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🌔| ⁸

- Ben Keller du District Douze !

Je vais m'asseoir aux côté des autres tributs, désorientée. Ben parle de sa famille, des Jeux, de son choix d'avoir été volontaire. 

- Je ne sais pas comment l'expliquer, je sentais juste que je devais le faire, déclare-t-il.

Son explication ne me paraît pas très réaliste, mais ça convient au public. Son histoire émouvante les attendrit aussitôt et après de brèves questions sur notre amitié accompagnées de plaisanteries, Kay le relâche enfin. Il a la même assurance de May devant les spectateurs, ça doit être un don. Il vient s'asseoir à côté de moi et le prochain tribut le succède. La fin est bien plus rapide et nous pouvons bientôt quitter la scène. Dès que nous sommes de retour en coulisses, les stylistes et les Mentors viennent féliciter leur tribut et tout se transforme en un tourbillon de couleurs, de bruits et de paillettes. Lorsque nous nous rendons à l'ascenseur, je croise le regard vert intense de Peter qui me pétrifie. Il me rappelle quelque chose mais je ne saurais toujours pas expliquer de quoi il s'agit. Arrivée dans nos appartements, je retourne dans ma chambre me changer. Selon Effie notre performance a été "absolument formidable". Je n'en suis pas convaincue mais c'est vrai que ça aurait pu être pire. Je profite bien du repas ce soir, ça sera ma dernière nuit ici. Je saute sur l'occasion pour demander qui est ce mystérieux tribut du District Quatre exactement.

- Peter Odair ? demande Effie en regardant le sol.

- Oui, vous avez l'air de le connaître.

- C'est le fils de Finnick..., lâche mon père.

- Finnick ? Votre ancien allié ? s'enquit Ben.

- Exact. 

- C'est impossible, dis-je en fronçant les sourcils, si c'est vraiment son fils il a 24 ans, au mieux 23 si il est né après sa mort mais il n'est pas...

- Eligible ? Absolument pas, confirma ma mère, mais il fait plus jeune que son âge et mentir est la nature même du Conseil. Ils n'ont eu aucun mal à le faire tirer au sort une fois qu'ils ont compris qui il était.

Malgré ses cinq ans de différence avec les tributs les plus âgés, aucun scandale n'a éclaté autour de lui. Personne n'a remarqué cette énormité. Je n'en reviens pas. C'est sans doute grâce au pouvoir du Capitole, et certainement grâce à ma famille qui a également beaucoup fait parlé depuis la Moisson. Mais comment est-ce possible ?

- Il n'a pas eu de chance, marmonne Effie.

- De la chance ? ricane ma mère, c'est la preuve même que ce n'est pas du hasard Effie, tu le sais et c'est inutile de le nier. Ils ont triché !

Celle-ci regard dans tout les sens, comme si nous étions espionnés et qu'elle avait peur que quelqu'un nous entende. 

- Il a été tiré exprès, comme Rose et Nick, poursuit ma mère en la fusillant du regard, ils ont même enfreint les règles pour le voir dans l'Arène. Je n'imagine pas ce qu'ils ont dû infliger à Annie pour la faire taire. Ils lui ont tout pris, sa santé mentale, Finnick, et son fils...

Ma question a installé un certain malaise. Nous finissons le dîner, notre haîne grandissante plombant l'atmosphère. Effie nous envoie nous coucher pour "prendre des forces". Je m'efforce de dormir mais je devine rapidement que je n'y arriverais pas. Je décide de sortir sur le balcon. Ben est déjà là. Il tourne légèrement ma tête en entendant mes pas.

- Je savais que tu viendrais.

- C'était prévisible. 

Je prends la fois d'Effie d'un air ridicule.

- Allez les enfants, au dodo. Demain sera une grosse journée !

