Chapitre 49
J'ouvris doucement les yeux. La chambre était déserte, quelques fins filets de lumière perçant à travers les volets, troublant l'obscurité ambiante.
Je me relevais en position assise, baillant à m'en décrocher la mâchoire tout en étirant mes muscles engourdis de sommeil. Ce matin-là, on avait cours qu'à dix heures. Madame So nous avait donc permis de dormir un peu plus longtemps. Et j'étais apparemment le dernier levé.
Je baillais une énième fois, avant de finalement me décider à m'extirper de mon lit douillet. J'enfilais lascivement un bermuda clair ainsi que le premier t-shirt qui me passait sous la main. Après avoir tant bien que mal accroché le pins orange de mon groupe à mon haut, je passais autour de mon cou le fin collier que Sumin m'avait donné.
Bizarrement, je ne pouvais plus sortir sans. Il était comme ma barrière. Sans cette pierre aux reflets d'azur, j'avais l'impression d'être à nu. Qu'un simple courant d'air pouvait me mettre à terre. Je ne savais l'expliquer. Mais je ne pouvais pour autant m'en séparer.
Je glissais vaguement mes pieds recouverts d'une paire de chaussette dans mes converses, ne prenant même pas la peine de faire les lacets. Je saisis au passage mon téléphone qui traînait sur ma table de nuit, avant de poser ma main sur la poignée de la porte. Je relevais la tête, tombant nez à nez avec mon reflet.
Sur le petit miroir accroché à la porte de bois par les soins de Sumin, se reflétait mon visage encore endormi. Mes cheveux bruns maintenant un peu long étaient en bataille, créant des épis un peu partout et cachant mes yeux de temps à autre.
Je passais ma main dans ma tignasse, essayant de coiffer un tant soit peu ces mèches rebelles. Mais même dégagés de tout cheveux, les ombres sous mes yeux persistaient. Ces deux taches auxquelles on ne prenait pas garde, mais qui étaient cependant bien là. Pourtant, j'avais pris des couleurs.
À force de courir partout, ma peau auparavant laiteuse avait pris une teinte caramel. Mes yeux brillaient aussi plus qu'ils n'avaient jamais brillé. Pourtant, rien ne pouvait venir à bout de ces cernes sombres.
Car j'étais fatigué. Tellement fatigué. Je n'en connaissais ni la cause ni le remède. Tout ce que je savais, c'est que j'étais, incurablement et depuis bien trop longtemps, fatigué.
Je poussais un long soupir, avant d'appuyer sur la poignée, sortant de la chambre. Mais tandis que je traversais le couloir sombre, mon téléphone vibra dans la poche de mon bermuda. Je retins un énième soupir, avant de saisir cette machine de malheur.
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Je soupirais bruyamment, avant d'effacer toutes les notifications. Je mis mon téléphone en mode silencieux, puis repris ma route, mon estomac commençant à crier famine.
°°°
- Ce matin, Commença madame So, les mains sur les hanches et son habituel bandeau dans les cheveux, Nous allons faire un peu de sport pour nous réveiller, comme je sais que bon nombre d'entre vous ont fait la grasse matinée !
Quelques plaintes s'élevèrent parmi notre groupe, et elle sourit fièrement.
- Allez chercher des casquettes dans la caisse, quittez vos pulls, et rendez-vous dans le jardin central !
Sur ces mots, elle se retourna, partant préparer sa petite séance sportive.
Je soupirais bruyamment, avant de sursauter. Je me retournais en levant les yeux au ciel vers un Sumin, tout sourire, qui venait de poser une casquette sur mes cheveux rebelles.
- Innie ! Sourit-il, ses mèches bleue écrasés par son couvre-chef cachant ses yeux malicieux.
- Quoi ? Soupirais-je.
- Innie !
Je levais les yeux au ciel, avant de taper sur l'abat-jour de sa casquette, le faisant doucement râler. Il me poussa vers les jardins, tandis que je pouffais, manquant de trébucher sur mes lacets toujours défaits.
Une fois que tout le monde fut réuni sur la pelouse seiche, madame So se teint devant nous, ses vêtements de sport exagérément colorés moulant fièrement ses jambes et sa poitrine.
- Bon ! S'écria-t-elle pour avoir le silence et l'attention de tous. On va commencer par des étirements pour vous réveiller, ensuite on fera un peu de renforcement musculaire, et je vous expliquerai le reste après.
Il y eu plusieurs soupirs, mais elle n'y fit pas attention. Nous demandant de tous nous écarter les uns des autres, elle commença sa séance en nous faisant reproduire tout un tas de positions étranges.
Au début, je pensais bien me débrouiller... jusqu'à ce que je tourne la tête vers Sumin. Je ne sais pas comment il faisait, mais il arrivait à reproduire tous les exercices presque à la perfection. Ce n'était encore que les étirement, mais tout de même...
Finalement, j'avais, lors de cette séance, fini par trouver un point faible à cet énergumène doué en tout. Le renforcement musculaire. On avait à peine fait quinze secondes de planche qu'il s'était écrasé par terre, rouge comme une tomate.
