Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝐄 𝐏 𝐈 𝐒 𝐎 𝐃 𝐄 - 10 : Quand la Nuit Retrouve le Jour 1/4

Une douce chaleur la recouvrait.

Si chaude et agréable qu'elle n'aurait plus bougé de l'endroit où elle était. Un crépitement de bois faisait écho non loin, peut-être celui d'un feu. Difficilement, Jaya ouvrit ses paupières encore brûlées par le froid. Sa gorge lui grattait, elle toussa un peu, ce qui la réveilla complètement. Tout était trouble autour d'elle, plongé dans un clair-obscur orangé. Se redressant en position assise, sa tête tinta comme une cloche douloureusement. Elle était dans un lit, dans ce qui ressemblait à une chambre en bois décrépite avec une seule fenêtre givrée par le froid à l'extérieur. Une odeur mièvre de plante parfumait l'air. Une main sur ses genoux et elle toucha des draps faits en peau de bête très douce et moelleuse.

Dans l'ouverture sans porte située sur sa gauche, elle devinait une sorte de salon avec un grand brasero disposé au centre de la pièce. De belles flammes y ondulaient et réchauffaient les lieux.

Où était-elle tombée ?

Sa mémoire défaillait.

Non... Elle se souvenait de ses derniers instants.

Leftheris, la chute, sa course dans la neige... cette silhouette...

Puis le trou noir.

Ses souvenirs lui jouaient-ils un tour ? Était-ce réellement... lui ?

Vadim...

Secouant sa tête pour remettre ses idées en place, Jaya chassa ce mirage de ses pensées. Elle avait obligatoirement halluciné à cause du froid, de la fatigue et du manque de nourriture, ça ne pouvait pas être Vadim... Mais comment aurait-elle pu arriver dans ce chalet ? Un noeud se forma à son estomac par la peur d'être à nouveau tombée sur quelqu'un de malintentionné qui pourrait lui faire du mal. Et si c'était Leftheris qui l'avait amenée dans cet endroit après l'avoir retrouvée inconsciente ? Peut-être qu'il essayerait encore de la toucher... ou même pire.

Elle ne pouvait pas rester ici.

De ce fait, elle se leva du lit à toute vitesse, mais regretta son geste quand la douleur à son épaule se raviva. Elle dut presser une main dessus pour la calmer.

Aussi, elle fronça les sourcils en réalisant qu'elle ne portait plus ses bottes, ni ses chaussettes, ni même son manteau et ses gants. Son sac ? Et son arbalète ? Où étaient-ils passés ? Elle fit un pas sur le parquet qui grinça sous son poids. Le silence du lieu n'était qu'à moitié rassurant, elle craignait à tout moment qu'un être malveillant lui bondisse dessus. Sur une vieille commode en face d'elle, surplombée par des bouquets de plantes nivéales suspendues de manière à être séchées, une machette rouillée était posée. Jaya loucha dessus avant de la prendre très lentement, sans faire le moindre bruit.

À la première trace de danger, elle n'hésiterait pas à s'en servir.

Un bruit de porte la fit sursauter.

S'aplatissant contre le mur à côté de la commode, Jaya cessa de respirer. Son cœur battait à en sortir de sa cage thoracique. Des pas lourds claquaient sur les vieilles lattes de bois. Osant jeter un œil par delà l'arche sans porte, la brune vit une silhouette gigantesque couvert d'une cape de la tête au pied marcher vers un coin de la pièce de vie. Possiblement un homme. Il portait un tas de bûches et de branches qu'il posa doucement, comme s'il ne voulait pas faire de bruit.

Les mains de Jaya se resserrèrent à son arme quand il se tourna pour jeter quelques bouts de bois dans le brasero. Avec la capuche saupoudrée de neige qu'il portait, elle ne voyait pas son visage. La peur s'empara d'elle, sa poitrine se comprima. Et si cet homme lui voulait du mal ? Elle allait devoir se battre, du moins tenter, si jamais il osait s'approcher de sa cachette.

Un pied devant elle, Jaya sortit sa tête ; l'homme s'était à nouveau tourné vers le tas de bois. C'était le moment d'agir !

Un nouveau pas, elle s'extirpa de la chambre. Le minimum d'air passait dans ses poumons afin de limiter le bruit au maximum. La machette en avant, elle ne le quittait pas des yeux tandis qu'il piochait d'autres combustibles pour le feu.

Pour l'esprit tourmenté de Jaya, cet inconnu représentait un danger...

C'était elle... ou lui.

Dans un geste désespéré, Jaya s'élança. La machette levée, elle était prête à la planter dans les omoplates de l'ennemi pour ensuite fuir d'ici.

