𝟐𝟗. 𝐕𝐚𝐥𝐥𝐞𝐲 𝐨𝐟 𝐭𝐡𝐞 𝐬𝐡𝐚𝐝𝐨𝐰 𝐨𝐟 𝐝𝐞𝐚𝐭𝐡
Run boy run - Wookid.
Lacrimosa - LA POEM.
Panis Angelicus - César Franck, The Priest.
Gangsta's Paradise - Coolio, L.V.
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Bien qu'on approchait lentement du début de l'été, l'air se faisait déjà chaud en cette douce période et pourtant, le sol sur lequel il déposait ses pieds à un rythme irrégulier lui semblait être gelé.
A chaque pas, il pouvait sentir la fine peau de ses talons effleurer le sol, et aussi, ses multiples douleurs qui faisaient écho aux lourds battements de son cœur.
Boom-boom-boom.
Boom-boom.
Boom-boom-boom.
C'était une musique effrayante qui rebondissait aussi bien dans sa poitrine que dans les recoins de son crâne, mais il savait qu'il ne pouvait pas prendre le risque de s'arrêter.
Il allait si vite, et pourtant, il trébuchait parfois, manquant de tomber la tête la première sur le goudron froid. Lorsque sa cheville s'était presque retournée due à sa vitesse, il avait manqué de lâcher un râle horrible, mais il ne l'avait pas fait. Cela aurait été une erreur.
Une grave erreur.
Il fallait qu'il court, qu'il continue de courir, même s'il avait mal. Même s'il souffrait le martyr. Ses pieds lui faisaient un mal de chien, il pouvait sentir un liquide chaud couler sur ses côtes et frôler lentement la peau de ses cuisses.
Il avait eu une chance énorme a vrai dire, il ne s'était pas attendu à ce qu'on lui donne la chance de pouvoir s'échapper après avoir été battu pendant de longues heures dans cet ancien abattoir. Il ne se souvenait même plus en avoir aperçu sur l'ancien port, mais il n'avait pas réfléchi. Lorsqu'il avait été détaché, sa vue s'était quelque peu brouillée puis on lui avait balancé de pauvres vêtements qu'on aurait pu comparer à des bouts de chiffon. Alors, sans hésiter et toujours un peu déconnecté de la réalité, il les avait enfilés à toute vitesse puis il s'était levé, sentant sa tête tourner dans tous les sens.
Un autre gars était là, il était seul.
Il ne l'avait jamais vu, et il ne voulait plus jamais le revoir.
Il ne lui avait rien dit, s'était contenté de le surveiller, puis il lui avait fait un signe de la tête, comme pour lui dire ce dernier message.
"Casse-toi maintenant".
Il aurait été fou de ne pas se saisir de l'opportunité, alors il avait pris les jambes à son cou, mettant de côté sa fierté, son honneur et ses douleurs, afin de pouvoir s'échapper.
La faible lumière des lampadaires du port encore en état de marche et l'avait presque aveuglé, après tout, il ne se souvenait même plus depuis combien de temps on l'avait balancé comme un putain de morceau de viande dans ce trou à rat. Mais maintenant, il fallait qu'il s'échappe.
Il eut une petite pensée pour sa famille, sentant que son cœur souhaitait rentrer à la maison. Mais il ne le pouvait pas. C'était trop risqué. Et si l'on venait lui retirer sa femme et ses enfants ?
Non, jamais.
Il fallait qu'il court, qu'il court jusqu'à l'épuisement, quitte à perdre la boule. Et c'est seulement lorsqu'il finirait pas trouver un endroit sûr, qu'il contacterait sa femme pour lui dire adieu.
Il était foutu, il le savait.
Mais ce n'était plus l'heure pour les remords, alors il avait seulement continué à courir, jetant parfois la tête en arrière pour être certain de ne pas être suivi.
Il n'y avait personne, le port était vide. Il l'était depuis longtemps maintenant, mais il arrivait parfois que quelques bateaux de pêcheurs l'empruntent, et aussi...l'organisation.
Boom-Boom.
Boom-boom-boom.
Entendant un bruit suspect, il avait perdu de la cadence, et c'est à ce moment là qu'il ressentit la terrible douleur que lui procurait ses blessures aux chevilles. On ne l'avait pas loupé, et ça laisserait des satanés marques de merde.
— Fait chier, putain, soupira t-il.
En relevant la tête, il pensa apercevoir un drôle de mouvement au loin, mais la peur avait parlé avant que l'information ne lui monte au cerveau, et il s'était remis à courir comme une pauvre bête.
Comme une proie qui essayait lamentablement d'échapper à son bourreau, ou...
A un chasseur.
Cette pensée lui donna l'envie de vomir, peut-être même qu'il aurait pu y laisser ses tripes, mais il n'en avait pas eu le temps.
Boom-boom-boom.
Boom-boom-boom.
Boom-boom-boom.
— Qui est là ?
Se retournant avec terreur, il haleta un instant, pensant qu'il allait tomber de fatigue. L'air lui manquait, et il n'arrivait même pas à deviner l'heure. Levant difficilement la tête en direction du ciel, il pensa d'abord s'être retrouvé lâché en pleine nuit, mais quelque chose faisait défaut.
Non, c'était plutôt le matin.
Tôt, très tôt dans la matinée.
— Merde, putain, qui est là ? Hurla t-il, se retournant à chaque recoin.
Il avait arrêté de courir maintenant, il n'était pas fou. Il y avait encore eu ce bruit, qu'il n'avait pas réussi à définir. Mais ce simple bruit, qui aurait pu être aussi insignifiant que le passage d'une fourmis revenant à sa fourmilière après une longue journée de travail, l'avait tétanisé sur place.
Même s'il courrait encore, il ne réussirait pas à s'échapper.
Le son d'un objet métallique rencontrant le goudron l'alerta, et le fit se retourner sur sa droite. Sur son visage, ses yeux s'étaient automatiquement écarquillés.
Quelqu'un était là.
Quelqu'un était là-haut, sur le toit de cet ancien bâtiment délabré.
Peut-être un ancien hangar de pêcheur, ou une ancienne halle de marché.
Boom-boom-boo-
— Qui êt-êtes vo-vous ?
Il ne fut pas surpris de ne pas obtenir de réponse, après tout, il était seul dans cette merde.
C'était sa faute, et il en avait déjà payé le prix.
Il pensait avoir reçu sa peine.
Alors, on lui avait menti ?
Il s'était trompé ?
Boom-boom.
Boom-boom.
Boom-boom-boom-boom-boo-
— Rép...répondez-moi !
Ce ne fut pas le silence qui gela son cœur, mais plutôt, ce nouveau bruit de métal, suivit d'un écho de...un écho de...
Soudain, son visage reprit une expression de peur extrême, il en oublia toutes ses blessures, ce sang qui coulait encore sur sa peau et ses foutus bouts de chiffon qui faisaient office de vêtements et il se remit à courir.
C'était maintenant, ou jamais.
Il devait courir, au risque de se briser les genoux, au risque de se fouler les chevilles, et putain, même s'il risquait de se briser les os, il devait courir.
Courir n'était plus que sa seule et unique option, mais au fond de lui, il savait déjà.
Il savait qu'il était déjà mort.
Whoosh.
C'est pourquoi il ne cria pas lorsqu'il sentit une étrange douleur lui transpercer le dos.
Whoosh.
