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𝟑𝟔. 𝐒𝐥𝐚𝐲, 𝐜𝐡𝐢𝐥𝐥, 𝐤𝐢𝐥𝐥


nda : des musiques seront ajoutées plus tard, je souhaitais vous poster le chapitre au vu de l'attente. Bonne lecture~

ps : les crédits du fan art ne m'appartiennent pas et reviennent à l'auteur (irene.arts) 


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Taehyung s'était longuement répété les mots qu'il avait lu sur l'invitation de son ennemi, à vrai dire, cela l'avait tant fait réfléchir qu'il n'avait même pas vu les heures s'écouler jusqu'à qu'arrive l'heure de se rendre au point de rendez-vous. Si les femmes douées de charme dominaient par les caresses, alors peut-être que les hommes avaient toujours été forts, de par leur violence physique, car ils avaient toujours su les manier. Cependant, pour que cela devienne une arme redoutable et invincible, encore fallait il savoir la mettre en application.

Au fond, il avait conclu que rien n'était plus sérieux que le savoir, que l'on s'en rendait compte avec le temps, et que comme l'argent, la technologie, les mots et le courage, la force physique n'était rien sans le savoir.

C'est pourquoi à cet instant, une jambe croisée sur l'autre, l'un de ses coudes posé sur son genoux droit, et sa main libre sous son menton, ils observaient les deux hommes qui se battaient sans limite sur le ring sans grande attentes. Dans la logique des choses, l'un d'entre eux finirait par terrasser l'autre, il serait le gagnant, mais à quel prix ? Si au final, ce dernier ne connaissait pas le savoir et la valeur de sa force, était il véritablement le gagnant du combat ?

A ses côtés, ses fidèles acolytes avaient répondu à l'appel, tous, sauf deux d'entre eux, qui avaient eu une toute autre mission à exécuter. Derrière lui se trouvaient Jimin et Jessy, tous deux gardaient la tête haute, jouant leurs rôles à merveille bien que le temps semblait devenir leur pire ennemi. A leurs côtés, Hoseok et Namjoon étaient fidèles à leur postes, debout, les mains croisées dans leur dos. Plus loin, dans la même position, Jungkook gardait un œil sur son soi-disant "patron", ne se cachant jamais de lancer des regards à Lay, qui avait pris place à sa gauche.

Ils étaient arrivés à l'heure, et on les avait conduit sans grand discours dans les coulisses underground d'une salle quelque peu médiocre, qui devaient certainement abriter de nombreux combats clandestins. Lorsque Lay les avait accueillis, il les avait placés à sa guise, accordant un sourire malicieux à sa belle, puis il n'avait pas décroché un mot de plus.

L'air semblait bien plus lourd ici bas, en même temps, il ne fallait pas s'attendre à grand chose dans ces sortes de cages aux lions. On pouvait le voir à la sueur qui s'écoulait sans cesse sur la peau des combattants, étant de plus en plus violent à chaque nouveau combat.

Bien trop concentré dans sa réflexion, Taehyung cherchait encore à trouver la raison pour laquelle Lay les avait invité ici. Au fond de lui, un petite voix lui disait qu'il y avait peut-être une raison, mais le noiraud n'était pas encore fou comme son adversaire, et il savait que ses décisions n'avaient ni queue ni tête. Si Lay avait voulu les inviter à assister à un bain de sang, il l'aurait fait simplement parce qu'il aurait trouvé cela amusant.

C'était étrange par ailleurs, de le voir agir comme s'il essayait de lui prouver une quelconque supériorité, alors que cela devait couler de source au vu de sa position et du pouvoir qu'il exerçait sur le pays tout entier.

Oui, à quoi servait donc une aussi grande démonstration de force, s'il en connaissait déjà la finalité ?

— On commence à s'ennuyer, pas vrai chérie ?

Les bras croisés contre sa jolie poitrine à moitié découverte par son décolleté, le regard toujours aussi peu joyeux d'Ara se dirigea en direction de son amant.

— Oui, ça devient pathétique.

— Bien, bien, répondit Lay avec un sourire moqueur, je vois que nous sommes sur la même longueur d'ondes chérie. Qu'en est-il de notre invité, Taehyung, trouve tu un quelconque plaisir à voir ces hommes s'entretuer pour si peu d'argent ?

Sortant de sa profonde méditation, le noiraud laissa retomber sa main sur ses genoux, et retrouvant le masque d'un visage froid, répondit :

— Je n'ai jamais aimé les démonstrations de violence.

— Oh allez Kimi, c'est pour rire un peu voyons ! Essaye plutôt de voir tout ça comme du cinéma, hm ? Sauf que tout ce que tu vois ici est vrai ! N'est-ce pas excitant ? Kimi...

— Comment peux-tu trouver du plaisir à voir ces hommes se frapper pour une pauvre petite somme d'argent, tu l'as dit toi-même il y a quelques instants ? répliqua Taehyung, avec dédain.

Derrière lui, ses compagnons hochaient la tête, comme pour confirmer ses dires.

Lay, lui, lui lança un regard dénué de sens, avant de se pencher en avant, croisant les mains l'une dans l'autre.

— De toute manière, ce n'est pas comme s'ils avaient quelque chose à foutre de leur vie. La plupart d'entre eux doivent me doivent de l'argent, ou bien sont tellement accros à la drogue qu'ils tueraient pour en avoir une dose gratuite, même minime. C'est de cette façon que l'on détient les gens entre nos mains Kimi, c'est l'un des profits du pouvoir que j'exerce, toujours comme je le veux.

Taehyung voulut lui dire qu'il était affreux, il voulait réellement lui cracher à la figure et lui dire à quel point il faisait honte à une organisation telle que celle qu'il dirigeait, la faisant tomber dans les plus ignobles clichés de bas étage.

— Peu m'importe, de toute manière, ces pauvres cons m'ont déjà assez irrité. Moi, ce que je veux voir, c'est du vrai combat, avec des personnes qui savent quoi faire de leurs mains. Dis-moi, Taehyung, n'as-tu jamais aimé te servir de ces si jolies mains que tu portes à merveille.

— Mes mains ne se rapprocheront jamais de tes vices.

— Oh mais mon pauvre homme, il est déjà trop tard, tu te souviens ? Tu vois Kimi, j'ai bien réfléchi, et je me disais ces derniers temps que tu avais vraiment été très malpoli l'autre soir, de déguerpir de chez moi sans même que je t'ordonne de sortir. Comme je suis un homme cordial, je ne t'ai pas retenu, certes. Mais...j'ai un problème, Taehyung.

Sans donner de réponse, le noiraud releva les yeux dans ceux de son vis-à-vis, les sourcils froncés.

— Depuis ce fameux soir, tu as laissé ma douce dans un état pitoyable. Tu sais, nous n'aimons pas vraiment lorsqu'on nous retire nos jouets de force.

— Jungkook n'est pas un jouet.

— Je me fiche totalement de ce qu'il peut être ou de ce qu'il est, c'est ton chien, pas le mien.

Taehyung du se mordre la langue pour ne pas réagir à sa remarque, tout en observant Jungkook au loin, qui Dieu merci grâce à sa distance, n'avait pas pu l'entendre.

— Allez Kimi, ne fais pas cette tête, j'ai décidé que tu allais pouvoir te faire pardonner ce soir.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Moi ? Oh...moi, pas grand chose, je veux seulement que ma princesse retrouve sa bonne humeur. Et nous avons pu discuter plus tôt, elle s'ennuie, regarde là, dit-il en attrapant le menton d'Ara pour détourner son visage vers eux. Regarde moi ce pauvre visage, tu l'as rendue malheureuse Taehyung. Il est temps de réparer ton erreur, tu ne crois pas ?

Tombant dans les iris de la jeune femme, Taehyung ne peut s'empêcher de ressentir une peine immense. Il ne savait pas de quelle manière elle était traitée, et bien qu'il doutait que Lay agisse comme le plus monstrueux des hommes avec elle, il ne pouvait pas s'empêcher de le haïr encore un peu plus, pour la laisser se détruire à souhait. Pourtant, c'était une jolie femme, le maquillage rendait sa peau encore plus brillante, et le noir autour de ses yeux agrandissait son regard, mais malgré tout, ses yeux restaient vitreux et son âme elle...elle ne pouvait être encore plus vide.

— Je m'excuse, souffla Taehyung, bien qu'au fond, il le disait pour tout ce qu'il pensait d'elle.

— C'est bien Kimi, c'est très bien et je suis vraiment très fier de toi, mais tu vois...nous préférons les actes. Et quoi de mieux qu'un petit combat amical pour régler nos différends ?

— Tu veux réellement que je me batte contre toi ?

