrippé à cette promesse. Il se sentait fier d'avoir des parents aussi forts, luttant de toutes leurs forces contre le régime politique instauré par un homme au pouvoir depuis vingt ans. Pour lui, il était clair que son père et sa mère n'étaient pas de "sales communistes" ou encore des "terroristes".
C'était grâce à eux, que plus tard il pourrait devenir médecin. Son alter lui servirait à sauver la vie de plein d'individus, et il serait utile à l'humanité. Il serait un véritable héros. Pas comme ceux des États-Unis, qui suivaient simplement le vent instauré par la dictature.
Un beau matin ensoleillé, Sirius fut réveillé par sa mère. Il reconnut d'emblée la lueur argentée de l'anneau des Blackthorne qui brillait à son cou. Étant beaucoup trop grand pour entrer dans son doigt, sa mère s'était débrouillée pour en faire un collier en l'accrochant au bout d'un simple fil.
Sirius fut heureux en découvrant au dessus de lui le visage juvénile de la femme qui s'occupait de lui chaque jour. Evelyn Blackthorne était sa maman. Elle avait eu Sirius à seulement dix-huit ans, mais cela ne l'avait pas pour autant empêché de s'occuper de l'éducation de son fils d'une manière des plus convenables. Au fond de lui, l'enfant savait que la seule chose qui manquait à sa petite famille était l'argent. Mais malgré ses sept ans, il faisait preuve d'une certaine maturité et comprenait que le véritable bonheur ne provenait pas de l'argent.
Le garçon sentit la chaleur de sa mère l'entourer.
- Sirius..., commença-t-elle. Sirius mon garçon... Je veux que tu vives.
" Pourquoi me demande-t-elle ça ? "
Le pauvre garçon fut tétanisé en sentant des larmes chaudes imprégner son t-shirt.
- Maman... Maman pourquoi tu pleures ?
- Oh ça, n'y prête pas attention ! Alors tu me le promets ? demanda-t-elle en essayant avec peine de lui offrir un sourire.
- Oui bien-sûr maman !
Désireux de sécher ses larmes, il rit avant de lui sauter au cou. Il n'avait pas de quoi s'inquiéter, ses parents étaient forts.
•°•°•
https://youtu.be/dVhK8nvkets
Des larmes dévalaient ses joues. Le garçon était tétanisé, incapable d'esquisser le moindre geste. Son corps entier était sujet à une paralysie sévère provoquée par la peur.
La peur.
Elle rongeait chaque particule de son être.
Sirius serrait fort contre lui sa vieille voiture, et était incapable de faire autres choses que rester caché derrière la porte du placard.
"Mais, avant tout je veux que tu me promets de toujours rester aussi prudent. "
"Sirius mon garçon... Je veux que tu vives. "
Il devait écouter ses parents, mais à cet instant il doutait que cette décision soit la plus judicieuse. Il se mordit la lèvre inférieure en prenant conscience du fait qu'en se cachant, il n'écoutait pas ses parents mais mettait en évidence son manque de courage. Dès l'instant où sa mère lui avait dit de se cacher dans le placard, il avait obéit, une boule au ventre. Les voisins avaient-ils dénoncé leurs activités hors-la-loi ? Ou bien, avaient-ils commis une erreur qui s'était illustrée fatale pour leur identité ?
Le garçon déglutit, et laissa ses larmes poursuivre un sillon le long de ses joues en entendant les cris de sa mère. Il osa par un élan de courage insoupçonné regarder par l'intermédiaire du léger espace offert par les deux portes scellées, l'apparence des soldats qui venaient de lancer une vague de répression dans le quartier.
Ils étaient armés jusqu'aux dents. Le bruit de leurs bottes martelant le sol suffisait à faire trembler le garçon. Pendant une seconde il imagina la souffrance qu'il subirait si l'un d'eux venait à ouvrir la porte.
Il ferma les yeux.
Très fort.
" Papa... Qu'est-ce qu'ils vous feront si un jour ils vous attrapent."
" Des choses horribles mon garçon."
Il serra sa voiture encore plus fort. Les roues de cette dernière s'enfoncèrent dans sa poitrine, mais il était incapable d'en sentir la douleur.
- Qu'est-ce qu'on fait ? rugit une voix grave à quelques centimètres de lui.
Il s'empêcha de laisser échapper un souffle de stupeur en se mordant la lèvre jusqu'au sang.
- On embarque les deux, et on fout le feu à la baraque.