Un œil de lynx glissa par dessus l'épaule robuste de l'homme.

Une esquive, la lame de la machette griffa le mur. Jaya ne s'avoua pas vaincue et enchaîna d'un autre coup horizontal vers la poitrine de son adversaire. Or, celui-ci jouissait d'une incroyable adresse qui désarçonna Jaya. En une seconde, elle se retrouva empoignée, retournée et plaquée face contre le mur.

Il appuya une main contre sa nuque. Elle était immobilisée.

— On attaque pas... dans le dos.

Saisie par ce murmure à son oreille, Jaya se pétrifia. Elle ne rétorqua que d'un râle d'impuissance quand il lui arracha la machette de la main. Sa respiration s'accéléra jusqu'à en devenir erratique, il venait de la relâcher au milieu d'une mer d'incompréhension et d'évidence. Un mélange explosif qui fit ralentir le cours infernal de son instinct de survie. Lentement, elle se retourna.

Cette immense silhouette était dos à elle. D'une main ferme, elle planta la machette dans une bûche de bois posée au sol, puis pivota lentement. La jeune femme en perdait le souffle, comme en face d'un prédateur sans pitié.

Ou d'un animal majestueux.

— Vadim... ?

Sans un mot, il baissa la tête et glissa ses doigts sur les bords de sa capuche.

— C'est... c'est toi ?

Quand il la retira complètement, des mèches mi-longues, blondes cendrées, tombèrent sur un visage lacéré où une fine barbe avait poussé. Il la regardait avec une telle intensité qu'elle crut couler et manquer d'air. Ses prunelles turquoises scintillaient de teintes verdâtres dans l'ombre du feu de bois.

Sa voix chaude résonna comme un glas dans son esprit.

— Oui... tu n'as rien à craindre, tu es en sécurité ici.

Jaya n'en revenait pas, son cœur peinait à accepter, mais hurlait à la fois de bonheur. Ses larmes reprenaient de plus belle, faisant remonter un sanglot dans sa gorge. Son corps tremblait autant de crainte que d'impatience. Il ne bougeait pas, statue de sel, alors qu'elle l'atteignait prudemment. Ils se fixèrent dans les yeux un long moment quand enfin, Jaya osa glisser une main hésitante sur la joue de l'homme.

— Tu es... vivant... Bien vivant...

Elle analysait son visage avec minutie, redessinait les travers de ses cicatrices de la pulpe de son index. Il avait changé, son apparence un peu, mais son regard restait le même. Il ne disait pas un mot, seul ce regard si perforant la caressait, si tendrement, si plein d'émotions, qu'elle-même se laissa submerger par les siennes.

Une gifle partit.

La tête de l'homme vira de côté, choqué par ce geste sifflant encore dans ses oreilles. Sa gorge se noua, la frustration et une pointe de colère remonta amèrement le long du conduit. Jaya larmoyait devant lui, la main rouge et boursouflée par la puissance du coup qu'elle venait de lui asséner.

Elle renifla, à fleur de peau, puis ravala un sanglot. Sans un mot, elle leva le poing et lui projeta avec force sur la poitrine, encore et encore. La douleur s'accumulait, mais elle ne pouvait pas s'arrêter, en pleine perte de contrôle. Vadim dut intervenir pour la calmer, saisissant fermement ses poignets pour l'empêcher de continuer.

— Jaya ! Jaya, arrête ça ! Arrête !

Hors d'elle, elle finit par fondre contre son torse. Vadim recula d'un pas par la force avec laquelle elle le chargea. Cette minuscule petite souris s'accrochait à lui comme une damnée, déversait des torrents de larmes sur sa fourrure.

— Vadim... c'est toi... Seigneur, c'est bien toi ! Je t'ai retrouvé !

Il soupira. Comment lui en vouloir pour ces retrouvailles musclées et fortes en émotions ?

Il finit par refermer ses bras sur elle jusqu'à la soulever du sol.

— Oh, Jaya...

Il inspira un grand coup dans ses cheveux, dans son cou, caressant chaque centimètre de son dos de ses doigts en manque d'elle. Si longtemps... si longtemps qu'il ne l'avait pas touchée, si longtemps qu'il n'avait pas senti l'odeur de sa peau valant de l'or. Il la serrait si fort qu'elle crut suffoquer ; ce n'était pas grave, elle venait de reprendre une grande bouffée d'air. La plus libératrice de toute.

Oui, c'était bien lui... Lui et lui seul.