Je sais que ce n'est pas bien de se moquer d'elle, elle n'y est pour rien et n'a jamais été méchante avec moi. Pourtant j'éprouve une étrange satisfaction à le faire. De toute façon elle ne le saura jamais, je la quitterais peut être pour toujours demain. Il esquisse un sourire et demande :

- Tu ne me fais plus la tête ?

- A quoi ça sert, maintenant je ne peux compter que sur toi.

- Je ne pensais pas que tu me ferais confiance...

- Et bien si, on est amis non ?

- Oui.

Je m'assois à côté de lui.

- J'arrive pas à y croire, le truc avec Peter, je lance.

Il ne répond pas, un silence lourd de sens flotte entre nous.

- Tu sais pourquoi je me suis porté volontaire ? finit-il par lâcher.

- Non, pourquoi ?

- Pour emmerder ces enfoirés du Conseil, parce que je trouvais ça terriblement injuste pour votre famille. Et la situation de Peter me dit que j'ai bien fait.

- Merci..., c'est super courageux, mais ta famille à toi ?

Il hausse les épaules.

- Enfaite je n'ai que mon père.

- Tu as parlé d'une petite sœur à l'interview.

Il détourne le regard.

- Oui...elle est jeune, elle m'oubliera.

- Non ! Tu ne peux pas dire une chose pareille, tu dois essayer de gagner pour elle comme je vais le faire pour mon frère.

- Je vais essayer, mais ça ne suffira pas. Au cas où tu l'aurais oublié 26 autres adolescents vont essayer de rentrer chez eux aussi. 

- Oui mais..

J'ai les larmes aux yeux. 

- J'ai pris la place de ton frère pour rendre fou de rage le Conseil, poursuit-il, fais moi plaisir et tue les tous.

- Tu n'as pas le droit de me demander ça ! Je ne veux pas que tu meures. Et tu viens à peine de dire que ce serait presque impossible de survivre, ça s'applique aussi à moi.

- Pour toi c'est possible.

- Non ! Tu ne comprends pas, je ne suis pas capable de gagner ces Hunger Games. Je ne suis qu'une pauvre fille comme les autres ! Ma famille n'y change rien. De toute façon on va mourir tout les deux, ça sert à rien de se disputer comme si on avait le choix.

Je commence à pleurer sans pouvoir retenir mes larmes. 

- Je suis désolée...

Ma voix est coupée par un sanglot. 

- Calme toi, ça va aller ok ?

J'hoche la tête et respire lentement en m'adossant contre le mur, face au Capitole, face à mon ennemi. Les rues sont en fête en bas, on entends les cris et les rires des citoyens. Je ferme les yeux. Il m'assure que tout va bien. Je sais bien que c'est faux mais je me laisse bercer par le son de sa voix. Elle me rappelle Finn quand il est venu me dire aurevoir. Je repense aux jumeaux et à mon District. Un nouveau sanglot m'échappe. Je m'écarte un peu du mur et m'appuie contre la rambarde.

- Pardon.

- Ne t'excuse pas. Tout le monde a besoin de réconfort, c'est fait pour ça les amis. 

- Merci.

- Il faut vraiment que tu dormes maintenant.

Il m'accompagne jusqu'à ma chambre, puis me presse la main.

- Bonne nuit. Je suis content de t'avoir rencontré Rose même j'aurais préféré d'autres circonstances.

Je souris faiblement.

- Moi aussi Ben.

「✵」

Je me réveille avec la boule au ventre. Au petit-déjeuner, personne ne parle, tout le monde regarde sa nourriture d'un air affable. Je mange le plus possible, je n'aurais peut-être pas l'occasion d'avaler autre chose aujourd'hui. Dev et Levy nous envoient enfiler nos tenues dès que notre assiette est vide. 

