𝟏𝟓. sex, drugs and tears
ELLE AVAIT MERDE. Pour mettre les choses complétement au clair, ce n'était pas vraiment de sa faute. Ceci dit, le résultat était le même. Enfermée dans sa chambre, Blake se rongeait les ongles -broyant sa chair, horrifiée par ce qu'elle venait de faire. Pour comprendre la raison de son état de nerfs, il fallait remonter quelques heures plus tôt.
11 HEURES PLUS TÔT.
Plantée devant l'immense baraque des Thorthon, elle reculait d'un pas, indécise. A l'instant où elle avait raccroché le téléphone, elle s'était précipité -sans rentrer dans les détails, pour annoncer son départ aux pogues. Le père de Kie, l'avait gentiment déposé, plus qu'enchanté de rendre service. Oliver était resté avec la bande, Blake l'avait forcé.
Toutefois maintenant, il fallait entrer. Les soirées Kook, elle en avait fait -beaucoup trop, elle haïssait ça. Elle avait eu son compte de fête foireuse, avec celle de la plage. Poser les pieds là-dedans, c'était comme se jeter -volontairement, dans la fosse au lions.
Seulement Sarah était à l'intérieur, d'après ce qu'elle avait compris -entre deux sanglots, enfermée dans la chambre de Topper, à pleurer. Malgré leur différences, elle se préoccupait sincèrement de la blonde. L'image d'une Sarah, le visage baignait de larmes, suffit à la décidée de se mouvoir.
A la seconde où Blake poussait la porte d'entrée, le bruit assourdissant d'une baffle -balançant de la house, lui vrillaient les tympans. Une masse impressionnante d'adolescents dansaient, riaient, se pelotaient dans le hall. Jouant des coudes, elle en poussait la moitié -sans délicatesse, cherchant à atteindre l'escalier menant à l'étage. Si ses souvenirs étaient bon, la piaule de Topper était au premier.
— Hé Blake ! S'exclamait quelqu'un dans son dos, qu'elle reconnu comme étant Kelce. Je savais pas que tu venais.
Épaules baissées, déjà ennuyée, elle se retournait.
— Figure toi que moi non plus.
— Viens nous rejoindre, on est sur la terrasse.
— On ?
Le petit rictus libidineux du garçon, ne lui plaisait pas du tout.
— Ouais, moi, les gars.
— Je vois, grimaçait-elle zyeutant les marches, blasée. Je passe.
Kelce s'approchait d'elle -bien trop près, louchant sur son décolleté.
— Allez meuf, c'est l'été, éclate toi.
Fermant le poing -le regard sévère, elle se préparait à lui envoyer un crochet du droit à tout instant. C'est alors qu'une grande brune, apparemment ivre, se jeta sur lui.
— Bébé ! T'étais passé où ?
L'occasion était trop belle, elle s'éclipsait, contournant le couple -qui s'aspirait déjà la bouche. L'air était chargé d'effluve de vodka, et il faisait chaud, vraiment chaud. Louchant sur l'étage, Blake se dit que Sarah pouvait survivre quelques minutes de plus. Juste le temps d'un verre.
La maison était bondée du sol au plafond, de gens et de pack de bières. La musique hurlait, l'alcool coulait à flot. La plupart des ados étaient éméchés, voir complétement saouls. Seules quelques rares personnes -courageuses, tenaient encore debout. Bon sang rien de tout ça ne lui avait manqué.
Elle se faufilait jusqu'à la cuisine, occupés par un nombre incalculable d'ivrognes. Blake leur jetait un regard dédaigneux. Contournant avec précaution les verres de shot qui décorait le carrelage de celle-ci, elle s'emparait d'une bouteille de tequila-trois-quarts pleine, décidant que Sarah et elle se chargerait de la terminer.
Fuyant la pièce embaumé d'une odeur d'alcool bon marché -mélangé à de la transpiration, elle atterrit dans le salon. L'accès à l'étage était compromis par une bande de filles, visiblement énervées, s'apprêtant à se taper dessus, arrachant un soupir à Blake. Ces soirées étaient toutes les mêmes.
— Yo Rafe !
