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𝟑𝟏. the boy, grandma & i

LE LENDEMAIN MATIN, au réveil, Blake avait la tête en vrac. Et d'ailleurs, le corps aussi. Les filles l'avait malmené toute la nuit. Sarah avait étendu sa jambe sur elle, bloquant le moindre de ses mouvements, quand à Kiara le coup de coude qu'elle lui avait assené -vers cinq heures du mat, avait eu raison de son sommeil. Frustrée, elle s'était réfugiée sur le pont, terminant sa nuit avec une flopée de moustiques assassin.

De toute façon, sa nuit avait été compromise dès la fin de sa discussion avec son amie. Son cerveau avait refusé de se mettre en veille et elle avait cogité, et ruminé sa haine toute la nuit. Sa haine pour Rafe, pour son frère, et pour elle-même.

— Alors c'est quoi le plan ? Demandait Sarah la tirant de ses songes.

La tête dans les choux, elle servit du jus de fruit dans trois gobelets, avant d'en tendre un à Blake, puis à Kie.

— Je sais pas, répondit cette dernière. Mais pas question qu'ils pensent que leur idée débile a marché.

Sirotant leur verres, elles acquiescèrent. Les garçons allaient arriver d'une minute à l'autre pour les récupérer. Blake voyait déjà leur petit air satisfait en s'apercevant que les jeunes femmes avaient trouvé un terrain d'entente.

— Je suis d'accord, conclut Sarah en enjambant la poupe. Ils seraient trop heureux.

D'un même mouvement, les deux autres adolescentes la rejoignirent, laissant leur orteils frôler l'eau fraiche. Sarah -visiblement fatiguée, posait sa joue contre l'épaule de Blake, observant le lever du soleil balancer une douce lumière orange sur l'eau.

Un moteur vrombit à l'horizon, puis deux voix s'élevèrent, avant qu'un bateau n'apparaissent.

— Vous avez oubliés vos clés ? Se moquait John B a la place conducteur.

— Besoin d'aide ? Renchérit Pope.

Les trois filles échangèrent un regard entendu. Le bateau arrivait à leur hauteur, elles ne firent même pas mine de bouger.

— Admettez que c'était drôle, fit John B le visage illuminé par un sourire radieux.

Et en plus, ils étaient fiers. Blake n'en était pas étonnée, mais c'était tout de même agaçant. Apparemment, Kie était du même avis.

— John B ?

— Quoi ?

— C'était ton plan ?

Son sourire s'élargit.

— J'ai toujours un plan.

— Et ils sont toujours aussi merdique, grommelait Blake.

Désinvolte, les bras croisés, elle refusait la main que lui tendait JJ -tout aussi souriant que son ami, et sautait sur leur bateau.

— Tu nous aimes quand même ? S'enquit-il dans son oreille.

Chipant rapidement ses lunettes de soleil, elle ne lui adressait pas un regard, l'écartant juste de son chemin pour aller s'assoir près d'Oliver.

— Je prends ça pour un oui, ricanait-il en aidant Kie.

Sarah grimpait a son tour, affichant un masque d'agacement qu'elle semblait maitriser à la perfection. John B, les pieds en éventail sur la barre, relevait ses lunettes sur son front.

— Tu me détestes toujours ?

— Un peu. On se vengera quand vous ne vous y attendrez pas.

— J'accepte le défi.

— Moi aussi, ajoutait JJ.

Blake le toisait, les lunettes au bout du nez, un sourire espiègle étirant ses lèvres.

— Tu devrais pas.

Il arquait un sourcil dans sa direction, avant de baisser la tête, et d'émettre un petit rire. Oliver poussait son amie du coude.

— Du coup, s'inquiétait-il à l'adresse des trois jeune femmes. Vous vous êtes-

— Réconciliées ? Devinait Kie.

Sarah secouait la tête, les bras croisés.

— Mais, admit Blake avec une moue blasée. On accepte de travailler ensemble.

Cette nouvelle semblait ravir les garçons. Oliver frottait gentiment le crâne de Blake, avant qu'elle ne le chasse d'un geste du bras.

— On prends ça pour une victoire, rit John B.

— Merci l'hydroponique, confirmait JJ haussant les sourcils.

Il n'avait pas tort. Sans le joint de JJ, elles se seraient sûrement étripées. Du moins, Blake ne doutait -même pas le quart d'une seconde, pas qu'elle aurait agressé Kie, et ça, vu le regard appuyé dont il l'a couvait, il en avait parfaitement conscience.

— Dis pas ça, soupirait Pope.

— La ferme, ordonnait John. Bon, vous êtes prêtes à cambrioler quelqu'un ?

Levant les yeux au ciel, Blake se relevait, poussant le crâne du brun de la main, sous le rire de celui-ci.

— Roule cowboy.

❃❃❃❃

SUR LA ROUTE, en direction de la maudite maison de Madame Crain, l'ambiance était tendu. L'excitation de John B se reflétait sur sa conduite, depuis au moins cinq minutes, ils avaient largement dépassé les quatre-vingt kilomètres heure.

Tapotant sur le volant, il faisait la liste de leur matériaux.

— On a la corde ?

— C'est bon, répondit Pope le nez dans le sac.

— Grappin ?

— On a pas de grappin, on est pas Batman.

Ils ralentirent en arrivant près de la propriété.

— Poulie ?

— Je l'ai, confirmait Kie.

— Vêtements noirs ?

— Sérieux ? Pestait Blake.

En effet, John B -se prenant pour Tom Cruise, avait décidé qu'ils devaient tous s'habiller en noir, montrant à nouveau à quel point ses plans étaient inspirés de films, et donc, bancal.

Blake -qui ne voulait pas rentrer chez elle, avait emprunté un short à Sarah et un sweat -qu'elle n'avait pas l'intention de lui rendre, à JJ.

— Bien, sourit John B en coupant le moteur. On est prêts.

— C'est partit ! S'enthousiasmait Oliver en ouvrant la portière.

Capuche sur le crâne, gant sur les mains, il trépignait comme un gamin.

— C'est partit, inspira Blake relâchant l'angoisse.

Une main pressait gentiment sa cuisse. En relevant les yeux, elle rencontrait les yeux assurant de JJ.

— Allons devenir riches, déclarait-il les yeux brillant de malice. Ouais ?

— Ouais.

Blake lui fit un petit sourire, le cœur alléger. Et JJ sentit tout son corps se tendre en réponse.

Tous se préparèrent à sauter du van, quand John B, main sur la portière, les interrompit.

— Attendez.

Ils se rassirent, et le fixèrent. Il semblait nerveux, mais son regard était emplit de bienveillance, et de reconnaissance. Ses yeux se posèrent sur chacun des membres de la petite bande, un par un.

— Merci à tous. Sérieusement. Ça me touche que vous soyez là.

Ses yeux se stoppèrent sur Blake.

— Et merci de m'avoir cru, fit-il à mi-voix.

Quelque chose se produisit, à ce moment là, dans l'estomac de la jeune femme. Une sorte de chaleur se répandit, un truc réconfortant, chaleureux. C'était la première fois de sa vie, qu'elle se sentait à sa place, entourée.

Mais comme toujours, il fallait quelqu'un pour rompre l'instant.

— On a fini de s'auto-sucer ? Lançait JJ, gêné, la corde sur l'épaule. On peut y aller ?

— Allons chercher ce blé, approuvait Pope en descendant.

— De la beuh ? Sourit gaiement JJ, sautant hors du véhicule. J'en veux.

Attrapant le bras de Blake, il l'aidait à s'extirper, alors qu'elle soupirait.

— Du blé JJ. Il a dit du blé.

Il entrouvrit la bouche.

— Oh.

— Crétin.

Elle esquissait un sourire discret, et l'abandonnait pour rejoindre Sarah, face a la clôture, celle-ci s'écartait pour lui laisser la place.

— Les femmes d'abord, déclarait la blonde ouvrant galamment le chemin à son amie.

— Trop sympa, grommelait-elle.

Aisément, elle gravit le mur de pierre. L'obscurité était dense, elle tournait frénétiquement le jet de sa lampe, cherchant à se repérer. C'était encore plus le merdier que la dernière fois.

Au complet -une fois que les autres avaient sauté, ils avancèrent lentement, le dos vouté. Une branche craquait sous la basket d'Oliver, et six regards noirs affluèrent vers lui.

— Désolé, grimaçait-il a voix basse.

En fait ce n'était pas si affreux, compte tenu du fait que quelques pas plus tard -devant la façade, une lumière les éblouis de plein fouet. Un détecteur de mouvement.

— Merde !

— Putain !

Le cœur au bord des lèvres, Blake se réfugiait derrière un buisson, éteignant sa lampe. A ses côtés, John B fit signe a la bande de rester silencieux, un doigt sur les lèvres.

— Elle a des détecteurs de mouvement, s'énervait Pope.

— Non jure ? Rétorquait Blake. Tu fais bien de nous le dire, on avait pas remarqué !

— Tais toi !

Oliver, a la limite de l'attaque cardiaque, plaquait sa main sur sa bouche, l'empêchant de faire un seul son.

— On a qu'a avancer très lentement, proposait JJ.

— Ou lancer un caillou ? Rajoutait John B.

— Ça marchera pas, soufflait Pope, avec une patience royale.

Dont n'était absolument pas capable Blake. Elle se dégageait brutalement de l'emprise de son ami, manquant de le faire tomber.

— Vous deux, dit-elle en pointant John B et JJ. Vous vous partagez un neurone, donc là tout de suite, vous la fermez !

Ils obéirent, non sans bougonner et soudain, un déclic se fit chez Sarah.

— Et le disjoncteur ? Fit-elle, une barre de concentration plissant son front. Dans le boitier sous le porche. Je sais où c'est.

Le même déclic se fit chez Blake.

— Là où on jouait à cache cache ?

Sarah confirmait d'un hochement de tête, mais John B claquait la langue.

— Tu ne peux pas y aller seule.

— J'y vais avec elle, ripostait Blake.

Sarah arquait un sourcil plein de défi vers le brun. JJ intervint, agacé, les yeux rétrécis.

— Crain découpe les gens en morceaux, rappelait-il. C'est mort, vous y allez pas.

— On parie ?

Son regard glissait vers Blake, qui le dévisageait sans ciller, impertinente au possible.

— On y va, insistait Sarah. C'est la seule option.

— Et j'ai toujours pas peur des mamies tueuses, soutenu la blonde.

Déterminée, elles se redressèrent sous les yeux inquiets de John B et JJ.

— On attendra votre signal, abdiquait Pope, tranchant pour le reste du groupe.

Elles tendirent leur pouce vers le ciel.

— Faites rien de débile, marmonnait Kie. Je suis sérieuse.

— Soyez prudentes, grondait Oliver, vaguement soucieux.

— Oui maman, firent-elles d'une seule voix. Oui papa.

Amusées elles tournèrent les talons, et détalèrent en vitesse.

Déblayant les hautes plantes d'une main, Blake ouvrit le passage pour Sarah. Celle-ci, lampe torche à la main, se prit dans une ronce, qu'elle finit par dégager du pieds. Les escaliers était au bout du petit chemin.

— C'est toujours aussi flippant, frissonnait Sarah devant les marches.

Blake, faussement nonchalante, se mit à grimper. Sarah -faute d'avoir d'autres choix, l'imitait. La grand-mère lui faisait pas peur, mais un courant d'air glacial lui redressait les poils. Il faisait une trentaine de degrés, ce n'était donc pas le temps.

Un boitier métallique sortait légèrement du mur. Vu son état, un constat simple s'imposa à elle, il devait être aussi vieux et poussiéreux que l'habitante de la maison.

— Trouvé, soufflait-elle. Sarah éclaire moi.

Elle obéit. Tirant un grand coup, elle réussit à ouvrit le panneau, sans faire trop de bruit.

— Où est le disjoncteur ? S'inquiétait Sarah.

— Putain.

Le câble remontait le mur, contournait la porte, pour aller se loger...

— Il est à l'intérieur, grimaçait Blake.

Ouvrant doucement la porte, qui elle fit un bruit monstre, elle inspirait une grande bouffée d'air.

— Reste près de moi, fit-elle a son amie d'un ton autoritaire.

Sarah acquiesçait, se collant à elle, une main agrippant son sweat-shirt, l'autre sur la lampe.

Le parquet grinçait sous leur chaussures, le dos de Blake était couvert de sueur froide. Chaque fois qu'elles entendaient un bruit, leur cœurs cessaient de battre.

C'est d'ailleurs a peu près a ce moment là -alors que la tension de leurs muscles les avaient raidit comme deux statues, qu'un chat se mit à feuler aux pieds de Blake.

