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CHAPITRE 34 : EN PROIE AU DÉSARROI


CHAPITRE 34 : EN PROIE AU DÉSARROI




    Maintenant qu'elle était redevenue une simple civile, Akane devait se comporter comme telle. Par conséquent, si elle désirait s'entretenir avec le détenu Sirius Blackthorne, elle n'avait d'autres choix que de demander à discuter avec lui au parloir. Ce n'était pas gagné pour l'adolescente, et elle avait dû batailler pour que sa requête soit exaucée. Au bout d'une trentaine de minutes où elle était restée assise sur un siège en bois qui était des plus inconfortables, elle entendit retentir un cliquetis qui lui annonça la venue de l'homme qu'elle voulait voir. Ce dernier arborait une allure beaucoup plus avantageuse que lors de leur dernière rencontre. Il n'y avait plus de traces de sang séché sur son visage, ses blessures avaient été soignées et demeuraient dissimulées derrière des pansements. Exposé ainsi à la lumière, ses yeux noisettes paraissaient encore plus perçants. Il portait une simple combinaison orange de détenu, et Akane le trouva un peu moins effrayant sans sa tenue sombre qui suffisait à lui rappeler son statut au sein de la Guilde Némésis. 

La brune ne manqua pas de remarquer la présence de plusieurs surveillants, et c'était en ayant anticipé le fait qu'ils seraient surveillés qu'ils avaient mis en place des messages codés lors de leur dernière rencontre. Sirius adressa un léger sourire à l'adolescente, et cette dernière dut se faire violence pour conserver son calme. Elle pria pendant quelques instants pour que la marque d'Henael reste inactive durant cette entrevue. 



-  Salut Akane. 



L'adolescente entendit sa voix se faufiler dans ses tympans par l'intermédiaire du téléphone collé contre son oreille. Une vitre épaisse avait beau les séparer, Akane sentait sa présence la hanter jusqu'au plus profond d'elle-même. Ses pupilles se fondaient dans les siennes, et parvenaient à éclipser le monde environnant autour d'eux. Le malaise l'assaillait. Cependant, ce fut en pensant à Takara et Mike qu'elle parvint à se procurer de la force. Elle ne voulait pas imaginer une seule seconde le cauchemar que ses amis pouvaient endurer, en revanche la seule chose à laquelle elle pensait c'était de les sauver. 


-  Salut Sirius. 


L'adolescente se remémora les propos que celui-ci avait tenu lors de leur dernière discussion. 



"  Quand tu m'annonceras ta décision, nous ne serons pas dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui. Nous serons observés. De ce fait, notre conversation devra être des plus banales. Cependant, à un moment donné tu glisseras une phrase qui me laissera comprendre la décision que tu as prise..." 



-  Pourquoi tu as fait ça Sirius ? commença Akane. J'ignorais que... Que tu menais une vie de... 


-  Criminel ? devina le détenu. Je suis désolé Akane. Tu ne pourras jamais comprendre mes motivations. Je suis sincèrement désolé.



Leurs paroles n'étaient que de pures leurres ayant pour but de tromper les gardes postés aux alentours qui devaient sûrement les écouter. Leur véritable discussion s'établissaient à travers leurs yeux. Le regard d'Akane traduisait la peur qui était néanmoins accompagnée d'une détermination sans faille. Celui de Sirius laissait transparaître sa malice et la grande confiance qu'il plaçait en lui-même. 

La brune ressassa les paroles qu'elle était sur le point de prononcer. Elle pensa qu'il n'était pas trop tard pour revenir sur sa décision. Rien ne l'empêchait véritablement de résoudre cette histoire proprement. Elle déglutit. Son esprit fut assailli par des images de sa grand-mère. Elle devina avec aisance que cette dernière ne la laisserait jamais partir, pour la simple et bonne raison qu'elle était tout ce qui lui restait. Puis, le sourire rayonnant d'Asta naquit dans le brume épaisse logée dans son âme. Cette image agréable fut suivie par celle du regard sévère de cet homme qu'elle n'avait eu de cesse d'admirer : Endeavor. Et enfin, elle sentit son cœur se contracter dans sa poitrine lorsqu'elle revit les deux iris de celui qui semblait prêt à tout pour l'aider : Shoto. 

