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𝟓𝟎. 𝐅𝐚𝐢𝐭𝐡 𝐚𝐧𝐝 𝐛𝐢𝐭𝐭𝐞𝐫𝐧𝐞𝐬𝐬



Desperate Maternal Love - Kim Do Eun

Non-Smiling People Although Having Taken Everything - Jung Se Rin



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C'est l'insupportable chaleur qui réveilla Taehyung, au matin. Du moins, c'est ce qu'il supposa, essayant de se fier à ce qui l'entourait, et surtout, au faible rayon de lumière qui pénétrait dans la pièce.

Sa gorge était si sèche qu'il avait l'impression que s'il essayait seulement d'ouvrir les lèvres, il en tousserait jusqu'à en devenir fou. Il y avait bien de l'eau, là-bas, sur la table située contre le mur d'en face, mais là-bas, il y avait aussi Jungkook.

A vrai dire, après leurs ébats de ce qu'il pensait être la veille, ou peut-être plus tôt dans la même journée (il n'en savait vraiment rien), Taehyung avait eu l'impression de faire face à un tout nouveau jeune homme. Jamais encore après leurs ébats, si ce n'était la dernière nuit qu'ils avaient passé ensemble avant son départ pour l'île, il n'était resté dans ses bras ou seulement proche de lui, à écouter son rythme cardiaque ou encore le flux de ses respirations.

Après avoir retrouvé une position plus confortable sur le futon contre le mur, Taehyung senti que le dos de sa main avait frôlé un objet inconnu et c'est en y accordant plus d'attention qu'il découvrit avec surprise que c'était une bouteille d'eau, à moitié pleine.

Pourtant, il était certain de n'avoir encore rien touché depuis son arrivée ici, alors il était évident que Jungkook avait pris soin de la lui laisser, au cas où.

Que ce soit ce geste, celui d'être resté près de lui après leurs affaires, ou bien encore celui de lui laisser prendre le futon lui semblait si étranger à l'image qu'il s'était fait de Jungkook. Après tout, ils se connaissaient et cohabitaient ensemble depuis un moment maintenant, et jamais encore il ne l'avait senti si...étrange.

Apportant le goulot de la bouteille à ses lèvres, Taehyung penchant la tête en arrière et les yeux clos, se remémora les paroles qu'ils s'étaient échangés avant de céder l'un à l'autre, et c'est à cet instant, qu'il regretta amèrement d'avoir un coeur, aussi bien qu'une bonne mémoire.

Il n'avait pas rêvé, il lui avait bel et bien dit qu'il l'aimait et ce, pendant le moment le plus intime qui soit, durant cet instant où toutes barrières cèdent pour laisser place au plaisir et à la luxure.

Honnêtement, Taehyung avait toujours été bel homme, alors pour lui le sexe n'avait jamais réellement été quelque chose de très particulier. Il n'avait jamais couché avec personne dans l'idée de satisfaire son seul et unique désir, mais il n'avait encore jamais réellement partager ce feu qui ne pouvait brûler qu'avec l'élu du cœur.

Bien qu'au départ, son attirance pour Jungkook n'était née que d'un physique, le noiraud avait compris peu à peu que quelque chose était né de cette relation électrique qui les liaient l'un à l'autre. L'attirance était toujours là, certes, mais s'y était ajouté la naissance de l'angoisse et de la peur lors de leurs missions. Le simple fait d'imaginer le risque de ne plus jamais le voir l'avait rendu malade durant les dernières semaines passées au Japon.

La mission ne cessait de prendre des proportions énormes quant à leur vie, et plus encore, le doute qui avait poussé Taehyung à creuser le passé de son amant n'avait cessé de grossir jusqu'à devenir un énorme trou noir.

Certes, lui connaissait le Jungkook militaire qui avait choisi de partir en mission avec des inconnus pour de l'argent et trouver une raison de s'accrocher à la vie, mais il ne savait rien de l'adolescent, ni même de l'enfant qu'il avait été.

Après s'être rafraichi, Taehyung reposa la bouteille à ses côtés, passa ses mains moites sur le visage et croisa alors, sans le vouloir, le regard de Jungkook.

Lui, se trouvait assis comme il l'avait trouvé la veille, adossé contre le mur et la tête reposant sur ses bras croisés sur ses genoux. Il était silencieux, c'était à peine si on pouvait l'entendre respirer, mais surtout, il ressemblait à un enfant que l'on avait grondé. Il était présent, mais surtout, il dévisageait Taehyung d'une manière dont lui seul connaissait le secret.

Ce regard, le noiraud l'avait déjà rencontré lors de leurs ébats, ou bien même lorsqu'ils se cherchaient dans les moments critiques, mais c'était même plus profond que ça. Taehyung pensait que d'une certaine façon, Jungkook essayait de communiquer qu'à l'aide de ses yeux, mais même si parfois le silence pouvait être un langage, là, il n'en était rien.

La seule chose qui animait Taehyung était le regret. Celui d'avoir cédé aux sentiments que seul l'amour pouvait provoquer, celui de pas avoir su résister à l'appel de la chair, celui d'avoir été faible dans un tel moment, celui de lui avoir avoué qu'il l'aimait.

Oui, Taehyung savait mieux que personne qu'il avait dérogé à la seule et unique règle qu'il s'était toujours imposé, mais aussi, il s'en voulait de ne pas avoir su rester professionnel alors que quelque part, ses amis, sa seule famille attendait qu'il leur vienne en aide. Mais que pouvait-il bien faire, enfermé sous terre sans une seule issue ?

Jungkook était là, mais maintenant, c'était comme s'il était encore plus distant que jamais. Bien que ce n'était pas le genre de personnage qui aimait se faire entendre, avec Taehyung, il avait toujours voulu jouer à celui qui aurait le dernier mot, comme s'il ne pouvait jamais lui laisser le pouvoir, le dessus sur leur relation.

A cet instant, on aurait dit qu'il se battait contre ses propres démons, silencieux mais cherchant à tout prix à ce qu'on entende ses plaintes, comme s'il portait un poids bien trop lourd sur les épaules, tout en agissant comme s'il était intouchable.

Cela faisait plus de quinze minutes maintenant que les jeunes hommes s'accrochaient désespérément aux yeux de l'autre, comme s'ils essayaient de communiquer dans cette pièce plongée dans la semi obscurité, jusqu'à ce qu'un tout petit mouvement n'interpelle Taehyung.

Il ne pouvait voir que ces yeux, mais ceux de Jungkook n'étaient pas comme les autres. Ils étaient grands, aussi ronds que des billes, ses pupilles étaient sombres et éclairées d'une petite lueur qui parfois, comme à cet instant, le faisait replonger dans de lointains souvenirs.