Or, il rompit ce moment en la reposant au sol. Il faut se ressaisir ! se grogna-t-il à lui-même, contre la tempe de la brune. Cette situation était plus critique qu'il n'avait pu l'imaginer, passé le choc. Jaya refusait de le lâcher, mais il dut s'en séparer pour la prendre par les épaules. Son regard s'ancra profondément dans celui de la jeune femme en pleurs.

— Mais qu'est-ce que tu es venue faire ici, Jaya ? Qu'est-ce que tu es venue faire dans ces montagnes ?! Tu ne peux pas rester là, tu dois rentrer à Alhora, ce n'est pas ta place ici...

— Près de toi, c'est là ma place, Vadim...

Elle venait de lui empoigner le cœur et de serrer de toutes ses forces. Le sang éclaboussa son âme et se répandit, mais cette hémorragie ne fit qu'accentuer sa colère.

— Tu n'aurais jamais dû t'aventurer ici ! Jamais ! C'est beaucoup trop dangereux, tu aurais pu faire une chute mortelle ou te faire tuer par des créatures sauvages. Rah !

Il la relâcha vivement pour lui tourner le dos et faire les cents pas dans la pièce. Il avait l'air fou de rage, à deux doigts de la crise de nerfs et d'angoisse. Jaya ne le lâchait pas des yeux.

— Vadim...

— Qui t'a emmenée ici ? la coupa-t-il.

— P-Personne... je suis venue toute seule.

Toute seule ? Venait-il réellement d'entendre une telle aberration ? Elle baissa la tête, une larme s'échappa et courut jusqu'à son menton.

— J'ai fui Alhora... et Cassandore surtout.

— Pourquoi ?

Elle essuya maladroitement ses yeux d'un revers de manche. Elle tombait encore le regard... Il n'acceptait pas la faiblesse dans cette situation, il était bien trop avide de réponses dans l'immédiat pour tolérer un manque quelconque de courage.

— Jaya !

— J'ai... j'ai éveillé mon Risen.

Il se figea dans sa ronde infernale. Fermant les yeux sur ce passé douloureux et toutes ces épreuves achevées dans sa fuite, Jaya flancha à nouveau et ne put retenir une autre perle d'eau.

— Tu n'imagines pas... comme ça a été dur pour moi après ta supposée mort. J'ai perdu la tête et j'ai fais quelque chose de très mal.

— Qu'est-ce que tu as fait ?

— J'ai... tué l'archevêque Thésélius.

Le visage de Vadim se décomposa.

— Je n'ai rien pu faire pour empêcher ça. Je n'ai rien pu contrôler. Les barreaux ont littéralement explosé et moi aussi. Il... il a mérité son sort pour t'avoir dénigré et dénigré notre fils !

— Tu es recherchée maintenant, c'est ça ?

— Cassandore et Alhora sont à ma recherche à travers l'île, oui. Le conseil religieux veut ma mort.

Glissant une main fébrile dans ses mèches rebelles tombant sur son visage, Vadim soupira douloureusement devant ces aveux.

— Tu as fait une énorme bêtise. Jamais tu n'aurais dû venir.

— Pourquoi ? Pourquoi je n'aurais pas dû !? Tu n'imagines pas tout ce que j'ai traversé pour en arriver là. J'ai parcouru l'île entière, j'ai affronté des créatures horribles et même abandonné mes compagnons pour venir jusqu'ici ! J'ai vécue la pire année de ma vie en pensant que tu étais mort ! J'ai cru que... tu étais mort ! Pendant un an ! Tu m'as laissée crever de chagrin pendant un an !

Son cri de tristesse lui brisa le cœur en de si petits morceaux qu'il serait presque impossible de le recoller.

— Tu m'as abandonnée... Pourquoi tu ne m'as pas prise avec toi ? Pourquoi tu n'es pas revenu me voir, au moins ? Même juste une seconde avant de partir, j'aurais été rassurée... Mais tu ne m'as même pas fait un signe ! Tu as été égoïste !

Voir à nouveau couler les larmes de Jaya lui était insupportable, mais réveillait à la fois son violent instinct de conservation. Il fit un pas féroce dans sa direction et se braqua devant elle.

— Je n'ai pas eu le choix !

— On a toujours le choix !

— Cette fois, je ne l'ai pas eu. Tu peux remercier mon père.

— Oui, je sais tout ! Je sais qu'il t'a aidé à t'échapper de la prison avec l'aide d'Amaros et c'est quand j'ai appris ça que j'ai décidé de partir à ta recherche. Quand j'ai eu... cet espoir, ce minime espoir de te retrouver vivant, j'ai tout abandonné derrière moi. Mais j'ai... tellement cru que... tu étais mort pendant tout ce temps. Cet homme qui portait ton visage... il avait le yumaï porte-chance que je t'avais offert...

