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L'Éveil du Cri 5/7

Marchant d'un pas déterminé dans les couloirs du Beffroi, Frost s'enfla d'un aplomb hors du commun. Il était bien tenu de marquer le coup et rétablir la vérité avant de quitter cette ville. Pour ça, il savait qu'il n'aurait d'autre choix que de confronter son allié. Tant pis pour la retenue, il ne pouvait pardonner la façon dont Byron s'était adressé à sa fille, la veille au soir.

Sans s'annoncer, le roi du nord enfonça la porte du bureau.

Il y surprit une discussion entre Byron et Leftheris qui s'interrompît lorsqu'il les rejoignit. Sa froideur flagrante ne plaisait pas au père Blanchecombe qui, échangeant un œil torve avec son fils, se releva de son fauteuil.

— Eh bien, en voilà une attitude cavalière, mon ami.

— Je dois vous parler, Byron.

Frost ne voulait pas passer par quatre chemins. Au milieu de cette tension qui s'installait entre les deux rois, Leftheris réajusta son col d'une main malhabile. Le regard de son père lui avait parfaitement fait comprendre de le laisser seul.

— Je vais vous laisser.

— Non, vous pouvez rester, votre présence ne me gêne pas, le retint Frost.

— Je suis navré, mais j'ai à faire sur le camp d'entraînement. Excusez-moi.

Le père Northwall ne chercha pas à insister. Il avait clairement vu l'œil sévère que Byron avait appuyé sur son fils. Il ne le désirait pas dans leurs pattes pour cette discussion. Quand Leftheris quitta la pièce, un silence de mort régna dans la pièce.

— Vous partez déjà, Frost ? J'ai vu votre convoi dans la cour.

— Oui, je préfère rentrer chez moi pour l'instant.

— Vous étiez censé nous accompagner dans notre prochaine expédition à Honezia.

— Je le sais, mais je dois ramener ma fille en sûreté chez elle. J'ai cru comprendre qu'elle n'était plus la bienvenue ici.

Byron ricana comme une hyène ; encore et toujours la princesse... Contournant son bureau pour s'arrêter un instant face à sa fenêtre, il laissa planer le doute dans l'esprit de son homologue par son silence accablant. Sa silhouette longue et élancée se découpait dans les premiers rayons du soleil se levant derrière la cité.

— Vous êtes déçu à cause de mon refus d'épousailles, n'est-ce pas ? Je vous pensais plus réfléchi que cela, mon ami.

— Je suis seulement déçu de voir avec quel mépris vous traitez ma fille.

— J'ai tenu promesse auprès des Vecturio, comprenez-moi. Ils sont une famille très proche des Blanchecombe depuis des générations, je ne pouvais pas me permettre de rompre ce vœu de mariage.

— Ce n'est pas que cela... et vous le savez.

Frost fit un pas vers Byron ; celui-ci tourna un œil anguleux sur son corps trapu et assuré.

— Leftheris m'a fait part d'une chose, lorsqu'il est venu à Alhora me demander la main de ma fille. Outre le fait qu'il soit très amoureux d'elle, il m'a confié qu'il aurait dû l'épouser bien avant ce jour.

L'homme aux cheveux blancs se figea dans la lueur dorée, le visage marqué de rides de suspicion.

— Il m'a dit que c'était lui qui devait l'épouser en premier lieu, pas Vadim.

Soudain, un ricanement échappa au roi du sud, condescendant et mouillé d'acide.

— Qu'est-ce que ce garçon va bien inventer... Il a de l'imagination.

— Vous pensez peut-être que je suis idiot, Byron ? Je suis loin de l'être.

Cette fois, profondément agacé par l'insistance de son accompagnateur, Byron fit volte-face et affronta le regard glacial venant du nord.

— Vous m'aviez certifié que Vadim avait lui-même demandé à épouser Jaya. Mais c'était visiblement faux... Qu'est-ce qui se cache réellement derrière ce souhait de mariage inséré dans notre alliance ? À force de vous côtoyer, je commence à établir un portrait de vos intentions. Vous aimez tout contrôler, Byron, tout ramener à votre grandeur et à votre commandement. Je pense personnellement que vous avez forcé Vadim à épouser ma fille uniquement pour obtenir mon trône, pour que votre famille règne sur deux royaumes et que votre ascension sur l'île se fasse plus facilement et en toute impunité. Mais... au lieu d'assumer cette bassesse, vous avez préféré mentir en mettant la faute sur votre fils. Vous ne vous attendiez tout simplement pas aux événements qui suivirent l'arrivée de ma fille sur vos terres. Et c'est pour cela que vous ne l'avez jamais appréciée... Elle a révélé le vrai caractère de vos fils, autant de Vadim que de Leftheris. Elle s'est montrée bonne envers votre peuple que vous terrorisez à l'aide de vos soldats et s'est montrée pour défendre ce qui lui était cher. Vous avez perdu une partie de l'emprise que vous entreteniez sur vos fils et...

— Et par sa faute, le nom de ma famille est terni !

Sa voix vibrait d'aplomb et d'une roguerie offusquante, Frost en restait bouche bée, frémissant de colère. Le visage de Byron commençait à enfler de rage devant ces paroles hors de tout respect. Il devait s'adoucir avant que la veine palpitante à son front n'éclate et le tue sur le coup. Ce serait une mort fâcheuse...

Posant son bassin sur le rebord de la fenêtre, Byron souffla dans le plus grand des calmes :

— Qu'est-ce que vous voulez, Frost ? Que notre alliance se brise ? Parce que si c'est ce que vous voulez, je n'aurais aucun scrupule à le faire. Nos armées seront rivales et votre ville sombrera à nouveau dans l'agonie dans laquelle elle était il y a deux ans.

— Je n'ai pas besoin de vous, Blanchecombe. J'ai toujours su me défendre et protéger mes terres par la force de mon épée. J'ai repoussé un géant de glace de plus de trente mètres... pourquoi ne pourrais-je pas vous abattre vous ? Vous avez manqué de respect à ma fille et je ne l'accepte pas. Vous faites ce que vous voulez avec votre fils, si vous avez envie de le mener à la baguette et le forcer à épouser une femme dont il ne veut visiblement pas, mais je vous défends de porter un tel jugement sur Jaya. Ce n'est plus une question de mariage, mais de respect. Elle a été votre belle-fille, elle a terriblement souffert...

— Nous avons tous souffert ! clama Byron, sortant de ses gonds. Elle n'est pas un cas isolé. Certes, elle a été ma belle-fille, mais avant tout une trouble-fête doublée d'une agitatrice de la pire espèce ! Que vous l'acceptiez ou non, ça m'est égal. Que faisait-elle en ville lors de l'attaque de Starania ? Si elle avait respecté son honorable rang de princesse, elle serait restée en sécurité au lieu de se jeter bêtement dans la gueule du loup. Ainsi, elle n'aurait pas été capturée ! Elle faisait battre mes fils entre eux ! Elle m'a manqué de respect au tribunal ! Je pourrais vous en déblatérer encore une myriade. Si elle a souffert, c'est entièrement par sa faute ! Alors... Vous feriez mieux de tenir votre petite sorcière dévergondée, car elle n'est pas si innocente que vous le croyez. Je sais des choses que vous ne savez pas, Frost. Si mes fils sont abêtis devant sa beauté, je ne le suis pas. Alors gardez vos menaces, car je pourrais en faire de même et détruire tout ce qui vous est le plus cher, mon ami.


L'écho de ses pas de répercuta sur les murs du temple.

Comme si elle s'apprêtait à couler, Jaya retint un souffle en passant les grandes portes. C'était l'effet que lui faisait cet endroit où la grandeur de la religion était prégnante ; il l'étouffait, la noyait sous son aura de respect si intense et indiscutable. Elle marcha le long du couloir de pierres où communiquait les sons quand des chants de prières glissèrent à ses oreilles. Dans la belle chapelle centrale, lieu de recueillement, quelques personnes étaient agenouillées devant la statue du saint père. Des évêques plongés dans la pénombre en toute intimité.

Cet endroit la mettait mal à l'aise, bien davantage quand ses yeux se posèrent sur la stèle au-devant de la statue.

