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​🌘​|¹²

Je reste au moins une dizaine de seconde immobile, sa voix terrorisée refusant de quitter mon crâne. Les larmes me montent aux yeux et j'ai envie de vomir. Lorsque qu'un éclat de braise frôle mon bras tendu et me brûle le poignet, je me décide enfin à bouger. Je prend soin de descendre de l'autre côté de l'arbre pour éviter les flammes. Une fois au sol j'ai à peine le temps de regarder la mer de feu qui vient d'engloutir Harper. Je cours le plus vite possible évitant de peu le tronc flamboyant qui vient de tomber derrière moi dans un craquement sinistre. Je sens l'immense chaleur qui me poursuit et qui tente de se refermer sur moi. J'ai à peine la force de courir. La douleur de mes brûlures m'incite pourtant à accélérer. Une petite voix dans ma tête répète cette phrase en boucle. 

"Tu as laissé mourir cette enfant dans l'incendie"

Le visage angélique de Harper se dessine dans ma tête. J'ai l'impression que les flammes me narguent. Comme si cela ne suffisait pas, je pense à May et Peter.

"Tu les as abandonnés"

Je me sens minuscule à côté de la jungle qui brûle. Je ne sais même pas où je vais. Peut-être que je vais finir prise au piège. Je trébuche soudain, perdue dans mes pensées. Mon pantalon s'est accroché à une branche. Je tire dessus en paniquant. Une langue de feu commence à ronger la branche sur laquelle je suis coincée. Une douleur vive me saisit à la jambe. J'appuie sur le bois calciné de toutes mes forces. Il finit par casser et je m'éloigne à quatre pattes, de grosses larmes dévalant mes joues. Je réalise que j'ai faillis mourir, encore, et la douleur me sort de ma transe. J'essaie de me relever en boitant. Je dois à tout prix sortir d'ici. Les juges ne laisseront tout de même pas l'Arène entière brûler. 

Heureusement j'ai déjà traversé une bonne partie de la jungle avant d'être blessée. La lisière apparaît bientôt dans mon champ de vision. Je cours tant bien que mal vers les rochers, impatiente d'échapper à ce cauchemar. Je m'arrête juste à temps en entendant un grondement sourd. A peine un mètre plus loin, se tient un précipice duquel je ne serais pas ressortie vivante. Je m'avance prudemment pour voir le fond et je comprends d'où vient le grondement. Je suis arrivée à la cascade. En aval, les gorges se creusent et la chute d'eau se poursuit sous terre. Heureusement, même si je ne peux pas traverser ici, la pente s'adouci plus haut. Une fois cette rivière franchie, je ne risque plus de finir brûlée vive. Mais qui sait quelles autres surprises m'attendent de l'autre côté...

Je remonte le cours d'eau d'un pas rapide malgré la douleur cuisante qui saisit ma jambe. Même si le feu s'est calmé, un vent mauvais pourrait le relancer dans ma direction et je suis piégée. Le jour est complètement levé à présent. Je pense à mon frère qui se réveille à peine, à la famille d'Harper qui va voir la rediffusion de sa mort sur la place du District Cinq. Son corps noyé dans les flammes et la jungle qui brûle. Ils me verront courir, poursuivie par la catastrophe déclenchée par le garçon du Treize, consumé par sa propre folie. Le conseiller du Treize qui a voulu relancer les Hunger Games se rendra-t-il compte à présent de son erreur ? Non, bien sûr que non. Tant que ça divertit le public.

Je m'arrête devant un passage peu profond, c'est le meilleur endroit pour traverser. Les chutes reprennent plus haut et le courant est moins fort ici. Je sais que je vais devoir nager mais après toute cette chaleur, ça me rassure. Je vérifie que je suis bien seule et me glisse dans l'eau silencieusement. Ma douleur s'apaise même si la fraîcheur me pique la peau. J'ai le réflexe de protéger mon sac avec ma nourriture mais je me rend compte que je ne l'ai plus. Je me rappelle alors que je l'ai perdu hier dans la jungle lors de mon combat avec les carrières. Je grimace, plus d'eau, plus de nourriture, il ne manquait plus que ça. Je songe un instant à boire l'eau de la rivière mais mon instinct me conseille de ne pas y toucher pour l'instant. 