— Je l'ai retiré et placé sur lui pour brouiller les pistes.

— Tu te rends compte, Vadim ? Est-ce que tu te rends compte ?! J'ai pleuré sur le cadavre d'un autre ! J'ai parlé à une tombe où tu n'étais pas ! J'ai serré et embrassé ton corps mort parce que j'étais persuadée que ce serait la dernière fois que je te verrai et que je pourrai le faire. J'ai frôlé la folie... et tu sembles t'en ficher complètement !

— Je t'interdis de dire ça ! Jamais je ne m'en ficherais de toi ! Si j'en suis ici aujourd'hui, c'est justement parce que j'ai pensé à toi ! J'étais résigné, j'avais accepté ma mort, mais mon père est arrivé et j'ai pensé que c'était ma seule chance de pouvoir un jour te revoir. J'ai tenté de te faire un signe ! J'ai vu ton carrosse partir de Cassandore, peu après mon « enterrement ». Je suis resté là, près du pont, en espérant que tu me vois ! Mais tu ne m'as pas vu. J'ai suivi ton carrosse sur des kilomètres, avant d'abandonner. J'ai continué jusqu'à Alhora en espérant te croiser. J'y suis resté des jours, j'ai tourné en rond autour du château, mais je ne t'ai pas vue. J'ai même essayé d'entrer par ton passage secret, mais il avait été bloqué. J'ai même croisé ta tante et ta cousine qui se baladaient en ville, toute souriantes. J'ai dû partir vers les montagnes après ça, car je craignais qu'on me reconnaisse. Alors ne me traite pas d'égoïste, et ne me dit pas que je n'ai pas tenté de te faire un signe !

Alors il était si près d'elle durant tout ce temps ? À Alhora... et elle l'avait manqué... Il avait mis sa vie en danger en revenant en ville et s'exposer en espérant la revoir et elle n'avait absolument rien vu. L'amertume se colla à son palais. Un sanglot se coinça à nouveau dans sa gorge.

— Je suis restée... des mois entiers enfermée dans ma chambre, à pleurer sur ta mémoire... Je ne voyais personne...

— Je ne pouvais pas le savoir, même si je m'en doutais. Tu n'imagines pas comme j'ai pu m'inquiéter pour toi. J'ai peur pour toi, Jaya ! J'ai eu peur en écoutant ta voix dans ces montagnes hostiles. J'ai eu peur en te voyant ici, frigorifiée et seule dans cette forêt. J'ai eu peur en te voyant perdre connaissance ! J'ai eu peur de te perdre... encore... Venir ici seule aurait pu t'être fatal. De toute façon, je serais revenu te chercher un jour ou l'autre...

— Mais quand ? cria-t-elle. Quand j'aurais été encore forcée d'épouser un autre homme pour obtenir mon rang de reine ? Ou peut-être quand j'aurais enfin eu le courage de mettre fin à mes jours ? Tu n'imagines pas... comme j'ai souffert. Je pensais à mourir chaque jour qui nous ai donné !

Il plaqua un pied volcanique en avant, avec une force qui fit trembler le sol. Un regard brûlant se posa sur Jaya, la fixant avec une intensité presque palpable.

— Toi non plus tu n'imagines pas une seconde comme j'ai pu souffrir ! Je me suis retrouvé seul à devoir fuir pour éviter la mort, sans pouvoir me retourner, ni compter sur personne ! Je me suis retrouvé seul à devoir me cacher et errer comme un chien pour quitter mon propre royaume si j'espérais te prendre à nouveau dans mes bras ! Je n'ai cessé de penser à toi depuis mon départ. Jour et nuit, tu ne quittais jamais mes pensées !

Les joutes échangées se calmèrent d'une once suite à ces mots lancés avec autant de puissance qu'une avalanche. Ils s'affrontèrent dans le blanc de l'œil durant ce qui sembla être une éternité, avant que Vadim ne pousse un souffle courbatu afin d'évacuer son stress. Ce n'était pas le moment de se disputer avec elle, loin de lui cette envie. Lentement, il retira son épaisse cape de fourrure et se tourna vers la petite table de bois pour la poser dessus.

— Approche.

Déglutissant, Jaya obéit à un automatisme qu'elle pensait évanoui au fil des mois : être guidée par sa voix. Cette voix qui avait fait remonter les frissons sur sa peau, celle qu'elle avait tant rêvé d'entendre à nouveau. Elle n'avait rien perdu de son pouvoir magique sur elle et, à petits pas, la princesse le rejoignit pour finalement s'arrêter à deux mètres. Son cœur battait la chamade, fou à l'idée d'être près de lui, mais à la fois encore si apeuré. Elle ne pouvait se résoudre à quitter son corps des yeux de peur qu'il disparaisse à nouveau ; sa mâchoire, ses épaules, sa nuque... Elle en avait du mal à respirer.