Le cœur de Sirius explosa dans sa poitrine. Ils avaient eu ses parents. Ils allaient incendier sa maison. Avait-il le droit de se cacher ? Tous les gens qu'il aimait était en danger... Avait-il le droit de rester bras croisés, tétanisé par la peur ?
Il était persuadé que non. Mais, il fut incapable de bouger. Même en ayant deviné que sa mère avait perdu connaissance. Une douleur horrible se propageait dans sa poitrine.
Un son assourdissant.
Une odeur.
Des cendres.
En quelques secondes, Sirius se retrouva seul. Les flammes envahissaient tout cet environnement familier.
"Je veux que tu vives Sirius."
Épuisé, le corps tremblant, il quitta le vieux placard et se servit du peu de forces qui lui restait pour essayer de s'échapper. Malheureusement, son corps trop jeune semblait incapable de résister aux flammes. Il se mit à tousser. Il peinait à garder les yeux ouverts, ces derniers étaient piquants, brûlants. Son corps était chancelant et fragile. Sirius se laissa tomber au sol, et pria pour que les flammes en finissent rapidement. Il demanda pardon à sa mère, priant pour qu'elle comprenne qu'il ait fini par laisser la mort l'attraper. Sa voiture contre lui, s'apparentait au dernier souvenir de son père. Il pensa à Cassie et Alec et espéra jusqu'au fin fond de son cœur qu'ils avaient réussi à échapper aux troupes.
- Un..., murmura-t-il.
Il se dit que compter les secondes avant sa mort pourrait s'avérer utile. Malheureusement, ses paupières se fermèrent et le plongèrent dans l'obscurité avant même qu'il n'ait pu passer à deux. Il respirait encore. Mais plus pour longtemps. Il en était sûr.
Il avait déjà perdu connaissance lorsqu'il fut secouru. Il avait déjà tout perdu, excepté cet anneau argenté qu'une personne bien intentionnée avait veillé à mettre autour de son cou.
Avant de se focaliser sur le jeune Todoroki dont l'attaque surprise avait su le déstabiliser, Sirius lança un regard à Akane qui fixait avec une haine incommensurable le jeune homme à la chevelure bicolore.
- Tu perds ton temps ! cracha-t-elle d'une voix emplie de colère.
Shoto daigna enfin la regarder. Il se mit à avancer avec calme, comme si la situation ne le perturbait pas le moins du monde.
- Je fais juste ce que j'ai à faire, dit-il en un murmure.
- Ce n'est pas contre lui que tu devrais te battre Shoto.
Sirius ferma les yeux pendant quelques secondes, craignant le pire. Il se concentra, puis ouvrit de nouveau les paupières pour se focaliser encore une fois sur Akane. L'expression qui animait ses yeux laissait comprendre qu'elle était sur le point de réaliser une bêtise. Le jeune homme se prépara, prêt à intervenir s'il le fallait. Il doutait qu'à ce stade, Akane puisse rivaliser contre Shoto Todoroki.
- C'est contre moi que tu devrais te battre imbécile !
Un disque enflammé commença à prendre forme dans sa main gauche. Sirius haussa légèrement les sourcils en réalisant qu'elle utilisait également son deuxième alter. Son attaque était de feu et l'air lui permettait de se déplacer à une vitesse non-négligeable. Elle ne courait pas. Elle volait. Les flammes qui jaillissaient de sa main devenaient de plus en plus puissantes.
Sirius lança un regard furtif en direction de Shoto. Les yeux de ce dernier exprimaient une surprise sans nom, en plus de laisser comprendre qu'il était détruit par ce qu'était sur le point de commettre Akane.
Un air glacial reprit cependant très vite possession de ses traits. Sa main droite commençait à faire émerger de la glace.
Sirius n'attendit pas une seconde de plus et alla se positionner entre les deux adolescents. À l'instant où Akane faillit attaquer, ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle comprit qu'elle s'en prenait non plus à Shoto, mais à Sirius. Son offensive était si puissante que ses cheveux virevoltaient dans les airs, malmenés par le flux d'énergie auquel elle avait donné naissance.
De l'autre côté, la glace de Shoto menaçait de causer des dégâts considérables.
"Il ne veut pas l'attaquer. Juste se défendre. C'est elle que je dois arrêter. "
Sirius saisit le poignet fin d'Akane. D'un geste précis, il parvint à orienter sa main de telle sorte que son attaque ne menaçait plus Shoto. L'adolescente laissa échapper un grognement de frustration avant de faire disparaître son disque enflammé. Sirius fronça des sourcils avant de lâcher la jeune fille.
- Je m'occupe de Shoto. Toi, tu t'en vas. Ma mission consiste à te ramener jusqu'à un certain endroit. Et tu as accepté de me suivre, alors tu vas prendre cette moto et te laisser guider par le GPS.
- C'est inutile, déclara Shoto. La route a été barricadée.
Sirius en avait conscience, mais ça n'allait pas être ce simple détail qui allait l'arrêter. Il savait que derrière Todoroki, il devait sans aucun doute avoir toute une équipe de supers-héros prêts à attaquer. Pendant un instant il se demanda où était Endeavor, car il ne repérait son flux d'énergie nulle part.
Cependant, le moment n'était pas approprié pour penser à cet homme qui possédait des flammes dévastatrices. Il vérifia qu'Akane était bien en train de s'exécuter. Sous l'effet de l'adrénaline, l'adolescente n'avait établit aucune remarque sur le fait qu'elle n'était pas à l'aise en moto, encore plus si c'était elle qui devait la conduire.
- Ne t'en fais pas Shoto, lança Sirius en un léger rire. Akane se débrouillera très bien. Maintenant, on peut véritablement commencer.
Il dégagea son anneau qui demeurait sans cesse sur lui. D'un geste, il le fit passer autour de son cou, sous le regard impassible de son adversaire. Il allait se battre au nom des Blackthorne.
- Bien, répliqua Shoto en laissant ainsi voir de la buée s'échapper de ses lèvres. Je m'occuperai d'Akane plus tard. De vous deux, le plus dangereux c'est bien toi.
https://youtu.be/JulZjmLfLw4
Sirius dégagea son poignard de son étui. Il en serra le manche contre la paume de sa main. Son arme n'avait plus trop d'énergie, comme une bonne partie de l'arsenal de la Némésis. Ken devait absolument agir dans les temps à venir. À cet instant, Sirius constata de nouveau à quel point cet homme jouait un rôle déterminant au sein de la Guilde. Son don secret, celui qui le permettait d'imprégner le souffle ravageur d'un des dragons des éléments dans l'objet de son choix, était sans contester ce qui avait permis à la Némésis d'atteindre une telle puissance.
" Peu importe, avec les armes que j'ai je serai en mesure de l'éliminer. Je dois juste mettre au point une stratégie."
Le grand brun opta pour la surprise. Il s'élança en direction de Shoto afin d'analyser son attaque de défense. Son poignard positionné en face de lui, il essaya d'entailler le bras droit de son adversaire.
Cependant, l'adolescent recula de quelques pas et créa aussitôt une petite muraille de glace. Sirius se savait capable de la détruire, or, il ne le fit pas. Il s'arrêta et prit le temps d'observer son ennemi. Henael avait déjà parlé du jeune Todoroki et avait fait savoir qu'il était du genre à attaquer à distance.
- Qu'on soit bien clair gamin, je ne suis pas Henael. Je ne compte pas m'amuser avec toi en testant seulement l'étendue de tes capacités. Je compte bien t'éliminer.
Place au bluff. Grâce à son sens de l'analyse, Sirius avait compris qu'Henael convoitait les alters de ce jeune garçon prodige. Par conséquent, il était hors de question de le tuer. En revanche, rien ne l'empêchait de lui laisser quelques souvenirs de leur rencontre.
Pendant quelques secondes, il ne se passa rien. Mais ce ne fut pas pour autant que le brun ne resta pas aux aguets. Chacun de ses sens étaient aiguisés au maximum.
" À ma place, Zachariel ou Huri l'aurait attaqué. Mais moi, je préfère l'analyser. "
- Place aux hostilités.
À ces mots, Shoto fit fondre son mur de glace. Il redressa sa main droite. Une froideur commençait à se disperser dans les lieux. Sirius dégaina plusieurs aiguilles de sa ceinture. D'un geste fluide il les positionna entre chacun de ses doigts.
Un feu immense fut suivi d'un torrent de glace qui se matérialisa d'une manière brutale et se propulsa en direction de Sirius.
Ce dernier recula à une vitesse exceptionnelle et serra des dents en sentant la glace aller encore plus loin.
À cette vitesse, il allait se retrouver prisonnier. Le moment était venu pour lui d'user de son arme. Il resserra l'étreinte qu'il exerçait dessus et d'un geste rapide et fluide il usa du poignard pour détruire la glace qui semblait aussi solide que de l'acier. Il n'avait aucun doute : sans la force du dragon qui coulait dans ce poignard il n'aurait pu venir à bout de cette matière solide.