Mais tout s'évapora lorsqu'elle revit cette scène de meurtre. Un frisson courut le long de son échine, et la poigne qu'elle exerçait sur le téléphone se resserra. Cette réaction mettait en évidence le fait que la mort de sa mère la torturait sans cesse.



-  Sinon..., commença-t-elle. 



" Si je dis cette phrase, il comprendra. Il comprendra que j'accepte de partir avec lui dès demain soir. " 



-  Il fait un temps magnifique dehors. C'est dommage que tu sois enfermé Sirius.

Son interlocuteur esquissa un sourire, et Akane sut qu'elle ne pouvait plus faire marche arrière. 


-  En effet, j'imagine qu'il fait un temps merveilleux. C'est la magie de noël. 



Elle sentit un nœud prendre naissance au fin fond de son estomac. Mais que venait-elle de faire ? Elle se mordit la lèvre inférieure, se rappelant le fait qu'elle venait là d'accepter de relever le pari de Sirius. 

Elle allait rejoindre la Némésis. Elle aurait aimé se venger d'une autre façon, mais elle n'avait plus eu le choix dès l'instant où ses amis étaient en danger. Ce fut au bout d'une dizaine de minutes qu'elle quitta les locaux de la prison. Elle fourra ses mains dans ses poches, et fixa la descente du soleil qui diffusait des rayons orangées dans le ciel. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, mais cela suffit à provoquer la renaissance de la voix de Sirius dans les tréfonds de son cerveau. 


"  Dans le cas où tu acceptes de me suivre, tu intégreras la Némésis et Henael se chargera de te donner toute la force que tu désires posséder pour nous anéantir. Je parie, qu'au bout d'un an tu n'auras pas accompli ton objectif, et que tu auras les mêmes idéologies que nous. "


Elle serra des poings en se remémorant la réponse qu'elle lui avait donné. 


" Bien, si je n'arrive pas à décimer la Némésis au bout d'un an, alors j'accepterai d'intégrer vos rangs et je donnerai même à votre leader ce qu'il désire."



L'adolescente fronça des sourcils et se dit qu'il ne pouvait pas échouer. Sirius lui avait avoué que plus de la moitié de la puissance de la Guilde résidait au sein de son escadron d'élite, dont il en faisait lui-même partie et surtout, dont son père Ken Isayo était à la tête. 

La jeune fille était hantée par ses pensées, et surtout par sa décision. Elle redoutait le regard de sa grand-mère, et surtout, elle ignorait comment lui cacher la vérité. Elle ignorait comme elle allait faire pour troquer sa vie d'adolescente torturée par le passé, contre celle d'une criminelle. Parce que c'était ce qu'elle allait devenir. Une criminelle, une hors la loi. Heanel allait user de ses pouvoirs, elle n'en doutait pas une seule seconde. 


-  Minute, tu comptes aller où comme ça là ? 


Elle se stoppa sur sa lancée en entendant la voix d'Asta. Le flux de ses pensées se stoppa aussitôt et elle prit la peine de se retourner afin de croiser le regard de son ami. Elle fut légèrement décontenancée en remarquant qu'il ne plaisantait pas cette fois-ci. Ses yeux sombres ne laissaient voir aucune lueur d'amusement, bien au contraire ils laissaient transparaitre une multitude d'émotions, mais parmi tout cet amas deux se distinguaient : la déception et la tristesse.


-  Comment tu m'as retrouvée ? demanda-t-elle.


-  C'est moi qui pose les questions Akane, pas toi. Maintenant, trêve de plaisanteries tu vas me dire qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi.



