Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Réunion de Famille 4/5

Le regard de Leftheris était sauvage, tandis que celui de Jaya trahissait une profonde souffrance. Soudain, elle fut prise d'une douleur aiguë qui la fit se courber en avant, ses mains devenant le centre de son mal. Le givre recommençait à recouvrir sa peau. Elle réalisa alors l'erreur qu'elle avait commise en usant du Risen.

Sa mère le lui avait interdit...

Dans son esprit, il n'y avait eu aucune hésitation, aucun doute : pour sauver Vadim, elle aurait tout risqué. Leftheris, saisissant le moment, se redressa lentement, sans jamais détacher son regard de Jaya. La tension crépitait entre eux.

— Tu n'aurais jamais dû faire ça, Jaya... lui souffla-t-il.

Toujours suspendu, Vadim assista à la scène, l'œil apeuré. Jaya était revenue et ce, pour le sauver. Or, de ce fait, elle s'exposait au danger que représentait Leftheris. Face à lui, elle ne pourrait rien faire ! Elle ne devait pas utiliser la magie ! Il redoubla alors d'effort, tentant désespérément de remonter la falaise pour venir en aide à sa femme.

Ses pieds glissaient sur les parois gelées.

— Jaya ! Pars d'ici tout de suite ! hurla-t-il, à pleins poumons.

Mais elle resta sourde aux supplications, son attention captivée par la menace immédiate. Elle recula d'un pas lorsque Leftheris avança vers elle, son épée pointée en sa direction. La blessure béante et sanguinolente qui le défigurait le rendait encore plus terrifiant.

— Tu m'entends ? Jamais tu n'aurais dû... Je t'aime sans limites, je veux te donner le monde entier ! Un amour inébranlable, un royaume à nos pieds, une ère de gloire sous notre règne ! Mais tu as choisi son cœur au lieu du mien...

Bien trop affaiblie par sa déferlante de magie, Jaya continuait de reculer, la douleur de ses mains remontant lentement dans ses épaules jusqu'à son visage. Du givre s'emparait de son oreille et sa tempe.

— Tu n'as aucun avenir avec lui ! Il ne pourra jamais combler tes désirs ni satisfaire tes besoins véritables ! Jaya, tu es destinée à régner, une véritable reine parmi les mortels ! Tu es digne de bien plus, et pourtant, tu as laissé s'échapper cette grandeur ! Tu as tout gâché, pour lui !

Soudain, Leftheris releva son épée au-dessus de lui, la positionnant comme s'il s'apprêtait à l'abattre sur Jaya. La peur, réflexe primal, la poussa à reculer davantage. Seulement, le blond saisit cette opportunité pour fondre sur elle. Il la plaqua contre l'écorce rugueuse d'un sapin, sa main enserrant sa gorge avec une force troublante.

À moitié étouffée, Jaya put voir la folie danser dans ses yeux, un miroir tordu de rage et de douleur. Il était si proche qu'elle pouvait presque entendre le tumulte désordonné de son cœur battant à tout rompre. Son souffle ardent lui brûlait le visage.

— Regarde ce qu'il a fait de toi... C'est lui qui t'a entraînée dans les abysses de l'art interdit, qui t'a guidée sur le chemin de la perdition et de la corruption. Tout ce qu'il effleure se flétrit et se consume... Et toi, il t'a brisée, anéantissant ta vie et tout ce que tu étais autrefois.

Il accentua la pression autour de son cou, réduisant dangereusement son apport en air. Jaya, les yeux humides et exorbités, maintenait son regard fixé sur lui, malgré la terreur qui s'emparait d'elle. Chaque fibre de son être tremblait, sans contrôle.

— Je n'ai pas envie de te tuer...

Il immobilisa son épée entre le corps frêle de Jaya et l'arbre, formant une barrière que la jeune femme ne saurait franchir sans y sacrifier son sang. Lentement, il approcha son visage du sien, son nez effleurant délicatement sa joue, provoquant chez elle un hoquet. Engorgé par son odeur enivrante, il abandonna un trait de rouge sur sa peau.

— Je vais te laisser une dernière chance... lui murmura-t-il, contre sa chair si précieuse et gelée. Reviens à Cassandore avec moi... Sinon... tu mourras ici, en emportant Vadim avec toi. La vie, empreinte de confort, telle que tu l'as toujours connue, avec un époux prêt à satisfaire chacun de tes caprices... de tes désirs... ou bien la mort, aux côtés d'un démon. Fait ton choix.

La respiration haletante, Jaya peinait à reprendre son souffle. Les choix qu'il lui imposait étaient cruellement limités... La vie ou la mort... La vie auprès de Leftheris serait comme mourir chaque jour, elle en avait pleinement conscience. La vie sans Vadim n'en serait pas une.

Cependant, elle tressaillit lorsque l'acier de l'épée frémit dans un mouvement impatient. Elle mettait trop de temps à se décider à son goût. C'est alors que Jaya, le cœur battant, se résolut à prendre une décision. Elle reconnaissait le péril extrême de son choix, mais une fois... Vadim lui avait confié que le monde avait besoin de personnes audacieuses comme elle...

C'était ce qu'elle voulait prouver, à cet instant, lorsqu'elle posa brusquement sa main sur la lame froide de l'épée.

— Arrête.

Leurs souffles se mélangeaient dans l'attente. Toute l'attention de l'homme était rivé sur elle.

— Je t'en prie... J'ai fais mon choix.

À la bonne heure, pensa-t-il.

— Je... Je suis prête à t'épouser.

Leftheris la dévisageait, saisi de surprise. Était-ce un rêve ? Avait-elle vraiment accepté de l'épouser ? Son cœur, suspendu un instant, reprenait ses battements effrénés. Or, il redescendit rapidement. La sincérité de l'instant lui échappait ; devant lui, son magnifique visage dont il était fou demeurait fermé, pâle, ses yeux rougis prêts à déborder de larmes.

Il retira alors sa poigne de sa gorge délicate pour la poser à côté du visage de Jaya, contre le sapin. Sans se dévêtir de son courage, elle continua :

— Mais je t'épouserais a une condition.

— Laquelle ?

— Que tu épargnes la vie de Vadim.

Avait-il bien entendu ? Un rire nerveux lui échappa malgré lui.

— Je te demande pardon ?

— Je n'ai qu'une seule condition, Leftheris. Accepte la et je t'épouserais.

— Pour qu'il finisse par traverser monts et vallées pour te retrouver dans mon royaume ? Mon royaume qu'il pourrait de nouveau mettre à feu et à sang avec sa magie démoniaque ? Non... Je ne suis pas idiot.

— Non, crois-moi... Il ne reviendra pas, je prendrai toutes les mesures nécessaires pour cela. Tout ce que je désire, c'est qu'il puisse vivre, même loin de moi. C'est le minimum que je doive au père de mon enfant, pour honorer sa mémoire. Je pense que tu peux comprendre l'importance de ma décision, en tant que mère. Si je t'épouse, il n'y aura plus que nous deux. Toi et moi, ensemble. C'est ce que tu as toujours souhaité. Alors, accepte ma demande, et en retour, j'accèderai à la tienne.

Il lança à la princesse un regard sombre, perdu dans ses pensées.

— Tu as dit que tu étais prêt à satisfaire chacun de mes caprices...

L'idée de laisser Vadim en vie lui pesait, mais si c'était le prix à payer pour épouser Jaya, il est prêt à l'accepter. Après tout, une fois unis par le mariage, il pourrait aisément ordonner l'élimination de Vadim en toute discrétion, sans éveiller les soupçons de Jaya.

Elle n'en saurait rien, vu qu'elle ne le reverrait jamais...

Après un moment de réflexion tendue, il émit un grognement.

— Bien... J'accèderais à tes désirs, Jaya, même si ça me coûte de le faire. Je suis prêt à concéder ce plaisir à ma reine. Cependant... en échange, je veux que tu me démontres ta sincérité. Prouve-moi que tes paroles ne sont pas fausses... et que désormais, il n'y aura plus que moi pour toi.