Ce fut à son tour de passer à l'offensive. Il envoya en direction de Shoto les aiguilles. Cependant, ce dernier parvint à les éviter, et redressa un regard déterminé vers Sirius qui avançait désormais en sa direction. Ces petites armes qu'il avait envoyé n'avaient pas pour but de l'atteindre, mais plutôt d'assez le déstabiliser pour qu'il puisse s'approcher de lui et d'user de son alter.
Il dessina plusieurs signes à l'aide de ses mains, et en sentant une force affluer en lui il sut que durant un laps de temps, tous les points vitaux de Shoto qu'il parviendrait à atteindre seraient sous son contrôle.
À l'instant où il faillit atteindre le plexus solaire, l'adolescent se défendit et lui envoya un coup de poing dans la pommette. Cette action décontenança Sirius qui retomba au sol.
Il prit le temps d'analyser le jeune Todoroki. Ce dernier était légèrement essoufflé, n'étant pas accoutumé à des combats aussi rapprochés. Sirius fut forcé d'esquisser de nouveau les plusieurs motifs qu'il avait fait à l'aide de ses mains. Son alter actionné, il lança de nouveau l'offensive.
Mais Shoto eut le temps de se protéger avec sa glace.
Clac !
Un coup de poignard et tout vola en éclat. La peau de Sirius fut écorchée par le torrent de débris, mais il n'en n'avait que faire.
Shoto paraissait enfin surpris.
À l'aide de plusieurs aiguilles, le grand brun lui lacéra le bras droit. Ses coups étaient rapides, il tournoyait d'une manière si furtive que sa présence en devenait presque illusoire. Une grimace naquit sur le visage de Shoto qui agrippait son bras blessé à l'aide de sa main valide.
- Tu devrais renoncer, lança Sirius qui venait de se positionner juste derrière lui.
Shoto fit volte-face et envoya une décharge de flammes en sa direction.
Les flammes.
Sirius les évita et serra les poings. Il déglutit en sentant cette odeur qu'il ne pouvait s'empêcher d'associer à la fin.
- Je n'abandonnerai pas ! hurla le jeune homme. Tu peux me casser un bras, les deux mêmes... Je me battrai avec mes pieds !
- Bien.
Le membre de la Némésis fonça de nouveau en direction de Shoto. Son alter étant toujours fonctionnel, il toucha de manière imperceptible le bras droit de son adversaire. Celui-ci fronça des sourcils.
- N'essaie pas de le bouger. Il est paralysé. Voyons voir comment tu te débrouilles sans ta glace.
La plupart de ses adversaires étaient en proie à une panique des plus totales lorsqu'il leur paralysait un membre. Ils semblaient tous oublier que cet handicap ne pouvait durer que pendant un laps de temps. Or, ce ne fit pas le cas de Shoto.
Il ferma les yeux. Sirius se demanda qu'est-ce qu'il pouvait bien se tramer dans l'esprit de l'adolescent.
"Peu importe. Achève-le pour un petit moment et rejoins la gamine. "
Loin d'être épuisé, Sirius s'empara de son poignard d'un geste volontairement lent.
- J'avoue que tu m'as fait peur au début.
Cette phrase prononcée, il positionna son poignard de telle sorte que la lame se retrouva à l'envers. Les gens avaient tendance à le fixer d'une manière étrange lorsqu'il attaquait de la sorte, mais c'était ainsi qu'il avait appris à se servir d'une arme.
Les épaules. C'était là qu'il allait viser.
Plus que quelques centimètres le séparaient du garçon. Il plissa des yeux pour assurer une précision sans faille dans son geste.
Il positionna de nouveau son poignard.
Sa lame à l'endroit.
...
- Où est-ce que tu regardes ? lui demanda Shoto d'une voix sombre.
Avec une force insoupçonnée, le garçon s'abaissa et évita le coup de Sirius. Ce dernier remarqua du coin de l'œil que la totalité de la partie gauche de son corps était enflammée. Il eut à peine le temps de cligner des yeux, que le poing de feu de Shoto alla se loger dans son ventre. La douleur se propagea dans chacun de ses membres. Du sang glissa le long de ses lèvres, et il serra les dents tout en fermant les yeux.
Il se maudit de ne pas avoir pu bouger d'un pouce à la vue de ses flammes.
Son corps fut propulsé dans les airs en l'espace de quelques microsecondes.
Il s'attendit à recevoir un coup fulgurant dans le dos lorsque son corps rencontrerait le sol. Mais ce ne fut pas le cas. À la place, une froideur horrible congela la moitié de ses membres. Il ouvrit les yeux avec peine, et un léger souffle de surprise s'échappa de ses lèvres. Il s'était en effet battu avec ses pieds... Il le devina en apercevant la glace qui émergeait du sol, cette dernière produite pas son pied droit.
L'adolescent était essoufflé. Sirius grimaça.
" Merde... Non, je ne peux pas perdre. Je n'ai pas le droit. Pour le bien de ma mission. Pour la Némésis... Pour les Blackthorne. "
Il remarqua que la glace lui emprisonnait uniquement le bas du corps. Grâce à son poignard, il asséna plusieurs coups à cette matière qui le retenait prisonnier.
La puissance du dragon qui restait dans son arme l'aida à faire céder la glace.
Essoufflé, Shoto n'était pas en mesure d'agir dès maintenant. Son bras droit était ensanglanté. De la glace couvrait sa joue droite. Il claquait des dents d'une manière presque imperceptible.
- Terminons-en !
Sirius courut dans sa direction. C'était la détermination qui le guidait. Il dégagea les dernières aiguilles qui lui restait, et encra ses prunelles dans celles de son ennemi. Le vent faisait virevolter la chevelure de Shoto.
Malgré tout, il parvint à faire apparaitre des flammes dans sa main gauche.
C'était la dernière offensive et Sirius en avait conscience. Les flammes.
Il déglutit.
L'odeur des cendres.
La destruction.
Il se rétracta. Et laissa l'attaque de Shoto l'atteindre au niveau de l'épaule. Du sang s'échappait de sa blessure. Il serra des dents. Il sentit toutes ses forces le quitter. Pour une fois, le regard de Shoto traduisait de la surprise.
Sirius s'écroula au sol, et l'odeur du feu dansa de nouveau autour de lui.
- Je crois... Je crois bien que cette fois-ci c'est terminé, prononça Shoto avant d'être pris d'une quinte de toux.
Il ne bougea pas. Son regard vitreux fixait Shoto. Le froid hivernale essayait avec peine d'apaiser ses blessures corporelles mais aussi la déchirure du passé qui venait de nouveau de s'ouvrir dans son cœur.
Shoto s'approcha de lui, prêt à le livrer aux forces de l'ordre.
" Je ne... Je ne peux pas. "
Avec un dernier élan de force et de désespoir il dessina ces gestes familiers à l'aide de sa main droite. Shoto fronça des sourcils.
Shoto était épuisé. Il peinait à respirer d'une manière convenable. Mais peu importait, il devait livrer Sirius Blackthorne et retrouver Akane. Il s'approcha de l'homme étendu au sol, le regard complètement absent. Pour une raison qu'il ignorait, il s'était immobilisé lorsque les flammes s'étaient approchées de lui.
C'était comme si la simple vue de ces dernières avait su éveiller en lui des souvenirs horribles.
Il s'apprêtait à l'attacher, ignorant les cris de Gaiya à son oreillette qui lui demandait si tout allait bien.
Néanmoins, Shoto fronça des sourcils en apercevant Sirius esquisser ces gestes qu'il avait produit à plusieurs reprises durant ce combat. L'adolescent recula dans un premier temps. Cependant, cela lui parut stupide que Sirius tente de l'attaquer au vu de son état. Puis il comprit lorsque le membre de La Némésis approcha sa main de son cœur.
- Non... Non ! Ne fais pas...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase.
Sirius avait déjà touché sa poitrine.
Il serra son poing.
Ceci s'apparentait à son dernier geste. Shoto resta tétanisé tandis que les paupières du brun s'abaissaient. Les soulèvements de sa poitrine devinrent beaucoup moins réguliers.
- Shoto Todoroki ! Je vais t'étrangler à mains nues ! hurla Gaiya. Est-ce que tu nous reçois ?
- Ouais..., dit-il en un souffle. Akane Isayo a pris la fuite. Quant à Sirius Blackthorne... Amenez une équipe de médecins même si cela me parait inutile. Je crois que... Il a lui-même mit fin à ses jours.
Pour une raison inconnue, Shoto sentit son cœur se compresser en observant les petites larmes qui s'écoulaient des joues de Sirius.
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