Chapitre 27
Ma respiration se bloqua, tandis que mon regard cherchait désespérément une porte de sortie. Mais il n'y en avait pas. Il n'y avait que des gens. Partout des gens. Des acclamations et du bruit. De l'alcool et de la fumée. Je ne pouvais pas m'échapper.
- Je le fais où ? L'entendis-je demander à Mark.
- Où il veut. Répondit le roux.
Tous les regards se dirigèrent vers moi, et je crus rendre toutes les chips que j'avais ingurgité tellement mon estomac était tordu.
Je tendis doucement mon avant bars à Haruko, qui le saisit de ses fines mains. Rien que ce contact me donna envie de vomir. Je détournais le regard, les ongles de ma main libre s'enfonçant dans la peau nue de mon genoux, y laissant de multiples traces rouges.
Je mordis fortement mes lèvres, tandis que la bouche de ma voisine entrait en contact avec la peau claire de mon avant-bras. Ma respiration se coupa, ma vue se troubla. Mes pensées se mélangeaient et s'emmêlaient, le monde tournant violemment autour de ma tête. Je n'entendais même plus les autres qui criaient. Tout ce que j'arrivais à discerner, c'était les douloureux bâtiments de mon cœur en détresse, et le bruit hiératique de ma respiration qui se bloquait dans ma gorge.
Félix vint m'entourer de ses bras, essayant en vain de détourner mon attention de la scène qui se jouait sous mes yeux. La tête enfouie dans le coup du blond, j'entendais la colère de Changbin bouillonner comme jamais, tandis que Seungmin hurlait de douleur. Sa distance de sécurité avait été franchie.
Seungmin s'effondra.
Une fois son affaire fini, Haruko se détacha, et je m'empressais de récupérer mon bras, cachant la maque rouge qui s'y trouvait désormais.
La bouteille tourna à nouveau, et le jeux repris. Seulement, ma respiration était toujours bloquée. Je voyais trouble, et mon estomac semblait tenter de faire un nœud de chaise avec mes boyaux. J'appuyais violemment sur ma cage thoracique, essayant à tout prix de faire passer l'air jusqu'à mes poumons.
Je me concentrais sur ma respiration, fermant les yeux et oubliant ce qui m'entourait. Petit à petit, l'air revint. Mon cœur se calma et je pris une grande inspiration, retrouvant un peu de mes capacités respiratoires.
Seulement, ça n'était pas aussi simple.
Et lorsque je rouvris les yeux, le goulot de la bouteille était pointé sur moi. Ma poitrine s'alourdit un peu plus, et je pris une grande inspiration.
- Je peux arrêter de jouer ? Demandais-je timidement.
- Oua, fais pas ta tafiole ! S'écria un garçon.
- Ouais, t'es pas drôle ! Approuva une fille quelque part à ma droite.
- C'est vrai que ce jeux c'est pas pour les gamins, vaut mieux qu'ils aillent se coucher, à cette heure-là !
Plusieurs éclats de rires retentirent, tandis qu'une douleur me lacéra le cœur.
Son caractère auquel il tenait le plus avait été poignardé.
Jisung s'effondra.
- Allez, pioche, au lieux de dire des âneries ! Gloussa Haruko, les joues rougies par l'alcool qui courait dans son sang.
Je déglutis bruyamment, sentant l'air se faire de plus en plus rare, tandis que j'approchais ma main du grand saladier.
- As-tu déjà eu une copine ? Lus-je d'une voix tremblante.
- Je paris que oui ! S'écria un blond en face de moi. Dans ses rêves !
Un éclat de rire général retentit, alors que ma poitrine se contractait affreusement, lacérant mon cœur meurtrit.
La dure réalité lui avait été renvoyé tel une gifle.
Félix s'effondra.
J'approchais ma main tremblante de mon verre auquel je n'avais pas encore touché, tandis que le liquide froid entrait en contact avec ma langue, me faisant échapper une grimace amer.
Je plongeais à nouveau ma main dans le large saladier, en ressortant un nouveau papier plié sauvagement. J'inspirais longuement, avant de finalement découvrir les écritures qu'il renfermait.
- Échange de vêtements avec la troisième personne à ta droite. Lus-je sans respirer.
Je tournais la tête à droite, comptant mes voisins de canapé. Le troisième était un jeune homme aux cheveux rouge et au sourire flatteur. Nos regards se croisèrent, et il comprit que c'était lui.
- Quoi ?! Ah non, il est pas question que je mette ses fringues pourries ! S'écria-t-il en fronçant les sourcils.
Je fermais les yeux, tandis qu'une décharge traversait mon corps, électrocutant la moindre partielle de peau qui me recouvrait, faisant trembler tous mes membres.
Ce pour quoi il avait mis tout son cœur et dont il était si fier avait été démolie en un clin d'œil.
Hyunjin s'effondra.
- Bois ! S'écria le garçon aux cheveux de sang.
Je baissais la tête, avant de saisir mon verre, y prenant à nouveau une gorgée amer.
Ma main tremblante s'approcha du saladier de malheur, saisissant un des papier du dessus sans même faire l'effort d'aller en chercher un au fond. Je ravalais difficilement ma nausée, avant de déplier la petite feuille.
- Laisse le joueur qui est le plus près de toi t'enlever un vêtement de son choix... Lus-je doucement, ma voix se brisant à la fin de ma phrase.
Je baissais la tête, mon regard se posant sur la cuisse d'Haruko qui frôlait la mienne.
- Vous vous rendez compte ! S'esclaffa la jeune femme aux cheveux ébènes devant moi. La première fois qu'il va se faire déshabiller par une fille, ça sera pour un jeux d'alcool !
Les autres gloussèrent, leurs rires perforant mes tympans et faisant grandir mon mal de tête.
Minho trembla.
- Eh, Jeongin ! M'interpela le blond à côté de la noiraude. C'est pas le tout d'avoir l'apparence d'un rebelle, il faut aussi en avoir l'expérience !
Les rires redoublèrent d'intensité, l'alcool altérant beaucoup trop les esprits. Un étaux compressa mon cœur, tandis que je sentais les larmes me monter aux yeux.
Il n'arrivait tout simplement plus à tenir.
Minho s'effondra.
Je saisis une énième fois le verre devant moi, le vidant de sa dernière gorgée. Les effets commençaient à se faire sentir, et ma tête tournait de plus en plus, m'empêchant de voir quelques chose de clair dans tout ce qui m'entourait.
Je plongeais encore une fois ma main dans le grand saladier, commençant à me perdre complètement. Je n'arrivais plus à respirer, et mon cœur me faisait affreusement mal. Mais je pris tout de même un papier, le portant devant mes yeux.
- Roule la meilleur pelle de ta vie à la personne en face de toi... Lus-je d'une voix tremblante, avant de lever les yeux.
Mon regard croisa celui de la fille aux cheveux ébènes. Je n'avais plus d'alcool. Et je ne pouvais prendre une action piochée précédemment. Ma seule option était de réaliser mon action pour pouvoir tourner la bouteille et passer le flambeau à quelqu'un d'autre.
Seulement, je n'avais aucune envie d'embrasser cette fille que je ne supportais pas. Et elle non plus, apparemment. Mais les autres n'étaient pas du même avis.
- Allez, Jeongin ! S'écria Mark. Tu peux plus esquiver, tu dois réaliser ton action !
- Et dépêche, qu'on passe à la suite. Ajouta le garçon aux cheveux rouges.
- Jeongin ! Jeongin ! Jeongin ! Commencèrent-ils tous à clamer en cœur.
Ma poitrine me faisait affreusement mal, tandis que mes yeux me piquaient, manquant de déverser tous leur malheur aux yeux de tous. J'avais mal. Affreusement mal.
- Si t'es pas cap de seulement embrasser une fille, fallait rester chez ta mère ! Lança un garçon, sa voix tranchant mon cœur.
Chan flancha.
- J'avoue, qu'est-ce que tu fous là ?
- Tu ralentis tout le jeux !
Le garçon aux cheveux rouges me prit le poignet, me forçant à me lever, me tirant vers la noiraude.
- T'es même pas capable de porter tes couilles ! Tes parents doivent vraiment être des bâtards !
Ces quelques mots transpercèrent mon cœur, lui donnant le coup de grâce. Il explosa en mille morceaux, m'arrachant un cris de douleur que j'étouffais dans ma main.
Chan s'effondra.
À présent, seul restait Changbin. Droit. Devant nous. Ses poings fermés tremblaient tellement il les serrait fort. Il se tenait là. Entre nous et le monde. Et il fulminait.
Il était tellement en colère. Ses yeux étaient aussi sombres que l'orage et son sang pulsait dans ses veines saillantes. Il était devenue une tempête. Un ouragan. Car pour protéger les êtres qui comptaient pour lui le plus au monde, il était le seul encore debout.
Et il était furieux. Terriblement furieux. Il bouillait de l'intérieur. Il avait tellement mal. La colère qu'il ressentait n'avait jamais été aussi élevée qu'à ce moment-là.
Et il explosa.
- ARRÊTEZ ! S'écria-t-il, son sang pulsant à ses oreilles. ARRÊTEZ ! BANDE D'ENCULES !
Il dégagea violemment mon poignet de la poigne du garçon aux cheveux rouges, avant de l'attraper par le col de sa chemise.
- TU VOIS PAS QU'IL A PAS ENVIE ?! PUTAIN DE FILS DE PUTE !
Il sera le poing, avant de l'écraser contre la joue du garçon devant lui.
- TOUS CE QUE VOUS SAVEZ FAIRE C'EST VOUS BOURRER LA GUEULE ET DIRE DU MAL DES AUTRES ! S'écria-t-il en frappant à nouveau le jeune homme qui essayait en vain de se dégager. VOUS ÊTES QU'UNE PUTAIN DE BANDE DE RATÉS !
Certains se levèrent, tentant de l'arrêter. Mais il les repoussait tous. Il voyait rouge. Il frappait tout ce qui bougeait, ne se préoccupant ni de leurs identités ni de leurs discours. Il était dans une rage noir. Tellement noir. Il ne discernait plus le vrai du faux. Tout ce qu'il savait, c'est que ceux auquel il tenait avaient mal, et qu'il devait faire quelque chose.
Alors il détruisait tout. Tel l'ouragan qu'il était devenu, il détruisait tout sur son passage. Parce qu'il avait mal. Terriblement mal. Et personne ne pouvait l'arrêter.
Personne, à part moi.
Usant des dernières forces qu'il me restaient, je me relevais, me jetant sur lui. Je l'entourais de mes bras tremblants, posant ma tête contre son cou.
- Changbin... S'il te plaît, arrête... Suppliais-je, la voix tremblante. C'est ma faute... Tout est de ma faute... Je t'en supplie... Arrête...
Il arrêta soudain tout mouvement, et je m'effondrais au sol.
Les larmes tachaient mon visage, tandis que le monde demeurait flou, autour de moi. Et alors, une seule pensée parvint à traverser mon esprit en miette.
Partir.
Je devais partir.
Sortir de cette maison et partir loin.
Je me relevais alors, mes jambes tremblantes peinant à me soutenir. Et je m'enfuis.
Je traversais la maison en courant, n'écoutant pas ce qu'on me criait et évitant ceux qui voulaient m'arrêter.
Un énorme soulagement allégea ma poitrine lorsque l'air froid entra dans mes poumons. Les larmes dévalaient inlassablement mes joues, tandis que je courrais.
Toujours plus vite.
Toujours plus loin.
Je tentais d'échapper à la réalité.
Cette réalité que je détestais.
Mais ce qui me détruisait, c'est que je ne pouvais y échapper. J'avais beau faire tout ce que je pouvais, rien ne suffisait.
Et elle finissait toujours...
par me rattraper.
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