Celle-ci est bien plus à mon goût que toutes ces robes de princesses. C'est un pantalon cargo kaki, assez léger mais imperméable. Le haut est noir, moulant et recouvre mes bras et mon cou. Il comporte néanmoins une fermeture au centre que j'ouvre jusqu'à mes clavicules pour ne pas étouffer. Les chaussures montent au-dessus de mes chevilles, elles sont toutes noires, avec des lacets, une semelle assez épaisse et des crampons. Autour de la taille, j'ai une ceinture couleur camouflage comportant toutes sortes de poches pour ranger des armes ou autres. C'est très pratique et je devine à la matière de mon pantalon que l'environnement ne sera pas très froid mais humide. Je tresse mes cheveux et rejoins les autres.

Je retrouve Ben habillé à l'identique et notre petit groupe prend l'ascenseur afin de rejoindre l'hovercraft qui nous conduira à l'Arène. C'est maintenant que nous quittons nos Mentors. Je me tourne vers mes parents. Il ne faut pas que je les serre dans mes bras. Je dois me contenter de les saluer comme le ferait une élève. Pourtant lorsqu'Effie étouffe presque Ben en lui faisant un câlin je me dis que c'est certainement la dernière fois que je les vois. Alors je ne me prive pas et après trois belles étreintes, je demande :

- Un dernier conseil ?

Mes parents se regardent.

- Restez en vie. 

Les Pacificateurs viennent nous chercher et nous font monter dans l'hovercraft avec nos stylistes. On nous installe dans des sièges et on nous attache. Les derniers tributs arrivent et l'appareil décolle. Un femme passe dans les rangs avec une énorme seringue et l'enfonce dans le bras de chaque tribut.

- C'est une puce qui vous localisera dans l'Arène. 

La douleur est minime par rapport au stress qui me ronge. Le trajet me paraît interminable et minuscule à la fois. On nous débarque dans un dédale de pièces grises éclairées par des lumières blanches aveuglantes. Chaque tribut est conduit dans l'une d'elle avec son styliste. Nous avons deux minutes avant d'entrer dans ce qui sera sûrement notre tombeau. Dev me prend par les épaules. 

- Tu sais ce que tu as à faire.

- Ne pas bouger avant la fin du décompte. Evaluer les autres tributs ainsi que les armes et décider si ça veut la peine d'aller jusqu'à la Corne d'Abondance. Si oui, courir le plus vite possible et s'échapper avant le bain de sang.

Il hoche la tête.

- Tu vas survivre ok ? Tu n'as pas moins de chances que les autres.

J'acquiesce, plus pour me convaincre moi-même qu'autre chose. Une voix métallique retentit. Il nous reste une minute. Mon cœur bat si fort que je me demande si Dev ne l'entend pas. Il sort quelque chose de sa poche. Ma primevère éternelle.

- Tu ne comptais tout de même pas partir sans ? me demande-t-il avec un sourire.

Il l'accroche à ma combinaison, si innocente au milieu du massacre qui va se produire. Trente secondes. Je le serre dans mes bras et monte sur la plateforme, le tube de verre se referme sur moi. Dix secondes. Mon styliste me regarde en hochant légèrement la tête pour me rassurer et je colle mes mains contre la vitre. Cinq, quatre, trois, deux, un. Je m'élève et le perd bientôt du regard. Ne pas se laisser gagner par la panique. Je respire lentement. 

La plateforme s'arrête et le décompte des cinquante secondes commence. La lumière du jour agresse mes yeux mais je ne les ferme pas au contraire. Tous les tributs sont en cercle à distance égale autour de la Corne d'Abondance. Et nous sommes sur...du sable. A l'Est, des dunes à perte de vue. A l'Ouest, une espèce de jungle. Au Nord, dans le prolongement de la jungle, je distingue le bruit d'une cascade. Au Sud, une montagne assez basse qui contraste avec le paysage. Je suis entre la fille du Capitole et Tem, le garçon du Onze. Je ne voit pas Ben, il doit être de l'autre côté. 

"10"

Au sommet de la Corne d'Abondance, il y a un arc. C'est l'arme idéale mais je ne parviendrais jamais jusque là-bas à temps.