Akane ne sut quoi répondre. Elle n'eut même pas la force de regarder son ami dans les yeux. Elle ne savait plus par où commencer. Elle ignorait comment dire la vérité à Asta. Une douleur aiguë s'immisça dans son cœur lorsqu'elle réalisa qu'elle était en train de perdre tout ce qui suffisait à lui procurer un semblant de vie ordinaire qu'elle ne possèderait jamais. Elle aurait tant aimé lui dire qu'elle était désolée, mais les mots formaient un tuyau épais au niveau de sa gorge. Une seule envie la tenaillait : pleurer. Elle était désolée. Pour tout.


-  Écoute Akane..., commença son ami d'un ton qui se voulait compréhensif. Si ce que tu me caches a un rapport avec la disparition de Mike et Takara, tu devrais en parler à la police. Arrête d'affronter le monde seule Akane. Arrête, je t'en supplie..., termina-t-il en un soupir.


L'adolescente enfonça ses ongles dans sa peau. La nuit n'allait plus tarder à tomber. Elle remercia la lumière des réverbères d'éclairer le visage d'Asta. Le contempler une dernière fois était un moyen pour elle de procéder à l'enterrement de la vie qu'elle aurait tant aimé posséder.



-  Tu vas faire une connerie Akane... T'as ce regard... Celui qui dit : "arrêtez-moi je vais faire une bêtise".


La brune s'arma de tout le courage qu'elle pouvait posséder. Elle avança en direction d'Asta toujours munie de son visage impassible.


-  Ne t'en fais pas pour moi Asta.


-  Arrête de dire n'importe quoi merde ! hurla le grand brun. Cesse de rejeter ceux qui veulent juste t'aider Akane ! Dis-moi au moins ce qui se passe, je t'en supplie. Qu'est-ce que tu fichais dans cette prison ?


Les yeux de son ami devinrent brillants. Akane sentit son souffle se couper et elle pria pour que ce ne soit pas réel. Asta n'avait pas le droit de pleurer pour elle. Le garçon se mordit la lèvre inférieure et fit volte-face fuyant ainsi la vue du visage de celle qui le faisait tant de peine.


-  Asta..., prononça Akane. Ne te mets pas...


-  Bon OK, la coupa-t-il d'une voix faible qui avait pour but de dissimuler la trembleur de sa voix. Si tu veux partir je ne sais où, dis le moi mais pas pour que j'ailles prévenir les flics ou même ta grand-mère... Juste pour que je puisse venir avec toi. Tu peux m'emmener où tu veux Akane, je serai prêt à te suivre. Je veux juste... Je veux juste être ce compagnon de route qu'est prêt à tout pour te protéger, qui sera là pour t'épauler tout en n'oubliant pas de te faire un peu chier, parce que c'est tellement drôle de te faire chier.


L'adolescente en eut le souffle coupé. En entendant Asta prononcer de telles paroles, ce fut une toute autre émotion qui l'assaillit. Une ribambelle de papillons semblait s'animer dans son ventre. Les membres de son corps tremblaient. Elle culpabilisait, elle se haïssait. Elle ne méritait pas Asta Amane. Pourquoi ce dernier ne voulait-il pas la lâcher ? Pourquoi s'obstinait-il à ignorer qu'il méritait une amie beaucoup plus douce, drôle,  et attentionnée ?


Elle déglutit, et retint ses larmes. Elle ne pouvait pas oublier sa vengeance. Sa seule préoccupation devait être Sirius, et ce qui l'attendrait demain soir.


-  Je suis désolée Asta. Et merci. Merci pour tout.


Son ami retourna la tête et elle pût de nouveau admirer la somptuosité de ses prunelles sombres. Elle essaya d'esquisser un sourire avec peine. L'adolescente se hissa sur la pointe des pieds, et déposa un doux baiser sur le front de son ami. Elle encra le souvenir de son odeur et du contact doux de sa peau, dans un recoin de son cœur. Mais malheureusement, s'était également gravé dans son cœur et son esprit, ses deux prunelles ébènes humides et ses joues souillées par les larmes.


