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𝟎𝟒. the black sheep


Elle avait la gueule de bois. Elle n'avait pas bu tant que ça, d'ordinaire Blake tenait bien mieux l'alcool, pourtant l'envie de vomir était là. Il fallait admettre —à sa décharge— que la soirée avait été mouvementée.

Elle était assise à même le sol, une main sur la cuvette, attendant que sa dernière heure vienne.

— Je ne boirais plus jamais.

Un rire s'éleva derrière elle.

— On dit tous ça, ricana Sienna. Tu veux un verre d'eau ma grande ?

Sa mâchoire se crispa. Elle ne voulait pas d'un verre d'eau, encore moins de la part de cette sorcière. Elle lança un regard noir à sa belle-mère. Elle n'était pas d'humeur, ni aujourd'hui, ni jamais, à supporter sa fausse politesse.

— Non.

Elle se contenta de hausser les épaules, avec une nonchalance feinte.

— Comme tu veux. Je vais au boulot. Y'a du poulet dans le frigo.

Devant son manque de réponse, Sienna poussa un soupir, la mine chagrine, puis sortit de la maison.

La petite blonde sentit le pincement de la culpabilité lui étreindre le cœur. Ce fut bref. Très vite elle se rappela que cette femme était son ennemie, la sangsue qui avait arraché le bonheur de sa mère.

Elle se releva du sol, s'essuyant les lèvres du dos de la main. Un arrière goût acide de bière lui resta dans la gorge. Elle ne supportait pas l'odeur nauséabonde qui s'échappait de sa bouche.

Aussitôt, elle se dirigea vers la salle de bain, s'interdisant mentalement de retourner à une fête organisée par les adolescents de cette satanée île. Ils étaient tous fous, c'était la conclusion qu'elle avait tiré de cette expérience avec eux.

Un frisson la parcourut, l'image, gravée au fer rouge, sur le flanc de sa mémoire, du garçon blond, et de son arme, braquée sur Topper, lui éclata au visage. Où un ado de seize ans avait-il pu se procurer une arme pareille ? Blake aimait les ennuis —elle était toujours fourrée dedans, bon gré, mal gré— mais même en étant casse-cou, elle savait reconnaître lorsqu'une situation était hors de contrôle.

Son esprit divagua sur le surfeur qu'elle avait sauvé. Une partie d'elle, très petite, infime, se demanda comment il allait. Il s'était tout de même fait rouer de coups, avant d'être plongé, tête la première, sous l'eau.

Tout en se brossant frénétiquement les dents, à s'en faire saigner les gencives, elle jeta un coup d'œil incertain à son téléphone. Elle voulait appeler Oliver, lui raconter, seulement elle savait qu'il la réprimanderait, elle pouvait déjà entendre son ton paternaliste. A peine arrivée, et déjà les problèmes la suivaient ? C'était une malédiction.

Jusqu'à la fin, elle était condamnée à être un mouton noir.

Becky —sa mère— n'avait pas prévu d'avoir un enfant aussi jeune, alors deux...Lorsque les jumeaux sont nés, elle choisit vite sa préférence. La petite blonde était donc devenu le mouton noir, le diablotin. Blake le savait, elle l'avait accepté, à regret. Il fallait de l'obscurité pour que la lumière puisse régner. Pour que sa lumière puisse grandir, elle devait se restreindre à l'obscurité. Ça avait toujours été leur mode de fonctionnement. Billy n'était peut-être plus là, mais les règles restaient les mêmes.

Putain.

Son esprit divaguait.

Elle alluma le robinet, aspergeant son visage d'eau, tentant vainement de noyer ses vieux démons. Haletante, elle se regarda dans la glace, fixée au-dessus du lavabo. Elle vit face à elle, une fille de dix-sept ans, maigrichonne, le teint gris, avec des yeux noisettes brillants qui l'observait, d'un air profondément fatigué —trop fatiguée par la vie, pour un être aussi jeune— sous une tignasse blond terne en bataille.

Son reflet l'effraya, elle ressemblait à un cadavre. Une coquille vide, vidée de son énergie, privée d'une partie d'elle, la meilleure partie. Elle ne voulait pas voir ça.