Le jeune homme se pencha vers un meuble d'où il tira une vieille tasse et une boîte en bois d'où il sortit des plantes séchées.

— Tu as faim ? Tu veux manger quelque chose ? Je vais te faire une infusion chaude, ça te fera du bien.

— Non...

Il leva un œil sur elle en posant le tout sur la table. Les yeux de cette petite fée étaient des miroirs où les flammes du brasero ondoyaient d'amour. Quand ses prunelles brillaient de cette manière, tout son monde s'illuminait et redonnait enfin un sens à son existence. Cette vue le troubla, mais bien moins que ses mots.

— J'ai juste besoin de toi...

Il défaillait devant son regard suppliant, gorgé de lui et de manque. Elle ne voulait plus aucune distance, voulait tuer chaque centimètre la séparant de lui. Sa peau avait besoin de la sienne, cela en devenait vital. Se redressant bien droit, Vadim l'observa sans bouger, étouffant un souffle de douleur dans sa gorge. S'il s'écoutait, il foncerait sur elle pour ne plus jamais la lâcher. Or, ses jambes étaient trop faibles, trop incertaines de l'issue de cette confrontation. Tout ceci était incroyable, son esprit n'arrivait toujours pas à réaliser qu'elle était bien là, devant lui, toujours aussi belle, aussi attirante. Il revoyait les innombrables nuits solitaires où elle lui était apparue, un spectre qu'il avait désiré à la folie sans pouvoir même l'effleurer.

Son souffle accéléra, mêlée à celui tremblant de Jaya.

Elle était là, désormais. Bien réelle et débordante de féminité.

Au vent l'hésitation ! Quand Jaya courut dans ses bras, Vadim l'emprisonna contre son torse et l'embrassa de toute la force de son amour. Ils se goûtèrent enfin, si sauvagement que leurs dents s'entrechoquèrent. La douceur de ses lèvres rouges fut si brutale qu'il crut d'abord être dans l'un de ses rêves et qu'il allait se réveiller encore seul dans ce chalet, avec l'amertume de sa vie sans elle.

Un instant, ils reprirent un souffle et vérifièrent tacitement dans le regard de l'autre que ce qu'ils vivaient était bien réel. Que leurs esprits embrumés ne s'étaient pas réfugiés dans l'imaginaire de ces longs mois de séparation.

Mais tout était bien réel et ils allaient pouvoir en profiter.

Vadim glissa ses longs doigts sur la joue pâle de Jaya pour rejoindre sa nuque sur laquelle il s'accrocha afin d'approfondir son baiser. Leurs corps se pressèrent, s'appelant l'un à l'autre. Leurs langues se caressaient fougueusement, se battaient et se domptaient. L'intensité que le mâle dégageait propulsait Jaya dans ce monde enivrant qu'ils avaient bâti ensemble et qui lui était si cher autrefois, fait de passion et de désir.

Vadim se montra plus entreprenant et se pencha sur elle pour pétrir sa cuisse qu'il ramena contre sa hanche pour l'enrouler autour de lui. Son corps pressa celui de Jaya contre le mur, elle écrasa un couinement douloureux contre sa bouche sauvage lorsque l'étagère d'à côté trembla. Un pot en terre en tomba et se brisa sur le sol. Ce matériel n'était que superficiel, c'était si peu à côté de leur avidité.

Dans ses yeux, il mourrait à chaque seconde.

Et elle, se sentait revivre dans ses bras.

Un sourire éclairait le visage de Jaya alors qu'elle se détachait doucement des lèvres de son cher mari, laissant leur baiser passionné suspendu dans l'air. Elle effleura tendrement sa joue et sa nuque, le noyant sous ses larmes de bonheur.

— Oh, Vadim... c'est toi...

Entendre son nom dans sa bouche était comme une mélodie charnelle à ses oreille. Il en perdait le nord, la convoitait avec violence au point d'appuyer son bassin contre le sien sans la moindre trace de gêne. Partout, elle le sentait, sur chaque grain de sa peau aussi réceptive que sa féminité pulsant par à-coups avec plus de fureur qu'un volcan. Impossible de réprimer la montée de cette décharge de plaisir dans son bas-ventre.

Elle en voulait plus. Plus de lui, plus d'eux.

Ce soir, ils n'avaient qu'un souhait...

Que la montagne s'enflamme de leurs retrouvailles.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro