La soirée continua ainsi une bonne partie de la nuit. Mais plus les verres passaient et plus la main de Jeongin remontait sur la cuisse de son aîné. Il lui lançait de temps à autre des regards appuyés, jouant avec ses doigts sur le tissu de son jean, avant de détourner les yeux, faisant monter une tension indescriptible dans l'air. Mais soudain, Minho termina d'une traite son verre, avant de se lever.

- On va y aller. Déclara-t-il en s'étirant, ses joues rougies par l'alcool et sûrement autre chose lui brûlant la peau.

- V'dormez pas ici ? Demanda Minjae, une canette à la main.

- Nan, j'ai dit à mes grands-parents qu'on rentrerait à la ferme.

- Ah, d'mmage...

- Bonne soirée ! Sourit Jeongin en se levant, empilant son gobelet avec celui de Minho avant de les mettre de côté.

- À bientôt les garçons ! S'exclama Yun en agitant la main.

- Soyez prudent en r'trant ! Ajouta Kimun en attrapant la bouteille de jus de raisin.

- Promis ! Lança Minho, avant de soulever le rideau, entraînant son cadet à l'extérieur.

Aussitôt, l'air frais s'engouffra dans leurs poumons, rafraîchissant leurs pommettes flambantes. Jeongin rigola sans aucune raison valable et commença à descendre par la corde, pas effrayé le moins du monde par le vide qui menaçait sous ses pieds.

- Minhoooo ! S'écria-t-il lorsqu'il fut au sol, avant de courir vers son aîné, manquant de tomber au moins une dizaine de fois.

Il glissa doucement son bras sous celui du grand brun, ses éclats de rire résonnant à travers les bois tandis que tous deux traversaient la forêt, leurs pas chancelants manquant de les trahir à tout moment.

Par une chance inestimable, ils finirent par retrouver la bicyclette bleue de Minho. Ce dernier poussa un grand éclat de joie, avant de la saisir, la remettant sur pied au bord de la route. Il enjamba le cadre et Jeongin s'installa sur le porte bagage, pas inquiété du tout par leur moyen de transport approximatif.

L'aîné s'installa sur la selle avant d'appuyer sur les pédales, leur valant trois grands virages au milieu de la route, avant qu'enfin le deux roue se stabilisent à peu près. Jeongin ne s'arrêtait pas de rire, levant les bras en l'air pour sentir le vent entre ses doigts.

Mais soudain, une voiture passa à toute vitesse à côté d'eux. Surpris, Minho fit un grand écart qui les emmena tout droit dans le talus dans un grand fracas. Il n'y eut plus rien pendant de longues secondes, avant que le rire de Jeongin ne résonne à travers la nuit.

Ils se relevèrent tant bien que mal, hilares, avant de remettre la bicyclette debout, remontant en selle pour repartir comme si de rien n'était. Et ils continuèrent leur route bancale, la lune pour seule témoin de leurs bêtises.

Lorsqu'enfin ils arrivèrent dans la cour des Lee, ils descendirent du deux roue, manquant de s'écrouler à chaque pas. Minho tenta de lâcher sa bicyclette pour rentrer dans la maison, mais celle-ci s'écroula par terre dans une bruit de ferraille.

- Merde... Souffla le grand brun, revenant en chancelant sur ses pas.

Il releva le vélo, mais dès qu'il le lâcha, celui-ci s'écroula à nouveau par terre. Minho lâcha un long soupir contrarié, avant de relever le vélo. Il allait recommencer, quand une idée lui vint en tête. Il sourit de fierté, avant de s'éloigner de quelque pas. À son grand soulagement, le vélo ne tomba pas.

Content de lui, il se retourna, rejoignant Jeongin près de la porte. Il souleva un pot de fleur qui traînait non-loin de là, saisissant la clef qui se trouvait dessous avant de l'approcher de la serrure. Il dû s'y reprendre à huit fois avant d'enfin arriver à glisser la petite clef dans la serrure. À côté de lui, Jeongin rigolait toujours. Il se tourna alors vers son cadet, lui faisant signe de se taire, avant de pousser la porte.

Jeongin pinça ses lèvres entre elles, se retenant de glousser, avant de suivre son aîné à travers la maison. Ils traversèrent le salon, rentrant dans à peu près tous les meubles en étouffant des jurons peu raffinés. Après avoir vaillamment grimpé les escaliers, ils entrèrent dans leur chambre, se laissant tomber avec soulagement sur le matelas.

Ils allaient s'endormir, quand Jeongin se releva d'un coup.

- Attends ! S'écria-t-il. On a pas mis nos pyjamas !

Minho se releva donc à son tour, et tous deux commencèrent à se déshabiller du mieux qu'ils pouvaient, enfilant avec minutie leurs t-shirts de pyjamas. Puis, ils se glissèrent sous leur couette, un soupir de soulagement s'échappant de leurs lèvres.

Jeongin se retourna, tournant le dos à Minho qui afficha une moue enfantine. Dans la petite chambre plongée dans la pénombre, seul le bruit de leurs respirations agités troublait le silence. Puis, le grand brun bougea, avant de déclarer, un peu plus fort qu'il ne l'aurait voulu

- Jeongin... je crois que je t'aime.

- Minho... T'es bourré ! Gloussa le plus jeune.

- Tu l'es encore plus que moi !

- Raison de plus pour -... Il ne finit pas sa phrase, son souffle se coupant.

Minho venait de poser ses lèvres sur la fine peau de sa nuque, envoyant des milliers de frissons électriques dans tout son corps. Son estomac se tordant dans tous les sens, il ne pouvait plus rien faire. Il se mordit les lèvres tandis que le grand brun déposait des dizaines de baisers contre sa peau brûlante. L'alcool brouillant ses pensées, il n'était plus en mesure de réfléchir. Alors, il lâcha prise, ne suivant que ses désirs.

Au début, ce n'était qu'un souffle. Mais plus Minho continuait, plus les soupirs de Jeongin se faisaient prononcés. Alors, il ne s'arrêta pas, déposant des milliers de baisers sur la peau de son cadet. Il avait de plus en plus chaud et sa tête tournait. Alors, il se raccrocha à Jeongin, approfondissant ses baisers sur sa peau.

N'y tenant plus, le plus jeune se retourna sur le dos. Penchant la tête en arrière, il laissa libre accès à Minho tandis qu'il glissait ses main sous son t-shirt. Le grand brun prit appuie sur ses avant-bras, surplombant Jeongin de toute sa hauteur, avant de replonger vers la fine peau de son cou. Il glissa ses doigts entre ses cheveux, tirant de temps à autres sur quelques mèches tandis que ses lèvres descendaient vers les clavicules du plus jeune.

Les yeux fermés et la bouche ouverte, Jeongin laissait de temps à autre échapper de longs soupires, la pulpe de ses doigts parcourant hasardeusement le dos de Minho. Mais lorsque ce dernier tira un peu plus fort sur ses cheveux, le cadet ne put retenir un gémissement. Il descendit ses mains dans la nuque de Minho, avant de remonter son visage en face du sien.

Les secondes leur parurent durer une éternité tandis qu'ils se regardaient dans les yeux, le souffle court et les joues rosies. Puis, Jeongin raffermit sa prise derrière la tête de son aîné, avant de le tirer vers lui, scellant leurs lèvres dans un soupire.

Ses doigts s'entremêlant dans les cheveux du plus jeune, Minho embrassait fiévreusement son cadet, jouant avec ses lèvres rougies tandis que son ventre se tordait dans tous les sens. Il avait chaud. Mais plus que tout, il voulait être proche de Jeongin. Alors, lentement, il glissa sa main sous son t-shirt. Parcourant la douce peau de son ventre du bout des doigts, il sentait son cadet soupirer dans leur baiser. Il continua alors, approfondissant toujours plus leur échange.

Mais soudain, sa tête tourna violemment, brouillant sa vue et menaçant de lui faire perdre l'équilibre. Il se laissa donc tomber, enfouissant sa tête dans le cou de son cadet tandis qu'il retrouvait une respiration régulière.

Jeongin grogna de frustration, mais sentant son aîné tout contre lui, un sourire vint doucement soulever ses lèvres. Passant ses bras autour du corps chaud de Minho, il enfouit son nez dans ses cheveux.

Là, blottis bien au chaud l'un contre l'autre, les deux jeunes hommes sombrèrent dans un sommeil profond, aussi noir que la nuit.