Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

🌗|¹¹

- ROSE !

J'ai l'impression qu'on m'a coupée en morceau. Une voix déchirée de sanglot hurle mon prénom. Moi qui croyais être morte je me trompais.

- NE ME LAISSE PAS TOUTE SEULE AVEC EUX S'IL TE PLAIT !

- Ferme la, elle est morte. Aymeric et Diamante on dégage j'ai un petit cadeau pour notre prisonnière.

Prisonnière ? Les carrières sont entrain d'emmener May avec eux, mais pourquoi ne pas la tuer tout de suite ? Bonne nouvelle, ils me croient morte. Remarque, je le suis peut-être. Je grimace. Je ne me sens pas vraiment en état d'aller où que ce soit. Je refermerais bien les yeux, la torpeur lente qui s'empare de moi n'est pas si désagréable après tout. Les hurlements d'horreurs de May me font l'effet d'un coup de poignard. Bien sûr que non. Me laisser mourir est la pire des idées. Une vague de culpabilité m'envahit. Toutes ces personnes à qui j'ai promis de rester en vie me reviennent en tête. Pourtant malgré mes efforts je ne peux pas bouger. Une douleur cuisante irradie tous mes muscles. Je sais pertinemment que je ne dois pas rester ici. Si quelqu'un me trouve je suis morte et pour de bon. Les cris glaçants de May s'éloignent, emportés par les carrières et je rassemble toute mon énergie afin de rouler sur le côté.

Ce faible mouvement manque de me faire hurler tellement j'ai mal. Je me mord la lèvre jusqu'au sang pour rester silencieuse. Des larmes salées dévalent mes joues. De là où je suis je vois un tronc couché enseveli sous les lianes. Je pourrais m'y cacher mais il est au moins à une dizaine de mètres et vu ma réaction à un quart de tour sur le sol je vois mal comment me traîner jusqu'à là-bas. Pourtant c'est ce que je fais. Au prix d'une affreuse douleur et d'une morsure ensanglantée à la lèvre pour ne pas faire de bruit, je finis enfin par m'effondrer dans la mousse. Je suis tellement épuisée par cette courte distance que je ferme les yeux dans l'espoir de m'endormir. C'est peine perdue. Ce ne sont pas les élancements dans tout mon corps qui me dérangent, c'est la voix de May. Elle me rappelle un peu ma mère quand elle faisait des cauchemars. Sauf que ce que vit May est bien réel.

「✵」

Lorsque mes paupières s'ouvrent, je crois entendre Lyn. Elle m'assure que tout va bien, que je suis en sécurité. Mon cœur se serre quand je réalise que c'est impossible. Je suis seule, dans un piètre état et sans personne pour m'aider. Je pense à mes parents. Si seulement ils pouvaient m'envoyer quelque chose pour me redonner espoir, juste pour me rappeler que tout n'est pas fini. Si ils ne m'envoient rien, c'est qu'il n'en n'ont pas les moyens. Je dois faire quelque chose pour obtenir l'argent des spectateurs. Un acte héroïque, ou une action qui les impressionnerait. Les hurlements de May me reviennent en tête. Elle doit être morte à l'heure qu'il est. Et même si j'essayais de la sauver je ne ferais pas le poids face aux carrières. Du moins pas toute seule. Il faut que je retrouve Peter.

Je fais bouger mes articulations prudemment. Avec un peu de chance je n'ai rien de cassé. Comme je m'y attendais j'ai mal de partout et le simple fait de me mettre debout me cause une migraine insupportable. En pensant à May, je me dis que j'ai beaucoup de chance finalement. C'est à cet instant que je remarque qu'il fait nuit. J'ai raté l'annonce des tributs morts. Maintenant il n'y a pas que Ben qui m'inquiète, il y a aussi May et Peter. Pour May, c'est triste à dire mais j'espère pour elle que les carrières l'ont tuée. Parce que si ce n'est pas le cas je n'imagine même pas son état après ce qu'ils ont dû lui infliger. Et dire qu'ils font ça pour le plaisir ces ordures. Pour le plaisir et certainement pour l'argent des spectateurs.

Je réalise que le seul moyen de retrouver Peter est de retrouver la direction d'où je suis arrivée. Evidemment cela implique de sortir de cette jungle. Et pour ça je dois monter au dessus de la canopée pour voir de quel côté aller. Je ne me sens pas du tout de remonter dans un arbre. Pourtant il n'y a pas d'autre solution. Je m'assure de trouver un tronc assez haut et commence mon ascension sans perdre de temps. J'ai faim, soif et sommeil. Mais je n'ai plus rien et ce n'est pas en dormant que je sortirais de ces Hunger Games. Alors je grimpe avec précaution. Je découvre avec horreur que ce n'est plus aussi facile que je le pensais. Effectivement après une chute qui aurait pu être mortelle mon cerveau a peur du vide. Je me dis que ça va passer sauf que c'est de pire en pire. Lorsque que j'atteins enfin la barrière de feuilles qui me sépare du ciel je suis en larmes. Je me force à chaque mouvement et je m'inquiète sérieusement sur la façon dont je vais redescendre.

Je traverse les branches et ça y est, je suis libre. Une brise légère caresse ma peau. Une étendue verte et sombre s'étale devant moi. D'un côté je distingue le désert, puis la montagne. La vue est magnifique, c'est vers là-bas que je dois aller. Je me sens en sécurité jusqu'à reconnaître le geai moqueur de Panem dans les étoiles. Ce symbole me rend furieuse et me rappelle mon but. Je regarde de nouveau l'horizon où pointe une lueur violette teintée de rose. Le jour se lèvera dans moins d'une heure. J'aimerais tant rester ici pour voir l'aube mais une odeur âcre m'arrache à la contemplation du ciel. Je cherche sa source avant de réaliser avec effroi que c'est mon arbre qui brûle. Une vague de fumée me pique les yeux. Je replonge dans l'atmosphère lourde de la jungle. Je vois les flammes ronger les branches sous moi. Je suis bloquée en haut. C'est à coup sûr un tribut qui a mis le feu et j'espère qu'il sera submergé par l'incendie. En effet mettre le feu à une forêt est une idée parfaitement stupide. Les éléments sont plus forts et plus rapides que les hommes. Si ces flammes se propagent toute la jungle brûlera avec nous.