Cette stèle... C'était donc ici que ça s'était passé ? Le calvaire de Vadim...

S'y approchant, la brune vit des taillades dans la pierre polie et miroitante. Elle n'avait aucun mal à imaginer leur source, les coups de lames qui tranchaient les chairs et volaient les cris déchirants de douleur. Sa main caressa la stèle, une maigre consolation posée sur cet adolescent si maltraité et torturé qu'elle voyait dans un mirage.

Tu ne souffres plus, désormais... Tu es en paix, mon amour.

— Voyez-vous cela... La princesse dans notre humble temple.

Électrifiée par cette voix caverneuse, Jaya retira ses doigts du monument pour pivoter sur sa droite. Un vieil homme en toge s'y tenait, les bras dans le dos. La jeune femme eut un mouvement de recul devant lui, une aigreur se posa dans son estomac.

Lui... Ce vil archevêque... Revoir son visage creusé de rides profondes et ce regard perçant la ramenait douloureusement au procès de Vadim. Il étirait à son égard ce même sourire toxique et fier que durant l'audience.

Calme-toi, Jaya... Garde ton calme et tout se passera bien. Ses pensées n'étaient qu'un piètre réconfort tant son cœur pulsait de façon désaxée.

— Vous êtes venue prier, votre altesse ?

— Oui...

— C'est très bien de vouloir se laver de toutes les erreurs que l'on commet.

Lentement, il vint se mettre à côté d'elle pour regarder longuement la statue d'Ymos. Jaya déglutit, elle aurait voulu qu'il disparaisse de son espace personnel. Elle n'acceptait pas de respirer le même air que cet assassin. Pourquoi venait-il troubler son moment de calme ? Qu'il parte !

— Je suis venue prier pour mon père.

— Oh. Je pensais que vous le faisiez pour vous, peut-être pour demander pardon à notre dieu.

— Quel pardon ?

Thésélius haussa un sourcil devant cette réponse d'une froideur désarçonnante. À croire que le blizzard s'était invité à l'intérieur du saint lieu. Il la dévisagea comme si elle avait perdu l'esprit. Jaya continua :

— S'il y a bien quelqu'un qui devrait demander pardon, c'est vous.

— Moi ?

— Oui. Demander pardon pour avoir menti et jugé un homme sur de fausses accusations.

Un sourire nerveux naquit sur le visage de l'archevêque.

— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, princesse.

— Ne faites pas l'innocent, je vous en prie. Ne mentez pas devant votre dieu.

Non loin de l'affrontement, une silhouette se dessina dans les galeries de colonnes jouxte à la chapelle. Un corps élancé porteur de boucles anarchiques qui se glissa hors d'un pilier pour écouter la conversation.

— Vous osez accuser un haut messager d'Ymos dans sa propre maison. S'il y a bien quelqu'un de répréhensible ici, c'est vous, princesse. L'outrecuidance aberrante des Blanchecombe vous est retombée dessus, visiblement.

— Je crois que vous faites erreur.

— Bien sûr que non.

Désormais face à face, Jaya lança à l'homme un regard gorgé de colère. L'archevêque était un menteur flagrant dont la figure sinistre imprégnait toute l'affaire de la mort de Vadim, mais le but restait englobé de mystères. Ce n'était pas uniquement à cause de son hérésie, Thésélius semblait porter les Blanchecombe en horreur vu comme ses traits se renfrognaient à leur simple mention.

— Vous pensez que je suis sot, très chère ? Vous pensez que j'ignorais que vous saviez que votre époux maniait l'art interdit. Votre façon de prendre sa défense, de vous exposer devant tout le monde en espérant retenir la corde... Ça ne peut être que le comportement d'une hérétique ou d'un envoûtement.

— Je suis plus saine d'esprit que vous ne serez jamais. Il faut peut-être mieux être hérétique et être en paix dans sa tête, que le contraire. Vous n'êtes pas en paix, mon père. Vous pensez être la voix d'Ymos, mais vous n'êtes qu'un manipulateur qui se sert de la religion pour faire régner la peur. Mais moi, je n'ai pas peur. J'ai vu très clair dans votre jeu, au tribunal... et dans celui de votre partenaire de crime.