Comment lui prouver ? Comment conquérir sa confiance de manière rapide, évitant ainsi tout dégât supplémentaire ? Aux yeux de Jaya, une seule voie semblait mener à son objectif, même si le prix à payer était élevé.

Avalant péniblement sa salive, elle se rapprocha de lui, effleurant de sa main la joue épargnée par le sang du jeune roi. Pressée contre son torse, Leftheris capturait son regard, totalement hypnotisé. Pour lui, la caresse de sa peau froide et douce représentait le summum du réconfort dans cette situation.

Cette douceur dont il avait tant rêvé et qu'elle lui donnait de son plein gré, à présent.

Comme ce baiser qu'elle abandonna sur ses lèvres.

Se hissant sur la pointe des pieds, elle avait volé son souffle tout en accaparant entièrement son attention. Passionnément, pure et vraie. Tendre, mais imprégnée d'une émotion brute qui semblait suspendre le temps autour d'eux, réalisant ainsi l'ardente envie qu'il avait toujours nourri.

Leftheris, pris au dépourvu, fut submergé par une cascade de sentiments contradictoires. Le contact de ses lèvres contre les siennes était comme une étincelle dans une poudrière, déclenchant une tempête intérieure. L'amour, la colère, le désir et une faim insatiable.

Quand il glissa ses doigts dans la nuque de la jeune femme, afin d'approfondir le contact, il ferma les yeux. Un délectable rouleau de sa langue suffit à lui faire baisser sa garde, le rendre vulnérable.

Jaya ignorait si elle en serait capable, si elle allait pouvoir supporter cela encore longtemps. Lorsqu'elle ouvrit un œil, elle conclut que le moment était venu de passer à l'action.

Discrètement, elle passa sa main sous sa cape et saisit le poignard dissimulé à sa ceinture. Le poignard qu'elle avait subtilisé à Leftheris, un peu plus tôt.

Puis tout ce passa très vite.

« Si quelqu'un s'approche trop près de ton cercle de défense personnelle, tâche de lever le bras pour contrer son attaque. »

Elle obéit à la voix de Vadim, lointaine tant dans ses oreilles que dans ses pensées, tournées vers leur dernier entraînement dans la montagne. Son avant-bras se souleva légèrement, comme porté par le murmure de son appel.

« Utilise sa force contre lui... »

Sa force, qui l'avait courageusement mené jusqu'ici, était aussi sa faiblesse : cet amour qu'il avait pour elle.

« Puis plante lui ton poignard dans le flanc, ou directement dans le coeur. »

Allait-elle y arriver ?

En dépit de tout ce qu'il lui avait fait subir, il restait son beau-frère... et, contre toute attente, elle ressentait encore de l'affection pour lui. Il était, après tout, le produit d'un amour incompris, indompté, inassouvi. Enchaîné. De la solitude, du poids d'un devoir forcé et d'une éducation bien trop stricte.

Leftheris... Pardonne-moi...

« Tu ne dois pas avoir peur d'y aller de toute ta force. »

Et c'est exactement ce qu'elle fit.

Jaya balança sa main armée avec toute la force dont elle disposait vers le flanc du jeune monarque. La douleur inattendue lui arracha le souffle, lui faisant rompre le baiser avec un grondement de douleur, mais sans pour autant s'éloigner d'elle.

« Ne le lâche pas des yeux et retire ta lame seulement quand tu auras vu la vie quitter son regard. »

Des yeux submergés de larmes... Voilà ce qu'elle posa sur lui. Elle sentait la chaleur du sang qui se déversait sur sa main tremblotante, s'écoulant tout autour de la lame enfoncée. Leftheris ne bougeait pas, vaincu. Le baiser mortel de l'amour avait scellé son sort, et au fond de lui, il le savait.

Il avait été faible, bien trop épris, bien trop fou...

