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𝟏𝟔. 𝐅𝐨𝐮𝐫𝐭𝐡 𝐥𝐞𝐬𝐬𝐨𝐧 : 𝐇𝐚𝐜𝐤𝐢𝐧𝐠


Leather Jacket - Seckin.

Devilish - The Phantoms.

Roads - Portishead

Chansing lost memories - LEE TAE HYUN.


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— [...] Il y a le collier, la fille et aussi les fichiers. A ce propos, on m'a aussi donné un code, il semblerait que ce soit un code ficher mais en toute franchise, je ne pourrais vous dire ce que c'est.

— C'est là que j'interviens, continua Yoongi en se décalant un peu de son ordinateur, poussant légèrement sa chaise avant d'avoir le reste de l'équipe en visuel. Je suis rentré dans la base de données de Zhang. J'ai tout ce qu'il me faut et je peux le suivre sans aucun problème.

— Pourquoi ? T'es quoi toi, magicien ? Lança Jimin sur un ton amusé, après s'être rassis à sa table.

Laissant un petit sourire décoré son visage, Yoongi lui fit un clin d'œil.

— Ouais, et je vais te montrer un de mes meilleurs tours.

Le blond se laissa glisser contre son dossier, croisant les bras sur son torse. Il n'était pas peu fier de sa démonstration et il avait réellement hâte de pouvoir se lancer sur sa leçon. Cependant, son attention fut attirée par les doigts de Yoongi qui semblaient seulement effleurer les touches de son clavier, comme un musicien aurait fait parcourir ses doigts sur ces touches noires et blanches. La vitesse à laquelle il composait était sans pareille et en moins de quelques secondes, une nouvelle fenêtre apparue, encore projetée sur le mur.

Jimin n'eut nul le temps de faire une autre remarque que sa bouche resta grande ouverte, tant il était surpris. Après tout, cette simple nouvelle fenêtre aurait pu être si banale, si seulement elle n'avait pas contenue tous les éléments qui constituait sa pauvre petite vie.

Là, sous les yeux de tous ses camarades, défilaient non seulement sa biographie mais aussi toutes ces petites choses qu'il avait oubliées dans le temps, semblant disparaître dans de lointains souvenirs. Que ce soit des photos, des sortes de lignes de codes, ou bien encore des vidéos, le nom et la gueule de Jimin était partout.

— Park Jimin, né le treize octobre mille neuf cent quatre-vingt quatorze, enfant des quartiers pauvres de Guryong, seul garçon de la famille, aîné d'une petite sœur appelée Jian. A treize ans, tu t'es enrôlé dans un gang de quartier pour lequel tu as plongé dans le métier du sexe afin de subvenir aux besoins de ta famille. Le gang s'appelait "kkangpeo". A seize ans, t'es devenu un vrai petit caïd. Tu bossais toujours pour eux mais dès que tu pouvais t'en mettre un peu plus dans les poches, tu les bernais comme personne. Joli, Park. T'as continué comme ça encore un an avant de t'affranchir et à dix-sept ans, tu as choisi de te la jouer solo. Tu connaissais tout ce qu'il te fallait savoir sur la drogue et le sexe. A vingt ans, tu t'es lancé dans la cour des grands et t'en prenant aux riches. On peut dire que toutes tes identités ne sont pas fameuses, argumenta le hackeur en zoomant sur certaines photos. Sok Konu, Sang Ho-Jin, ou encore celui-là, tiens...Sang Songmin avec lequel tu t'es tiré jusqu'en Italie. Je continue ?

Le blond voulut répondre, mais il ne put prononcer un seul mot. Il avait presque trouvé tout cela amusant quand Yoongi avait commencé à parler, après tout, il n'avait pas honte de ce qu'il avait été. Il avait grandi dans un contexte familial déplorable, mais il était fier d'être arrivé là où il en était aujourd'hui. Non, ce qui l'avait dérangé était la manière avec laquelle Yoongi s'était mis à l'analyser. Il l'avait si bien fait, de manière concise et sans n'omettre aucun détail, que Jimin avait presque cru se redécouvrir.

Bien qu'une petite voix lui criait, lui suppliait de lui demander d'arrêter, il n'avait rien pu faire. Alors il était resté là, perdant peu à peu son sourire mesquin jusqu'à devenir une vraie tombe, à l'expression fermée.

Maintenant, il regardait Yoongi comme s'il avait envie de lui sauter à la gorge, les sourcils froncés et les lèvres plates. Les mains croisées sous le menton, il essayait encore de contenir ses nombreuses émotions, sous les regards pas moins surpris des autres.

— Yoon, c'est bon, souffla Namjoon.

Mais juste avant de reprendre là où Jimin l'avait arrêté, le hackeur lui lança un petit regard. Ce fut un échange assez court, très rapide, dans lequel le noiraud lui faisait passer un message très clair :

Ce n'était certainement pas lui qu'il fallait s'amuser à chercher.


*


Lorsqu'ils entrèrent à nouveau dans cette immense pièce, chacun prit sa place sur sa chaise comme si leur nom y était inscrit. Dans l'esprit de certain, cela refaisait même ressortir quelques images de leur toute première réunion, qui n'était pas encore si vieille que ça, au fond.

Toujours assis dans le fond de la salle, Yoongi était déjà là, semblant concentré sur son écran. Cette fois-ci, son ordinateur était encore plus imposant encore, sans compter le reste de la salle qui ressemblait plus à une entre royale de gameur. C'était la réflexion que Hoseok s'était faite tout en tirant sa chaise, son regard valsant entre les multiples écrans.

On aurait presque pu penser à une tour de contrôle, sauf que ce n'était qu'une petite salle cachée derrière des murs aux airs de fausse usine abandonnée. Qui pouvait bien avoir cela dans son jardin, aussi immense pouvait-il être, à part peut-être le maître de maison lui-même.

— Putain, on va se faire scanner la aussi ? On dirait chez toi, c'est grave, pestiféra le pilote en tirant sa chaise.

— Je te rappelle que j'ai déjà scanné ton petit cul quand t'es venu foutre tes sales pattes dans ma maison, lui répondit Yoongi sans jamais relever les yeux de son écran.

— Laisse mon cul tranquille le nympho.

— Je le trouve pas si mal moi, ajouta Jessy qui se retrouvait assise à deux tables plus loin.

Jin ne peut se retenir de rougir, sous les rires discrets de Yoongi avant que celui-ci ne relève la tête de son ordinateur afin de regarder tout le monde s'asseoir. Ils ressemblaient presque tous à des élèves arrivant pile à l'heure pour assister à leur premier cours de la journée.

Le silence fut dérangée par quelques chuchotements ici et là jusqu'à ce que Namjoon n'arrive. Il les salua d'une petit mouvement de tête, avant d'aller s'asseoir aux côtés de Taehyung, adossé contre une table qui était elle-même poussé contre l'un des murs de la pièce. Puis, lorsqu'ils furent près, l'ancien colonel fit un signe à son ami, pour que ce dernier se lance.

— Jouons franc jeu de suite, pas de chichi. Au cas où des petits débiles n'auraient pas encore compris, je serais la tête pensante et omnisciente de l'équipe. Autrement dit, je suis hackeur. Je préfère juste le dire une nouvelle fois, à titre informatif bien entendu, souffla Yoongi en lançant un petit regard amusé au pilote qui ne releva pas.

Il fut le seul à rire dans sa barbe, tous les autres étant bien trop studieux et concentrés sous les regards insistants de Taehyung et Namjoon dans le coin de la pièce. Alors, Yoongi reprit son sérieux et rapprocha sa chaise de son bureau, cliquant trois fois sur sa souris pour faire apparaître trois images à l'écran. C'était des plans, des données et peut-être même des photos de ceux qui allaient être leurs adversaires. Leurs ennemis.

— Je ne vais pas prendre vingt ans à répéter les paroles de Namjoon. Faisons simple. On nous demande de récupérer ces trois choses : collier, documents, fille. Et pour ça mes petits, on va suivre des plans aussi détaillés que ceux de la Maison Blanche. J'vous conseille de suivre et de prendre quelques notes. Encore une fois, ce n'est qu'une suggestion. Mais sachez que je ne répéterai pas les mêmes choses mille fois. Vous devrez vous souvenir de chaque partie du plan, nous devons tous le connaître sur le bout des doigts. Les parties les plus complexes, je les gère. Compris ?

Comme des robots, les autres se mirent à hocher la tête, attendant la suite.

— Bien, souffla Yoongi en zoomant sur l'une des premières pages. Le collier, vous savez tous ce qu'il vaut et son importance. Franchement, je m'en branle pas mal de savoir pourquoi ce con de Zhang s'est amusé à le voler, connaissant sa fortune. Mais si c'est juste sa façon de dire qu'il est puissant, de faire paraître sa valeur, alors sachez que nous sommes face à un pur égocentrique. Et ces gens là, n'aiment pas vraiment qu'on leur vole ce qu'ils pensent être leurs biens...

Finissant sa phrase comme dans un murmure, Yoongi fixa quelques-uns de ses camarades avant d'ouvrir une nouvelle fenêtre, qui laissa apparaître quelques écrans de vidéosurveillances d'une pièce assez sombre. Dans le côté droit du tableau, on pouvait aussi distinguer quelques photos de visages jusque là encore inconnus, et en dessous, une ligne de codes qui changeait toutes les vingt secondes.

— Ce que vous voyez-là, c'est la pièce dans laquelle Zhang cache sereinement son butin. Le collier est déposé sur une plateforme qui, semblerait-il d'après mes recherches, reconnaîtrait le poids de l'objet. Le tout est protégé par une sorte de couvercle de verre. Qu'est-ce que vous pouvez voir d'autre ?

La question parue presque idiote aux yeux de ses camarades, qui commencèrent à froncer des sourcils pour mieux y voir. Ils avaient beau se lever et s'approcher, en vain.

— Absolument rien, souffla Jin.

— Qu'est ce qu'on devrait y voir exactement ? Demanda Jessy, intriguée.

— C'est trop facile, commenta Jungkook.

Et il avait raison. L'idée que le collier tant prisé se trouve être caché dans une pièce aussi sombre pouvait-elle être, sans aucune surveillance, était louche.

— Bingo le gamin, reprit Yoongi en tournant sur sa chaise. Concentrez vous ce que vous ne verrez pas à l'œil nu, qui laisserait un tel bijou à portée de main, pas vrai ?

Fier d'avoir eu juste, Jungkook se leva de sa chaise et se rapprocha de l'écran. Il sembla scruter chaque pixels de l'image, puis, il finit par revenir à sa place avec un léger sourire qui révélait à peine ses dents.

— Pourquoi il rigole celui-là ? Lança Jimin, les bras croisés.

— Des lasers, répondit Jungkook, il y a des détecteurs de mouvements invisibles. C'est très discret, mais il y en a dans chaque coin de la pièce, un peu partout en fait. On ne les voit pas parce qu'ils ne s'actionnent pas tant qu'ils ne détectent rien.

Yoongi eut un petite sourire à son tour.

— Exactement. Il y a des détecteurs de mouvement dans la totalité de la salle que vous avez sous les yeux. J'ai volé ces quelques images d'un de leurs enregistrements vidéos, un jeu d'enfant. Ces merdes s'actionnent s'ils sentent un mouvement suspect. Comme une alarme retentit si le collier quitte son socle plus de cinq secondes.

— Super, et comment vous comptez voler le collier dans ce cas ? Dit le blond en lançant un petit regard interrogateur aux deux hommes qui restaient adossés contre leur table.

— Avec un peu de gymnastique et de la finesse, souffla Yoongi en zoomant sur l'image. Ici, c'est l'entrée de la pièce. Devant les portes, deux hommes veillent non stop. On ne peut entrer par la porte qu'avec un code, et la mauvaise nouvelle c'est qu'on ne l'aura pas. Mais...

Le hackeur fit quelques clics et concentra l'image sur le plafond de la pièce, qu'on distinguait à peine.

— Ici, dit-il en faisant bouger sa souris sur l'écran, ce sont des conduits d'aération. On ne peut pas passer par la porte, mais qui a dit qu'on devait être cordial, hm ? Primo, le plan, c'est que deux d'entre vous s'y introduisent pour accéder jusqu'à la salle. J'ai les plans de la maison. Deuxio, il faudra être agile, pour descendre en rappel. On a encore le temps de vous expliquer cette tâche, mais vous devez savoir que c'est loin de ressembler à un jeu de cour de récréation.

— Si on m'avait dit que tu demanderais à deux d'entre nous de faire des techniques de cirque, j'aurais signé plus vite que prévu ! S'exclama Jin, amusant par ailleurs son vieil ami.

— Dernière petite chose, pendant que nos deux artistes tenteront leurs chances et dès que le deuxième aura pénétré la pièce, je m'occuperais des codes. Le système des lasers change toutes les quinze secondes. On sera en communication constante. Si vous me loupez, vous mourrez.

— Charmant, glissa Jessy en se recoiffant.

Secouant rapidement la tête, Yoongi fit disparaître les images et les vidéos puis il ouvrit un second dossier sur son écran, dévoilant une nouvelles paires d'images.

— La seconde chose dont on doit s'occuper, c'est la fille. Laissez-moi vous dire qu'on a vraiment peu d'infos sur son cas. J'ai fouillé un peu partout, et j'ai fini par trouver un truc sur le Dark Web.

— Le dark web, vraiment ? Alors c'est pas une légende ce truc ? Interrogea Jimin, soudainement intéressé.

— Plus que ça, mon joli. Le réseau de Zhang utilise son propre serveur sur le Dark web. Vous devez savoir que lorsqu'on rentre sur le Dark web l'important est de savoir ce que l'on cherche. Ce sont des réseaux spécifiques, comme TOR. J'ai utilisé plusieurs VPN pour m'y rendre, sans ça, on vous retrouve en moins de deux minutes. Que ce soit des drogues, des armes, des faux papiers, des données bancaires volées, piratage de réseaux, contenus pédophiles ou gores, distribution malware et j'en passe, vous trouverez toujours votre bonheur.

— C'est presque mignon de voir que tu les épargnes du pire Min, laissa échapper Taehyung pour la première fois de la journée.

Toutes les têtes s'étaient tournées vers lui, mais avant que qui que ce soit ne commente ses propos, Jessy referma un peu plus ses bras contre sa poitrine, sembla se replonger dans de vieux souvenirs.

— C'est le marché noir le plus horrible que je connaisse, dit-elle en voyant que les autres attendaient son commentaire. Les opérations financières frauduleuses ou le terrorisme ne sont presque rien, quand vous tomber sur le traffic d'être humain ou les réseaux de prostitution...Ils sont...ils sont horrible.

Jimin la regarda avec peine, comprenant que la jeune femme avait du passé par des épreuves des plus horribles dans le passé. Il se sentit presque concerné, bien qu'il n'avait eu à faire qu'à un petit gang, il n'en restait pas moins qu'il pouvait la comprendre.

— Malheureusement, ça existe bel et bien, reprit Yoongi avec douceur. Mais pour en revenir à Zhang, il a des liens étroits avec pas mal de ces réseaux. Leur organisation a fini par se créer un réseau propre à leurs différents trafics, dit-il en faisant glisser la souris sur l'écran. Hoseki, c'est son nom.

Fixant l'écran avec sérieux, Jungkook fit craquer sa nuque sur la droite, au moment où il croisa le regard de Taehyung, suspendu à l'écran. Le noiraud avait l'air de déchiffrer ce mot, "Hoseki", d'une façon assez...Intrigante.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Hoseki veut dire bijou en japonais, répondit Taehyung d'un air monotone, sans aucune émotion particulière dans sa voix rauque.

— Zhang à l'air d'être un fan de tout ce qui brille, souffla Hoseok.

— Ouais, ça, et aussi faire d'une simple fillette une future star du porno.

La remarque du hackeur choqua toute la salle, sauf Namjoon et Taehyung, qui eux, étaient déjà au courant de tout. Puis, sous les yeux écarquillés de tous, Yoongi fit apparaître une photo sur l'écran.

— C'est la seule photo de la gamine qu'on a en notre possession. La seule. J'ai pu zoomer un maximum sur son visage et avec quelques logiciels, j'ai essayé de la vieillir jusqu'à trouver un semblant de ce à quoi elle pourrait ressembler aujourd'hui, dit-il tout en faisant vieillir peu à peu le visage de la petite fille.

Bien vite, le doux visage d'enfant se transforma en celui d'une belle jeune femme, mais ce n'était après tout qu'un portrait fait de spéculations.

— Ce que vous voyez là ressemble pas mal au visage qu'on retrouve souvent sur leur site...louche. Cette fille semble être la star de son réseau. On a pas de traces de la gamine aujourd'hui, j'essaye de comprendre et je n'ai pas abandonné. Mais la question reste la même. Lay possède je ne sais combien de femmes autour de lui, tout le temps.

— Ouais mais attends, moi j'ai quand même une question qui me démange là. Ça choque personne, lança Jimin en se retournant pour regarder ses camarades. Je veux dire, on parle d'un réseau de gros malades et personne se demande comment la copie de Mister robot a pu choper ces informations ?

Personne ne répondit, mais Jessy elle, se pinça les lèvres et hocha timidement la tête. Au fond, c'était même presque logique que Yoongi sache tout ce qu'il savait, après tout, il était hackeur. Et pas un novice, loin de là. Il avait échappé aux barreaux de nombreuses fois pour avoir volé des informations, mais toujours à titre honorable. Namjoon ne l'avait pas missionné pour rien, car il savait, mieux que personne, que son ami était certainement le plus fou qu'il puisse connaître.

— Jimin, souffla l'intéressé.

Le blond se retourna, une moue boudeuse sur le visage, les yeux froncés.

— Je trouve quand même ça louche. Que tu saches autant de trucs sur le Dark web, je m'en fiche. Mais sur le réseau personnel du grand malade ?

— Yoongi s'est infiltré, intervint Namjoon. Il s'est infiltré sur leur réseau depuis plusieurs mois, avant que l'on ne se retrouve ici. C'était la première partie du plan.

— Comment t'as fais ça ? Demanda Jungkook en faisant les gros yeux.

Le hackeur partagea un regard avec son ami, puis avec Taehyung avant de se lever de sa propre chaise et de se placer devant l'écran, juste sous la lumière. Cependant, il n'en fit pas moins une grimace, bien trop habitué à rester dans l'ombre.

— Lay possède un système de sécurité hors normes, Park. Et si on veut l'approcher au plus près, il nous fallait aussi mettre les deux pieds dans son monde. Le travail m'a pris énormément de temps, et d'argent aussi soit dit en passant. Mais le plus important est que je détiens toutes les choses dont nous avons besoin. Ça reste du théorique, mais c'est toujours mieux que rien. Je déteste me lancer dans quelque chose sans savoir où je fous les pieds. Et crois-moi, il vaut mieux pour chacun de vos petits culs que je surveille vos arrières. Hoseki est le réseau le plus puissant et le plus ancré dans le Deep Web. C'est le cœur de leur organisation, et maintenant que j'y pense c'est même assez intelligent de l'avoir appelé comme ça tiens.

— Trève de plaisanterie, commenta Namjoon.

— Et comment tu as pu te procurer autant d'informations sans te faire voir ? Demanda curieusement la seule femme de la salle, semblant presque inquiète pour son nouveau compagnon.

— Nous avons un compte.

— Un compte ? Répéta Hoseok, pas certain de suivre.

— Une identité, sur leur réseau, répondit Yoongi nonchalamment. Puis, il marcha lentement jusqu'à sa chaise et reprit sa place en laissant échapper un petit souffle, avant de se jeter sur son clavier et sa souris, affichant de nouvelles images. Ce que vous voyez là, c'est toutes les transactions auxquelles j'ai participé. Ce qui est avantageux avec ces réseaux, c'est que tout se règle en bitcoins. La place de Inugami, la personnalité que j'ai créé, se trouve au cœur du réseau pornographique de Hoseki. Autrement dit, je peux en tirer toutes les informations que je veux, tant que ma couverture reste debout.

L'information ne passe pas dans l'oreille d'un sourd, ou plutôt deux, qui à l'abri des regards, se retinrent de laisser paraître une émotion quelconque. Les autres, quant à eux, buvaient les paroles de leur maître du jour, comprenant à moitié si cela était une bonne ou une mauvaise chose.

— Nous avons une envoyée sur place, une travailleuse du sexe qui est en lien constant avec Yoongi, ajouta Namjoon. Elle lui apporte pas mal d'informations, et lui, il la protège.

— Comme je peux.

— Ouais, comme tu le peux.

— Depuis combien de temps tu y es rentré ? Relança Jungkook, qui était redevenu silencieux jusqu'alors.

Le hackeur le regarda un instant, étant pourtant certain de l'avoir déjà dit, mais il croisa les bras sur son bureau, le regardant en passant la langue sur ses dents.

— Depuis le jour où Namjoon m'a rendu visite.

— On aura tous des noms de codes alors ? Enchaîna Jimin, presque excité à l'idée de jouer à l'espion.

— Non, répondit sèchement Yoongi, c'est trop dangereux. J'ai dis "nous" pour parler de l'équipe, mais il n'y aura que moi et seulement moi, qui pourra gérer cette partie du boulot.

Le blond fut presque déçu par sa réponse, faisant la moue. Dans un sens, il aurait peut-être aimé protéger, aider, ou peu importe, faire quelque chose pour ces personnes qui devaient certainement être prisonnières -selon lui- d'un monde qu'ils ou elles n'avaient certainement pas choisi. Et puis, s'il pouvait par la même occasion, attraper de nouvelles informations, c'était plutôt bénéfique. Mais il oublia bien vite son idée, devenant muet sous le regard compatissant de son amant.

— Tu disais que c'est quoi exactement, Hoseki ?

Jungkook semblait de nouveau très curieux, et Yoongi se jura à lui-même qu'il n'avait encore jamais entendu le son de sa voix aussi longtemps dans une même journée. Il était le plus discret de tous, toujours à l'écoute. Il lui arrivait parfois de parler, de rire aussi avec certains d'entre eux. Yoongi n'était pas vraiment celui avec lequel il allait pouvoir passer toute une soirée à siroter une bière ou deux, mais Jungkook était toujours resté respectueux et gentil en sa présence.

Pourtant, il agissait parfois de façon assez étrange. Peut-être que ce n'était que la folie du hackeur qui parlait, lui qui se méfiait de tout comme si c'était la peste. Mais son instinct lui disait qu'il devait quand même s'en méfier. Un peu comme ces deux nouveaux, et même Taehyung. Pourtant, le noiraud était son ami, il l'avait été.

Plongé dans ses réflexions, le hackeur en oublia totalement la question du plus jeune, le fixant comme s'il essayait de lire en lui. Cela ne passa pas inaperçu et Jungkook finit par se tortiller sur sa chaise, semblant presque gêné. C'est alors que Namjoon avança, attirant l'attention de tous.

— Nous vous expliquerons en détails et au fur et à mesure tout ce que nous savons sur ce réseau. J'avais demandé à Yoongi de vous faire une brève explication, plus ou moins détaillée, pour que vous compreniez l'atout que nous possédons dans notre camp. Nous allons faire une pause mais avant, je tenais à vous annoncer moi même ceci : peut-être que vous vous sentez parfois gêné, mal à l'aise ou que sais-je, à cause de la manière dont Yoongi vous regarde. Mais c'est parce qu'il vous observe. Ainsi que Taehyung et moi-même. Nous cherchons à vous connaître vous, mais aussi ce que vous êtes. Nous ne nous jetterons pas dans la gueule du loup aveuglément. Le but est de vous construire une véritable nouvelle identité, chacun d'entre nous jouera un personnage qui lui sera propre. Et pour ce faire, puisque Yoongi sera celui qui vous la créera de toutes pièces, il a besoin de vous étudier à sa manière. Il doit s'imprégner de vous, pour calquer vos personnalités actuelles avec celles qu'il créera.

— Ouais, souffla le hackeur en lançant un dernier regard à Jungkook avant de se repencher sur son écran. On continue, j'ai encore pas mal de choses à vous dire.


*


Trois petits coups contre sa porte firent relever les yeux de Yoongi, jusqu'à présent concentrer sur l'un de ses écrans.

— Ouais ?

La porte s'ouvrit doucement, laissant entrevoir des petites mèches noires, avant que le bout du visage de Jungkook ne soit révélé.

— Je peux ?

— Qu'est-ce que tu veux gamin ?

Jungkook ne se fit pas prier et entra en laissant la porte entrouverte derrière lui. Les mains rangées dans les poches de son short, il marcha jusqu'au lit de Yoongi, semblant attendre son accord pour s'y asseoir. Ce dernier lui fit un signe de la main, abandonnant sa souris afin de tourner sa chaise dans sa direction, tandis que le plus jeune s'asseyait à peine au bord de son lit.

— J'aurais besoin de toi pour quelques petites choses.

— Va voir Namjoon, c'est pas à moi qu'il faut demander.

— Justement, j'en viens. Il m'a redirigé vers toi.

Grognant dans sa barbe inexistante, Yoongi soupira, passant sa langue contre ses lèvres, laissant retomber sa tête contre sa main en bayant.

— Ouais, alors ?

Pinçant ses lèvres entre elles, Jungkook hocha la tête avant de tirer un papier plié en quatre de sa poche gauche. Il le déplia et y jeta un œil, comme pour s'assurer qu'il n'avait rien oublié avant de le tendre à son aîné.

— C'est la liste des trucs dont j'aurais besoin pour ma leçon. J'ai pas vraiment pu me les procurer en venant, de toute façon j'aurais jamais eu la place. C'est pas le genre de choses qu'on se trimballe tous les jours en fait, dit-il en rigolant doucement.

Yoongi ne se laissa pas attendrir par son doux rire et le regarda dans le blanc des yeux, avant de finir par se pencher pour attraper le papier qu'il lui tendait. Il le détailla un instant, s'imprégnant même de son écriture soignée mais pas moins imparfaite, avant de lire ses mots en silence.

— C'est différents matériaux et aussi les machines dont j'aurais besoin. Je sais pas vraiment ou me dégoter un truc capable de reproduire ou dupliquer du 3D. Toutes celles qui sont sur le marché sont nulles, et puis je-

— Ou veux tu que j'les chope alors ?

— Et bien...comme tu dis t'y connais pas mal sur le Dark Web, j'ai pensé que tu pourrais trouver quelque chose de plus performant, avoua Jungkook.

Yoongi le fixa, sans aucune expression, lui faisant signe de continuer.

— Celles que j'ai trouvées ont des têtes d'usinages trop classiques. Il me faut un gros moteur, bien plus gros et performant que tout ce qu'on trouve sur le marché habituel. Le palpeur doit suivre les contours de l'objet mais je pense qu'il faudra que la machine ait un système de reconnaissance visuelle capable de suivre les contours mais aussi de trouver ses imperfections. Peut-être qu'avec ton réseau, tu pourrais trouver un truc assez cool, non ?

— C'est tout ?

Jungkook secoua la tête, se levant afin de s'approcher de Yoongi et de pointer un élément de sa liste.

— Le pantographe doit avoir des tiges articulées de hautes définitions, mais ça je peux m'en occuper moi-même. Il faut qu'on conserve les mêmes proportions entre l'original et la copie. Ducoup, j'ai besoin des meilleurs matériaux.

— Hm, laissa échapper Yoongi en secouant la tête.

Puis, Jungkook se recula, assez pour lui laisser le temps de lire et relire sa liste, attendant au cas où il aurait la moindre question. Mais le hackeur resta silencieux, et le jeune homme pensa qu'il en avait assez dit. Alors, il hésita un moment pour le saluer, puis il commençait à partir quand Yoongi le rappela.

— Jungkook ?

Le concerné se retourna, une main posée sur l'embrasure de la porte, les yeux ronds.

— Ouais ?

— A propos de tout à l'heure, reprit le hackeur en déposant le papier sur son bureau, comment tu as pu deviner pour les détecteurs ?

Yoongi le fixa, détaillant chaque traits de son visage comme si ces derniers pouvaient le trahir. Mais il ne pu absolument rien déceler, si ce n'est de la surprise.

— J'ai...suivi un entraînement une fois, dans un cadre un peu similaire. Avec le temps, j'ai appris à tout analyser. Comme on ne sait jamais où on met les pieds, tu sais. Et puis, je m'y connais un peu en technologies et j'ai facilement repérer les traces des marqueurs dans les recoins des murs.

Puis il attendit.

Jungkook resta immobile, une main toujours posée sur la porte comme s'il n'avait pas encore eu la permission de partir. Yoongi lui, le fixait toujours, impassible. ll se mordit le bout des lèvres, croisant les bras contre son torse et passant la main sur son front.

— Je verrais ce que je peux faire, pour ta liste.

— Merci.

— Tu peux y aller.

Jungkook hocha la tête, mais il ne bougea pas de suite. Il plongea ses iris dans ceux du hackeur, avant de lui offrir un petite sourire puis enfin, il s'abaisse légèrement comme pour le remercier silencieusement, avant de déguerpir en n'oubliant pas de laisser la porte entrouverte.

De son côté, Yoongi fixa encore un moment sa porte, comme s'il s'attendait à le voir débarquer une nouvelle fois. Puis, il s'aida de ses pieds pour tourner sa chaise en face de son bureau, fixant de nouveau la liste de son camarade. Tout ce qui était écrit là n'était pas si difficile à avoir, mais au fond, ce n'était pas vraiment ça qui le rendait perplexe.

Il avait bien vu la façon dont Jungkook avait observé la totalité de sa chambre, et quand bien même le jeune homme avait pensé être discret, Yoongi était un fin observateur et il avait toujours pu trouver les failles de ses adversaires. Non pas qu'il considérait Jungkook comme un ennemi, mais c'était dans sa nature la plus profonde de se méfier de tout.

Peut-être que le jeune homme avait juste été curieux de découvrir son espace personnel, peut-être que ce n'était pas un comportement à propos duquel il fallait s'inquiéter. Et puis, Yoongi gardait toujours un œil sur tous les occupants de cette maison.

Soufflant à propos de ses propres pensées, il plia le petit papier et le rangea dans un de ses tiroirs. En quelques clics seulement, il pu trouver tout ce dont Jungkook avait besoin et il ne tarda pas à les commander.

Quand il eut fini, Yoongi ferma cette fenêtre puis il déplaça sa souris jusqu'à l'un de ses dossiers placé sur son bureau. De nouveau concentré, il se mit à lire et relire les différentes informations qui lui passaient sous les yeux, avant de s'arrêter sur une photo.

Celle de Jungkook.

Passant la langue sur ses dents, il se mit à la fixer, penchant la tête sur le côté. Au bout de quelques minutes, il se leva et alla chercher dans sa valise une bonne vieille bouteille de whisky, à laquelle il arracha quelques gorgées directement du goulot. En la déposant sur son bureau, le hackeur se laissa retomber dans sa chaise, soufflant une nouvelle fois.

— Ah Min Yoongi...Tu deviens parano.


*


Pianotant sur son clavier, Yoongi était installé dans sa chambre devant son bureau. Ca ne valait certainement pas tous les équipements qu'il pouvait avoir chez lui, cependant, il n'avait pas lésiné sur les moyens et ce, même s'il avait dû payer une petite fortune pour avoir le nécessaire à sa disposition.

Finissant une énième série de codes, le noiraud appuya sur le bouton "envoyer" puis il laissa son dos retomber contre le dossier de sa chaise, attrapant son verre de whisky. Il était presque vide, déjà.

Il fallait dire qu'il ne s'arrêtait jamais et qu'il aimait particulièrement travailler avec l'aide d'un petit remontant. Le café, trop peu pour lui. C'était une boisson qui ne tenait pas assez réveillé, alors que l'alcool savait éveiller ses papilles. Il aimait sentir l'amertume de la boisson couler dans sa gorge, appréciant sa chaleur s'imprégner entre ses lèvres.

Comme toujours, Yoongi laissait toujours sa porte à demi ouverte lorsqu'il travaillait. Il préférait toujours avoir une issue de secours, au fond, depuis cette mission, il n'avait jamais vraiment aimé se sentir enfermé entre quatre murs. Bien que la maison entière devait déjà dormir, il ne pouvait se convaincre de s'enfermer à double tour.

Appréciant les dernières gouttes de sa boisson, le noiraud ferma les yeux, essayant d'organiser toutes ses pensées. S'il devait les dessiner, Yoongi serait certainement obligé de les décrire en une sorte de série de mots et de chiffres. En clair, un brouillon sans fin que lui seul pouvait comprendre.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Une douce petite voix vint le sortir de ses songes, et quand il releva la tête, Yoongi fut presque surpris de voir la présence de Jimin à ses côtés. Une main sur le bureau et l'autre derrière son dos, Jimin se tenait penché vers l'écran, les yeux froncés sur ces différentes lignes qui défilaient et disparaissaient sans cesse.

— Je travaille, tu ne devrais pas être là.

— Alors ne laisse pas ta porte ouverte.

— Ce n'était pas une invitation.

— Si ce n'est pas fermé, alors on peut le concevoir comme ça, avoua le blond en riant doucement.

C'était la première fois que Yoongi pouvait le voir d'aussi prêt. Il y avait quelque chose chez ce garçon qui éveillait tous ses sens, qui lui tordait presque le ventre. Jimin était beau, il ne pouvait pas le nier. Même sans rien faire, il avait l'air de diffuser une chaleur dans toutes les pièces dans lesquelles il passait. C'était un peu comme un doux mélange de douceur et d'autre chose, dont Yoongi n'avait aucune foutue idée.

— Quoi ? Demanda Jimin, les yeux ronds, devant l'expression étrange du noiraud qui le fixait.

Ne pouvant défaire son regard de son visage, Yoongi secoua la tête, croisant les bras sur son torse.

— Rien, dit-il en passant une main sur son visage.

— Je peux rester avec toi ?

— Dans quel but ?

— Ces choses-là, dit Jimin en s'adossant au bureau, ça m'intéresse.

— Je croyais que tu n'y comprenais rien.

— C'est vrai.

Les deux jeunes hommes se fixèrent, dans un silence, semblant partager toutes sortes de pensées sans même les mettre en mots, jusqu'à ce que Jimin ne prenne l'initiative d'enjamber la chaise du noiraud. Il se retrouva alors à califourchon sur lui, ses reins se retrouvant collés au bord du bureau.

— Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Yoongi, quelque peu déstabilisé.

— J'étudie, répondit le blond pas moins sérieux.

— Qu'est-ce que tu-

— Toi, tu as le droit de nous observer. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas faire de même, souffla t-il en levant sa main droite qui vint trouver la joue du hackeur.

Son touché fut aussi doux qu'un caresse, peut-être même en était-ce une. Les bras toujours croisés contre son torse, Yoongi ne pouvait détacher son regard des iris de son camarade, tandis que ce dernier faisait glisser le bout de ses doigts sur son visage.

— C'est bien ce que je me disais, souffla Jimin en souriant.

Le hackeur, lui, fronça les sourcils, essayant tant bien que mal de cacher sa gêne.

— Tu es bien plus beau, comme ça.

Peut-être que c'était l'effet de ses nombreux verres, mais Yoongi sentit presque sa tête tourner. La voix de Jimin lui paraissait presque angélique, même un peu trop. Ou encore bien aguicheuse, aussi douce pouvait-elle être. Il le regardait, tout se sentant totalement déconnecté de la réalité.

— Je croyais que tu voulais comprendre les codes.

— Oh oui, répondit Jimin avec un sourire malicieux, mais je parlais peut-être des tiens.

Yoongi ne put se retenir de rire, en soufflant du nez et baissant légèrement les yeux.

— Tu essayes de me charmer ?

— Qui sait ?

Jimin avait l'air d'être assez tenace, il n'avait peur de rien. Après tout, c'était même presque amusant pour Yoongi puisqu'il avait l'impression de le connaître, après toutes ses recherches. Mais malgré tout, maintenant qu'il l'avait devant lui, il eut l'impression qu'il avait manqué la meilleure partie.

— Je dois travailler.

— Je ne t'empêcherais pas de travailler, mais je peux t'aider, proposa le blond.

Puis, sans prévenir, Jimin fit doucement glisser sa main de son visage à son torse. Yoongi portait encore son t-shirt, mais la faible sensation du bout des doigts de Jimin sur son tissu le fit frémir. Frémir d'envie.

Il aurait fallu être fou pour ne pas ressentir l'irrésistible envie de ne faire qu'un avec l'être qui se tenait sur ses cuisses. A vrai dire, Jimin ressemblait même à un ange, lui qui agissait comme le plus honorable des démons. Il savait ce qu'il faisait, et seul Dieu savait à quel point Yoongi ressentait l'envie de l'embrasser, à cet instant même.

Lui qui n'était pas un grand fan des préliminaires, s'imaginait alors faire tordre de plaisir celui qui se tenait sur ses genoux. Et sans véritablement s'en rendre compte, ses mains vinrent trouver chacune de ses cuisses. Il pu même ressentir la chaleur de son corps, bien que Jimin portait encore son jean. Peut-être était-ce les effets de l'alcool sur son organisme.

— Je peux t'aider à te détendre un peu, vint susurrer le blond à son oreille.

Et ce chuchotement sonna comme la plus belle proposition au oreilles du hackeur, qui resserra sa prise sur les cuisses du blond. Il retint un grognement et les yeux clos, il se laissa porter par la chaleur qui commençait à l'envahir, sentant le souffle brûlant de son vis-à-vis frôler la peau de son cou.

— A vrai dire, commença Jimin en faisant glisser ses lèvres sur les jours du noiraud, je dois t'avouer que tu ne me laisses pas insensible. Je dirais même que ta façon d'être...si insolent et inaccessible me plait...beaucoup.

Ce que sa voix pouvait paraître si sensuelle, à ce moment. Yoongi l'imaginait déjà, lui et ses lèvres pulpeuses, lui et son visage parfait, rougi par les larmes et le suppliant d'en finir.

— Je te laisserais m'apprendre tout ce que tu voudras, glissa le blond à son autre oreille.

C'était à croire qu'en l'ombre de quelques secondes, sa chambre était devenue un véritable four. Oui, même si la climatisation tournait à plein régime, Yoongi se sentait pris d'un coup de chaleur si intense, qu'il laissa un petit grognement filler d'entre ses lèvres. Cela fit sourire Jimin contre sa peau, et c'est à ce moment, que Yoongi reprit possession de sa conscience.

Il n'était pas fou, et il n'était pas aveugle.

Le hackeur avait remarqué, et ce dès le premier jour, la façon dont son vieil ami Hoseok dévorait Jimin du regard. Il était évident que quelque chose se tramait entre lui et le blond, et quand bien même il pouvait être un enfoiré avec ses conquêtes, il n'était pas un ami déloyal.

Alors, il ouvrit les yeux poussa Jimin sans le prévenir, le laissant retomber à ses pieds. Durant quelques secondes, il se sentit obligé de le regarder. Le blond avait cette lueur dans ses yeux, cette lueur de plaisir et d'envie et Yoongi du se faire violence pour ne pas céder. Enfin, il le laissa reculer puis il colla à son bureau, attrapant fermement sa souris.

— Tu devrais aller te coucher, Jimin.

— Moi qui pensait que tu pouvais être amusant...souffla le blond, quelque peu agacé de se sentir rejeté.

— Je sais où sont mes limites, et si tu as terriblement envie d'apprendre, tu sais à quelle porte toquer, j'me trompe ?

Se relevant gracieusement, Jimin se recoiffa et tiqua sa langue sur son palais. Il n'aimait pas vraiment lorsque les choses ne tournaient pas à son avantage, et quelque chose au fond de lui lui hurlait de faire tout ce qui était en son pouvoir pour faire céder le noiraud qui se tenait face à lui. Il ne pouvait l'expliquer, il ne pouvait même plus penser à autre chose depuis son arrivée. Le visage du hackeur le hantait même jusqu'à dans ses rêves et bien qu'il se sentait mal à l'aise à propos de son amant, c'était si...C'était bien plus fort que lui.

— Bien, comme tu voudras.

Agacé, Jimin fit la moue et reparti sans demander son reste. Du moins, lorsqu'il se retrouva contre la porte du noiraud, il ne put s'empêcher de sourire.

Il l'avait senti.

Il avait cette agréable sensation, cette impression, qu'il finirait par le faire tomber.


*


Tapotant le bout de ses doigts sur son bureau, le noiraud avait l'impression de jouer une véritable symphonie. Cela faisait maintenant plus de deux heures qu'il était là, devant son écran, dans l'attente de recevoir son appel.

Quand bien même les téléphones de tout le groupe avaient été confisqués, à sa demande, le jeune homme avait réclamé à ce qu'on lui laisse le fixe de son bureau en état de marche. Après tout, il était le maître des lieux.

Lorsqu'il s'était terré dans son bureau, Taehyung avait demandé à Noguchi de rester en surveillance devant sa porte. Il avait beaucoup à faire et il ne souhaitait vraiment pas qu'on vienne le déranger.

Après la leçon, il lui avait directement demandé de faire passer un message à l'un de ses hommes. Il n'avait pas pu s'en charger, étant attendu dans le bureau de Namjoon à propos des prochaines leçons à venir.

Maintenant, le voilà qu'il se tenait là, assis dans son fauteuil préféré, une main tapotant le bois de son bureau tandis que l'autre se trouvait sous son menton. Bien qu'il savait que cela était une mauvaise habitude, il ne pouvait s'empêcher de mordiller le bout de son ongle, fixant son téléphone fixe avec intérêt.

Enfin, l'engin aux couleurs ocre se mit à sonner et le noiraud ne lui laissa aucun répit, décrochant de plus belle. Cependant, il resta silencieux.

L'échange était en cours et pourtant, ni lui, ni son correspondant n'émettaient aucun son. On pouvait seulement deviner le bruit sourd de quelques profondes inspirations, quand enfin, l'autre prononça :

— Bonsoir, Monsieur.

Suzaku, prononça Taehyung pour le saluer. Vous avez des informations sur lui ?

— Non, Monsieur, rien du tout. On cherche encore.

Grognant à travers le combiné, Taehyung se racla la gorge, signe qu'il n'était pas vraiment heureux d'apprendre que son contact ne lui apportait pas de nouvelles informations. Lançant un dernier coup d'œil à son ordinateur, Taehyung le referma d'un seul coup de main, puis il le rangea dans son tiroir avant de lentement tourner sur sa chaise, se postant face à sa fenêtre. Puis, il croisa une jambe sur l'autre, recommençant à mordre le bout de son pouce.

— Vous connaissez un certain Inugami ?

— Je l'ai déjà vu, Monsieur. Mais nous n'avons jamais marchandé avec lui.

— Bien, laissez tomber, avoua faiblement le noiraud.

— Monsieur ?

— Laissez tomber, nous n'aurons pas besoin d'informations supplémentaires.

— Puis-je vous demander pourquoi ? Etes-vous certain que-

— C'est un ordre, reprit sèchement Taehyung. Il ne nous intéresse pas, laissez-le faire. Gardez un œil sur lui, tout au plus.

— Très bien, Monsieur.

— Avez-vous trouvé pourquoi Diable ils ont souhaité se donner des noms de divinités ?

— Non, Monsieur.

— Dans ce cas, je vous envoie un lien. Vous trouverez certaines informations dessus. Si vous avez du nouveau, vous savez ou me contacter. Renseignez-vous aussi sur la fille, Ara.

— Bien, Monsieur.

Puis il raccrocha.

Tenant encore le téléphone dans sa main, conscient que le fil n'était pas assez long pour qu'il puisse déambuler dans la pièce, Taehyung resta immobile dans son fauteuil. Les yeux froncés en direction de son jardin, dont il pouvait facilement deviner l'étendue, il réfléchissait.

Passant le bout de ses doigts sur ses lèvres abîmées, le noiraud finit par se lever et déposa le téléphone sur son socle. Puis, il commença à faire de petits aller-retours dans son bureau, les mains rangées dans ses poches, quand il s'arrêta devant sa petite bibliothèque. De vieux livres y étaient rangés, certains qu'il n'avait même jamais ouvert. Alors, il fit passer le bout de ses doigts sur leurs dos et finit par en tirer un, non pas au hasard.

Encore plongé dans l'obscurité, le noiraud alluma la lampe qui décorait le coin de son bureau et tira une cigarette de sa poche, qu'il vint placer entre ses lèvres. Il la fit glisser entre ses chairs, le temps qu'il cherche le chapitre qui l'intéressait. Quand il l'eut trouvé, il tira de nouveau sa chaise et se laissa retomber dedans avec grâce, allumant enfin sa mauvaise drogue.

A la première bouffée, Taehyung se sentit presque plus détendu, ses muscles se décrispant tandis que la cigarette faisait son effet. Il se mit à tourner les pages, de plus en plus lentement avant de lire à voix basse, le mot qui le chiffonnait.

Inugami.

Pour certains, ce n'était peut-être qu'un mot comme les autres. Mais à ses yeux, ce simple mot le ramenait à son enfance. Après tout, il aurait été un piètre enfant s'il n'avait pas retenu toutes ces histoires sur les divinités japonaises. Il en avait lu, beaucoup, et il se souvenait encore des histoires que sa mère lui contait pour qu'il trouve le sommeil.

Les Inugamis étaient des créatures représentés comme des chiens, ayant comme objectif de servir de gardiens. Dans de nombreuses légendes urbaines, on disait que pour en créer un, il fallait enterrer le pauvre animal jusqu'au cou et lui mettre de la nourriture sur le front afin qu'il ne puisse pas manger. Puis, après sa mort, le chien se transformait en Inugami. Ils étaient ces dieux qui attiraient le succès et la chance.

Plus il lisait et relisait ces lignes, plus Taehyung se demandait pourquoi il avait toujours existé autant de mystères derrière ces mots, ces suites de lettres. Il était de ceux qui pensaient que tout pouvait avoir un sens dans la vie, que le moindre petit détail pouvaient s'avérer être la clé d'un énorme trésor, ou bien encore...le coup de maître de tous plans bien ficelés.

Alors, la question était de savoir pourquoi son ancien camarade avait opté pour ce nom.

Taehyung connaissait bien Yoongi, et Yoongi le connaissait. En partie.

Mais alors qu'il voguait dans ses pensées, une petite étincelle scintilla dans son crâne et le noiraud se pencha sur son bureau, laissant tomber ses cendres à même le sol. Il se mit à parcourir les pages, les froissant presque dans ses doigts. Et enfin, il s'arrêta devant ce nom.

Celui qu'il n'avait pas encore pu déchiffrer.

Celui qui, selon lui, était et pour sûr, le véritable maître du jeu.


*


Alors qu'il commençait enfin à trouver le sommeil, le jeune homme fut dérangé par un bruit incessant. Il essaya de l'ignorer, se tournant et se retournant dans ses draps, mais ce satané bruit ne souhaitait pas cesser.

Alors, pris de rage, il se releva de son lit et alla fouiller dans un de ses sacs, dont il sortit un vieux téléphone. Ce dernier recommençait tout juste à émettre ce bruit horrible, alors le jeune homme serra les dents et le porta à son oreille.

— Je vous ai déjà dit de ne pas me contacter, n'ai-je pas été clair ? Dit-il sur un ton bien plus que menaçant.

A l'autre bout du fil, son interlocuteur sembla ravala sa propre salive, tremblant rien qu'à l'idée de le mettre en colère.

— Parlez, je pourrais presque vous entendre vous pisser dessus.

— Mon-monsi...Shinigami...

— Parle, Genbu. Avant que je ne commence à réfléchir à la manière dont je pourrais t'écarter les côtes.

— J-je suis désolé de vous importuner si tard, Shinigami. Mais n-nous avons des info-informations et je-

— Par pitié, cesse de trembler et rassemble ce qu'il te reste d'esprit pour former une putain de phrase correcte. Tu as trois minutes.

— C'est...souffla l'homme avant de prendre sur lui, c'est à propos de lui.

— De qui ? Insista le jeune homme, les poings serrés.

— De cet utilisateur, vous savez...Kitsune. L'homme tremblait encore, il pouvait l'entendre comme si son téléphone tremblait pour lui à sa place. Il est curieux. Il commence à être un peu trop curieux.

— Qu'est-ce tu veux dire ? Demanda le jeune homme.

— Il commence à fouiller dans des bases de données qui ne devraient pas lui être disponibles.

Serrant la mâchoire, le jeune homme put presque sentir ses dents grincer ce qui lui valut de souffler une petite injure avant de se reprendre.

— Va au bout de tes idées, bordel.

Shinagami...Il doit y avoir une taupe chez vous.

— Impossible, répondit-il avec un demi-sourire.

— Mais je-

— Faites ce pourquoi je vous ai engagé, Genbu. Je vous avais pourtant prévenu de ne pas me contacter avant la fin de la préparation. Je pense que vous avez encore un peu de mal à suivre les ordres, hm ?

— Me-mes excuses Shinigami. Il fallait que je vous prévienne pour vous demander quoi faire et aussi...Nous..Que devons-nous faire à propos de la cargai-

— Démerdez-vous avec ce que je vous ai donné, avant que je ne sois moi-même obligé de venir m'occuper de vous. Et croyez-moi, je ne me déplace jamais pour rien, souffla le jeune homme sans aucune empathie pour son interlocuteur.

L'autre homme sembla presque déglutir derrière son combiné, mais il n'insista pas plus longtemps et acquiesça comme si l'on pouvait le voir.

— Oui, Shinigami.

— Maintenant, effacez ce putain de numéro et tâchez de rester dans l'ombre. Vous vous souvenez de ce que je vous avais dit, pas vrai ?

— Ou-oui Shinigami, c'était...

— Gouverner, mon cher Genbu...



Gouverner, c'est faire croire.







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Hello, un peu petit message ne fait jamais de mal. Je voulais vous remercier de porter cette histoire dans votre cœur, et je suis curieuse de connaître vos théories. On avance petit à petit, et il ne reste plus que 10 chapitres avant la fin de la première partie de HOSEKI. Je prendrais peut-être une petite pause d'ici là, mais je reviendrais vers vous en temps venu.

J'espère que l'histoire vous plaît, et n'oubliez pas, que pour trouver ce que l'on cherche, il faut creuser. Mais parfois, il suffit simplement de souffler sur la poussière pour faire apparaître la vérité...:)

A jeudi prochain ♥


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