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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓.𝟐.

Ce ne fut que deux jours plus tard qu'elle aperçut les premiers mellyrn à l'horizon. L'air portait alors la senteur boisée des feuilles, et le soleil se levait bien haut dans un ciel dégagé. Dans la vallée se dégageait les brumes dorées du début de journée et l'herbe devenait plus verte et plus abondante à mesure qu'elle approchait de la forêt. Remontant rapidement vers le Sud, elle sentait le vent claquer dans ses cheveux et ce retour à la liberté qui lui avait tant manqué fit frémir son épiderme des milles frissons de la joie. Elle en oublia les cadavres des chênes qui ouvraient leur écorce sur leurs entrailles déchiquetées, la fatigue dans ses jambes qui pendaient inertes contre son cheval, et la respiration rapide de ce dernier. Aussitôt avait-elle rejoint l'orée du Bois d'Or qu'elle sauta de Balaril, et ôta ses chausses. Ses orteils nus retrouvèrent la sensation délicieuse du tapis velouté des fleurs et des jeunes pousses et elle traversa ainsi la première partie de la forêt. Les oiseaux accompagnaient les arbres dans leur chanson sylvestre et la douce brise agitait en rythme les feuilles fauves.

Elle laissa son étalon aller. Il n'était pas sien, il ne la joignait que par amitié et elle fut heureuse de le voir retourner à ses plaines infinies. Elle récupéra seulement les brides et l'équipement qui lui avait permis de porter ses affaires. Elle remit son sac sur son épaule et s'avança entre les troncs d'argent. Plus elle avançait, plus ces derniers grandissaient, plus hauts que les monts des Chitaeglir, plus fort que les rocs qui constituaient les défenses d'Orthanc, et plus beaux que toutes les colonnes sculptées d'Imladris.

L'excitation gonflait ses veines, soulevait son cœur et ouvrait ses yeux plus grands que jamais. Sa gorge se déployait au ciel de feuilles, et elle offrait son souffle aux Mellyrn, qui la reconnaissaient enfin. Elle fredonna quelques chants, sa voix se perdant entre les branchages, et les Mellyrn voulurent l'enlacer mais elle avançait trop rapidement, impatiente de retrouver Caras Caladhon.

Elle arriva alors devant Nimrodel et les feuilles d'or qui dansaient à sa surface, emportée par le fort courant et l'écume immaculée de la rivière. Le pont était depuis longtemps brisé, emporté par une crue trop forte, ou tranché par les Galadhrim pour protéger leur demeure mais ce fut sans difficulté qu'elle franchit les flots. Elle portait encore ses bottes de cuir à la main et lorsque l'eau glacial engloutit ses pieds, elle sentit les courbatures s'envoler et les tourments du voyage s'évaporer entre les vaguelettes cristallines.

- Na vedui ! s'exclama une voix au-dessus d'elle et la musicienne manqua de lâcher ses affaires dans les flots.

[Enfin !]

Elle courut jusqu'à la rive, éclaboussant ses habits des eaux clairs de la Nimrodel, grelottant en s'extirpant mais une chaleur indescriptible brûlait dans sa poitrine. Devant elle sauta lestement un elfe qu'elle connaissait bien.

Ses cheveux blonds reflétaient non seulement les rayons du soleil mais aussi les milles rires et chants des arbres, et ses yeux gris imitaient les cascades des rivières froides de montagne. Un sourire taquin habillait ce visage ravageur qu'Eirien aurait pu reconnaître partout. Tous deux restèrent là à s'observer, à guetter les rares changements qui s'étaient opérés chez chacun durant leur séparation.

- Ú-'eron dartho ! se moqua gentiment la musicienne en inclinant la tête.

[Tu ne peux pas attendre]

En vérité, elle était flattée que l'elfe l'eut rejointe si vite.

- I ngelaidh linner a istannen udulen, chuchota-t-il.

