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𝟐𝟓. panic room

     LE FEU DANSAIT. Blake avait toujours aimé le feu. Tout comme l'eau, il l'hypnotisait. C'était deux éléments étrange. Comment pouvaient-ils être si apaisant, alors qu'ils avaient le pouvoir de tout ravager ? Les flammes s'embrasaient. Sur sa peau, la lueur orange remuait.

La bande d'adolescents était dans un coin -un peu reculé, non loin du Chateau. D'immense arbres les surplombaient, les cachant du monde. Elle ne pouvait s'empêcher de se dire que si le feu s'agitait, tout partirait en fumée.

Son postérieur était installé sur un tronc large, coupé en deux. C'était pas super agréable, mais -au vu des bestioles étranges qui circulaient sur l'ile, c'était toujours mieux que le sol.

— Bon, soufflait Pope prenant place à sa droite. Les gars, mon père va me tuer de toute façon. Donc, c'est pourquoi, cette réunion ?

John B leva un sourcil vers JJ, qui avait récupéré du petit bois. Il s'installa près de Blake, passant naturellement une jambe, et un bras, dans son dos. Comme si c'était sa place depuis toujours.

— Autant lui dire avant qu'on nous tue.

Perplexe, le reste de la clique -qu'on avait pas mis au courant, interrogèrent le brun du regard.

— Vous êtes prêts ?

Ennuyée, Blake s'emparait d'une brindille, qu'elle lui jetait dessus.

— Arrête le suspense, père Castor.

Offusqué, il lui brandit son majeur, les yeux rieurs.

— Va te faire foutre Bex !

Elle lui décochait un clin d'œil.

— En fait, reprit-il sourire aux lèvres. L'or n'as pas coulé avec le Royal Merchant.

Pope bascula sa tête, poussant un gros soupir.

— Mon dieu, ça recommence.

Oliver lui asséna une claque dans la nuque.

— Ferme la, j'écoute. John B, la suite.

— Il est là depuis le début. Sur l'île.

Ça, c'était un retournement de situation. C'était bien la peine de mettre tout ces efforts pour retrouver cette fichue épave. Épuisée, Blake se laissait aller contre le torse de JJ, se creusant une place entre ses jambes.

— Je me permets d'être sceptique.

— T'as perdu ton âme d'enfant, baragouinait Oliver.

John B se leva, ramassant son sac à dos -plein de saletés, qui trainait au sol.

— C'est ton droit, Pope. Mais puis-je t'exposer mes preuves ?

Il lui fit signe de poursuivre. Le brun -excité comme une puce, fourra sa main dans son sac, sortant un bout de papier.

— Ceci, est une lettre de Denmark Tanny.

— Et on est censé savoir qui c'est ?

Un point pour Blake. Les autres étaient tout aussi perdu qu'elle. Avec un air mystérieux, John B se pencha vers le feu. Blake se fit la réflexion, qu'il ferait un bon animateur de camps de vacances.

— Denmark Tanny, ma très chère amie, était un esclave qui a survécu au naufrage du Merchant, il tendit le papier chiffonné à Kiara. Regarde ça.

Donc il y avait eu un survivant. Ce n'était pas rien comme information. Blake eu un pincement au cœur. Ce type avait vécu un naufrage. Ça devait être la pire sensation au monde. Penser qu'on est fichu, être plongé sous l'eau, enfermé dans un bateau.

— Les esclaves n'étaient pas listés comme membres d'équipage, mais mon père a trouvé la liste complète. Sa grande découverte. Tanny, a utilisé l'or du Merchant, pour acheter sa liberté.

Le papier atterrit sous le nez de Blake. Elle s'en empara, du bout des doigts -comme si il allait s'évaporer, y jeta un bref coup d'œil, puis le tendit à Pope.

— Après ça, poursuivit John B. Il a acheté sa ferme. Et cette ferme c'est, roulement de tambour...

Comme des gamins, Oliver et Kiara claquèrent leur cuisses en rythme.

— Tannyhill.

La plantation de Tannyhill. La propriété des Cameron. Blake ouvrit de grands yeux, s'inclinant sur le tronc, coudes sur les genoux. Dépassant sa fatigue, elle accordait toute son attention au brun.

— Après ça, il a utilisé l'argent pour libérer encore plus d'esclaves. Il a vendu des tonnes de riz, énervant les cultivateurs blancs, qui ont décidé de le lyncher.

C'était prévisible à cette époque, mais pas moins révoltant. Ce gars était un héro, un survivant, et il méritait mieux comme fin.

— Le jour où ils sont venus le chercher, il a écrit une lettre d'adieu à son fils, et dans le post-scriptum, il a laissé un message codé pour savoir où trouver l'or.

— Où ça ? Soufflait Kie, impressionnée.

John B s'éclaircit la gorge, bombant le torse, avec un petit sourire.

— "Récolte le blé dans la parcelle neuf, près de l'eau". Sauf qu'il n'y a pas de blé. Le blé est un code pour l'or.

Du doigt il pointait le papier -que Pope illuminait d'une lampe torche. Intrigué, Oliver tendit le cou.

— L'or est dans la parcelle neuf, conclut John B rengorgé. Au bord de l'eau. Tout ce qu'il nous faut, c'est une carte d'origine de la propriété, et on aura l'or.

Cela arracha un halètement fasciné a tous ses amis. Blake posait ses doigts sur sa bouche. Ils l'avaient enfin trouvé. Ça avait quelque chose de surréaliste. En fait, depuis qu'elle les connaissait, sa vie était surréaliste.

— Ok, il y a peut-être une petite chance, que ce soit vrai.

— T'es sérieux Pope ? S'agaçait Oliver, le visage rayonnant. On sait où est l'or, et tu trouves quand même le moyen d'être pessimiste ? Incroyable.

Pope ne se renfrogna pas. Au contraire, il inspira un bon coup, avant de sourire à son tour.

— D'accord, je veux bien admettre, que c'est cool. On sait où est l'or, et on va devenir riches.

— Riches ? Non mon pote. On va devenir des putains de légendes !

Extatique, il lui frotta le crâne. Les plaintes de Pope firent ricaner Blake. Les doigts de JJ se mire à pianoter sur son genoux. Près de son oreille, son souffle lui caressait la peau.

— T'es un génie John B ! Je suis fier de toi.

John B posa la main sur son cœur.

— Merci, c'est très gentil.

— Excusez moi de vous interrompre les amoureux, s'exclamait Blake exaspérée. Mais j'ai une petite question. T'as un plan ?

— Bonne question.

Il ouvrit la bouche, mais elle leva la main.

— Un vrai plan hein, pas comme ceux que t'as d'habitude. Parce que en toute franchise, ils craignent un max. T'as la capacité stratégique d'un poulpe.

Une moue vexée, tordit sa bouche.

— Alors de un, aouch. Et de deux, oui Bex, j'ai un vrai plan.

— A la bonheur.

Hissant une main dans sa direction, elle l'incita à continuer.

— Sarah Cameron va nous apporter la carte d'origine-

— Attends, le coupa Kiara, sourcils froncés. Sarah ? Pourquoi elle ?

— Oh ça va te plaire, soufflait JJ dans la nuque de Blake.

Mal à l'aise, John B dansait d'un pieds à l'autre. Blake plissa les yeux. Il y avait une grosse gêne, pourquoi ? Elle n'en savait rien. Mais à la tension des muscles des pogues, elle comprit que Kiara allait taper une crise.

— Sarah m'a fait rentrer à Chapel Hill hier. C'est là qu'était la lettre.

Donc ils avait passé la journée ensemble. Ça expliquait l'air niais de Sarah. Vlad. Et le papier -transporté par JJ, qui avait fait explosé de joie la jeune femme.

— Tu as été à Chapel Hill avec Sarah Cameron ?

— Oui.

Le ton écœurée de Kiera, crispait Blake. Son affection pour la métisse était déjà proche de zéro, mais elle sentait que la suite, allait garnir son amertume.

— Il l'a drague, précisait JJ le menton sur la clavicule de la blonde.

— Mais non.

— Bien sûr que si.

— Je ne la drague pas, j'avais besoin d'un laissez passer.

— Sacré laissez-passer.

Pope sembla confirmer d'un hochement de tête. Kiara était de plus en plus à cran.

— Tu lui as parlé du trésor ?

— Je devais accéder aux archives.

Elle s'emportait. Et John B n'en menait pas large.

— Donc c'est un oui ?

— J'ai pas parlé des détails.

— Tu as raconté notre secret à une Kook ?

Un petit ricanement fendit la tension, ils se figèrent.

— Parce que toi t'es quoi au juste miss univers ?

Kiara -plus que remontée, pivota vers Blake, rencontrant son air narquois.

— Je suis une pogue, crachait-elle haineuse.

— Mouais, à mi-temps.

Balançant une brindille dans le feu, elle ignora son regard acéré. Excédée par la nonchalance de la blonde -et ses commentaires, elle planta sa canine dans sa lèvre, revenant vers John B.

— Tu vas rien dire ?

— Qu'est-ce que tu veux entendre Kie ? Je l'ai utilisée pour mon enquête.

— Pourquoi est-ce que je te crois pas ?

Les oreilles de Blake chauffaient. Elle détestait qu'on critique quelqu'un dans son dos. Dotant plus si c'était quelqu'un -puisque c'était rare, qu'elle affectionnait.

Une veine pulsait sur sa tempe, tandis qu'elle se redressait. Une main se refermait sèchement sur son bras.

— Viens là petite furie.

JJ l'a tira vers lui. Flanquant ses jambes musclés de chaque côtés de ses hanches. Un bras sous sa poitrine.

Il l'a tenait férocement contre lui. Elle remuait entre ses bras -alors que Kie et John B s'écharpait toujours, mais il durcit sa prise.

— JJ, grondait-elle.

Nullement impressionné par son ton furibond, JJ plongea son nez dans son cou. Elle le sentait ricaner. Ce foutu surfeur, riait. En fait, c'était pas ça le problème, c'est qu'elle sentait qu'elle n'allait pas résister longtemps. Son rire était différent des autres, du moins à ses oreilles. Rauque, un peu cassé, parfait.

— Non, si je te libères tu vas lui botter le cul. L'idée que me plait. Ça me plait même beaucoup.

Son sourire s'élargit contre sa peau quand elle poussa un râle mécontent. Malgré son humeur -de cochon, il sentit son corps se détendre légèrement entre ses bras.

— Mais pas ici, pas avec Kie. Alors tu respires, et tu te calmes.

Plus facile à dire, qu'a faire. Surtout lorsque l'objet de son énervement, continuait de s'injurier. Bloquant sa respiration, Blake se força à expirer calmement, par la bouche. Ça ne marchait pas trop mal.

— C'est ça, l'encourageait JJ. Continues princesse.

Le son bas, doux et chaud de sa voix, l'apaisait un peu. Sauf que chaque fois que Kiara reprenait la parole, la blonde grinçait des dents.

— J'essaie de nous rendre riches, soutenu John B en approchant de la métisse. Qu'on puisse rembourser un bateau, ou faire une école d'autopsie pour étudier les cadavres.

En disant ça, il esquissait un geste vers Pope. Blake plissa des yeux. C'était ça, qu'il voulait faire ? Pas commun comme choix d'études.

— Vous me connaissez. Je serais du genre à tomber amoureux de Sarah Cameron ?

— Ouais, lançait Blake, très sérieuse. T'es carrément de ce genre là.

Toute cette conversation était lassante.

Sarah était son amie, du moins elle s'en rapprochait. Blake n'y avait jamais fourrée son nez, mais elle savait que la vie sentimentale de la jeune femme était chaotique. Surtout depuis Billy. Alors, entendre John B se moquait d'elle -alors qu'il n'en pensait rien, ça ne lui plaisait pas.

John B jeta les mains vers elle, ses yeux hurlaient "ferme la, j'essaie de calmer le dragon". Effectivement, le dragon était loin d'être calme.

— Tu ne la connais pas encore, insista Kiara. Moi oui ! Elle n'est pas fiable.

— Son frère m'a frappé avec un club de golf, soupirait Pope.

A la surprise général, c'est Oliver, qui prit la défense de la cadette des Cameron.

— Rafe a rien avoir avec sa sœur. Sarah est chouette.

Ça ne fit qu'accroitre la haine de Kiara.

— Chouette ? Elle est comme un cobra cracheur. D'abord, elle t'aveugle, et-

— Mauvais comparaison, commentait Pope.

— Écoutez moi !

Son cri avait déchiré le calme de la nuit. Même si Blake mourrait d'envie d'intervenir, elle n'en fit rien, elle sentit -à l'atmosphère lourde, que ce n'était pas franchement le moment. Donc elle se tût -les garçons aussi, pour écouter ce que Kiara avait à dire.

— Elle va vouloir nous prendre ce qui nous revient.

— Okay Kie, j'ai pigé. Mais c'est elle qui a la carte. Donc on a besoin d'elle.

Un silence -assez pesant, s'étirait entre eux. Les yeux de Blake papillonnait. Bon dieu, qu'est-ce que son lit lui manquait. Finalement, Kiera poussa un long soupir, comme si ça lui arrachait un poumons.

— Très bien, on récupère cette foutue carte, et on oublie Sarah Cameron.



❃❃❃❃

IL FAISAIT BEAUCOUP TROP CHAUD. C'était une chaleur étouffante, suffocante. Typique de l'île -satané paradis. Une chaleur des tropiques. Lourde, pesante, à l'image de l'ambiance qui régnait dans le van de John B.

Blake -la tempe contre l'épaule d'Oliver, somnolait. Son cœur était serré. Pour la première fois depuis qu'elle les connaissaient, elle n'avait aucune envie d'être avec les pogues. Non, elle voulait être seule. Dans un lit de préférence.

C'était principalement dû à l'humeur de Kiara, qui se reflétait sur tout le groupe. Elle était tendue, voir totalement crispée.

Ils se garèrent, proche de la plage, sous un grand saule. C'était le lieu de rendez-vous que John B avait donné à Sarah.

JJ ouvrit la porte du van, jouette.

— C'est parti ! On part en mission.

Il s'apprêtait a sauter du véhicule, quand John B le rattrapait, la voix légèrement vacillante. Kiara, qui le fusillait du regard, lui fichait vraiment les jetons.

— Je pense que je vais y aller tout seul. Pour ce soir.

Déçu -pas assez pour lui en vouloir, le blond se réinstallait.

— Ah bon ?

— Quoi ?

— Rien.

Avec un soupir, John B réajusta sa casquette, évitant soigneusement de croiser le regard flambant de sa meilleure amie.

— Je ne veux pas qu'on fasse peur à Sarah.

Évidemment, Kiara se jeta sur l'occasion.

— Je ne comprends pas pourquoi elle participe.

— Parce qu'elle a la carte, grommelait Blake sortit de son demi-sommeil. Faut te le répéter combien de fois ?

— Exactement, ajoutait John B, reconnaissant. C'est comme une réunion d'affaires.

Fermant les yeux, Blake secouait la tête, médusée par sa bêtise.

— Pousse pas non plus.

JJ fouilla dans les poches de son short puis -dans ce qui ressemblait a un geste de lassitude, s'alluma un joint. Du coin de l'œil, Blake le regarda porter son joint à sa bouche. Cette bouche tuméfié, qu'elle avait encore envie de goûter. Après quoi, il lui tendit.

Décochant un petit sourire fatigué, qui remua l'estomac de JJ, elle acceptait.

— Quand on aura ce qu'il nous faut, reprit John B pour rassurer son amie. On la lâchera.

— Il n'y a rien entre vous ?

— Qu'est-ce que ça peut te faire ? Dit Blake en tirant une taffe, exténuée. Tu l'as rejeté, il peut se taper qui il veut.

Normalement, la métisse aurait répondu de cet affront. Mais la blonde avait parlé d'une voix si posée, si lointaine -comme si elle énonçait simplement une vérité, qu'elle se tût, baissant les yeux.

— Il ne s'agit pas de nous deux, finit-elle par lâcher dans un murmure. C'est elle, le problème. Elle va te retourner le cerveau.

La remarque de Blake l'avait refroidit, elle avait l'air d'avoir retrouvée la raison. Blake faisait souvent cet effet là, celui d'une douche froide.

— Promets-moi juste, qu'il n'y a rien entre vous.

— Promis.

Menteur. Blake -les paupières close, tira une nouvelle taffe, un rictus étirant ses lèvres. John B n'avait pas son talent, il mentait mal, très mal.

— C'est vraiment crédible, nota JJ reprenant le joint.

Son niveau dans l'art du mensonge, égalait celui de la blonde. Deux menteurs, ça s'annonçait mal.

— Ouais, grimaçait Pope. A cent pourcent.

— Bref, les stoppait John B. Je vais m'occuper de la mission.

— Oh oui, pouffait JJ. Il va bien s'en occuper.

Amusée, Blake lui mit un coup de pieds dans la cuisse. Il relevait les yeux sur elle, malicieux.

— Pendant que toi tu t'occupes bien de Sarah, ajoutait Oliver. Nous on reste dans le van, aka la fournaise. Si à ton retour on a rôtis, sache que je reviendrai te hanter.

John B se marra, ouvrant la portière.

— Ça marche Oli.

Il s'apprêtait à descendre, quand une main se referma sur son épaule.

Blake -qui avait passé son corps entre le siège conducteur et la portière, le retenait. Une expression dure crispait ses traits. Jamais elle ne l'avait regardé comme ça.

— Si tu lui brises le cœur, murmurait-elle. Je te tue.

Lentement, son visage se dérida, et elle lui offrit un demi-sourire -plus proche d'une moue.

— Ça vaut pour elle aussi cowboy.

D'abord réticente -comme si elle ne voulait pas qu'il s'en aille, elle finit par retirer sa main, retournant à sa place. Elle était sérieuse, il en était persuadé. Une pression sur le cœur, il fermait la portière.

Enfonçant violemment son crâne dans la taule froide du van -qui se plia sous l'impact, Blake tentait d'apaiser les battements de son cœur. Il y avait ce truc, au fond de ses tripes, qui lui disait que ça allait mal finir. Depuis qu'elle était arrivée sur l'île, son instinct ne l'avait pas trompé, pas une fois. Son instinct de survie était semblable à celui d'un animal sauvage.

Elle avait toujours entendu ces histoires. Lors de catastrophes naturelles, les rescapés étaient souvent des animaux -vache, cochon, chien,  parce que c'était les premiers à s'enfuir. C'est pour ça qu'elle les préférait aux hommes. Bien plus intelligent. Pourtant là, elle voulait s'enfuir. Se carapater à toute jambes. Comme l'un de ces petits cochons.

Dans le déni, elle mit ça sur le compte de la fatigue. Personne n'avait remarqué son état. JJ discutait le bout de gras, avec Pope.

Quand à Oliver et Kiara, ces deux là chuchotaient, comme des collégiens. Captant des brides de mots, Blake comprit qu'il essayait de la faire rigoler, pour alléger l'atmosphère. Sans grande surprise -l'effet Abrams étant indiscutable, ça fonctionna. Kie s'esclaffait, sous l'œil satisfait du garçon.

Prise d'une soudaine suffocation, Blake sortit du van. Un filet de sueur roula de sa gorge, jusqu'à sa poitrine. Il faisait beaucoup trop chaud. Adossée à la portière du véhicule, elle prit une profonde inspiration.

Les effluves de la terre mouillée -quelque chose de frais et revigorant, lui chatouillait les narines. Rien au monde n'était comparable à la sensation et à l'odeur d'une pluie fraîche.

A ce moment là, un sabre lumineux, fendit les nuages. Un sourire -un vrai sourire, naquit sur ses lèvres alors qu'une goutte de pluie, toucha le bout de son nez.

Blake aimait les orages. Elle les aimait vraiment. C'était le temps qui retranscrivait le mieux ses émotions. Ça lui rappelait que même le ciel, parfois, avait besoin de hurler.

— John B !

Ça, ce n'était pas le ciel. Au loin, l'écho d'un cri désespéré atteignit ses oreilles. Blake se figea, aucun de ses muscles ne répondait. Bon sang, cette voix. C'était celle de Sarah.

— A l'aide !

Avant même que son cerveau n'ai traité l'information, ses jambes s'étaient élancée. Dans son dos, elle perçut vaguement le claquement d'une portière, et les appels des pogues. Elle ne se retourna pas pour autant.

Quand ses converses touchèrent le sable humide, elle les retira. Tant pis, hors de question qu'elles l'empêchent d'avancer.

Huit minutes. John B avait quitté le van, depuis huit petites minutes. Que pouvait-il lui être arrivé ? Beaucoup de choses. Six minutes se rappelait-elle, c'est précisément le temps qu'il avait fallut pour que sa vie s'arrête. Pour arriver dans ce virage, que la voiture dérape, et qu'elle s'écrase contre ce foutu poteau. Six. Putain. De. Minutes.

Une bouffée d'angoisse comprimait le cœur de Blake. Sa gorge était nouée. Et la pluie ne s'arrêtait pas de couler sur son visage. En voulant chasser l'eau de devant ses yeux, elle se rendit compte que ce n'était pas de la pluie, mais des larmes. Elle pleurait.

Plus elle courrait -ses pieds se coupant sur des coquillages rêche, plus son instinct lui hurlait de faire demi-tour. Elle secouait la tête. Pas cette fois. Elle ne voulait pas.

Son corps se paralysa, quand ses yeux tombèrent sur le corps de John B. Inerte -a peine conscient, Sarah le serrait dans ses bras, secouée par des sanglots.

— Blake !

Derrière elle, quatre silhouettes se découpèrent dans la nuit, sprintant vers eux. C'est ce que fit réagir la jeune femme. Haletante, elle clignait des yeux -plusieurs fois, avant de se précipiter sur le corps de John B.

— John B ? Hé, tu m'entends ? Déconne pas Routledge, c'est pas drôle. S'il te plait, me fais pas ça.

Plus elle parlait, plus l'émotion lui entravait la gorge. Ses genoux s'écrasèrent dans le sable -là c'était sûr la robe de Sarah était fichue. Celle-ci relevait son visage baigné de larmes.

— Bex, gémit-elle la voix étranglée. To-Topper, l'a poussé.

Non. Comment avait-il pu ? Jetant brièvement un coup œil vers la tour, elle vit les morceaux de bois arraché. Une colère sourde, brûlante de ressentiment, l'a saisi. Elle l'a rejeté au loin, il avait besoin d'elle.

Les mains tremblantes, elle sortit son téléphone, il lui échappa des doigts. Elle tremblait trop.

— Non, putain !

Elle fouilla le sable, touchant l'écran. Il n'avait plus de batterie. C'est pile à cet instant, que les autres arrivèrent à leur hauteur.

— Que s'est-il passé ?

— Allez chercher de l'aide, implora Sarah. Quelqu'un, n'importe qui.

— Il faut-, Il faut appeler, articulait Blake péniblement secoué de spasmes. Appeler les secours.

Les deux jeunes femmes étaient ravagées par l'effroi. Une fois, vivre cette situation une fois, a leur âge, c'était insoutenable. Mais deux ? Non. Elles n'y survivraient pas.

— Va chercher de l'aide, rugit JJ à Pope les nerfs à vif.

En un quart de seconde, il avait détalé, il n'avait jamais couru aussi vite.

— John B, suppliait Sarah en lui caressant les cheveux. Reste avec moi.

— Pope ! S'écriait JJ, sa voix trahissant son désespoir. Dépêche toi !

Les doigts crispés autour de la chemise du garçon, le secouant doucement, Blake poussa un couinement. Il ne bougeait plus. Le monde vacillait. A travers ses yeux embués, le cauchemar recommençait.

— Lève toi, réclamait-elle d'une petite voix. Billy, lève toi.

Tout se brisa. Ses larmes, son cœur, son rire, son âme. Brisés comme du verre, ruisselant autour d'elle. Comme il y a un an, dans cette voiture. Ce n'était plus John B devant elle, mais son frère.

Non, non, non. Pas encore. Elle ne pouvais pas vivre ça à nouveau. Ça faisait trop mal. Son cerveau était lacéré, son cœur, agonisant.

Faisant appel a toute ses forces, elle tenta de se reprendre. Mais c'était trop tard, l'oxygène avait quitté son organisme. Plus. D'air. Et -laissant couler une dernière larme, elle se sentit partir. S'étalant sur le corps inanimé du surfeur. La seule chose que sa mémoire grava, ce fut le hurlement poignant que JJ et Sarah poussèrent, d'une même voix.

— Blake !

- Gigi

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