1 mois plus tard. 

Je sèche mes cheveux rapidement, trace mon trait d'eye-liner et courbe mes cils avec une couche de mascara.

J'enfile ensuite des sous-vêtements simples et remonte le long de mes jambes des collants noirs transparents, j'attrape ma robe vert kaki à manche longue. Et la passe par-dessus ma tête.

Une fois prête, je dévale mes escaliers rapidement, attrape mon sac, ma veste en jean noire et mes chaussures, je les enfile d'une traite et commence à ouvrir ma porte. Je me stoppe.

- Mince, j'allais oublier !

Je retourne dans ma cuisine en trottinant et attrape un sachet posé sur le plan de travail.

Je verrouille ma porte et traverse la route comme à mon habitude.

Sur le pallier de la maison des garçons, je ne prends pas la peine de toquer et rentre.

- Salut les gars !

- Salut Liana ! Répond Jin qui se trouve dans le canapé, regardant une série matinal.

- J'ai ramené des croissants !

Je secoue le sac en papier joyeusement et vais en direction de la cuisine ouverte où je m'assois sur une des chaises hautes. Namjoon était présent, lui aussi, lisant un journal avec une tasse de café dans la main.

Jin se lève d'un seul coup, étrangement, et attrape le paquet d'un geste rapide.

Je rigole.

- Tiens, t'en a encore pour un moment, Yoongi vient de rentrer dans la salle de bain.

Jimin qui se préparait une tasse de café et que je n'avais pas tout de suite remarqué, m'en tend une.

- Merci, mais il faudrait qu'un jour, il comprenne qu'il faut être à l'heure.

J'attrape la tasse et bois une gorgée de ce liquide brûlant.

Jimin s'adosse à un plan de travail et fait de même.

Je l'observe. Depuis la petite journée au camping, tout est allé très vite. Je m'entends finalement bien avec toute cette fratrie. Travaillant avec Suga, j'ai pris l'habitude d'aller chez eux des le matin. C'en est devenu ma routine et je vais souvent manger chez eux.

Malgré les avertissements de ma mère sur le fait que je ne dois pas avoir d'amis, elle n'est pas au courant.

Jimin me fixe avec un regard neutre. Comme toujours. Pourtant, son regard me rend curieuse.

Depuis la discussion qu'on a eut il y'a un mois de ça, je suis de jour en jour plus intriguée à son sujet, son passé, son enfance, lui, et je m'escrime à essayer d'en savoir plus.

- Tu vas arrêter de me fixer comme ça ?

Je cligne des yeux et me rends compte que je le dévisage depuis un bout de temps, je rigole donc nerveusement.

- J'arrêterais quand tu m'en diras plus.

Il rigole gravement, et pose sa tasse dans l'évier.

- Ça, c'est dans tes rêves princesse.

Je pouffe et il s'en va, je regarde ma montre.

Oula, ça va chauffer.

Je pose ma tasse dans l'évier à mon tour et vais en direction de la salle de bain après quelques minutes.

- Suga ! On va être en retard idiot ! Alors dépêche toi bon sang !

Je frappe énergétiquement sur la porte.

- Et du calme, je suis derrière toi.

Je me retourne et tombe sur Suga, le regard habituellement inexpressif.

-Oh...

La porte derrière moi s'ouvre et je me retourne de nouveau.

- Dis donc toi, apprends à rester calme.

Je pince mes lèvres et m'excuse auprès de Jimin.

Mais je me reprends vite et regarde encore une fois ma montre.

-Bon assez blablaté, on a un projet à présenter !

J'attrape Suga par le bras et mon sac de l'autre quand je passe dans le salon. Et c'est ainsi qu'on quitte la maison. Avec en plus, les râlements de Yoongi. Qui n'est effectivement, pas du matin.

C'est arrivés devant la porte de la salle de réunion que le stress commence à se faire sentir dans mon ventre. C'est ce matin qu'on aura la réponse si notre projet va être gardé par le propriétaire des lieux.

Suga ne prend pas le temps de se poser et frappe inlassablement sur la porte, pour ensuite rentrer nonchalamment à l'intérieur de la pièce.

Je le suis de près. La tête rentrée dans les épaules.

Je me courbe poliment et m'assois à coté de mon collègue.

Mon patron et le client parlent, mais s'interrompus donc à notre arrivée.

- Vous voilà, toujours à l'heure, on dirait.

Je souris et jette un regard à Suga. Ce n'est pas grâce à lui en tout cas.

- Voici Monsieur Avery.

- Enchanté d'avoir collaboré avec vous.

Je regarde l'homme. Il nous sourit. Semblant ravie.

- Ça veut dire que vous nous avez choisis pour le projet ?

Je demande curieuse.

- Bien sûr. Votre projet est de loin le plus travaillé et le plus satisfaisant de tous.

Je souris, heureuse et tapote discrètement le bras de Suga. Lui, semble juste lassé d'être ici. Mais il se tient droit et reste dans la politesse.

On discute du projet et de nos "exploits" et le client nous quitte pour une autre réunion.

Nous voilà seul avec notre patron.

- Liana, je voulais te parler de quelque chose.

L'atmosphère devient étrangement sérieuse et me coupe dans mon élan de joie.

Je le regarde et il continue, remarquant qu'il a toute mon attention.

- Voilà, chaque année, un concours est organisé. Plusieurs pays se battent sur un projet. Et notre entreprise est partenaire avec eux. Nous devons choisir un designer et lui demander de participer.

-Oh, je vois.

- Et cette fois-ci, la récompense est un poste en France. Ainsi qu'une somme pour pouvoir y vivre convenablement.

J'écarquille les yeux, en France ? Mon pays originaire que je rêve de voir un jour ? Je n'en crois pas mes oreilles.

- Vraiment ? Ce serait un honneur de pouvoir y participer !

- Je savais que tu dirais oui.

- Mais est-ce que j'en suis vraiment capable ?

- Si je te le propose, c'est que oui, Liana. Tes parents seraient fiers de toi.

Je tique à cette phrase. Mes parents.

- Et ce cher Yoongi s'est gentiment proposé pour être ton tuteur durant cette épreuve.

Je regarde le concerné qui n'y est pas vraiment, il regarde par la grande fenêtre qui donne vue sur la ville. Il hausse les épaules.

Je souris, peut être est-ce une grande opportunité ? Je vais prendre le temps d'y réfléchir.

Le patron s'en va après quelques petits échanges concernant ce concours.

Je sors du bâtiment accompagnée de Suga. Le vent frais sur mon visage m'indique qu'on est bien rentré dans la période de septembre. J'aime quand il commence à faire frais. La chaleur n'étant pas vraiment mon fort.

Je baille, et rentre dans la voiture. Coté passager. Suga a pris les devant et a décidé de conduire sur le retour.

- J'ai tout ce qu'il te faut pour étudier le sujet du concours, je te donne ça en arrivant.

Je hoche la tête et la route me berce. Mon pied bouge en rythme de la musique.

C'est après une vingtaine de minutes qu'on arrive. Nous pénétrons dans la maison et il va directement dans sa chambre. M'indiquant qu'il revient.

Je m'assois autour de la table. Je vais essayer de travailler le sujet maintenant.

Il revient avec un tas de feuilles et pochettes et les pose devant moi.

- Jette y un coup d'œil, on en reparlera dans la semaine, j'ai des trucs à faire.

Il me laisse sur ça et quitte de nouveau la maison.

Voilà que je me retrouve seul dans un salon qui ne m'appartient pas, mais où je me sens vraiment bien. Je retire ma veste et la pose sur le dossier de ma chaise. J'étire mes bras en l'air et soupire.

- C'est parti !

Je me renseigne et lis toutes ces feuilles,  j'ai l'impression que Suga est plus calé sur le sujet que moi. 

Et c'est étrange.

Je frotte mon front et remonte mes lunettes contre la fatigue sur mon nez.

C'est quand je vois la tête de V qui se pointe devant moi que je sursaute.

- Ah ! Tu m'as fait peur !

Il rigole.

- T'en as pas marre de bosser tout le temps toi ?

- Et toi alors ? À quoi tu passes ton temps dis moi ?

- À rien !

Il rigole, fier. Il m'épuise, au bon sens du terme.

- Tu ne voudrais pas te poser deux minutes ?

- Oh non ! Je dois travailler moi hein !

Il m'attrape par le bras et me lève.

- Ce n'était pas une question, je vais t'apprendre à prendre soin de ton temps.

Il me tire vers le jardin.

On marche sur l'herbe verte et il me lâche avant de s'allonger lourdement sur le dos.

Je le regarde faire. Intrigué.

Il tapote la place à côté de lui.

- Tu vas voir qu'est ce que c'est que la vraie vie.

Je hausse les épaules et m'accroupis à ses côtés en soupirant.

Pourquoi pas ? 

Et c'est ainsi que je cède de nouveau à une des péchés qu'est tout naturellement. 

La paresse.