Une petite voix dans la tête de Taehyung lui souffla que l'idée n'était finalement pas mauvaise, mais plutôt alléchante. Cela aurait été la meilleure des excuses pour lui donner une bonne leçon. Cependant, il serra la mâchoire lorsqu'il vit Lay se mettre à rire, relâchant enfin le menton de son amante.

— Ah ! Que tu es amusant Taehyung, non...non, pas moi. Je ne veux pas abîmer mes mains, mais ne t'inquiète pas, j'avais déjà réfléchis à tout. J'ai entendu dire que tu as un très bon élément dans tes petits pions, celui-là, dit-il en pointant Namjoon du doigt. Il est fort.

Taehyung avait visé juste, et lorsqu'il vit les yeux de Namjoon s'abaisser, il comprit que ce dernier était prêt à accepter le défi. Bien qu'au fond, tout cela n'était rien d'autre qu'une partie de plaisir pour Lay, qui souhaitait seulement se divertir et surtout, anéantir toutes leurs défenses pour les rendre fou.

— Je veux que ce soit lui qui descende sur le ring, qu'est-ce que tu en dis ?

Il suffit d'un signe de la part de Namjoon pour que Taehyung le comprenne, et ainsi, il se retourna face au ring, et serra la mâchoire avant de répondre.

— Très bien.

— Incroyable ! Alors qu'on l'emmène en bas, Messieurs !

Deux hommes arrivèrent aux côtés de Namjoon, personne ne les avait vu jusqu'ici mais ils semblaient avoir été cachés dans la pénombre des gradins, et tous deux menèrent l'ancien colonel vers le ring. Avant qu'il ne soit lâché dans la fosse, on lui retira sa veste de costume, on lui retira également ses armes et ses gadgets, et enfin, on le poussa comme un moins que rien sur le ring.

Avec élégance, Namjoon y entra et passa la langue sur ses lèvres avant de se mettre en position. Il avait bien vite compris qu'on ne lui donnerait aucun confort, et qu'il pouvait oublier les gants ou tout autre accessoire pouvant l'aider à se mettre dans de bonnes conditions pour combattre. Plus haut, dans les gradins, Lay était tout excité, comme un enfant que l'on aurait emmené voir un match de football, tapant dans ses mains et hurlant de joie.

— Je suis certain que ce combat sera intéressant, voyons voir Kimi, si ton homme est aussi fort que le mien.

Toutes les têtes de l'équipe perdirent leurs confiance lorsqu'il virent arriver sur le ring, l'un des hommes de Lay, torse nu, laissant ses tatouages se dévoiler à toute la foule. Lorsqu'il arriva, son nom fut hurlé dans toute la salle, comme s'il était un pur messi, et putain, il fallait croire que Yongguk était le roi de l'undergroud.

Mais ce n'était pas toutes ces acclamations qui avaient fait taire les espoirs de l'équipe, non, c'était plutôt le fait de savoir que cet homme, celui qui s'avançait tout en quémandant sans cesse les cris de la foule était certainement le pire de tous les hommes de Lay. Il était sans aucune pitié, et d'après leur leçons, et Namjoon devait le savoir, il n'était jamais fairplay. C'était pour cette raison qu'il était un des petits chouchous de Lay, parce que Yongguk n'avait aucune limite, tout comme lui.

— Zhang, c'est quoi ces conneries, tu ne m'as pas dit qu'il combattrait un de tes hommes.

— Et bien alors Kimi, aurais-tu peur ? Je croyais que ce Namjoon était un de tes meilleurs éléments, c'est drôle.

Taehyung fit la grimace, et ne répondit pas, serrant la mâchoire, avant de retrouver une position confortable dans son siège. Il était trop tard de toute manière, bien qu'au fond, Taehyung aurait espéré que Jungkook soit choisi. Non pas qu'il n'avait pas confiance aux capacités de Namjoon, mais au vu de la rancune que Jungkook portait à ces hommes, il ne fait aucun doute qu'il n'aurait suivi aucune règle pour les mettre au tapis. D'ailleurs, Taehyung le vit du coin de l'œil se pencher quelque peu en avant pour voir son aîné, les mains toujours dans le dos, mais serrés l'une dans l'autre comme s'il se retenait d'intervenir.

Tous avaient été préparés à cette éventualité, c'est pourquoi Taehyung n'accorda aucun regard à ses compagnons qui se trouvaient derrière lui, avant que le combat ne soit lancé.

Tout alla assez vite, et Yongguk fut le premier à s'élancer. Si Namjoon évita ses coups comme un chef durant les premières minutes, il fut bientôt assez déstabilisé par sa vitesse de frappe, qui ne connaissait aucune limite. Yongguk se contentait d'attaquer sans cesse, frappant encore et encore en riant et hurlant comme une bête, tandis que le public continuait de l'acclamer. Les feintes s'accumulèrent, et Namjoon n'avait pas encore pu lui lancer d'attaque, jusqu'à ce que l'occasion ne se présente et qu'il ne lui envoie un enchaînements de mouvements qui finirent par toucher la joue de son ennemi de plein fouet.

Le visage de Yongguk aborda une grimace horrible, lorsqu'il sentit le sang couler de sa plaie, ses lèvres se mirent à trembler de colère, puis il s'élança tel un lion sur Namjoon, prêt à lui sauter au cou. Les coups allaient à une vitesse folle, et bien qu'il lui en donnait autant qu'il en recevait, Namjoon commençait aussi à s'affaiblir.

Du haut de son perchoir, Taehyung savait que ce n'était pas à cause de son manque de force, mais parce qu'il savait comment la contrôler, ce qui faisait toute la différence avec son adversaire. Yongguk attaquait sans réfléchir, et agissant ainsi, il s'épuisait autant que son ennemi, agrémentant son état de rage et attendant le meilleur moment pour faire un coup bas. Le seul défaut de Namjoon, était qu'il était bien trop honnête, et que quand bien même sa vie serait en danger, il n'oserait pas se battre en utilisant des coups mal placés ou malhonnêtes.

— Namjoon, je t'en prie, souffla Taehyung dans sa main, lorsqu'il la passa contre ses lèvres.

Le combat ne finissait plus, et s'il n'agissait pas en utilisant sa tête plutôt que son cœur, Namjoon finirait par se faire totalement laminé. Son adversaire commençait déjà à utiliser ses jambes et ses pieds, bien que cela ne faisait absolument pas partie des règles. C'était aussi la raison pour laquelle Lay les avait embarquer ici, car dans l'underground, la règle d'or était qu'il n'y en avait plus.

— C'est un coriace ton gars, Kimi. Il fait même suer mon homme, c'est vraiment amusant !

Derrière eux, le cœur de Jessy tressauta presque hors de sa poitrine lorsqu'elle vit Yongguk donner un enchaînement de coup à son ami, avant que Namjoon n'arrive à l'attraper par le pied pour le déstabiliser et le faire tomber au sol. Enfin, elle souffla de soulagement, en voyant qu'il avait décidé de mettre de côté sa bienséance pour agir.

L'attention de Taehyung elle, fut déportée vers Jungkook, lorsqu'il le vit serrer le poing comme en signe de victoire, aux agissements de leur aîné. Lui qui semblait être insensible aux autres, finissait-il enfin par s'être attaché à ses camarades ? Taehyung n'en savait rien, mais il se sentit extrêmement reconnaissant lorsque Jungkook hurla le prénom de leur chef de rang, pour l'encourager.

— C'est vraiment adorable, ricanna Ara, on dirait un chiot qui s'inquiète pour son papa.

Cette fois-ci, la remarque ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, et Jungkook lui lança un regard sanguinaire avant de croiser celui de Taehyung.

Cela fut court, mais assez pour qu'ils se comprennent dans un silence.

— Assez ! Assez, c'est assez, hurla Lay en cessant le combat. Faites sortir Yongguk du ring, il est temps de faire intervenir un nouvel adversaire. Celui-là n'est pas assez coriace pour notre invité.

Surpris par ses paroles, Taehyung se retourna face au ring pour regarder Namjoon reprendre son souffle et s'essuyer le front. Il était fatigué, mais pas assez pour être mis à terre.

— Il est temps pour toi chérie, de choisir qui sera l'adversaire final de cette soirée. Je t'en prie mon amour, fais ton choix, accorda Lay en souriant à sa belle.

Cette dernière lui rendit son sourire machiavélique, et se lécha les lèvres.

— Je peux aussi choisir les conditions ?

— Tout ce que tu voudras, après tout, c'est à Taehyung de se faire pardonner.

Heureuse de recevoir tant d'attention, le regard d'Ara ne tarda pas à rencontrer celui de Jungkook, et ainsi, elle le pointa du doigt en lui demandant de s'approcher. Jungkook attendit tout de même de recevoir un mouvement de tête de Taehyung pour s'approcher, avant qu'Ara n'attrape le bout de sa cravate pour l'abaisser à son niveau.

— Lui.

— Hors de question, lui cracha presque Jungkook au visage.

Cela ne sembla pas plaire à Lay, qui le fit attraper par deux autres de ses hommes.

— Je croyais t'avoir dit de le tenir Taehyung.

— Je laisse tout de même mes hommes libres de leur volonté.

— Hm hm, répondit Lay en se pinçant les lèvres, ce n'est pas comme ça qu'on doit agir Kimi. Pas du tout, pas du tout. Ara a choisi, et ce sera à ton chien de réparer tes erreurs.

Maintenu contre son gré, Jungkook ne se débattait pourtant pas, n'oubliant pas les paroles de Taehyung et attendant son verdict. Cela dit, Jimin et Hoseok, eux, ne semblaient pas être totalement d'avis pour ce combat interpersonnel.

— Elle à choisi Kimi, tu n'as pas oublié ce que je t'ai dis, pas vrai ?

— A moi de poser les conditions, reprit Ara, si tu gagnes, tu seras ma récompense. Mais si c'est ton ami qui gagne, alors le joli garçon à la belle bouche sera notre cadeau.

Comprenant qu'il s'agissait de lui, Jimin fit les gros yeux, se redressant contre son siège, quelque peu secoué d'intervenir dans les conversations.

— Zhang, ce n'était pas dans le marché, s'inquiéta Taehyung, bien qu'il ne laissait rien transparaître.

— Je te l'ai dis Kimi, c'est elle qui choisit.

— Alors, relança Ara, votre réponse ?

Toujours pris au piège par les deux hommes qui le maintenaient, Jungkook semblait attendre que Taehyung accepte pour qu'il agisse. Pourtant, de son côté, le noiraud se retrouvait de nouveau à faire face à un dilemme de taille.

— Tout ce qui est à toi est à moi Taehyung, pas vrai ?

Taehyung tourna légèrement la tête pour faire face à Jimin, qui ne bougeait plus, les yeux perdus dans le brouillard. Non pas qu'il était une mauviette, loin de là, seulement, la simple idée de se retrouver à la merci de cet homme fou à lié le rendait si nerveux, qu'il ne pouvait retenir ses mains de trembler.

— Chéri, c'est ennuyant, je veux le voir combattre, se plaignit Ara.

— Taehyung, ce que je veux, c'est un vrai combat. Sinon, ce serait match nul, et quel dommage de devoir refaire le sourire de ce beau garçon...ou plus, souffla Lay en fixant malicieusement Jimin.

Réfléchissant à toutes les options qui se présentaient à lui, Taehyung se sentit tout de même idiot de ne pas avoir penser au fait que Lay finirait par les faire s'entretuer. L'idée lui avait traversé l'esprit, mais il avait de toute même espéré que cela n'arrive jamais.

— Chéri ! Je veux mon jouet !

— Kimi, je te laisse encore trois secondes.

Il devait choisir, et il était le seul à pouvoir le faire.

Le temps n'avait jamais paru aussi traître qu'à cet instant, et Jungkook voulut hurler à Taehyung se bouger le cul à choisir avant qu'il ne fasse à sa place, après avoir croiser le regard effaré de Jimin qui s'était complètement crispé sur son siège.

— Une.

Dans le pire des cas, Jungkook finirait encore par se rendre dans la demeure de Lay, mais quoi qu'il arrive, Taehyung ne le laisserait jamais y aller seul.

— Deux.

Le plus important maintenant, était que Jungkook comprenne qu'il fallait jouer la comédie jusqu'au bout pour réussir le plan.

— Tr-

— C'est d'accord.

— Ah, haha ! Escortez le jusqu'au ring ! Allez-y, vite ! Vite ! hurla Ara de joie, poussant même Jungkook du bout de son pied, avant que les hommes ne le traînent jusqu'en bas.

— Voilà enfin que tu prends de bonnes décisions Kimi, tu verras, ce combat sera grandiose.

Prenant une profonde inspiration, Taehyung ne lui répondit plus et ses yeux s'ancrèrent sur la silhouette de Jungkook qui fut mené jusqu'au ring. Comme pour Namjoon, on lui retira ses effets personnels, et sa veste, avant de le faire grimper sur la scène.

Alors qu'il reprenait encore ses esprits, lorsqu'il releva la tête, Namjoon tomba nez à nez avec son cadet, et fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— C'est son choix.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Ils veulent qu'on se batte.

Les sourcils froncés, Namjoon tourna la tête à toute vitesse en direction de Taehyung, avant de se concentrer sur Jungkook à nouveau.

— Quelles sont ses conditions ?

— La fille...elle veut que je sois sa récompense si je gagne, mais si c'est toi qui gagne, Lay prendra Jimin. Namjoon, il fera du mal à Jimin si on ne le fait pas.

— Ecoute-moi bien Jungkook, souffla l'ancien colonel en s'essuyant une dernière fois le menton, et commençant à se mettre en position. Je ne t'ai pas entraîné pour rien.

— Qu'est-ce-

— Tu vas te battre contre moi, compris ?

— Tu me demandes de me battre, contre toi ? Vraiment ?

— Oui, Jungkook. Je veux que tu frappes, comme si j'étais ton ennemi.

Jungkook se mit à rire nerveusement, passant la langue sur ses lèvres et contre sa joue.

— Jungkook, je t'ordonne de te battre, de toutes tes forces.

Néanmoins, Jungkook sembla encore hésiter lorsque Lay lança le début des hostilités.

Cette fois-ci, contrairement à leur entraînement, Namjoon fut le premier à s'élancer vers lui, essayant de lui lancer un coup droit que Jungkook eut le temps d'esquiver. Il ne fit que ça, esquiver encore et encore, semblant réfléchir à ce qu'il devait faire ou non, face à celui qui était censé être un de ses compagnons.

Il se souvint alors de la façon dont Namjoon était venu le chercher, de ce qu'il lui avait dit ce jour-là, alors qu'il avait, encore une fois, penser à mettre fin à ses jours, puis à tout ce qu'il lui était arrivé depuis qu'il avait fait le choix de le suivre.

— Jungkook ! Je t'ai dis te de battre, merde !

La mâchoire crispée à souhait, les poings serrés devant son visage, Jungkook avait l'impression que son cerveau entier bouillonnait, parce que merde, ce n'était pas ce qu'il avait prévu dans sa petite tête. Et le simple fait de savoir que Lay le regardait de son foutu perchoir à la con, le rendait de plus en plus en colère. Il pouvait le sentir dans tout son corps, la façon dont son sang grimpait si vite jusqu'à sa cervelle, jusqu'à le rendre fou de rage.

— Jungkook !

Alors, pris d'un élan de surplus, d'un élan de trop plein, Jungkook surpris son aîné en lui faisant une suite parfaite d'un JAB-Cross-Crochet, ce qui lui permit de prendre l'avantage et de surprendre son aîné une fois de plus, en lui assénant un sévère coup de pied dans les hanches.

Cet enchaînement brutal de coups fit tanguer Namjoon, tandis qu'il cracha automatiquement un peu de sang avant de se reprendre. Pourtant, cela ne l'empêcha pas de sourire, et de se reprendre aussitôt, prêt à se défendre.

Habité par la haine et tout ce qui se tramait dans son putain de cerveau, Jungkook laissa même tomber ses défenses et avança jusqu'à Namjoon, qui lui envoya deux coups, dont un bien placé qui lui blessa la joue gauche, mais pas assez puissant pour le maintenir à distance. Namjoon tenta bien que mal de l'esquiver, mais il comprit que c'était inutile lorsqu'il vit les yeux noirs de Jungkook le toiser, alors il opta pour la seule option qui lui vint en tête, l'étreinte. Cependant, il échoua, et se fit sauvagement attraper le bras par son cadet, qui lui brisa presque le poignet, avant de lui attraper les deux épaules et de lui donner un horrible coup de genoux dans le ventre.

Agresser violemment par ce coup qu'il ne pu appréhender, Namjoon essaya de le repousser une nouvelle fois, réussissant à nouveau à le toucher, mais Jungkook semblait être totalement en transe, et rien ne pouvait l'arrêter. C'était comme si tous ces bruits de foule n'existait plus, comme s'il avait abandonné son corps pour laisser parler toute sa colère.

Lui, qui il y a encore quelques minutes était totalement chamboulé par la situation, avait perdu toute trace d'humanité.

Ses poings ne cessaient de frapper, faisant écho à la précédente technique de Yongguk, mais cela aurait été bien plus facile si il n'y avait pas mêlé l'agilité de ses jambes et de ses pieds. Il était presque devenu impossible pour Namjoon de le toucher, ou même de le repousser, ce qu'il finit par faire en lui attrapant les cheveux pour le repousser en arrière.

Clairement, s'il continuait ainsi, il finirait même par le tuer.

— Jungkook !

Mais il ne répondait plus à rien, il n'était même plus connecté à son propre corps tant ses yeux étaient noir, aussi sombres que les ténébres les plus profonds.

Namjoon comprenait mieux maintenant, pourquoi plus tôt, Jungkook lui avait expliqué qu'il avait passé sa vie à contrôler sa colère. Puisqu'il pouvait être bien plus dangereux que n'importe lequel d'entre eux, bien que cela pouvait leur être un atout.

Oui, un atout, du moins, s'il finissait par réussir à lui faire retrouver la raison. Car plus les minutes passaient, plus Jungkook perdait le contrôle sur son propre jugement, devenant de plus en plus féroce dans ses coups. D'ailleurs, il avait même surpris le reste de ses camarades plus haut, et encore plus Taehyung, qui avait rapidement perdu son sourire glorieux.

Alors il ne s'était pas trompé, Jungkook avait bel et bien joué le pauvre garçon perdu et faussement téméraire, car ce qu'il voyait là n'était autre que la réelle démonstration de ses forces. Il n'y avait plus de place aux mensonges, et bien qu'il était loin pour en discerner les détails, Taehyung imaginait la façon dont les traits du visage de Jungkook devaient être tirés. Les cernes de son front étaient sévères, sa mâchoire tendue et ses muscles dur comme du béton.

Clairement, si personne ne l'arrêtait d'ici peu, il finirait même par devenir une véritable menace pour Namjoon. Ce dernier venait tout juste de perdre pied, et se protégeait comme il le pouvait à l'aide de ses bras et de ses genoux, alors que Jungkook continuait de le marteler de coups.

Aux côtés du noiraud, Lay et sa compagne avaient les yeux qui scintillaient d'excitation. Tandis que l'un passait sans cesse la main sur ses lèvres, l'autre applaudissait comme un enfant face à un spectacle de voitures. C'était complètement dingue comme situation, et pourtant, l'un comme l'autre semblait attendre de savoir qui allait mourir le premier.

— Ça suffit, prononça doucement Taehyung lorsqu'il vit Namjoon se relever avec peine.

Il avait pensé à tout, mais Dieu qu'il s'en voulait dorénavant, de ne pas avoir pensé à l'éventualité que Lay se moque de sa naïveté, en utilisant ses propres armes contre lui.

Pourtant, malgré sa faible demande, Lay faisait mine de n'avoir rien attendu, continuant de suivre le combat sans en rater une miette. Soudain, Namjoon fit un exploit, touchant Jungkook au visage, ce qui le fit basculer et tanguer, mais Jessy hurla de peur lorsqu'elle le vit se reprendre aussitôt, pour foncer tout droit sur l'ancien colonel.

Il fallait qu'on l'arrête, il était nécessaire à ce que le spectacle se termine maintenant, avant que Namjoon n'y laisse ses dernières forces. Il était épuisé, et quand bien même il était fort, le fait de devoir combattre son propre camp avait dû l'angoisser au plus haut point. Surtout, il fallait dire qu'il s'était lui-même mis en danger sans le savoir, apprenant à Jungkook toutes ses meilleures techniques, plutôt, dans l'après-midi.

Sous les yeux de tous, Jungkook attrapa alors le cou de Namjoon, le forçant à plonger ses yeux dans les siens, l'obligeant alors à abandonner toutes ses défenses. C'est lorsqu'il leva le bras, le poing serré prêt à tomber, que tous les souffles du public furent coupé, que Jessy hurla son nom pour l'en empêcher, que Jimin se leva aussi de son siège pour la maintenir, et enfin, que Taehyung cria férocement :

— Ça suffit !

S'apercevant enfin que Taehyung avait parlé, Lay détourna les yeux du ring, et le regarda avec dédain, avant de faire signe à ses hommes pour qu'on puisse les séparer. Ainsi, Jessy et Jimin reprirent leur souffle, tout comme Hoseok qui ne savait plus quoi faire pour maintenir son calme, avant que l'on traîne les deux combattants comme des moins que rien jusqu'en haut des gradins.

Plus bas, deux nouveaux hommes s'étaient fait tirer de force sur le ring, afin de ne jamais priver le public de spectacle.

Lorsqu'il vit leurs visages, Taehyung serra la mâchoire de nerfs, les poings serrés. Namjoon était complètement défiguré, mais pourtant, il restait aussi droit qu'un piquet. C'était sa force, à ce grand homme, qui ne connaissait jamais de moment de faiblesse face à ses ennemis. Cependant, Jessy ne put s'empêcher de verser quelques larmes, la main sur la bouche, lorsqu'elle le vit cracher du sang à ses pieds. A ses côtés, toujours en totale transe, Jungkook se débattait comme un fou pour se dégager de la prise des hommes qui le maintenait tel un prisonnier.

Il avait quelques égratignures, certes, et Namjoon ne l'avait pas épargné non plus. Mais c'était comme si tout cela n'était qu'une formalité pour lui, et c'est en croisant son regard, que Taehyung comprit qu'il se cachait aussi quelque chose de très profond, de très sombre, derrière tout cela.

— Nous pouvons dire que Jungkook est le gagnant, qu'en penses-tu, chérie ? s'adressa alors Lay à sa belle.

Fixant ce dernier avec intérêt, Ara se mit à frémir de plaisir, ou peut importe ce que c'était, avant que son visage ne soit décoré d'un malicieux sourire :

— Oui...il est le gagnant, ça ne fait aucun doute.

— Regarde moi un peu ça Kimi, on dirait que ton chien ne sait pas contrôler sa force, il a complètement détruit le beau visage de l'un de ses camarades. C'est presque dommage, pas vrai ?

Pour éviter toutes erreurs, Taehyung préféra se taire, préférant garder toute son attention sur le visage de Jungkook, qui semblait enfin retrouver un peu de bon sens.

— Est-il pardonné, mon amour ? lança de nouveau Lay.

— Il le sera, lorsque j'aurais reçu ce que je veux, dit-elle en se lavant pour s'approcher de Jungkook.

Alors qu'il pensait qu'il agirait de façon à la repousser férocement, Taehyung fut surpris de le voir se contenir, le corps tremblant, mais les yeux fixant la jeune femme, comme s'il attendait de voir ce qu'elle allait faire. Mais elle ne fit rien de plus que d'attraper son avant-bras, et de sourire à son amant :

— Je veux pouvoir le féliciter, pour avoir gagné ce combat.

— Il semblerait que ton homme soit convié par Madame, Taehyung. Il va devoir nous suivre.

— Il ne partira pas d'ici.

— J'ai dis que je voulais mon jouet ! cria Ara, tapant même du pied sur le sol comme une pauvre gamine en plein caprice.

— Je refuse de laisser partir, reprit Taehyung avec ténacité.

— Semblerait-il que tu te rebelle, Kimi...écoute, tu ne devrais pas jouer au plus fort, tu risquerais de lui faire très mal, prononça Lay en faisant un signe de la main, et aussitôt, un des hommes maintenant Namjoon lui envoya un poing dans l'abdomen.

L'ancien colonel se courba aussitôt de douleur, et Taehyung ne se demandait même s'il ne s'était pas blessé plus profondément que ce qu'il ne laissait voir, et cela le fit voir rouge.

— Tu n'as aucun droit de t'amuser avec mes hommes comme si c'était les tiens !

— Mais bien sur que je le peux, parce que j'ai tous les droits, et que toi, tu n'as rien. Qu'est-ce qu'il peut bien te rester Taehyung, hm ? Dis-moi, je serais curieux de savoir ce qui te donne soudainement l'envie de vouloir agir contre mon gré, alors que je pourrais faire crever tes deux chiens en rien de temps.

L'ambiance n'était plus à la fête, et quand bien même cela n'avait été que du paraître, plus personne n'osait intervenir entre les deux hommes, qui se rapprochaient dangereusement, quitte à finir tête contre tête.

— Il va venir avec nous, puisque c'est qu'elle a demandé, dit Lay en relevant légèrement le menton, souhaitant montrer une quelconque supériorité.

— Si je refuse ? cracha Jungkook.

— Et bien...c'est simple, sourit Lay en faisant signe à ses hommes qui mirent Namjoon à genoux. Je le tuerais de mes propres mains.


*


Pendant ce temps là, envoyé en mission bien avant que le reste de l'équipe ne rejoigne l'underground, Yoongi et Jin parcouraient les jardins de la demeure de Lay tel de véritables espions. Cela avait été un véritable jeu d'enfant pour le hackeur, bien que leur ennemi soit redoutable il n'était pas moins à l'abris d'un phishing, ce qui leur a permis de récupérer les données personnelles nécessaires pour déstabiliser la sécurité du bâtiment. Ainsi, ils avaient pu traverser les jardins sans encombre.

Le but était simple, grâce à l'aide de la mise à jour du plan de l'habitacle, ils devaient réussir à copier les données du système, afin de pouvoir circuler librement dans la maison et de trouver la salle au collier pour finir par le scanner et l'échanger.

— Bon Zuckerberg, tu te bouges le cul ou bien ?

— Si tu la fermais un peu peut-être que j'irais plus vite.

— Alors déjà, dans un premier temps, je ne te permets pas de me parler comme ça ? Et puis merde Yoongi-ah on est là depuis deux heures maintenant et si les foutus cleps se la ramènent je te jure que je t'abandonne à ton sort, t'entends ?

— Jin, ferme la.

— Non mais tu t'es vu ? Avec tes machines là, on dirait un colabo, j'aurais mieux fait de-

— Jin.

— Quoi ?

— S'il te plait...ta gueule.

Ouvrant grand la bouche pour rétorquer, le pilote ne put sortir un son, avec son air si déçu décorant l'entièreté de son visage. Cela dit, il écouta son vieil ami, et ne répondit rien. En vérité, bien qu'il était toujours un peu fatigué du à ses blessures et toutes ses émotions qui lui avaient fait tourner la tête, Jin essayait tant bien que mal de ne pas paraître démuni face au reste de son équipe.

Après la maigre discussion qu'il avait pu avoir avec sa future femme, il avait retrouver quelques forces, surtout celles qui lui avaient permises de reprendre du poil de la bête, mais maintenant, il angoissait.

Avant que leur chemin ne se sépare, Namjoon lui avait confié cette mission, à lui et Yoongi, sachant que tous les meilleurs éléments de Lay le suivraient à l'underground. Quoi qu'il arrive, la mission restait risquée et périlleuse, et aucun d'entre eux ne pouvaient communiquer avec les autres. C'était la règle, pour éviter de se faire prendre bêtement.

Maintenant, Jin se demandait ce qu'il pouvait bien se passer de leur côté, si ses amis étaient toujours sains et saufs, car bien qu'il faisait le pitre toutes les dix secondes, il pouvait sentir son coeur battre fortement à l'intérieur de sa poitrine, de peur qu'il ne leur arrive malheur. C'est vrai, après tout, à chaque fois qu'ils avaient croisé le chemin de Lay, un d'entre eux se retrouvaient toujours dans de beaux draps.

Bien qu'on puisse penser le contraire, Jin y avait réfléchi, et commençait sérieusement à se demander si tout cela n'était pas le but de leur ennemi. L'idée n'était pas mauvaise finalement, car si l'on arrivait à déjouer l'équipe adversaire en renversant leurs boucliers et leurs forces une à une, tous finiraient par devenir fou en se montant l'un contre l'autre...pas vrai ? Ou alors, les risques deviendraient si grands et les blessures si profondes, qu'il ne pourrait y avoir de retour en arrière.

— Dis, Yoongi.

— ...Hm ? répondit brièvement le hackeur, en restant concentré sur tous les codes qui défilaient sur son son écran.

— Tu crois qu'ils vont bien ?

— Je crois que tu devrais avoir plus confiance en eux, Jin.

— J'ai confiance, j'ai...je sais que je peux leur faire confiance, mais ce n'est pas dangereux de se séparer, quand on sait que notre ennemi est un gros malade mental près à nous couper la tête au moindre mouvement ?

Sentant que son ami perdait son sourire, Yoongi se retourna afin de lui faire face, les genoux toujours pliés au sol.

— On a déjà connu l'Enfer, non ?

— Je crois que c'était rien, comparé à aujourd'hui.

— Ecoute mec...souffla Yoongi en passant une main sur son visage, t'as beau être le gars le plus casse-couille de la planète, t'en reste pas moins intelligent. Je sais que derrière tes blagues de merde et derrière ton air joviale se cache un bon gars au grand cœur, tout comme celui de Nam. Je sais aussi que tu as peur, et crois moi, je te mentirais si j'te disais pas qu'aucun d'entre nous ne peux te comprendre. On a peur nous aussi, mais on sait dans quoi on s'est embarqué et on doit avoir confiance. Si tu ne peux pas avoir totalement confiance en chacun d'entre nous, essaye de l'être pour toi-même. C'est ce que j'ai toujours fait, et j'suis jamais mort, hein ? Alors prends tes couilles à deux mains, remonte tes manches et bats toi pour ta femme. Au moins, tu m'feras le plaisir de t'entendre dire à ton gosse que t'as tous les mérites...

Après la longue tirade du hackeur, Jin resta sans voix. Il le connaissait depuis longtemps, mais il ne l'avait jamais entendu déblatérer plus de dix mots sans insultes ou blagues douteuses à son égard. Malgré tout, il l'adorait, comme un frère, et même s'ils se tiraient toujours dans les pattes, il lui était reconnaissant de l'avoir accepté et aimé tel qu'il est. C'était certainement l'une des forces de leur groupe à l'époque, et c'est également ce qui l'avait poussé à se replonger dans cette folle aventure, à leurs côtés. L'argent n'était que partie remise, à côté de l'adrénaline et de la victoire.

Peut-être que c'était ça aussi, être soldat.

— Jin ?

Oui, Yoongi avait raison, il ne devait pas se relâcher. Pour lui, pour ses amis, et pour sa femme. De toute façon, tout ne faisait que commencer, et pour gagner, il fallait savoir mener la partie comme un chef et ce, jusqu'à la fin.

— Eh, tu pourrais me répondre quand même, espèce de-

— Attends, tais toi !

S'agrippant à son ami tel un panda à son bambou, Jin lui coupa la parole en lui déposant la main sur ses lèvres. Si Yoongi commence à se débattre pour se détacher de son emprise, il finit par comprendre son geste, lorsqu'il entendit ces bruits au loin. Il ne fallut pas plus de temps avant d'entendre des moteurs et d'apercevoir deux voitures se garer devant les grandes portes d'entrée de la demeure.

— Merde...

— Putain enlève tes mains, je vois rien !

— Yoongi...Taehyung et Jungkook sont là aussi...?

— Quoi ? Merde Jin, bouge !

— Mais...et les autres ?

Agacé, Yoongi finit par arracher les mains de son ami de son visage, puis il avança doucement, toujours en restant accroupi afin d'être caché par les buissons, afin de voir par lui-même. Effectivement, seul Jungkook et Taehyung étaient là, accompagné de Lay, sa compagne, et ses deux toutous. Cependant, le visage de Jungkook était assez amoché, et il ne portait plus sa veste de costume. Les manches de sa chemise blanche étaient retroussées, et tachées de rouge...Du sang, pour sûr. 

Qu'avait-il bien pu se passer en leur absence ? Les autres étaient ils en danger ?

Non, puisque même s'ils ne pouvaient pas se contacter, Yoongi avait pensé à filer un petit boîtier minuscule à Jimin, qu'il aurait activé au moindre danger. Alors, dans ce cas...

Avant qu'il ne puisse conclure, le hackeur vit Ara rire à pleins poumons, avant de s'élancer vers Jungkook et de lui prendre la main. Étonnamment, il ne refusa pas, et la suivit même jusqu'à l'intérieur de la maison, bientôt suivit par les quatre autres qui disparurent aussitôt.

— Putain Yoongi, c'est quoi cette histoire ? chuchota Jin dans son dos.

— On doit y aller.

— Hein ? Mais tu as fini ?

— J'ai fini juste avant de te faire la cour, maintenant tais-toi, on remballe et on se casse.

Au même moment, le talkie walkie de Yoongi se mit en route, et il l'attrapa à temps avant d'entendre la voix robotisée de Hoseok leur annoncer :

— Rentrez au plus vite, faut qu'on parle.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Yoongi et Jin rangèrent leur matériel et filèrent comme de véritables espions jusqu'à la voiture qu'ils avaient cachée plus bas, sur la colline. Lorsqu'il lança le moteur, Yoongi le tint d'une main et balança un écran sur les cuisses de Jin, qui fit la grimace en lui demandant ce qu'il comptait faire avec l'engin.

— Connecte toi aux caméras, on doit suivre ce qui va se passer.


*


— Qu'est-ce qu'on fout ici ?

— Tu ne vas quand même pas laisser ton garde du corps tout seul, n'est-ce pas Kimi ?

— C'est lui qui doit me protéger, pas le contraire.

— Pourtant, tu as tenu toi-même à nous suivre, lança Lay en souriant.

Un sourire à en faire froid dans le dos, sans doute.

— Aimes-tu le cinéma, Kimi ? Je me souviens que lorsqu'on était jeunes, tu adorais ça.

— Quel intérêt ? Où est Jungkook ?

Faisant signe à ses hommes pour qu'on lui rende service, Lay prit ensuite place dans un fauteuil qui avait l'air très agréable à vue d'œil, avant d'encourager Taehyung à l'imiter.

— Voilà ce que je te propose, reprit Lay en croisant les mains sur ses genoux, je m'ennuie, alors je te propose de regarder un film.

— Je ne suis pas venu jusqu'ici pour suivre tes idées à la con Zhang, réponds moi. Où est Jungkook ?

— L'impatience est un défaut, Kimi.

— Mais qu'est-ce que tu vas t'imaginer, putain ?

— Tu sais quoi, je suis certain que tu vas l'aimer ce film...Parce que le personnage principal, ne serait nul autre que ton beau petit protégé.

Chose dite, une lumière s'alluma devant eux, derrière la vitre satin qui les séparait d'une pièce où régnait seulement un grand lit. C'était du pur délire, ou bien encore du pur voyeurisme, mais Taehyung comprit que cette pièce n'était pas là par hasard. Si d'après leurs sources, Ara était elle-même une "employée" de son propre amant, c'était certainement dans cette même pièce qu'elle devait tourner la plupart de ces films douteux qui faisait d'elle la plus grande star de leur réseau pornographique.

Pourtant, Taehyung ne vit aucune caméra décorer la pièce, peut-être avaient elles été dissimulées ? Il n'en savait rien, mais ce petit jeu commençait réellement à le faire bouillonner. Néanmoins, lorsque les deux chiens de gardes Lay refirent surface dans la pièce, il dut se résoudre à s'asseoir à son tour, attendant malgré lui la suite des événements.

De l'autre côté, ne se doutant pas un seul instant qu'il était observé, Jungkook finit enfin par reprendre ses esprits, ouvrant les yeux, et découvrant qu'il était désormais loin de l'arène dans laquelle il avait perdu la tête. A vrai dire, il était complètement déconnecté de la réalité lorsqu'il avait laissé sa colère prendre le dessus, et même durant le trajet, ses yeux étaient restés aussi sombres que les abysses.

Soudain, un parfum sucré vint envahir ses narines, et lorsqu'il releva la tête, il tomba nez à nez avec la belle Ara, le fixant avec intérêt.

— Bon retour parmi nous, vainqueur.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Moi ? Absolument tout ce que tu voudras, après tout, tu es le gagnant du combat. J'étais certaine que tu réussirais, et te voir te battre avant tant de rage m'a tellement...excitée.

Le jeune homme ne lui répondit pas, et se contenta de froncer les sourcils. Comme la première fois où il s'était entretenu avec elle, cette jolie fille lui faisait beaucoup de peine. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à compatir, puisqu'il n'y arrivait pas. C'était chose impossible chez lui, depuis presque toujours. La compassion était un concept qui ne faisait pas partie de son être, et peut-être était-ce à cause de toutes ces années de souffrances, durant sa jeunesse. Ou bien encore, à cause de l'éducation sévère qu'il avait suivi, si ce n'était pas ce qui le poussait à vivre, encore aujourd'hui.

Alors qu'il la fixait sans grandes attentes, Ara vint jusqu'à lui, et prit place sur ses genoux, plaçant les siens de chaque côté de ses cuisses, sur le lit.

— Cette fois-ci, j'aimerais aller jusqu'au bout des choses...

N'importe quel homme aurait senti son cœur battre jusqu'au bas de ses parties génitales dans une telle position, et avec une telle beauté sur les genoux, prête à se donner au premier feu vert. Pourtant, Jungkook n'en faisait pas partie. Il ne fallait pas se méprendre, il la trouvait vraiment très belle, et il fallait dire que malgré son visage peinée et ce maquillage trompeur, elle détenait ce petit brin de vie qui faisait d'elle une femme envoutante. Son parfum aurait certainement pu être un poison, dont la vocation aurait été de rendre fou n'importe quelle proie. Ses yeux auraient pu être des armes tranchantes, rendant un homme aussi faible qu'un insecte.

Oui, malgré sa pauvre condition, malgré tout ce qu'il avait vu en elle, tout ce qu'elle cachait, Jungkook la trouvait véritablement belle.

Mais ce n'était pas ce qu'il convoitait.

— L'autre fois, commença Ara en déposant ses lèvres sur la base de son cou, tu m'as demandé ce qui pourrait me faire plaisir...

— Hm...

— Je te veux, Jungkook.

A ces paroles, la jeune femme déposa l'une de ses mains sur les boutons de sa chemise, commençant doucement à les défaire d'un coup de maitre.

Jungkook, lui, sentit son corps frémir, et la jeune femme du prendre cela comme un appel au plaisir, bien que le jeune homme lui, savait que la raison était tout autre.

Il bouillonnait, non de plaisir, mais de hargne.

Tous ces événements commençaient sérieusement à l'agacer, premièrement car il détestait l'idée de devoir agir pour une autre personne que lui-même. Deuxièmement, son combat l'avait tant remué, qu'il pouvait sentir ses muscles se raidirent au moindre mouvement. Il se fichait totalement de ce que voulait cette fille, et à vrai dire, il aurait pu l'étrangler sur le champ, rien que pour la faire taire. Ce fut peut-être la façon dont elle voulut lui retirer sa chemise qui le fit agir, l'attrapant par les cuisses pour la retourner le dos à même le matelas.

Leurs regards se croisèrent, et lui qui avait pensé lire dans la peur dans les siens, ne put saisir qu'une grande excitation. Après tout, elle couchait avec l'homme le plus tordu du pays, enfin, de ce qu'on pouvait déduire.

La main de Jungkook atterrit très vite contre sa poitrine, puis son cou, qu'il serra légèrement, mais assez pour la faire haleter.

— C'est vraiment ce que tu veux ?

La jeune femme répondit seulement en hochant la tête, et ramenant ses jambes autour du dos de son vis-à-vis. Elle le voulait, et n'avait pas menti. D'ailleurs, c'est même elle qui avait tout manigancé pour se retrouver avec ce bel apollon sur ce lit. Elle le voulait, tout entier, rien que pour elle.

Rien que la façon dont il la regardait la rendait folle, et même si sa poigne sur son cou lui faisait mal, elle en voulait encore plus.

— Je pourrais te faire mal jusqu'à ce que tu en pleures, dit-il, la mâchoire serrée.

— C'est...c'est ce que je...je veux...

— Tu es peut-être belle, mais regarde toi, tu ne sais même pas ce que tu fais. Ni à qui tu te donnes.

De son autre main, Jungkook vint serrer la taille, puis il la fit glisser jusqu'à sa cuisse, pour remonter légèrement sa robe.

— Sais-tu à quel point je te détruirais, si tu me laissais faire ?

— Je..tu es...j-je...

— Je ne te laisserais même pas me regarder et je te retournerai contre ce lit, jusqu'à ce que tu t'étouffes pour ne pas entendre tes cris, siffla Jungkook.

A vrai dire, ses pensées étaient totalement ailleurs. Ses yeux étaient ancrés dans ceux d'Ara, mais ses paroles, elles, ne lui étaient pas dédiées.

— Je sens à quel point tu me veux à chaque fois que tes yeux se posent sur moi, et tu cherches encore à me faire languir, hm ?

Après tout, il se doutait très bien du fait que Taehyung se trouvait non loin. Peut-être même qu'il devait assister au spectacle. Et puis, il était tout à fait conscient que l'intimité n'était pas le maître mot de cette pièce.

Il avait remarqué la vitre sans teint.

— Jun-Jungkook...

— Qu'est-ce que tu attends, hm ?

D'un seul coup, Jungkook attrapa la racine des cheveux de la jeune femme, qu'il serra encore plus fort, et rapprocha son nez de sa joue. Il huma son parfum, vicieux et sucré, ce qui le fit grogner dans sa barbe, avant de se rapprocher de ses lèvres, sans jamais les toucher.

— Je n'ai encore rien fait, et tu trembles déjà.

— S'il...t-te pla-

— A vrai dire, je ne t'aurais même pas demandé ton nom.

Lorsque Ara senti que les lèvres de celui qu'elle convoitait étaient tout prêt, elle ne put s'empêcher de fondre les siennes contre sa chair, sentant alors son ventre se tordre de douleur et de plaisir. Puisqu'au même moment, Jungkook agrippa son cou d'un poigne saisissante, sans même se douter des marques qu'il laisserait sur sa peau. Il gémit aussi, contre ses lèvres, tandis qu'elle essayait tant bien que mal d'accéder à sa langue, en vain.

— Tu n'es qu'une impatiente, capricieuse, faussement précieuse. Rien d'autre qu'une égoïste qui se croit plus haut placé que tout le monde.

— Je veux...j-je...toi...

— Dis-moi pourquoi je devrais être ta récompense, alors que tu n'as rien fait pour gagner ? Quand c'est à moi de faire tout le sale boulot à ta place ?

Totalement éprise par sa voix aussi rauque et froide, Ara ne put répondre, serrant ses jambes encore plus fort contre le bas de son dos. La voilà qu'elle commençait déjà à mimer des mouvements de vas et vient, sentant tout de même que son vis-à-vis réagissait à ses actes. Oui, elle pouvait sentir la bosse proéminente qui gagnait de l'ampleur dans son pantalon et cela la rendait encore plus avide de son toucher.

Cela dit, elle ne pouvait pas se douter qu'elle était nullement la cause de ces émois.

Ainsi, les mains de Jungkook commencèrent à caresser la douce peau des cuisses de la jeune femme, avant de remonter sa robe, encore et encore, jusqu'à ce que le tissu n'atteigne ses clavicules. Désormais, il pouvait apprécier le magnifique corps d'Ara, qui ne cessait de gémir, même contre sa poigne.

Sa beauté ne s'arrêtait pas seulement à son visage, et en la voyant ainsi, Jungkook put comprendre pourquoi Lay gardait une aussi belle créature auprès de lui. Elle était le cauchemar de toute femme, parfaite, sans une once de défaut, si bien qu'elle aurait pu faire baver plus d'un mannequin rien qu'en ondulant ses jambes. Oui, les photographes et les agences se l'auraient arraché, si seulement elle n'avait pas eu cet air constamment brisé sur son visage.

Maintenant, Jungkook pouvait voir à quel point ses gestes, mêmes minimes, faisaient trembler son corps au point de lui provoquer un chair de poule saisissante. Elle était à lui, sans même qu'il ne dise un mot.

Puis ce fut au tour d'Ara de prendre les devants, passant ses mains mains sur ses épaules pour faire glisser les manches de sa chemise sur ses bras, et lorsqu'il se redressa tout en lâchant jamais son cou, elle la lui arracha.

— Es tu seulement sûr que c'est ce que tu veux ? relança Jungkook d'une voix profonde.

— J-je...c'est c-ce qu-que...

— Réponds-moi, je veux savoir si c'est ce que tu veux, reprit Jungkook en détournant les yeux en direction de la vitre sans teint.

Il n'était pas dupe, et il savait.

Il savait que derrière cette vitre, se trouvait celui qu'il désirait vraiment. Toutes ces paroles lui étaient dédiées après tout, et il n'avait besoin que d'un signe, un seul, pour tout arrêter.

Alors il attendit, sentant la jeune femme se dandiner sous ses jambes, le bout de ses doigts se balader et griffer son torse, il attendait.

Pourtant, ce signe ne vint jamais.

— Très bien, souffla-t-il dans un rictus.

Dans un geste totalement maitrisé, Jungkook attrapa alors le visage de la jeune femme, et le tira jusqu'à lui pour fondre ses lèvres aux siennes. Il l'embrassa avec fougue, mêlant enfin sa langue à la sienne, lui offrant toute l'attention qu'elle désirait, et la portant que d'une seule main. Cependant, il ne lui laissa pas le temps de respirer convenablement, et la repoussa sauvagement sur le matelas, avant de s'attaquer à sa ceinture. Il ne lui suffit que d'un mouvement pour faire tinter cette dernière avec le bouton de son pantalon, et alors qu'il s'apprêtait à la retirer, la porte de la pièce s'ouvrit dans un énorme fracas.

— C'est fini, annonça Taehyung dans une rage sans pareille.

Comme un enfant qui venait de se faire prendre en flagrant délit, Jungkook leva alors les mains en l'air, avec un petit sourire malin sur le visage. Toujours sous ses jambes, la jeune femme, elle, resta sans voix, presque choquée d'être interrompu dans un si bon moment.

C'est Taehyung qui du le retirer du lit, le tirant de force par les épaules pour le tirer contre lui. Il récupéra sa chemise, qu'il lui enfonça entre les mains, puis il l'attrapa par le poignet et le tira en dehors de la chambre.

— C'est terminé, on rentre.

Jungkook ne disait rien, et seul ce sourire mesquin habillait ses lèvres. Cela dit, il croisa bien vite le regard de leur hôte, qui les fixait avec le plus grand intérêt, les bras croisés contre son torse.

— C'était super, on se remet ça, pas vrai ? Laissez moi vous appeler quelqu'un pou-

— Quelqu'un est déjà là, le coupa Taehyung sans même lui donner une once d'attention.

Ainsi, les deux jeunes hommes quittèrent la demeure, Jungkook seulement habillé de son pantalon de costume et sa chemise froissée entre les mains, avant que Taehyung ne le pousse de force dans la voiture après avoir presque arraché la porte de ses mains.

Cette fois, le vase était plein.


*


Le trajet se fit dans un silence de plomb.

Bien qu'il existait une maigre distance entre eux, ni Jungkook, ni Taehyung, n'échangèrent un seul mot. Bien que Noguchi connaissait son maître depuis toujours, jamais il n'avait lu une telle hargne, si ce n'était pas autre chose, sur son visage. Alors il avait préféré fermer la vitre qui les séparait, afin de ne pas croiser son regard plus longtemps.

Le pauvre chauffeur avait ressenti une tension si puissante, qu'il en avait même eu les mains moites. A vrai dire, le tableau était peu joyeux. Jungkook avait été presque jeté dans le véhicule, à moitié dénudé et fixant le dehors tout du long. Taehyung, lui, n'avait cessé de le toiser avec insistance, comme s'il n'attendait qu'un seul geste, qu'une seule parole, pour lui hurler dessus.

Il ne se demandait bien ce qui pouvait se tramer dans la petite tête de ce dernier, qui, à vrai dire, était submergé de toutes sortes de pensées négatives.

Jungkook était en colère, contre lui-même, mais encore plus contre le noiraud. Comme cet imbécile arrogant avait pu le laisser aller aussi loin, pas vrai ? Bien plus que ça encore, pourquoi avait-il presque été prêt à le faire ? Cela ne lui avait peut-être rien coûté, certes, mais comment expliquer cette haine immense d'agir pour quelqu'un d'autre que soi-même ?

Pourtant, il ne pouvait pas le regarder.

Il ne pouvait pas le regarder, car s'il le faisait, il se jetterait sur lui. Pour la simple et bonne raison que cette envie le démangeait, elle le rongeait au plus profond de ses tripes jusqu'à remonter comme un mauvais relent jusqu'à sa gorge. Depuis ce fameux soir où Taehyung l'avait touché pour la première fois, il ne pouvait rien faire d'autre que d'y penser, tout le temps.

Constamment.

C'était à qui craquerait le premier, et Jungkook le savait, alors il ne pouvait le regarder.

Parce que c'était de la faiblesse, et que pour rien au monde, il ne s'abaisserait à cela.

Cela dit, Taehyung ne partageait pas ses pensées. Lui, ne pouvait détacher son regard du corps toujours plein de sueur de son vis-à-vis, de ses muscles contractés lorsqu'il prenait une respiration profonde, ou bien encore de ses mains veineuses qui resserrait leur poigne sur sa cravate.

Malgré tout, il ne pouvait oublier ce à quoi il avait assisté quelques minutes plus tôt, se demandant si Jungkook serait aller jusqu'au bout, et s'il avait réellement pensé à tout ce qu'il avait dit. Car il n'était pas dupe, il avait de suite compris que tout cela lui avait été dédié.

Et bon sang, que cela le rendait encore plus nerveux.

Enfin, la voiture arriva à bon port, et lorsque le moteur fut coupé, Noguchi fut le premier à sortir afin d'aller ouvrir la porte à son maître. Chose faite, Taehyung lui adressa un faible remerciement, et fila tout droit au jardin, qui donnait accès à une porte privilégiée jusqu'à sa chambre. Il était tout simplement hors de question de croiser quiconque à cette heure, encore moins pour subir tout un amas de questions quant à ce qui s'était passé chez Lay.

C'est lorsqu'il atteint finalement la porte, que Taehyung senti son poignet se faire agripper par une force sans pareille.

— Est-ce ça t'a plu ?

Pourtant, il était certain d'avoir entendu la portière de Jungkook claquer à son tour après son départ, et il avait pensé qu'il finirait par partir de son côté, comme toujours.

Pas cette fois, on dirait.

— Lâche moi tout de suite.

— Je t'ai posé une question.

— Jungkook, je t'ordonne de me relâcher.

— Je ne suis plus ton chien à partir du moment où la mission est terminée.

— Elle ne l'est pas.

— Réponds à ma question.

— Je t'ai dis-

— J'ai gagné, tu te souviens ?

Taehyung releva les yeux de son poignet, et tomba dans les orbes noires de Jungkook. Il ne faisait plus référence à l'underground, mais bien au combat qu'il avait partagé avant la soirée. Bien sûr, il n'avait rien oublié, mais il fallait à tout prix qu'il s'éloigne, avant de perdre pied.

— Tu n'as pas entendu tout ce que j'ai dis ?

— Je ne te laisserais pas faire, tu ne me détruiras pas, grogna Taehyung sans lâcher son regard.

Bien qu'il était celui qui devait mener la danse, il avait tout de suite compris qu'il se trompait. Ce n'était pas lui qui détenait les cartes, mais bien Jungkook, qui se mit à sourire, malgré ses blessures, malgré sa position.

— Tu en as envie.

— Je t'ai dis de me lâcher, ou sinon-

— Tu penses être celui qui me fera mal, Taehyung ? Penses-tu vraiment que je serais celui qui souffre ?

— Putain, lâche moi.

— Regarde-moi, Taehyung.

Lorsqu'il retira son poignet de force, Taehyung perdit presque pied quand Jungkook lui fonça dessus, le retenant d'un bras autour de la taille. Désormais, ils étaient plus proches que jamais, leurs souffles se mélangeaient l'un à l'autre. Il pouvait même sentir son cœur battre, lentement, tandis que le sien ne demandait plus qu'à exploser contre sa poitrine.

— Je sais que tu me veux.

— Je t'ai dit de dégager d'ici.

— Tu n'as toujours pas répondu à ma question, Taehyung, souffla Jungkook contre son oreille, tout en resserrant sa prise sur sa taille.

Seul Dieu savait à quel point elle était fine, élégante, et si...Bordel, Jungkook ne pensait qu'à le broyer entre ses bras, imaginant la façon dont il se tordrait de douleur et de plaisir.

— Je suis peut-être plus jeune, mais je ne suis pas dupe Taehyung. On se ressemble toi et moi, et je sais quel effet je fais, comme tu sais que tu plais aussi. On ne se dispute pas par haine, mais par envie. Dis-le.

Mais le noiraud ne répondit pas.

— Alors comme ça tu perdrait toutes tes défenses, juste parce qu'un beau mec te retient contre sa taille, hm ? Je te croyais bien plus imposant que ça? Taehyung. Ce n'est pas l'image que tu cesses de me montrer depuis le début. J'avais raison...j'avais raison quand je disais que tu n'étais qu'un impatient, un capricieux, tu n'es rien qu'un égoïste qui se croit-

Soudain, sans qu'il ne le voit venir, Jungkook perdit pied à son tour, se voyant valser dans la pièce, et envoyer tout droit contre la porte close, la mâchoire serrée entre deux doigts, et une poigne ferme.

— Ferme ta gueule, Jungkook. Tu ne sais rien, tu ne sais rien de moi, à part ce que je veux bien te laisser voir. Quelle que soit la raison pour laquelle tu te crois pousser des ailes, rentre bien ceci dans ton petit crâne : tu ne me détruiras jamais.

Contrairement à ce qu'il avait imaginé, Taehyung fut surpris de voir un sourire s'élargir sur le visage de Jungkook, avant que celui-ci ne soit accompagné de légers soubresauts.

— T'es au maximum de ta force ?

— Je pourrais faire exploser ta tête si je le voulais, et tu continues quand même à agir comme une merde, sous mes yeux, cracha Taehyung en resserrant sa main libre dans une poigne ardante.

— Et j'ai réussi, pas vrai ?

Fronçant les sourcils, le noiraud releva les yeux vers les siens.

— J'ai retenu ton attention, alors dis-moi, est-ce que ça t'a plu ?

La tension, l'ambiance générale, ou bien le simple fait de se retrouver aussi prêt de lui dans une situation aussi inattendue, Taehyung ne put saisir la raison pour laquelle il se sentit pris d'une envie inévitable de plonger férocement ses lèvres sur celles de Jungkook.

Le premier baiser fut bref. Rapide et maladroit. Un peu baveux et salace.

Il en fallut un deuxième, qu'il entreprit lui-même, tout en retenant Jungkook contre la porte. De cette façon, cela lui permettait de garder le contrôle, bien qu'il pouvait sentir tous ses muscles se relâcher l'un après l'autre.

Cette fois-ci, ce fut une explosion sans goût, mais assez pour le laisser à bout de souffle.

Dans un silence similaire à celui qui les avait bercé durant le trajet, les deux hommes se toisèrent, comme si l'un attendait que l'autre agisse, cherchant à sous tirer chaque saveur qu'avaient pu laisser échapper ces premiers baisers.

Puis ce fut au tour de Jungkook d'attaquer, sans ménagement, tirant Taehyung à lui comme une bête en rut, le forçant à s'agripper à ses cheveux trempés.

Chaud, interminable et désireux.

Ce baiser était une libération, une explosion de saveurs exquises, peut-être un peu trop salées et goutues, mais tout simplement divine. Mais ce n'était toujours pas assez, il en fallait plus.

Maintenant, l'un l'autre ne pensait plus qu'à se dévorer, arracher leurs vêtements et laisser tomber toutes leurs limites. Ce n'était plus un échange de douceur, bien qu'il n'en ai jamais eu, mais plutôt un nouveau combat. A celui qui serait le plus fort, le plus déterminé à posséder l'autre.

Leur danse interminable finit sa route sur le lit bientôt tout aussi débraillé que leur tenues, s'il y en avait encore. Lorsque l'un tirait les cheveux, l'autre mordait le cou. Lorsque le premier serrait la taille, l'autre broyait la mâchoire. Ce n'était pas des coups, mais cela laisserait des traces.

Quand Taehyung réussit à prendre le dessus, bien que cela ne dura quelques minutes avant que Jungkook ne le retourne complètement contre le matelas, il put apercevoir son torse habillé de toutes sortes de pansements. Celui de son ancienne blessure était toujours là, mais il y en avait d'autres, et bien que la simple sensation de sentir son amant gémir lorsqu'il les touchait le faisait bouillonner de plaisir, il ne pouvait que se demander quelles étaient leurs raisons d'être. Il y avait-il une raison de se demander pourquoi, ou bien était-il tout bonnement devenu paranoïaque ?

Le questionnement cessa aussitôt, lorsque Jungkook s'abaissa jusqu'à son aine, afin de l'embrasser ici et là, et de le mordiller à foison. C'était là une certaine façon pour lui de marquer son territoire, pensa Taehyung. Ou bien tout simplement, prenait il plaisir à le voir souffrir dans le tourbillon du plaisir.

Toute sa vie, Taehyung avait été celui qui donnait, mais ce soir, il découvrit le plaisir intense d'être celui qui recevait. Il n'avait même pas eu le temps de sentir les mains de son amant parcourir sa peau, avant que celui-ci ne le pénètre, et bon sang, ce fut une terrible délivrance.

Tout autant qu'un dilemme.

N'était-il pas en train de perdre la partie de son propre jeu, en le laissant agir ainsi ?

Peu importe, au Diable les reproches, le plaisir de la chair était devenu bien trop fort pour s'en préoccuper.

Ainsi débuta une longue série de vas et vients persuasifs et poignants, entremêlés avec des gémissements rauques, sans aucune paroles. Cependant, Jungkook n'avait pas menti. Il avait d'ores et déjà prévenu de ses faits et gestes un peu plus tôt, et comme il l'avait imaginé dans ses rêves, Taehyung était conquis.

Mais voilà, même lorsqu'il essayait de reprendre le dessus, son adversaire ne lui laissait jamais la main. Qu'il soit en dessous, qu'il soit au-dessus, il ne dirigeait plus rien. Il subissait, seulement, si l'on pouvait le dire ainsi, les coups de reins de son cadet, qui laissait échapper toute sa colère et sa passion.

Ou peut-être que la passion n'avait rien à faire ici, qui sait.

— Putain, souffla Jungkook dans un râle rauque.

C'était le dénouement de toutes ces semaines de résistance.

— Lai-laisse m-moi....t'attra-pper...

— Ja-jamais, putain de merde, Taehyung.

Ce dernier essaye tout de même de poser sa main contre la gorge de son amant, serrant d'une poigne aussi fragile qu'un chaton, tant le plaisir était intense. Il pouvait le ressentir, non seulement en lui, mais aussi tout autour. C'était à croire que Jungkook le dévorait de l'intérieur.

— Je veux t'entend...je veux t'entendre jouir pour moi, Tae-Taehyung.

— Jungkook...

— Hm...Putain, Taehyung, jouis pour...p-pour moi...

Avec force, Jungkook attrapa la nuque du noiraud et fit glisser sa tête jusqu'à son visage, se fichant complètement du fait que Taehyung pouvait avoir mal au dos dans cette position, continuant de maltraiter son entre avec endurance, tout cela seulement pour fondre ses lèvres aux siennes.

Ainsi, bien que combattant sans cesse pour la dominance, les deux hommes finirent par se laisser aller, partageant avec euphorie, pour la première fois, des râles de complaisance inouïes.

Cela dit, dès qu'il put reprendre ses esprits, Taehyung fut le premier à se retirer, n'attendant pas que Jungkook reprenne son souffle, pour s'éclipser dans sa salle de bain. La seule chose qu'il laissa presque entendre sans un murmure avant de disparaître fut ces mots :





Je veux que le lit soit vide à mon retour. 

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