Je me retins de pouffer, avant de me concentrer sur ma planche, ne souhaitant pas m'avouer vaincu aussi rapidement que lui. Malheureusement, je ne fis pas long feu non plus... Mais bon, c'était plutôt prévisible.
- Très bien, bravo à tous ! Nous félicita madame So en se relevant.
Je crus à tort que c'était la fin, mais son discours ne s'arrêta malheureusement pas là.
- Maintenant, on va passer à des exercices plus variés ! Prenez chacun une raquette et une balle dans la caisse, Fit-elle en désignant le bac à ses pieds. Vous pouvez aller dans tout le centre pour trouver un mur ou un arbre et vous exercer à de petits échanges contre ces derniers. Si vous vous débrouillez bien, on pourra peut-être faire un tournoi de beach-tennis à la fin du mois, qu'est-ce que vous en pensez ?
Tout un tas de divers réaction fusèrent, et notre animatrice référente sourit.
- Mais pour ça, vous devez vous entraîner ! Allez tout le monde, c'est parti ! Et je passerai vous surveiller, alors pas de bêtises !
Tout en soupirant désespérément, je me dirigeais vers le panier, saisissant tant bien que mal une balle et une raquette au milieu de tout ce monde.
- Innie, attends-moi ! S'écria Sumin en passant un bars par-dessus mes épaules.
À son contacte, un sourire que je m'empressais de cacher avait effleuré mes lèvres.
- Oh, regarde ! S'exclama-t-il en tendant le bras. Minki et Chunso sont là-bas ! Viens, on les rejoint !
Je n'eus même pas le temps de protester qu'il m'entraînait déjà à sa suite vers nos colocataires.
- On se joint à vous ! Lança-t-il, un grand sourire sur les lèvres.
Minki pouffa avant d'acquiescer, même si Sumin s'était déjà installé.
On se positionna donc tous les quatre en face du mur de crépit blanc des dortoirs, raquettes et balles en main. Au début, je pensais que ça allait être facile. ... Mais ce fut en réalité... un total désastre.
Les balles fusaient de tous les côtés, manquant de nous assommer toutes les secondes. Nous étions tous les quatre très nul, mais c'était étonnamment drôle.
- Oh, ça me fait penser à une blague ! S'écria soudainement Sumin, nous faisant stopper toute activité. Qu'est-ce que ça fait quand on lance une gousse d'ail contre un mur ?
Il fit une courte pause, le temps de nous laisser réfléchir, avant de s'esclaffer
- Le retour du '' jet d'ail '' !
Je mis un instant à comprendre, avant de glousser, mes yeux se fermant et mes joues se creusant en de petites fossettes. Mais soudain, un souvenir refit surface dans ma mémoire.
Jisung aussi... Il faisait des blagues tout le temps...
Ma gorge se noua, et je soupirais bruyamment.
- Moi aussi j'en ai une ! S'écria Minki. Qui vit dans les tavernes ?
Sumin hocha les épaules, et le blond répondit
- Les hommes de bières !
Il y eut un long et pesant silence, avant que Chunso ne baisse la casquette de Minki devant ses yeux, faisant glousser ce dernier.
- C'était même pas drôle ! Railla le noiraud. Elle est nulle, ta blague !
En voyant les deux se chamailler, je ne pus m'empêcher de rigoler, appréciant cette complicité que je n'avais pas vu naître.
- Oh, attendez, attendez ! S'écria soudainement le bleuté en levant sa raquette en l'air. J'en ai une autre !
Les deux autres se séparèrent, et on se rapprocha tous pour l'écouter.
- Comment appelle-t-on un spermatozoïde avec deux valises ?
J'allais râler sur la teneur de sa blague, quand mes yeux croisèrent ceux de madame So, juste derrière Sumin. Mon visage se décomposa, tandis que je jetais un coup d'œil vers Minki et Chunso, tout aussi paniqués que moi.
On se tourna tous les trois vers le bleuté, lui faisant signe de se taire, mais cet imbécile ne comprenait apparemment pas. Je me massais le front de honte, tandis qu'il annonçait fièrement la réponse à sa blague.
- Un représentant de mes couilles ! S'écria-t-il, tandis que madame So ouvrait de grands yeux.
Je me cachais le visage, tandis que je me retenais tout de même de rire, les joues rouges.
- Hum hum.
Sumin se retourna, alarmé, avant de tomber nez à nez avec notre animatrice référente.
- Je peux savoir ce que vous fabriquez, tous les quatre ? Soupira-t-elle.
- Hum... Et biennn... On faisait une petite pause ! Sourit Sumin de toutes ses dents. Allez les gars, on s'y remet !
Il se retourna vers nous, faisant comme si de rien n'était, tandis que les laborieux lancés de balle reprenaient.
Madame So nous observa quelques instant en soupirant, avant de continuer sa route, décidant sûrement que nous étions des cas irrécupérables. Et en effet, à peine était-elle sortie de notre champ de vision qu'on éclata de rire.
On était pas prêt de gagner le tournois de tennis, mais on était bien. Hélas, les bonnes choses ne durement jamais, n'est-ce pas ?
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