- Dis Jeongin. Commença Minho en rangeant les restes du repas du soir dans le frigo. Ça te dis on va se promener un peu avant de monter à notre chambre ?

Le petit brun hocha vigoureusement la tête et l'aîné soupira de soulagement. Tous deux terminèrent de débarrasser la table avant de filer mettre leurs chaussures sous le regard bienveillant de leurs grands-parents.

- Rentrez pas trop tard, hein. Sourit la grand-mère Lee, sa longue jupe à fleures ondulant à chacun de ses mouvements.

- Promis ! Lança Minho avant d'entraîner son cadet à l'extérieur.

- Pas de bicyclette, cette fois ? Demanda Jeongin tandis qu'ils passaient devant le deux roues immobilisé dans la cour.

- Nop ! Il est temps que tu fasses un peu de sport, toi aussi ! Depuis le temps que je trimbale tes fesses un peu partout, là !

Le petit brun gloussa, et tous deux quittèrent la cour de la ferme des Lee, s'engageant sur une petite piste qui longeait le canal. Le chemin juste assez étroit pour les laisser côte à côte était bordé de grands arbres aux feuillages tombants, la lumière tamisée du coucher de soleil les faisant briller de mille feux.

Jeongin sourit face à ce paysage digne des tableaux les plus connus, appréciant l'air doux des soirs de printemps. Aucun d'eux ne parlait, mais ça ne le dérangeait pas. Même si ils discutaient la plupart du temps lorsqu'ils étaient ensemble, il appréciait tout autant ce silence léger.

C'était toujours comme ça, avec Minho. Simple. Sans prise de tête. Avec lui, rien n'était compliqué. C'était comme une intuition. Et même si ils avaient eu quelques disputes, elles n'avaient jamais duré bien plus de deux heures. Depuis la première fois qu'ils s'étaient vu, ça avait toujours été comme ça.

- Jeongin... L'appela soudainement Minho en s'arrêtant de marcher.

- Mmh ? Répondit le concerné en se retournant, faisant face à son aîné.

Le grand brun se pinça les lèvres, semblant rassembler un courge invisible. Puis il leva les yeux, plantant ses prunelles sombres dans celles de son cadet.

- Jeongin, est-ce que... tu veux sortir avec moi ?

Aussitôt, un grand sourire éclaira le visage du plus jeune.

- Je peux ? Demanda-t-il, les joues rosies.

- Bah puisque je te demande, bêtamèche !

- Mmmmh... Je sais paaaaas... S'amusa le petit brun, le regard fuyant tandis qu'un grand sourire étirait ses lèvres. Tu me donnes combien de temps ?

- Trois secondes. Trois... Deux.... U-

Jeongin plaqua ses lèvres contre les siennes, stoppant Minho dans son décompte. Il commença à l'embrasser doucement, mais après avoir compté jusqu'à trois dans sa tête, il se détacha, partant en sautillant sur le chemin de terre.

- Yah, Yang Jeongin ! S'écria Minho en le rattrapant, une petite moue contrariée sur le visage. Pourquoi c'était aussi court ?

- Tu m'as dis trois secondes. Se justifia le petit brun en haussant les épaules, fier de lui.

- Ah oui parce que si j'avais dis trois jours tu m'aurais embrassé pendant trois jours, peut-être ?

- Peut-être bien... Qui sait...

Minho leva les yeux au ciel, avant d'ébouriffer nerveusement ses cheveux.

- Tu m'as toujours pas répondu...

- À ton avis, tête de poireau ?

- Dis-le. Fit-il en s'arrêtant à nouveau.

- Bien sûr que je veux sortir avec toi, Minho. Sourit Jeongin en se rapprochant de son aîné.

Le grand brun sentit ses joues rougir, tandis qu'un grand poids quittait sa poitrine. Pris d'un soudain élan euphorique, il se jeta sur son cadet, le serrant aussi fort que possible entre ses bras.

- Minho... Souffla Jeongin avec une grimace. Tu m'écrases...

- Oh, désolé ! S'exclama le plus grand en s'éloignant, époussetant les épaules du plus jeune, comme s'il craignait de l'avoir cassé. Désolé, désole.

Jeongin éclata de rire, et Minho fit bientôt de même, ayant besoin d'extérioriser toutes les émotions qui traversaient son cœur. Ils gloussèrent de concert pendant de longues minutes, avant d'enfin réussir à se calmer. Reprenant tranquillement leur marche, ils réfléchissaient à ce qui venait de se passer. Même si c'était le principal sujet de réflexion qui les animait depuis le début de leurs vacances, maintenant qu'ils étaient vraiment ensemble, ils ne savaient plus trop quoi faire.

- En fait, ça change pas beaucoup, qu'on soit ensemble au pas. Réfléchit Minho en tournant la tête vers son cadet.

Ce dernier parut un peu contrarié.

- Bien sûr que si ça change ! Maintenant je peux faire ça ! Sourit-il en glissant sa main dans celle de son aîné.

- Bah, tu le faisais déjà avant.

- Oui, mais c'est pas la même chose !

- Chui quand même un peu déçu... Soupira Minho. Tout ce qu'on peut faire en tant que couple on l'a déjà fait en tant qu'amis... y'a rien de nouveau.

- Comment ça ? S'étonna Jeongin, serrant toujours la main de son aîné dans la sienne.

- Bah on a déjà dormis ensemble, on s'est déjà embrassé, on se colle déjà tout le temps et je me souviens plus de la nuit dernière, mais je crois pas que ça ai été très catholique...

Jeongin afficha une moue contrarié, avant de tirer légèrement sur le bras de Minho pour le rapprocher de lui.

- Parce que je t'ai déjà appelé ''mon chéri'' peut-être ? Ce qu'on a fait avant n'a pas d'importance ! Et puis, les première fois, c'est toujours de la merde. Comme ça, nous, on saute la merde et on passe tout de suite au meilleur. Voilà.

Minho sourit, amusé de voir son cadet contrarié au sujet de leur relation. Il pouffa un peu, avant d'ébouriffer affectueusement les cheveux du petit brun.

- D'accord, d'accord. Admit-il, avant d'afficher un sourire en coin dont lui seul avait le secret. Par contre j'aime bien ''chéri'' ~

Jeongin ouvrit de grand yeux, ses pommettes virant rouge pivoine.

- Dans tes rêves, tête de poireau ! S'exclama-t-il en frappant l'épaule de son aîné de sa main gauche.

Minho gloussa avant de fourrer sa main libre dans la poche de son jean, serrant un peu plus les doigts de son cadet entre les siens. Même si la pénombre s'installait autour d'eux, ils continuèrent à marcher, profitant de leur solitude et du calme de la forêt. Tout cela leur paraissait à la fois si irréel et si habituel. Au fond, Minho avait un peu raison. Entre eux, rien n'avait vraiment changé. Ils avaient simplement trouvé la bonne manière de se définir. Celle qui leur correspondait le mieux et leur donnait le plus de possibilités. Alors ça avait été pour eux

comme une évidence.