- Les garçoonnnns ! I' faut s'lev- Ouh !

Jeongin ouvrit les yeux en grognant, n'appréciant gère la lumière vive qui lui agressait la rétine.

- J'vais vous l'sser vous r'veiller tranquille, hein. Fit la grand-mère Lee en se retournant, l'air troublée, avant de sortir de la chambre.

Minho soupira, remuant légèrement sur le torse de Jeongin, avant de refermer les yeux. Le plus jeune passa une main devant ses yeux, un mal de tête lui transperçant les tempes. Il essaya de se relever, mais son corps semblait peser dix tonnes. Ce n'est que lorsque Minho grogna alors qu'il tentait de se redresser qu'il comprit la source de ce poids en plus.

- Minhoooooo... Soupira-t-il. T'es louuuurd...

Le grand brun grogna de mécontentement avant de rouler sur le côté, permettant enfin à son cadet de se relever. Jeongin bailla bruyamment, étirant ses muscles endoloris. Il se leva en chancelant, se dirigeant vers la salle de bain.

Il alluma le robinet, passant son visage sous l'eau froide dans l'espoir d'arriver à se réveiller un peu. Lorsqu'il releva la tête, il tomba nez à nez avec son reflet. S'approchant du miroir, il leva la tête, passant ses doigts sur la fine peau de son cou.

- Putain de moustiques. Jura-t-il en observant les traces rouges qui parsemaient sa peau laiteuse. Y m'ont pas loupé, les cons...

Il allait sortir de la salle de bain, quand un détail attira son attention. Il baissa la tête, constatant avec dépit qu'il avait mis son t-shirt à l'envers, les coutures ressortant sur les côtés. L'air désespéré, il sortit de la salle de bain en enfilant son t-shirt, à l'endroit cette fois.

- Dis Minho. Commença-t-il en s'asseyant sur le lit, faisant se retourner son aîné vers lui, ses cheveux en pagaille et ses petits yeux lui donnant une petite idée de son état. Tu te souviens de comment on est rentré, hier soir ? Je me souviens de la soirée, j'ai discuté avec Kimun, on a beaucoup rit et puis... plus rien.

- Je me souviens de pas grand-chose de plus... Chcrois qu't'étais bien éméché, quand même...

- Sans blague... Vu le mal de tête que j'ai, j'ai pas trop de doutes là-dessus...

Minho gloussa, avant de se relever en position assise.

- Tu t'es pas fait piquer par les moustiques, toi ? S'étonna Jeongin en scrutant son aîné du regard, surpris.

- Nan, pourquoi ?

- Moi y m'ont bouffé... Expliqua le petit brun en levant la tête pour attester ses propos.

- Oh putain, oui ! Ils t'ont pas loupé, dis-donc !

Puis, Minho fronça les sourcils.

- Attends voir... Souffla-t-il en s'approchant de Jeongin, soulevant son menton pour observer de plus près ses traces rouges. Oh putain... Jeongin... Je crois qu'on a fait une connerie, hier soir...

- Quoi ? Qu'est-ce qu'on a fait ?

- T'as pas mal au cul, au moins ? S'inquit Minho en se relevant.

- Quoi ?! Pourquoi j'aurais mal au cul ?

- Viens voir par là. Lui intima le grand brun en se plaçant debout au milieu de la pièce. Il attendit que son cadet l'ait rejoint, avant de poursuivre. Marche un peu pour voir...

- Quoi ? Mais pourquoi tu-

- Marche un peu, je te dis. Tu sens rien ?

- Nan. Je devrais sentir quelque chose ?

- Bon, saute un peu maintenant.

Jeongin ouvrit la bouche mais se ravisa au dernier moment, se contentant de s'exécuter.

- Tu sens rien ? S'inquit Minho.

- Nan, rien du tout.

- Bon, moi non plus. Tant mieux... Souffla avec soulagement le grand brun.

- Pourquoi ?... Ne me dis pas qu'on-

- Nan ! Nan nan nan, il s'est rien passé ! On a rien fait, d'accord ?

Jeongin hocha doucement la tête, et Minho soupira. Il se retourna, s'approchant de la porte.

- Je vais demander à mamie si elle a de la crème pour tes... piqûres de moustique. Je reviens.

Puis il sortit, sans ajouter un seul mot. Jeongin se laissa tomber sur le matelas en soupirant, passant lascivement sa main dans son cou. Qu'avaient-ils bien pu faire hier soir ?

Minho revint quelques minutes plus tard, un tube de crème bleue dans les mains. Il s'appliqua à recouvrir toutes les traces qui parsemaient la peau de son cadet, ne pouvant s'empêcher de lâcher quelques jurons en découvrant l'étendue des dégâts.

Jeongin, lui, se contentait de rester immobile, le visage brûlant et les lèvres pincés. Puis, lorsque Minho se redressa, il lui emboîta le pas sans même s'être concerté, tous deux se dirigeant vers les escaliers.

- Ah, vous v'là enfin ! Sourit la grand-mère Lee lorsqu'ils entrèrent dans la cuisine. Ç'va mieux tes piqûres, Jeongin ? S'inquit-elle en levant le menton du petit brun, observant son cou.

- Euu, oui... Oui. S'empressa de répondre le concerné en se dégageant, passant sa main dans son cou.

Mais la grand-mère Lee n'y fit pas attention, se retournant vers la table en saisissant un plateau.

- J'vous ai fait du thé vert. Sourit-elle. Pour l'mal de crâne.

Minho la remercia avant d'attraper le plateau qu'elle leur tendait.

- Vous p'vez aller manger sur la terrasse. I' fait bon c'matin !

L'aîné s'empressa d'accepter la proposition, se disant que prendre l'air leur ferait le plus grand bien. Tous deux sortirent alors par la baie-vitrée, prenant le chemin de la terrasse. Mais à peine étaient-ils sortis que Minho s'arrêta, les yeux grands ouverts.

Dans la cour gisait sa bicyclette, retournée contre les graviers, les deux roues en l'air.

- Oh putain... Soupira l'aîné, complètement désespéré.

Il posa sans aucune douceur le plateau sur la table avant de se laisser tomber sur sa chaise, s'écroulant sur le meuble devant lui.

- Pourquoi on a autant buuuu... ? Geignit-il, le visage entre les bras.

- C'est pas grave. Sourit Jeongin en remplissant leurs deux tasses de thé bien chaud. On s'est quand même bien amusé hier soir. Ça valait le coup. Bois un peu de thé, ça ira mieux après.

Il posa en souriant une des deux tasse à côté de Minho qui le remercia vaguement, le regard fuyant et les pommettes rosies. Tous deux savourèrent silencieusement leur boisson bien chaude, croquant de temps à autre dans une tartine de beurre à la confiture de groseille. Aucun ne parlait. Ils étaient tous les deux plongés au plus profond de leurs pensées, réfléchissant à la suite.

- Les garçons ! Retentit la forte voix du grand-père Lee depuis la cour, faisant sursauter les deux fraîchement levés. J'm'en vais chercher les coucourdes pour midi ! Vous p'rrez donner à manger aux chèvres ?

- Mais papiiii ! Protesta Minho, l'air dépité.

- Rooh allez ! J'reviens dans pas longtemps, j'prendrai l'relai ! À 't à l'heure ! Fit-il en se retournant, avant d'ajouter un peu plus bas. Et qu'est c'que c'est qu'ce vélo, là...

Puis il monta dans la petite deux-chevaux, quittant la cour dans un bruit de moteur. Minho soupira, avant de se laisser à nouveau tomber sur la table, geignant incompréhensiblement. Jeongin pouffa, se couchant à son tour en face de son aîné. Il le regarda de longues secondes avant de fermer les yeux, profitant de leurs derniers instants de calme. Cette journée-là non plus n'allait pas être de tout repos.