Mais il lui était impossible de détacher son regard d'elle. De cette beauté qui pleurait son geste désespéré. De cette merveille dont il désirait graver le visage dans sa mémoire comme ultime souvenir. Cette blessure était celle de trop. Il était fatigué, l'épuisement le consumait, drainé par les épreuves incessantes endurées ces derniers mois. Son corps ne possédait plus la vigueur nécessaire pour combattre et implorait la clémence. Malgré tout, à travers son acte, Jaya avait su l'entendre.

L'épée chuta dans la neige.

Les larmes de la princesse lavaient le sang sur ses joues.

— Je suis désolée... Pardonne-moi, Leftheris...

Elle apparaissait déchirée par la violence de l'acte qu'elle venait de commettre. Il l'avait déjà pardonnée, malgré sa déception d'avoir été assez simple d'esprit pour croire qu'elle pouvait l'aimer. À l'idée qu'il pourrait vivre heureux aux côtés de cette femme dont il était malheureusement tombé amoureux. Tragiquement, il avait causé bien trop de mal. Il avait perdu l'esprit, s'était égaré au-delà de tout pardon.

Et il était désolé, lui aussi.

Désolé pour tout.

Et désolé de la faire encore pleurer.

Un râle au bord des lèvres, il s'affaissa à genoux devant sa souveraine, sa tête venant se reposer contre sa poitrine. Le froid pénétrait ses os, pourtant, il était enveloppé par son délicieux parfum. Elle embaumait les herbes fraîches, les baies nivéales et la douce chaleur du soleil qui étreint la neige après des mois de dormance. Une rose épanouie sous la glace. Il frissonna, poussant un soupir douloureux.

Mourir de sa main à elle... il n'aurait pas pu rêver meilleure mort.

Une dernière fois... être proche d'elle... la sentir... la toucher... c'était tout ce qu'il demandait. Tout ce dont il avait besoin.

Et ce baiser mortel avait été pour lui le plus beau de sa courte vie.

Immobile, Jaya l'observa s'effondrer sur le flanc, la lame enfoncée profondément dans les côtes. Incapable de retenir le torrent de sa tristesse, elle éclata en sanglots, refusant de le lâcher. La vie s'était éteinte dans ses yeux ouverts, désormais voilés par une ombre terne... Cette vie qui, lors de leur première rencontre, brillait d'un éclat vif et solaire. Elle avait imprégné chaque aspect de son être : son sourire cajoleur, la tendresse de ses gestes, et même dans les tourments de sa colère et les ombres de ses secrets.

Elle avait du sang plein les mains...

Jamais elle n'aurait voulu que les choses se terminent ainsi...

Le règne éphémère du roi s'était achevé dans le froid implacable de la mort.

— Jaya !

Au même moment, Vadim parvint enfin à remonter la falaise, non sans problèmes. Récupérant sa hache sur son chemin, il se précipita vers eux. Son regard se fixa instantanément sur le corps inerte de Leftheris. Jaya se tenait encore debout, adossée à l'arbre, le regardant avec des yeux gorgés de pluie qui lui brisa le cœur. Elle était maculée de sang.

Il comprit immédiatement ce qu'il venait de se passer.

Vadim s'approcha alors prudemment de son grand frère, prenant son pouls pour confirmer ses doutes.

C'était donc vrai...

Encore sous le choc, Vadim retrouva l'usage de ses jambes et, sans hésiter, prit Jaya dans ses bras pour la serrer contre lui. Blottie contre son corps rassurant, la force de ses sanglots s'intensifia.

— Je... je l'ai tué...

— Là, c'est fini... Tu as fait ce qu'il fallait, Jaya. Il n'y avait pas d'autres solutions.

Vadim enlaça plus étroitement sa bien-aimée et nicha son doux visage dans sa cape, pour lui épargner la vue terrible du cadavre de Leftheris. Ce roi, ce frère, ce tyran qui avait tissé autour d'eux, au fil des années, une toile de haine et de rancoeur que Vadim ne pourrait jamais oublier, ni pardonner.

Non... Jamais.

Et à cet instant, les flocons se remirent à tomber dans le silence lourd et funèbre.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro