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𝟏𝟎. 𝐓𝐡𝐞 𝐏𝐞𝐫𝐟𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧


Montcerrat Caballé - O mio babbino caro

Amado mio - Pink Martini

Enemy - Tommee Profitt

(nda : je vous conseille de laisser couler les musiques une à une)


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L'Opéra était l'opéra, la symphonie était la symphonie, mais ce qu'il aimait par-dessus-tout, c'était de voir danser tout l'orchestre.

S'il devait décrire la vie de façon métaphorique, le jeune homme l'aurait certainement décrite en la comparant à la magie de ce qu'était l'Opéra. Puisque l'Opéra commence toujours bien avant le levé de rideau, et se termine toujours longtemps après sa chute.

Oui, pour lui, l'Opéra était une belle métaphore de la vie.

Qu'était un chanteur d'Opéra, s'il n'était pas que le reflet d'une âme meurtrie ayant reçu d'innombrables couteaux dans le dos, et qui, au lieu de saigner, se mettrait plutôt à chanter.

L'Opéra, c'était la grâce. L'Opéra, c'était l'élégance. La personnalisation de la perfection, celle qu'on ne pouvait mettre en mot.

Et pour rendre l'Opéra supportable, il suffisait d'allonger les ballets et les jupes des danseuses. Tout comme il fallait, selon lui, écourter les missions en raccourcissant les têtes de ceux qui pensaient tout savoir, afin de supporter la vie.

L'Opéra, c'était lui.

Profitant de la douce et chaude voix de cette femme dont il connaissait bien le nom, le jeune homme laissait ses pensées s'évader de son crâne, les yeux clos. Le vent maritime, à l'odeur et au goût salé, frôlait ses joues et ses cheveux, qu'il avait soigneusement relevé sur son crâne à l'aide d'un bandeau couleur crème.

C'était reposant, comme atmosphère.

Et au fond de lui, une petite voix lui disait qu'il pourrait tout aussi bien finir sa vie ici. Dans cette immense demeure au bord de l'eau. Dans cette immense demeure aux pièces infinies, dont certaines qu'il même n'utilisait jamais.

Le paysage était à couper le souffle.

En grand amateur de belles choses, le jeune homme aimait cette maison du plus profond de son cœur. Ce pays sonnait comme une résurrection. Ce pays sonnait comme sa libération.

De fabuleux temples grecs, des châteaux et des cathédrales érigés en empruntant au roman, des jardins orientaux, des palais et des églises au baroque tardif hispanisant. Des artistes avec leurs traditions propres. Après tout, on ne pouvait que tomber amoureux de la Sicile. Le jeune homme avait cédé son cœur à ce pays, tout comme ce dernier lui avait cédé son havre de paix.

Debout au bord de la jetée, on lui avait placé à sa demande, un grand chevalet de bois, sur lequel il avait déposé une toile vierge. Peindre était un de ses passe-temps favoris. Cela lui permettait de mettre le monde sur pause, de renouer avec ses émotions et de vider son esprit. Il s'y trouvait depuis plus d'une heure et demie, depuis qu'il avait fini son repas au bord de la piscine.

Avec cette chaleur, il aurait tout aussi bien pu piquer une tête, mais le jeune homme avait préféré dépeindre ce paysage incroyable sur sa toile, tant qu'il était encore temps.

Là, les yeux clos, quelques pinceaux en main, le jeune homme se laissait entièrement porté par les gracieuses notes de cette chaude voix féminine, sentant son cœur battre au ralenti. Il adorait ça. Il adorait prendre le temps de tout observer, avec délicatesse. Il adorait retenir le moindre détail, afin de le recopier sur sa toile vierge, avec quelques coups de pinceaux.

En une heure, il avait d'ores et déjà préparé le fond de sa toile. On pouvait déjà reconnaître le bout de sa jetée en pierre, ainsi que les rochers au pied de la falaise, qui se laissaient habillés par les vagues méditerranéennes.

A ses côtés, droit comme un piquet et les mains jointes devant son torse, son majordome ne bougeait pas d'un pouce. Il semblait fixer la jetée d'un regard vide, mais le jeune homme savait qu'il restait aux aguets. Il n'avait pas peur, non. A vrai dire, il était toujours sur le qui-vive, lui aussi. C'était ainsi qu'on l'avait élevé. Afin d'être prêt à toutes situations, aussi fâcheuses pouvaient-elles être.

Il était quelqu'un d'extrêmement patient et réfléchi. Après tout, n'était-ce pas les qualités que l'on attendait d'un fin observateur ?

Il aimait faire les choses de façon concise et propre.