Blake ferma le robinet d'un geste rageur, se précipitant vers sa chambre. Elle s'habilla d'un maillot de bain, prit la peine d'enfiler un short, et une chemise, avant de dévaler les escaliers, manquant plusieurs fois de chuter.

Sac sur l'épaule, elle sortit de la maison. Elle étouffait, un peu plus chaque seconde, comme un feu sous la pluie. Sans Adam, elle n'avait pas de moyen d'échapper à ses pensées. Lorsque son père était près d'elle, elle se focalisait sur son envie de le cogner, bloquant la vague de négativité qui engloutissait, tel un tsunami, toute sa bonne humeur. Il était plus facile pour Blake de se concentrer sur sa haine, que sur sa tristesse. Mais Adam n'était pas là —partit en voyage sur le continent pour le boulot— et la tristesse menaçait de la submerger.

Ding ! Sauvé par le gong.

Vibrant dans sa poche arrière, son téléphone sonna. Le réseau sur l'île était merdique depuis l'ouragan, heureusement à Figure Eight, tout semblait fonctionner. Privilège de riche, pensa-t-elle en lorgnant sur son écran.

Un texto s'afficha, elle pensa d'abord à Oliver, mais non, c'était Sarah.

"Hey, j'm'ennuie. Tu peux passer ?"

Ayant cruellement besoin d'une distraction —n'importe laquelle— elle accepta.

"hey, là dans 5min."

Après un soupir, pour la forme, elle sortit ses écouteurs. Trouvant une bonne playlist, elle se remit à marcher. Finalement, après seulement quelques minutes, elle se retrouva à l'arrière de la maison des Cameron. Priant l'univers pour ne pas croiser Rafe, elle s'aventura discrètement vers le jardin, rasant les murs.

— Salut Bex.

Frôlant la crise cardiaque, elle sursauta, main sur le cœur. Wheezie, la benjamine, se tenait derrière elle, un sourire moqueur étirant sa bouille. Blake soupira, soulagée.

— Wheeze. Tu m'a fichu la trouille de ma vie.

— Désolée. Qu'est-ce que tu fais là ?

Bras croisés, elle leva un sourcil, mélange de curiosité, et d'amusement.

— Je suis censée voir ta sœur. Tu l'aurais pas vu ?

— Elle est sur le Druthers, en train de faire on ne sait quoi. Bref, Sarah.

Devant le ton dépité de la petite, elle s'esclaffa. Elle avait toujours été sa préférée de la fratrie.

— Ok, merci petit génie.

Suivant les informations de Wheezie, elle s'avança sur le ponton. Le Druthers était là, toujours aussi rutilant.

Le bateau des Cameron, l'un de ses gros qui mangeaient les petits. Avisant l'écart entre l'engin et le ponton, elle jura. Celui qui avait amarré le yacht était sombre crétin, Rafe très probablement.

Avec une grande inspiration, elle prit son élan. Elle atterrit rudement sur le bateau, tête la première. Au moins, elle n'avait pas fini dans l'eau, c'était un progrès. Elle vérifia son corps, pas d'égratignures. Elle sourit, fière d'elle.

— J'ai cru que t'allais te casser la gueule.

Sarah, à sa droite, l'observa en réprimant un rire. La blonde se releva avec une grimace, époussetant son short.

— Moi aussi.

Elles rirent toutes deux face à la performance, pitoyable, il fallait l'admettre, de Blake. Tout à coup, un lourd bruit de métal, provenant de l'avant, chemina à leurs oreilles.

Le rire de Blake s'évanouit dans sa gorge.

— T'es avec quelqu'un ?

Devant son regard interrogateur, Sarah secoua la tête. Intriguées, elles contournèrent le cockpit. Les bras chargés de bouteilles de plongée, un garçon tentait de s'éclipser du bateau. Blake le reconnut immédiatement. C'était le brun qu'elle avait sauvé la veille.

— Salut, l'alpagua Sarah. Qu'est-ce que tu fais là ?

Fermant les yeux, il s'arrêta, laissant échapper un soupir.

— T'es venu te venger ?

Blake le détailla de loin. Il ne semblait pas trop amoché. Il avait un sale cocard, mis à part ça, il était en forme.

— Dis à ton père que j'ai fini de préparer la cale.

Il s'avança vers son bateau, qu'il avait collé au Druthers. Le sien était l'un des petits qui se faisaient manger.

— Il est prêt à partir, continua t-il, fouillant l'eau du regard, fuyant. Plus qu'à remplir les bouteilles.

Les filles le talonnèrent. L'une, en quête de réponses. L'autre, parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire. Il chargea les bouteilles dans son engin, pressé de s'enfuir.

— Ton œil est salement amoché, commenta Sarah.

Cette fois, il ne détourna pas les yeux.

— Tu sais quoi ? Topper à gagner la première manche, mais je l'aurais.

— On peut arrêter ce conflit, Pogues et Kooks ? C'est vraiment stupide.

La guerre entre le côté riche et le côté pauvre, la seule chose qui ne dépaysait pas Blake. A Miami comme dans les Outer Banks, les clans étaient divisés.

— Facile à dire quand on est une Kook, rétorqua t-il.

Arrangeant son bateau, il se prépara à repartir. Sarah lui envoya son majeur, arrachant un sourire à son amie Comprenant qu'elle n'obtiendrait rien du garçon, elle pivota vers son Blake.

— Je rentre, tu viens ?

— Vas-y. Je te rejoins après.

Sûrement pas. Elle n'avait aucune envie de croiser Rafe, ou n'importe qui d'autre. Et puis quelque part, le surfeur l'intriguait. Sarah acquiesça, la mine soucieuse, tournant les talons.

— Hé cowboy.

Les mains sur le volant, il fit volte-face. La blonde lui était familière, mais impossible de savoir d'où il la connaissait.

— Alors quoi ? Aucun merci, pour t'avoir sauvé les miches ?

Ce fut le déclic. La fille de la plage, celle qui l'avait empêchée de se noyer. Il ne se souvenait que de bride de ce moment, à peine conscient. Il se rappelait seulement de quelqu'un le traiter de "trouduc", et le tirer hors de l'eau.

— Désolé, c'est encore un peu flou. Merci, euh-

— Blake.

Il sourit, hochant légèrement la tête. Blake scruta son bateau, une barre entre les sourcils.. Elle savait reconnaître un menteur quand elle en voyait un. Les bouteilles d'oxygène qu'il avait placées à l'arrière n'étaient sûrement pas pour Ward.

— Tu comptes en faire quoi ?

Levant un doigt vers les bouteilles, elle le fixa, intensément. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux.

— Je dois aller les remplir. Je travaille pour Ward.

Peu convainquant. De plus en plus curieuse, elle arqua un sourcil, tout à fait divertit.

Ce surfeur semblait être la distraction parfaite.

Dos tourné vers elle, il désamarra. Succombant à la tentation, elle décida de grimper sur le bateau. Ou plutôt, de sauter, d'un bond. Comme on pouvait s'y attendre venant d'elle, elle glissa, manquant de chuter. C'était le Karma, elle avait réussi une fois, pas deux.

Une main solide la rattrapa par le coude.

— Hé, ça va ?

Elle se dégagea de l'emprise du brun, humiliée. Sous les yeux effarés du garçon, elle s'affala sur les sièges arrière. Elle lui lança un regard impatient.

— On y va ?

— Tu-tu veux venir remplir les bouteilles ?

— Arrête ton char, soupira-elle, ajustant ses lunettes de soleil. Je sais pas où tu vas, et je m'en fou. J'ai besoin de me changer les idées.

Quand il comprit finalement qu'elle était sérieuse, chaque muscles de son visage se tendit. Devant son immobilité, elle pencha la tête, ses lunettes retombant sur le bout de son nez.

— T'en fais pas. Je dirais rien, je suis pas une Kook.

Il pinça les lèvres, incertain. Elle avait l'air sincère, et puis elle lui avait sauvé la vie. Après un moment, il tendit une main vers elle, avec un large sourire.

— Moi, c'est John B.


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