𝟑𝟕. john b's bed
QUELQUES HEURES PLUS TARD, Blake se réveillait dans une chaleur insupportable, en sueur. Blottie dans les draps jaunes du lit de John B —qui n'avait pas dénié revenir, surement trop occupé à déflorer Sarah Cameron— elle poussait un grognement, roulant sur le matelas.
— Aie !
Son coude venait d'atterrir dans un nez. Merde. Elle l'avait oublié —trop habituée à dormir seule— mais JJ occupait l'autre place du lit. Et visiblement, elle venait de le réveiller.
Dans la pénombre, Blake vit la silhouette du surfeur se redresser, le draps retombant négligemment sur ses hanches. Quand ses yeux s'habituèrent à l'obscurité, elle distinguait les traits de son visage, et de son torse nu. Son. Torse. Nu.
Blake écarquillait les yeux, stupéfaite. Avant de se souvenir qu'il n'avait pas pris la peine de mettre un t-shirt en se couchant, troquant simplement son bas de maillot par un jogging. Quant à elle, elle portait son haut de la veille —qui avait séché— et l'un des shorts large de John B, dont elle avait serré le cordon au maximum, et même comme ça, il manquait toujours de lui tomber sur les chevilles.
Heureusement, elle était allongée. Mais après avoir mis JJ au lit, épuisé par les larmes, elle avait sacrément eu la flemme d'aller chercher un pyjama dans son sac. Il était dans le salon, et c'était occupé par Oliver, Pope et Kiara—dont les ronflements lui parvenaient de façon régulière, et très agaçante.
— Je crois que tu m'as pété le nez, pestait JJ, exagérant largement les dégâts.
Elle revint brusquement à la réalité. Roulant des yeux, elle tira sur le draps en se rallongeant, dos à lui.
— Mais oui c'est ça, t'es à l'agonie.
— Ouais, chouinait t-il. Je souffre.
— Va dire ça à quelqu'un que ça intéresse.
Techniquement, c'était le matin. Blake était pas du matin.
Il tourna légèrement la tête vers elle, la fusillant du regard. C'était inutile. Premièrement, ils étaient dans le noir —éclairé uniquement par les rayonnements de la lune, qui filtrait par la fenêtre— et secondement, elle était de dos.
— T'es vraiment une-
— Fais gaffe Maybank, grommelait-elle en plongeant son visage dans son coussin. Ton nez est pas cassé, mais ça va pas tarder.
JJ s'en contrefichait, ignorant avec une facilité étonnante sa menace. Il poussait son épaule, plus fort qu'il ne l'aurait voulu, et elle émit un petit cri en s'étalant sur le plancher, de tout son long.
Le son de l'impact cheminait jusqu'à leurs amis. Seul Pope s'en inquiétait, ne dormant que d'une oreille, les deux autres —de chaque coté de lui, Kiara pratiquement au sol, et Oliver, la jambe en travers du lit-canapé— étaient profondément assoupis.
Le garçon envisageait de se lever, mais y renonçait lorsque le ricanement moqueur de JJ lui parvenu. Soupirant, il se nichait de nouveau entre ses deux amis, tâchant de retrouver le sommeil, malgré les ronflements de Kiara, et les insultes baragouinée par Oliver. Peut-importe à qui il s'adressait, dans son rêve, il était vraiment remonté.
Dans la chambre du propriétaire, l'ambiance était aussi aux insultes, mais pas nocturne. Blake était bel et bien réveillée. Elle reprit sa place sur le lit, les bras croisés, tandis que JJ se bidonnait.
— Avoue que c'était marrant.
— Hilarant ! S'exclamait-elle en lui jetant un coussin.
Il le rattrapait d'une main, et l'envoyait balader à l'autre bout de la pièce. Agacée, Blake tâtonnait dans le noir, pour trouver son téléphone. Quand elle mit la main dessus —coincé sous la jambe de JJ— l'écran bleu lui agressait la rétine.
Après avoir baissé la luminosité, elle soufflait. JJ se laissait retomber sur le lit, les bras derrière la tête. Ce mouvement lui arrachait une grimace, tirant sur le bleu de sa côte.
— Quel heure il est ? S'enquit-il en ravalant une plainte.