"9"

Plus bas, je distingue une panoplie de couteau. Parfait.

"8"

Je me prépare à partir quand un hurlement terrifiant retentit. 

"7"

Le tribut féminin du Treize vient de sortir de sa plateforme.  

"6"

Et son corps a explosé dans une gerbe de sang.

"5"

Je ferme les yeux pour effacer cette vision, je ne dois pas me laisser déstabiliser. 

"4"

Tout Panem doit nous voir en ce moment.

"3"

Je pense au District Douze. 

"2"

Je pense à Nick.

"1"

Je pense à Finn et Linh

"0"

Je cours le plus vite possible, sans m'occuper des autres autour de moi. Mes jambes me brûlent. La Corne d'Abondance n'est plus qu'à quelques mètres. J'entend un sifflement et je me jette à terre dans une roulade. Une machette retombe lourdement juste devant moi. Cela signifie que certains ont déjà attrapé des armes. Je continue à quatre pattes, j'y suis presque. Un violent coup de pied dans les côtes me brouille la vision. Je me retourne et une fille me plaque sur le dos, son coude en travers de ma gorge. Je tend le bras, les couteaux sont à une dizaine de centimètres de mes doigts, c'est trop loin. Mon souffle me manque. Je lui martèle le ventre de coup de poings mais elle ne flanche pas. Je vais finir par m'étouffer. Soudain elle s'affale sur moi. Je la dégage de mon corps et reprend de l'air. Un trident et planté dans son dos. Et le trident vient de May. Celle-ci me lance un regard neutre et fait demi-tour. Elle m'a vu. Et elle n'a même pas essayé de me tuer. 

Je me précipite sur les couteaux et en glisse le plus possible dans ma ceinture. Je jette un œil à l'arc et fait demi-tour. C'est trop risqué. Je veux m'assurer que Ben va bien mais encore une fois je n'ai pas le temps. Je trébuche et me prend les pieds dans un sac à dos. J'en profite pour le prendre et sprinter droit devant moi. Autrement dit vers la montagne. Je m'enfonce dans le champ de pierres jusqu'à ne plus pouvoir courir. J'halète et tente de rétablir mon rythme cardiaque. Je regarde derrière moi, assez loin du bain de sang pour ne plus risquer grand chose. Je suis pourtant certaine d'avoir entendu des pas résonner contre la roche. J'avance à reculons. Un cailloux crisse mais ça ne vient pas de moi. Cette fois-ci j'en suis certaine quelqu'un me suit. Ou me précède. 

Je me retourne brusquement. Un peu trop tard. Un coup m'atteint à l'épaule. Je lâche le couteau que j'avais en main sous le choc mais en dégaine un seconde aussitôt. Il érafle à peine mon agresseur qui me fauche les jambes. Mes genoux frappent le sol et j'enfonce mon coude dans son ventre. Il vacille mais se penche sur moi et me pousse. Je m'apprête à frapper son bras avec mon couteau mais mon poignet est dévié par son pied. Il s'appuie sur moi de tout son poids et me cloue au sol. Il récupère mon couteau et le place au-dessus de ma gorge. Je me débats et finis par comprendre que c'est inutile. J'attends, impuissante, honteuse d'avoir survécu si peu de temps. Mais le coup ne vient pas. Sa main tremble. Il semble hésiter à m'achever. Je n'arrive toujours pas à l'identifier jusqu'à croiser son regard. Il n'est pas sauvage et rempli de haine comme la fille du District Huit qui a faillit me tuer. Non, il est coupable. Et je sais pourquoi. Parce qu'il sait qui je suis. Parce qu'il sait qu'autrefois, nos familles étaient amies. Je ne suis pas la seule à connaître son histoire tragique. Sans lâcher l'arme, il la recule et plante ses yeux émeraudes dans les miens.

- Je te propose une alliance

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