-  Tu vas partir, devina-t-il. Tu vas rejoindre quelqu'un, ou faire quelque chose de quasi-suicidaire, peu importe mais je sais que tu vas te barrer, conclut-il d'un ton amer. Mais tu sais quoi Akane, on est quittes. Parce que moi aussi je te laisse... Je préfère le faire maintenant que plus tard...


Sur ces mots, l'adolescent fit rapidement volte-face et partit en fourrant ses mains dans ses poches. Akane le regarda partir, et plaqua son poing contre ses lèvres pour éviter de pleurer. Cependant, contre toute attente, Asta fit volte-face et lui offrit un dernier sourire.

-  Je te pardonne Akane. Pour tout. Et je te pardonnerai toujours.






Il avait besoin de se changer les idées. Depuis sa sortie de l'agence Endeavor, Shoto ressassait les mêmes pensées. Ses poings se serrèrent dans les poches de son sweat-shirt. Celui qu'il avait autrefois prêté à Akane. Ce simple rappel suffit à recouvrir son regard de ce voile glacial qui lui était si propre. En sentant le froid l'attaquer de toutes parts, il enfila sa capuche qui dissimulait une partie de son visage. Dans cette tenue, n'était visible de lui qu'une partie de son visage et ses yeux vairons atypiques étaient dissimulés par endroit derrière sa chevelure bicolore.

Chacun de ses pas semblaient résonner, les rues devenaient de plus en plus désertes. Il ne douta pas une seule seconde sur le fait que Fuyumi était en train de se ronger les ongles, se demandant avec quelle mission il était accaparé cette fois-ci. Cependant, ce qu'elle ignorait c'est qu'il n'avait aucune mission.

Le garçon déambulait dans les rues chics qui avaient le privilège de se retrouver non loin de l'agence Endeavor. L'entreprise réputée de son père. Son géniteur. À la simple pensée de son regard azuré dont il avait en partie hérité, il sentit sa mâchoire se contracter. Le feu ardent qui se propageait dans sa poitrine n'était autre que la haine qu'il vouait à l'égard de cet homme.

Des souvenirs obscures s'immiscèrent dans l'esprit du jeune homme. Cette séquence horrible s'acheva avec une parole récente que son père lui avait dit au sujet d'Akane. Elle allait le briser. Le garçon serra des poings et déglutit. Il se mettait maintenant à penser à ce type qui l'avait interpellé. Asta Amane. Le meilleur ami d'Akane. Elle lui avait parlé de lui à plusieurs reprises, ignorant que ce simple fait suffisait à provoquer un pincement au cœur de Shoto. Elle parlait d'un autre.


L'adolescent secoua légèrement la tête et tâcha de se remettre les idées en place. Akane n'était ni plus ni moins qu'une relique du passé. Il devait oublier, il avait besoin de se changer les idées. Animé par ce désir, le garçon prit le premier bus qui passa. Il s'installa dans un siège, et se demanda quelle était se destination. Cet aspect d'incertitude lui procurait de l'adrénaline. Pendant quelques instants il se laissa bercer par les lumières nocturnes de Tokyo. Il voulait juste oublier.

Quelques temps plus tard, l'adolescent descendit lorsque le bus s'arrêta devant une station qu'il connaissait vaguement. Cependant, l'inconnu ne le faisait pas peur, tout ce qu'il désirait était justement de se retrouver en face de quelque chose de nouveau qui saurait éclipser le flux incessant formé par ses tourments.

Il fronça des sourcils en apercevant au loin la lumière qui irradiait d'un vieux bar, dont le style extérieur évoquait une époque très ancienne qu'il reconnut comme étant celle des Westerns. Ses pieds le guidèrent et ce fut sans réfléchir qu'il ouvrit les doubles portes battantes de l'endroit. Les lieux étaient presque déserts, il repéra au loin un garçon et une jeune fille qui discutaient ( peut-être un couple, ou de simples amis ) et un peu plus loin un groupe de quatre personnes étaient en train de se livrer à une partie de cartes.
Toujours sa capuche sur la tête, Shoto avança jusqu'au comptoir avec cette démarche qui lui était propre, et qui résultait d'un mélange atypique entre la détermination et la nonchalance. Lorsqu'il s'assit sur le siège en bois, celui qui devait occuper le rôle de serveur quitta des yeux l'écran de son smartphone.


-  Salut, qu'est-ce que je peux te servir ? lui demanda-t-il en relevant ses lèvres en un sourire.


Il réfléchit pendant quelques secondes. Une odeur de cigarettes vint envahir ses narines, lui procurant ainsi une envie de gerber son dernier repas. Cependant, par un miracle inconnu, et guidé par un instinct sauvage et nouveau il prononça la phrase suivante :


-  Sers-moi un verre de saké.

-  T'es sûr de toi ? s'enquit le serveur en haussant un sourcil.

-  Ne t'en fais pas pour moi, fais juste ton boulot.

-  D'accord, mais avant je dois m'assurer que t'es pas mineur.

-  C'est pas fini l'interrogatoire ? s'impatienta Shoto en posant trois billets sur le comptoir.



Il venait de payer beaucoup plus que prévu, et il en avait conscience. Cependant, ce qu'il savait avec pertinence c'était que certains n'hésitaient pas à enfreindre la loi en voyant apparaître deux, trois billets.
Lorsqu'il fut servi, Shoto s'empara du verre. Il hésita pendant quelques secondes, prenant conscience de toutes ses valeurs qu'il était sur le point de piétiner. Néanmoins, son doute disparut lorsqu'il pensa de nouveau à elle. Akane. Puis à lui. Son père. Tout ce qu'il désirait oublier le temps de quelques instants venait l'assaillir.


D'un geste il avala le liquide qui lui brûla la gorge. Il ne pût s'empêcher de reposer le verre en un geste brusque avant d'être pris d'une quinte toux. C'était sans contester la chose la plus dégueulasse qu'il avait goûté. En toute honnêteté, il était même persuadé que les omelettes de Fuyumi avaient meilleur goût. Sa tête semblait avoir pris un coup. Il termina son verre et il fut aussitôt sujet à de légers vertiges. Il laissa sa tête se reposer quelques secondes sur le comptoir, savourant ces moments où il divaguait. Il semblait dans un autre monde.


-  Hé toi, tu vendrais pas des clopes par hasard ?


Il n'oublia pas de diriger quelques billets en direction du barman. Ce dernier esquissa un léger sourire, et sans un mot il offrit à Shoto ce qu'il désirait tester pour une première fois. Le serveur lui tendit un briquet qu'il refusa d'un geste de tête. L'adolescent à la chevelure bicolore incendia la cigarette à l'aide de l'index de sa main gauche.
De la fumée se mit à l'entourer. Tout semblait vague autour de lui, il ne se savait plus en mesure de faire preuve de lucidité.

Il tira sa première latte. Il toussa. Il oublia.
Néanmoins il fit un léger retour à la réalité en sentant peser sur son épaule une poigne forte. Il releva la tête et fusilla du regard celui qui osait le déranger.

En face de lui se positionnait le jeune homme et son amie qui discutaient. Le garçon était assez grand, ses yeux étaient teintés d'un bleu nuit fascinant que Shoto n'avait aperçu nulle part, et sa chevelure était d'un blond tellement clair que cela en devenait presque intriguant.


-  Arrête de te défoncer gamin, lui lança-t-il avant d'esquisser un sourire malicieux.

-  T'es qui toi ?

-  Tu n'as pas besoin de le savoir pour m'écouter.