Je m'élance et nage le plus vite possible pour ne pas dériver à cause du courant. Je reprend mon souffle à deux reprise et lutte quelques instants puis, je m'accroche enfin à la rive d'en face. Je me hisse avec peine sur la terre ferme. Maintenant, j'ai mal, faim, soif et très froid. Mais j'ai échappé à l'incendie. De là où je suis venue se dégage un énorme nuage de fumée et une lueur rougeâtre. Combien de tributs ont périt cette nuit ? Je ne préfère pas le savoir. 

J'essore mes vêtements du mieux que je peux en réfléchissant à une cachette. Le terrain autour de moi est très irrégulier, parsemé de rochers et d'arbustes. Tout est flou, humide et brumeux, sans doute à cause de la cascade. Je m'en éloigne un peu et m'enfonce dans ce brouillard peu avenant. Je m'épuise rapidement, frigorifiée et découragée sans avoir trouvé d'abris. Je m'écroule sur un amas de rocher. Un bruit de goutte attire mon attention et je remarque une petite cavité derrière, recouverte par un buisson de ronces. Je force le passage à coups d'épaules. Je m'écroule sur le sol dur, recroquevillée sur moi-même, les joues et les bras griffés par les épines. Je ferme les yeux, priant pour que ces Jeux se terminent au plus vite et je m'endors. 

「✵」

Lorsque je me réveille, ma douleur n'a pas disparue au contraire. J'effleure ma peau gelée du bout des doigts. Des plaques rouges de minuscules boutons se sont formées, ça doit être à cause l'eau de la rivière qui n'avait pas l'air très nette. Mes vêtements trempées ne sècheront jamais avec ce temps là. Le mince filet de lumière qui pénétrait dans mon abris de fortune s'est assombri. Je comprend que la nuit va tomber d'un moment à l'autre. Je dégage quelques ronces avec mon couteau pour apercevoir le ciel. J'attends patiemment, et ça me paraît si long et insupportable que je me demande si je n'ai pas raté l'annonce des tributs morts. Ma bouche est horriblement sèche et mon estomac me fait atrocement souffrir. Je panique un instant en réalisant que je n'apercevrais certainement pas les visages avec ce brouillard. Mais l'hymne de Panem retentit enfin et l'atmosphère pesante se dégage. Le geai moqueur est si brillant qu'il éclaire la cavité où je me trouve. L'énumération commence. La première me fait l'effet d'un coup de marteau. Le visage enfantin d'Harper illumine le ciel, puis il s'efface et laisse place à celui de Tem du District Onze. Je devine qu'il est sans-doute mort lui aussi dans l'incendie. Le garçon du Treize apparaît, puis, contre toute attente, la projection s'éteint. Seulement trois tributs sont morts aujourd'hui.

Je devrais me réjouir des concurrents en moins mais je me sens mal. J'ai raté l'annonce d'hier. Je ne sais donc rien des adversaires qu'il me reste. Je suis impuissante, incapable de me battre. Je ne peux pas sortir d'ici mais si je reste je vais probablement crever dans ce trou. Dormir est certainement la meilleure solution pour préserver les dernières forces qu'il me reste. Cela ne sert à rien de surveiller, si on me trouve, je ne pourrais pas me défendre. Je me replace donc en position fœtale entre les rochers. Malheureusement le sommeil ne vient pas, et lorsque je parviens enfin à sombrer dans l'obscurité malgré le froid, la peur et la culpabilité, c'est pour une nuit pleine de cauchemar. 

「✵」

Un hurlement de terreur m'agresse. Je suis attachée et je ne peux pas tourner la tête mais je reconnais la voix de May. J'entends Drash s'approcher de moi. Il passe un arc à Diamante qui se place en face de moi. Alors qu'elle tire en visant mon cœur, la silhouette de mon frère se dessine devant moi. Il se jette sur la flèche pour me protéger. Le projectile le traverse et des flammes brouillent ma vision. 

