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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑.𝟏






Décembre touchait à sa fin quand revinrent les premiers éclaireurs. Les deux mois en la compagnie des Hobbits avaient ravi Eirien au plus haut point, et elle regrettait de voir s'approcher l'heure funeste de leur départ.

Elle avait beaucoup conversé avec le neveu de Bilbon et sa maturité l'avait surprise, mais son innocence aussi. Elle ne comprenait pas le Seigneur Elrond d'avoir choisi une si petite créature pour veiller sur le destin d'un monde.

Arwen, elle, était heureuse de revoir Aragorn qui avait arpenté les terres entourant le Flot Gris, jusqu'aux ruines de l'ancienne ville où se croisaient la vieille Route du Nord et la rivière. Tous furent soulagés de revoir les frères de la Dame du Soir, aventurés plus loin que le Cours d'Argent, mais dont les récits furent entendu par Elrond seul.

Heureusement, pas un messager n'eut vent des Cavaliers Noirs. Disparus dans les flots gris du Bruinen, à jamais emporté vers la Mer, voilà ce qu'imaginait Eirien mais elle savait ses espoirs ridicules. On n'anéantissait pas les Serviteur de l'Ennemi si facilement. Néamoins, privés de leur forme physique, dispersés à travers les terres, les Cavaliers Noirs devaient être bien innofensifs. Pour le moment.

C'est ainsi qu'Elrond appela les Hobbits afin de les avertir. Eirien se retrouva par le plus grand des hasards à cette réunion secrète pourtant, car elle venait présenter une demande personnelle au Seigneur de la Maison. Quand elle arriva, voyant les petites créatures lever leurs grands yeux vers son maître, elle esquissa un mouvement de recul mais fut interrompue par Elrond.

- Sedho, Eirien. Je te sais assez proche du Semi-Homme pour savoir ce que nous allons nous dire.

[Reste, Eirien]

L'elleth blonde hocha la tête et effectua une courbette gracile pour remercier l'elfe, qui se tourna vers Frodon.

- Le moment est venu. L'Anneau doit quitter Fondcombe avant que les forces ennemies ne se rassemblent et reprennent leurs forces. Mais vous en tenez-vous toujours à votre parole, Frodon ?

Ce dernier jetta un regard inquiet vers Eirien, qui lui sourit amicalement. Nombreuses furent les discussions entre ces deux amis, et Eirien espérait avoir donné au petit homme assez de courage pour poursuivre ce pourquoi il avait été choisi, malgré la peur que ceci lui inspirait.

- Oui. Je partirai avec Sam.

L'ami en question se tenait droit et fier mais ses jambes tremblantes et ses yeux embués témoignaient de la difficulté de sa décision. Pourtant, pour rien au monde aurait-il abandonné son maître, l'elleth le savait.

- Sous l'ombre, tout m'est obscur. Et celle-ci se glisse à présent jusque sous les Montagnes, et aux bords du Flot Gris. Vous devrez être prudents, mais il vous faut aussi des compagnons pour vous escorter, ne fût-ce qu'au début. Il les faut peu nombreux car trop attirait l'attention de l'Ennemi. La Compagnie sera de neuf, car neuf furent les Serviteurs de l'Anneau, et Gandalf sera votre guide.

- Dame Eirien pourra-t-elle nous accompagner ? demanda Sam, d'un ton si hésitant que le cœur de la concernée s'en trouva retourné.

- Non, Dame Eirien restera ici. En revanche, Aragorn, fils d'Arathorn, sera votre épée, car le Fléau d'Isildur le touche de près.

Malgré la déception de devoir quitter Eirien, Frodon sembla soulagé de savoir le Dunadan à ses côtés. Le Seigneur Elrond poursuivit :

- Comme représentant des elfes, vous aurez Legolas, fils de Thranduil, et pour les nains, Gimli, fils de Gloin. Boromir viendra aussi avec vous et il ne reste à trouver que deux autres compagnons.

Aussitôt s'exclama Pippin :

- Nous voulons accompagner Frodon !

Elrond posa un regard amusé sur cette frimousse naïve qui le suppliait de deux grands yeux bruns.

- Vous ne pouvez imaginer ce qui vous attend, dit-il d'un ton presque dédaigneux.

Eirien ne put se contenir :

- Mais aucun d'eux ne le peut ! Pardonnez-moi, Seigneur Elrond, mais si l'un d'entre eux comprenait le danger, il ne partirait pas. Glorfindel, Lindir ou encore Elladan et Elrohir ont peut-être vaincu de grands dangers, mais eux-même ne pourraient guère enlever la Tour Sombre, ni ouvrir la route au Feu par le pouvoir qu'ils trouvent en eux.

Elle cessa soudainement son discours enflammé pour reprendre son souffle et trouver ses mots.

- Hîr nin, estelio i dûr en-gwend. Goheno nîn.

[Mon Seigneur, ayez espoir en le pouvoir de l'amitié. Pardonnez-moi.]

Cet élan aurait pu lui coûter cher, car Elrond n'aimait pas être contredit mais un sourire fleurit sur ses lèvres sans âge.

- Vous parlez avec gravité et je comprends votre avis. Mais le mien est le suivant : j'estime que Peregrin Took, étant jeune encore, devrait rester.

- Dans ce cas, il faudrait l'enfermer dans un sac, car il trouvera un moyen d'escorter son ami dans tous les cas ! s'exclama Gandalf en levant les bras.