La jeune fille soupira. Shoto serra son poing en voyant ses cheveux coupés courts. Pour une raison qui lui échappait à cet instant, cette coupe l'insupportait. De même que son regard. Ses yeux étaient beaucoup trop candides et possédaient une couleur verte qui savait percer son cœur. Le visage de cette fille lui était familier, ou du moins lui rappelait quelque chose. Et ça, il était en mesure de le savoir en dépit du brouillard épais qui logeait dans son esprit.


-  Prend ta copine et dégage.


En quelques secondes, Shoto sentit son bras se faire immobiliser derrière son  épaule. Il ne grimaça pas, et contre toute attente il esquissa même un sourire.


-  Tu veux passer aux hostilités ou je rêve ? demanda-t-il en riant, victime des effets secondaires de ce qu'il venait de consommer.


-  Zach' laisse-le on s'en va, dit la fille.


-  Roh t'es vraiment pas drôle Huri ! Je crois qu'on a là le gosse d'Endeavor !


Le poing de Shoto se serra, et sans crier gare il se libéra de l'emprise du grand blond en faisant appel à sa glace.


-  Lève tes sales mains de mon bras.


Le jeune homme ria, et Shoto eut une envie irrépressible de lui envoyer son poing en pleine figure. Il faillit le faire mais il  fut aussitôt retenu par une poigne qui se resserra autour de son poignet.

-  Shoto..., dit une voix en un souffle.



Agacé, le jeune homme fit volte-face. Il en perdit sa capuche et pût voir avec une clarté sans pareille le visage de cette personne qui le retenait le poignet.

Elle était brune. Ses yeux étaient d'un  noir profond. Son corps svelte s'imprima dans la rétine du jeune homme. Cette silhouette il la connaissait par cœur, et pour cause, il la côtoyait presque tous les jours au lycée.


-  Momo lâche-moi..., grogna-t-il.


-  Attend une minute. Je suis en patrouille dans le cadre de mon stage, et je te vois toi, Shoto, dans un bar sur le point de te battre. Et en plus ton odeur laisse deviner ce que tu as fait, s'indigna la belle brune.


-  Je vous laisse régler vos affaires, dit le grand blond avant de s'en aller avec une démarche nonchalante.


Momo le fusilla du regard avant de s'adresser au serveur.


-  Quant à vous, je pense pas que ce soit tout à fait légal de vendre...


Elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase. Shoto l'entraîna à l'extérieur du bar, là où la fraicheur de la nuit s'abattait sur son corps épuisé. Il n'était même plus sûr de marcher normalement.
Il comprit que sa démarche laissait à désirer lorsque sa camarade de classe lui saisit le bras. Il s'appuya contre un mur, afin de reprendre ses esprits mais c'était malheureusement impossible.


-  Shoto t'es... T'es complètement bourré, conclut Momo d'un ton qui laissait deviner sa surprise. Pourquoi est-ce que t'as fait ça ?


-  Pff... Cherche pas à comprendre, dit-il avant de laisser sa tête se reposer contre l'épaule de la jeune fille.


Il sentit cette dernière se raidir en le découvrant aussi détendu. N'étant plus lucide, Shoto huma l'odeur de celle qui tentait de l'aider avec peine.


-  C'est dingue... Tu sens la rose. Ouais je crois que c'est ça, murmura-t-il en redressant sa tête, tu sens la rose.


-  Bon c'est clair tu ne vas pas bien Todoroki. Pourquoi est-ce que ça arrive toujours à moi ce genre de situation ? souffla la jeune fille pour elle-même.


Le garçon faillit répliquer qu'il ne s'était jamais senti aussi bien, mais une douleur l'attrapa l'estomac. Un goût horrible s'immisça dans sa bouche, et d'un geste brusque il se mit à recracher ce qu'il venait d'avaler. Il resserra ses bras autour de son ventre, et sentit une main délicate lui pousser les cheveux en arrière afin de les protéger du massacre qu'il était en train de commettre.

