Chapitre 36
Je croise son regard et recule brusquement le plus loin possible de lui.
- Qu'est-ce que tu fais là ?! Il est où Jin ? Qu'est-ce que tu me veux ?!
Je hurle, essayant de défaire ma ceinture, sans grand résultat.
- Calme toi un peu. Je te ramène juste chez toi parce qu'une idiote s'est complètement saoulée pour de raisons ridicules.
Je pouffe et regarde par la fenêtre.
Des raisons ridicules, me murmuré-je à moi-même ironiquement.
Je me tourne vers lui, un regard plus que menaçant à son égard.
- En quoi ça te regarde ce que je fais ? Maintenant laisse moi sortir et retrouver Jin.
Je tire sur la poignée, mais celle-ci ne semble pas fonctionner. Je grogne et me tourne de nouveau brusquement vers le brun.
- Laisse moi sortir Jimin.
- J'ai déjà prévenu Jin.
- Je te jure que je vais crier. Pour kidnapping. Et je t'assure que je ne rigole pas.
Il démarre la voiture.
- Arrête de dire des idioties. L'alcool ça te monte à la tête.
Je cligne des yeux.
- L'alcool me monte à la tête ? me répété-je ironiquement, C'est toi qui me pourris les pensées !
Je m'exclame en frappant le siège à côté de mes cuisses.
Il ne répond pas, se contentant simplement de conduire dans le calme.
Je rage intérieurement.
- Qu'est-ce que tu fou dans ma tête hein ?! Tu crois quoi ? Que ça me fait plaisir de te voir avec une autre ? Oh excuse moi, c'est vrai que notre relation, c'était rien ! Tu as toujours été clair là-dessus. Mais qu'est-ce que je croyais moi ? Que ça avançait. Et bien, je peux dire que je me suis pris une bonne grosse claque dans la tronche.
Je respire hâtivement.
- Ahah, mon dieu. C'est tellement ridicule.
Je lève les yeux au ciel. Continuant de réciter des faits qui doivent sortir de ma tête, n'ayant pas encore les idées claires, mais ayant encore l'audace de tout lui dire.
- Tu sais quoi Jimin, maintenant que tu fais le prince charmant en me ramenant, je vais te dire ce que je pense. J'aurais tout oublié demain de toute manière.
Je prends une grande inspiration, avalant tout le courage que je pourrais avoir dans les prochaines minutes.
- Moi qui pensais qu'on s'était rapprochés. À Noël, au nouvel an. Mais je ne voulais pas me faire des idées. Mais Dieu seul sait à quel point j'étais bien. J'étais sur mon petit nuage. À m'offrir corps et âme pour toi. Mon corps et mon esprit te voulaient. Ça, c'est sûr. Mais bordel ! C'était quand j'étais au plus haut de mon extase que j'ai compris. Et là, au que oui, je suis tombée bien bas. Ahah, qu'est ce que mon cœur m'a fait mal quand j'ai compris. Compris que je n'étais pas la seule. Pas la seule à y avoir droit.
Je frappe mon front en sueur.
- Qu'est-ce que j'imaginais. Que j'allais être l'exception à tes règles. Et bien non. Ça t'arrangeais juste que je sois là, pour assouvir tes désirs. Et quand il y'en avait une autre sur ton chemin, c'était à leur tour.
Je rigole toute seule. Respirant irrégulièrement. Mon cœur me piquant dans ma poitrine et une envie de vomir imminente.
Je venais de lui sortir toutes mes pensées d'une seule traite.
Je veux qu'il sache.
Je veux qu'il comprenne.
Je veux... Qu'est-ce que je veux en fait ?
Je tourne mes yeux vers lui, il se concentre sur la route. Et se tais.
Et ça a le don de me faire réagir au quart de tour.
- Mais qu'est-ce que j'en ai marre de tes foutus silences Jimin ! Tu ne sais que faire ça ? Te taire. Pour ensuite aller faire le coureur avec toutes les filles. Hein ? C'est comme ça que tu es. Qu'est-ce que j'y peux.
Je rigole comme une idiote.
- Oui, qu'est-ce que j'y peux ! Tu es celui que tu es. Celui que j'ai tant cherché à comprendre. Il est là, juste devant mes yeux. Qu'est-ce que je cherchais ? À voir en toi une bonne personne. En fait, tu sais quoi Jimin ? Tu n'es pas un mauvais garçon comme tu t'en donnes le genre. Tu es simplement une mauvaise personne.
Il tique à cette phrase. Puis tourne son regard vers moi. Ce qui a pour effet immédiat de faire redescendre tout l'alcool dans mon corps.
- Pense ce que tu veux, Liana.
Je cligne des yeux face à cette réponse.
C'est tout ? Moi qui m'attendais à ce qu'il me hurle dessus après toutes les insultes à son égard que j'avais osé citer.
- C'est tout ce que tu peux répondre ? Sérieusement.
Je baisse les yeux. Je viens de faire toute une scène pour qu'il me dise simplement " Crois ce que tu veux."
- Je ne vais pas te contredire. Et puis ça ne servirais à rien.
Je ferme les yeux, exténuée d'avoir donné autant d'énergie pour lui. Je ne cherche même plus à savoir.
Je n'ai qu'une envie, arriver chez moi et l'oublier.
- L'amour, je n'y crois pas. C'est tout.
Je rouvre mes yeux et les pose sur sa personne.
Il a les yeux posé sur la route, pourtant, il continue de parler. Je fixe sa bouche si attrayante.
Comme hypnotisée par son être.
- Quand j'étais gosse, j'étais heureux avec ma mère et mon père. Croyant que l'amour durerais toujours. Mais j'ai vite compris que non. Mon père allait coucher de gauche à droite. Quand j'ai eu l'age de comprendre, il m'a expliqué que l'amour n'existait pas. Que c'étais complément éphémère. En prenant l'exemple de ma mère. Et qu'un homme n'aimerais jamais. Qu'il lui faudra toujours plus. Alors je l'ai cru. Et je le crois toujours. Ce n'était pas sage, mais c'était vrai.
J'ouvre la bouche de stupéfaction devant ce qu'il vient de dévoiler de sa vie. Ce que je cherchais à savoir depuis tout ce temps. Mais je fronce les sourcils, ce n'est pas exactement ce que j'imaginais.
- Tu es idiot ? Sur cette base complètement stupide, tu peux me dire que l'amour n'existe pas ? Ce que j'entends là, c'est simplement un père qui a manipulé son fils pour avoir une conscience tranquille et que ces idées lui sont restés dans la tête comme une incroyable vérité.
Je lui dis ce que j'en pense. Que ça lui plaise ou non.
Je comprends maintenant pourquoi il est comme ça. Il a vécu dans ce monde-là, et comme son père était son grand exemple. Il suit ses pas. Même si ce ne sont pas les bons.
- Chacun son opinion Liana.
Il reste calme. Comme à son habitude. J'imagine qu'il prend beaucoup sur lui. Parce qu'il est comme ça.
- Tu uses souvent de la facilité non ? Tu t'entends parler. Si j'avais su que c'était pour ça que tu étais comme ça. J'aurais tout fais pour te faire comprendre le contraire.
- Impossible. Ça n'existe pas Liana. Arrête de te faire des films. Tu crois que tout est beau et rose, mais l'amour comme tu pense le connaître. Ça n'existe pas.
Il reste fixé sur ses positions.
- Si.
- Non.
Je jubile sur mon siège. Qu'est-ce qu'il m'agace à être comme ça !
- Ça ne sert à rien de t'énerver. C'est comme ça. C'est tout.
- Petit con.
- Et ne m'insulte pas en français.
Je soupire. Super. Même ça.
Je tourne la tête brusquement. Je veux lui prouver le contraire. Lui prouver que l'amour existe bel et bien. Et que ce n'est pas cette idée stupide qui réside dans sa tête qui va me prouver le contraire.
- Et tu en fais quoi des émotions. Ne me dis pas que tu n'as jamais rien ressenti.
Je vais essayer de jouer sur ça.
- C'est simplement du désir Liana. Le corps est fait comme ça.
- Ah oui ? Et donc toutes les fois où tu m'as simplement embrassé. Sans rien en retour. C'était pour assouvir tes désirs ? Et si c'était simplement pour ça. Pourquoi toutes ses petites attentions ? Si tu n'en as rien à faire des sentiments.
Il ne répond rien. La tension montre au creux de mon corps.
- Oh, que suis-je bête. C'est vrai qu'à coté, tu couchais avec Rachel. Et bien d'autre sûrement. Ces petits gestes, c'était simplement pour m'attirer comme un appas dans ton lit. À part si ton but, c'est juste de jouer avec moi.
Toujours rien. J'opte donc pour la dernière option.
- Ou bien, tu as simplement peur.
Je vois ses bras se tendre sur le volant.
Je suis la direction de ses bras et regarde par la vitre.
Je reconnais la rue. Nous sommes bientôt arrivés.
- Je n'ai pas peur.
Il stoppe la voiture vers chez moi.
- Oh, alors dit moi droit dans les yeux que ce n'étais rien. Qu'il n'y avait même pas une once de sentiment.
Un espoir né en moi, j'espère au fond que tout ça, c'était simplement de la peur, qu'il faisait ça pour se protéger. Qu'au fond, il éprouve un minimum de compassion pour moi.
Je le fixe. Le cœur battant.
Ses yeux s'encrent aux miens.
Puis il prend la parole, pour dire cette phrase. Cette simple phrase qui a pour effet de chambouler tout mon être, ou de le briser entièrement.
- Ce n'était rien Liana.
J'écarquille les yeux, sentant mon cœur se déchirer une énième fois de la journée.
Je prends une grande inspiration, détache ma ceinture, bougeant ma tête de haut en bas, assimilant sa réponse dans ma tête.
J'ouvre doucement la portière dans le silence. Pose un pied sur le béton et regarde de nouveau le brun.
- Tu n'es qu'un con Jimin.
Et la porte claqua.
Mon cœur avec.
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