- Ainsi soit-il. Vous irez, et la question des Neufs est réglée. Dans une semaine, la compagnie se mettra en route.

Les Semi-Hommes s'inclinèrent timidement et prirent congé, tandis que le Seigneur Elrond soupirait. Eirien rassembla les derniers lambeaux de son courage et s'avança.

- Hîr nîn, aniron pedi.

[Mon Seigneur, je désire parler]

- Man ? demanda brusquement le seigneur elfe, comme perturbé dans une rêverie profonde.

[Quoi ?]

- Aniron bost. Ù- athiton i veleth nîn uin thag ennin. Aniron vedi athan Chithaeglir, mi Lorien, osa Eirien, en usant de sa voix douce pour prononcer difficilement ces quelques phrases déjà préparées.

[Je désire une pause. Je n'ai pas vu mon amour depuis deux ans. Je veux aller au-delà des Monts Brumeux, en Lorien]

- Hennion... Mar bedithach ?

[Je comprends... Quand partiras-tu ?]

Elle lui expliqua alors sa pensée et le Seigneur Elrond sembla étonnament convaincu par les quelques phrases bredouillées par l'elleth.

- Nîr telithar erin baded gîn, sourit-il et le cœur de l'elleth fut envahi d'une bouffée d'amour pour ce maître si bon, et cet endroit qu'elle aimait tant.

[Des larmes couleront sur ton départ. ]

- Hannon le, souffla Eirien en inclinant la tête bien bas, ses cheveux recouvrant ses cils blonds et créant autour de son crâne une auréole d'or dans la pâle lumière.

Sachant l'heure terrible de son départ proche, Frodon passa alors beaucoup de temps avec son oncle, parfois accompagné de Sam. Eirien se joignait parfois à leurs réunions, dans la chambre du vieil Hobbit, entre parchemins et souvenirs anciens, à écouter l'hôte déclamer les phrases de son livre inachevé, chanter en cœur avec les oiseaux les lais composés, et radoter pour la plupart de son temps. Mais elle se sentait étrangère, avec sa corps élancé, ses longs cheveux raides et sa nature d'elfe. Néamoins, elle regrettait amèrement que le jeune Hobbit dût partir si tôt : elle s'y était tendrement attachée et aurait souhaité passer bien plus de temps à ses côtés.

Un soir, alors que le froid de décembre s'engouffrait entre les lourds rideaux et sifflait dans les couloirs, et qu'un feu plus grand égayait l'âtre de la Salle des Chants, elle décida, comme petit hommage et remerciements, de chanter un lai en Parler Commun. Bien sûr, elle n'avait pu l'écrire, car elle haïssait manier la plume de cette langue qu'elle connaissait si peu, et avait donc demandé l'aide de son ami Elessar. Ce dernier avait donc rédigé les vers, tandis qu'elle les avait mis en musique et les chanterait.

Quand elle gravit alors le tabouret sur lequel elle aimait se rehausser, plonger ses yeux dans ceux de la foule, elle sentit sa langue s'alourdir, comme si elle-même refusait de s'humilier à prononcer ces lettres si étrangères à sa connaissance. Elle resista à l'envie d'annuler sa folle idée et commença :

- I thin hen, laer am mellyn 'win. I bennas 'win, ned i lam hin.

[Ce soir, une chanson pour nos amis. Notre chant/histoire, en leur langue.]

Elle ne se concentra pas sur la vague chuchotant la suprise, ni sur le visage offusqué de Lindir, mais sur l'étonnement de Bilbon et la joie de Frodon, qui prirent en son cœur plus d'importance que toute la salle. Elle frotta les premières cordes de son intrument, les firent résonner et chanta :

Les feuilles étaient longues, l' herbe était verte,
Les ombelles de ciguë hautes et belles.
Et dans la clairière se voyait une lumière
D' étoiles dans l'ombre scintillant.
Là, dansait Tinuviel
Sur la musique d' un pipeau invisible,
Et la lumière des étoiles était dans ses cheveux,
Et dans ses vêtements miroitants.

Ce chant, elle le connaissait mille fois dans sa langue mais il prenait une autre saveur dans les mots exotiques du Parler Commun. Il en ressortissait peut-être le courage de Beren, plutôt que la beauté sans pareil de Luthien, mettait à l'honneur ce sacrifice humain plutôt que les dons de l'elleth qui encore en ce temps tapissait les murs de Fondcombe. Elle aimait ce changement de ton, même si la version originale restait chère à son cœur.

Dans les yeux d'Elrond, elle lisait de l'amusement et ses lèvres millénaires esquissaient un rire qui se perdait dans ses yeux gris. Elle ne regrettait pas son choix et prit un plaisir plus grand à articuler les phrases qui sortait de sa bouche si maladroite.

Longue fut la route que le destin leur traça,
Par-dessus les montagnes rocheuses, froides et grises,
Par des salles de fer et des portes obscures,
Et des forêts de nuit sans lendemain.
Les mers séparatrices entre eux s' étendirent,
Et pourtant enfin ils se retrouvèrent une fois de plus
Et il ,ya longtemps, ils disparurent
Dans la forêt, chantant sans tristesse

Quand elle eut terminé, les habituels applaudissement conclurent son œuvre, mais elle ne retint que ceux des Hobbits, debouts sur leur tabouret et criant de bruyants « Bravo » qui venaient s'écraser contre les murs froids, et dans le cœur de la jeune elleth. C'était ces moments qui lui rappelaient sa vrai destinée. Chanter, chanter, et chanter encore.

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