Et puis, autant dire que si un malotru osait s'aventurer dans sa demeure sans y être invité, il y serait accueilli avant même de reprendre son souffle. Puisque la palette du jeune homme n'était autre que l'une de ses fameuses AK47 de collections, vidée de son chargeur, évidemment. Mais, il n'en était rien de son Nambu 14, qu'il gardait toujours à portée de main, ici, reposant tranquillement sur sa table en verre à ses côtés, sous une petite tonnelle de soie.

Quelle heure est-il, Noguchi ?

Le majordome releva la tête à l'entente de son nom, prenant une légère respiration avant de jeter un œil à sa montre, qui coûtait une fortune.

— Bientôt quatorze heures, Monsieur.

— Hm, souffla le jeune homme, déposant ses pinceaux, passant la main dans sa chevelure avant de poser l'une de ses mains sous son menton, qu'il pressa doucement. Ce paysage est parfait, n'est-ce pas ?

Le majordome ne répondit pas, fixant son patron du coin de l'œil.

— N'est-ce pas ? Reprit le jeune homme, insistant sur ses mots.

— Il l'est, Monsieur.

— Il est vrai. Le temps est radieux aujourd'hui, une belle journée s'annonce, pleine de...rebondissements.

Le jeune sourit à la fin de sa phrase, puis il se pencha sur sa table où régnait tous ses pinceaux et ses peintures. Il prit quelques secondes afin de les observer un à un, avant de piocher un pinceau précis, qu'il plongea dans sa peinture avant de s'avancer devant sa toile. Là, il pencha légèrement la tête sur le côté, avant de porter le pinceau sur le tableau, déposant délicatement quelques touches de bleu clair.

Le ciel était aussi bleu que la mer déchaînée devant lui, juste à ses pieds. Et il adorait ça. Il adorait entendre le bruit des vagues s'échouer sur les rochers, tout comme il adorait la mélodie des balles qui valsaient entre les corps des traîtres.

C'était peut-être une drôle de musique pour certains, mais pour lui, cela faisait partie de sa vie depuis bien longtemps.

Il avait toujours été un enfant calme, comme tous les enfants uniques. Il avait eut des parents aimants, prêts à tout pour le voir sourire. Pourtant, il n'avait pas eu la chance d'être proche de son père, qui souvent, avait été amené à diriger des affaires importantes dans son pays natal, en Corée. Le jeune homme y avait mis les pieds quelques fois, pendant de courtes vacances, aux côtés de sa mère. Par ailleurs, sa mère, elle, était la prunelle de ses yeux. Tout comme son fils était son trésor. C'était une femme resplandissante, au caracète de feu, dont il avait hérité. En grandissant, le jeune homme avait également appris de sa patience, ainsi que de sa loyauté.

En plus d'être un enfant parfait, il avait été un élève modèle, suivant ses cours avec minutie. Par sa classe sociale, le jeune homme avait suivi des cours généraux ainsi que particuliers, au sein d'une école qui n'accueillait que les gens de sa caste. Aimé et adulé de tous ses professeurs, le jeune homme maîtrisait l'art du sabre et du combat à la perfection, tout comme il était doté d'une intelligence sans pareille.

Il était un grand solitaire, appréciant peu la compagnie des autres. A vrai dire, il les trouvait véritablement ennuyants, tous ces gens. Trop peu pour lui que d'étaler sa vie et sa réussite lors d'une conversation autour de verres de champagnes, non. Ce qu'il aimait lui, c'était les jeux.

Puisque c'est lors des jeux que l'on découvrait la véritable nature de ses semblables. Il l'avait appris très tôt. C'est aussi par le jeu qu'on apprenait à bluffer, mentir et gagner, sans même avoir besoin de bouger d'un pouce.

Comme chaque jour depuis qu'il avait établi résidence en Sicile, le jeune homme se levait de bonne heure afin d'apprécier le lever de soleil au bord de sa jetée, une douce boisson chaude en main. Puis, il lui arrivait de lire ou de peindre, selon ses envies. Ensuite, il prenait le temps de jeter un œil à ses affaires, comme si cela s'agissait d'un simple jeu de monopoly, avant d'aller prendre sa douche. Il pouvait y passer des heures, mais ce qu'il aimait par-dessus-tout, c'était de se faire bichonner par son personnel.

C'est fin prêt et après un repas digne d'un restaurant cinq étoiles que le jeune homme se rendait, accompagné de ses hommes que l'on appelait aussi, gardes du corps, dans les plus luxueux casinos de Palerme.

Il y était toujours accueilli comme un prince, et n'avait qu'à lever la main pour qu'on vienne lui apporter d'énormes bouteilles de vin à sa table. Souvent, de charmantes créatures essayaient de lui soutirer un regard ou un sourire, mais il ne leur donnait pas cette douce satisfaction, non. Il préférait plutôt les observer s'adonner aux multiples jeux, les jugeant dans son coin, sirotant sa boisson entre ses douces et fines lèvres qui criaient à la tentation.

Un soir, alors qu'il avait passé une journée qu'il avait jugée comme mauvaise, le jeune homme s'était rendu comme à son habitude à l'un de ses casinos favoris, pensant y trouver un peu de réconfort. Il s'y était rendu seul, mais dès son arrivée, une foule de jeunes femmes s'étaient presque jetées sur lui, afin de le faire sourire. Mais il les avait repoussés, les trouvant vite ennuyantes. Puis, il avait fait le tour de la salle de jeu, avant d'enfin trouver sa place autour de la roulette.

C'était là un jeu de hasard, dans lequel chaque joueur pariait un numéro qui serait tiré par le croupier. Un jeu bel et bien connu du grand public, en raison de sa simplicité. Et c'était peut-être la raison pour laquelle le jeune homme s'y était assis. Celle-ci était une roulette française, comprenant trente sept numéros. Les mises étaient effectuées sur des colonnes en bas à droite et à gauche du tapis.

L'arrivée du jeune homme avait fait taire les discussions, puis sirotant son verre de champagne, il avait commencé à observer. Il avait regardé le croupier, celui qui était chargé de diriger le jeu et de manipuler la bille et le cylindre, lancé le début des mises. Autour de la table, les nombreux joueurs avaient suivi ses ordres, puis au lorsque les jeux furent faits, la bille fut lancée. Il l'avait regardé tourner et tourner, sans jamais laisser une seule expression passée sur son visage angélique.

Le jeune homme était bien conscient que le jeu était simple. En fait, le montant maximal et minimal des mises était toujours défini par les casinos, ainsi que les règles. Par exemple, il savait que dans les casinos français, il était interdit de miser plus de mille fois le montant de la mise minimale sur une chance simple.

Les joueurs pouvaient toujours miser de manières différentes. Ce qu'on appelait les chances simples étaient les paires et les impaires, les rouges et les noirs, ou encore les manques et les passes qui étaient situés sur les numéros un à dix-huit, ou de dix-neuf à trente six. Il y avait également ce que l'on nommait les chances multiples. Là, le jeu se compliquait un peu. On pariait sur les numéros pleins, autrement dit, on ne pariait que sur un seul numéro. On pouvait tout aussi bien faire un cheval, parié entre deux numéros adjacents, ou faire une transversale pleine. Miser entre trois numéros de la même ligne, en posant les jetons à l'extrémité de la ligne.

Il y avait là un tas de techniques et façons différentes de jouer, et c'est ce qui amusait toujours le jeune homme qui aimait appréhender le jeu de ses camarades.

La bille avait fait trois tours de cylindre, afin que le jeu soit valable. Avant que cette dernière ne vienne rencontrer l'un des déflecteurs en laiton qui perturberaient son parcours, le croupier annonçait la sentence.

"Rien ne va plus".

Plus aucune mise ne pouvait être posée sur le tapis.

Lorsque la bille s'était arrêtée dans l'une des cases, le croupier avait annoncé le numéro gagnant ainsi que les gains simples qui y étaient associés.

C'était toujours un réel plaisir pour le jeune homme de voir certains des visages se crispés ou sourire à cette annonce, puis il s'était enfoncé dans sa chaise, portant son verre à ses lèvres après avoir fait signe à un de ses hommes de le resservir.

Le croupier avait fini par poser le poids, appelé le dolly, sur le numéro gagnant puis avait effectué les paies des mises gagnantes. Le jeune homme n'avait laissé transparaître aucune émotion sur son visage lorsque ce dernier avait avancé jusqu'à lui sa part du butin, mais lorsqu'il avait relevé son regard sur la table, il avait remarqué le regard d'un autre jeune homme à l'autre bout.

Ce dernier ne l'avait pas de suite interpellé, mais lorsque ses yeux s'étaient posé sur lui, il n'avait pu s'en détacher.

Cette créature était digne de ses critères de beauté, un réel petit ange sorti de nul part et le jeune homme s'était fait violence pour ne pas se frapper tant il avait été idiot de ne pas l'avoir remarqué plus tôt.

Ils s'étaient toisés ainsi tout le long de la partie, et à chaque fois qu'il avait gagné, le jeune homme avait rendu son sourire à l'autre homme, qui n'avait cessé de lui faire tourner la tête.

