chap.4 | un terrible affront
La traduction des mots/phrases à la suite desquels apparaît une numérotation est visible à la fin du chapitre.
(Je me suis appliquée mais il est possible que ce soit faux quelque fois, j'ai fait à partir de "mes connaissances" vous comprenez... )
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𝐋𝐄 𝐒𝐎𝐋𝐄𝐈𝐋 𝐍𝐈𝐌𝐁𝐀𝐈𝐓 de rayons précoces l'horizon mordoré parcouru de nuages épars. Assimilables à de la barbe à papa, ils flottaient allègrement au gré d'une légère brise. Le ciel d'une douceur infinie avait la magnificence de la peinture d'un artiste, peignant à coups de pinceaux précis le paysage de ses rêves. C'était sur ce spectacle à couper le souffle qu'ils débarquèrent sur le sol japonais.
- Shön¹. Remarqua le premier en accordant un bref coup d'œil aux alentours.
Son commentaire provoqua des réponses mitigées allant d'un haussement d'épaule désintéressé à un hochement de tête vigoureux de son fidèle admirateur.
Après tout l'équipe U20 allemande n'avait pas fait le voyage depuis les locaux du Bastard München pour la beauté idyllique d'un lever de soleil, aussi somptueux soit-il.
Le glissement des roulettes de valises cahotant sur le tarmac empli bien vite le silence précieux qui enveloppait l'aéroport aux premières lueurs du jour.
- Wo gehen wir ?²
- Du wirst sehen.³
Le calme retomba bien vite, entrecoupé par des bâillements épuisé et des soupirs de dépit.
𖦹𖦹𖦹
Y|N observait depuis un quart d'heure maintenant sa tante voltiger dans tous les sens. Lorsqu'elle la vit agiter pour la énième fois la pile de papiers qui s'élevait dangereusement sur la table de réunion, elle se décida à intervenir.
- Que t'arrive-t-il Anri-chan ?
Trop concentrée sur une tâche quelconque elle ne lui répondit pas, et disparue comme un courant d'air par la porte en baragouinant nerveusement des paroles inintelligibles.
- Ego ?
Assis en tailleur sur une des chaises en plastique bleu nuit placés derrière les tables en U, il avalait goulument et bruyamment ses nouilles tout en monologant sur l'importance du mélange mayonnaise-paprika pour rehausser le gout de son plat.
- On attend quelques invités. Tu devrais peut-être aller les chercher à l'aéroport d'ailleurs, ils risquent de poireauter longtemps sinon.
- Quoi ? Depuis combien de temps ils sont arrivés ? Pourquoi vous ne me l'avez pas dit plus tôt ? Et c'est qui, d'abord ?
Jinpachi balaya ses questions du plat de la main.
- Aucune importance.
Y|N ouvrit sa bouche, puis la referma avant de la ré-ouvrir.
- Et comment je saurais qui je dois guider si vous ne me dites pas qui ils sont ?
- Oh ne t'inquiète pas ils te reconnaîtront. Prends ça.
La jeune fille parut dubitative mais ouvrit ses mains pour réceptionner la carte que lui lançait approximativement Ego.
- Une carte de crédit ? Dites, sans vouloir vous offenser, je ne suis pas certaine que donner une carte bancaire à une ado soit une bonne idée. En tout cas, je la garde.
- Je m'en fiche, c'est pas la mienne. De toute façon, fais-en ce que tu veux ça m'est égal.
- À qui...?
- Teieri.
- Que, quoi ?
- C'est sa faute. Apparemment on a plus de budget, mais il faut bien que quelqu'un paye le transport des joueurs jusqu'ici.
Ego retourna à ses pâtes et Y|N, bouche bée, se reprit et fila dans sa chambre récupérer ses chaussures.
𖦹𖦹𖦹
La H|C était installée aussi confortablement qu'il l'était possible dans les sièges usés d'un bus urbain. Ses écouteurs bien enfoncés dans ses oreilles diffusaient une musique pop tandis qu'une voix de crécelle faisait s'envoler les notes en une myriades de tonalités forçant l'admiration.
La joue plaquée contre la vitre de l'autobus, ses yeux fascinés suivaient le paysage défilant à toute allure, confondant les couleurs et les formes pour ne former qu'un aplat abstrait de nuances éparses. La vibration de son portable la coupa dans son observation et c'est peu surprise qu'elle afficha le message d'Ego.
Concis et sans fioritures, il lui indiquait l'arrêt auquel elle devait descendre et l'emplacement des joueurs dans l'aéroport. Enfin, normalement.
Y|N était légèrement étonnée que Jinpachi ne leur ai pas collé un traceur pour les géo-localiser et les suivre à la trace. Peut-être n'était-il pas si cinglé que cela au final.
Une bonne vingtaine de minutes s'écoulèrent avant qu'enfin, la jeune fille se faufile entre les portes entrebaillées du véhicule. Une brise douce mais revigorante fit voleter ses cheveux devant ses yeux. Elle mit ses mains en visière, en profitant par la même occasion de dégager les mèches qui lui obstruaient la vue. Elle repéra sans trop de difficultés l'entrée de l'aéroport et s'y dirigea à grandes enjambées, peu désireuse de faire patienter encore plus les mystérieux invités d'Ego.
𖦹𖦹𖦹
- Aaah ! Wenn sie werden kommen ?⁴
- Ruhe. Ich weiß nicht.⁵
Un soupir exaspéré quitta ses lèvres, il se rassit nonchalamment sur sa valise et sortit son téléphone portable de sa poche. Il n'avait pas l'habitude d'attendre, ni de se faire remettre à sa place, seul son maître avait le droit de lui donner des ordres et c'est tout juste s'il le respectait, davantage par admiration dissimulée que par réelle envie. Normalement il n'avait qu'à demander et on s'empressait de répondre à ses désirs, jamais au grand jamais on ne l'avait laisser poireauter un temps indéfini dans un coin paumé alors que le jour peinait à se lever et que le soleil débutait à peine à se faire une place dans l'horizon.
Il se sentait humilié. Qui que soit celui qui se tenait derrière cette mascarade, il allait lui faire payer cette atteinte à son égo si précieux. Tant qu'il serait là, c'était lui le roi, lui qui créait au gré de ses envies le scénario qui régissait sa vie et celles des gens qui l'entourait. Son monde n'avait pas assez de place pour deux scénaristes et il allait se charger personnellement de virer le petit rigolo qui s'amuser à chambouler son script.
Une lueur farouche brillant dans l'océan trouble de ses iris bleues, il redressa fièrement la tête lorsqu'il entendit résonner contre le macadam le bruit régulier des pas qui se rapprochaient.
Pourtant il eu du mal à dissimuler sa surprise lorsque surgit devant lui et les autres, une jeune fille échevelée, aux joues rosies et au regard malicieux. Ainsi c'était elle qui tirait les ficelles et s'était jouée de lui ? Une vulgaire gamine de seconde zone ?
L'humiliation était d'autant plus honteuse, mais il était intriguée. Elle était marrante celle-là, à leur parler dans un anglais scolaire en agitant ses mains un peu dans tous les sens, s'excusant un millions de fois et ses yeux fuyant le moindre contact.
Que pouvait donc cacher cette attitude réservée ? Qu'importe, il avait un nouveau pion à son échiquier et avait hâte de découvrir de quelle couleur elle se dévoilerai.
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|Schön¹ : joli, beau
|Wo gehen wir ?² : où allons-nous ?
|Du wirst sehen.³ : Tu verras.
|Wenn sie werden gehen ?⁴ : Quand vont-ils arriver ?
|Ruhe. Ich weiß nicht.⁵ : Du calme. Je ne sais pas.
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