Pour l'instant cet arbre est le seul à brûler. Je dois dégager et vite. Mais pour ça il faut que j'arrive à sauter sur un arbre voisin, une fois en sécurité je redescendrais au sol où je serais bien plus rapide pour m'enfuir. Quand j'aperçois enfin une branche assez proche pour avoir une possibilité de l'atteindre sans m'écraser, mes vertiges reprennent. Je fixe le sol sans pourvoir en détacher mon regard. Un hurlement strident me sort de ma transe. Je suis quasiment certaine que ça vient d'en bas. L'auteur de ce cri est sans doute entrain de brûler et je ferais mieux de me dépêcher si je ne veux pas qu'il m'arrive la même chose. Un coup de canon retentit. Je me balance en avant et saute avec le plus d'élan possible. Des brindilles me griffent le visage et j'agrippe la branche que je visais de toutes mes forces. Je soupire de soulagement. Je ne suis pas encore morte. Je me rapproche du tronc pour être plus stable et je regarde l'arbre d'en face envahi par les flammes.

Par sécurité je m'empresse de me réfugier sur un arbre encore plus éloigné. Je constate par la suite que j'ai bien fait car, comme je l'avais prédit l'incendie se propage. Alors que je m'apprête à changer encore d'arbre avant de descendre au sol, un nouvel appel à l'aide m'arrête. Je l'aurais ignoré si ça n'avait pas été la voix d'une petite fille. Harper. Je parcours les branches le plus vite possible en oubliant ma peur pour la trouver. De là où je suis, je vois que les flammes forment à présent un cercle de plusieurs dizaines de mètres. J'aperçois la silhouette de la fillette floutée par la chaleur du feu. Elle est au moins à deux arbres du mien et elle est très proche de l'incendie. Beaucoup trop même. Je ne vois pas ce qu'elle fait mais visiblement elle a un problème. Elle a certainement dû passer la nuit dans un arbre et a été piégée par ces flammes qui me visaient moi. Quelque part je me dis que c'est ma faute et que je me dois de l'aider. Enfaite non, ce n'est pas ma faute, mais je vais l'aider quand même, elle est beaucoup trop jeune pour mourir.

Je fais de mon mieux et parcours les arbres qui nous séparent le plus rapidement possible. Lorsque j'arrive enfin à son niveau, les flammes ont gagné du terrain. Elles commencent à ronger l'arbre sur lequel nous nous trouvons. Harper crie de nouveau. Un bruit de branche qui casse retentit. Une vision de ma chute avec les carrières traverse mon esprit. J'accélère et repère enfin la jeune fille. Elle est tombée d'au moins trois mètres et se raccroche désespérément à une branche calcinée. Je la rejoins tant bien que mal, sentant la pointe de mes cheveux roussir à cause de la proximité des flammes sous moi.

- Aide moi...s'il-te-plaît, m'implore-t-elle les larmes aux yeux.

La jeunesse de son visage me frappe, elle n'a rien à faire dans ces Jeux. Nous passons certainement sur tous les écrans actuellement. Les gens se rendent ils comptent à quel point c'est cruel ? Je m'avance doucement pour ne pas faire céder la branche.

- Je suis là, ne bouge pas surtout, je vais t'aider.

J'essais de la rassurer mais je suis moi-même au bord de la panique. Si la branche casse, nous tomberons toutes les deux. Je tend le bras et elle attrape ma manche. Une immense flamme vient lécher le tronc et elle pousse un cri. Je la tire vers moi et attrape son poignet tout en m'accrochant à la branche d'au-dessus pour garder l'équilibre. Sa peau est brûlante et je vois la douleur se refléter dans ses yeux. Je me rapproche du centre de l'arbre et la hisse à côté de moi.

- M..merci, murmure-t-elle, le regard perdu.

- C'est rien, allez il faut qu'on parte.

- J'ai vu...j'ai vu le tribut du Treize brûler vif. C'est lui qui a déclenché l'incendie, insiste elle.

- Harper, je sais que c'est horrible mais il faut vraiment qu'on s'éloigne sinon on risque de...

Un affreux craquement me coupe. Je me redresse aussitôt. Harper se blottit contre moi et je comprends. L'arbre est entrain de tomber.

- Dépêche toi !

Je grimpe et passe de l'autre côté du tronc en m'assurant qu'elle me suit. Je passe de branche en branche jusqu'à être suffisamment proche d'un autre arbre pour sauter. Je me retourne et elle hoche la tête pour dire qu'elle peut le faire seule. Je prend mon élan et me jette sur la branche voisine. Je la saisit de peu et prend peur. L'arbre duquel je viens s'éloigne de plus en plus, rongé par les flammes. Harper est plus petite que moi, elle n'arrivera pas à sauter une distance pareille. Je me retourne et je la vois. Ses yeux noisettes semblent dorés avec la lumière du feu. Son visage se remplit d'horreur quand elle réalise qu'elle n'est pas allée assez loin. Je tends mon bras et effleure sa peau. Son hurlement est étouffé par les battements de mon cœur. Elle disparaît dans les flammes et le bruit de son corps heurtant le sol transperce la forêt. Un coup de canon retentit. Harper est morte.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro