𝟐𝟎. very bad day
— T'AS BRAQUE UN FLINGUE SUR RAFE CAMERON ? S'époumonait Oliver, scandalisé. Non mais tu te fous de moi ?
Les bras chargés de boites d'appâts, il manqua de chuter. Il était agacé. Blake ne savait pas trop, si c'était parce qu'elle avait pointé une arme sur quelqu'un, ou si c'est parce qu'elle l'avait fait sans lui.
— Franchement, c'est pas si grave.
Il déposait les boites dans l'étagère en foutoir derrière lui.
— Bah oui, c'est vrai. T'aurais pu buter un mec, mais c'est pas grave, tout va bien !
— Moins fort crétin, intimait-elle à voix basse. Tu veux vraiment que le père de Pope t'entende ?
En effet, le père Heyward guettait leur conversation, tout en vendant du poisson à des clients. Les deux amis lui offrirent un sourire innocent, et il détournait le regard. Depuis le petit matin -réveillé de force par les sonneries incessante de leur portables, ils s'affairaient dans le magasin de la famille de Pope.
Blake avait encore mal au crâne. La veille, après son évanouissement -peu glamour, JJ l'avait sagement confié à Oliver, qui l'avait ramené à la maison. Son père et sa belle-mère s'étaient éclipsés dans leur chambre -pour faire des cochonneries, bien avant leur arrivé. Alors il n'avait pas vu le métisse l'a porter à bout de bras, cognant sa tête contre le chambranle de sa porte. D'où le mal de crâne.
— De toute façon, conclut-elle en préparant un sachet. C'est fait.
Levant les yeux aux ciels, il se retourna, portant son aide à Kiara, qui n'arrivait pas à atteindre une étagère. Blake s'agenouillait derrière le comptoir, récupérant une boite de sardine. Le père de Pope, Bobby, lui avait confié -a son grand étonnement, la caisse. Par on ne sait quel miracle, il l'a trouvait plus digne de confiance, que Oliver.
— Alors t'es pas morte.
Blake levait la tête. JJ était penché -bras croisés, par dessus le comptoir. Ses cheveux dorés étaient ébouriffés, il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormi.
— Désolée de te décevoir.
Il ricanait, rire qui se changeait en grimace, lorsqu'il ressentit une brulante douleur à la lèvre. Blake -qui s'était redressé, le dévisageait, avec inquiétude.
— Ça fait mal ?
JJ haussait les épaules, alors qu'elle fixait sa coupure.
— Pas vraiment, fin pas tout le temps.
Il sautait par dessus le comptoir, avec une grâce féline. Loin de la maladresse chronique de Blake.
— JJ tu te calmes, s'agaçait Bobby en sortant par la porte arrière. Mon magasin c'est pas un cirque.
— Désolé.
Sa moue était celle d'un chiot que l'on venait de gronder. Blake cachait -très mal, son sourire amusé, derrière sa tignasse. Le blond l'a poussait d'un coup d'épaule, augmentant son rire. Lui tournant le dos, il se mit à jongler -visiblement ennuyé, avec un citron.
Près d'eux -continuant à travailler, les trois autres amis discutaient des évènement d'hier. Oliver tentait d'en savoir plus, alors que Pope se plaignait de ne pas avoir gagné.
— Te prends pas la tête, fit JJ entrant dans la conversation. Ils étaient trois contre deux, c'est typique des Kooks.
— Woah, soufflait Oliver ébahis. T'es vraiment raciste.
Kiara, apportant un sachet à un vieux bonhomme à l'air grincheux, repoussait une mèche de cheveux derrière son oreille.
— Il a pas tort.
C'est vrai que de tous, le plus oppressant à ce sujet, c'était lui.
— D'où t'est venu ce coup de tête ? Demandait JJ, ignorant habilement leur remarques.
— J'en sais rien. J'étais pris au piège. J'ai agis à l'instinct, j'imagine.
Il scrutait Blake du coin de l'œil.
— On l'a tous fait.
La reconnaissance se lisait sur son visage, et la blonde lui offrit un petit sourire. Bizarrement -après les récents évènements, ces deux-là s'étaient rapprochés.
— Hé Pope, tonnait la voix de son père.
Entrant dans le magasin, le visage dur, il plissait les yeux en examinant son fils.
— Y'a quelqu'un pour toi.
Curieuse, Blake s'inclinait par dessus le comptoir. Le cliquetis du battant de porte résonnait dans la pièce, au même moment, Pope se figeait. Derrière Bobby, pouces dans les poches, les épaules en arrière, marchait un policier en uniforme.
— Bonjour monsieur, saluait Pope la voix tremblante.
Pas moyen de faire moins suspect. Blake ravalait un hoquet de surprise -en se penchant un peu plus, c'était le flic de la dernière fois, celui du marais. Il avait toujours cette attitude supérieur, qui lui donnait envie d'arracher sa moustache.
— J'ai un mandat d'arrêt pour destructions de biens.
La mâchoire de Blake en tomba. Ce n'était pas possible. Enfin si, c'était possible. Après tout à quoi elle s'attendait en coulant un bateau d'une valeur inestimable ? Sûrement pas à une carte de remerciement.
— Pope Heyward, continuait-il sortant des menottes de son pantalon. Mains en évidence sur le comptoir.
Pope obéit, les larmes lui montait aux yeux. Blake fixait son profil, en grignotant sa lèvre.
— Reculez, mademoiselle.
Sans s'en rendre compte, elle s'était placé entre l'officier et le brun. En lui jetant un regard noir, elle s'écartait.
— Shoupe, l'interpellait Bobby soucieux. Qu'est-ce qu'il a fait ?
— Regarde le mandat, Heyward.
Quel con.
— Tu vas arrêter mon fils ?
— Y'a une preuve ?
Dans le dos de Blake, JJ s'agitait, dansant d'un pieds à l'autre.
— Tout ce que vous direz sera retenu contre vous. Vous avez droit à un avocat.
Il attachait brutalement Pope, qui laissait les larmes coulaient sur ses joues. Blake -secoué par cette vision, fit un pas en avant.
— Hé ! Allez-y doucement avec lui.
Shoupe lui jetait un bref coup d'œil, dédaigneux.
— Écartez-vous.
Blake lui rendit son regard. Ce n'était pas son genre d'écouter, mais, deux mains se fermèrent sur ses hanches, l'a décalant.
— Arrête tes conneries, grognait Oliver.
Elle se tut, offusquée.
— Je préfère ça, sourit l'officier.
Passant devant eux, avec un air victorieux, Shoupe emmenait Pope. Oliver dû raffermir sa prise, pour empêcher son amie -qui se débattait, de lui mettre un coup de pieds dans le dos. Les autres sortirent à leur suite, Bobby ne cessait de poser des questions à Shoupe, qui ne répondait que par des phrases courte.
A l'intérieur, Oliver mit quelques minutes avant de relâcher Blake, qui avait finit par lui mettre un coup de coude. Les pieds au sol, elle fit volte-face, furibonde.
— Pourquoi t'as fais ça ?
Il levait un sourcil.
— Parce que le orange ça te va pas au teint.
— Tu fais chier.
Son ton était sec, mais elle ne lui en voulait pas. Elle ne pouvait pas, il était la voix de la raison. Frustrée, elle décampa vers l'extérieur du magasin, d'où elle entendait encore le père Heyward s'insurgeait. Ses converses foulaient le bois du seuil -qui craqua sous ses semelles, avec force. Dehors, tous le monde étaient rassemblés, au moins songeait-elle, elle était arrivée avant qu'il ne l'emmène. En revanche quelque chose n'allaient pas.
Tous les regards étaient focalisés sur elle. Une pression -dont elle se serait bien passé, comprimait sa cage thoracique. Est-ce que Pope avait cafté pour elle ? Oliver avait raison, le orange ça lui allait pas, elle pouvait pas porter une tenue de prison.
Mais en fait -en observant la scène avec plus d'attention, ce n'était pas elle qu'ils dévisageaient, mais la personne devant elle, JJ.
— Il a voulu m'en dissuader, affirmait le blond en marchant vers la voiture de police. Mais j'étais furieux qu'on l'ait tabassé.
Petit à petit -malgré la confusion du début, Blake comprenait la situation. Il se dénonçait. JJ se dénonçait, à leur place.
— J'en avais marre de ces connards, alors j'ai pété un câble.
Non. Il ne pouvais pas faire ça. Pourtant il était en train de le faire. Avec une telle détermination, qu'elle en restait bouche bée.
— Je peux pas te laisser prendre à ma place. T'as trop à perdre.
— JJ, s'indignait Pope. Qu'est-ce que tu fais ?
— Je dis la vérité.
Tout le monde était tendu. JJ avançait vers Pope, qui n'arrivait plus à bouger, les mains toujours menotté.
— Pour une fois dans ma vie, je dis la vérité.
Blake dévisageait son dos, avec stupéfaction. C'était un bon menteur, très bon même. En quelques mots il semblait avoir convaincu Shoupe de sa culpabilité. Mais il n'avait rien fait, et elle ne pouvait pas laisser ça passer.
— JJ, suppliait Pope. Arrête.
Sa voix tremblait -hésitante, c'était vrai qu'il avait beaucoup à perdre.
— La ferme, s'écriait-il. Tais-toi.
Puis il se tourna vers Shoupe.
— C'est un bon garçon. Moi, vous savez d'où je viens.
— Oui.
L'officier jeta un regard dubitatif à Pope, qui tapait du pieds, nerveux.
— C'est la vérité ?
Les yeux du brun passait de son père, qui attendait, impatient, à JJ, qui hochait la tête, avant de revenir vers Shoupe. Il ouvrit la bouche, les larmes aux yeux.
— Non !
Ils se figèrent tous. Ce n'était pas Pope qui avait parlé. Blake -les poings serrés, descendait les marche quatre à quatre. Hors de question que quelqu'un paie pour elle -elle ne voulait pas être redevable. C'était sa connerie.
— C'était moi.
Arquant un sourcil, le policier l'a fixait, l'air suspicieux.
— Bex, gronda JJ alors qu'elle arrivait près de lui. Ferme ta gueule.
— Me donnes pas d'ordre.
— C'est quoi cette histoire ? Intervint l'agent. Mademoiselle Knight, ne vous en mêlez pas.
Révoltée, Blake ne tenait plus en place. Elle bousculait JJ, passait devant lui -le coupant au regard de l'officier, et se planta face à Shoupe.
— Je vous dis que c'était moi. Topper m'a insulté, je me suis vengée. J'ai retiré l'espèce de bouchon de son Wakesetter.
Shoupe se tendit immédiatement. Personne n'avait connaissance de cette information, il n'avait rien dit. Fière, Blake se rapprochait un peu plus, le regard dur.
— J'imagine, fit-elle avec un sourire malin. Que si vous avez un mandat, c'est que vous avez des preuves. N'est-ce pas monsieur l'agent ?
— Effectivement.
— Très bien. Alors vous savez que je dis la vérité. J'étais sur le bateau des Heyward, j'ai vu le Wakesetter, l'occasion c'est présentée alors je me suis vengée.
Soupir.
— Ça na pas de sens.
Haussant un sourcil, Blake l'examinait, l'œil mauvais.
— Vraiment ? Moi je crois que vous faites de la discrimination.
Shoupe recula d'un pas, nerveux, tentant un petit sourire.
— Pas, balbutiait-il. Pas du tout.
Ses yeux scrutèrent les gens autour de lui, notamment Bobby, qui avait croisé les bras en le toisant.
— Bon ! Se décidait-il en roulant des épaules. J'en ai assez entendu. Maybank, Knight, vous êtes en état d'arrestation.
Blake clignait des paupières, tandis qu'il l'a contournait, lui attrapant les poignets.
— Quoi ? Mais, je viens de vous dire que c'était moi.
— Taisez-vous.
Son emprise était forte, voir douloureuse, elle serra la mâchoire. JJ l'observait en secouant doucement la tête, comme si il n'en revenait pas. De loin -sur le perron, Oliver se dandinait d'un pieds à l'autre, alors qu'elle se faisait embarquer dans la voiture de l'officier. Bon sang, comment il allait dire ça à Adam ?
- Gigi
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