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Tout le monde a une faiblesse. L'important est de savoir de quoi il s'agit.❞
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C'était toujours comme ça. Il y avait d'abord des cris, des injures, des coups, puis des regrets, des supplications, et du sang. Beaucoup de sang.
Il détestait ça.
Ça sentait mauvais, et ça mettait du temps à partir une fois que ça avait séché. Que ça soit sur la peau ou sur les vêtements. Il avait même dû jeter quelques-unes de ses chemises blanches à cause de ce liquide rougeâtre et gluant. C'était insupportable. Pourquoi ces enfoirés saignaient autant ?
« Pitié ! Je te l'ai dit ! Je n'ai pas organisé tout ça ! J'étais juste en charge de repérer les filles et les garçons ! Je n'ai jamais voulu les prostituer, je faisais ce qu'on me disait de faire !
— Arrête de couiner, tu me donnes mal au crâne. »
L'homme qui ne cessait d'implorer un semblant de pitié depuis une bonne dizaine de minutes, était ligoté sur une chaise en plastique, le visage boursouflé, écroûté et qui saignait encore par endroit. Il avait les habits sales, couverts d'une couche de crasse et de poussière comme s'il avait été traîné à même le sol. Une possibilité qui se confirmait quand on voyait ses cheveux affreusement hirsutes, gras et poisseux sur le dessus de sa tête.
Son visage était assez marqué par l'âge, il devait avoir la quarantaine. Ça aurait pu être mon père, ou le vôtre.
Il respirait avec peine, sûrement à cause des coups qu'il s'était pris dans l'estomac un peu plus tôt sous le manque de patience du second homme de la pièce. Des blessures étaient également visibles au niveau de sa cuisse gauche et de son pied droit. Il s'était reçu deux balles dans le corps, qui étaient la cause des grimaces de douleur qu'il arborait par moment.
Son bourreau par contre, debout face à sa victime, portait un costard très luxueux digne des plus grosses enseignes de mode de Manhattan.
Sa chemise blanche, sous sa veste de costume pourpre, était pour une fois impeccable. Elle ne portait aucun pli, aucune salissure, le reste de sa tenue non plus. Sa cravate était parfaitement bien serrée autour de son cou, et ses chaussures brillaient sous les ampoules vibrantes de la pièce. Il avait une carrure assez stricte. Il restait bien droit, la tête haute, une main enfoncée dans l'une de ses poches, tandis que la seconde jouait avec la détente du pistolet qu'il tenait. Ses cheveux sombres, noirs, ondulés, cachaient une partie de ses yeux et lui donnaient un aspect encore plus menaçant et austère. Sa peau quant à elle, était légèrement halée. Son grain avait l'air doux, cotonneux. Il faisait un peu tâche dans ce décor souillé, abîmé et moisi par endroit avec le temps.
Les murs dégageaient quelque chose de sinistre et de froid à la fois. Les ampoules qui clignotaient au plafond n'arrangeaient rien, et l'humidité qui suintait du toit ne réchauffait pas la pièce.
Cependant, au vu de la beauté qu'il dégageait, il aurait pu être un ange magnifique descendu tout droit du ciel. Parce que magnifique, il l'était c'était indéniable. Mais un ange, non.
Si on se penchait sur les détails, on pouvait sans aucun problème apercevoir que les articulations de sa main étaient fortement écorchées et encore recouvertes de sang. Un sourire mauvais était peint sur ses lèvres, pendant qu'il écoutait les supplications de sa victime résonner contre les murs.
« Je ne le répéterais pas. Je pense avoir été jusqu'ici assez patient et clément. Dis-moi qui est l'homme à la tête de tout ça, et où il se cache. Lui, ainsi que les femmes et les hommes que vous avez enlevés pour les prostituer.
— Clément ?! Tu m'as tiré dessus et presque frappé à mort ! Jusqu'à ce que je vomisse mes entrailles !
— J'aurais pu faire pire. Te couper lentement la langue, ou t'arracher les ongles. Un par un. C'est peut-être ce genre de torture là que tu préfères ? Tu veux qu'on essaie ? »
Le noiraud parlait d'un ton apaisé, voir peut-être un peu trop calme au vu de la situation. Il savait qu'il allait gagner. Il le comprit quand sa victime secoua rapidement la tête, voyant qu'il commençait à sortir un petit canif de sa poche.
« Alors parle, ma patience a des limites. Vite.
— Je... Il... Il... Je... Aaah ! »
Un hurlement de douleur déchira la gorge de l'homme attaché quand le noiraud vint lui planter d'un coup sec et brutal son couteau en plein dans ses parties génitales. Il observa un moment le sang couler et s'étaler sur le jean de l'homme plus âgé, alors que ce dernier pleurait et hurlait à la mort sous le martyr qu'il ressentait.
Le noiraud aurait dû prévoir des boules Quies. Il pouvait parier n'importe quoi qu'en rentrant il aurait un mal de crâne abominable.
« Quelle est la chose que tu ne comprends pas dans le mot 'vite', Julian ? Je ne t'ai pas autorisé à bégayer à ce que je sache. J'ose espérer que tu as compris maintenant ce que ça signifie quand je te dis que ma patience a des limites, alors dépêche-toi de me répondre.
— J... Il s'appelle Dan Smith, je ne sais pas grand-chose de plus je le jure ! Il ne parle pas de lui ou de ses principaux plans, mais je sais qu'il joue presque tous les soirs dans un casino illégal, le Lucky Three. Il y parie au poker des sommes astronomiques ! Tu peux le trouver là-bas. Et pour les hommes et les femmes qu'on a enlevés, ils se trouvent tous amassés dans un hangar abandonné au Nord Est de Yorkville. C'est tout ce que je sais ! Pitié !
— Tu vois quand tu veux. »
Le garçon aux cheveux sombres lui caressa vaguement la tête comme pour le féliciter, et il enregistra toutes les informations qu'il venait d'obtenir en même temps. Il se releva ensuite, pensif, tout en jouant avec son canif couvert de sang frais. Il le faisait se plier et se déplier, sous le regard inquiet, douloureux, et à la fois plein d'espoir de sa victime.
« Tu vas me libérer maintenant ? Tu me l'as promis.
— Bien sûr. Je tiens toujours mes promesses. »
Le plus jeune des deux hocha doucement la tête, avant de lever vers le crâne de Julian l'arme qu'il tenait à la main. Une expression d'horreur se peignit sur les traits âgés du second homme quand il comprit ce qui allait advenir de lui. Mais avant qu'il n'ait pu hurler ou pousser ne serait-ce qu'un semblant de plainte, le noiraud pressa la détente. Après la détonation, le corps inerte de Julian retomba lourdement contre le dossier de la chaise en plastique.
Le garçon restant n'eut même pas un regard envers lui. Il ne voulait pas s'attarder sur le genre de pourriture qu'avait été cet homme.
Il glissa le canon de son arme dans son dos, sous la ceinture de son pantalon, puis il quitta les lieux, bien décider à offrir le même sort à ce Dan Smith.
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« Il vous faut une invitation pour entrer. Nous n'acceptons pas n'importe qui, monsieur. »
Le brun haussa vaguement un sourcil à l'intention du vigile à l'entrée du casino, croyant que sa tenue, sa prestance, son charisme, ainsi que son regard noir, auraient suffi à convaincre n'importe qui.
Mais même si en effet, le vigile sembla un peu déstabilisé par l'assurance du garçon, il ne laissa rien paraître et continua de faire son job.
« Je suis avec Dan Smith. »
Il aurait voulu ajouter autre chose, se montrer plus menaçant. Il aurait pu ordonner froidement qu'on le laisse entrer, après avoir prononcé le nom du joueur de poker. Mais il n'en avait pas eu besoin, car à peine le prénom de Dan énoncé, le vigile s'était incliné si bas pour le faire entrer qu'on aurait pensé qu'il s'était mis à genoux.
« Je vous en prie, allez-y. »
Le garçon n'attendit pas un instant de plus, craignant qu'on ne lui demande au dernier moment une pièce d'identité. Il pénétra dans la porte tournante à l'entrée du bâtiment, pour déboucher quelques secondes après dans le hall du casino. Ses pieds foulèrent le tapis en velours rouge déroulé là, avec une légèreté et une sérénité sans pareil, tandis qu'il gardait les yeux levés pour observer la salle.
Il y avait du doré absolument partout. Que ce soit sur la tapisserie, sur les machines de jeux, sur la rampe d'escalier qui menait au premier étage, et même au plafond. On avait placé sur ce dernier d'immenses cadres en bois, peints dans des tons à la fois dorés et marrons clairs. Ils comportaient en leur centre des lampes imposantes qui éclairaient tous le casino d'une lumière rouge vif. Il y avait une lampe au-dessus de chaque emplacement qui comportait un jeu. Une au-dessus de la salle d'arcade, une autre au-dessus des tables de poker, du craps, de la roulette américaine, du blackjack, du bingo, et ainsi de suite.
La salle était ainsi éclairée de partout, il n'y avait aucun coin d'ombre.
Des écrans étaient aussi suspendus à certains endroits, diffusant des chaînes de musique, de téléréalité, ou encore les infos. Sur l'une d'entre elle d'ailleurs un journaliste d'une des chaînes de télévision les plus connues, faisait un rapport sur un des ministres du président qui avait été assassiné dans la soirée. Le FBI soupçonnait un acte terroriste qui viserait à intimider le président, mais ils n'avaient pour le moment aucune preuve. Le garçon finit par détourner le regard, indifférent face à tout ça, pour le poser à la place sur le reste du casino.
Il n'y avait pas à dire, malgré son illégalité, il dégageait une beauté et une richesse qui ne passaient pas inaperçu. On comprenait que les gens ici ne misaient pas de petites sommes. Ce n'était pas un endroit pour les amateurs. Et ça se remarquait encore plus quand on s'enfonçait vers le fond de la salle.
L'ambiance y était un peu plus sombre, sèche. L'intensité de la lumière rouge au-dessus des tables et des jeux avait été baissée. Les surfaces sur lesquelles les joueurs pariaient et jouaient étaient recouvertes d'un tissu noir, comme si ce coin là devait être le moins voyant du casino. C'était assez compréhensible si on y réfléchissait. Ceux qui venaient là pour jouer sur de simples machines automatiques, n'avaient pas besoin d'entendre telle personne parier la vie de sa femme pour de l'argent.
Le noiraud continua de faire son petit tour de la salle, discret et prudent, pour commencer à repérer l'homme qu'il recherchait. Il avait sans aucun doute une certaine notoriété au vu de la réaction du vigile à l'entrée. Il en avait donc déduit qu'il devait porter cette notoriété sur lui.
Un homme qui avait conscience de la puissance qu'il exerçait sur les autres, ne s'empêchait aucunement de la montrer. Bien au contraire. Il s'en vantait. Soit de vive voix, soit silencieusement via des vêtements et accessoires qu'il portait. C'était très courant dans ce genre de milieux. Les chefs de gang, les mafieux, devaient imposer leur autorité, leur nom, et leur richesse à la vue des autres, pour ne pas prendre le risque de se faire marcher dessus.
« T'as triché Smith ! Putain montre tes mains ! Lève-toi ! »
Les mains enfoncées dans les poches de son costume pourpre, le jeune homme jeta un coup d'œil léger vers l'une des tables du coin peu fréquentable du casino, d'où venait de crier un des hommes qui y était attablé. Il pointait férocement du doigt un second homme assis face à lui, une haine intense étant perceptible dans son regard.
« T'as perdu c'est tout, ne soit pas mauvais perdant.
— Non ! Je refuse de perdre tout ce que j'ai face à un voleur comme toi ! »
L'homme qui réclamait son dû, aurait sans aucun doute bien aimé sauter sur le type face à lui pour lui arracher le sourire moqueur qui étirait ses lèvres. Mais le problème, c'est que ce Smith était entouré de deux autres types bien baraqués. De quoi en décourager plus d'un. Il était très simple de comprendre que c'était sur ça que reposait une grande partie de sa fortune.
Dan venait jouer dans les casinos accompagnés de deux hommes bien plus que fort, pour que ses adversaires n'osent pas venir s'en prendre à lui. Ainsi, même s'il avait triché, personne n'allait jusqu'à lui casser la figure dans le but de récupérer leur gains pris injustement.
Personne. Sauf Taehyung.
« T'as triché. Moi je t'ai vu. »
Le noiraud parla d'un ton posé en s'avançant vers la table, puis il planta son regard impassible dans celui de ce Dan Smith. Ce dernier haussa un sourcil à l'intention du nouveau venu, avant d'éclater d'un rire plein d'animosité.
Il avait la tête du parfait américain. Des cheveux blonds cendrés, plaqués en arrière par du gel. Un costume noir, basique, simplement mis en valeur ici et là par des colliers en or, des bagues, et une montre qui devait valoir le prix d'un building. Et un sourire qui aurait pu être dévastateur, s'il n'était pas raccroché à sa tête de rat. Un rat avide de pouvoir et d'argent. C'est ce qu'on pouvait clairement lire sur son front.
« Dégage petit. T'es trop jeune pour venir faire le rebelle, demain y a école. Va te coucher. »
Son commentaire ne fit rire que les deux gorilles qui lui servaient de gardes du corps. Taehyung lui, esquissa un faible sourire et baissa une seconde les yeux vers ses chaussures, l'air d'être amusé par la situation. Mais la seconde d'après, il revenait les planter profondément dans ceux de son vis-à-vis. Pénétrant, sinistre.
Le regard qu'il lui lança n'était pas un regard facile à décrire. Mais c'était le genre de regard qui signifiait simplement que vous alliez mourir. Et croyez-moi, jamais vous ne voudriez être confronté à ça.
À ce moment là, l'atmosphère changea presque aussitôt, comme si elle aussi avait compris que ça ne rigolait plus.
« Appelle moi petit encore une fois, et je peux t'assurer que les bras de tes gardes du corps ne seront pas suffisants pour ramasser ce qu'il restera de toi quand je me serais occupé de ton cas. »
À cette simple phrase, l'expression du visage de Dan passa en une poignée de secondes seulement, de moqueuse à très sérieuse. Personne n'osait le défier. Personne n'osait lui parler ainsi. Jamais. Si quelqu'un n'avait ne serait-ce que la malchance d'y penser, il disparaissait du jour au lendemain sans plus jamais donner signe de vie.
« Relance une partie. Je vais jouer contre toi. Si tu perds, tu me files tout ton fric, et tu rends celui que t'as pris en trichant à l'homme de tout à l'heure. »
L'homme en question était d'ailleurs toujours là, sagement resté en retrait.
Le blond haussa un sourcil à cette proposition. Un ricanement lui échappa alors qu'il se redressait dans son siège pour tendre la main vers Taehyung devant lui qui avait pris place sur le siège en face.
« Marché conclu. Et si je gagne, je te bute. Ça te va ? »
Le noiraud lui adressa un simple sourire en coin en lui serrant la main en retour. Ils s'échangèrent une poignée de main ferme qui en disait long sur les pensées qu'ils avaient tous deux en tête.
« Si ça me va ? C'est parfait. »
Et c'est ainsi que les dés furent jetés.
Au bout du compte, et ce ne fut même pas surprenant, plusieurs parties furent jouées pendant plus d'une heure. Elles amassèrent de nombreux curieux autour de la table, et l'odeur qui stagnait autour d'eux avait fini par changer. Désormais il n'y avait que la fumée des cigarettes que Dan s'enfilait qui restait présente, emmêlée à celle de la transpiration. Vous savez, celle qui apparaît quand vous avez un coup de stress, que vous avez peur, et que vous faites tout pour vous en sortir.
Dan, les lèvres pincées, le menton plissé, la mâchoire serrée, qui ne cessait de miser encore et encore l'argent qui lui restait, faisait durer les parties de poker qui n'en finissaient plus.
Il ne pouvait pas perdre. C'était lui le roi de ce jeu. Lui qui raflait tout, qui humiliait les autres, qui les volait. Il n'acceptait pas qu'un autre homme, plus jeune, plus beau, plus espiègle, lui vole ce titre et tout son argent. Pourtant, c'était bien ce qui était en train de se passer. Et c'était Dan lui-même qui se ridiculisait à force de jouer par pure fierté.
« Je me couche...
— Ça fait quand même la cinquième fois là.
— Ferme ta gueule. Je suis sûr que tu triches !
— C'est pas parce que je suis meilleur que je triche. T'as juste trouvé un adversaire plus fort que toi et qui joue à la loyal en plus de ça. Qu'est-ce que ça fait d'être sur la touche pour une fois, hein ? »
Le brun ricana et récupéra l'argent mis en jeu sur la table. Il défiait ouvertement le mafieux assis face à lui, sans craindre une seule seconde les représailles.
« T'as perdu Dan, ne soit pas mauvais perdant. »
Taehyung était l'insolence même, et qu'est-ce qu'il aimait ça. Voir son adversaire gronder, presque sortir les dents comme un chien enragé, tout ça parce qu'il savait qu'il était foutu. C'était son trip.
« T'as bien fait mumuse connard, mais maintenant rends moi mon fric. Je rigole pas avec toi.
— On avait un marché non ? Désolé, mais il est à moi maintenant. »
Le noiraud haussa les épaules et se redressa, prêt à partir. Mais à peine ses fesses décollèrent de sa chaise, qu'un gros fracas retentit du côté de Dan.
Il venait de se lever brusquement en grognant. Un couteau sorti d'on ne sait-où gisait là, dans la table en bois. Il était planté si férocement que des fissures étaient apparues sur le pauvre plan de travail. Dan le tenait fermement, les articulations blanchies par la force qu'il exercerait sur le manche.
Il fusillait Taehyung du regard comme s'il allait l'éventrer dans la seconde. Un pli barrait son front, ses cheveux humides par la transpiration tombaient devant ses yeux noirs, et sa mâchoire était tellement serrée que Taehyung avait bien peur de voir ses dents exploser, et de s'en recevoir dans la figure.
« T'iras nul part. Je vais tellement te faire souffrir que tu me supplieras de t'achever. Attrapez-le.
— Bon courage. »
Taehyung eut un petit rire pendant qu'il regardait les deux gros costauds s'approcher de lui. Il soupira lourdement et remonta ses manches, comme s'il s'apprêtait à réaliser une tâche vraiment pénible, avant de froncer les sourcils quand le premier homme se jeta sur lui.
« Vous vous en prenez à la mauvaise personne. »
Ce fut les derniers mots qu'il prononça avant de s'occuper de son assaillant. Il s'approcha de lui le plus possible, en évitant avec rapidité les coups que l'autre tentait de lui administrer. Il vint le frapper une première fois violemment à la gorge, d'un coup sec à l'aide de la tranche de sa main.
Il n'attendit pas que son adversaire se remette. Il devait attaquer, encore et encore avant qu'il ne comprenne ce qu'il se passe et qu'il riposte.
Taehyung lui envoya alors un coup de pied ferme entre les jambes, souriant juste après quand l'autre se mit à hurler de douleur. Et c'est l'instant précis que choisi le noiraud pour faire pleuvoir les coups sur son adversaire.
Il se déplaçait très vite, virevoltant de façon précise et fluide. Il ne faisait plus qu'un avec son corps, plus qu'un avec ses gestes. Rien d'autre ne comptait. Il se concentra sur son adversaire, encore plié de douleur. Il n'attendit pas plus longtemps et le prit de côté, lui envoyant un coup puissant dans les hanches. Son bassin craqua méchamment, et avec satisfaction, Taehyung enchaîna avec un uppercut en plein dans l'oreille, dans l'arcade, puis dans les lèvres. Tout comme la gorge, et l'entre jambe, ils faisaient partie des points les plus faibles et sensibles du corps humain.
Le second homme qui voyait avec quelle agilité et rapidité Taehyung avait pratiquement neutralisé son camarade, se tenait en retrait et n'osait pas s'approcher de la tempête qu'était le noiraud. Ce dernier venait d'effectuer une seconde attaque en rafale sur le visage de son adversaire, le frappant aux joues, au nez, aux yeux. L'homme baraqué hurlait de douleur. Pendant quelques secondes, il n'y voyait plus rien. Et il sentait que plusieurs de ses os étaient fêlés, voir brisés, vu la force avec laquelle Taehyung l'avait frappé. Mais ce dernier n'en avait rien à faire de son état. Justement.
Cette attaque lui permit de se placer aisément à l'arrière de son opposant. Il évita les grands gestes que faisait l'autre pour tenter de l'attraper dans le but de lui rendre ses coups, mais il était plus vif. Beaucoup plus vif.
Il vint se positionner dans son dos, s'appuya bien sur ses deux pieds, et sans plus de cérémonie, lui saisit la tête à deux mains et lui brisa la nuque d'un coup sec.
Un hoquet d'horreur s'éprit de la foule, toujours rassemblée dans le petit espace de jeu, quand le craquement atroce résonna. Le corps lourd et imposant de l'homme retomba telle une poupée de chiffon aux pieds du brun.
Taehyung était essoufflé, sa cage thoracique montait et descendait à une vitesse folle. Mais un sourire de fierté était bien présent sur ses lèvres rosées, malgré le fait que ses cheveux noirs, humides par l'effort, couvraient d'ombre son visage. Terrifiée, une partie des gens présents s'empressa de quitter les lieux à toute vitesse, ne laissant sur place qu'un Taehyung à l'aura ténébreuse, un Dan sous le choc, et un homme en deuil qui gémissait la perte de son ami.
« Co... Comment... »
Taehyung lécha légèrement sa lèvre inférieure, puis il poussa sa langue contre sa joue avant d'aborder un léger rictus.
« Je maîtrise cinq des arts martiaux les plus dangereux et les plus puissants du monde, en plus de maîtriser les jeux de cartes, et le maniement des armes.
— T'es... T'es une arme de destruction massive à toi tout seul...
— Mh non. Je suis Kim Taehyung. Nuance. »
Maintenant qu'il avait l'attention de l'homme qu'il recherchait, Taehyung remit ses cheveux en arrière histoire d'être présentable. Puis il se tourna vers lui, et sortit son flingue de l'arrière de son pantalon.
À ce simple geste, Dan leva aussitôt les mains, le teint pâle et la mine affolée.
« Wow wow qu'est-ce que tu fais ? C'est bon tu peux le garder mon fric ! Prends tout ce que tu veux ! Je regrette de t'avoir sous-estimé, je suis désolé !
— Commence pas à geindre. On va discuter tous les deux. »
Taehyung leva son arme vers le crâne du second homme toujours en train de pleurnicher, et l'abattit d'un seul geste, sans un regard pour le sang qui gicla et qui vint tapisser le mur contre lequel il était appuyé. Cette détonation finit par ailleurs de chasser les derniers curieux qui rodaient encore autour de la salle.
Malgré les hurlements de la foule et la détonation qui raisonna, aucun agent de sécurité ne se présenta. Pourquoi ? Parce que comme Julian l'avait précisé, ce casino était illégal, et plus particulièrement cette salle. Elle avait été conçue spécialement pour des hommes comme Dan, qui appartenaient à une organisation, trichaient, et pouvaient même aller jusqu'à tuer leurs adversaires. Généralement quand ce genre d'événements avait lieu, et que ça commençait à s'échauffer, le casino était évacué et on laissait les hommes à l'intérieur régler leurs affaires.
Du côté de Dan, il n'était même plus affolé ni apeuré ni quoi que ce soit d'autre après avoir vu son dernier garde du corps se faire exploser le crâne en une fraction de seconde. Il était tout simplement sous le choc, en proie à une énorme crise d'épouvante. Son corps entier tremblait. Ses mains, ses bras, ses jambes, son buste, et même sa tête. Il ne pouvait détacher son regard de son deuxième homme qui venait de mourir là, juste sous ses yeux.
Qui était ce type ? Comment faisait-il pour tuer des hommes à mains nues qui faisaient le triple de son poids ? Comment y parvenait-il sans éprouver le moindre dégoût ?
« Qu... Qui... Es... Tu...
— Je t'ai dit mon nom tout à l'heure. Mais tu sais, plus j'y pense, plus je me dis que dans un jeu de carte, j'adorerais être le joker. Je trouve que ça sonne bien. Le Joker. Le bouffon de la partie. Le plus fort, le plus malin, le plus chanceux.
— T'es complètement dingue.
— Et ? »
Taehyung attrapa le dossier de la chaise sur laquelle il était assis plus tôt, pour la tirer vers lui et s'installer à nouveau dessus. Il fit signe avec son arme à Dan pour qu'il fasse de même. Ce dernier ne se fit pas prier, manquant de tomber à plusieurs reprises de sa chaise dans la précipitation.
« J'ai tué Julian, ton homme de main je suppose. Je vous traque depuis un petit moment, en vérité, depuis que plusieurs jeunes ont disparu après la fameuse soirée qui s'est déroulée à Time Square. C'était l'inauguration d'une nouvelle boite, et visiblement un parfait terrain de chasse pour vous. Ça a fait la une des journaux, des infos. Vous pensiez vraiment qu'on ne parviendrait pas à vous mettre la main dessus ?
— T'es quoi au juste ? Un flic ?
— T'aimerais bien hein ? Histoire que je sois plus gentil avec toi ? »
Dan déglutit avec peine, craignant ce qui l'attendait à l'issue de cette conversation. Il avait vu de quoi avait été capable le brun. Il avait tué un homme à mains nues en à peine trois minutes. Qui sait ce qu'il était encore capable de faire ?
« Deux mois. Deux mois que ces pauvres victimes ont disparu. Une sœur, un frère, un ami, une cousine, une copine, un copain. Peu importe. J'ai mis deux mois avant de vous mettre la main dessus. T'as pas idée d'à quel point c'est très long, surtout en sachant que la vie d'une dizaine de personnes est en jeu.
— Ravi de voir qu'on t'a donné du fil à retordre. »
Le blond ricana pendant une fraction de seconde, avant de se rappeler quel genre de personne il avait en face de lui.
Il se reprit bien vite.
« Joue pas avec moi petit con. Je veux que tu me donnes l'endroit précis où tu détiens toutes ces personnes.
— Sinon quoi ? Tu vas me tuer dans tous les cas je présume.
— Tu présumes bien, mais à toi de voir si tu veux entraîner quelqu'un d'autre dans ta chute. »
Le regard de Dan se verrouilla à celui de Taehyung à l'entente de cette menace, ses sourcils se fronçant en même temps.
« Je ne vois pas de quoi tu parles. »
Un léger ricanement s'échappa des lèvres du plus jeune. Il voyait très bien la détresse qui grossissait de plus en plus dans les pupilles de Dan.
« Tu ne vois pas ? Vraiment ? Ah, je vais être obligé de te rafraîchir la mémoire, c'est embêtant. Mais soit. »
Il se courba un peu sur la table, et croisa ses mains ensemble sur le plateau en bois. Sa tête se pencha ensuite très légèrement sur son épaule, sans qu'il ne lâche une seule fois Dan du regard pendant qu'il prenait cette posture assez déstabilisante.
« Pendant les deux mois qui ont suivi l'enlèvement de ces jeunes, je n'ai pas arrêté de faire des recherches de mon côté. Jamais. Et ça a fini par payer. Parce que figure-toi que même sans avoir ton identité, et grâce à l'une de mes sources les plus fidèles, j'ai réussi à récupérer les informations d'un des comptes en banque utilisé par ton gang. Un compte créé spécialement pour effectuer un virement régulier à une seule et même personne. »
Le blond serra brièvement la mâchoire, et Taehyung sut qu'il le tenait désormais à sa merci.
Dan s'était fait prendre à son propre jeu. Il savait qu'il était foutu. Mais malgré tout, il continuait de soutenir le regard du noiraud, gardant la tête haute face au sourire que l'autre abordait en sachant qu'il avait gagné.
Il gagnait toujours.
« La personne en question qui survit grâce à ces virements réguliers, c'est ta mère, pas vrai Dan ? Ta mère que tu aimes très fort, ta pauvre maman malade qui ne peut plus sustenter à ses propres besoins. Et puis qui, je suppose, n'est pas au courant de tes trafics illégaux, ni d'où vient tout l'argent que tu gagnes et que tu lui envoies. Si tu meurs, elle ne gagnera plus rien, n'est-ce pas ?
— Sale connard...
— Non seulement elle ne gagnera plus rien, et donc elle finira par dépérir petit à petit, mais en plus, je sais où elle habite.
— Si tu touches à un seul de ses cheveux je te jure que même après ma mort tu vas le regretter. Tu penses que je suis seul ? J'ai des hommes sous ma direction, des hommes qui me sont loyaux ! Une fois mort, ils se vengeront, tu peux me croire.
— Tu avais, des hommes. Je les ai tous tués, et ils ont d'ailleurs balancé Julian, c'est comme ça que je l'ai trouvé, puis que je t'ai trouvé toi. Tu es donc seul désormais. Mais ce n'est pas le sujet. Enfin si, mais pas trop. Peu importe. Les jeunes que tu as enlevés, ils sont où précisément à Yorkville ? »
Dan déglutit assez difficilement, la gorge nouée. Il était fait comme un rat. À quoi bon lutter ? Il savait reconnaître sa défaite, surtout en tant que grand joueur de poker. Une fois que vous étiez piégé, ça ne servait plus à rien de se débattre ou de se dédouaner, la corde se resserrait encore plus près autour de votre cou. Alors autant capituler.
« Ils sont dans un entrepôt abandonné, proche du bord de l'East River... Il est entouré de barbelés et de grillages. Il y a une seule entrée, c'est la porte principale. Le code est B1306. Seul trois hommes y montent la garde. Les victimes sont affaiblies par le manque de nourriture. Elles sont juste gardées en vie le temps que... »
Il se tut subitement, détournant un bref instant ses yeux vers le sol. Taehyung posa sur lui un regard ferme et sombre, essayant de comprendre pourquoi il avait arrêté de parler. Il laissa passer une dizaine de seconde, mais voyant que Dan restait silencieux, il appuya ses mains à plat sur la table et se leva progressivement pour lui faire face et le surplomber de toute sa hauteur.
« Le temps que quoi ? »
Le blond évita le regard sévère de Taehyung, déstabilisé par ce qu'il dégageait. Il n'aurait su le décrire. C'était comme si une aura noire, aussi sombre que les abysses, tourbillonnait autour de lui et pouvait s'abattre à tout moment sur Dan, et causer des dommages dévastateurs. Il finit tout de même par prendre une faible inspiration, pour arriver à terminer ce qu'il disait.
« Le temps que je trouve un acheteur pour une potentielle vente d'organes... Ou tout simplement un acheteur qui voudrait des prostitués à des fins personnelles.
— Tu me dégoûtes.
— Je t'ai dit tout ce que tu voulais savoir d'accord ? Je ne suis pas un exemple, je ne prétends pas l'être, mais ma mère n'a rien à voir là-dedans ! Ne lui fais aucun mal !
— Tout le mal qu'elle subira désormais, tu en seras le seul et l'unique responsable.
— Non ! Att- »
Trop tard. Taehyung leva son flingue et lui tira une balle dans le crâne sans même détourner le regard, sans même aborder la moindre expression sur son faciès. Il restait en retrait, neutre, face au sort qu'il venait de lui réserver. À ses yeux, c'était tout ce qu'il méritait.
La démarche assuré, il rangea son arme là où était sa place, autrement dit à l'arrière de son pantalon. Il remit sa veste de costume par-dessus pour la cacher, et n'eut aucun regard vers l'homme en train de se vider de son sang sur le sol brillant du casino. À la place et en silence, il sortit son paquet de cigarettes de sa poche et se dirigea vers la porte arrière du bâtiment. Il prit une clope entre ses doigts fins qu'il alluma à l'aide de son briquet pendant qu'il marchait.
En passant l'embrasure de la porte, il leva les yeux vers le ciel et ne put s'empêcher pendant un court instant d'observer les étoiles qui brillaient au-dessus de sa tête. Il eut un fin sourire à cette vue, et tandis qu'il allait porter sa cigarette à ses lèvres pour tirer une taffe, il sentit soudainement la lame froide d'un couteau contre sa pomme d'Adam.
Il se stoppa net dans son geste, et sentit très nettement un corps se presser dans son dos pour maintenir la prise qu'il exerçait sur la gorge du noiraud.
« Tu viens de buter le client de mon client. Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te tuer. »
Taehyung fut surpris d'entendre une voix assez grave, mais se positionnant tout de même dans des tons féminins, retentir contre son oreille. Il décida cependant de jouer le jeu, et de lui donner ce qu'il désirait.
« J'ai une gueule d'ange. Et je réussis très bien les sushis. Et là je viens de te donner deux bonnes raisons au lieu d'une. »
Il tentait de déstabiliser son adversaire, mais ce dernier pressa plus fermement sa lame contre le cou du garçon. Apparemment, il était insensible à son humour douteux.
« Ne joue pas avec moi.
— Et toi alors ? Dis-moi pourquoi je ne devrais pas te tuer.
— Parce que t'es pas en position de le faire. Un mouvement déplacé de ta part et tu n'existes plus.
— Oh trésor. C'est mal me connaître ça. »
Taehyung eut un petit sourire moqueur le temps d'une fraction de seconde. Un silence accueillit ses paroles ensuite, avant qu'il ne vienne soudainement essayer de saisir le poignet de celui qui le menaçait. Essayer oui. Car quand Taehyung referma ses doigts sur ce qu'il pensait être le poignet de son interlocuteur, il ne rencontra que du vide. Un grognement lui échappa alors qu'il se retourna, les yeux levés vers la silhouette de celui l'ayant menacé, qui se trouvait à bien trois mètres de lui désormais dans l'ombre du casino.
« Comment t'as fait ça ? T'étais derrière moi y a deux secondes.
— Est-ce qu'un magicien révèle ses secrets ?
— Sous la contrainte oui.
— Essaie de me contraindre alors. Tu vas faire quoi ? Des sushis ? »
Le brun laissa un rictus barrer ses lèvres après la réponse qu'on lui apporta. Il n'y avait pas à dire, son adversaire avait du cran.
« Ok, écoute, je suis désolé d'avoir tué le client de ton client. Je ne savais pas. Qu'est-ce que je peux faire pour te dédommager ? »
Taehyung n'avait peur de personne, mais il serait bien idiot de sous-estimer celle qu'il avait face à lui. Il analysait toujours ses adversaires avant d'attaquer, mais pour le moment c'était impossible. Alors autant rester tranquille.
« J'ai besoin de son argent. Si je ne peux pas rapporter les informations qu'il détenait à mon client, alors je lui rapporterais son fric.
— Si tu veux des informations sur son réseau de prostitués, je lui ai tout soutiré. Je peux te les donner, comme ça ton client pourra s'en charger. Je suppose que c'est une bonne personne, du moins je l'espère. Et si ton client ne vient pas en aide à ces personnes alors j'irais moi-même.
— Oui, c'était les informations qu'il voulait. Donne les moi, et garde l'argent. »
Taehyung acquiesça avant de lui indiquer le lieu et la localisation où étaient détenues les victimes. Il attendit ensuite un instant, songeur, puis il farfouilla dans sa veste, et en sortit une partie des liasses de billets qu'il avait gagné.
« Même si ce n'est pas pour ton client, prends les pour toi. Je n'en ai pas besoin, et je ne veux pas de cet argent. »
Le noiraud attendit une réponse, la main tendue face à lui dans l'attente que la personne en face s'en saisisse. Cette dernière sortit peu à peu de l'ombre, et le jeune homme eut un sourire en voyant enfin à quoi cette silhouette ressemblait.
« Pourquoi tu souris bêtement ? Tu t'attendais pas à te faire maîtriser par une nana c'est ça ?
— N'importe quoi. Justement, les femmes sont les plus redoutables. »
La demoiselle face à lui roula des yeux vers le ciel, avant de récupérer l'argent d'un mouvement à la fois vif et volatil.
Pendant qu'elle comptait les billets, Taehyung la détailla du regard, impressionné.
Elle portait un collant en résille sous sa combi-short en cuir noir, des bottes assez hautes mais avec pratiquement pas de semelles, sûrement pour étouffer les bruits de pas. Le tout était souligné d'un long manteau, noir également.
Ce n'était donc pas étonnant qu'elle se fonde autant dans la nuit. D'ailleurs, Taehyung soupçonnait aussi que sa tenue cachait une bonne dizaine d'armes blanches.
La jeune femme avait aussi des attraits physiques assez enjôleurs, comme son regard perçant, hypnotiseur, et ses jolis traits asiatiques. Ses cheveux lisses, couleur de jais, coulaient le long de son dos et de ses épaules, et ses joues étaient aussi rondes que celle d'un nourrisson. Elle était vraiment mignonne, c'était un fait.
Taehyung détourna le regard pour arrêter sa contemplation, quand la demoiselle releva ses prunelles vers lui.
« Merci pour l'argent. Et, tu sais... J'ai vu toute la scène. Tout entendu. Ce n'est pas la première fois que j'entends parler de toi. Tu es craint par la plupart des gangs, mais visiblement ça ne t'arrête pas. Je ne comprends pas ce qui te motive, j'ai du mal à croire que tu fais ça simplement pour aider ceux en danger, sans ne rien vouloir en retour. Au fond ça ne me regarde pas, mais tu devrais faire attention à toi. Un type aussi mystérieux qui attire tous les regards sur lui, et qui est au centre d'un bon nombre de rumeurs, ça devient facilement une cible.
— Tu as raison. »
Ce fut les simples mots que Taehyung prononça suite à son petit speech. Puis il tourna le dos à la jeune femme en ramenant la cigarette qu'il tenait encore dans ses doigts, contre ses lèvres pour la coincer entre. Il sortit son briquet de sa poche et la ralluma, avant de le ranger et de s'avancer vers les rues alentours envahies par la nuit.
« Ça ne te regarde pas. »
Et ainsi, il disparut à travers l'épaisseur et la profondeur de l'obscurité.
La jeune femme resta là encore un moment, à fixer l'endroit où il venait de disparaître. C'était un drôle de personnage ce garçon, et il l'intriguait. Non pas de façon ambiguë, mais par l'aura étrange qu'il dégageait. Mais elle n'était pas inquiète, elle finirait sans aucun doute par entendre à nouveau parler de lui.
C'est ainsi qu'elle poussa finalement un faible soupir, et qu'elle se volatilisa à son tour.
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