— C'est de moi qu'on parle ?

Plaquant un œil vers les colonnades, Jaya vit apparaître le corps émacié d'Aube qui sortit de l'ombre. Cette vipère... Que faisait-elle ici ? Elle qui pensait ne jamais la revoir... Sa prunelle fragile entrant en collision avec la sienne, ferme et sagace, était une torture tant sa simple vue la mettait hors d'elle.

— La princesse en a encore gros sur le cœur que son cher mari ait été pendu.

— Toi... Qu'est-ce qu'une femme salie et perverse comme toi fait ici ? Tu souilles le chemin d'Ymos !

Aube ricana, mauvaise et montra son avant-bras où sa scarification sainte commençait à guérir. Une belle croûte rougeâtre recouvrait la marque.

— Je suis une rachetée. Ymos m'a pardonnée.

— Comment une rachetée qui n'a pas été violée peut être rachetée ?

— Bien sûr que si, j'ai été violée, s'agaça Aube.

— Pas par Vadim.

Ce prénom... il attisa les frissons sur l'échine de la bouclée.

— Ymos a soigné les blessures corporelles que m'a infligé Vadim.

— Quelles blessures corporelles ? Tu veux dire lorsqu'il t'a supposément « abusée » et menacée ? Crois-tu réellement que ce mensonge ait fonctionné sur tout le monde ?

— Qu'est-ce que vous pouvez en savoir sur ce qu'il s'est passé entre lui et moi ?

— Je sais beaucoup de choses, j'en ai vu et entendu, notamment dans l'entrepôt du camp, à l'époque où tu pensais que je n'étais qu'une petite prude sans intérêt. D'entre toi et Vadim, j'ignore qui était prêt à abuser de l'autre. Mais ce n'était assurément pas mon mari.

Aube ravala une salive amère face à ce souvenir. Elle était là, ce jour-là ? Ce jour où Vadim avait repoussé ses avances, les prémices de la destruction de leur idylle secrète... Ce jour où elle avait réellement détesté Jaya de tout son être.

— Tu as menti, toi aussi, pour te venger que Vadim ne t'ai jamais aimée. Pour te venger de moi aussi, qui te l'ai pris. Tu me l'avais dit toi-même... Je suis arrivée dans votre vie d'amants pour tout chambouler et je t'ai volé Vadim.

Thésélius jeta un œil noir sur Aube qui, derrière lui, se mordillait nerveusement la lèvre inférieure. Elle nourrissait une haine qui perlait de chaque pore de sa peau. Jaya les jaugea un à un de toute son orgueil.

— Alors comment osez-vous vous montrer devant moi... et me parler de pardon quand je vois des gens de votre espèce ? Vous avez peut-être dupé votre monde, mais pas moi. J'ignore pourquoi vous vous êtes alliés dans ce but infâme, mais sachez que votre religion est immorale, tout autant que vous, et à cause de vos croyances archaïques, mon mari est mort !

— Vous feriez mieux de surveiller votre langage si vous ne voulez pas avoir de problème avec Ymos, princesse. Qu'êtes-vous donc pour discourir ainsi ? Une hérétique, vous aussi ? Vous étiez une fidèle de votre époux ? Une adoratrice du mal ?

Ces mots n'avaient été qu'un feulement entre ses dents. Il émit un reniflement sardonique quand il se braqua devant la bien sulfureuse princesse. Oui... sa chair empestait l'hérésie...

— Votre mari n'était qu'un diable envoyé par Ymos pour nous punir de nos péchés. Il a mérité son sort et aurait même mérité bien pire comme châtiment. Il a réchappé au rituel de purification que les hérétiques obtiennent en punition uniquement parce que le roi l'a protégé. Mais vous allez me dire qu'il en a déjà eu un, n'est-ce pas ? Si son père n'avait pas tu cette sordide histoire, il y a des années, nous aurions été débarrassé de ce démon bien avant ce drame !

Une limite venait d'être transgressée et l'ambiance était saturée de tension. Jaya ricana, un son à peine perceptible, une brève vibration de la gorge, mais si pleine de poison que Aube en acquis une bien inquiétante certitude : l'archevêque n'était pas le plus à craindre du lot.

