𝟐. 𝐓𝐡𝐞 𝐎𝐩𝐭𝐢𝐦𝐢𝐬𝐭
Lonely Boy - The Black Keys.
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« Freedom Guardian, ici base Rock Air Force, cible non identifiée en rapprochement porte avion, vous m'entendez ? » Demanda le contrôleur radar aux pilotes en mission.
« Ici Freedom Guardian, on vous entend Rock Air Force, sommes à vingt degrés gauche, objet non identifié, à vous. »
Le commandant qui venait de rentrer dans la tour de contrôle du porte avion posa son regard sur l'écran radar et s'adressa au soldat qui suivait la mission.
— Qui est en mission ? Demanda-t-il froidement.
— Euh...Minho, Jay, Jin et Bambam mon commandant, lui répondit aussitôt le soldat.
— Bordel Jin et Bambam, qui les a envoyés en mission ?
— Le commandant général Jung Sang-Hwa, mon commandant.
Dans le ciel, les deux avions en mission suivaient leur trajectoire vers l'objet non identifié, attendant un ordre de la base.
« Renseigne moi Bam. » Demanda Jin à son co-pilote.
« Jin, toujours en approche j'le cadre à quinze degrés gauches. »
« Tu suis Minho ? »
« Suis derrière toi Jin, je l'ai en contact radar. »
« Minho, j'lai en reconnaissance à vue. »
« C'est à moi de le prendre Jin. »
« T'entend ça, Bam ? Il pense qu'on va lui voler la vedette. » éclata de rire Jin dans son masque à oxygène.
« Arrête tes conneries Jin, on est en mission putain. » lui lança Minho, sur les dents.
« Et on va faire quoi ? » Demanda Bambam, un sourire dans la voix, déjà certain de savoir ce que son pilote allait faire.
« Il a raison d'avoir peur, on va lui piquer. » Et Jin vira son avion pour se décrocher de celui de Minho.
« Putain Jin, décroche pas reviens ! On a pas reçu d'ordre ! » Et il vira à son tour pour le suivre.
Dans la base, le commandant entendait en direct la conversation des deux aviateurs et sa patience commençait à s'échauffer.
— Il était prévu qu'on ait des visiteurs aujourd'hui sur la mission test ?
— Négatif mon commandant.
— Donc les objets non identifiés sont réels ?
— Affirmatif mon commandant. Ils semblent venir de la frontière nord-coréenne, mon commandant, nous les suivons depuis peu. Que devons-nous faire ?
— Nos pilotes sont-ils au courant ?
— Pas encore mon commandant, ils pensent que c'est un entraînement.
— Bon, confirmez-moi immédiatement l'information et si c'est vraiment l'ennemi, nous les préviendrons si nous annulons ou non la mission.
Pendant ce temps, dans le ciel, Jin dirigeait son avion vers sa cible, il était en mission test et il ne comptait en aucun cas se faire voler la vedette par ce cher Minho.
« Putain c'est quoi ça, Bam ? » s'étonna Jin en regardant par le cockpit
« Ça ressemble à un drone, mais pas de chez nous, non ? »
« Je confirme Bam, j'vais le prendre en face to face. » Lui dit Jin, sûr de lui.
« Attend Jin, on sait pas si ce coucou va tenir le coup, il a pas encore volé ! »
« C'est le moyen de le tester mec, on est en mission test ,non, accroche-toi. »
« Atte- »
Trop tard, il avait renversé son avion et tenait en vu le drone, tête à l'envers.
« Putain, mais Jin qu'est-ce que tu fou ? Merde ! Reviens immédiatement. » lui cria Minho, à travers la radio, tout en prenant de la distance.
Soudain, le drone se mit en action et accéléra pour se dégager du visuel de Jin. C'est alors que deux autres drones arrivèrent pour se mettre en situation d'attaque.
« Ça fait partie du test ça Bam ? » S'étonna Jin.
« Aucune idée mec, mais j'ai l'impression qu'ils sont pas de chez nous, vraiment, regarde leurs couleurs ! »
« Merde, on nous attaque alors, on est en situation réelle ? » Et il remit son avion à l'endroit dans l'axe, pour prendre un peu de distance avec le drone, toujours suivi par son autre équipier dans l'avion voisin.