- NONNNN NICK !

Je me réveille en sueur, paniquée. Je met quelques secondes à réaliser que je suis en sécurité, ou du moins pas en danger de mort imminente. Mais c'est plus fort que moi, je me met à pleurer. Je plaque ma main sur ma bouche pour étouffer mes sanglots. Je bouge et ma jambe à vif m'arrache un hoquet de douleur. Les yeux verts déterminés de Peter me reviennent en tête, le sourire réconfortant de Ben, le regard courageux de May, l'expression horrifiée de Harper.

"Tu les as abandonnés"

- J...je suis désolée.

Des larmes amères dévalent mes joues sans que je puisse les contrôler. Je me roule en boule pour arrêter les tremblements mais rien n'y fait, je continue de pleurer, assaillie par des visions meurtrières. C'est donc ça que ressent maman pendant ses cauchemars. Je la comprends maintenant, et je ne souhaite ça à personne. A l'aube, après des heures de tortures, alors que tout espoir me semble perdu un éclat argenté attire mon attention. Un tintement confirme ma pensée. Je traverse le buisson sans ménagement et aperçois un parachute se poser sur le tas de rochers. Je le saisit avant même qu'il ne touche la pierre. Mes mentors m'ont envoyé quelque chose. Mes parents m'ont envoyé quelque chose. 

Je retourne me réfugier derrière les ronces et embrasse le métal froid de la boite. Enfin. Je l'ouvre maladroitement, le cœur battant. Il contient une couverture, très fine en apparence mais extrêmement chaude. Je murmure dans l'espoir qu'il m'entendront :

- Merci, merci infiniment.

Dans la couverture, je découvre un petit pot. Je pense d'abord à de la nourriture mais non, c'est une crème sans doute pour mes blessures. Je souris de soulagement en pensant à la sensation d'apaisement lorsque j'en appliquerais sur ma jambe. Je fouille la boite mais c'est tout. Je me dis qu'ils ont déjà du dépenser énormément d'argent pour cela, surtout que Ben doit aussi avoir besoin d'aide. A moins qu'il soit mort. Je me concentre sur mes cadeaux. Si ils ont choisit cette couverture et cette crème, il y a certainement une bonne raison : je suis capable de trouver de la nourriture et de l'eau seule dans les parages. Mais encore faut-il que je sorte de cette minuscule grotte. 

Je m'enroule dans le tissu et ouvre le pot de crème. Je remonte mon pantalon et détourne le regard devant l'affreuse plaie pleine de cloques que je découvre. Je dépose la mixture sur tout mon mollet. Je me mord la lèvre pour rester silencieuse puis la douleur s'efface tandis que le médicament pénètre. J'en étale aussi sur mes autres plaies ainsi que sur ma peau à vif abimée par la rivière puis me cale contre les rochers. Alors que je me sens enfin mieux depuis que j'ai quitté Peter, je remarque un petit papier accroché au parachute. Je le prend en reconnaissant l'écriture de ma mère. 

J-2
Gaëtan Farmer - District Six
Colin Avery - District Neuf
Tia Johns - District Dix
Delly Freeks - District Trois

C'est la liste des morts du 2e jour. Gaëtan et Delly sont ceux que j'ai tué, Colin est celui que les carrières ont torturé et Tia est celle que May a touché avec sa sarbacane. Je souris, ma mère est la meilleure. Grâce à elle je sais à présent que Ben et Peter sont vivants. Je constate avec horreur que May aussi. Si les carrières ne l'ont pas tuée que lui ont-ils fait ?

Malgré ce détail, mes parents ont réussi à améliorer nettement mon état physique et moral. Je ne peux plus me terrer ici maintenant. Je dois survivre et retrouver mes amis. Enfin si ils me considèrent encore comme leur amie, car nous sommes aux Hunger Games et il n'y aura qu'un seul vainqueur...

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