— Comment osez-vous ? S'il y a un démon ici, c'est vous ! Je vous défends de parler ainsi de Vadim... Vous parlez de mon mari, du prince, du père de mon enfant... Il a fait ça pour mon honneur, vous ignorez tous ce que j'ai vécu à Starania !

— Ha... Il n'est plus prince aux yeux d'Ymos, très chère, il a été destitué. De même que votre enfant n'est pas un sujet à mettre sur le tapis. Ce bébé aurait été un descendant d'hérétique, il aurait apporté autant de malheur que son géniteur sur notre belle île. Les chiens ne font pas des chats. C'est une aubaine qu'il soit mort né, autant pour vous que pour notre société. Il est bien plus en sécurité auprès d'Ymos qu'avec des parents incroyants de votre genre ! Vous méritez la pendaison pour vous adresser à moi et à notre saint dieu de la sorte !

La colère circulait dans ses veines avec plus de fluidité que le sang même. Plongée dans un état second, ses pensées ne parvenaient pas à trouver la paix et se brisaient violemment en son for intérieur.

Il n'avait qu'à cracher ce qu'il désirait à son propos, mais jamais... Ô grand jamais, elle ne pardonnerait qu'il parle aussi mal de Danil. Ce n'était qu'un bébé innocent qui n'avait rien demandé, pas même de naître... Comment pouvait-il le décrier de la sorte ?! Avec Vadim, la limite avait déjà été ébranlée, mais cette fois, elle fut littéralement brûlée comme un chardon sous une flamme.

Un coup sourd résonna dans sa poitrine.

Elle trembla de haine.

Un deuxième coup, plus fort, lui fit éclater les larmes dans les yeux.

Elle ne pouvait lâcher le prêtre du regard, l'incendiant sous sa rage en éveil.

Un troisième, un grincement, une fissure qui grandissait sur les grilles.

Toujours plus, encore et encore...

La colère...

La colère digne d'un géant destructeur fit exploser ses barrières.

De sa place, Aube fronça les sourcils et recula d'un pas quand une luciole bleue s'échappa du corps de la princesse. Quelque chose n'allait pas... Or, elle n'eut le temps de blêmir que Jaya exhala un cri de fureur qui balaya tout autour d'elle. Le souffle dévastateur renversa les corps, fit trembler les murs et éteignit les bougies, plongeant la chapelle dans une pénombre illuminée par un océan d'azur phosphorescent.

Le ton aigu du hurlement était si grinçant que le père Thésélius, étalé au sol, plaqua fortement ses mains à ses oreilles en criant de peur. Aube en fit de même après s'être jetée derrière une colonne de la galerie afin de se protéger des bourrasques volcaniques. Elles formaient par onde des vagues de chaleur la prenant aux tripes et l'étouffait. Les quelques évêques terrifiés l'avaient imité pour sauver leurs arrières devant cette explosion soudaine.

Quand il osa prendre son courage à deux mains et lever les yeux malgré la tempête, Thésélius rencontra une démone.

Les cheveux battants dans une œuvre pavane et anarchique, Jaya se tenait debout au centre du temple, grignotée par un halo lumineux céruléen dont la danse rappelait celle des remous tempétueux de la mer. Les bras écartés, les lucioles voltigeaient de manière désordonnée et allaient jusqu'à s'entredéchirer autour d'elle. Elle haletait après avoir reprit un long fil d'air ; quand elle ouvrit les yeux, ceux-ci portaient la même couleur que les brandons s'échappant de ses volutes magiques. La même luminosité enflammée.

L'éveil était amorcé, plus que jamais hors de son réceptacle.

La raison n'existait plus, tout comme l'esprit s'étant évanoui dans l'ombre de cette magie ; la vengeance serait la satisfaction qu'attendait la graine du Risen ayant enfin fleuri. Elle se sentait plus libre que jamais en dehors de ces barreaux, plus forte et elle ne leur laisserait aucune chance.

Le cri de l'archevêque incarnait sa peur que cette dernière engendrait ; il pointa de ses griffes le corps scintillant de Jaya.

— Risenienne ! Vous êtes une hérétique ! Démon !

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