Merde. Son visage blêmit, il était là, quelque part. Encore une -nouvelle, raison à son incongruité dans les fêtes kook, il y était toujours fourré. Débouchant rapidement la bouteille, Blake en avalait une grande gorgée. Le goût amer roulait dans sa gorge, c'était dégoûtant. Comprenant que rester sur place était la meilleure manière pour qu'il l'a repère, elle se frayait un chemin parmi la masse de corps. Des corps inconnus, qui l'oppressait. Un véritable cauchemar.
Trouvant la porte de derrière ouverte, elle se faufilait jusqu'au jardin. L'air était déjà plus respirable. Près de la palissade, un garçon semblait recracher le contenu de son dîner. Elle plissait les yeux.
— Si il y a un quelqu'un là-haut, contemplait-elle tentant de maintenir son calme. Faites en sorte qu'il s'étouffe dans son vomis.
Sa voix avait porté assez fort, pour que le jeune homme l'entende. Se redressant, il tentait d'avancer vers elle, faisant de grands gestes, remonté. Malheureusement, son pieds glissait dans son vomis, et il tombait à la renverse, s'étalant dedans. Blake jetait un œil -brillant de malice, au ciel, uniquement éclairé par la lune.
— Merci beaucoup, murmurait-elle.
Des éclats de rires, détournèrent son attention des astres, ils venaient des canapés, au fond du jardin, sous la véranda. Avisant la chevelure décoloré de Topper, elle se dirigeait vers eux. Si elle était coincée ici, c'était sa faute. A défaut de pouvoir rejoindre Sarah -pour l'instant, elle allait passer ses nerfs sur lui.
— Hé Top' ! Faut qu'on parle.
Quatre paires d'yeux se tournèrent dans sa direction. L'une d'elle est d'un bleu sarcelle, qu'elle connaissait bien, Rafe. Il tenait une liasse de billet, qu'il tentait de cacher dans sa poche. Elle l'avait vu, autant qu'elle avait vu la panique passer sur son visage.
— C'est qui ? Marmonnait une blonde au teint orangée, la main sur la cuisse du brun. Ta copine ?
Topper -ignorant le malaise entre les deux, lui offrit un large sourire.
— Bex ! C'est cool de te voir.
Blake ne l'écoutait pas. Elle s'en fichait. Elle ne quittait pas Rafe des yeux.
— Assis toi, proposait le blond. Tu veux un rail ?
— Un rail ?
C'est là qu'elle remarquait ce qui traînait sous la lumière. Un petit tas de billets, des cartes de crédit éparpillées et surtout, des lignes nettes, parallèles. Des lignes de poudre blanche.
— Vous foutez de moi, inspirait-elle en clignant des paupières. Bordel.
— Alors, insistait Topper tendant un sachet vers elle. C'est ma tournée, t'es partante ?
Ses yeux injectés de sang, la fixait. Blake le jugeait, hautaine -sa spécialité, c'était pathétique. Comme si c'était son genre d'accepter de la drogue, Rafe se levait d'un bond -dégageant la blonde pendu à son cou, s'interposant entre Topper et elle.
— Dégage ça Topper, grognait-il avec un regard assassin. Elle n'y touchera pas.
Le blond perdit immédiatement son sourire, déglutissant, il acquiesçait. Puis il se tournait vers l'autre fille, qui elle, accepta la poudre. Rafe fit volte-face, légèrement désemparé. Dégoûtée, Blake secouait la tête.
— Ouah, soufflait-elle. De la coke ? Vraiment ? Bien joué Rafe, t'as réussi à te rendre plus pitoyable que tu ne l'étais déjà.
Il serrait les dents, faire face a l'expression déçue de Blake, ce n'était pas facile. Passant une main dans ses cheveux, il semblait désorienté. Pas étonnant, si il avait consommé. Et au vu de la dilatation de ses pupilles, et de la rougeur de ses yeux, c'était le cas.
— Ecoute Bex, c'est plus compliqué que ce que tu crois.
Ses doigts attrapèrent doucement les siens, son regard perçant cherchant les prunelles de Blake. Elle se dégageait, son visage se transformait, dur comme la pierre.
— Je m'en tape, si tu veux crever, crève.
Bousculant le jeune homme, elle s'éloignait à pas rapide. Son cœur palpitait, mais elle restait de marbre. Ça n'aurait pas dû la surprendre -c'était courant chez les enfants de riches, pourtant elle se sentait révoltée.
Sur le palier, elle se retournait une dernière fois. Elle entrevit Rafe, le visage penché sur la table. En relevant la tête -sous les encouragements des autres, son nez encore couvert de poudre, il l'a remarquait. Ses épaules s'affaissèrent, son sourire disparu, il baissait les yeux par terre.
Avec un soupir de frustration, Blake pénétrée dans la maison -toujours bondée. Horripilée, cette fois elle dégageait -brutalement, de son chemin ceux qui lui barrait la route. Montant les marches, quatre par quatre, elle trouvait la chambre de Topper. Devant celle-ci deux jeunes gens, semblait en plein préliminaires.
— Okay ! Criait-elle hystérique, sa patience ayant atteint sa limite. Si vous ne voulez pas finir avec des dents en moins, je vous conseille vivement de courir !
Effrayés -à raison, le couple s'enfuit à toutes jambes. Shootant dans une boite de préservatif, trainant sur le seuil, elle entrait. La pièce était plongé dans l'obscurité, mais une masse bougeait sur le lit.
— Sarah ?
— Blake ? C'est toi ?
Sarah redressait la tête, allumant la lampe de chevet. A la lumière, Blake eu tout le plaisir de constater les dégâts. Le visage de son amie était trempée par les larmes, son mascara avait coulé, elle ressemblait à un panda dépressif.
Aussitôt Blake se radoucie, perdant toute trace d'énervement, oubliant le frère, elle se concentrait sur la sœur cadette.
— Je suis là, sourit-elle maladroitement. Lève toi, on se tire d'ici.
❃❃❃❃
ALLONGÉE SUR L'ÉNORME LIT DE SARAH, coincée entre son hôte et une pile de coussins, Blake cogitait les poings serrés. Les filles ne s'était pas adressé la parole de tout le trajet. Pas parce qu'elles n'avaient rien à se dire -bien au contraire, mais parce qu'elles ne savaient pas par où commencer. La seule communication qu'elles avaient effectué, était le passage de la bouteille de tequila des mains de l'une, à l'autre.
— Bex, tu dors ?
Évidemment que non, pas après une telle soirée.
— Ouais, profondément.
Sarah émit un petit rire. Plongée dans la pénombre, elle pivotait sur son flanc, face à Blake.
— Pourquoi je suis aussi stupide ?
— Qu'est-ce que tu racontes ? Fit-elle, interloquée. T'es pas stupide. C'est par rapport à Topper ?
Pinçant les lèvres, elle secouait la tête, triturant ses doigts.
— Allez, crache le morceau, je t'écoute. Il s'est passé quoi ?
— J'ai dit à Topper que j'étais prête, lâchait-elle fermant les yeux.
Pas besoin d'être une experte pour savoir qu'elle parlait de sexe.
— Oh bah merde.
— Et puis, continuait Sarah la tristesse assombrissant peu à peu ses traits. Au moment de passer à l'acte j'ai-, je n'ai pas pu. Et Topper s'est fâché. Bon sang, je suis trop nulle.
Lâchant un soupir d'irritation, elle cachait son visage dans un coussin. Blake, après une brève réflexion, lui attrapait la main, enlaçant leurs doigts. Décidément ça faisait beaucoup de contact physique avec la famille Cameron -surtout en si peu de temps.
— T'as aucune raison de t'en vouloir Sarah, t'as le droit de refuser. Topper est un con d'avoir réagit comme ça, c'est lui qui devrait s'en vouloir.
— Si c'est ma faute, murmurait-elle la voix enroué. Tu ne comprends pas.
Pourtant c'était pas faute d'essayer.
— Qu'est-ce que je ne comprends pas ?
Sarah retirait le coussin de sa tête. Sa main serrait -broyait, celle de Blake, une larme roulait le long de sa joue.
— Je l'ai vu. Au moment de le faire, j'ai vu Billy.
Ouvrant de grand yeux -abasourdie, Blake se relevait -le teint blême, sur un coude, surplombant son amie. Sarah semblait au bord du gouffre, sa lèvre tremblait.
— Je ne sais pas, couinait-elle. Il était là. Ça avait l'air tellement réel.
La salive de Blake se coinçait dans sa gorge. Sarah Cameron. Elle n'était pas seulement une amie d'enfance, c'était aussi l'ex petite-amie d'un défunt. Son propre jumeau. Ce qu'elle avait tendance à facilement oublier. Tout comme Blake, elle l'avait perdu. Le garçon qu'elle aimait -son premier amour, était mort. Aucune personne ne méritait de connaitre une telle tragédie, encore moins à seize ans.
— Je suis désolée S.
Son cœur battait à tout rompre, elle sentait l'émotion l'a gagner. La nausée l'assaillit, -elle n'aurait su dire si c'était la téquila ou la tristesse, ses jambes devinrent molles. La blonde l'a fixait -les yeux embués, puis -attrapant ses épaules, l'amenait à elle avec force.
— Il me manque, hoquetait-elle dans l'épaule de Blake.
Mal à l'aise avec le contact physique, elle se fit violence, refermant des bras autour du corps de Sarah.
— A moi aussi.
— Merci d'être là Bex.
❃❃❃❃
PLUSIEURS HEURES AVAIT PASSÉE, IL ÉTAIT QUATRE HEURE DU MATIN. Les deux adolescentes avait discutés -de tout et de rien, toute la nuit. Évitant le sujet qui fâche, elles avaient préférés se changer les idées. Sarah avait finit par s'écrouler de fatigue, Blake non.
Observant les étoiles -artificiels, qui parsemait le plafond de la chambre, elle ne trouvait pas le sommeil. Son esprit était une pièce blindée, et évoquer son frère, était la clé pour libérer tout les démons pris au piège à l'intérieur. Elle avait mal au crâne, et la puanteur de la weed lui collait à la peau. La chaleur étouffante de l'île n'avait cessé de s'accroitre, lui laissant la bouche sèche.
— Il me faut de l'eau.
Cinq heure approchait, et la famille Cameron était profondément endormis. Discrètement, elle poussait la porte de la chambre. Celle-ci émit un grincement -peu agréable, hérissant les poils de la blonde. Elle jetait un coup d'œil au lit, Sarah dormait toujours, ronflant, étendu sur sa couette, un filet de bave au bord des lèvres.
— La princesse d'OBX hein ? Sourit-elle narquoise. Fiona à la limite.
Avançant sur ses orteils, elle s'élançait dans le couloir. Dans le silence, chacune de ses respirations résonnait. A peine eut-elle posé un pied dans l'escalier, qu'une ombre s'élevait devant elle. Quelqu'un montait, sans prendre la peine de faire attention à ses pas bruyant. Ca ne pouvait être qu'une seule personne. Et cette personne venait justement de se rendre compte de sa présence.
— Mini Knight ?
Bras croisés, elle l'ignorait, continuant sa descente. Arrivée à sa hauteur -assez près pour l'effleurer, il lui empoignait le bras. La tension muette était palpable. Blake tentait de se dégager, mais il renforçait sa poigne.
— Lâche moi, soufflait-elle a voix basse. Tout de suite.
Ses yeux étaient deux fentes noirs, le gelant sur place. Prenant conscience de son geste -déplacé, il l'a lâchait, passant une main sur sa nuque.
— On peut parler ?
— J'ai rien à te dire.
Elle se détourna, haussant les épaules.
— S'il te plait, j'ai vraiment besoin de toi.
Ça l'arrêtait net. Une petite voix -la sienne mais à quatorze-ans, lui ordonnait de l'aider. Après tout ce n'était pas n'importe quel blaireau, c'était Rafe, ils avaient un passé, elle ne pouvait pas le lâcher comme ça. Du moins pas sans avoir entendu d'explication.
— T'as deux minutes. Me fais pas perdre mon temps.
— Promis, sourit-il, son visage s'illuminant, puis examinant les alentours. Pas ici, viens.
Ayant appris de ses erreurs, il ne l'a toucha pas. Rafe de contentait de lui ouvrir le chemin -se décalant de son passage, puis la suivit dans le couloir. Blake connaissait -elle en avait un peu honte, le chemin de la chambre du garçon par cœur. Si bien que même dans le noir, elle trouvait la porte sans problèmes.
Rafe ouvrit sa chambre -gardant toujours la clé dans la poche de son short, et allumait la lumière. Les paupières de Blake s'abaissèrent immédiatement, aveuglée. Il lui fallut quelques secondes pour s'habituer à la luminosité. Rien n'avait changé dans cette pièce. Mise à part que dans ses souvenirs, c'était moins le foutoir. Ces yeux se posèrent sur le lit -défait, elle détournait le regard aussi vite -écartant les images qu'il lui rappelait.
— Installe toi, proposait l'occupant de l'endroit.
Tournant le dos à la chambre, elle croisait les bras.
— Non. Tu voulais parler.
Il avait l'air de ne pas avoir dormi depuis des jours, ou peut-être était-ce la défonce ? En tout cas, il était très mal à l'aise -pas étonnant face à l'air peu aimable de son interlocutrice.
— Écoute pour tout à l'heure..
— Si t'as l'intention de me dire que c'est pas ce que je crois, grommelait-elle. Je te jure que je te cogne.
Sourcils froncés, lèvres pincées, il s'approchait avec hésitation.
— C'est pas ce que j'allais dire.
A la bonheur. Elle inclinait la tête, en attente.
— Oublie juste ce que t'as vu.
— Je le savais, s'exclamait-elle en mesurant son ton, levant les bras au ciel. T'es vraiment un abruti, je me tire.
Blake s'apprêtait à partir, furibonde, mais il se planté devant elle.
— Ne pars pas, dit-il presque en l'a suppliant. J'ai juste-, tu ne comprendrais pas.
— Essaie toujours.
Il évitait son regard, observant sa chambre. Devant l'impatience de Blake -manifestait par un claquement de langue, et ses yeux scrutateurs, il finit par éclater.
— Ça m'aide à penser à autre chose, dit-il de son habituel ton acide, les yeux vifs comme jamais. L'année à été compliqué, et j'en ai besoin ! C'est une distraction putain.
Blake reculait d'un pas, avec une sensation de nausée. Une distraction ? Lui qui pensait qu'elle ne comprendrait pas, elle ne pouvait mieux comprendre. Se distraire, elle avait passé les trois-cents dernière jours à ne faire que ça, brouiller son esprit, étouffer ses pensées.
— Je vois. Donc c'est pour ça que tu te défonce. Génial.
Poussant un soupir, sa bouche se serrait, en une ligne dur. Ils ne s'étaient pas reparlés depuis presque trois ans, et leur deux seules interactions s'était plutôt mal terminé. C'était fatiguant. Les épaules de Rafe s'affaissèrent.
— Désolé que t'ai vu ça, chez Top'.
Surprise, elle le fixait. Rafe ne s'excusait pas -sauf auprès de son père, c'était pas son genre.
— Faut que t'arrêtes.
Ce n'était pas une phrase dans le vent, c'était un ordre.
— Blake.
Sa voix grave l'a faisait frissonner. Faisant deux pas en avant -presque collé à elle, il se penchait vers elle pour être à sa hauteur. Ses yeux étaient perçant, mais elle soutenait son regard, il ne lui faisait pas peur.
— Ça ne te regarde pas.
Son visage était très près du sien. Chaque respiration, il lui volait de l'oxygène. La fatigue avait raison de son masque de froideur, elle était exaspéré, il était exactement comme Becky. Incapable de voir qu'il allait mal.
— C'est vrai t'as raison, approuvait-elle les mains tremblantes revivant les souvenirs frais de sa dernière dispute avec sa mère. T'as qu'a faire une overdose, on s'en fiche ! Après tout c'est ta vie, si tu veux mourir à dix-neuf ans, fais donc ! Je resterais pas pour regarder.
Une main sur le front, les yeux clos, elle secouait la tête. La crise montait. Jamais elle ne se pardonnerais de craquer devant lui. Elle devait sortir. Contournant Rafe, le pouls battant dans sa gorge, il l'attrapait à nouveau.
— Lâche moi, hurlait-elle ne se préoccupant plus de l'heure. Rafe, lâche moi.
— Non.
Son ton était ferme. Sa colère sourde, sa rage contre lui, contre elle, contre l'univers, tout ça lui comprimait la poitrine. Elle ne tenait plus.. À peine eut-il fini de parler, qu'elle pivotait, attrapait son visage entre ses mains et plaquait ses lèvres contre les siennes. Les yeux de Rafe s'écarquillèrent. La sensation de sa peau chaude envahissait son être, ses yeux se fermèrent, un silence intense s'installait. Soudain l'a réalité l'a rattrapait. Qu'est-ce qu'elle fichait ? Poussant -brutalement, le corps de Rafe loin d'elle, elle s'écartait.
Blake reculait vacillante, la nausée s'accentuant, tandis que Rafe ouvrait de grand yeux. Bon sang, ça, ce n'était pas prévu.
— Putain, c'est quoi mon problème ? Balbutiait-elle devant le regard assombrit du jeune homme. Tu sais quoi, je-, je vais y aller. Oublie tout ça.
— Blake, menaçait-il avançant d'un pas, les yeux rétrécis. Ferme la.
Ses lèvres s'écrasèrent à nouveau sur les siennes, avec une telle force qu'elle en perdit l'équilibre. Une euphorie -qui lui avait manqué, l'étreignit. Elle passait ses mains autour de son cou. Rafe souriait contre sa bouche -un brin victorieux, Blake marmonnait.
— Tu crois que tu peux encore me gérer ?
Poussant ses hanches jusqu'à ce qu'elle soit plaquée contre le mur, son visage se rapprochait, sa respiration -chaude et humide, devenant plus profonde dans ses oreilles.
— On va voir ça.
Ses mains rêches sur ses joues, ses pouces sur sa peau, ses lèvres ardents, l'a connaissait si bien. Empoignant ses cheveux châtains -lui arrachant un grognement, elle contenu -péniblement, un gémissement. Son corps entier tremblait à son contact. Elle ressentait l'intensité de sa colère et de la sienne. La main dégringolant au creux de ses reins, il l'atterrirait à lui.
Sans prévenir, il l'a soulevait, projetant sa maigre carcasse sur le lit. Échangeant un sourire, Blake arquait un sourcil alors qu'il se laissait tomber sur elle. Tout était intense, trop intense. Les lèvres du brun était partout, la caressant, l'effleurant. Ses mains sur ses cuisses l'a brulait, l'embraser. Il contrôlait tout, et elle le laissait faire. Bientôt leur vêtement furent au sol, et leur corps transpirant soudés, dans une danse sensuelle.
❃❃❃❃
OUVRANT UN ŒIL DANS LE SOLEIL FILTRE PAR LES STORES, Blake passait une main sur son visage, grommelant. Quelle heure était-il ? Au vu de l'intensité de la lumière, c'était sûrement tôt le matin. Encore ensommeillé, elle se redressait, s'étirant comme un chat. Ses yeux gonflés se posèrent sur un cadre -fièrement accroché au mur. Tiens, elle ne se rappelait pas que Sarah avait gagné un prix de golf. Plissant les yeux, elle réussit à lire le nom du gagnant. Elle se figeait, le cœur au bord des lèvres. C'était pas la chambre de Sarah.
Des flashs, sombre -obstrué par la tequila, de sa soirée, défilait dans son crâne. Lentement, -priant l'univers pour que ce soit un cauchemar, elle se retournait dans le lit. Un visage -d'ange, se trouvait à sa gauche, le corps -visiblement nu, de son ex "petit-copain", était étendu à ses côtés.
— Oh non, pas ça.
Honteuse, elle ne pensait qu'a une chose, s'enfuir. Délicatement elle soulevait les couvertures, retenant son souffle. Si il se réveillait, elle devrait l'assommer. Par miracle, elle réussit à s'extirpait du lit.
Attrapant ses vêtements, elle considérait la porte, l'ouvrant doucement. Entendant des éclats de voix -qu'elle comprit être le père Cameron, provenant du salon, elle refermait. Ça craignait. Ses yeux se posèrent sur la fenêtre. Un grognement l'a paralysait sur place. Jetant un coup d'œil au corps endormi de Rafe -qui s'était simplement retourné, elle prit sa décision.
Avec une grâce approximative, elle entreprit de descendre par la fenêtre. Heureusement c'était pas la première fois qu'elle le faisait. Seulement la dernière fois c'était pour s'échapper d'une soirée, pas par qu'elle avait couché avec le fils Cameron.
Tombant lourdement sur le gazon -dans un terrible brouhaha, s'écorchant les genoux, elle grimacait. Bon sang, c'était vraiment plus facile dans ses souvenirs.
— Ward, s'écriait une voix depuis la cuisine. T'as entendu ça ?
Mince. Sentant la panique montait en elle, elle se redressait -prenant à peine le temps de fourrer négligemment ses pieds dans ses converses, elle sprintait hors de la rue. C'était comme ça que Blake s'était retrouvée en sous-vêtements -chargée de ses habits, à courir dans Figure Eight, le cœur battant, la nausée au nez, puant le parfum -hors de prix, dont s'aspergeait Rafe.
Sans l'ombre d'un doute, elle pouvait affirmer, que c'était la pire soirée de sa vie.
- Gigi
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