« Putain, Jin, Tu fait quoi là ? Dégage de mon visu ! » lui cria Minho.
« Minho, j'crois que des drones Nord-Coréen viennent de rentrer dans notre champ aérien ! »
« Impossible Jin, c'est du fake. »
« Fake mon cul, mec. » Reprit Jin, « Rock Air Force, ici Freedom guardian, sommes cibles objets drones, nous allons les prendre en chasse nous les avons dans le viseur. » informa-t-il au centre de contrôle.
Dans la base, tous les yeux étaient rivés sur les écrans radar, essayant de comprendre la situation et de faire le rapprochement avec ce qu'ils entendaient des pilotes.
— Mais qu'est-ce qu'ils foutent par ici ces drones ? Vous avez leur position ?
— Oui, deux cent cinquante nautique, commandant.
— Demandez-leur de revenir, on arrête la mission.
Pendant ce temps dans le ciel, les pilotes s'apprêtaient à prendre en chasse les drônes ennemis qui les attaquaient.
« Minho, ils nous suivent, tu prends le premier et je m'occupe des deux autres. »
« Arrête tes conneries Jin, on a pas reçu d'ordre ! »
« Ils nous visent Minho, je vais pas me faire tirer dessus, négatif. »
— Freedom Guardian, arrêt mission, je répète arrêt mission, remballez à la base.
« Jin, on doit arrêter la mission, lâche l'affaire. » lui dit Bambam.
« Je l'ai dans mon viseur, dans trois, deux, un... » Et il désintégra le premier drone, faisant par la même occasion vriller son avion, manquant presque de rentrer en collision avec l'avion de Minho, qui avait manqué de vigilance, tant Jin l'avait mis sur les nerfs.
« Putain Jin, t'as manqué de me toucher là ! »
« Négatif Minho, j'ai la maîtrise, mais toi tu joues dans la petite cour là. »
— Lieutenant Seokjin, vous m'entendez ? C'est le commandant Ming qui vous parle. Arrêtez la mission, rentrez immédiatement à la base, vous m'entendez ? Mission annulée, vous avez fait assez de dégâts comme ça, c'est un ordre !
Jin coupa toutes les radios et continua sa course sur les drones.
« Putain, Jin, qu'est-ce que tu fous merde ! Rentre, on va prendre une soufflante ! » lui cria son coéquipier.
« On nous chasse Bam, y vont pas s'en tirer comme ça. »
« Jin, arrête immédiatement, on nous a demandé d'arrêter la mission, on n'est pas dans une de tes putains de guerre mec ! Reviens à la réalité. » lui cria Minho, tout en le suivant.
« Jin ! » Hurla à son tour son co-équipier « Tu vas tous nous faire virer merde ! »
A ces mots, Jin, lâcha l'affaire et vira en direction de la base, lâchant de son viseur le reste des drones, suivi de Minho.
« Tu fais vraiment chier Jin, on va prendre comme jamais, raz le bol de tes conneries putain ! » Continua de hurler Minho à la radio, toujours hors de lui.
Jin savait qu'il avait désobéi à un ordre de ses supérieurs, il avait merdé, il avait laissé son adrénaline gérer à sa place, comme quand il partait en mission de guerre. Sa bêtise allait avoir des conséquences, il le savait, c'est pourquoi il s'était repris, aidé par ses équipiers, et avait finalement abandonné la mission. Les séquelles de ses années au milieu des combats étaient toujours là, c'est pourquoi il était toujours sur le fil face à ce genre de situations. C'était comme cela qu'on l'avait formé.
Il était un soldat, avant tout...
Après une demi-heure de vol dans le silence le plus total, ils atterrirent enfin sur la base militaire de Séoul. Jin ouvrit son cockpit et retira son casque, sous le regard abattu de Bambam, qui lui ne bougeait toujours pas.
— Bam, tire pas cette tête, j'suis désolé mec j'ai merdé je sais, mais t'inquiète je vais tout régler et tout prendre pour moi.
—Tu saoules Jin, lui dit enfin son coéquipier, tout en le suivant sur la piste d'atterrissage.
Ils commencèrent à marcher pour sortir de la piste, quand soudain, quelqu'un dans une rage folle interpella Jin.
— Jin, je vais t'exploser la gueule ! Espèce de connard ! Lui hurla Minho en s'approchant dangereusement de lui, le poing prêt à atterrir sur son visage. Il fut aussitôt arrêté par Bambam, qui se positionna devant Jin, pour le protéger.
— Arrête Minho, on a assez merdé comme ça ! Alors arrête lâche l'affaire, ok.
— On ? J'ai pas merdé moi ! C'est ce connard qui à merdé, et on va prendre à cause de lui ! Y'en a marre Jin ! Putain, j'te jure si on se fait virer...
— J'suis désolé Minho, mais on nous attaquait merde ! J'allais pas les laisser nous buter !
— Arrête de me parler, j'veux pas de tes excuses, lâche l'affaire et apprend à obeir aux ordres, putain de merde, et ils continuèrent à marcher tête baissée ne laissant que le bruit des avions décoller derrière eux.
Arrivés en bout de piste, un gradé les interpella, un sourire sadique sur le visage.
— Eh les filles, le Général vous attend dans le QG, vous allez passer un sale quart d'heure.
— Va chier Mingi, lui dit Bambam alors que les trois autres marchaient droit devant eux.
— Eh Jin, t'as franchement abusé là. Exploser un drone nord-coréen et faire une pirouette avec ton coucou ? Tu risques de partir au chômage plus vite que prévu !
— Bouge ton cul de là Mingi, j'suis pas d'humeur, le poussa Jin.
— Mon cul est tout à toi Jin, mais on m'a dit que tu préférais les petites chattes bien mouillées, dommage.
Mais Jin ne renchérit pas, il ne méritait pas son attention, et continua sa marche pour se diriger vers les quartiers du Général suivi de ses trois équipiers. Pourtant, prêt à ne pas en découdre et juste avant de ne plus les avoir dans son viseur, le dénommé Mingi lâcha une dernière tirade.
— Jin, si t'as besoin de fric une fois au chômage, mon cul est à toi, et je suis prêt à payer chère pour recevoir ta bite mec !
Jin ne se retourna pas, mais leva son majeur en direction de Mingi qui laissa paraitre un léger sourire sur son beau visage, satisfait de la réaction de ce dernier.
Debout dans le couloir devant le bureau du Général, Jin était le dernier à attendre de passer pour prendre le savon de sa vie. Il le savait, il avait désobéi à un ordre et les conséquences allaient certainement être assez lourdes. Parfois il se détestait d'être ce qu'il était, même si souvent lors de ses missions de guerre, son instinct et sa maîtrise lui avait très de nombreuses fois sauvé la vie, à lui et ses hommes.
Mais il n'était plus sur le terrain de guerre, et cela, il avait très du mal à l'intégrer.
Après plus d'un quart d'heure, Bambam sortit enfin du bureau et comme ses deux autres équipiers avant lui, il tirait une tête à faire peur à un mort. Il passa devant Jin, sans même le regarder, mais ce dernier s'avança, un peu gêné, et le retint par le poignet.
— Bam...
— Arrête Jin, lâche-moi.
— Je...je suis désolé, je vais tout lui expliquer, je vais lui dire que c'est ma faute.
— Jin, faudrait que tu apprennes à devenir enfin responsable, mec. J'ai un gosse maintenant, je peux plus me permettre de déconner.
— Je suis désolé, Bam, je...
— Arrête de t'excuser, nous on a juste trois jours de mise à pied, mais j'ai peur pour toi.
— Désolé Bam, je vais prendre sur mon solde pour te payer les trois jours mec.
— Laisse tomber, mais prends soin de toi, et il retira son poignet de l'emprise de Jin pour s'en aller et marcher droit devant lui, sans oublier de lancer un dernier regard pour son ami.
— Lieutenant Seokjin, dans mon bureau ! Hurla le général, le faisant sursauter.
*
Jin habitait à côté de la base militaire, comme tous les officiers de réserve. En échange de leurs bons et loyaux services pour leur patrie, ils avaient à disposition une jolie petite maisonnette avec un petit jardin. Jin adorait vivre ici, à côté de ses amis et collègues. Il adorait passer ses moments libres avec eux autour d'un barbecue, et refaire le monde avec quelques bières. Mais par-dessus tout, il adorait pouvoir voir de chez lui, décoller ses engins préférés. Il pouvait passer des heures à les regarder, fouler le vent.
Il gara sa jeep devant son garage, éteignit le moteur et resta là quelques minutes, les mains sur le volant, sans rien dire. Il se passa les paumes sur le visage, pour les faire doucement glisser jusqu'à l'arrière de ses cheveux, qui commençaient à être bien trop longs. Il prit une grande inspiration, puis récupéra son sac à l'arrière de la voiture et s'avança jusqu'à la porte d'entrée. Il s'arrêta quelques instants, regardant décoller un de ces avions d'essai et appuya sur la poignée pour ouvrir la porte.
— Bébé, c'est toi ? Lui dit une jolie voix féminine.
— Hm hm, répondit-il, en balançant son sac sur le canapé en cuir.
— Tu rentres tôt aujourd'hui.
— Oui, la mission à été écourtée, alors j'suis rentré direct.
Il marcha jusqu'à la cuisine, suivant la jolie voix qui venait de s'adresser à lui et son regard se posa sur une jolie petite jeune femme qui lui tournait le dos, préparant la cuisine. Il émit un petit sourire, en posant son regard sur elle, tant elle était belle et rayonnante, même de dos. Elle ne portait qu'un joli string en dentelle et l'un de ses tee-shirt vert d'entraînement. Elle adorait lui piquer ses tee-shirts et lui adorait qu'elle les porte, il la trouvait tellement sexy avec. Il s'approcha et entoura ses bras autour de sa fine taille, se courbant, tant elle était toute petite par rapport à lui, puis il lui déposa quelques doux baisers dans le cou, ce qui fit frémir et sourire la jeune femme.
— Hmmm, tu sens bon, qu'est-ce que tu fais habiller comme ça ?
— Je cuisine et j'avais chaud.
— J'adore, t'es si sexy bébé, lui souffla-t-il à l'oreille, tout en se collant un peu plus à elle, pour mieux s'imprégner de son odeur. Puis, délicatement, il posa sa tête sur son épaule, tout en regardant droit devant lui, à travers la fenêtre.
— Ça va bébé ? lui demanda la jeune femme, un peux inquiète par son attitude. Alors elle posa l'une de ses mains sur sa tête pour lui caresser les cheveux, continuant de remuer la sauce avec l'autre.
— Oui pourquoi ? Dit-il en fermant les yeux, resserrant encore plus fort sa prise autour de sa taille.
— Non comme ça, t'es si calme bébé, et en plus je pensais pas te croiser ce soir. J'étais en train de te préparer ton repas, je reprends le service dans une heure.
— Une heure !
— Oui, pourquoi tu le dis sur ce ton ?
Toujours collé à son dos, il décolla l'une de ses mains qui entourait sa taille, pour passer son doigt dans la casserole. Elle lui mit une petite tape sur la main, mais trop tard, il avait réussi à récolter un peu de sauce tomate, et ramena son doigt à sa bouche pour la goûter.
— Hm, trop bonne ta sauce.
— Tu t'es pas lavé les mains bébé.
— Négatif, je sors juste de la douche, puis il recommença mais cette fois-ci, il lui déposa de la sauce sur le bout du nez, faisant semblant d'être outré par son geste.
Elle se retourna aussi vite, et se retrouva face à lui. Il la tenait maintenant par les hanches, la fixant de ses orbes noires et profondes, un petit sourire taquin sur le visage. Il était tellement beau, pensa-t-elle. Alors elle lui sourit à son tour et posa ses bras de chaque côté de son cou.
— Idiot.
Il la serra encore plus fort contre lui et lui lécha le bout du nez.
— C'est encore meilleur sur toi.
— Idiot.
Il la regarda, dégagea l'une de ses mèches qui lui tombait sur le visage et lui fit un grand sourire. Il l'aimait tellement...Alors ni une ni deux, il la souleva sans difficulté, et automatiquement, elle enroula ses jambes autour de sa taille, s'accrochant toujours à son cou pour finir par déposer ses lèvres sur les siennes.
— Bébé, le dîner va brûler...
— Rien à foutre du dîner.
— Oh !
Il se retourna, la jeune femme toujours enroulée autour de lui et marcha jusqu'à la table de travail, où il poussa à la hâte sur les côtés, les quelques plats qui la jonchait, et la posa délicatement dessus.
— Dans une heure tu dis ?
Elle leva la tête, regarda la pendule au-dessus de la porte d'entrée, puis reposa son regard sur lui, un grand sourire sur les lèvres.
— Si je compte le temps pour me préparer et le trajet jusqu'au bar, alors tu as disons...Un quart d'heure, pour me montrer de quoi tu es capable.
— T'inquiète, j'suis déjà chaud, je vais te faire prendre ton pied vite et bien mon cœur, lui dit-il tout en lui passant les mains sous son tee-shirt.
— Tu vas me prendre ici, sur la table ? lui sourit-elle, prête à s'abandonner.
— Ouais, dit-il en la fixant tel un prédateur désirant sa proie, ici puis contre le frigo, sur la machine à laver, le lave-vaisselle et su-
Elle lui posa une main sur la bouche pour l'empêcher de parler plus, puis la retira pour y poser ses lèvres et l'embrasser fougueusement, tout en lui retirant son tee-shirt, découvrant ses larges épaules et son torse magnifiquement musclé.
— Alors arrêtez de parler lieutenant Seokjin et montrez-moi de quoi vous êtes capable en si peu de temps.
— Tu vas pas être déçu, mon cœur, accroche toi.
*
Cela faisait quinze jours que Jin avait été mis à pied et il n'en avait toujours pas touché un mot à Irène. Il était désespéré, mais en même temps il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, il avait merdé, il avait tout foutu en l'air. Sa seule satisfaction, était que Bambam n'avait eu que trois jours de mise à pied, il n'avait pas été démis de ses fonctions comme lui. Il avait été le voir un soir, pour s'excuser et pour lui remettre un chèque qui représentait la valeur de trois jours de travail. Bambam avait un enfant et il ne pouvait pas se permettre de perdre de l'argent, surtout à cause de la bêtise de l'un de ses amis. Bien sûr, le jeune homme avait refusé et l'avait sermonné pour qu'il dise enfin la vérité à Irène.
Chaque matin, depuis quinze jours, il jouait un rôle avec Irène. Il se préparait et faisait comme s'il allait travailler sur la base, pour ne pas éveiller ses soupçons. Ils avaient demandé à ses collègues de ne rien dire pour l'instant et tous semblaient jouer le jeu, mais pour combien de temps encore ? Puis quand Irène partait de la maison pour son travail, il rentrait et noyait son ennui et sa honte dans quelques litres de bière.
Il allait devoir lui dire, il allait devoir affronter son regard, parce qu'il devenait de plus en plus exécrable, même avec elle et elle ne méritait pas ça, elle ne le méritait même pas tout court. Non, en aucun cas, car elle était la fille la plus adorable femme qu'il n'ait jamais rencontré. Il connaissait Irene depuis presque dix huit mois maintenant et ils avaient pris la décision de vivre ensemble depuis maintenant un an. Il s'étaient rencontrés alors qu'elle venait de prendre son poste de serveuse dans ce bar pour pilote. Tous les militaires avaient craqué sur elle et Jin comme eux. Elle était tellement craquante. Petite, fine, brune avec ce magnifique regard qui se posait sur vous et vous captivait comme personne. Il l'avait dragué et elle l'avait rembarré, comme tous les autres, pourtant il avait bien senti qu'il ne la laissait pas indifférente, alors il avait persisté et un soir elle s'était abandonnée dans ses bras. Depuis cette nuit, elle lui avait volé son cœur, et il ne voyait qu'elle, lui le grand dragueur de tous les temps, se voyait finir ses vieux jours, avec la fille la plus merveilleuse au monde.
Toute cette journée, il l'avait passé à boire, il devait se donner du courage pour lui avouer qu'il avait été viré, et que bientôt, ils ne pourraient plus bénéficier de leur logement, de leur petit nid douillet. Le général avait eu la gentillesse de lui laisser un peu de temps pour se retourner et trouver un logement hors de la base, sauf que sans salaire, il ne voyait vraiment pas comment il allait pouvoir s'en sortir.
Il regarda sa montre, il était vingt et une heure, Irene allait finir son service d'ici une heure. Il avala son énième verre, pris ses clés et monta non sans mal dans sa jeep. Il allait attendre la fin de son service et il lui avouerait tout, il était enfin prêt à tout lui dire, quelques verres dans le nez pour se donner du courage.
Quand il arriva, le bar était plein à craquer et on pouvait entendre la musique à plus d'un kilomètre à la ronde. C'était un bar dans lequel il n'y avait que des militaires de la base et toutes les filles des environs y venaient pour passer une nuit, voir plus si affinité avec ces beaux aviateurs, réalisant le fantasme de toute la gente féminine. Avant de rencontrer Irène, Jin en avait plus qu'abusé et il n'y mettait quasiment plus les pieds depuis, étant donné que bon nombre de ses conquêtes y traînaient toujours. Aussi par respect pour Irène, il n'y venait plus si ce n'est pour venir la chercher.
Il entra, vacillant un peu, et salua sur son passage quelques connaissances. Ici, tout le monde connaissait le lieutenant Seokjin, il avait sa réputation et ses admirateurs au sein même de la base. Pour nombre d'entre eux, il était un héros de guerre, mais pour d'autres, il n'était qu'un petit emmerdeur qui n'en faisait qu'à sa tête, avec sa belle gueule d'ange.
Il avait la tête qui tournait et la musique n'arrangeait rien, bien au contraire. Sa vision se brouilla légèrement et il ne prit plus la peine de répondre aux signes de respect que nombre de ses hommes lui renvoyaient, le laissant passer pour arriver enfin jusqu'au bar, où il s'affala sur un tabouret haut.
— Où est Irène ? Demanda-t-il sans formule de politesse et un peu éméché, à une serveuse qui se trouvait derrière le comptoir,
— Salut Jin, ça fait un baille qu'on t'as pas vu ici, tu m'as pas l'air dans ton assiette, lui répondit la jeune femme qui préparait un cocktail pour un client.
— Salut Sun-ho, tu sais où est Irène, je dois lui parler.
— Tu viens juste de la louper, elle est rentrée plus tôt, elle ne se sentait pas bien.
— Merde...Il regarda tout autour de lui, il semblait perdu, bon sers moi un verre...Un whisky coca, finit-il par dire en s'affalant sur le comptoir.
— Euh, t'es sûr ? J'ai l'impression que t'as déjà ton compte-là, beau gosse.
— T'es ma mère ou quoi ? Aller sers moi ce putain de verre, dit-il en levant un peu la voix.
— Irene va me tuer si elle sait que je t'ai servi un verre, alors que t'as déjà des litres dans le sang...
Jin allait lui répondre, quand un jeune homme, aux cheveux gris, plutôt classe et habillé d'un jean et d'une chemise ouverte sur sa poitrine, ce qui détonnait avec les autres hommes, répondit à sa place.
— Vous pouvez lui servir un verre mademoiselle, mais de coca, sans whisky, pour le reste je m'en charge, merci, lui sourit-il.
La jeune femme sembla soulagée, et quelque peu gênée par le beau sourire que le jeune homme lui renvoya. Aussi par réflexe, elle se recoiffa et lui rendit son sourire.
— Eh, non mais mec, tu...Il venait de se retourner pour réprimander cet inconnu, quand il s'arrêta net, les yeux grands ouverts. Nam...? C'est bien toi ?
— Lui-même.
— Mais qu'est-ce que tu fous là ?
— Apparemment je tombe encore à pic pour te sauver, mon frère.
— Mince, ça fait quoi...?
— Trois ans Jin, lui dit Namjoon en s'approchant sur le siège à côté de lui.
— J'ai bu Nam, mais j'suis encore conscient et si t'es là c'est sûrement pas pour boire un verre avec un vieux pote.
— C'est vrai Jin, je ne vais pas te mentir.
— Quoi que tu dise ou propose, c'est non Nam, toutes ces conneries de mission suicide c'est fini pour moi, terminado, basta...
— J'ai encore rien dit.
— Désolé mon frère, mais toutes ces conneries comme je viens de te le dire c'est terminé pour moi, j'ai un boulot et une copine, c'est du sérieux, dit-il en prenant le verre de coca et en le portant à sa bouche.
— Pourtant c'est pas ce que j'ai entendu, au sujet de ton boulot sérieux, comme tu dis.
— Comment tu sais ça ? Grimaça-t-il en se rendant compte que le verre ne contenait pas d'alcool.
— J'ai mes sources Jin, j'ai aussi fait partie de ce monde tu te souviens, et j'ai gardé quelques contacts.
— Fait chier.
— C'est la rançon de la gloire mon frère, on donne sa vie pour la patrie, et un jour, on vous jette comme une merde, bienvenu au club.
— Ne dit rien à Irene, putain lui dit rien, paniqua le brun.
— Irene ? Dit-il en soulevant l'un de ses sourcils.
— Oui, c'est ma...Ma fiancée.
— Fiancée ? Alors Jin, notre dragueur invétéré est fiancé ? Prendre quelques années te réussit bien mon frère, dit le grisonnant avec un petit sourire sur les lèvres.
— Oui, alors quoi que tu me proposes, c'est non.
—T'as plus de boulot Jin, et bientôt plus de barraque.
— J'vais me ressaisir, je vais retrouver du boulot dans une autre base.
— T'es grillé mec et ça tu le sais. Comment tu vas faire pour assumer ta vie d'homme et celle de Irene, sans argent ? C'est elle qui va porter la culotte c'est ça que t'es devenu aujourd'hui, un assisté ?
Namjoon le provoquait volontairement, il jouait sur sa corde sensible, il le connaissait suffisamment pour savoir comment le faire réagir.
— Conneries, lui cria t-il, sans même jeter un regard sur sa personne.
— Jin, je te propose une mission, juste une, elle pourrait te rendre riche et te rapporter deux cents millions de dollars.
— Non non mec je...Quoi ? Combien tu dis ? Il avait presque failli recracher le liquide qu'il avait dans la bouche, tant la somme lui avait paru impossible.
— Deux cents millions Jin, rien que pour toi et Irène, de quoi vous acheter une belle maison et assurer vos arrières et ceux de vos progénitures.
— Qu'est ce que tu attends de moi Nam ?
— J'ai besoin d'un pilote et tu es le meilleur dans ta catégorie, je te demande juste six mois, peut-être même un an de ta vie...Après tu seras riche et tu n'entendras plus jamais parler de moi.
— C'est quoi cette mission ? Du suicide, pour une somme pareille.
— Tiens.
Namjoon lui tendit une petite carte sur laquelle était noté une adresse et un numéro de téléphone.
— Tu n'es pas en état ce soir pour tout comprendre, retrouve-moi demain à cette adresse, je te donnerai tous les détails et tu pourras me donner ta réponse, puis il se leva, sous le regard encore interloqué de Jin lui tapotant sur l'épaule en signe d'au revoir, avant de se pencher vers son oreille. Tu ne devrais pas te promener en marcel, mec. Avec tes épaules, t'attire toutes les filles du bar et si j'ai bien compris, tu fais plus la chasse.
— C'est plutôt toi qui mattes, comme d'habitude, pas les filles. T'as toujours craqué sur mon physique.
— A demain Jin, et il prit la carte, et lui ouvrit la main pour la poser à l'intérieur, puis se redressa et marcha jusqu'à la porte disparaissant derrière cette dernière.
Jin regarda la carte et la mit dans la poche arrière de son pantalon.
— Jin...Hey Jin, l'interpela la jeune femme du bar, j'ai appelé Irène, elle vient te chercher.
— Ok, donne-moi un whisky coca alors en attendant, je viens de revoir un fantôme et j'ai besoin d'un remontant.
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On se retrouve le 08.01.22
Joyeux anniversaire Vante_950 ♥
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