— Trois heures.
Blake avait deux notifications. Elle hésitait, préférant son sommeil, mais finit par cliquer dessus. Deux messages, l'un de Sarah, l'autre de John B. Elle ouvrit celui du garçon en premier, par précaution. Les textos de Sarah ne lui avaient jamais apportés que des emmerdes.
je rentre pas ce soir, j'suis occupé ;) t'as de la pizza dans le frigo
Inintéressant. De plus, c'était faux. JJ avait mangé la pizza avant même qu'elle ne débarque au Chateau.
Ne prenant aucunement la peine de lui répondre, elle glissait le pouce jusqu'à l'icône de Sarah, dont la photo lui arrachait un rictus. Son amie, endormie, la bouche ouverte, les paupières pleines de mascaras séchés —vestige de la nuit qu'elle avait passé chez elle, après la soirée de Topper.
on l'a fait ! hehe j'y crois pas, c'était merveilleux !
Là, Blake prit le temps de taper une réponse.
eurk, et encore une fois, eurk
Ça suffisait, et traduisait parfaitement la nausée que la niaiserie de son texto lui inspirait. Avec une moue écœurée, elle balançait son téléphone au loin. JJ haussait un sourcil.
— C'était qui ?
Attachant ses cheveux en queue de cheval, Blake se réinstallait en position assise, une jambe sur l'autre.
— Le truc qui te sert de meilleur pote, et princesse Jasmine.
JJ se pinçait les lèvres, un peu surpris mais surtout amusé. Une lueur coquine s'allumait dans son regard.
— Ils ont ken ?
Blake lui jetait un coup d'œil, plein de mépris. Puis son visage s'éclairait d'un sourire narquois.
— Non, répondit-elle. Ils ont passés la nuit au clocher pour se faire une manucure et parler garçons.
Il semblait dubitatif, elle explosait.
— Mais bien sûr qu'ils ont ken triple buse !
Au lieu de s'énerver aussi, JJ levait le poing, l'air victorieux.
— Ouais ! Ça c'est mon champion.
Pas croyable. Éreintée par la bêtise masculine, Blake secouait la tête, se calant plus confortablement.
Après ça, le silence s'étendit dans la pièce, assez longtemps pour que l'atmosphère redevienne sereine. Depuis la petite chambre, Blake percevait le bruit apaisant des vagues. Son souffle se calquait sur leur rythme, et ses muscles se détendirent.
— Il a voulu me piquer le fric, lâchait JJ, brisant leur tranquillité.
Blake coulait un regard vers lui, sans bouger. Il triturait à son poignet, le bracelet orné de breloques, coquillages, et bouts de verre poli qu'il portait toujours, nerveux. Elle savait à qui il faisait allusion, mais elle le laissait éclaircir ce point lui-même.
Il passa une main dans sa tignasse doré, qui prenait des reflets argent sous la lueur de la lune.
— Mon père, fit-il dans un murmure, comme si c'était un lourd secret. Je pensais qu'il serait fier de moi.
En mordant sa joue, il partit d'un rire presque inaudible, sans joie.
— Je sais même pas pourquoi.
— Parce que c'est ton père.
Il lui jetait coup d'œil, surpris par son timbre sinistre, ses doigts s'immobilisèrent sur les coquillages blancs de son bracelet. Le visage de Blake était tourné vers la fenêtre, ses yeux bruns perdus dans la contemplation du ciel noir.
— C'est son rôle, expliquait-elle la mine sombre. Être fier de toi quand tu réussis, savoir te rassurer quand tu échoues. C'est son job de père.
D'ordinaire Blake n'avait jamais extrêmement l'air heureuse, mais là, elle semblait triste, épuisée et vulnérable.
Parce qu'elle parlait de vécu, et que chacun de ses mots étaient teintés de son propre désespoir d'enfant. Même avant la mort de Billy, sa mère ne l'avait jamais réellement considérée. Elle la pensait trop différente d'elle, trop...Comme son père.
Les yeux dans le vague, les jambes remontées contre son buste, elle joint les bras sur ses genoux.
— Ils ont loupé leur job, soufflait-elle. Ton père, et ma mère.
JJ reculait sur le lit, sans la quitter des yeux. Il avait bien trop peur de rater un détail, une étincelle d'émotion, surtout que des deux, elle était la plus douée pour faire semblant.
Mais, cette fois elle n'essayait même pas. Elle était trop fatiguée pour se cacher. Et, malgré elle, elle savait qu'elle était capable de tout confier à JJ. Il comprendrait, elle était en sécurité, jamais il ne la jugerait.
— Qu'est-ce qui s'est passé avec elle ?
Ses épaules s'affaissèrent.
— Oh, j'dirais la même chose qu'avec ton père.
— Quoi ?
Elle se levait, même dans l'obscurité, il vit que son visage s'était assombrit. Il se levait à son tour. Chacun d'un côté du lit. C'était le moment des confessions, Blake n'y échapperait plus. Il s'était livré, à son tour.
Posant les fesses sur le bureau —couverts de tasses sales— de John B, elle baissait les yeux sur ses pieds.
— Elle prends des médocs, depuis que je suis petite, des antidépresseurs.
Il ne dit rien, mais il sentait que la suite ne lui plairait pas.
— Quand mon frère à emménagé ici, elle l'a pas supporté et elle s'est mit à en prendre plus. Je te jure, je crois qu'on avait toutes les formes et couleurs de cachetons à la maison. Un vrai hospice.
Blake revoyait les boites bleu, jaune, et blanche trainant sur la table basse, dans la salle de bain, et sur le lit de sa mère. Il y en avait partout, mais il était rare de les trouver pleines.
— En général ça la rendait juste plus aigrie, soufflait-elle. Mais ça a empiré quand...
— Quand ton frère est mort, devinait le garçon.
En hochant la tête, claquait sa langue sur son palet.
— Ouais. Elle s'est mis à prendre le double de la dose prescrite, elle a arrêter de bosser, et les premiers temps elle passait ses journées au lit, à bouffer ses médocs. Je me suis mise à travailler pour qu'on ai de quoi payer les factures, parce qu'elle dépensait tout à la pharmacie.
La colère qui montait en elle à l'évocation de ces souvenis, colorait ses joues. Pour se calmer, elle se dirigea vers la fenêtre. JJ ne parlait toujours pas, et seuls la respiration lourde de la jeune femme fendait le silence.
Derrière la plage de sable blanc, elle percevait les mouvements de l'océan, striés d'ivoire dans la lueur des astres. Dos à JJ, elle baissait la tête.
— Y'a six mois, elle à recommencer à sortir de sa chambre. Mais elle-
Les mots se perdirent dans sa gorge. Elle pensait que ce serait plus facile désormais, elle avait eut tort.
L'atmosphère c'était encore transformée. Abattu, Blake tirait sur le cordon de son short, l'enroulant autour de son doigt. Mordant sa lèvre avec hargne, un gout métallique finit par lui envahir la bouche. Elle se détestait de pas y arriver.
JJ comprit qu'il fallait qu'il l'aide. Il détestait voir ça, sa Blake, si forte en temps normal, submergée par une peur sans nom, si primitive qu'elle même ne pouvait se l'expliquer. A cet instant, il aurait été capable de tout pour la protéger. Protéger des autres, de lui, mais surtout d'elle même.
— Princesse.
Il chuchotait son surnom, trois fois. Puis, il se glissait entre elle et la fenêtre, posant ses mains rugueuses sur ses bras, lui cachant l'extérieur. Paupières closes, Blake se laissait conquérir par son l'odeur de sel. Elle prit une bouffée d'air, de lui. Comme hypnotisé, tout ses muscles s'amollir en écho.
Délicatement, il remontait sa main de son avant-bras, à sa clavicule, la couvrant de frissons, avant de se loger quelque part dans le creux de sa nuque. Son pouce caressait tendrement la peau entre son oreille, et sa mâchoire.
— Dis le.
Rouvrant les yeux, lentement, de peur de briser leur bulle, elle tournait la tête, frottant sa joue contre la paume du blond, pour trouver le courage. Le courage de prononcer ces mots, qui lui arrachait les tripes.
— Elle a commencé à avoir des phases, soit elle était au plus haut, soit au plus bas. Jamais entre les deux. Et c'est dans les bas qu'elle me-
Ses prunelles revinrent sur JJ, elles brillaient dans la nuit. Les larmes couvrait son regard d'un filme cristallin, mais aucune ne roulait.
— Qu'elle me frappait, finit-elle. Au début, c'était des gifles, ou des objets, ça allait avec les insultes, bien sûr.
Le sourire qu'elle affichait était douloureux, et crispé. Ces paroles couvraient JJ de chair de poule. Ses veines gonflèrent, il serrait les dents. L'image d'une Blake sans défense face à la cruauté de cette femme le rendait fou de rage.
— Un jour elle m'a fait tomber, et un truc à du vriller dans son cerveau. Elle s'est acharnée sur moi à coups de pieds. J'avais des bleus sur tout le corps, je m'en souviendrais toute ma vie. La trace de sa semelle est restée sur ma joue pendant deux jours.
Sa voix se craquelait, elle n'avait plus mal, mais elle était triste. Triste pour cette fille qu'elle avait été, qui lui semblait si lointaine aujourd'hui.
Elle s'écartait un peu du surfeur, tandis que la colère, alimentée par la vieille souffrance, remplaçait son abattement précédent.
— C'est une garce, et c'est ma mère. Ça veut pas dire que je dois la considérer comme telle, pareil pour ton père. J'ai pas besoin d'elle, et toi-
Elle se rapprochait, posant ses longs doigts sur le torse de JJ. Sous sa peau nu, son cœur palpitait à vive allure. Blake l'observait un moment, le souffle de plus en plus court. Comme si son propre organe tentait de suivre la cadence effréné du sien. Ses yeux remontèrent sur son visage.
— Tu n'as pas besoin de lui, dit-elle froidement.
C'était un fait. Au fond de lui, il l'avait toujours su. Mais là, c'est comme si tout ça prenait enfin du sens. Non, il n'avait pas besoin de son père, de son approbation. Ça ne valait rien de la part d'un homme comme lui. Il avait des amis, sa famille, c'était eux. Et elle.
Cette chieuse d'une tête —et demi— de moins que lui, qui ne cessait de faire voler son monde en éclats, pour le réinventer, rassemblant chaque débris, bout de verre, par bout de verre.
Blake guettait les émotions dans son regard bleu —presque gris dans la pénombre— avec anxiété, de peur d'y être aller trop fort. Elle se succédèrent à la vitesse de la lumière, chacune plus intense. Le fracas de ses sentiments la bouleversait.
Dans le noir, la douce musique du vent, et des vagues s'intensifiait, en écho à la tension qui alourdissait l'air de la chambre. La lune qui flottait au-dessus de l'océan illuminait le visage de JJ. Leurs regards se rencontrèrent.
Blake frissonnait. Ce n'était pas le froid, il faisait une chaleur étouffante, qui augmentait drastiquement lorsque JJ fit un pas en avant, moulant son corps au sien. Il soutenait son regard. Il était nerveux, elle le voyait dans la carrure de ses épaules, dans ses yeux qui la détaillait avec une intensité nouvelle.
— Non, soufflait-il du bout des lèvres. J'ai pas besoin de lui.
La manière dont il roulait sa phrase, appuyant chaque syllabes, la fit reculer, bizarrement intimidée. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien.
— Non, répétait-elle la gorge enrouée.
Son regard ne la lâchait pas, il se baladait un moment le long de son corps, avant de revenir accrocher le sien, pétillant. Il ne clignait pas des yeux, ne respirait pas. D'ailleurs elle ne respirait plus non plus. Comment la situation avait-pu prendre cette tournure ? Elle n'en savait rien, mais elle n'allait pas chercher. Loin de là.
Les deux adolescents restèrent ainsi quelques instants. C'était terrifiant. Blake attendait qu'il se penche, c'était ce qu'il voulait aussi, mais pas encore. L'odeur de champagne se dégageant de son souffle, chatouillait les narines de la blonde. Tant pis pour les conséquences, elle s'était déjà mise dedans jusqu'au cou.
— JJ, murmurait-elle à bout de nerfs.
Il prit une profonde inspiration, qui frottait son buste contre le sien. Le bas du ventre de Blake se contractait, ses yeux se rétrécirent.
— T'as conscience qu'on a pas toute la soi-
— La ferme.
Et il l'embrassait, ou plutôt écrasait sa bouche, dans un grondement.
Quelque se produisit, à nouveau, au moment où leurs corps rentrèrent en contact. La sensation étrange que désormais, ils étaient liés d'une manière qui les dépassés tout deux.
En reculant poussée par les mains du surfeur sous son t-shirt, Blake se prit les pieds dans un tas de fringues. Les lèvres de JJ contre les siennes, pleines, humides, et impatientes, elle atterrit sur le lit, qui grinça sous leurs poids. Ils rirent dans leur baiser, que JJ amplifiait, de peur qu'elle ne trouve une connerie à dire.
Il sentait le champagne, le sel et la weed, mais ça la captivait. C'était familier, c'était lui, c'était le gout qu'il avait.
Les muscles de ses bras se contractèrent tandis qu'il la soulevait légèrement pour la coucher au milieu du lit. Quand sa main glissait le long de sa cheville, pour empoigner sa cuisse Blake manquait de gémir. Seule la présence des autres la dissuadait de se lâcher, ils étaient dans la pièce d'a coté.
Son esprit, et sa conscience, furent vite brouillés. Le baiser de JJ s'intensifiait, s'accélérait, alors qu'il la déshabillait de son short large, pour l'envoyer sur le parquet. Ses mains ne la quittèrent qu'une seconde. Les siennes se firent plus aventureuses, le reliefs de ses abdos étaient une vilaine tentation. A laquelle elle cédait, presque immédiatement.
Elle adorait ce qu'elle ressentait, là, cette électricité qui l'a traversait des pieds à la tête, juste à son contact.
Une main sur sa taille, l'autre sous son t-shirt, il embrassait sa clavicule. Ses lèvres sur sa peau, la mettait en transe. N'y tenant plus, elle le renversait sous elle, d'un coup de bassin. Chevauchant ses cuisses, elle retirait son haut, le faisant passer au dessus de sa tête.
Ses cheveux blonds retombèrent en cascade autour d'eux, elle les écartait d'une main. Le regard brûlant de JJ parcourut sa poitrine, nue.
— Plus canon qu'en maillot ? Demandait-elle avec un sourire en coin.
La nervosité, ça la rendait jouette. Il arquait un sourcil, et s'humectait les lèvres, l'air agacé. Mais ses yeux riaient.
— Même là, tu peux pas te taire ?
Griffant légèrement ses pectoraux de ses ongles, elle secouait la tête.
— Tu veux que je me taise ?
A moitié sérieux, il aquiecait. Ses ongles se plantèrent plus profondément, descendant jusqu'au bas de son ventre, à l'orée de son caleçon. Il aspirait l'air brusquement. Et tout aussi rapidement, elle retirait ses mains, les maintenant au dessus de sa peau, sans la toucher. Elle amorçait un mouvement s'éloigner.
— Désolée, pas possible.
— Bex, grognait JJ, mi-amusé, mi-furieux. J'te jure que si tu bouges, je te tue.
Avec un air de défi, elle fit la moue. Le regardant chercher son souffle entre ses cils.
— Tout de suite les menac-
— Viens là, sale chieuse.
Il la tirait à lui par le poignet, et elle s'affalait sur son torse, en riant. Le genre de rire sincère, et communicatif que peu de gens lui connaissait. Cependant, il se perdit bien vite lorsque JJ reprit possession de sa bouche. Canalisant sa douce colère, en désir.
Les derniers tissus qui les séparaient, furent éjectés avec empressement.
Ses mains explorèrent son corps jusqu'à ses fesses, qu'il caressait du pouce. Elle aurait voulu que ça ne cesse jamais, même quand sa respiration se mit à s'emballer, qu'elle resserrait ses mains dans ses cheveux et que son dos se cambrait, vers lui.
Tout le restant de la nuit, dans la semi-obscurité de la chambre de John B, ils transpirèrent, rirent et... Laissant parler leurs corps en sueur, au lieu de leur bouche, ils se dirent des choses, qu'ils étaient incapables de prononcer à haute voix.
Cette nuit là, ils ne couchèrent pas ensemble. C'était bien plus que cela. Ils s'aimèrent.
Et ça, ça changeait tout.
- Gigi
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