Il ne hurla pas non plus lorsqu'il sentit cette même sensation lui picoter l'arrière de la hanche droite.
Il allait mourir de toute façon.
Lorsqu'il tomba au sol, ce fut comme ce lointain souvenir, lorsqu'il avait laissé retomber ce lourd sac qu'il avait dû porter jusqu'à ce lac miteux. Il se souvenait encore de cette nuit-là, et il se souviendrait peut-être à jamais du bruit qu'avait fait ces os lorsqu'ils avaient rencontrés le sol à travers le tissu de ce putain de sac dégoutant.
Aujourd'hui, c'était son tour, bien qu'il avait encore la chance de pouvoir respirer à l'air libre.
Plus pour longtemps.
Bien qu'il était encore vivant.
Mais plus pour très longtemps.
La douleur avait été si vive, aussi rapide qu'un éclair, qu'il n'avait pas fait attention aux alentours.
Ou plutôt, à qui s'était lentement rapproché de son corps à moitié inerte.
— Sumisu Sozen, comme on se retrouve...mais, et bien ? Relève-toi voyons, je ne parle pas avec du gibier qui n'est pas frais.
Le dénommé Sumisu ne put que lâcher un faible râle de douleur, lorsqu'il releva la tête et qu'il remarqua l'affreuse flèche qui était plantée dans sa cuisse. Il n'était pas fou et avait vite fait le lien, cette chose horrible avait une jumelle qui était elle aussi bel et bien enfoncée dans son dos. Il pouvait la sentir, lorsqu'il prenait ne serait-ce qu'une petite inspiration.
— Ji-ho.
— Oui, Monsieur Zhang. Sumisu Sozen, membre du gang Yanki, qui travaille avec notre famille depuis deux générations.
— Deux générations, tu dis ? Répéta Lay, tout en repoussant lentement du bout de sa chaussure, le corps du pauvre homme qui gisait au sol, les mains à plats sur le goudron.
— Il est rapporté sur nos fichiers qu'il a hérité du club de son père, dans le quartier de Kabukichô. Dernièrement, les bénéfices sont extrêmement bas. Si l'on compare à l'année précédente, ses revenus n'arrivent pas même à la cheville de notre autre club, dans le quartier de Golden Gai et-
D'un geste de la main, Lay ordonna à son homme de main de se taire, ce qu'il fit en rangeant l'une de ses mains dans sa poche, l'autre sortant finement une cigarette de son paquet à moitié vide. Face à lui, son patron se mit à rire et s'abaissa à genoux afin d'être plus proche du visage de sa victime.
A vrai dire, il n'était pas peu fier du résultat. De son arc, il avait fait une magnifique prise, et il n'arrivait toujours pas à se défaire de la beauté de ses flèches, plantées dans la chair de l'homme qui petit à petit, commençait à agoniser et à se vider de son sang dans une marre à la couleur rouge pourpre qu'il trouvait magnifique.
Il ressentait toujours cette sensation de bien-être quand le sang s'écoulait du corps de ses victimes. Mieux quand il le goûtait, il prenait un pied indescriptible. C'est pourquoi il aimait aussi, lors de ses corps à corps avec ses partenaires, les mordres jusqu'au sang ou encore utiliser son couteau pour lacérer leur chairs et se délecter de cette substance visqueuse, au goût métallique, qui comme par magie au contact de l'air, prenait cette couleur.
Sa couleur.
— Alors Sumisu, comme ça, on me fait perdre de l'argent en plus d'être un fils de pute ? dit-il en passant son doigt sur l'une de ses blessures pour y récupérer une goutte de sang afin de la porter à ses lèvres.
— Mon-monsi...Monsi...
Le dénommé Sumisu n'arrivait même plus à placer deux mots sans s'étouffer par des quinte de toux ensanglantées, qui se déversaient sur le goudron gelé. Il ne savait même plus s'il saignait ainsi à cause de sa course effrénée, ou bien encore à cause de ces putains de flèches qui étaient plantés dans sa peau. A vrai dire, des rumeurs couraient au sujet de son grand patron, Lay était aussi bien respecté que méprisé par ses sous fifres. Si certains le craignaient pour sa folie démente et ses loisirs étranges, la plupart de ces sous-hommes se moquaient ouvertement de lui, et de sa façon de mener ses actions.
Pourtant, multiples avaient été les victimes de sa furie, lorsqu'ils avaient fini entre ses mains. Puisqu'il fallait savoir que malgré ces moqueries incessantes, Lay Zhang n'en restait pas moins le seul fils de la grande famille des Sumiyushi-Kai, qui depuis quelques années, avaient repris le pouvoir par un gigantesque coup d'État.
Sumisu se souvenait encore de cette époque, un de ses cousins qui avait préféré rester fidèle à l'ancienne famille suprême en avait payé le prix. Il n'avait pas été le seul, bien des hommes, mais aussi des femmes et certains de leurs enfants avaient été utilisé à titre d'exemple, étant kidnappé, brûlé, vendu, mutilé, et bien encore...
Cela avait été affreux, et ces affaires étaient aussi vite remontées aux oreilles des forces de l'ordre. Malheureusement, tous les posts de la capitale avaient été achetés, et tout le monde savait que depuis toujours, les Yakuzas étaient les véritables détenteurs du pays. Il était même allé jusqu'à s'installer en politique, s'alliant avec le parti du président actuel pour en faire une de leurs marionnettes.
— Alors quoi ? Parle Sumisu, parle...je ne t'entends pas, reprit Lay en appuyant volontairement sur l'une de ses plaies, jouissant de son râle de douleur.
— J-je...Mon-monsieur...J-je su...suis...
— Tu es une incroyable petite merde doublé d'un fils de pute, c'est ça ? Exactement, de toute façon, je n'ai jamais aimé ta famille. Deux générations, hein...? Pourquoi faire, quant on sait que ton cousin était déjà un traître, sans parler de ton oncle et de ton père qui étaient seulement des petites putes sur notre chemin. Et toi, alors...et toi, me diras-tu ?
— Ex-excu...pardo...
— Pardon ? Non, non...tu vois Sumisu, maintenant j'ai un gros problème sur les bras. Je pourrais presque te remercier pour avoir réussi à me divertir durant...combien de temps, Ji-ho ?
— Cinq minutes et trois secondes, Monsieur.
— Ah oui, et trois secondes...c'est peu. C'est très peu, Sumisu. Es-tu certain d'avoir une bite là-dessous ? Demanda Lay en plaçant une de ses mains sur la flèche qui était enfoncé dans le dos de son vis-à-vis.
Avant même qu'il ne le laisse répondre, Lay tira quelque peu sur la flèche, hésitant à la lui retirer d'un coup sec, mais finalement, il opta pour la deuxième option. Il plaça sa main contre son dos ensanglanté et cassa la flèche en deux, causant un hurlement de douleur à sa victime.
— Permet moi de répondre à ta place, comme tu n'es capable que de hurler à la mort comme ces bêtes qu'on égorge. Tu n'as absolument rien là-dessous, tout comme tu n'as rien dans ton putain de crâne, souffla Lay en se relevant, après avoir attrapé le mouchoir blanc que lui avait tendu son homme de main. Maintenant, reprit-il, je vais t'expliquer pourquoi tu es là. D'abord, tu n'es qu'un misérable petit batard. Tout comme l'était ton cousin. Ensuite, tu as osé jurer fidélité au clan Sumiyushi-kai, et pourtant, cela ne t'as pas empêché de détourner les fonds de tes bénéfices. Tu vois, Sumisu...tout ce qui est à toi, est à moi. Tout ce qui est à moi, est à l'organisation. Et devine quoi, je suis l'organisation. Et toi, pauvre petite merde que tu es, tu as essayé de retourner les membres de ton gang à merde contre nous.
Lay se mit à rire, doucement, et cette musique pétrifia sa victime, qui par peur, ne put s'empêcher de se pisser dessus. Autant dire que ce détail n'échappa pas à son grand patron, qui le regarda de haut, comme un misérable insecte au bord de la mort.
Après tout, il n'allait pas y échapper, mais pour Lay, il était nécessaire de toujours savoir rester digne, même dans les pires moments. D'un air désabusé, il fit signe à son homme de main, et ce dernier hocha la tête avant de se pencher et d'attraper leur victime par la racine de ses cheveux, l'obligeant à se relever. Le pauvre homme gisait dans son propre sang et sa pisse encore chaude, chose qui répugnait son patron au plus au point.
— Tu n'as plus rien à dire pour ta défense, et de toute façon, sache que j'en ai rien à foutre de tout ce que tu penses. Crois-moi Sumisu, tu aurais mieux fait de me livrer tous tes petits secrets avant que je ne sois le premier à les découvrir. Tu vois, je n'ai pas mis longtemps à réfléchir à la façon dont tu allais mourir. Ca aurait pu être digne, si seulement tu avais ouvert ta grande gueule tout à l'heure. Mais les murs ont des oreilles Sumisu. Sache que je suis partout, et nul part à la fois. Rien ne m'échappe, même pas le vrai prénom de ta chère gamine.
A la mention de sa fille, le dénommé Sumisu se mit à se débattre comme il le put, ne cachant même plus ses sanglots.
— Doucement tu veux, ce n'est pas elle que je punirais. Mais toi, et seulement toi. Tu penseras à lui dire pardon là-haut, lorsque tu la regardera pleurer la disparition de son pauvre couillon de père.
— Arrêtez ! Arr....arrêtez...S'il vo-vous plait...Ma-maître...Pitié...
— Pitié ? répéta Lay, sans grande surprise apparente sur son visage.
Au même moment, une voiture fit son apparition derrière eux, et Sumisu sentit son cœur le lâcher. Il pensa à sa femme, à sa fille et ses autres enfants. Ils ne pouvaient pas le voir ainsi, ils ne devaient pas garder cette dernière image de leur père. La simple idée de les voir sortir de l'arrière de cette voiture noir le terrifiait, encore plus que son propre sort.
Lay pencha alors la tête, les sourcils froncés, et suivit le regard apeuré de sa victime, qui était fixé sur le véhicule. Il comprit assez vite ce qui devait se jouer dans l'intérieur de son crâne, et cela le fit sourire de plus belle.
— Voyons, Sumisu...tu croyais vraiment que j'allais ramener ta pauvre gamine ici ? Non, non...je vais d'abord la laisser grandir, pleurer l'absence d'un père dont elle finira par oublier le visage. Puis je la regarderai grandir dans la misère, avant de me délecter de ses services lorsqu'elle finira par approcher notre organisation. Et tu sais quoi, dit-il en se rapprochant de l'oreille de sa victime, elle le fera sans même que je ne bouge le petit doigt.
Satisfait de sa remarque, Lay claqua des doigts et sans plus attendre, Ji-ho traîna l'homme jusqu'au véhicule toujours en marche et désormais vide. Il ne se préoccupa pas de ses cris, encore moins de ses gestes parasites. Le pauvre homme était déjà au bord de la mort, et pourtant, il essayait encore de s'en sortir. C'était pitoyable, et Ji-ho n'avait jamais eu d'états d'âme. Tout comme son patron qui les regarda s'en aller, avant de leur tourner le dos.
Plus loin, Yongguk attendait sagement que son patron lui donne le signal. Lorsqu'il le fit, il s'avança, et se rendit prêt du véhicule pour y allumer le contact. Chose faite, il fit le nécessaire pour que le moteur tourne en continue, et laissa Ji-ho balancer Sumisu à l'intérieur de la voiture, qu'ils fermèrent ensuite à clé.
Ainsi, ce ne fut qu'une histoire de faibles petites minutes avant que Sumisu ne s'éteigne, asphyxié par les fumées du moteur qui avait été détourné, sans compter ses nombreuses blessures qui avaient déjà eu à moitié raison de lui.
A quelques mètres de la voiture, une cigarette à la bouche, Lay n'avait rien loupé du spectacle. Ses hommes avaient fini par le rejoindre après avoir fait disparaître la voiture dans les eaux du port.
— Bien, dit-il en jetant le mégot à moitié terminé de sa cigarette au sol, la suite ?
— Nous devons nous rendre à la plantation, Monsieur.
— Ne les faisons pas attendre plus longtemps dans ce cas.
Ainsi, Lay et ses deux hommes grimpèrent dans leur véhicule, une magnifique Lexus blanche dernier cri. Comme à son habitude, Lay prit place à l'arrière, le dos bien droit contre son dossier et fit signe à son chauffeur de démarrer. A l'avant, Yongguk tapait à toute vitesse sur le clavier de son portable, certainement pour prévenir de leur arrivée prochaine à ce qu'ils appelaient la plantation. A ses côtés, Ji-ho avait son téléphone collé à son oreille, en pleine discussion avec l'un de leur contact au sein de la police japonaise.
Laissant échapper une forte expiration, Lay détourna le regard vers la fenêtre, l'air las. A vrai dire, il avait encore beaucoup à faire aujourd'hui. En fait, ses journées étaient totalement décalées, et il fallait dire qu'il dormait très peu. Son petit secret résidait dans les multiples drogues, qu'il allait se fournir tout droit à la source. Ces derniers temps, le valium ne suffisait plus, et il allait céder à la méthamphétamine afin de garder l'esprit net pour ses affaires. Non seulement ces petites merdes le tenaient éveillé, mais elles étaient aussi numéro un sur l'un de ses marchés. Elles lui rapportaient un tas d'argent, pour ne pas dire une fortune.
Mais ces derniers temps, l'argent ne suffisait plus. Le sexe aussi était devenu ennuyant, même si Lay avait une tonne de corps à se mettre sous la main, si l'on comptait toutes ces putes qui travaillent pour lui, ou bien encore, certains de ses propres hommes. Il y en avait bien un, qui réussissait à faire disparaître toutes ses colères et ses ennuis, mais dès qu'il quittait ses draps, c'était toujours la même chose.
Malgré tout, Lay était un homme comblé. Il n'avait jamais cru en Dieu, pour lui, tout cela lui avait toujours été donné dans la bouche par une belle cuillère dorée. Depuis le grand tournant qu'avait connu l'organisation à la montée au pouvoir de sa famille, ou plutôt de son clan, Lay avait connu une évolution qu'il jugeait de parfaite.
Il avait hérité d'absolument tout à la mort de son père, de la fortune, au pouvoir.
Il était non seulement à la tête d'une des plus grandes organisations mafieuses, mais aussi à la tête d'une ville et il espérait un jour, d'un pays. Sa position faisait de lui un homme invincible, il n'avait qu'à lever le petit doigt pour qu'on se débarrasse de ses problèmes. Pourtant, il lui arrivait assez souvent de s'en occuper lui-même, par pur égo, ou parfois même, par pur plaisir.
Certains le voyaient tel un fou sorti de l'asile, et peut-être qu'ils avaient raison, mais cela ne l'avait jamais empêché de vivre sa vie tel qu'il l'entendait. Il avait tous les droits, et il envoyait se faire foutre quiconque prétendait le contraire.
Parfois, il lui arrivait de penser à ce qui aurait pu se passer si le passé ne lui avait pas arrangé les choses, s'il n'avait pas été le seul à prétendre pouvoir reprendre le flambeau de son père. Mais après quelques verres et quelques piqûres, il oubliait très vite toutes ces questions et se mettait à rire à pleins poumons.
Il faisait des choses horribles et faisait régner la terreur, mais il avait toujours pensé que c'était la seule et unique manière de mener à bien le rôle qui lui avait été attribué.
Pourtant, encore aujourd'hui, Lay s'ennuyait.
Le temps devenait long, et il espérait que n'importe qui, n'importe quoi, ne vienne égayer son quotidien sanglant.
— Nous y sommes, Monsieur.
N'accordant aucune importance à son chauffeur, Lay sortit de la voiture en premier, laissant traîner derrière ses deux chiens de gardes qui ne le quittaient jamais. Après quelques pas, il arrivèrent devant un énorme champ de bambous. Cela aurait été bien ennuyant si ces derniers n'étaient pas décorés d'une multitude de corps inertes et froids, qui avaient fini par perdre leur éclat.
Celui de la vie.
— Il s'agit de Nishimura Suzu, Monsieur, intervint Ji-ho.
— Je me souviens très bien de cet enfoiré, mais encore ?
— Il travaille dans le secteur de Jae Wook. Certains de ses hommes l'ont surpris à faire de la contrebande avec nos armes.
— Quel gachi...
— Il était un des meilleurs éléments de l'équipe 2. Nous lui avons déjà trouvé un remplaçant, de la famille Kanak.
— Déjà un problème de moins sur mes bras, ou est-il qu'on en finisse ? Je veux voir ce fils de pute me regarder en chialant avant sa mort.
— Dans l'aile sud, Monsieur.
Après avoir passé la langue sur ses dents, Lay reprit son chemin et traversa les allées jusqu'à ce qu'il ne trouve sa cible. Le traître était bel et bien là, accroché contre une maigre planche de bois qui soutenait à peine son corps. Il était dans un état totalement pitoyable, et devait certainement être mort de froid après avoir été longuement aspergé d'eau à multiple reprise, sans qu'on lui laisse le temps de sécher. Ses cheveux gras lui tombaient sur le visage, et il avait la tête baissée contre le haut de son torse.
Lorsqu'il arriva face à lui, Lay pencha la tête quelques secondes puis il se racla la gorge, comme pour le prévenir de son arrivée. Sa cible eut une légère réaction et releva difficilement la tête dans sa direction. Comme tous les autres, ses yeux ne purent le trahir et il afficha une expression d'horreur.
— Peut-on me rappeler de combien de centimètre pousse le bambou par jour ? Dit-il sans broncher, fixant bel et bien le pauvre homme droit dans les yeux.
— Vous avez choisi le dendrocalamus Monsieur, qui est le membre le plus long de la famille. Il a une croissance rapide et augmente de plus de quarante centimètres par jour.
Lay se mit à sourire d'une façon diabolique, lorsqu'il vit son vis-à-vis se pétrifier. Ce pauvre homme venait de comprendre son sort. Alors, Lay s'approcha quelque peu et prit son visage en coupe à l'aide de sa main droite, l'obligeant à relever la tête, ce qui le fit pousser un faible râle de douleur.
— Je serais très bref avec toi, Nishimura. Personne ne m'encule, mais moi, je le peux. Et j'espère que tu te souviendras de mon visage lorsque cette merde de bambou te transperça les chairs. Bâillonnez-le.
A ses ordres, Ji-ho et Yongguk ne laissèrent pas la victime se débattre et lui collèrent la nuque à la planche de bois, afin de l'immobiliser. Puis, l'un d'entre eux passa un tissu autour de sa bouche, le forçant à le prendre en bouche, avant de l'attacher au dos de la planche.
— Depuis combien de temps est-il installé le cul au-dessus de cette tige ? demanda Lay en se baissant légèrement.
— Depuis ce matin, Monsieur.
— Hm...je vois en effet qu'elle est déjà bien rentrée dans son entre...je crois que je vais attendre un peu, je suis curieux de voir ta sale petite gueule, quand elle viendra te transpercer ton sale cul de traitre. Ji-ho, je n'ai pas toute la journée, tu peux l'enfoncer un peu plus pour moi, juste assez pour que ça le transperce avant que je ne parte.
Son homme de main l'écouta instantanément et enfonça la tige jusqu'à que l'homme pousse une vilaine grimace, signe qu'elle avait déjà poussé jusqu'à l'endroit critique.
Ils attendirent tous, sans bruit, le regard fixé sur leur chef, attendant que ce dernier trouve enfin la jouissance. Quelques heures plus tard, c'était chose faite, son sourire fut tel quand la tige commença à transpercer la victime qu'il aurait pu irradier tout un immeuble. Il frappa dans ses amis, comme à la fin d'une représentation, alors que l'homme hurlait de douleur.
— Mais quel spectacle, c'est incroyable...bon, je vous laisse le redresser un peu, pendant que je vais dans la pièce à côté, il manque de dignité pour ses derniers moments.
Il se leva et avant de sortir, s'adressa à l'homme qui malgré le bout de chiffon, hurlait de douleur.
— Sache que ce n'est pas fini, tu auras ainsi tout le temps de regretter tes agissements. Je compte sur vous pour faire de belles photos et de belles vidéos, je pense que ça pourrait intéresser certains de mes clients. Tu ne m'en voudras pas de ne pas te demander un droit d'image, n'est-ce pas, finit-il par dire en riant et en passant le pas de la porte.
Lay les avait sagement attendu, assis sur un banc un peu plus loin. Quand Ji-ho revint à lui, il lui fit signe et ce dernier sortit une seringue de l'une de ses poches, qu'il attrapa volontiers. Il fit un simple garrot à l'aide de ce qu'il avait sous la main, puis il plaça l'aiguille contre la pliure de son bras, et enfonça cette dernière dans sa peau. Dans un râle rauque de plaisir, Lay laissa retomber sa tête en arrière, sentant toute son énergie lui revenir peu à peu.
Mais le plaisir fut bref, et ainsi, ils quittèrent les lieux sans rien ajouter de plus.
Le voilà qu'il était de nouveau las, et surtout, en colère après avoir puni toutes ces petites merdes qui avaient voulu lui faire défaut. Il n'avait plus qu'une seule envie désormais, et cela rimait avec sexe. Cependant, il avait encore quelques petites choses à régler avant de se rendre au quartier de Kabukicho.
Dans la voiture, il resta silencieux, le dos bien droit contre son dossier, comme à son habitude. Quand cette dernière se gara devant l'immense immeuble qui lui faisait office de chez soi, il fut le premier à sortir lorsqu'on vint lui ouvrir la porte tel un roi, et il marcha d'un pas décidé jusqu'à l'entrée du bâtiment.
Dans l'ascenseur qui le menait jusqu'au dernier étage, il se mit à penser à cette fois où on lui avait dit qu'il était coutume chez les Yakuzas de punir par le yubitsume. C'est vrai, cette technique qui consistait à couper un doigt avait toujours été utilisée par ses ancêtres, cela permettait de prévenir qu'on avait punit, tout en rappelant à l'ordre et à la promesse de fidélité au clan. Cependant, il fallait dire que Lay était plus...extrême. Il ne voyait pas pourquoi il devrait se contenter d'un doigt, lorsqu'il pouvait punir plus sévèrement.
C'est pourquoi avec le temps, il avait utilisé et testé de multiples méthodes de tortures ou de punition. Il avait ses préférées, mais parfois, il préférait agir vite plutôt que de prendre du plaisir.
Au fond, il en prenait toujours lorsqu'il voyait la tête et les expressions terrifiées de tous ces connards qui souhaitaient le voir mort.
Arrivée devant les portes de son bureau, Lay congédia ses deux hommes de mains qui se postèrent bien droit de chaque côté des portes, surveillant l'entrée. Quant à lui, il fit les quelques pas qui le séparaient encore de son bureau massif, et se laissa retomber dans sa chaise dans un soupir.
Son regard se déporta sur la face lisse et soignée de son meuble, qui avait toujours été finement décoré. A vrai dire, il avait choisi ce bois pour sa qualité indétrônable, mais aussi, car sa couleur se mariait parfaitement avec son bibelot favoris. Un véritable crâne, au coin, qui lui servait de pot à stylo. Lorsqu'il posait les yeux sur ce dernier, Lay pouvait se souvenir du jour où il avait enfin pris le pouvoir sur l'organisation. Le jour de son ascension fulgurante, le jour de sa gloire.
Il y avait, aussi, sur le côté gauche de la pièce, une belle enceinte incrustée au mur. D'ailleurs, Lay n'avait pas attendu plus longtemps pour l'allumer, et la belle voix d'un chanteur d'Opéra anima la salle. Panis Angelicus était l'une de ses musiques favorites.
Il se souvenait encore de la façon dont l'un de ses maîtres leur crachait cette musique afin de les détendre après certains cours....de torture.
Chose faite, Lay se redressa sur sa chaise qu'il visualisait plutôt comme son trône, et décrocha son téléphone après y avoir taper un numéro. Il se fichait totalement de l'heure qu'il était, après tout, il était le putain de boss de cette organisation, il avait une énorme machinerie à faire tourner et il savait depuis longtemps maintenant, que dormir n'était plus une priorité.
Son petit secret pour tenir le coup, résidait dans ces petits joyaux de plastique à fine aiguille qu'il se plantait dans le bras, et qui lui procurait non seulement un plaisir intense, mais aussi, une énergie fulgurante.
La méthamphétamine, son essence.
— Monsieur, parla la voix à l'autre bout du téléphone.
— Jae Wook, je t'écoute.
— Nous avons pu effectuer la transaction numéro A25, dans le quartier nord. Comme vous l'avez demandé, celle-ci a été faite à un bon prix.
— Qu'as tu fait des hommes qui refusaient le marché ? demanda Lay, piochant un fruit dans la petite corbeille fraîche qui résidait à l'autre coin de son bureau.
Une pomme rouge, ses préférées.
— Nous les avons éliminés, Monsieur.
— Bien, très bien..
De l'autre côté du cellulaire, Kim Jae Wook, restait muet. Parfois, cela amusait Lay, puisque ce dernier était plus vieux que lui et de ce fait, il lui aurait dû le respect. Cependant, vu son statut, il avait beau être l'un de ses meilleurs hommes ainsi que celui qui gérait le trafic d'armes comme un chef, il n'était rien qu'un pion sur l'échiquier de sa réussite.
Tout comme les autres.
— Te souviens-tu de Nishimura Suzu, Jae ? demanda Lay, en croquant dans son fruit.
Le bruit résonna dans l'appareil.
— Oui, Monsieur.
— Nous avons éliminé cet enfoiré, dit-il en attrapant une cigarette qu'il alluma d'une main, le téléphone entre son oreille et son épaule. Devrais-je penser à te faire une leçon quant aux services de tes hommes ?
— Monsieur, je...
— Je ne t'ai pas recruté pour que tu fasse de la merde, Jae. Tu connais nos lois, pas vrai ? Hm...moi qui croyais que nos entrainement étaient toujours assez bien dissuasif.
— Je ne commettrais plus la même erreur, Monsieur et-
— Evidemment, le coupa Lay. Toi qui utilise si bien les armes aussi bien que tu les vends, il serait dommage qu'on en vienne à te retirer un doigt ou deux. Qu'est-ce que tu en penses ?
— ...Oui, Monsieur.
— Dans ce cas, bouge toi le cul et raffle moi toute tes équipes. Fais leur passer un test, des épreuves, je ne sais pas moi...sois créatif. Je veux que toutes tes petites putes sachent à qui elles obéissent.
— Ce serait fait, Monsieur.
— Je savais que je pouvais compter sur toi, Jae.
Sur ces derniers mots, Lay raccrocha en déposant férocement son téléphone sur son socle. C'était une affaire de plus qu'il venait de régler, et il avait déjà hâte d'avoir des nouvelles de son homme afin de connaître la solution à leur problème.
Ce n'était pas toujours une partie de plaisir que de savoir garder les commandes de toute une organisation. C'était un peu comme une énorme machinerie. C'était comme cela que son père le lui avait appris, lorsqu'il était enfant. C'était aussi ce qu'on lui avait appris sur les bancs de l'école, bien que parfois, Lay aimait se moquer ouvertement de toute la ribambelle de professeurs qu'il avait connu à cette époque.
Parfois, il aimait se dire qu'il était le seul et l'unique personne à détenir toutes ces responsabilités, tout ce pouvoir. Mais cela aurait été bien trop beau, s'il n'avait pas eu plus gros poisson que lui.
Encore aujourd'hui, Lay vivait comme il l'entendait, selon ses envies et ses plaisirs, au jour le jour. Il avait des devoirs, des affaires à régler chaque jour, mais personne ne pouvait imaginer qu'il n'était qu'une marionnette à qui on tirait les ficelles.
Cela était arrivé peu de temps après son ascension, lui qui avait cru pouvoir régner comme tout bon roi, s'était retrouvé bien vite dans la gueule du loup. Le jour où Hoseki était né, son pire cauchemar avait débarqué.
Il ne connaissait ni son nom, ni sa véritable identité. Tout ce qu'il avait pu entendre était que ce mystérieux personnage était apparu après la mort de son père, et surtout, qu'il portait au creux de sa main, toutes les vies qui avaient promis leurs âmes à l'organisation.
Dont la sienne.
Il ne l'avait jamais vu.
Pourtant, Dieu seul sait que Lay était un homme avec de nombreuses ressources, et il avait fait tout ce qui avait été possible pour rechercher ce mystérieux personnage, faisant croire qu'il s'agissait là d'un ennemi à abattre. Et au fond, c'était une terrible vérité.
Lay voulait anéantir ce personnage.
Il souhaitait plus que tout au monde lui tomber dessus un jour, et porter sa tête au creux de sa main pour l'exterminer. Car ce dernier était non seulement invisible, improbable, mais aussi, il savait bien trop de choses sur son passé et son histoire pour oser respirer le même air que le sien.
Passant une main dans sa nuque, Lay vint desserrer sa cravate et déboutonna le premier bouton de sa chemise, après avoir retiré sa veste de costume qu'il avait posée sur le dossier de sa chaise. Il avait encore une dernière chose à faire, avant de s'adonner à des plaisirs bien plus excitants que ceux qu'il avait connus aujourd'hui.
Alors, il tira d'un des tiroirs de son bureau, un petit ordinateur portable qu'il posa sur la surface lisse de ce dernier. Il l'ouvrit, tapa rapidement son code d'accès et attendit que la page d'accueil s'ouvre. C'était son ordinateur portable personnel, celui qui ne quittait jamais ses appartements, ni ce joli bureau en bois massif qui lui avait coûté la peau du cul. Il n'oubliait jamais de l'enfermer à double tour dans son tiroir après chaque utilisation, car ce simple petit bijoux contenait bien trop d'informations que toutes celles que pouvaient détenir la NASA elle-même.
Mais Lay n'était pas idiot, et la plupart de ses secrets étaient cachés dans différents disques durs qu'il gardait dans l'une de ses maisons, la plus grande et la plus surveillée, loin de la capitale Japonaise. Lorsqu'il avait besoin de certaines informations, il allait les chercher en personne. De cette façon, il n'avait pas à se soucier du moindre piratage. Il fallait être fou, pour ne pas penser que les e-mails, les comptes et tout ce qui étaient traçables étaient des pièges à souris. Tout aussi vulnérables les uns que les autres.
Jetant un dernier regard à la grande porte qui faisait office d'entrée, Lay prit une profonde inspiration et posa ses doigts sur le clavier de son ordinateur, afin de passer à la partie la plus intéressante de sa journée.
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Message de : SHINIGAMI
"Il semblerait que KIM soit de retour. Il a sûrement fait ça pour te prévenir. Il va venir à toi. Je veux que tu fasse alliance avec lui."
Message à : SHINIGAMI
"Je refuse."
Message de : SHINIGAMI
"Tiens dont, tu te rebelles ? Cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas essayé de me tenir tête, s'en est presque amusant...oublierais-tu que je suis au courant de ton petit secret ?"
Message à : SHINIGAMI
"..."
Message de : SHINIGAMI
"Tuer ton propre père afin d'obtenir sa place n'est pas digne d'un chef de ton rang, encore moins d'un Yakuza. Peux tu seulement imaginer la honte qui t'accablerait si cela venait malencontreusement à ce savoir."
Message à : SHINIGAMI
"Personne ne pourrait vous croire, je suis le putain de Oyabun de cette organisation. Personne ne sait qui vous êtes."
Message de : SHINIGAMI
"Comme dans mes souvenirs, tu es bien trop impétueux pour ouvrir les yeux."
Message à : SHINIGAMI
"Dites-moi qui vous êtes."
Message de : SHINIGAMI
"Je serais celui qui te mènera à ta perte, si tu oses encore te mettre au travers de mon chemin. Ou devrais-je dire, de mon putain de chemin. Est-ce plus clair ainsi ?"
Message à : SHINIGAMI
"Personne ne pourrait vous croire."
Message de : SHINIGAMI
"Tu as raison...sauf si je n'avais pas les preuves en images."
Message à : SHINIGAMI
"C'est impossible."
Message de : SHINIGAMI
"Malheureusement pour toi, Zhang, je ne connais pas ce mot. Tu ne connais pas mon nom, mais je sais tout de toi. De ce que tu prends pour te droguer chaque jour jusqu'à la moindre des petites putes avec qui tu couches. Amusant, non ? Alors écoute. Kim va venir te proposer un marché, et tu vas l'accepter."
Message à : SHINIGAMI
"Quand viendra le jour où je pourrai enfin vous rencontrer ?"
Message de : SHINIGAMI
"Soit encore un peu patient...l'oiseau en cage reverra des nuages."
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♛ A bientôt, sur notre plateforme HOSEKI ♛
*
Trois coups contre sa porte firent relever la tête de Lay, qui était resté aussi droit qu'une statue contre son bureau. Une main contre son front et l'autre contre sa poitrine, il était resté ainsi après s'être déconnecté de la plateforme.
Sa discussion avec Shinigami l'avait quelque peu détourné de ses projets, et il avait fallu qu'il garde son sang froid pour ne pas exploser lorsqu'il avait fini par voir son profil se déconnecter. Non seulement cet enfoiré lui donnait des ordres, mais pire encore, il le menait à la baguette comme un moins que rien. Comme souvent après l'un de leurs échanges, Lay avait explosé contre son bureau, envoyant valser son bibelot favoris au sol, manquant même de le fracasser. Il avait mainte et mainte fois imaginé le crâne de cet enflure se briser sous ses yeux, mais encore une fois, il avait échoué.
Il n'avait rien pu faire, et le simple fait de devoir se résigner à lui obéir l'avait mis dans une rage folle. Alors, il n'avait pas vu l'heure tourner, jusqu'à ce que Ji-ho n'entre dans la pièce, les mains croisées et rangées dans son dos.
— Monsieur, Mademoiselle vous demande.
Reprenant ses esprits, Lay passa la langue sur ses dents puis il se releva, sans prendre la peine d'arracher sa veste du dossier de sa chaise, puis il descendit les quelques marches de son bureau pour rejoindre son homme de main.
— Les affaires vont bientôt reprendre Ji-ho, il va falloir être prêt.
— Que puis-je faire, Monsieur ?
— Je veux que tu contactes tous les putains d'aéroports du pays, les ports aussi. Je veux savoir ce qu'il se passe partout, dans la moindre petite putain de rue jusqu'au cœur de Tokyo.
— Bien, que dois-je répondre à Mademoiselle ?
— Contacte Chang Kyun, et prévient que nous serons là dans vingt minutes. Pas une de plus.
— Bien, Monsieur.
Quittant rapidement son bureau, Lay n'eut nul besoin de le congédier, Yongguk les suivirent, lui et Ji-ho à sa suite, traversant le long couloir de son étage. Dans l'ascenseur, Lay se surprit à ressentir tout un tas de démangeaisons dans son cou, signe qu'il commençait doucement à manquer d'essence pour tenir debout.
Il fallait qu'il rejoigne ce putain de club au plus vite, afin de déverser toutes ces colères et surtout, pour qu'il puisse reprendre le control de tout ce qui l'entourait à nouveau.
En chemin, silencieux à l'arrière de la voiture, il se mit tout de même à sourire lorsqu'il pensa à la mention d'un certain Kim. Il ne lui fallu que quelques minutes pour saisir lors de sa conversation sur la plateforme, et il avait tout de même hâte de revoir un visage pas moins connu.
Lui qui commençait doucement à s'ennuyer.
La route ne fut pas longue, et lorsque la voiture s'arrêta sur le bas-côté du trottoir, juste en face de l'immense entrée du club qui l'attendait, Lay sortit comme un prince du véhicule, et passa devant les vigiles comme s'il était invisible. Ces derniers s'étaient même courber à son passage, grand signe de respect à son égard. Ils ne s'étaient pas redressé jusqu'à ce que ses deux hommes de main ne passent la porte.
Ici, dans les tréfonds d'un des plus grands clubs de Tokyo, et malgré l'heure avancée du petit matin, les corps dansaient encore en transe sur le rythme effréné de la musique, l'alcool continuait de couler à flot, ce qui rimait aussi avec fortune. Mais Lay ne fit nullement attention à toutes ces personnes insignifiantes et l'on vint le chercher afin de le conduire aux sous-sols.
En son sein, ou plutôt, dans ses coulisses, le club cachait l'une des plus grosses entreprises de production de drogue du pays. Dans son jargon, Lay aimait l'appeler "la fabrique", car il n'était pas peu fière de se vanter des nombreux mérites de ses produits, qui se vendaient comme des petits pains non seulement sur le sol japonais, mais aussi sur une grande partie de l'Asie. Aussi, on y retrouvait de nombreux services de prostitutions divers et variés.
La fabrique était également le quartier général de la plupart des informaticiens qui travaillent pour l'organisation. C'était ici qu'on dénichait toutes les informations nécessaires au marché, mais aussi, les traîtres ou bien d'autres choses.
Celui qui menait les rênes de cette énorme entreprise n'était autre que Chang Kyun, une vieille connaissance de Lay qui lui avait donné une place de choix au sein de l'organisation.
Par ailleurs, lorsqu'il arriva devant son bureau, Lay ne prit même pas la peine de toquer à la porte et entra tel un roi, venant poser ses fesses sur la chaise qui lui faisait face et laissant ses pieds traîner sur les bords du bureau.
— Je pensais que vous ne viendriez pas, lança Chang Kyun tout en gardant les yeux fixés sur son écran.
— J'avais tout un tas de merdes à gérer, mais on m'a dit qu'elle m'a appelé. Je me suis vu dans l'obligation d'écourter mes affaires, souffla Lay en écrasant son mégot de cigarette contre le bureau. Ou est-elle ?
— Mademoiselle est dans la chambre habituelle, Monsieur. Je dois vous dire qu'elle est bien plus remontée que les autres fois, elle confie s'ennuyer.
— Les femmes...toujours aussi énervantes.
— Celle-ci est la vôtre, cependant, lança Chang Kyun en riant doucement.
Il savait qu'il pouvait se le permettre, au vu de l'état de son patron.
— Malheureusement, mais que puis-je bien lui refuser, pas vrai...où en sont les ventes ?
— L'explosion du cargo coréen va nous coûter. Mais j'ai pu retrouvé un nouveau client et un autre fournisseur, on devrait avoir le nécessaire d'ici deux jours.
— L'explosion du cargo, tu dis ? répéta Lay, changeant rapidement de visage.
Sur le coup, Chang Kyun se raidit de peur. Il était pourtant certain d'avoir fait remonter l'information à ses supérieurs, mais étant donné la réaction de son patron, ou plutôt, de son maître, il compris qu'il s'était trompé.
— Nous avons reçu ceci, dit-il en se grattant malencontreusement la gorge et tournant l'écran de son ordinateur face à son patron. Voyez par vous-même.
Après lui avoir lancé un drôle de regard, Lay se pencha sur sa chaise, relevant ses pieds du bureau et se concentra sur l'écran. Les images se mirent à défiler, jusqu'à ce qu'il n'appuie lui-même sur la barre d'espace pour mettre pause. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, un large sourire vint habiller son visage, et il se mit à souffler dans un rictus.
— Alors le voilà.
— Qui est-ce, Monsieur ?
— Notre prochain dessert, Chang Kyun, le coupa Lay en repoussant l'écran vers lui. Assure-toi de garder son beau visage de putain dans ton crâne.
— Comme vous voudrez.
Ainsi, Lay se releva, mais avant de quitter le bureau de son homme, il se retourna vers ce dernier et Ji-ho fit quelques pas vers lui, tendant la main.
— Tu as ce qu'il me faut, dit Lay.
Sans plus attendre, Chang Kyun secoua la tête et se remit à mâchouiller maladroitement son bâtonnet de sa sucette, terminée depuis bien longtemps, et se pencha au bas de son bureau pour en tirer un petit sac noir. Il se redressa et le fit passer à Ji-ho, qui repartit sans le remercier.
— J'aime faire affaires avec toi, Kyun.
A ces mots, Lay fit un petit mouvement de tête à son homme qui, dès son départ, se remit à son ordinateur sans rien dire. Pour ne jamais lâcher prise, il enchaînait les prises et les reprises de multiples drogues, et il dormait peu.
A vrai dire, toutes les personnes qui travaillaient à cet endroit ne connaissaient pas véritablement le repos, sous les ordres de Lay, chacun et chacune se devait de travailler sans cesse afin de toujours faire couler le profit. C'était là leur seul et unique leitmotiv.
Profit, profit, profit.
Dans les couloirs, Lay se pavanait l'air joyeux coller au visage, ce qui était assez surprenant pour ses deux hommes de mains qui le suivaient sans cesse partout où il allait. Ces derniers savaient que ce n'était jamais une grande partie de plaisir que de rejoindre Mademoiselle à sa chambre privée, mais pour une fois, leur patron semblait bien plus enjoué qu'à son habitude.
Lorsqu'il passa la porte qui le mènerait à sa promise, Lay fit un geste à ses hommes qui restèrent sur le pas de la porte. Ce dernier la referma derrière lui, de sorte qu'il ne fasse pas trop de bruit, mais il entendit bien vite les cris de celle qu'il était venu rejoindre.
— Mais putain de merde, tu crois vraiment que je vais encore prendre cette merde ! Arrête de me dire pardon toute les cinq secondes, tu m'emmerdes !
Entre ses cris et les bruits multiples d'objets qui finissaient leur chemin sur le sol, totalement brisés, Lay se doutait que sa petite visite à sa promise n'allait pas être une grande partie de plaisir. Du moins, pas pour elle.
— Hwiyoung, tu me fais chier ! Tu ne sais rien foutre de tes mains à part quand c'est pour Zhang ! Apporte moi ce putain de valium, que je sois au moins aussi stone que toi quand tu te décideras enfin à me baiser correctement t'entends ?
— Mademoiselle, je voulais juste vous-
— J'en ai rien à foutre, Hwiyoung. Tu vois ? Je m'en fou de ce que tu me dis. C'est toujours pareil, hein ?
Le dos collé au mur de l'entrée, les bras croisés contre son torse, Lay regardait la scène qui se jouait sous ses yeux. Sa promise avait toujours été si passionnée dans ses colères qu'elle en oubliait tout ce qui pouvait se trouver aux alentours. Ce genre de comportement étaient certainement ce que Lay aimait le plus chez elle, bien que jamais, il ne lui laissait le plaisir d'agir ainsi avec lui.
Alors il prenait un malin plaisir à la voir sortir de ses gonds, à la voir chouiner pour un peu de drogue, ou pour sa présence, jusqu'à ce qu'elle craque.
Et ce fut presque de trop, lorsqu'elle s'approcha dangereusement de l'homme contre qui elle déversait toute sa colère, prête à le gifler d'une main sévère.
— Putain Hwiyoung, tu- Oh...chéri ?
— Tu vas trop loin, lui dit Lay, tout en retenant sa main dans les airs.
— Je...je n'allais pas vraiment l-le...
— Tu allais le frapper, hm ?
— Non ! Je n'allais p-pas l-le...j'allais...
— Et si c'était moi, qui étais en face de toi ? dit-il en attrapant la mâchoire de son autre main, broyant presque ses joues dans sa paume.
Il la trouvait véritablement sublime, ce soir.
Comme souvent lorsqu'il la rejoignait, elle ne portait qu'une petite tenue de dentelle qui rendait son corps encore plus désirable qu'il ne l'était déjà. Ses cheveux noirs habituellement lisses et brillants étaient totalement ébouriffés, signe qu'elle avait déjà dû passer une longue et bonne soirée en compagnie de ce fameux Hwiyoung. Aussi, ses petits yeux, bleus cette fois-ci, dégoulinaient quelque peu de maquillage aussi sombre que la nuit. Cela était certainement le signe qu'elle avait dû ingérer de nombreuses substances afin de rendre ses activités bien plus...intéressantes.
La façon dont elle le regardait, de peur mais aussi, avec cet air méfiant et provocateur, éveillait tous les sens de Lay qui n'attendait qu'une chose, qu'elle se mette à bouillir de rage.
— Alors, bébé...tu n'as plus rien à me dire ?
— J-je...
— Tu avais l'air de vouloir en découdre avec Hwiyoung, hm ? Je ne suis pas un adversaire à ta hauteur ?
— Tu...tu es...
— Je suis ? insista Lay, en forçant sur sa prise.
La jeune femme lui lançant d'abord un regard indescriptible, avant de froncer les sourcils et de lui donner une gifle sur la joue, sans même qu'il ne la voit venir.
— Tu es un enfoiré, Zhang, cracha-t-elle en se détachant avec peine de sa poigne. Je commence à en avoir ras le cul de me trimballer toute la journée dans tes appartements à rien faire, à sortir ici et là pour me montrer quand l'envie de te prends, et de m'ennuyer à crever dans ton putain de palace ! Tu m'avais dit qu'on s'amuserait !
Sous les yeux pas moins outré de l'homme, nommé Hwiyoung, qui se tenait encore dans le dos de Lay, ce dernier passa la langue sur ses lèvres et plongea son regard froid dans celui de sa promise.
— Je vois, bébé...peut-être que quelque chose d'assez brutal pourrait te plaire.
— Je t'emmerdes, toi et ton brutal à la con.
Ce fut certainement le mot de trop, ou celui qu'elle prononça volontairement, qui poussa Lay a avancer dangereusement vers elle pour l'attraper sauvagement par la taille. Aussi vite, ses lèvres rencontrèrent les siennes, et dans ce baiser ardent, les deux amants finirent par se laisser tomber sur le lit qui se trouvait un peu plus loin.
Assez vite, les fins vêtements de la jeune femme partirent en fumée et Lay ne prit aucune pincette avant de se glisser en elle, comme une bête brutale. C'est ainsi qu'il aimait déverser ses colères, prenant un malin plaisir à planter les ongles de sa main dans son cou, jusqu'à la voir presque s'étouffer sous son geste. Il n'était jamais doux, mais contrairement à ce que l'on pouvait imaginer, la jeune femme en redemandait toujours plus, encore et encore, jusqu'à ce que Hwiyoung, jusqu'alors rester en retrait, ne les rejoigne.
La jeune femme fut vite délaissée, sans même avoir pris tout son plaisir, et elle vit son amant se déplacé tel un félin jusqu'au jeune homme qu'il attrapa par la nuque, et qu'il retourna contre le lit. L'acte était brutal, féroce, tout comme il l'aimait. Parfois, il se penchait pour mordre son cou, la peau de son dos, jusqu'à l'en faire saigner. Et comme si le plaisir n'était pas à son apogée, Lay agissait ainsi jusqu'à ce qu'il ne puisse voir quelques gouttes vermillons s'écouler de la peau de son partenaire, qu'il venait lécher du bout de sa langue.
Tour à tour, les amants échangèrent leurs rôles et leurs places, Lay étant toujours celui qui contrôlait chaque geste, chaque mot. Il aimait dominé, mais surtout, il aimait blessé, faire souffrir, jusqu'à ce que ces partenaires en pleurs, que ce soit de plaisir ou de peine.
Peu lui importait réellement.
Lorsqu'ils eurent terminé, ou peut-être était-ce juste une pause, les trois amants allèrent prendre un bain brûlant, glissant de temps à autre de fines aiguilles dans les pliures de leurs coudes. Lorsqu'il le demandait, Lay recevait de la part de sa promise un comprimé de Valium qu'il avalait sans même prendre un verre d'eau.
Ainsi, les trois amants finirent leur nuit, ou qu'importe le temps, dans la luxure sans jamais connaître aucune douceur.
Le lendemain, alors qu'il n'avait fermé les yeux que l'histoire de quelques minutes, Lay se leva, presque requinqué. La première chose qu'il fit, fut d'avaler un tas de comprimés afin de tenir debout et d'avoir la force de se diriger jusqu'au petit salon de la suite.
Il ne fut pas surpris de voir l'heure bien avancée de la journée, et il décida finalement de ne pas quitter les appartements de sa promise et de son amant, travaillant sur l'un des ordinateurs mis à sa disposition. Quelques fois, il s'octroyait quelques moments de pause afin de prendre du plaisir avec eux, ou seulement un d'entre eux, jusqu'à qu'il ne décide que c'était assez.
Les heures passèrent, jusqu'à ce que n'arrive la soirée.
Ce fut ainsi pendant deux jours, jusqu'à ce soir-là.
Il n'avait encore aucune idée de ce qu'il pourrait faire. Il n'y avait aucun traître à tuer aujourd'hui, à son grand désespoir. Le voilà qu'à nouveau, il s'ennuyait, priant les grands esprits afin qu'on lui apporte une quelconque satisfaction.
C'est alors que l'un de ses téléphones se mit à sonner, le sortant de ses songes.
— J'écoute.
— Monsieur Zhang, je vous appelle du Royal Panda Casino. Nous avons reçu l'ordre de filtrer toutes nos caméras dès hier soir, et nous avons peut-être quelque chose sous les yeux qui pourrait vous intéresser.
— Si c'est pour me raconter qu'un petit bâtard essaye de nous plumer, je vous laisserais vous occuper de sa tête avant que je ne me déplace pour m'occuper de la vôtre, souffla Lay.
— N-non Mon-monsieur, c'est...je vous transfère les images.
Ainsi dit, Lay ne dut attendre que quelques secondes avant de recevoir un fichier vidéo, qu'il ouvrit à l'aide de l'ordinateur devant lequel il se trouvait.
D'abord avec un air las et désabusé, il se mit à regarder les images défiler à vive allure, jusqu'à ce que son attention soit retenue par une caméra au numéro 8, qui donnait sur l'une des grandes salles du Casino. Pour être certain, il revisionna la vidéo une deuxième fois, puis il zooma, de plus en plus grand, jusqu'à ce qu'il ne puisse apercevoir un visage.
Son visage.
Au moment où un sourire se mit à faire briller ses belles dents derrière ses douces lèvres, sa promise arriva derrière lui et passa ses bras autour de son cou, afin de lui donner un baiser. Rare était les fois où cette dernière était douce, il fallait croire que leurs ébats avaient dû la calmer pour un moment.
— Qu'est-ce que c'est ? C'est le Royal, pas vrai ? demanda-t-elle, voyant que son amant commençait à se montrer particulièrement excité.
— Ca, bébé...c'est le putain de destin. On dirait qu'on va pouvoir s'amuser un peu...
Pile au moment où je commençais à m'ennuyer.
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