Après la partie, le jeune homme s'était retiré de la table, laissant ses hommes emportés avec eux ses gains. Il n'était pas retourné à sa table mais avait plutôt demandé à ses hommes de s'éloigner un peu, afin d'aller rejoindre celui qui l'avait charmé, au bar.

Ce dernier n'était pas seul, et l'avait longuement fait patienter, tandis qu'il partageait une conversation, que le jeune homme avait jugé comme étant une perte de temps, avec un autre homme qui avait l'air d'être un peu plus vieux. Las mais pas moins découragé, car il en fallait plus pour s'échapper de ses griffes, le jeune homme s'était approché avec un sourire charmeur. Il n'en avait pas fallu plus à son concurrent pour s'en aller, le laissant alors profiter pleinement de celui qu'il convoitait.

De ce jeune homme aux cheveux blonds émanait une élégance royale à ses yeux. Ils avaient échangé à propos de pas mal de sujets, mais jamais, ils ne s'étaient échangés leurs prénoms. Le blond avait semblé être subjugué par sa prestance, la façon qu'il avait de se tenir ou bien encore par ses mots. Alors, c'est avec une voix sensuelle qu'il lui avait proposé de continuer leur verre dans sa chambre.

Le jeune homme l'avait donc suivi, après avoir donné un coup d'œil à ses hommes afin qu'ils comprennent qu'il allait s'évader un moment.

La reste de la nuit avait été si revigorante, que le jeune homme avait presque eu l'envie de prendre cette créature aux cheveux d'or en photo, afin de peindre ses courbes parfaites et son sourire charmeur.

Il en avait partagé, des draps et des lits, pourtant, personne ne lui avait donné meilleure satisfaction que ce petit blond.

« Et bien...Que faites-vous dans la vie ? » demanda le blond, tout en servant un énième verre à son interlocuteur.

« Rien que tu ne doives savoir. »

« Mystérieux, alors ? »

« Je suis d'avis que le mystère nourrit les envies les plus folles. »

Le blond se mit à sourire, dévoilant ses petites fossettes, puis en se coiffant d'une main, il vint se pencher vers le noiraud, dévoilant quelque peu la peau de son torse sous sa chemise.

« A vrai dire, j'aime le mystère. »

« Tu m'en diras tant, hm ? » répondit le noiraud, tout en amenant sa coupe à ses lèvres que le blond fixa sans ménagement.

« Vous êtes de la région ? Vous ne pouvez pas me mentir en me disant que vous êtes italien, je peux entendre l'accent corréen lorsque vous parlez. »

Le noiraud lécha ses lèvres, posant alors sa coupe vide sur la petite table qui les séparait. Cependant, plus pour très longtemps.

« Tu es curieux. »

« Disons plutôt que j'aime savoir avec qui je discute. » répondit le blond, d'un air aguicheur.

« Tu m'as donc demandé de te suivre jusqu'à ta chambre, pour que l'on discute ? »

« Il y des centaines de façon de discuter...Je pourrais peut-être vous montrer. »

« Dans ce cas, montre moi. »

Le blond ne prit pas le temps de finir sa coupe, et se leva afin de faire le tour de table, avant de venir sauvagement posé ses lèvres sur celle de l'autre homme. Il attrapa bien rapidement le col de sa chemise entre ses petites mains, qu'il serra un peu plus fort, lorsqu'il sentit les paumes du noiraud se poser à la chute de ses reins. Aussi, il laissa échapper un doux gémissement lorsque les mains du noiraud commencèrent à se balader sous sa chemise qu'il n'avait fermé que d'un seul bouton, et sous laquelle il était nu.

Leurs vêtements avaient rapidement terminé sur le sol de sa chambre, et le noiraud, qui avait gardé sa chemise, avait attrapé ses cuisses afin de le porter contre lui, sans jamais séparer ses lèvres des siennes, puis il vint le coucher sur son lit.

Le blond avait rapidement atteint les portes du septième ciel, rien qu'avec les simples préliminaires. Le noiraud avait l'air d'en connaître un rayon et avait parfaitement usé de ses longs doigts pour le satisfaire. Que ce soit entre ses fines chairs ou sur son membre, son toucher avait été si raffiné et langoureux, qu'il avait pensé tourné de l'œil tant la sensation était bonne.

Le noiraud, lui, s'était délecté de sa voix éraillée, lui demandant souvent de ne pas se couvrir la bouche pour pouvoir l'entendre. Il adorait prendre conscience du plaisir qu'il donnait, comme il aimait tout aussi bien en recevoir. Aussi, il se laissa totalement prendre de court, lorsque le blond grimpa sur lui, échangeant leurs rôles. Ce dernier avait d'abord commencé par coller ses lèvres sur son torse, puis lorsqu'il était arrivé à sa ceinture, il l'avait regardé tel un animal, partageant son envie la plus torride.

Laissant retomber sa tête sur le matelas, le noiraud s'était délecté de la chaleur des lèvres de son amant d'un soir contre son sexe, grognant parfois de plaisir à son encontre. Il ne s'était pas retenu de lui tirer les cheveux, le faisait parfois bouder, mais le blond ne s'était pas plaint de sa brutalité naissante.

Le noiraud fut ravi d'apprendre que le blond était aussi inépuisable que lui, et le fit alors basculer à nouveau, avant de s'insérer en lui aussi sauvagement que possible. Il n'avait pas tenu compte de ses mains baladeuses sur son cou et ses épaules. Il n'avait pas fait attention à son sourire, pendant qu'il lui assenait des coups de reins effrénés.

« Oh....Pu-putain. »

« Tu n'en peux...déjà...plus ? »

« Non, je...J-je...Putain, oui...Continue, merde, continue ! »

« C'est cela que tu appelles discuter ? » demanda le noiraud, mordant la peau de son cou lorsqu'il le releva pour que son dos rencontre son torse.

« Juste tais-toi...Tais-t-toi et...Bai-baise moi, putain ! »

Leurs petites parties de jambes en l'air avaient duré presque toute la nuit, et le jeune homme avait finalement perdu conscience, portant dans ses bras, ce beau blond qui, il le savait, ne reverrait certainement plus jamais après cette nuit.

A vrai dire, le jeune homme n'était pas un sentimental. On ne lui avait jamais appris à nourrir ses sentiments, du moins, pas plus qu'à sa propre famille, cela s'arrêtait là.

Sa famille, son honneur, et lui-même. Ni plus, ni moins.

Cependant, il se souvenait encore de la douce voix de ce jeune blond, ainsi que de son sourire. Oui, il se souvenait tout aussi bien de son corps parfait et de ses courbes, que de son superbe talent à lui avoir volé ses belles boucles.

Il avait fini par le remarquer après avoir quitté la chambre du casino, lorsqu'il s'était retrouvé devant le miroir de sa salle de bain. Mais, au lieu de le mettre en colère, cela l'avait fait rire. Puisque s'il n'avait rien dit, c'était simplement parce qu'il avait vu la façon dont le blond avait fixé ses bijoux avant de l'emmener jusqu'à sa chambre. Le noiraud savait qu'il finirait par se faire plaisir, autant charnellement que matériellement, et il n'allait pas lâcher de larme pour de simples boucles, bien que ces dernières coûtent une petite fortune. Après tout, il avait tout l'argent qu'il voulait, depuis toujours, et il les lui aurait même donné si ce charmeur l'avait aussi bien sucé que ce soir-là.

Il aurait mérité sa récompense, certainement.

Oui, le jeune homme savait tout de même être généreux.

— Monsieur.

Sortant de ses songes, le noiraud passa la langue sur ses lèvres avant de se retourner vers son majordome, qui venait de l'interpeller.

— Signore, avete visitatori !

Une dame âgée arriva jusqu'à eux, s'abaissant avant de lui parler. Le jeune homme l'aimait bien, car cette dernière lui rappelait souvent cette dame qui prenait soin de lui lorsqu'il était enfant, quand sa mère était trop occupée par ses affaires.

— Qui est-ce ?

No lo so, Signore. Questo uomo dire suo amico.

Le jeune homme souffla devant sa toile, prenant un air las. Il avança jusqu'à sa table et déposa sa palette, avant d'attraper son Nambu 14, qu'il rangea dans la poche de son short.

— Je n'ai pas d'amis, dit-il sévèrement, avant de jeter un œil à son majordome. Veuillez ranger la toile dans ma chambre.

Le majordome acquiesça, et ainsi, le noiraud se gratta la gorge avant de remercier sa dame de maison avec un petit sourire, et la renvoya à l'intérieur. Quant à lui, il jeta un dernier coup d'œil à sa vue splendide, avant de finir son verre et de se décider à entrer dans sa maison.

Il passa à côté de sa piscine, dont l'eau reflétait les rayons du soleil, puis il passa ce grand portail de fer qui délimitait son jardin et sa demeure. Il grimpa les escaliers de marbres, qui le menèrent jusqu'aux portes vitrées de son immense salon. Lorsqu'il passa les portes, sa dame de maison vint lui apporter son peignoir qu'il chérissait tant, et qu'il mit sur le dos avant de se laisser retomber dans son canapé, qui décorait le centre de la pièce en arc de cercle.

— Noguchi, appela t-il, attrapant une petite boîte qui était posée sur sa table basse, en n'en tirant un cigare.

— Oui, Monsieur.

— Faites surveiller les alentours de la maison, que personne ne me dérange. Dites à Madame Alessandra de faire entrer notre invité surprise.

— Bien, Monsieur.

Attendant bien sagement dans son sofa de luxe, le noiraud laissa la fumée de son cigare voler devant son visage, ne prenant pas la peine de la balayer. Et lorsque sa vue fut dégagée, il trouva devant lui, un fantôme du passé.

— Qui nous avons là...Souffla t-il, un rictus au coin des lèvres, Colonel Kim Namjoon.

Namjoon ne l'avait pas revu depuis leur dernière mission, en Afghanistan. Celle-ci s'étant terminée dans de malheureuses circonstances, chacun avait fait son bout de chemin depuis. Pourtant, il se trouvait bel et bien là aujourd'hui, devant cet homme qu'il n'avait pas recroisé depuis une éternité et qui ne semblait pas avoir changé.

— Tu n'as pas l'air si étonné de me voir Taehyung, répondit-il, soutenant son regard.

Le dénommé Taehyung le toisa de haut en bas, analysant jusqu'au moindre détail de sa tenue qui semblait assez décontractée. Vu comme cela, on aurait pu croire que son vieil ami s'était offert des vacances, cependant, Taehyung n'avait jamais été idiot. Aussi, il savait que la raison pour laquelle son ancien camarade se tenait devant lui, la raison pour laquelle il était venu jusqu'à sa propre demeure devait être tout autre.

— Négatif, mon colonel. J'ai mes sources, reprit-il, laissant échapper un rire.

— Tu sais très bien que je ne porte plus ce titre depuis longtemps...Laisse-moi deviner. Yoongi ?

— Quel dommage, pas vrai ? Dit le noiraud, ignorant sa question.

Un ange passa avant que Taehyung ne fasse signe à son vieil ami de prendre place face à lui, lui indiquant le sofa vide qui se trouvait devant lui.

D'un pas avisé, Namjoon secoua la tête et suivit sa demande sans broncher. Il prit quelques secondes pour admirer l'intérieur de la demeure, qui plus est, était divine. Faites de pierres et peinte de blanc, elle ressemblait à ce genre de maisons que l'on pouvait voir sur les sites de voyages de luxes. A vrai dire, il n'en attendait pas moins de celui qui se trouvait devant lui, assis convenablement dans son canapé.

— Que me vaut cette visite, Namjoon ? Allons droit au but, je me doute que tu n'es pas venu prendre de mes nouvelles en personne. Tu ne m'as même pas appelé depuis notre dernière rencontre. C'est fou, comme le temps passe vite.

— Tu es déjà au courant.

— Comme je te l'ai dis, j'ai mes sources Namjoon. Tu devrais savoir mieux que quiconque que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, répondit Taehyung, se redressant afin de faire signe à son majordome. Noguchi.

Ce dernier comprit le geste de son patron, et s'échappa quelques minutes, revenant avec une bouteille de vin et deux verres vides. Il prit le temps de les servir, puis, il se replaça sagement dans le coin de la pièce, gardant toujours un œil à ce qui se déroulait devant lui.

Regardant un peu partout autour de lui, Namjoon fut surpris de ne découvrir aucune caméra. Aucun système de sécurité apparent. Pourtant, il se doutait bel et bien du fait que Taehyung était un homme prévisible. Même s'il n'y avait rien en vue, il était certain que la maison était sécurisée d'une quelconque manière.

— C'est plutôt étonnant, souffla t-il, tout en reportant son attention sur le noiraud, que tu n'as pas eu affaire à ton ami pour ton système de sécurité.

Attrapant son verre qu'il porta à ses lèvres, Taehyung le fixa un instant, appréciant les bulles pétillantes du champagne qui coulaient dans sa gorge.

— Je n'ai pas besoin de Yoongi pour me protéger.

— Te protéger ? Mais de quoi ?

— Du monde, souria le noiraud, remettant quelques-unes de ses mèches en place avec le dos de sa main. Trêve de plaisanterie. Pourquoi es-tu là, hm ? Mon ami.

— Ami ? Le reprit Namjoon, sur un ton ironique.

Il savait mieux que personne que Taehyung n'avait pas d'amis, il n'en avait jamais eu. Ce dernier le toisa, un petit sourire malicieux sur les lèvres, puis il croisa les bras tout en fumant son cigare.

— Fut un temps où nous l'étions, non ?

— Tu nous a laissé comme des pauvres merdes, sur la mission en Afghanistan. J'aurais dû savoir que je ne pouvais pas te faire confiance, laissa échapper Namjoon, non sans retenir sa colère montée en lui.

Il se souvenait encore du dernier coup que lui avait fait ce soi-disant "ami", lors de leur dernière rencontre. Cette mission les concernait tous. Ils avaient tous reçu le même ordre, cependant, Namjoon n'avait pu se résoudre à rentrer chez lui en laissant ses hommes, ses coéquipiers, ses amis, derrière lui. Tandis que Taehyung, lui, avait agit sans aucune compassion.

— Je t'ai laissé la meilleure part, mon frère...Dit le noiraud. Le sauveur des âmes perdues.

— C'est donc comme cela que tu oses appeler tes amis ? Ceux qui se sont battus à tes côtés ?

— Ce n'étaient pas mes amis, trancha sévèrement Taehyung, juste mes hommes.

— Et tu les as lâchement abandonné, le coupa Namjoon, appuyant ses mots en fronçant les sourcils.

— Mais...Notre cher Colonel Namjoon était là pour les sauver, n'est-ce pas ? Reprit Taehyung, passant sa langue sur ses lèvres, un petit sourire en coin.

— Et qui m'a sauvé, moi ?

Taehyung se mit à rire en se penchant vers sa table basse pour y déposer sa coupe vide. Puis il se redressa, avant de poser ses bras de part et d'autre de ses accoudoirs.

— Toi-même...Et puis de toute façon, j'ai bien fait de te sauver de toute cette merde. Ils ont bien profité de toi, toutes ces années Namjoon....Le héros de la nation ? Regarde comme ils t'ont traité, tu n'es plus rien. Tu le sais, on ne peut compter que sur nous-même, la vie est ainsi faite, conclua t-il, sans broncher un seul instant sous le regard vide du grisonnant. Ce dernier avala difficilement sa salive, semblant vouloir le contredire mais Taehyung le coupa dans son élan. Dans ce cas...Pourquoi es-tu là ?

Namjoon prit une forte inspiration, laissant échapper un long soupir entre ses lèvres.

— Parce que malgré toute la méfiance que j'ai envers toi, tu reste le meilleur dans ton domaine. Et j'ai besoin des meilleurs, pour cette mission.

En vérité, Taehyung ne connaissait pas la mission plus que ça. Certes, il avait pu avoir Yoongi au téléphone, ce dernier l'avait contacté via des réseaux cachés, mais Namjoon n'avait pas à le savoir, selon lui. Yoongi lui avait seulement laissé un message lui disant qu'il aurait bientôt de la visite, et Taehyung avait compris qu'il ne pouvait s'agir que de Namjoon lui-même. Le grisonnant était un des seuls liens qui leur restaient, après tout.

Prenant un air sérieux et fixant son vieil ami qui avait plutôt l'air d'un fantôme à cet instant, Taehyung joignit ses deux mains après avoir posé son cigare sur son cendrier d'argent.

— Que puis-je faire pour toi ?

— On va devoir affronter la mafia japonaise, lui avoua Namjoon, sans passer par quatre chemins.

Aussi, il n'était pas du genre à tourner cent ans autour du pot, cela aurait étonné le noiraud.

Taehyung soutenait son regard, comme s'il cherchait à savoir si ce que venait de lui dire son ami était vrai, puis il laissa échapper un souffle.

— Ouais, reprit Namjoon, je sais que tu connais ce monde, puisque tu a travaillé pour certains d'entre eux sous couverture, y'a un moment.

L'ancien colonel ne put faire attention au petit sourire malicieux que laisse filer le noiraud pendant son discours, bien trop concentré dans ses paroles.

— Et j'ai besoin que tu sois l'homme de la situation. Tu as une maîtrise du japonais parfaite, et seul toi pourrais auditionné pour ce rôle.

— Quel rôle ?

— Le tiens.

Encore une fois, un silence s'installa entre les deux hommes, laissant planer une drôle d'atmosphère dans le grand salon. Toujours aux aguets derrière lui, le majordome de Taehyung les fixait, le visage vide de toute émotion. Namjoon aurait presque pu rire à cela, pensant que Taehyung avait toujours su s'entourer de personnes qui lui ressemblait. Il était le roi des visages, c'était comme cela qu'on l'appelait autrefois. Il pouvait être personne et tout le monde à la fois, et savait tromper n'importe qui. Que ce soit grâce à son intelligence ou à son charisme, il était certainement, et encore aujourd'hui, l'un des meilleurs hommes qu'il n'avait jamais rencontré.

Mais il n'en restait pas moins un personnage atypique, dont il fallait se méfier à ses yeux.

— Et mes compagnons ? Demanda le noiraud, se penchant en posant ses coudes sur ses genoux, révélant quelque peu son torse sous son fin chemiser.

— De bon vieux fantômes du passé et quelques dernières recrues qui, je le sais déjà, te plairont. Aussi haut en couleur que ton personnage.

Aussitôt flatté, le noiraud offrit un beau sourire à son vieux compagnon d'armes.

— C'est là que tu m'intéresses, Nam.

Tiens, pensa Namjoon, c'était maintenant qu'il se décidait à ressortir des surnoms. C'était peut-être insignifiant, mais le grisonant savait qu'il avait réussi à toucher la corde sensible de Taehyung, pour lui faire accepter la mission. Si seulement il avait encore à le convaincre.

— Si on réussit la mission, ça te rapporte la somme de-

Taehyung leva la main en l'air avant qu'il ne finisse sa phrase, lui faisant signe de se taire. Ce que Namjoon fit, fronçant les sourcils.

— Parle moi plutôt de la mission. L'argent, j'en ai rien à foutre.

Evidemment.

Namjoon aurait dû y penser en entrant ici, après tout. Qui d'autre qu'un riche homme aussi charismatique que lui pourrait s'acheter une telle demeure au bord de l'eau, sans compter l'énorme jardin qu'il possédait, tous ces meubles qui puait le luxe, où encore ces tableaux et ces lustres signés de grands créateurs. Qui d'autre, à part Kim Taehyung en personne.

Il aurait dû se douter que jamais Taehyung ne jouerait sa vie pour de l'argent, non.

Le noiraud, lui, jouait sa vie aux prix d'autres vies.

Alors, Namjoon prit sur lui pour ne faire aucunes remarques à son ton quelque peu indécent et prit le temps de lui expliquer, comme à tous les autres, les détails de la mission. Du moins, ceux qu'il avait d'ores et déjà en sa possession. Il lui expliqua ce qui était attendu de cette mission, ainsi que les risques. Surtout les risques. Puisqu'il savait que c'était comme cela qu'il retiendrait son attention. Pendant tout son discours, Taehyung ne le coupa pas une seule fois. Il n'avait pas une seule fois cillé, même lorsqu'il avoua qu'il y avait un grand pourcentage de chance pour qu'ils n'en reviennent jamais.

Quand il eut terminé, Taehyung hocha la tête, sans rien ajouter. Puis il se redressa dans son sofa, levant la main afin de faire approcher son majordome. Ce dernier arriva bien vite, et resservit son verre, avant de lui rouvrir la boîte dans laquelle se trouvaient ses cigares.

Lorsqu'il vit la boîte métallique s'ouvrir dans les mains de l'homme de maison, Namjoon put facilement deviner le prix de ces quarante neuf cigares. Ils étaient tous signés de la marque Cohiba, autrement dit, les plus chers cigares cubains. Le couvercle de la boîte à cigare dans laquelle ils étaient entreposés était tapissé de feuilles de tabac recouvertes d'or de vingt-quatre carats. Et à l'intérieur, en plus des cigares, l'enseigne avait pensé a glissé divers accessoires.

Alors qu'il observait encore les détails de la boîte, Namjoon releva les yeux lorsque lui fut tendu un de ces magnifiques bijoux devant lui, sous le regard de Taehyung qui n'attendait qu'une seule chose : qu'il accepte son présent.

C'était un geste qui pouvait paraître simple comme un bonjour, peut-être même un cadeau de bienvenue ou une connerie dans ce genre. Mais Namjoon savait que par ce geste, Taehyung venait de signer le dernier nom sur la liste de sa future équipe.

— Pour monter cette mission, on va devoir prendre du recul...Reprit le noiraud, allumant d'abord son cigare avant de se lever pour s'approcher de son vieil ami, entreprenant d'allumer son cigare avec le bout du sien. Des précautions, pour jouer avec ses armes, à lui.

Namjoon hocha la tête, soufflant la fumée dans les airs, alors que Taehyung revenait sur ses pas pour se rasseoir dans son sofa. Cependant, il ne s'affala pas à l'intérieur, et garda son dos bien droit, remettant son peignoir en place sur ses épaules.

— Il va falloir qu'ils quittent tous la Corée. Afin de s'entraîner en lieu sûr et...J'ai le parfait endroit pour ça, sourit le noiraud, soufflant sa fumée à son tour.

— Je n'en attendais pas moins de toi.



L'Opéra commençait toujours bien avant le levé de rideau, et se terminait toujours longtemps après sa chute. 





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