[Les arbres chantèrent et j'ai su que tu étais venue]

Elle frémit à son contact, qui semblait brûler après la fraicheur de l'eau et du vent.

- Man cerig ? Prestad ? s'inquiéta immédiatement l'edhel en s'approchant un peu plus d'elle mais la musicienne s'amusa à s'enfuir en riant.

[Que fais-tu ? Des ennuis ?]

- Narathon gen ! Telo mitho nin ! cria-t-elle entre les arbres, tandis qu'Haldir s'élança pour la rattraper dans sa course effrénée.

[Je te raconterai ! Viens m'embrasser.]

Quelques minutes plus tard, il la rattrapa dans la clairière favorite de l'elleth. Elle s'était allongée entre les herbes folles, contemplant d'un œil triste le ciel d'hiver et les nuages qui parsemaient l'azur pâle. Il la rejoint, glissant à ses côtés contre le tapis tendre, et ils restèrent silencieux quelques instants.

Eirien sentait le souffle de celui qu'elle aimait s'effeuiller dans la brise douce qui caressait son cou, et résistait à la furieuse envie de se retourner pour l'embrasser. Entre les fleurs d'hiver et les Mellyrn, la vie était plus belle que nulle part ailleurs.

Il lui demanda alors ce qu'elle avait fait, pendant ces deux longues années, lors desquelles ils avaient été séparés et elle lui répondit en jouant avec les tiges des Niphredils. Linno. Teitho. Dartho. Il lui avait tant manqué, ses moues lorsqu'elle le taquinait, ses yeux inquiets lorsqu'elle se taisait, sa bouche entrouverte lorsqu'elle chantait. Elle l'aurait épousé immédiatement si son désir de liberté et d'art ne criait pas si fort dans son crâne et dans son corps.

Il le savait bien, et attendait. Attendait quoi ? Aucun des deux ne le savaient vraiment mais ils avaient conscience que c'était nécessaire et ne s'en plaignaient pas. C'était une chose tout à fait naturelle, dans l'ordre des choses, comme la Soleil qui cède place au Lune, ou l'été à l'automne. Un jour, leurs enfantillages laisseraient place au plus bel amour de Terre-du-Milieu et leur bonheur exploserait au milieu des troncs d'argent de la Lórien.

- I dawar 'wathra in ir ci ú vi Lórien, laissa échapper Haldir en se tournant sur le dos pour la fixer.

[La forêt s'assombrit lorsque tu n'es pas en Lórien.]

Elle ne répondit rien mais sourit. Ses paumes palpitaient et sa gorge sèche refusait de la laisser parler, alors elle se taisait et appréciait chaque instant un peu plus que le précédent.

C'était lui qui l'avait recueillie, lorsqu'elle était arrivée, et qui l'avait aidée à s'intégrer. Ne parlant que peu, elle restait muette avec tous sauf lui. Il lui avait appris les coutumes d'ici et, lorsqu'elle était devenue Dame de Chambre, il s'était proposé à lui donner des cours d'armes, afin qu'elle puisse défendre la Maison de Lúthien et de Beren.

Et puis elle avait dû partir, mais la distance rendait la relation si forte que même les Monts Brumeux ne parvenaient pas à les séparer. Mais lorsqu'ils se voyaient, pas une seconde ne se perdait sans qu'ils ne ressentent leur amour un peu plus fort.

- Linno annim. An 'gell nîn, supplia l'elfe en lui saisissant la main.

[Chante-moi. S'il te plait.]

Elle se dégagea en riant et se leva pour orner sa musique de mouvements. Dans le vent, ses cheveux prenaient vie et au milieu de la clairière, alors qu'elle fredonnait les quelques paroles de sa nouvelle composition, elle dansa comme les feuilles dans le vent et son âme enlaça celui pour qui elle était revenue, celui auquel sa vie ainsi que sa voix à jamais appartenait. 



((laissez-moi, je vais fangirler un peu dans mon coin))

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