Ce gamin qu'il avait connu alors qu'il n'était encore qu'un adolescent vivait encore dans sa mémoire, et très souvent, pour ne pas dire depuis le début, Taehyung avait l'impression que son fantôme vivait à travers le regard de Jungkook. Il y avait pensé tant de fois, tournant encore et encore dans son bureau, mais à chaque fois, il avait fini par en rire tout en se disant qu'il devenait fou à lié.

Mais de ces maintes réflexions était survenu le doute quant aux réactions de Jungkook face à Lay ou bien encore durant leurs missions, le doute quant à sa vie passée qu'il cachait derrière des sourires ou des remarques sarcastiques et mystérieuses, derrière ce caractère bien trempé, derrière cette carrure d'homme fort et fragile à la fois.

Alors, Taehyung finit par froncer des sourcils, ce qui de l'autre côté, interpella Jungkook.

A vrai dire, lui ne voulait pas parler. Il n'en avait ni la foi, ni la force, car il ne s'était jamais senti aussi décontenancé par de simples mots. Après tout, il avait toujours pu compter sur seulement cinq doigts le nombre de fois où on lui avait dit qu'on l'aimait. Seul sa mère et son amie de toujours lui avait une fois offert le bonheur de sentir aimé, mais sa vie était si chaotique...On lui avait appris à refouler ses sentiments, qu'ils soient joyeux ou non, on lui avait appris à combattre la peur par la peur, l'horreur par l'horreur, la colère par la colère, et l'amour par la haine.

Aujourd'hui, voilà qu'il s'était retrouvé comme nu face à la déclaration d'un homme qui jusque-là n'était qu'une conquête de plus sur son tableau, enfin, c'est ce qu'il s'était forcé à croire, puisqu'au fond, Jungkook le savait, Taehyung n'était pas comme les autres.

Il ne l'était pas, car il savait rien qu'en le regardant qui il était, ce qu'il était, et ce qu'il pouvait devenir selon les choix qui seraient les siens. Un allié, un ennemi, un fantôme ou un souvenir, tout dépendait de ses seuls et uniques choix.

Lui qui depuis toujours gardait le contrôle sur tout ce qui touchait de près ou de loin à sa vie, se retrouvait maintenant épris d'un étrange sentiment que non seulement il ne comprenait pas mais aussi, qu'il ne pouvait expliquer. Jamais encore il n'avait ressenti une chose pareille, pour qui que ce soit, même envers lui-même. Il n'avait jamais cru à toutes ces conneries de soutien, d'amour, d'amitié, après tout, en avait-il déjà eu de véritables exemples ?

Non, jamais.

C'est pourquoi il s'était retiré des bras de Taehyung alors que ce dernier dormait encore, et qu'il s'était assis aussi loin que la pièce le permettait, contre le mur, les bras croisés autour de ses genoux et sa tête posée sur ces derniers. Il l'avait regardé, longtemps, tout en se disant que peut-être, il aurait aimé l'entendre dire ces mots, encore et encore. Oui, il avait même ressenti le besoin, l'envie d'aller les lui réclamer, mais à chaque fois, une petite voix l'avait fait revenir sur terre en lui rappelant que l'amour était surfait, qu'il n'existait pas et que dans le meilleur des cas, il finissait toujours par disparaître, se faner, mourir.

Alors, quand Taehyung avait fini par se réveiller et que son regard avait croisé le sien, Jungkook avait serré les poings, refusant à tout prix de ressentir ne serait-ce que cinq minutes de plus cette étrange sensation qui avait explosé dans son ventre. Taehyung le perturbait, il l'agaçait autant qu'il le canalisait, c'était à ne plus rien comprendre.

C'est lorsqu'il passa le dos de sa main contre le bout de son nez, tout en restant connecté aux iris de son vis-à-vis que Jungkook vit le regard de Taehyung changé, comme s'il venait d'avoir une illumination.

D'ailleurs, Taehyung ne put se l'expliquer lui-même, comme surprit par cette étrange sensation lourde et étouffante qui lui serra le cœur. Il essaya alors de calmer les battements de son organe vital en déposant sa paume sur sa poitrine, mais rien ne put le canaliser, si ce n'est le regard que Jungkook posait sur lui.

Parce que ces yeux, cette façon de tant chercher à communiquer par le simple regard c'était quelque chose qu'une seule personne qu'il avait connu faisait chaque jour, tout le temps...A l'époque, Taehyung était jeune mais il s'était douté que pour certains, les mots n'étaient pas toujours la seule et unique façon de s'adresser à l'autre, et que parfois, lorsque c'était trop dur, on pouvait passer par le toucher, mais aussi, par la vue.

Oui, durant ces dernières minutes Taehyung avait bien compris qu'à travers son regard, Jungkook avait essayé de lui parler, de lui faire passer une multitude de messages cachés sans que jamais ils n'arrivent à destination. Cela avait été si frustrant, d'autant plus qu'il avait vraiment essayé de chercher, de comprendre là où il avait voulu en venir, en vain.

Ainsi, presque certain d'en être arrivé à la bonne conclusion, Taehyung se releva un peu plus à l'aide de ses mains et essaya de s'avancer, comme en rampant jusqu'au milieu de la pièce, les yeux aussi gros que des soucoupes.

L'un l'autre se toisait comme s'ils se découvraient, ou plutôt, qu'ils se redécouvraient enfin après ce qui leur avait paru être une éternité.

Parce que ces yeux, ce regard, c'était...

Le bruit singulier d'une clé déverrouillant une vieille serrure résonna dans la petite pièce, assez pour que les deux jeunes hommes perdent le fil de leurs pensées jusqu'alors omniprésentes, coupant tout aussi bien Taehyung dans sa quête de la vérité que Jungkook dans sa confession.

Lorsque la lourde porte s'ouvrit, laissant entrer Yongguk les mains dans les poches mais toujours aussi effrayant, ce dernier regarda les deux amants l'un après l'autre, ressentant bel et bien qu'il venait de mettre court à quelque chose qui semblait important. Ceci dit, il ne s'attarda pas plus sur la chose, ses yeux restèrent accrochés à ceux de Jungkook un peu plus longtemps jusqu'à ce qu'il ne finisse par s'accroupir, s'amusant avec un couteau comme sortie de nul part dans sa main droite qu'il faisait grincer sur le sol.

— Il est temps de se lever les enfants, la partie va commencer.

Taehyung déporta son regard à son visage et le toisa avec une haine sans pareille, prêt à lui sauter à la gorge à n'importe quel moment. C'est certainement ce qu'il aurait fait s'il avait été seul, néanmoins, la vie de ses amis était en jeu, par sa faute, et il savait que personne d'autre que lui ne pouvait les mettre hors de danger. Alors une fois encore, lui qui avait pourtant décidé de ne plus se plier face aux désirs douteux de son ennemi, se retrouvait à faire courbette, ravalant sa colère et sa haine afin de sauver sa famille.

— Qu'est-ce que tu veux ? lança alors Jungkook, l'air grave.

— Moi ? Rien. Je ne fais qu'obéir aux ordres que l'on m'a donné, répondit Yongguk d'une façon particulièrement solennel, ce qui eut le don d'interpeller Taehyung un instant. Disons simplement qu'il nous a fallu un peu de temps pour préparer l'arène.

— L'arène ? répéta Taehyung, plus féroce que jamais.

Bien qu'il savait que sa vie était autant en danger que celles de ses amis, sa famille, Taehyung luttait contre lui-même à l'idée même de devoir suivre ou écouter l'un de chiens de son ennemi.

— Réponds, de quelle arène parles-tu ? Aussi médiocre et vicieux que peut-être Lay, a aucun moment il ne m'a parlé de...

— Mais c'est qu'il a toujours assez d'énergie pour aboyer celui-là, le coupa Yongguk, muni d'un sourire fou. Tu vois, j'aurais préféré ne pas avoir à faire le sale boulot en transportant ta petite gueule d'une pièce à une autre mais j'ai pas le choix, tu captes ? Comme tu te trouves dans une position assez délicate, je te conseille de la fermer et d'ouvrir grands les oreilles pour ce qui va suivre.

— Parle, imposa alors Jungkook, ce qui eut le don de faire trembler leur ravisseur le temps d'un instant, trop court pour que Taehyung ne puisse l'analyser.

Alors, Yongguk leva les yeux au ciel, souffla d'un air désabusé et se redressa, rangeant son couteau dans un petit étuit qu'il finit par glisser dans sa poche.

— Le maître t'a proposé un jeu, et tu vas jouer, Kim. Les règles sont plutôt simples, retrouvez tout ton petit monde dans un temps imparti, mais sous une seule condition...Que personne ne meurt.

Toujours assis contre le mur, Taehyung regardait son ennemi avec intérêt, les sourcils froncés. Il connaissait Lay depuis bien trop longtemps pour savoir qu'il n'existait pas plus loufoque et sociopathe que lui. Lorsqu'ils étaient plus jeune, ce dernier avait toujours aimé inventer des jeux toujours plus dangereux dans le seul et unique but de se divertir, mais aujourd'hui, il n'était plus question de gagner un titre ou du respect, mais bien des vies. Les poings serrés et le visage fermé, Taehyung se pinça les lèvres et toisa rapidement Jungkook, qui lui, fixait Yongguk continuellement, comme s'il attendait plus d'informations.

— Que sous-entend cette condition ?

— Rien de plus, dis-moi Kim, tu serais devenu sourd et idiot en si peu de temps ? s'amusa t-il.

— Je connais ton supérieur, il ne fait jamais rien sans attendre quelque chose en retour. C'est déjà une drôle de façon de me demander à me rallier à sa cause contre celui qui le terrifie, alors dis-moi ce que veut dire cette putain de condition.

C'est là que Yongguk se mit à sourire, dévoilant une petite fossette abîmée par de nombreux conflits, ainsi que des étoiles dans ses yeux qui ne brillaient que pour le sang.

— Tu te souviens, ton ami, le pilote...Quel est son nom déjà...Jin, c'est ça ?

Aussitôt, le corps de Taehyung réagit avant même qu'il ne parle et il se releva en un bond, prêt à lui sauter à la gorge. Cependant, Jungkook l'en empêcha, le retenant de justesse par le poignet.

— Qu'est-ce que vous lui avez fait ?! hurla le noiraud.

— Malheureusement, rien de bien méchant. J'aurais aimé, je t'assure, mais il faut croire que ce n'était pas le plan.

— Si tu ne me dis pas où il se trouve, je te ferai la peau, ici et maintenant !

— Toi ? Et comment, hm ? Qu'est-ce que tu as sous la dent, Kim ? Moi tu vois, j'ai un couteau et tout un tas d'hommes prêt à tuer si on nous en donne l'ordre. Tu n'as plus rien, et il me tarde de voir comment tu vas t'en sortir lorsque tu seras devant lui.

Agacé par ses menaces indirectes, Taehyung se retourna et lança un dur regard à Jungkook qui comprit et lui lâcha la main sans plus attendre. Le noiraud s'attendait à ce qu'il lui parle, mais il ne fit rien et retourna toute son attention sur leur ravisseur, qui attendait les mains croisées dans son dos, comme un enfant qui attendait sagement son goûter.

— Voilà, tout doux..., souffla Yongguk, amusé et le ton provocateur. Je vais vous mener à lui, mais avant, tu dois savoir quelque chose...

Taehyung avait l'impression que son corps entier s'était mis à brûler tant toute sa colère et sa haine en avait pris possession. En vérité, il se fichait totalement de devoir abandonner sa vie au détriment de celles de ses proches, surtout maintenant qu'il savait que tout était de sa faute. Voilà ce qu'il pensait, tout était de sa seule et unique faute et si jusqu'ici, il avait mené le jeu d'une main de maître, il devait avouer s'être fait prendre par tout ce qu'il avait un jour combattu, ses émotions, et les sentiments.

Alors, il prit sur lui, comme toujours, contenta de se revigorer en une forte inspiration puis plongea son dur regard dans celui de son ennemi.

— Parle.

— Voilà qui est mieux, dit Yongguk en levant la tête haute, fier. Lay savait que tu ne serais pas friand de simples jeux qui ne valent pas la peine d'être joués. Alors il a réfléchi et a décidé d'agir comme l'aurait fait celui qui nous menace tous. Il a dit que cela te permettrait de devenir plus fort encore, et d'être à la hauteur de ses espérances, comme au bon vieux temps. Il savait que tu viendrais, mais il n'aurait pas pensé que les autres auraient betêment suivi. Voilà la terrible vérité à propos de ta médiocre façon de gouverner, soit...Shinigami, lui, a su percer à jour tes points faibles et à réussi sans même se montrer à inciter tes camarades à se jeter dans la gueule du loup. Il est ici, quelque part, et c'est lui qui a inspiré Lay pour ce premier jeu...La confiance.

Jamais encore Taehyung ne s'était senti aussi pris au dépourvu. Lui qui avait été élevé comme bon stratège, bon chef de clan s'était retrouvé mis à genoux face à une situation dont il ne tirait plus aucune ficelles. Il ne le montrait pas, mais il savait au fond de lui que son ennemi numéro un n'était pas Lay, mais Shinigami, celui qui le menait par le bout du nez et maintenant, oui maintenant...Il avait peur.

Peur, parce qu'il savait que ce personnage mystérieux était encore plus vile que le Roi des Enfers lui-même, et que contrairement à lui, il irait jusqu'au bout pour arriver à ses fins. De ce fait, Taehyung était complètement désarçonné, mais le ciel lui tomba sur la tête lorsque Yongguk reprit.

— Sans nul doute que tes petits camarades ont été menacés, c'est ce que certains ont fini par avouer lorsqu'on les a attrapés en mer. Chacun de ses idiots pensent avoir quelqu'un à défendre ici, et inutile de te préciser que ton pilote croit avoir perdu sa femme, hm ?

—...Irène ?

— Ton ami ne semble plus croire en toi depuis longtemps, le pauvre...Tu l'as engagé dans un combat perdu d'avance. On lui a tout juste annoncé que sa femme a été massacrée, tu aurais du voir ça...Il est devenu complètement fou, et puis, pouf ! Plus rien. Après l'avoir bien regardé, je dirais qu'il est prêt à mourir tout seul, mais peut-être que ce sera toi, sa première cible...

Avant de les faire sortir de leur trou à rat, Yongguk avait insisté pour que Taehyung reste docile et l'avait même forcé pour lier ses mains à celles de Jungkook. Chose faite, il les avait conduit à travers quelques couloirs, tout en continuant de plonger Taehyung dans un cauchemar sans retour. En chemin, Jungkook lui était resté silencieux, tandis que son amant n'avait cessé de s'affaisser, comme brisé par son propre égo, sans parler de tout ce que Yongguk lui avait annoncé, et qui avait fini par l'anéantir. Enfin arrivé devant une nouvelle porte, Yongguk leur ordonna de rester sage avant de défaire leurs liens, puis, juste avant de les inviter à entrer, s'approcha de l'oreille de Taehyung et chuchota...

— Arriveras-tu à sauver ton ami, Taehyung ?

La pièce dans laquelle ce dernier pénétra le premier était seulement illuminée par les rayons aveuglants d'une lumière artificielle qui tanguait au plafond. Là, coincé entre quatre murs, se trouvait une table sur laquelle reposait une arme, et assis devant elle, les bras attachés derrière le dossier et les yeux bandés, Jin pleurait en silence.

La première réaction de Taehyung fut de tomber à genoux, alors terriblement touché par cette vue sinistre qu'on venait de lui offrir. Il n'avait jamais son ami pleurer, même lors de leurs anciennes missions, Jin avait toujours gardé la tête haute même s'il avait de nombreuses fois confié à Taehyung, après avoir bu, être un vrai sensible derrière une carrure d'homme fier. Il était de ceux qui avaient un grand cœur, un peu bourrin mais apprécié de tous pour son humour décalé et ses folies des grandeurs, mais ce que Taehyung appréciait le plus chez Jin, était sa capacité à aimer.

Bien que leur dernière rencontre ai finit en fiasco et que depuis ce jour, il ne l'avait plus revu jusqu'à nouvel ordre, Taehyung avait eu la chance, car il le considérait ainsi, de rencontrer celle qui avait réussit à capturer le coeur de son ami pour de bon et il aurait fallu être fou pour ne pas comprendre à quel point il pouvait l'aimer.

Lors de leur dernière soirée sur le sol coréen, Taehyung avait plus ou moins entendu que Irène attendait un heureux évènement, c'est d'ailleurs ce qui l'avait poussé à s'extirper de la petite soirée pour aller se réfugier, seul. En vérité, ce soir-là, il avait commencé à douter sur cette mission, il avait réellement pensé que peut-être, cela était trop égoïste de vouloir retirer à un enfant et à sa mère un futur père prêt à tout faire pour leurs beaux yeux. Avant de partir pour le Japon, Taehyung avait alors demandé à quelques uns de ses hommes de veillé sur elle et son enfant, sans prévenir quiconque, et c'est aussi pourquoi il avait fini par déroger à sa propre règle et avait permis à Jin de lui parler quelques minutes, via un pauvre téléphone.

Taehyung avait toujours eu un réel attachement à la conception même la famille, lui qui avait eu la chance d'en avoir eu une autrefois, avant qu'elle n'éclate en mille morceaux au nom de titres, de gloire et de pouvoir qu'il avait pourtant décidé un jour d'abandonner.

Maintenant, à genoux et les yeux brouillés par des larmes qu'il refusait de laisser s'échapper, Taehyung se maudissait lui, et tous ceux qui avaient menacé un jour ses amis, qui étaient devenu sa seconde famille. Maintenant, il ne voyait plus que l'arme sur cette table qui pour sûr, serait le premier choix de son ami qui pleurait en silence certes, mais qui pleurait la perte d'un enfant, d'une femme, d'un amour incontionnel, de sa vie toute entière.

Lorsqu'il vit Yongguk rentrer dans son champ de vision, et fort heureusement, Taehyung puisa dans ses dernières énergies pour se reprendre, alors encore baigné entre haine, tristesse et colère, se releva à l'aide de ses mains moites et le fixa avec une animosité sans pareille.

Derrière lui, Jungkook semblait intégrer le moindre de ses mouvements, comme s'il attendait la première occasion pour le prendre par surprise, ou bien encore, comme s'il suivait avec précaution ses prochains mouvements. Mais avant que Taehyung ne se pose la question, son ennemi arriva à la hauteur de Jin et posa ses deux mains sur ses épaules, fixant Taehyung avec un sourire narquois.

— Salut le pilote, toujours pas remis ? Dommage que t'ai pas de miroir pour te voir, t'as vraiment une seule gueule mon pauvre gars...

La mâchoire serrée, Taehyung se contenant du mieux qu'il le pouvait pour ne pas lui hurler de se la fermer, la trouvant plus odieux que jamais et sans cœur devant un homme qui n'avait alors plus aucune raison de vivre. C'est alors qu'il baissa de nouveau les yeux sur cette arme qui était là, simplement posée sur la table à laquelle était assis son ami, et il comprit. Tout cela n'était qu'un jeu mesquin et vile, et certainement que Lay et ses sbires avaient passé des heures entières à manipuler Jin pour lui retourner le cerveau. Oui, Taehyung savait à quel point Lay était un maître dans l'art de la torture, et cela lui retourna le ventre à l'idée même d'imaginer son ami se faire torturer l'âme jusqu'à ce qu'il en perde la raison.

Mais c'était ce que Lay avait voulu, depuis le début.

Les monter les uns contre les autres.

— J'ai un petit cadeau pour toi le pilote, ok ? Je vais te retirer ce truc immonde qui te gâche la vue, hm ?

Impuissant, Taehyung hésita à avancer mais préféra rester sur ses gardes, fixant Yongguk qui retira doucement le bandeau des yeux de Jin. Contre toute attente, celui-ci avait les yeux clos, tandis que les larmes continuaient de ruisseler sur sa peau. On pouvait entendre de petites plaintes émaner de sa bouche, prouvant à quel point il était à bout de force, et c'est là que Yongguk reprit :

— Tu sais très bien à cause de qui tu es là, hein mon vieux ?

— Tae...

— Oui vas-y, dis-le. Un peu plus fort mon gars, vas-y.

— Tae...Taehyung..., gémit presque Jin, comme s'il souffrait le martyr.

— Voilà, c'est ça...Devine quoi, il est venu, juste pour toi, regarde...Ouvre les yeux, vas-y.

Jin ne réagit pas de suite et ne cessa de pleurer tout en reniflant comme il le pouvait, mais quand il ouvrit enfin les yeux, son attention sur d'abord portée sur l'arme qui se trouvait devant lui. Elle l'appelait comme ce putain d'anneau, et il eut presque l'impression d'être devenu fou en croyant entendre une petite voix lui chantonner de la saisir, là, maintenant.

Voyant que son ami perdait peu à peu la tête, Taehyung s'avança un peu plus, prononçant son nom avec délicatesse mais lorsque Jin releva les yeux sur lui, il sut que s'il avait eut les mains libre, il l'aurait abattu sur le champs.

Voilà en quoi consistait le terrible premier jeu de Lay, retrouver la confiance de ses amis, se dévoiler aux yeux de tous afin de les protéger, quitte à massacrer de plein fouet son amour propre et tout ce qu'on lui avait un jour appris.

— Toi..., commença alors à pestifer Jin.

— Seokjin, écoute-moi...

— C'est...T-ta fau...Ta faute...

— Non, tu dois m'écouter, Jin.

Comme s'il semblait se transformer en une créature monstrueuse, Jin se mit alors à hurler et à se débattre sur sa chaise. Pourtant, cela ne fit pas reculer Taehyung qui fut alors contraint par le regard de son ennemi de venir prendre place face à son ami qui perdait la tête.

Comme il l'avait toujours fait, Taehyung prit un air serein et froid, et s'avança, tirant la chaise avant de s'y asseoir. Contre toute attente, Jungkook alla alors pour le rejoindre quand Yongguk l'appela, lui ordonnant de défaire les liens qui maintenaient les mains du pilote.

— Ne fais pas ça, grogna presque Taehyung à son attention, sachant qu'un homme meurtri et plongé dans la haine ne pouvait être que la pire arme jamais créée.

— C'est la règle Kim, tu te souviens ? lança Yongguk en riant. Sauve tes amis et assure toi que personne ne meurt, même toi.

— Jungkook, ne fais pas ça.

Toisant d'abord Taehyung, puis Jin, et enfin Yongguk, Jungkook sembla n'a faire qu'à sa tête et sembla réfléchir à toutes les options qui s'offraient à lui avant de faire les quelques pas qui le séparait du pilote. Bien qu'il devait garder son sang froid, Taehyung ne put se retenir de faire les gros yeux lorsqu'il vit son amant s'abaisser derrière la chaise, prêt à détacher la bête qui les menaçait tous.

— Alors c'est ça...pestifera Taehyung en passant la langue sur ses lèvres. C'est ça votre but, nous faire nous entretuer pour une cause qui n'a jamais été la leur !

— Tu as voulu jouer Kim, alors à toi l'honneur.

— Jungkook, ne l'écoute pas !

— On a pas le choix, conclut ce dernier.

Dès lors qu'il retira ses derniers liens, Jin se releva en un bond et poussa violemment Jungkook et leur ennemi en arrière avant de s'agripper à la table pour en tirer l'arme qu'il brandit de suite contre Taehyung. Le noiraud s'y était attendu, et comme prêt à recevoir son châtiment, car il ne pouvait que comprendre toute la haine que lui vouait son ami, il ferma les yeux et se terra dans le silence.

— C'est de ta faute ! hurla Jin. C'est de ta faute, tu nous as trahi !

— Jin, tu dois m'écouter.

— Non ! Jamais ! Tu as toujours été qu'un putain de traître Taehyung ! Ils les ont tous tué, par ta faute ! Ils ont tué ma femme et mon enfant, à cause de toi !

— Seokjin, il faut que tu m'écoutes, souffla Taehyung dans un soupir.

Derrière eux, Yongguk semblait se délecter de la scène, les mains dans les poches et adossé au mur. Il n'agissait que selon les ordres qu'on lui avait donné, et à ses côtés, Jungkook suivait la scène avec intérêt, prêt à agir au qui vive.

Jin, lui, continuait de hurler comme jamais on ne l'avait entendu, pleurant toutes les chaudes larmes qui lui restaient encore en stock, frappant la table à coup de poing sans jamais rabaisser l'arme qui menaçait la vie du noiraud, qui lui, ne semblait pas vouloir décamper de ses positions pour autant.

— S'il te plait, Jin. Au nom de notre amitié, tu dois m'écouter. Si après ça, tu refuses de me croire, je te laisserais me tuer, et je comprendrais.

—...De...? De notre amitié, tu dis...? Répéta Jin, comme fou.

— Oui, notre amitié, affirma le noiraud.

Cela dit, Jin n'en pensait pas moins et se mit à faire une grimace terrifiante avant que des larmes ne viennent à nouveau agresser son visage.

— Elle n'existe plus depuis bien longtemps Taehyung, tu...Tu devrais le savoir, puisque c'est ta faute...Tout est toujours de ta faute !

Toujours les yeux clos, Taehyung serra les dents tout en se maudissant d'avoir laissé germer autant de haine envers sa propre personne dans le cœur de celui qui avait toujours été, un réel ami. Il était évident qu'aujourd'hui, le monde tournait à l'envers et le ciel était tombé sur leurs têtes mais il était encore plus malheureux de se dire que la seule et unique chose qui pouvait les sauver, autant l'un que l'autre, était ce lien brisé, qu'il osait encore appelé amitié.

— Je t'en prie, Jin. Je te promets que je n'essayerais pas de faire quoi que ce soit si tu te décides à tirer, mais avant, laisse moi te parler. S'il te plait, Jin...Donne-moi la chance d'ouvrir mon coeur, comme tu le faisais toujours si bien avec moi, avant. Tu te souviens ? Tu y penses parfois, toi aussi, non ?

Taehyung était un bon stratège, comme un bon manipulateur, mais il n'avait jamais aimé le faire pour s'en servir contre ceux qu'il aimait. C'était une chose de le faire en mission, une tout autre lorsqu'il s'agissait de tromper des êtres chers à son cœur. Malgré tout, il l'avait fait, de maintes et maintes fois, dans le seul et unique but de sauver la peau de ces mêmes personnes, et maintenant, il savait qu'il n'y avait pas d'autre moyen d'attirer l'attention de Jin que par les sentiments. Certainement que cela devait dépendre des caractères de chacun, mais pour le pilote qui cachait un coeur mou derrière un corps de soldat surentraîné, pour cet homme qui pensait alors avoir tout perdu, il suffisait de refaire naître ne serait-ce que l'étincelle qui alimentait la flamme qu'il pensait avoir abandonné à jamais.

— Puisque tu ne me réponds pas, alors je me permets de continuer. Je n'ouvrirais pas les yeux Jin, je n'ose même pas le faire en vérité, puisque te voir ainsi est la pire des punitions possible pour moi. Jin, je...Je n'ouvrirais pas les yeux car je refuse que tu te sentes manipuler par ce qui peut se lire en silence dans mes pupilles, alors je n'agirais qu'avec ma voix. C'est drôle, parce que ça me rappelle maintenant lorsqu'on était en mission. Avant que je n'aille dormir, tu venais toujours me parler quand j'avais déjà les yeux clos, prêt à tomber dans les bras de Morphée. Tu disais souvent que c'était plus facile comme ça, de se confier, je n'avais jamais compris pourquoi...

— A-arrête...

— C'est tellement plus facile de parler sans affronter le regard de l'autre, pourtant, je sais que tu me regardes Jin, et je sais que là, tout de suite, tu me détestes. Je sais que je pourrais mourir d'un instant à l'autre, et moi qui t'ai toujours dit n'avoir peur de rien, et bien sache que là, maintenant, je suis effrayé, confia Taehyung avec un sourire terriblement triste. Je suis effrayé parce que tu as raison, c'est ma faute. C'est ma faute de t'avoir menti dès notre première rencontre, alors que toi, tu t'étais présenté à moi sans aucun artifice et avec la franchise qui t'appartient. C'est de ma faute d'avoir pensé et réfléchi à votre place, alors que peut-être...Peut-être que si je vous avais tout dit dès le départ, nous n'en serions pas là.

— Arrête ! Ferme là ! Qu'est-ce que tu fais...Taehyung, qu'est-ce que tu essayes de faire ?! hurla Jin, désemparé. Ouvre les yeux, confronte moi !

— Je vous ai peut-être caché qui j'étais réellement, mais je ne vous ai jamais menti lorsque je t'avais dis que vous étiez mes amis, et ma seconde famille, continua Taehyung sans pour autant oublier que sa vie ne tenait plus qu'à un fil. Tout ce que j'ai fait, je ne l'ai pas seulement fait pour moi, mais aussi pour vous, Jin. Je...J'imagine que tu dois te sentir terriblement mal à l'idée d'avoir été trompé mais je dois te le dire de vive voix, tu dois l'entendre de ma part. Je refuse que quelqu'un d'autre ne le fasse à ma place, alors voilà...Ce monde dans lequel je vous ai plongé est aussi le mien. J'ai grandi ici, dans la famille la plus imposante de tous les clans, mais à l'époque, ma mère a choisi pour moi et a décidé de me donner le choix.

— De...De quel choix tu parles, Taehyung ?! Qu'est-ce que tu racontes merde ! cria Jin en tremblant.

En fronçant quelque peu les sourcils, Taehyung ressenti une drôle de sensation qui sembla lui broyer le cœur, mais il n'en tenu pas compte et préféra continuer dans sa lancée, sachant qu'il avait réussi à capter l'attention de son ami, assez pour que sa folie ne prenne pas le dessus.

— Quand je suis arrivé sur le sol Coréen, j'ai décidé de reprendre les pas de mon père et j'ai suivi mon service militaire qui m'a mené jusqu'à vous, et c'est aussi à cette époque que j'ai appris le décès de ma mère, ou plutôt, son assassinat.

— Qu'est-ce que...

— Je crois que rien au monde n'aurait pu me faire plus mal encore que d'apprendre cela, moi qui avait choisi de vivre une vie tout à fait banal, voilà qu'on me rappelait à ma place de chef que j'avais décidé de délaisser...J'imagine qu'on ne peut pas toujours échapper à son destin, aussi malheureux que cela puisse être, pas vrai ? lança Taehyung en se mordillant les lèvres. Lors de notre dernière mission, celle où...Celle ou tu penses que je vous ai abandonné, je...

— Non ! hurla de nouveau le pilote, se redressant assez pour repositionner son arme bien que ses mains chancelaient. Tu...Tu nous as abandonné ! Tu as déshonoré ton nom et ton équipe, tu les as laissé seuls ! Tu as disparu et...Et tu nous as tous envoyés à la mort !

Taehyung comprit que Jin oscillait entre nostalgie, tristesse, mépris et colère. Sa voix tremblait à n'en plus pouvoir autant que ses mots traduisaient la haine qu'il portait à ce malheureux souvenir.

— Je ne vous ai jamais abandonné Jin, dit le noiraud avec une sincérité qui toucha Jin durant un instant.

Cette confession le déconnecta quelques secondes de la réalité, comme s'il était renvoyé au passé, mais l'arme qu'il tenait entre ses mains ne pouvait que le maintenir dans la réalité qui s'offrait maintenant à lui.

— Connard...souffla-t-il, doucement. Connard, tu n'es qu'un menteur !

— Je t'assure sur tout ce que j'ai de plus cher que je n'ai jamais voulu vous faire croire à un abandon. Jin...La veille de ce jour, on venait de me tenir informé que des dossiers détenus par nos ennemis pouvaient faire avancer une piste qui concernait la mort de ma mère. Aveuglé par la haine, j'ai choisi mon propre camp, certes, mais je ne vous ai jamais abandonnés. Je ne vous ai pas trahis.

— Tu mens !

— Ce jour-là, j'ai fuis. J'ai récupéré ces fameux dossiers, j'ai fais ce qu'on attendait de moi pour la mission, mais j'ai aussi fais en sorte de vous sortir de ce guet-apens. Crois le ou non, mais j'ai fait tout mon possible pour que vous ayez la vie sauve. Je ne ai vous pas trahis, mais j'ai préféré vous voir me haïr plutôt que de vous annoncer la terrible vérité concernant mon passé, de peur de vos jugements, alors qu'on s'était toujours battu pour la liberté.

— Pour...Pourquoi...Com-comment tu...?

— Si tu savais comme je m'en suis voulu, parce que à moi seul je m'étais plongé à nouveau dans la solitude...Mais je devais reprendre ce que j'avais laissé, et je refusais à tout prix de vous embarquer dans une guerre qui n'était pas la votre. Je ne voulais pas...Je ne voulais pas vous perdre, alors j'ai pensé que me haïr suffirait à ce que vous tiriez une croix sur moi...Je sais que c'est pathétique, insensé et même l'idée la plus folle qui soit, mais Jin, dis-moi...Toi qui a toujours eu le cœur le plus pur d'entre nous, ne crois tu pas que j'aurais été incapable de le faire si je n'étais pas sincère lorsque je vous disait être votre ami ?

Pris par tout un tas d'émotions qu'il n'arrivait plus à contrôler, Jin commença à avoir du mal respirer et pris au dépourvu par ces révélations, il se laissa entraîner dans une crise de larme tout en hurlant à tue tête. Devant lui, Taehyung, même les yeux fermés, savait à quel point il devait souffrir, à quel point cela devait être dur de faire face à autant de révélations, tout aussi tristes et touchantes les unes que les autres. Derrière eux, Jungkook assistait à la scène tout en ne quittant jamais Taehyung du regard, prêt à anticiper la moindre de ses réactions.

Ceci dit, cela ne vint jamais, et Jin finit par abandonner l'arme sous les yeux écarquillés de Yongguk qui avait juré que ce dernier ne pourrait résister à l'envie de tout détruire sur son passage, et à bout de force, le pilote reposa les paumes de ses mains sur la table, la tête baissée comme si cette dernière pesait une tonne.

— Toutes ces années, je...Taehyung, pourquoi...pleurnichait Jin, à voix basse.

Comprenant que son ami avait lâcher les armes, Taehyung finit par ouvrir les yeux et le découvrit dans cette pauvre position qui lui brisa le cœur, mais quand bien même l'envie de le prendre dans ses bras le démangeait, il savait qu'il n'était pas encore hors de danger.

— Lorsque Namjoon est venu me trouver, lui aussi avait des doutes, mais il ne m'a posé aucunes questions. Je savais que cela allait être difficile de faire mon grand retour, et pourtant, nous étions à nouveau réunis par ce que l'on faisait de mieux. Je n'ai...Je n'ai pas su résister à l'envie de tous vous retrouver, d'autant plus que cette mission servait aussi mes propres intérêts. Namjoon devait le savoir. C'est pour cette raison que j'ai tout fait pour me tenir à l'écart de mes souvenirs, de mes sentiments, mais lors de notre dernière soirée en Corée, lorsque j'ai vu vos regards, quand j'ai senti ces liens qui vous unissaient, quand j'ai appris que tu allais être...

— Elle est...Elle est morte, ils sont morts tous les deux Tae-Taehyung...

Le noiraud eut l'impression de mourir lorsqu'il entendit la voix de Jin se craqueler à l'infini tout en lui rappelant la terrible nouvelle, mais il se fit violence car il devait être fort, autant pour lui, que pour son ami. Il devait le faire, pour lui.

— J'ai toujours pensé que j'avais fait les meilleurs choix possible pour protéger ceux qui me sont chers, Jin. J'ai déshonoré ma propre promesse, mes propres règles, et pour ça, je te promets que je n'en sortirai pas indemne. Les mots ne sont rien face à la douleur qui t'accable, mais sache que je suis désolé et je demande toute la gratitude de ton pardon, afin de réparer mes erreurs, et...

Soudain, Jin releva la tête et croisa de nouveau le regard de son ami. Il n'était plus rien à cet instant, et pourtant, il cru redevenir ce soldat d'autrefois, lorsque tous deux partageaient sourire et douleur ensemble, avec les autres. Lorsqu'ils partageaient souvenirs et anecdotes autour d'un feu de camp sans se douter du lendemain ou bien encore lorsqu'ils se traînaient dans les bars pour boire jusqu'à en perdre la tête et comptant le nombre de conquête. Durant cet instant qui lui parut presque joyeux, Jin offrit un maigre sourire à Taehyung, à son ami, qu'il avait toujours mal jugé et qui encore aujourd'hui, essayait encore de le protéger. Il le comprenait maintenant, et se sentit même lâche à l'idée de l'avoir laissé combattre tous ces démons à lui tout seul, alors qu'il avait toujours eu une équipe à portée de bras.

Cependant, tout cela n'était plus suffisant pour Jin qui avait perdu les deux amours de sa vie en une fraction de seconde, et jamais il ne s'était senti aussi impuissant. Alors, à bout de tout, il sourit une dernière fois à Taehyung et reprit doucement l'arme qu'il dirigea cette fois contre sa tempe, pleurant à nouveau mais cette fois-ci, dans un silence venu d'outre tombe.

Derrière lui, Yongguk venait tout juste de se redresse à l'idée que la scène devenait enfin intéressante, tout comme Jungkook qui, alerté par ces gestes, se mit en garde sans comprendre pourquoi il le faisait, cherchant à tout prix à croiser le regard de Taehyung.

Ce dernier ne fixait que Jin, qui continuait de lui sourire, et c'est à ce moment que Taehyung compris pourquoi Yongguk leur avait dit que l'enjeu était de tenir chacun des membres en vie. C'était une chose que de renouer un lien, mais toute un autre que de refaire naître l'espoir dans leurs yeux.

Plongé dans le regard perdu de son ami, Taehyung ressenti à nouveau toute cette douleur qui l'avait accablé à la mort de sa mère, et bien que cela ne devait pas valoir la douleur de la perte de son âme soeur et d'un enfant, il ne put se sentir que terriblement coupable, et se leva doucement, tendant une main à Jin.

— Jin, ne fais pas ça.

— Je...Je suis déso-désolé Tae..Taehyung, je suis...

— Hey, Jin, mon frère...hésita doucement Taehyung avant de reprendre, ne fais pas ça, on va affronter ça ensemble, d'accord ?

— Je n'ai...Je n'ai plus rien, je...

— Tu les retrouveras, mon frère, tu les retrouveras au moment venu, mais il faut d'abord te battre pour leur salut. Jin, ne fais pas ça, pose cette arme, crois-moi, ce n'est pas encore le moment.

Sans comprendre pourquoi, mais aussi peut-être parce qu'il pouvait être concerné par la douleur qu'affrontait Jin sur le moment, Jungkook s'approcha alors lentement dans son dos.

— Hey, le pilote, je suis juste derrière toi. Tu devrais écouter Taehyung, lâche ça.

— Jungkook...Tu devrais me comprendre toi...Tu as...Tu as perdu ta copine et...Et un en-enfant toi aussi et...

Sur le coup, Jungkook ne sut quoi répondre au pilote qui rapprochait encore l'arme prêt, trop prêt de sa tempe, c'est alors que Taehyung croisa son regard et ne sut quoi en tirer, avant de voir son ami chanceler.

— Mon frère, ne fais pas ça. Je m'en voudrais toute ma vie, si je devais te perdre et...Nos vies, la tienne, elles sont toutes liées. On prend ce qu'on a à prendre et je te promets qu'on se vengera, mais si tu mets fin à ta vie maintenant, c'est tout le monde qui partira avec toi.

Il suffit d'une fraction de seconde pour que Jin ne se laisse fondre dans le regard de son ami, comprenant alors que s'il succombait, ses amis tomberait avec lui. Il était impossible pour Jin de devoir priver ses amis, sa famille, de leur vie, de leur liberté, et c'est un élan de haine incommensurable qui le traversa lorsqu'il imagina la façon dont il ferait gronder sa vengeance envers ses ennemis, jusqu'à ce que ses forces ne le trahissent et qu'il ne chancelle jusqu'à marcher à reculons tout en titubant, avant de tomber tout droit dans les bras de Jungkook qui ne s'y était pas préparé, mais qui avait agit juste à temps. Au même moment, Taehyung avait presque bondit par dessus la table pour retirer l'arme de la main de son ami, de peur qu'il ne s'en serve en dernier recours, avant de s'échouer aux pieds de ce dernier, qui s'était évanoui dans les bras de son amant.

Toute la peur et l'angoisse qui avait animée Taehyung se traduit alors par de petites larmes qui caressèrent sa joue, et il s'assura bêtement que son ami respirait encore et qu'il en montrait aucune trace de torture physique avant que son attention ne dévie sur les yeux de Jungkook qui semblaient tout à fait déconnecter de la réalité, comme projeté dans un de ses conflits internes que lui seul pouvait comprendre.

— Jungkook...?

Il ne répondit pas à son amant, restant de marbre face à la sensibilité de sa voix. C'était étrange, comme s'il n'était plus vraiment là et pourtant, sa force suffisait à elle-même pour qu'il retienne le corps lourd de Jin qui s'était épuisé de tristesse et d'épuisement dans ses bras. Ses yeux, qui jusqu'alors s'étaient perdus dans le vague, furent attirés par les mouvements de Yongguk qui, les mains dans les poches, s'était approchés de la seule issue de la pièce, une grimace détestable sur le visage. On aurait dit qu'il était presque déçu à l'idée de ne pas avoir assisté au carnage de l'année, mais aussi, impressionné par la force d'esprit de Taehyung qui s'était relevé, prêt à l'affronter à mains nues si besoin. Il n'en fit rien, mais ses iris croisèrent rapidement celles de Jungkook, semblant parler par elles-mêmes, avant qu'il n'ouvre la porte, n'invitant pourtant pas ses ennemis à le suivre.

— Tu es fort, très fort, Kim...murmura t-il avec un sourire mesquin.

— Conduis moi au prochain, de suite, ordonna Taehyung.

— Ne sois pas si pressé, tout vient à point à qui sait attendre. J'imagine que tu as compris, tu as gagné le droit de passer au deuxième jeu.

— Je ne me répéterai pas ! hurla le noiraud, les poids serrés et les yeux brouillés par les larmes qui lui étaient montées.

— Je suis le seul à pouvoir te conduire aux autres, tu l'as déjà oublié ?

— Taehyung, recule, le surprit alors Jungkook d'une voix plus ou moins...étrange.

Ainsi, ce dernier ne bougea pas d'un pouce, mais il ne décampa pas pour autant de ses positions, toujours avec ce regard froid et intense.

— Bien, souffla Yongguk, comme satisfait.

Puis, sur ces paroles, il n'adressa qu'un dernier regard à Jungkook avant d'ouvrir la porte qui le conduirai hors de la pièce, mais juste avant de s'en aller, il tourna légèrement la tête et Taehyung resta pendu à ses lèvres, jusqu'à ce qu'il ne prononce fièrement :

— La femme de ton pilote n'est jamais venu jusqu'ici, on ne l'a jamais touché. C'était juste un...comment on dit déjà ? Ah oui, un subterfuge afin de tester votre fameuse "amitié" qui, soit disant, vaut plus que la place d'un héritier à son trône.

La porte claqua derrière son passage.


*


Toc toc toc.

Debout, face à la multitude de marches qui menaient au cœur du temps, se tenant droit et les mains rangées derrière son dos, Lay leva sa main droite pour faire signe à son homme de main d'avancer jusqu'à lui. Pour annoncer sa présence, Yongguk avait seulement respecter leur code, taper trois fois sur la grande porte de bois.

— Parle, annonça alors son maître d'une voix rauque.

Yongguk fit les quelques pas qui le séparaient de son maître et, les mains croisées dans le dos, s'avança jusqu'à arrivée à la limite de sa hauteur, restant tout de même quelque peu à l'écart, telle était la règle.

— La première épreuve a été réussi, Monsieur.

Il ne put le voir, mais les lèvres de Lay s'étirèrent lentement dans un sourire malicieux.

— Je n'en attendais pas moins.

— Monsieur, j'ai tout de même un quest...

— Ne la pose pas si cette dernière ne m'apporte rien, le coupa Lay, ce qui fit presque grogner Yongguk qui du se faire violence pour se contenir. Alors ?

Comme il était juste derrière lui, Yongguk releva à peine les yeux, signe que Lay ne put voir mais qui reflétait une certaine rébellion pour le chef qu'il devait être, et dit :

— Pourquoi faire tout ça maintenant, alors que vous les avez tous entre vos mains ? Vous pourriez vous en servir comme bon vous semble afin de mettre vos plans à exécution.

— Tu n'as donc rien compris, Yongguk.

Ce dernier fronça les sourcils et se pinça les lèvres avant de répondre.

— Que voulez-vous dire ?

— Je me sers déjà de lui, comme une provocation.

— Une provocation, Monsieur ?

— Je sais qu'il est ici.

Sans qu'il n'est à le préciser, Yongguk comprit à qui Lay faisait référence et c'est alors que son attitude changea, bien qu'il ne pouvait pas le faire transparaître. Après tout, celui à qui il faisait face n'était que le pion de son réel et propre maître.

— Je sais qu'il est ici, puisqu'il est celui qui a tout provoqué.

— Pourquoi ?

— Pourquoi...Je ne connais pas ses raisons, mais je me doute qu'il devait préparer quelque chose. Cependant, il ne s'attendait pas à ce que je le devance, et je pense que ces jeux auront raison de lui et il sera contraint d'agir autrement.

— Alors c'est vous qui avez provoqué tout ça...réfléchi Yongguk à haute voix.

— Évidemment, qui d'autre ? demanda alors Lay en se retournant, faisant alors face à son homme de main.

Yongguk eut juste le temps de baisser les yeux avant que Lay ne le toise d'une drôle de manière, mais alors qu'il allait le reprendre, Ji-Ho, son autre homme de main fit surface.

— Monsieur, la prochaine épreuve est prête.

Comme réponse, Lay hocha seulement la tête et le congédia, signe qu'il allait le rejoindre. Mais avant de s'éclipser, Lay s'avança quelque peu et dos à Yongguk, il tourna la tête, assez pour que ce dernier ne voit que son profil et lui dit :

— Comme lui, je ne fais que m'amuser sur le grand échiquier de la vie, moi qui n'étais que le fou. Nous avons un ennemi commun désormais, et je sais que le meilleur moyen de le battre et de réveiller la rage qui sommeille en Taehyung. Je vais le provoquer jusqu'à ce qu'il montre son vrai visage. On verra bien qui rira le dernier, lorsque Shinigami sera confronté au roi...Échec et mat.

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