Elle resta stoïque, pas Sarah. Elle bondit en arrière, ses reins rencontrant un meuble de vaisselle. Blake levait les bras en l'air et Sarah prit une moue désolée.

Heureusement pour leur santé mentale, elles finirent par localiser le disjoncteur. Rapidement -voulant au finir au plus vite, Blake appuyait sur chaque interrupteur, tressaillant à chaque clic sonore.

Avec soulagement, elles virent la lumière extérieur disparaitre. Elles avaient réussi. Échangeant un sourire complice, remonté jusqu'aux oreilles -ce qui était assez rare pour être souligné, elles ne perçurent pas tout de suite le grincement horrifique d'une porte, tout près d'elles.

Dans un hoquet de surprise, Sarah éteignit sa lampe. Blake collait son dos au mur, tirant son amie avec elle.

Elle discernait trois pas, deux humains, l'un de bois. Merde, la vieille et sa cane. Son raclement de gorge -sûrement aussi décrépis que l'intérieur de sa baraque, arrachèrent une grimace de dégoût à la blonde.

— Merde, paniquait Sarah. Merde, merde, merde.

— Chut !

Les pas se rapprochaient de leur cachette. Des pas lourds, elle avait les jambes fragiles, c'était toujours bon à savoir.

— Il est tard Léon, toussait-elle. Trop tard.

Un véritable personnage de film d'horreur. Blake mordit sa langue, retenant un rire.

N'importe qui aurait sûrement déjà un arrêt à ce stade -particulièrement Oliver, mais elle trouvait la situation assez coquasse. Ce qu'elle gardait bien de révéler à Sarah, qui lui broyait le poignet, le souffle saccadé.

Du coin de l'œil, elle vit une tignasse grise apparaitre. Madame Crain, à moitié aveugle, la frôlait. Son nez se plissait et son ventre se retournait.

L'odeur de vieux, c'était particulier et surtout, elle détestait ça. Peut-être l'aurait-elle apprécié si il était venu d'un grand parent affectueux -ceux qui donnent des biscuits, mais elle n'avait jamais connu les siens, et cette effluve la répugnait.

— Je t'entends, Léon. J'ai attendu toute la nuit !

Elle fit une brusque volte-face, Sarah poussait un cri de terreur et sans le vouloir ralluma sa lampe.

Enfer et damnation, elle était encore plus vilaine de près. Ne s'attardant pas sur la laideur -bien qu'elle en ai envie, de la propriétaire, Blake empoignait le bras de son amie, et s'élançait dans le couloir.

La respiration laborieuse, le visage crispé, Blake courrait comme si sa vie en dépendait. Ce qui a cet instant, était plutôt justifié.

Jusqu'au moment où elle sentit avec effroi Sarah se détacher d'elle.

— Bex ! Hurlait-elle, les yeux embués.

Madame Crain l'avait retenu par le pull, brandissant un tisonnier. Grisée par l'adrénaline, Blake fit demi-tour. D'un geste assurée, elle retirait la canne des mains fripés de la dame.

— Donne moi ça Gollum.

Puis, aussi vive que l'éclair, elle lançait sa converse dans le genou de la vieille femme. Les jambes faibles, elle savait que ça lui servirait. La femme s'écroulait sur son fauteuil en poussant un couinement.

— Ok, soufflait-elle. Faut qu'on se tire.

Hochant frénétiquement la tête, Sarah couru, entraînant son amie vers un autre couloir. Peu de temps après, les pas de Madame Crain reprirent, fonçant droit sur elles. La respiration de Blake, déjà laborieuse, se fit saccadé. 

— Bordel, bordel, bordel, jurait Sarah.

Les lèvres tremblantes, le regard affolé, la crise de panique l'a guettait. Réfléchissant à toute allure, Blake tirait sur le bras de son amie, la forçant à s'arrêter.

— Sarah, j'ai besoin que tu te concentres ! Ordonnait-elle en lui prenant le visage en coupe. Y'a une sortie sous la maison, tu te souviens d'où c'est ?

Un peu perdue, elle mit un petit temps pour répondre.

— Oui, par là !

Se ruant vers la porte du sous-sol, elle perçurent le craquement inquiétant de la cane. Elles respiraient si vite à présent, qu'il leur étaient impossible de parler.

En dévalant l'escalier, Blake rentrait violemment dans un corps, qui partit vers l'avant.

— Les filles ? S'inquiétait Kiara en voyant leur visage pâles. Ça va ?

— Non ! S'écrièrent-elles en chœur, d'une voix perçante.

Laissant Sarah avec la métisse, Blake accourut auprès des garçons. Pope fut le premier à la remarquer, elle et son air agité.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Remontez John B ! Exigeait-elle en se penchant au dessus du puits. Tout de suite.

— Madame Crain a essayé de nous tuer, déclarait Sarah épouvantée. Faut se barrer d'ici !

Face au regard menaçant de Blake, JJ se mit en mouvement.

— Ok, on dégage. John B ! Remonte mec.

Sans réfléchir d'avantage, n'ayant pas réponse, ils se mirent tous à tirer avec acharnement sur la corde, Oliver au commande.

— Trois, deux, un, tirez !

La corde lâchait, et ils tombèrent comme des mouches. Ouvrant de grands yeux -là elle avait peur, Blake se précipitait sur le puits.

— John B !

D'en bas, le garçon aboyait des mots incompréhensible, au moins il était vivant. Les autres la rejoignirent.

— Qu'est-ce qu'il raconte ? S'inquiétait Pope.

— JJ ! Blake !

Il hurlait. Avec un grognement de frustration, la gorge serrée, Blake s'éloignait pour récupérer la corde, tirant de toute ses forces.

— Il se noie, s'écriait Kiara saisie d'angoisse. Il faut le remonter !

Elle fut la première à aider Blake, tirant elle aussi, puis ils s'y remirent tous. Blake sentit la paume de sa main brûler sous le frottement de la corde, mais elle n'y prêtait aucune attention. Elle voulait le sortir de là.

Ils grognaient, se tuaient à la tâche. Au vu de poids de la corde -presque cent kilos, John B était accroché dessus, c'était déjà une bonne chose.

— Tirez ! Grinchait Kie.

Un bruit assourdissant éclatait au même moment. La pièce s'illuminait un bref instant. Une balle, tirée par madame Crain, frôlait Blake et explosait un pan du mur derrière Sarah qui lâchait un cri.

Aussi vite qu'ils le pouvaient, les garçons attachèrent la corde de John B. Pope attrapait Oliver par le coude.

— Cachez-vous !

Avant d'avoir pu réagir, Blake se retrouvait plaquée au sol, son dos rencontrant une barre de fer. Elle grimaçait tandis que JJ, sur les coudes, tentait de ne pas l'écrasée.

— Ça devient une habitude, râlait-elle sous lui. Bordel, t'es lourd.

Ça lui arrachait un sourire, il ouvrit la bouche, prêt à rétorquer-

Un nouveau tir.

JJ sursautait, tremblant. En fait, il avait l'air mort de trouille. Seul avec Blake, il avait décollé son masque de type intrépide et cool. Il était terrifié, son torse martelait la poitrine de Blake tant son cœur battait vite.

Chaque fois qu'il tressaillait, elle avait physiquement mal. La peur dans son regard, elle ne supportait pas. Il fallait qu'elle l'aide, là, maintenant.

Dans un silence qui soulignait leur respirations haletantes, elle tendit le cou, et s'emparait de ses lèvres.

C'était pas le moment, mais elle avait paniqué, et elle voulait le calmer. Ce qui d'ailleurs, avait fonctionné, puisqu'à l'instant où ses lèvres s'était posé sur les siennes, il s'était écroulé sur elle. Avec elle, il pouvait tout lâcher.

Son souffle régulier se répandait dans sa bouche. Ses mains tièdes lui caressait les joues. Ôtant toute force dans ses jambes et vidant ses poumons, avant de les remplir de nouveau, de son propre oxygène. C'était parfait.

Du moins jusqu'à ce qu'une balle ne perce un trou au dessus de leur têtes. Ils s'écartèrent brusquement l'un de l'autre.

— Ok princesse, fit-il avec un air idiot en saisissant ses doigts. T'as déjà joué à chat ?

— Quoi ?

Du plâtre dans les cheveux, il se relevait, l'attirant à lui.

— Première règle, on cours !

Avec empressement, il se précipitait hors de leur cachette, bifurquant vers la sortie. Les yeux grands ouverts, Blake se ruait derrière lui alors que la vieille femme rechargeait son fusil.

Courant comme des malades, s'étouffant a moitié de rire, ils retrouvèrent le van. Une main sur ses reins, JJ la poussait a l'intérieur, montant côté conducteur. Son postérieur atterrit sur le ventre de Oliver, qui éclatait de rire.

Tandis que tous prenaient place, une silhouette recouverte d'une matière sombre peu rassurante, bondit au dessus du mur de pierre.

— John B ! Criait Kie. Dépêche !

— Pourquoi on nous tire toujours dessus ? Demandait Pope d'une voix haletante.

— Parce qu'on suit toujours ce crétin ! Rétorquait Blake.

Le crétin en question se jetait -littéralement, sur elle. La couvrant de boue, ou de truc plus dégueu.

— Mon dieu, soufflait-il.

— Bouge !

Des deux mains, elle le fit basculer en avant, sur Sarah.

— JJ, brayait cette dernière. Fonce !

Il obéit, le pieds enfoncé sur l'accélérateur.

— Ça va ? S'enquit-il auprès de John B. Tu as été touché ?

— Non.

— Tu es dégueulasse, commentait Pope le souffle court.

— Argh, grimaçait Kie. Et tu pues !

Blake approuvait, et remontant son sweat jusqu'à son nez, enjambant la console, pour prendre place sur le siège passager.

— Je confirme.

— La ferme, s'esclaffait-il.

Une main sur le cœur, en sueur, Sarah reprenait difficilement sa respiration.

— Il vient de se passer quoi, là  ?

— Une page de l'histoire des Pogues, rit JJ.

Les commissures des yeux plissés, surexcité, il posait une main sur la cuisse de Blake, l'a serrant doucement. Elle jetait un coup d'œil à son geste, puis à lui, avant de se mordre la lèvre, ravalant un sourire.

— Cette vieille folle était possédée, déclarait Oliver, pouffant nerveusement. On ce serait cru dans l'exorciste.

— Elle sait même pas viser ! Pestait Sarah.

— Elle est aveugle !

— C'est maitre Yoda, ricanait JJ.

Pope levait les yeux au ciel.

— Comment elle a pu être aussi rapide ? Ça n'a aucun sens.

— Elle doit faire du pilates, affirmait Kiara.

Blake et Sarah se tordirent sur leur sièges, pliées de rire.

— La ferme Kie !

La métisse sourit, tapant l'omoplate de Blake.

— Tu sais que j'ai raison, ricanait-elle. Attends c'est quoi ?

Ce n'était plus à la blonde qu'elle parlait, mais à John B. Tordant sa nuque, Blake se contorsionnait et entrevu un reflet doré dans la paume crasseuse du garçon. Ses yeux sortirent de leur orbites.

— Tu déconnes ? S'exclamait-elle. John B !

Il tournait son visage vers elle, et lui décochait son plus large sourire.

— On l'a fait ! On a réussi.

— Non c'est pas vrai, clamait Sarah extatique.

— J'ai réussi !

— Oh mon dieu ! S'écriait JJ en tapant du poing sur le volant. Bordel de merde !

Le van fut secoué de toute part par les cris de la bande. La joie, le soulagement, un sentiment d'accomplissement et de satisfaction, tout ça emplis le véhicule. Ils bougèrent ensemble, hurlèrent ensemble.

— Attendez, les stoppait Oliver un sourire persistant aux lèvres. On va être riches !

Kiara applaudit, débordant de joie.

— Comme des Kooks !

Ensemble, d'une même voix, les sept adolescents se mirent à chantonner.

— De vrais Kooks !

Jamais de toute sa vie, Blake n'avait ressentit ça. Cette union, cette complicité. Posant sa main sur celle de JJ, elle entrelaçait leur doigts. Il l'a regardait, sourit, et son cœur -pourtant bien accroché, descendit dans son estomac.

Pas un seul des garçons qu'elle avait connu dans sa vie, ne lui avait donné la moitié des sensations qu'elle éprouvait là, à cet instant, alors qu'il portait leur mains à sa bouche, embrassant les phalanges de la jeune femme.

Meilleur. Jour. De. Sa. Vie.

- Gigi

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