Le jeune homme dégageait bien plus qu'un verre de saké qu'il n'avait pas du tout supporté. Son mal-être se manifestait.


-  Ça va aller, chuchota Momo qui avait eu le courage de rester à ses côtés.

-  Je...

-  Chut, lui souffla-t-elle. Il est hors de question que je te laisse entrer dans cet état. Je... Tu dois te laver et surtout, prendre une bonne douche froide. Tant pis pour la température t'aurais dû y penser avant de faire des bêtises. Allé viens, dit-elle en l'aidant à se redresser, je te ramène chez moi le temps que tu reprennes tes esprits. On a plusieurs chambres d'invités, ne t'en fais pas.


Le jeune homme était d'une pâleur affolante. Il se savait incapable d'avancer sans l'aide de sa camarade de classe. Il aurait aimé la remercier avec le peu de lucidité qui lui restait. Mais malheureusement, une image prit naissance dans son esprit et l'empêcha de formuler un seul mot.  Des reflets argentés au sein d'une chevelure courte et brune, deux yeux vairons et un sourire timide mais bien existant. Deux poings abîmés par le combat, un cœur meurtri par la souffrance.

Titubant aux côtés de Momo, Shoto remercia la nuit de camoufler avec douceur les larmes brûlantes sur ses joues.





Takara tenta encore une fois. Elle dessina plusieurs signes à l'aide de ses mains et donna naissance à une plante qui alla attaquer  l'immense mur qui se dressait en face d'eux. Elle serra des dents en constatant que son attaque n'avait servi à rien.


-  Y a aucune issue, lui dit Mike d'un ton las.

-  Mais il faut qu'on en trouve une ! Mike ils se servent de nous pour piéger Akane ! Ce n'est pas nous qu'il faut sauver là, mais notre meilleure amie !


Le grand brun redressa la tête et fixa son amie avec intensité. Takara sentit un feu ardent lui brûler les joues. Il n'était pas particulièrement discret dans sa manière de la dévorer des yeux. Elle frissonna. Le souvenir de Dan demeurait toujours aussi frais dans son esprit. À la simple pensée de son ancien petit-ami, l'adolescente s'acharna de nouveau à trouver une faille dans cette prison qui semblait  malheureusement parfaite. Il fallait qu'elle l'oublie.


-  Dis-moi Mikie, ces gars... S'ils mettent la main sur Akane c'est fichu pour elle non ?

-  Je pense qu'ils vont la piéger. Tu sais, lui balancer un truc du genre : on a tes deux meilleurs potes, si tu veux les revoir suis-nous.


Takara se mordit la lèvre inférieure avant de plonger sa main dans sa chevelure. Elle savait qu'Akane était assez têtue pour se lancer dans un pétrin sans prendre la peine de réfléchir. Elles se ressemblaient assez sur ce dernier point.


-  Et ce type... Leur boss. Qu'est-ce qu'il veut vraiment faire de toi ? Il y a bien plus qu'une histoire d'alters Mike... Je le sens.


-  T'as raison Taka', capitula son ami. Ce mec, Henael... Son alter est glauque. Je ne suis pas sûr de moi, mais à mon avis toutes les personnes victimes de son pouvoir n'en ressortent pas indemnes. 

Le regard de l'adolescente laissa transparaître sa peur. Elle déglutit avec peine. Une douleur naquit dans son estomac avant de remonter jusqu'au niveau de son cœur.


-  Il ne t'est rien arrivé encore, hein ? demanda-t-elle paniquée.

-  Non. Je pense que... Qu'il m'utilisera si Akane veut s'en prendre à lui. Mais je ne le laisserai pas faire Takara. Je te le promets. OK, je suis peut-être le roi des cons, mais j'ai une valeur qui consiste à tenir les promesses que j'ai formulé envers les personnes que j'aime.

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